Les Expos

Cette semaine est pleine de posts inattendues. Aujourd’hui, bien qu’il ne soit pas la saison de baseball, on va parler de l’ancienne équipe de MLB québécoise, les Expos de Montréal. Comme a dit la meilleure BD anglophone en ligne des années 00, Les Aventures du Docteur McNinja, il me faut vous raconter cette histoire afin que je puisse vous en raconter une autre. (Hélas, pas plus disponible en ligne, mais le lien est vers la FNAC.)

©️MLB, Droit d’usage raisonnable

On est en 1969. Pendant toute la décennie, les deux ligues de baseball américain ont connu une croissance rapide. La Ligue américaine (American League) a déjà passé de 8 équipes à 10 en 1961, et la Ligue nationale (National League) a fait la même chose en 1962. Mais les deux continuent de jouer dans des villes qui n’intéressent à personne, les Los Angeles et New York du pays. Et en plus, toutes les équipes sont aux États-Unis. Pendant ce temps-là, dans le monde de hockey sur glace, la Ligue Internationale n’a que des équipes aux É-U alors que la Ligue Nationale est également au Canada qu’aux États-Unis. Évidemment, pour accorder avec le sens clair de « national », la Ligue Nationale de baseball doit élargir ses frontières au-delà d’un seul pays.

C’est donc comment il est arrivé qu’en 1969, la Ligue nationale fait son expansion au Mexique avec les Padres de San Diego, et au Canada avec les Expos de Montréal. « Mais Justin », vous me dites, « vous êtes citoyen américain, né et grandi à San Diego. Cette ville n’est pas au Mexique ! » Alors, dites-le à notre Pat’Patrouille frontalière, qui a un point de contrôle sur l’autoroute (lien en anglais) entre San Diego et Los Angeles. Ben, c’est mon idée fixe, laissez tomber. On parle des Expos.

Le nom Expos vient d’un événement important, l’Exposition universelle de 1967, qui a eu lieu à Montréal. Le Canada abriterait plus tard l’Exposition spécialisée de 1986 à Vancouver, où je suis tombé amoureux de la langue française pour la première fois. Pourquoi ? Parce que les cartes canadiennes de McDo sont bilingues, et les Chicken McNuggets y sont aussi appelés Poulet McCroquettes. Je me suis trompé en croyant que les deux mots rimaient. Et j’ai trouvé ça la chose la plus drôle au monde. Mais c’est tout autre histoire. Ici, ce qui nous intéresse est le nom des Expos. Leur stade, construit plusieurs ans plus tard était nommé pour un autre événement, les JO de 1976.

Malgré le fait que les Expos faisaient partie de la concurrence dans la Ligue nationale, je les aimais bien. Montréal, tout comme Lille de nos jours, me rappelle le San Diego de mon enfance. De taille similaire, leur équipe avait toujours un budget similaire — c’est-à-dire loin de rivaliser celui des Yankees de New York où les Dodgers de Los Angeles. Leurs stars — Jeff Reardon, André Dawson. Vladimir Guerrero, Moises Alou — n’étaient pas le genre que l’on trouverait aux grandes villes, avec les plus hauts chiffres de coups de circuit, mais plein de coups sûrs, de la vitesse comme nulle part ailleurs, des moyennes au bâton élevées…ils jouaient au baseball de bonne façon pour gagner sans avoir beaucoup d’argent.

Sauf pour une fois. Ce que nos villes avaient en commun, c’était un manque de succès en octobre (le mois traditionnel des éliminatoires pour le baseball). Mais en 1994, il semblait que nous étions tous nous deux réussir des rêves — Tony Gwynn, mon héros des Padres depuis 1982, poursuivait une moyenne au bâton de .400, quelque chose de jamais vu depuis 1941. Et les Expos avaient enfin le meilleur record de toute la Ligue nationale. Il semblait que la Série mondiale serait gagnée par l’équipe québécoise. Il y avait du parler que l’équipe ajouterait des joueurs pour les éliminatoires, comme font les riches chaque année. Mais les propriétaires de MLB ont fini par annuler la saison parce qu’ils n’étaient pas d’accord avec le syndicat des joueurs sur le prochain contrat.

Hélas, ce serait l’apogée des Expos. L’équipe a été achetée par un pauvre con, Jeffrey Loria, qui n’avait vraiment pas assez d’argent pour gérer une équipe professionnelle. Il a fini par revendre les Expos à la ligue, et en 2004, l’équipe a déménagé à Washington, D.C., où elle a changé de nom et est devenue les Nationals de Washington.

Aujourd’hui, le baseball canadien est centré sur Toronto, où jouent les Blue Jays. Un peu par défaut, elle est devenue l’équipe nationale. Mais si ce sport peut soutenir une équipe à Tampa, une ville d’un quart les habitants, on peut espérer qu’un jour le baseball reviendra à Montréal.

3 réflexions au sujet de « Les Expos »

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