Archives mensuelles : mars 2025

Soirée de bowling

Ce soir, je suis assisté à une autre « soirée mecs » de l’OCA. Ça aurait pu mieux aller, mais vu le gros-titre, commençons avec des photos que j’ai prises du lieu.

D’abord, voici le bâtiment, Saddleback Lanes à Mission Viejo, ce dernier étant de l’espagnol pour « nulle part ». C’était brillant de la part de l’organisateur. Il y avait de l’alcool, mais quand les femmes demandent aux maris où étaient/ils ce soir, ils peuvent dire en toute honnêteté « nulle part ». Voilà, ça fait déjà presque 15 ans depuis la dernière fois où j’ai dû répondre à une telle question, pourtant je suis mieux préparé que jamais.

Extérieur de Saddleback Lanes, le bowling où nous sommes allés

Connaissez-vous le film « The Big Lebowski » ? Il s’agissait en partie du bowling, alors voici le bar :

Ce ne serait pas un bowling américain sans une salle d’arcade, alors voilà :

Vue de la salle d'arcade

On était 11 ce soir, mais seulement 9 joueurs. On avait donc deux pistes, 5 joueurs à un côté, 4 à l’autre. J’ai fait partie des 4. Seulement une personne a apporté sa propre boule et chaussures. Ouaip, moi. Je ne le fais plus souvent, mais c’était l’un de mes clubs à la fac. Je sais, vous mourez déjà de curiosité de mes scores, alors : 117, 73, 124.

Attendez, l’une de ces choses n’est pas comme les autres, comme dit la comptine anglaise. Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai un moyen de 120 pendant presque toute ma vie, mais vers la fin du premier match, j’ai rejoint les autres en buvant un verre de bière. Tout à coup, je ne pouvais plus lancer la boule dans le bon sens. Je vous ai dit une fois que je ne peux pas boire de l’alcool du tout, et voici un bon exemple de pourquoi. C’était seulement un verre.

Mais honnêtement, la pire chose n’était pas un score gênant (si on va apporter ses propres équipements, il faut jouer bien). J’étais en 3e place des 9, tout à fait acceptable. Non, le cauchemar est arrivé quand nous sommes revenus dans le bar après. Je me suis retrouvé assis entre deux conversations sans faire partie de l’une ni l’autre, et c’était assez bruyant que je ne pouvais vraiment rien comprendre. Après une demi-heure de m’asseoir sans participer, j’ai décidé que c’était assez et je suis parti. Vu les SMS du groupe, les autres sont restés une heure de plus.

C’était effrayant de regarder la situation. Aux deux côtés, les autres s’adressaient les uns aux autres, et j’avais déjà du mal à comprendre avec la musique en concurrence contre les gens. Mais je me suis rendu compte comme jamais que je ne pouvais rien distinguer à moins que l’on ne me parle directement. Je n’avais pas avant l’impression d’avoir des difficultés à cet égard, mais peut-être qu’il me faudra prendre rendez-vous chez l’audiologiste. Super, je n’avais pas déjà assez de problèmes.

L’organisateur a reconnu que quelque chose n’allait pas, mais a mal compris en pensant que c’était la vitesse. Nan, c’est pour ça que j’écoute RTL. Mais deux conversations entre 3-4 personnes chacune et de la musique dans une autre langue en plus ? C’était un niveau de surcharge sensorielle pour laquelle je n’étais pas du tout prêt. J’ai l’impression que l’on revisitera ce sujet dans l’avenir.

Cet ami-là

À ce point, je passe 4-5 heures la nuit en travaillant sur le livre. Pourtant, ce blog ne connaît pas la signification de l’expression « en congés ». Heureusement pour vous et la séquence de jours de suite de publication, quelque chose m’est arrivé il y a deux jours, un peu lié à mes sujets habituels, alors je me sens à l’aise en l’évoquant. Moins à l’aise avec l’idée que la personne en question lit ce billet, parce que c’est une personne dont je n’ai aucune envie de la blesser. (Pour autant que je sache, cette personne n’est jamais passé par ici.)

Girl Scout Cookies, Photo par Photoguy439, CC BY-SA 3.0

Vous l’avez sûrement. Cet ami auquel vous ne pouvez pas dire non. La raison n’est pas importante en soi, sauf peut-être parce que la question de savoir à quoi on dit non, ou pas, est liée à la façon de le dire.

Peut-être que l’ami fait trop de demandes de votre temps. Peut-être qu’il veut que vous participiez à une activité que vous n’avez aucune envie de faire. Peut-être qu’il vend quelque chose et bien que votre lien ne soit pas professionnel, c’est juste difficile de dire « je ne le veux pas » ou pire, « je ne peux pas ».

Il y a des fois où les demandes ne sont pas grandes. Par exemple, la collecte de fonds annuelle la mieux connue aux États-Unis est la vente de « Girl Scout Cookies« , des cookies vendus pour 6 $ la boîte par les éclaireuses. Elles sont partout devant les supermarchés. Si vous avez un ami avec une fille, vos févriers et mars sont remplis de courriels pour vous demander d’en acheter. Je ne suis pas hypocrite — j’avoue que pendant 5 ans, j’étais cet ami, même si moins énervant que le moyen. (Il était une fois, j’ai failli me faire virer d’un boulot car j’ai refusé d’en acheter du patron. Ça m’a gravement affecté.) La troupe de La Fille s’est séparée après le Covid, alors elle n’est plus éclaireuse. Mais de toute façon, on parle de moins de 20 $, alors ce n’est pas grand-chose — ce qui rend dire non à la fois plus facile et plus difficile. On ne parle de grandes sommes qui changent la vie.

Mais supposons qu’un ami vend d’autres choses, et c’est une situation professionnelle pour eux, mais pas vous. De l’électroménager, peut-être. J’ai probablement dit assez pour que vous puissiez deviner exactement de quel produit je parle, mais il m’est important que ce nom ne fasse pas partie des résultats pour ce blog sur Le Goog. C’est un truc de follement cher, n’est-ce pas ?

Cet ami n’essaie pas trop souvent, heureusement, mais vous vous inquiétez à chaque rencontre que le sujet s’évoquera. Et finalement, un jour, l’ami fait une demande qui n’est pas La Question en soi, mais pour exactement cette raison, c’est vraiment difficile à lui dire non. Peut-être que vous pouvez assister à une démonstration ?

Supposons que je l’ai fait et suis parti absolument bouche bée à cause de la somme. Surtout parce que j’espère toujours partir en France en 2029 — je viens de renouveler mon passeport cette semaine, quelle coïncidence — et ce n’est pas logique de dépenser comme ça pour un truc dont je ne m’en servirai pas pendant plus de 4 ans.

Supposons, finalement, qu’au milieu d’écrire ce billet, j’ai reçu un texto de l’ami pour me demander ce que j’y pensais. Et j’ai dû enfin dire exactement ce que j’essayais d’éviter.

J’espère que je n’aurai pas gâché cette amitié. Ce ne serait pas la première fois.

Sauvons les Kévin ?!?

S’il s’avère que j’ai un lecteur dit Kévin, je ne le savais pas. J’ai écrit assez souvent sur les problèmes d’être nommé Justin en anglais, c’est de votre tour, monsieur.

Hier, j’ai vu un truc d’hallucinant sur C à vous (plus précisément, la suite). Après une longue interview avec Leila Bekhti et Jonathan Cohen, il y avait un reportage sur le film le plus ridicule dont j’ai jamais entendu parler. L’accident de train commence à partir de 37:55 dans le clip au lien.

Kevin Costner aux Césars, Photo par Georges Biard, CC BY-SA 3.0

Mohamed Bouhafsi nous raconte que la veille à Paris, une quatre-vingtaine de Kévin se sont réunis pour regarder un « documentaire » intitulé « Sauvons les Kévin ! », réalisé — naturellement, par un nommé Kévin Fafournoux. Quoi, vous vous attendiez à ce qu’il s’appelle Gaspard ?

On ne peut que se moquer des Kévin, aux deux côtés de l’Atlantique. Du côté français, on trouve les citations de Jours d’humeur sur ce prénom tout à fait lamentable. Des exemples :

Jean-Kevin est un cancre, mais sincèrement, pour une fois, on ne peut pas lui en vouloir de ne pas connaître sa leçon.

La goûteuse d’Hitler

comme Jean-Kevin, le beau gosse de la bande dont toutes les filles sont folles bien que ce soit un imbécile.

Cavalier mécanique

Outre les Sophie, j’ai constaté que les Caroline étaient adorables, les Kevin pas spécialement portés sur les études, les Isidore de plus en plus rares, et les Patrick dotés d’une intelligence très au-dessus de celle des bulots cuits.

Marceau

Vous pouvez voir que quand monsieur a besoin d’un prénom ridicule, un Kevin ou Jean-Kévin fait l’affaire. De ce côté, Stephen R. Donaldson, l’auteur de l’une de mes séries préférées de fantasy a donné le prénom « Kevin » au plus gros con de son univers, un type qui détruit presque complètement son monde fictif avant le début de l’histoire, tout à cause de sa stupidité. Et la raison pour laquelle c’est parlant, c’est que tous les autres prénoms de la série sont plus exotiques que ça. Il y a deux décennies, on lui a demandé d’où viennent ses prénoms, et il a répondu :

After all, Herem, Sheol, Jehannum, moksha, turiya, samadhi, several of the Ramen names, and *Kevin* (for God’s sake!), not to mention Sunder, are all real words from our world.

Gradual Interview

Ça dit, « Après tout, Herem, Sheol… et *Kevin* (bon Dieu !)…sont tous de vrais mots de notre monde. » Ce « bon Dieu » dit tout.

Mais revenons à nos Kévin, plus précisément ceux qui ont assisté au film. Qu’est-ce qu’ils pensent de leur sort malchanceux ? On n’apprend vraiment rien de ça, parce que la seule question posé par M. Bouhafsi, c’était si le prénom a jamais posé des problèmes quant à leurs relations aux femmes. (J’imagine que oui, comme le pauvre M. Groscon, inventeur de la cédille.) C’est à Anne-Élisabeth Lemoine de sauver leur réputation en disant à la fin du reportage, « Mais oui, Kevin Costner, il sauve tous les Kévin ! » On comprend donc que les autres ont besoin d’être sauvés.

Honnêtement, je n’ai vraiment pas beaucoup à offrir sur le sujet, au-delà du fait que la personne la plus énervante que j’ai connue à la fac s’appelait aussi Kevin. Je le trouve juste hilarant, que les gars qui ont ce prénom le trouvent assez gênant qu’ils doivent en faire des excuses. C’est exactement le genre de chose auquel on s’attendrait chez les Kévin !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Passez l’amour au machin

Aujourd’hui, Langue de Molière apparaît un jour à l’avance, parce que, si je suis honnête ([Ce qui arrive assez rarement — M. Descarottes]), je n’avais aucune idée de quoi écrire. On est à une semaine d’une étape de légende pour ce blog, alors il ne faut pas que je rate un jour, mais je continue de mettre l’emphase sur le livre, comme je l’aurais dû à partir de mars — de l’année dernière.

Il y a des semaines, j’ai rencontré un mot qui ne me parlait pas du tout, même dans son contexte, choucard. Malheureusement, j’ai oublié de garder un lien vers le post sur Facebook où je l’ai vu. Au moins j’avais le bon sens de le noter dans le fichier où je garde toutes les idées pour Langue de Molière.

Alors, j’ai recherché ce mot dans mon dictionnaire bilingue. Il n’est pas là — dites-donc, pour un dictionnaire venant de l’université d’Oxford, il y a un sacré nombre de lacunes ! (Ne vous méprenez pas ; je suis reconnaissant pour tout ce qu’il m’a apporté, mais il me semble que le temps d’acheter un dictionnaire monolingue s’approche, même si j’ai parfois besoin de traductions. Vos recommandations pour une appli sont les bienvenues.) Je suis donc allé sur Wiktionnaire , et… quoi ? Le Trésor ? Dites-donc, vous voulez que j’aie rapidement la réponse, ou une aventure ?

Donc, Wiktionnaire. Ça m’a dit que c’était synonyme de « chouette », sans préciser le bon sens. Il me semblait que l’on ne parlait pas de l’oiseau, mais le synonyme de « cool ». Pourtant, Wiktionnaire n’offrait que des exemples… opaques, à partir de cette citation de Boris Vian :

Quand on est en carte
Et qu’on d’vient trop tarte
C’est pas choucard pour l’osier
En six marquotins
Ce foutu bourrin
Pouvait plus faire un lacsé
 — (Boris VianBallade de la chnouf, 1957.)

Choucard

Super, il y a un mot dont je ne comprends pas le sens dans chaque ligne — « en carte » et « tarte » me sont familiers, mais j’ai l’impression que les sens sont autres que ceux que je connais. Mon dictionnaire Oxford donne « osier » comme la traduction d’osier, une situation qui me conviendrait très bien si j’avais la moindre idée de ce qui était un osier en anglais ! Et « marquotins » et « lacsé » ne sont pas dans mon dictionnaire du tout ! (« Bourrin » se traduit par « nag », un cheval qui a vu de meilleurs jours, selon l’Oxford.)

Mais je voulais en savoir plus sur choucard, alors j’ai suivi « chouette ». Et ça m’a donné de nombreuses photos d’oiseaux, une araignée de mer, une espèce de papillons, et

Employé en accompagnement des mots généraux tels que bidulemachintruc pour désigner des objets inconnus.

« C’est quoi, c’bidule truc machin chouette ? »

Chouette

Super, quel est le nom parmi tout ça ? J’utilise « truc » assez souvent que je ne plaiderai pas l’ignorance, mais il me semble que dans ce cas, il sert en tant qu’adjectif, et ça, c’est nouveau pour moi. (Au fait, Truc en majuscule, c’était aussi le prénom de la vietnamienne qui m’avait dit qu’elle avait hâte d’adopter La Fille sans l’avoir rencontrée — cette coïncidence me met plus mal à l’aise que vous ne le devinez.)

« Machin » est où je me suis arrêté à l’époque, à cause de ça :

Mot général utilisé pour désigner une notion ou un objet qu’on ne veut pas ou qu’on ne sait pas nommer plus précisément

Machin

C’était assez évident — on avait quitté le chemin de significations en termes d’autres mots argotiques mais « on ne sait pas » me semblait la fin de l’affaire. En plus, c’était évident que l’on avait quitté les synonymes de « cool », ce qui avait lancé l’enquête.

Puis, une semaine après avoir abandonné, j’ai lu « machin » dans le bon contexte chez Il Est Quelle Heure, et tout est devenu clair :

Une fois à la maison il a posé sur la table un bol avec des petit machins tout ronds dedans.

Gary m’a envoyé un message:

Gary: Ton père s’est foutu de moi parce que j’ai gobé une pistache entière sans la décortiquer

Moi: J’ai fait EXACTEMENT pareil

Dialogue avec Père #36 : stachepi

Ah, chouette ! Choucard, même ! Personne ne pouvait me donner un tel exemple pour commencer ?

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour un rendez-vous avec Grosminet à l’aube.

Saison 3, Épisode 51 — Podcasthon pour la Fédération française de Cardiologie

Cette semaine marque la fin de la troisième saison de la balado. Au lieu des Bonnes Nouvelles, je vous présente pour Podcasthon, un événement à but caritatif qui relie les podcasteurs francophones et anglophones, un appel pour la Fédération française de Cardiologie. Peut-être que certains d’entre vous se souviennent que je leur ai fait un don suite au décès d’une relation proche d’une chère amie l’année dernière. Cette partie arrive directement après la blague. J’espère que vous y ferez attention.

J’ai publié un « reel » sur Instagram hier matin pour tester ma théorie que ce sont le seul moyen de gagner du traffic là. C’était de la tarte normande que j’ai faite pour une soirée tarot samedi. Je me suis réveillé à 160 vues, dont 75 % venant de comptes qui ne me suivent pas, exactement comme je soupçonnais. Après ? Rien. C’était comme si je l’avais supprimé, sauf que c’est toujours là ! Je ne comprends pas du tout ce qui arrive.

Je dois vous dire, la tarte était extrêmement bien accueillie (un peu de Calvados fera ça). Je ne suis rentré qu’avec des miettes. La hôtesse des soirées de jeux de plateaux était là, et m’a arrêté pour me demander de faire un Paris-Brest pour la prochaine. D’habitude, je ne répète jamais rien. Mais je le ferai. Ça veut dire qu’il me faudra trouver du praliné, car je n’ai aucune envie de le refaire en ce moment. Il y aura plusieurs changements à faire par rapport à la dernière fois, car je me souviens bien de certaines choses gênantes — j’ai trouvé un morceau de beurre solide dans la crème mousseline. (Les athlètes se souviennent de tel ou tel match. Je me souviens de pâtisseries livrées.)

C’est super que je vous parle de sucreries juste après avoir enregistré un épisode pour une association qui lutte, parmi d’autres choses, contre le diabète.

J’ai la tâche incroyablement triste de vous dire que La Fille ne vous rendra visite cette semaine après tout. Son voyage a été annulé au tout dernier moment — littéralement à l’aéroport en Californie — pour une raison si stupide que si je la mentionnais, on intenterait un procès contre moi sans doute pour diffamation. Pourtant, ce n’est rien que la vérité.

Une notification de l’appli RTL m’a mené à cette liste de ce que l’on écoutait en mars 2001. Au-delà de Dido et Moby, je ne connaissais personne à l’époque. Robbie Williams est aussi inconnu que moi aux États-Unis. Craig David et Texas aussi. En partie, j’ai l’habitude de ne pas être au courant de la culture actuelle. Mais les Français ont aussi l’habitude de tomber amoureux de séries et d’artistes anglophones qui sont inconnus aux États-Unis. (Toux… Tonnerre mécanique… toux)

Notre blague traite des avocats, et non pas la sorte que l’on mange. Je l’ai de mon père, qui est lui-même avocat. Nos articles sont :

Les gros-titres sont Pantalon, Californie et DGSE. Les Bonnes Nouvelles seront de retour la semaine prochaine.

Sur le blog, il y a aussi L’arme secrète, sur les aventures de La Fille avec Pikmin 4 en français, Le méchant français de James Bond, sur le rôle de M. Castaldi que personne ne connaît, et Je découvre Dionysos, la dernière entrée du Projet 30 Ans de Taratata.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Assiette de madeleines faites maison par Justin Busch

Dimanche avec le comte de Forcheville

On reprend « Du côté de chez Swann ». Cette fois, j’ai avancé de 32 pages, et on est maintenant aux deux tiers du livre. (« Alléluia », vous dites ?)

Ah, l’amour romantique a encore une fois montré son visage dès que j’ai repris le livre !

Sans doute si on lui avait dit au début : « c’est ta situation qui lui plaît », et maintenant : « c’est pour ta fortune qu’elle t’aime »… même s’il avait pensé que c’était vrai, peut-être n’eût-il pas souffert de découvrir à l’amour d’Odette pour lui cet état plus durable que l’agrément ou les qualités qu’elle pouvait lui trouver : l’intérêt, l’intérêt qui empêcherait de venir jamais le jour où elle aurait pu être tentée de cesser de le voir. 

Honnêtement, si on (pas la chanteuse Lizzo ou similaire ; ça doit être quelqu’une grosso modo acceptable) me disait « Tu me plais tant que tu me fais des macarons tous les jours ; tu en rates un et je te quitte ! », j’aurais des pensées pareilles. Alors je ne méprise pas Swann pour ça. En fait, deux pages plus tard, je pleurais à son compte :

En effet, si ce mois-ci il venait moins largement à l’aide d’Odette dans ses difficultés matérielles qu’il n’avait fait le mois dernier où il lui avait donné cinq mille francs, et s’il ne lui offrait pas une rivière de diamants qu’elle désirait, il ne renouvellerait pas en elle cette admiration qu’elle avait pour sa générosité

Swann, toi con, je te connais trop bien — même si quelqu’une te dirait qu’il n’y avait jamais une « rivière » de diamants. Comme j’avais envie de le gifler en lisant ça !

Mais à chaque fois où Proust nous donne l’idée que quelqu’un ou autre est pitoyable après tout, il le suit — sans exception — avec un autre comportement qui nous fait encore une fois changer d’avis. À moins qu’il le tue, comme le pauvre M. Vinteuil. Alors, face au comte de Forcheville à une autre soirée chez les Verdurin, Swann se pense :

Certes Swann avait souvent pensé qu’Odette n’était à aucun degré une femme remarquable, et la suprématie qu’il exerçait sur un être qui lui était si inférieur n’avait rien qui dût lui paraître si flatteur à voir proclamer à la face des « fidèles », mais depuis qu’il s’était aperçu qu’à beaucoup d’hommes Odette semblait une femme ravissante et désirable, le charme qu’avait pour eux son corps avait éveillé en lui un besoin douloureux de la maîtriser entièrement dans les moindres parties de son cœur.

C’est juste après cet épisode, quand Odette le renvoie de chez elle un soir, qu’il commence à soupçonner qu’elle ne lui est pas fidèle. (Comme si tout le monde s’attendait autrement !) Swann commence donc à surveiller sa maison la nuit — vous savez, comme dans toutes les relations saines.

Ça ne rend rien — mais un soir, Odette lui demande d’envoyer des lettres pour elle au bureau de poste. Swann ne peut pas résister à les vérifier — toutes sont inintéressantes sauf une, qui porte l’adresse de Forcheville. Swann ne s’empêche pas — il lit la lettre, qui révèle que oui, Forcheville était là, seul avec Odette. Néanmoins, la lettre manque d’expressions d’affection, alors Swann décide qu’elle ne le trompe pas de façon qui compte vraiment.

J’ai encore plus envie de gifler le type.

Mais la fin de cet épisode sordide dans la vie de Swann, chez les Verdurin, arrive enfin. Il y a un argument vraiment bête entre Swann et les Verdurin, où ils souhaitent qu’Odette parte de leur maison dans leur voiture plutôt qu’avec Swann. Après ça, ils se disent tout genre de calomnies sur lui. Pour sa part, Swann rentre avec des pensées hostiles :

Mais de même que les propos, les sourires, les baisers d’Odette lui devenaient aussi odieux qu’il les avait trouvés doux, s’ils étaient adressés à d’autres que lui, de même, le salon des Verdurin, qui tout à l’heure encore lui semblait amusant, respirant un goût vrai pour l’art et même une sorte de noblesse morale, maintenant que c’était un autre que lui qu’Odette allait y rencontrer, y aimer librement, lui exhibait ses ridicules, sa sottise, son ignominie.

Et c’est juste après ça où il y a un autre dîner chez les Verdurin où on apprend que :

Et il ne fut plus question de Swann chez les Verdurin.

Mais ce n’est pas à dire que l’on a vu la fin de la relation entre Swann et Odette, aussi toxique soit-elle, fondée sur de mauvaise foi soit-elle. Proust nous a donné l’idée dans la première partie du livre, en parlant de la famille du narrateur, que Swann était quelqu’un d’important et bien éduqué, et maintenant, en voyant son passé, c’est difficile de voir pourquoi on se soucierait du type. Je reviens sur le mot « goujat », que j’ai utilisé pour le décrire la semaine dernière — rien n’a changé mon avis, mais personne dans son milieu a le droit de le critiquer, vu leurs propres défauts. J’aimerais bien croire qu’il y aura une meilleure fin pour Swann, mais je suis à deux doigts de lui dire, « À l’Enfer avec tes soi-disant amis, mais toi aussi ! »

Je découvre Dionysos

On continue maintenant le Projet 30 Ans de Taratata avec le groupe qui jouait avec Louise Attaque, Dionysos. Les deux ont apparu en même temps pendant les années 90s, alors on s’attendrait à certaines similarités. Le groupe se fait remarquer pour écrire en anglais autant qu’en français — si on pensait que ça vaudrait quelque chose chez moi, on aurait tort. D’autre part, j’ai craqué pour Jeanne Added, alors on ne sait jamais. Mais je vous donnerai un divulgâcheur : je leur dénonce à la fin, pour des raisons politiques, alors si ça vous dérangerez, arrêtez ici.

Répétition de Dionysos et Louise Attaque sur le plateau de Taratata
Répétition de Dionysos et Louise Attaque sur le plateau de Taratata, Capture d’écran, ©️Banijay et France 2

Leur premier album, Happening Somgs, sort en 1996. Tous les titres sont en anglais, mais je vous préviens — des titres comme « No Sense Words Harmony », « Children of My Walk » et « Socks Tears » sont soit des fautes soit du n’importe quoi. J’ai essayé de commencer avec « Socks Tears » (Chaussettes Larmes) juste parce que le nom est si bizarre, mais ça n’existe pas sur Internet. J’ai réussi à trouver « Children of My Walk » (Les enfants de ma balade) :

Ça sonne comme si Nirvana avait un saxophone dans le groupe, avec toute la distorsion qui allait avec. Quant aux paroles, elles n’ont rien à voir avec le titre. On peut les lire avec une traduction ici. Je passe par-dessus du reste de cet album, parce que je trouve ce genre de chose prétentieux à go-go.

Leur prochain album, The Sun is Blue Like the Eggs in Winter, sort en 1998. Le titre veut dire « Le soleil est bleu comme des œufs en hiver » — ne me regardez pas comme ça, je n’ai rien bu ! Un single sort de celui-ci, « Ciel en sauce », ce qui veut dire… oups, c’est en français, vous le comprenez déjà. Ou pas. De toute façon :

La chanson commence une version sifflée d’une chanson américaine de Noël, « I’m Dreaming of a White Christmas », dont je vous ai parlé l’année dernière. Les paroles n’ont rien à voir avec ses contenus. Il suffit de citer une phrase « Tu vomissais des fleurs fanées ».

J’ai trouvé un clip de deux chansons jouées en live en 1999, Coccinelle (de leur troisième album, sorti cette année-là) et celle que je cherchais, « Frog = Electric Torch » (Grenouille = Lampe de poche — merci de ne plus me regarder comme ça, je ne suis que le messager !)

Le groupe ne manque pas d’énergie en live. Je suppose qu’il fallait être là.

Ça nous amène au troisième album, Haïku. Coccinelle était un single, mais aussi « 45 Tours » :

Enfin, quelque chose de presque normal ! Ça me rappelle les Red Hot Chili Peppers ou Stone Temple Pilots de 5 ans plus tôt, et ce n’étaient pas mes préférés, mais au moins je ne me sens plus comme j’écoute une blague pourrie. Les paroles ont même un peu de la poésie. (Je me sens horriblement mal placé à juger la poésie en dehors de l’anglais.) Mais ne vous inquiétez pas, « Asshole Car Orchestra » (Saligaud Voiture Orchestre) prouve qu’ils sont toujours…euh… Dionysos.

C’est leur quatrième album, Western sous la neige, qui donne le groupe son premier disque d’or et le plus grand tube de sa carrière, Song for Jedi. Cette chanson, enregistré dans du franglais le plus pur, a quelque chose de spécial. C’est nostalgique pour l’enfance, et de jouer dans la peau de nos héros. Je me souviens certainement de vouloir être Luke Skywalker, alors ça me parle comme rien d’autre dans leur discographie.

Honnêtement, « Don Diego 2000 » du même album est aussi pas mal. « Surfin » Frog » est une reprise plus énergétique de Grenouille = Lampe de poche, toujours en anglais afin que le public français ne comprenne pas à quel point c’est juste bizarre.

Leur cinquième album, Monsters in Love (Monstres amoureux) sort en 2005. Le premier single, « Tes lacets sont des fées », est l’un des clips les plus hallucinants que j’ai vus :

Les images ont très peu à voir avec les paroles, le clip racontant l’histoire d’une femme et une sorte d’oiseau-garou qui joue de la guitare, les deux étant avalés par un monstre de la taille d’un gratte-ciel. La musique est presque douce par rapport à leurs anciens pistes.

Mais ici tout part en vrille.

« Le retour de Bloody Betty » est une chanson assez violente, mais j’avoue que je n’ai rien compris. Puis j’ai lu les paroles. Je citerai un peu :

Happy death day to you Mister President
Crêve moi les trois d’un coup:
BenSadam, Laden, Bush
Sauve-nous petit allumette, frotte toi contre le ciel,
Eclaire nous
Où sommes-nous?
Sadam is et bush à bush

Le retour de Bloody Betty

C’est ici où j’arrête, malgré le fait qu’il reste 4 autres albums. Je considérais déjà la grande majorité de leur discographie une blague genre « Fontaine » de Marcel Duchamp, mais je ne me sens pas du tout obligé de soutenir ça. Je vous ai parlé avant du fait que les éditions et journaux américains le considèrent prestigieux et de l’art à publier des fantasmes de tuer les hommes politiques républicains, mais une acte de lèse-majesté de publier de tels fantasmes sur l’autre parti. Par ce chemin se trouve notre prochaine Guerre civile.

C’est dommage. J’aimais assez bien « Song for Jedi », mais j’ai supprimé une belle partie de ma collection de musique en 2020 parce que j’ai ma ligne rouge, et Dionysos l’a croisée autant que les autres.

Ma note : Zéro.

Le méchant français de James Bond

L’un de ces quatre, je dois vraiment écrire sur l’histoire d’acteurs français dans la série James Bond. En ce moment, je n’ai vraiment pas de temps pour rassembler toutes les ressources, ni le temps pour en écrire plus, mais j’ai lu un article hier sur AlloCiné qui m’a appris un fait divers que même moi, je ne le connaissais pas.

Photo de l'acteur Jean-Pierre Castaldi en 2017
Photo de Jean-Pierre Castaldi en 2017, Photo par ChristopheDelire, CC BY-SA 4.0

J’aurais pu vous dire que le méchant principal du film Moonraker, Hugo Drax, a été joué par l’acteur franco-britannique Michel Lonsdale, et qu’il vivait dans un château français dans le film (importé en Californie, mais laisser tomber). Mais je ne savais pas que le pilote qui attaque Bond dans la scène au début du film (qui n’a rien à voir avec l’intrigue qui suit, comme souvent dans ces films) a été joué par un autre acteur français, Jean-Pierre Castaldi. Monsieur Castaldi a récemment raconté l’histoire sur le plateau des Grosses Têtes, mais je n’écoutais pas ce jour-là :

Alors, la scène. Je n’ai que ce clip en VO, lié dans l’article d’AlloCiné :

M. Castaldi ne dit que deux phrases. D’abord, il pointe un pistolet sur M. Bond et dit « C’est ici où on te quitte, M. Bond ». Puis, après avoir tiré sur les contrôles, il ajoute, « Profite de ton vol » et saute de l’aéroplane.

Je n’aurais jamais reconnu son accent pendant les 5 ou 6 fois où j’ai regardé ce film en grandissant. Même maintenant, je dirais qu’il a un certain son européen, sans être capable d’en tirer plus. Mais c’est le genre de fait divers dont je profite !

Le con que je suis

Je dois avouer qu’hier, j’ai passé tout le temps que j’ai pour écrire en travaillant sur le livre. Il me reste beaucoup à faire, et c’est encore plus important pour moi dans un livre que sur le blog que tout est cité correctement. Peut-être qu’un jour (dans notre vie), je vous raconterai la raison pour laquelle c’est une croisade plus qu’un devoir, mais je suis très limité dans ce que je peux dire. (Disons qu’il n’y a pas de récompense pour être honnête ; bien au contraire.) Je passe beaucoup de temps en vérifiant les adresses web, les citations aux livres, et les citations de faits historiques, etc.

Cependant, il me semble que je vous dois une mise à jour sur quelque chose où j’ai récemment sonné l’alarme. J’ai eu une conversation très inconfortable chez le médecin mardi, et surtout pour des raisons diabétiques. Mais aussi pour une raison si conne, si… si parfaitement Justin, qu’il faut que je la partage.

Caïn venant de tuer son frère Abel, statue dont le visage est couvert par la main droite
Caïn venant de tuer son frère Abel, de Henri Vidal, Jardins des Tuileries à Paris, France, Photo par Alex E. Proimos, CC BY 2.0

Je mets de côté les affaires diabétiques. Il voulait augmenter mes médicaments, mais j’ai demandé un autre test d’ici 3 mois avant de faire ça. Vous allez voir moins de desserts de mon côté pendant un moment. Hélas.

Alors, la folie de Justin. Avez-vous jamais entendu la blague sur les économistes, qu’ils ont prédit 9 des 5 dernières récessions ? Ou peut-être la plainte très courante chez les médecins (mon ex l’est ; vous ne croiriez jamais ce qu’ils disent à propos des patients), que les patients arrivent toujours avec un tas de feuilles imprimées de sites en ligne, qui contiennent une poignée de diagnostics qu’ils ont fait eux-mêmes ? (Rien que la vérité, je vous dis.)

Je vous ai parlé de l’anémie en janvier, après un problème chez la Croix-Rouge. Puis j’ai mentionné que les chiffres de la semaine dernière suggéraient que c’est devenu une crise grave. C’était vrai, pour autant que j’aie su. Mais moi aussi, je suis diplômé de la fac de médecine de l’Université de Google.

Alors, je l’ai évoquée avant que le docteur ne puisse le faire. Et il m’a dit, « Ouais, les chiffres sont horribles. Mais il m’est bien évident que tu as récemment donné du sang, ai-je raison ? »

Oui, il avait raison. Je ne le mentionne jamais ici, mais en plus de donner des plaquettes une fois par an, je donne du sang entier 3-4 fois par an. Mais il ne m’est jamais arrivé dans l’esprit que ce serait un problème près d’une prise de sang, parce que les deux n’ont jamais eu lieu à moins d’un mois, l’un de l’autre.

Il s’est avéré qu’il y avait un autre test que je ne reconnaissais pas, qui montrait que les globules rouges étaient tout à fait normaux — c’était juste qu’il y en avait beaucoup moins que d’habitude. Entre ça et le manque d’autres raisons pour paniquer, il était évident pour lui que j’avais probablement donné du sang entier.

Inutile à ajouter que j’ai appris ma leçon. Il faut mettre au moins un mois entre les dons et les prises (pas l’inverse). Je sauterai mon prochain don, car ce serait trop proche de la prochaine prise. Peut-être que je donnerai du sang pour le prochain Jour de la Catastrophe, afin de me sentir utile ce jour-là. Mais en tout cas, pas avant !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Ras-le-plein

Il y a des semaines, j’ai noté une expression intéressante chez Miss Biblio Addict :

Cette semaine, j’ai dit (merde) au tri et au rangement… J’en ai ras la casquette. [emphase le mien]

C’est lundi, que lisez-vous ?

« Ras la casquette » ne me parlait pas en soi, mais ça ressemble à beaucoup d’autres expressions françaises, à partir de « ras-le-bol ». Je comprends que ces deux sont similaires à « J’en ai assez ». Mais c’est ici où je dois avouer qu’après presque cinq ans d’efforts (mon 5e anniversaire français s’approche !), je ne pouvais pas vous dire ce qui veut dire « ras ». Voyons si j’ai réussi à améliorer cela.

« Mais Justin », vous me dites, « le Trésor… » Chut, vous ! On a un terrier de lapin à suivre !

Google m’a amené à Wiktionnaire, qui m’a dit que « ras la casquette » n’est qu’un synonyme de « ras-le-bol ». Là, j’apprends que « bol » n’est que de l’argot pour « cul ». Mais il cite Le Robert comme source, et M. Le Robert me semble dire seulement que les expressions sont des synonymes, pas l’autre chose. Mais au cas où, je devrais supprimer toutes les mentions de « bol » de mes recettes. Il faudra désormais avoir une folle quantité de saladiers pour suivre les recettes Coup de Foudre.

D’autre part, Le Robert dit aussi que « bol » est synonyme de « pot », et que ce dernier veut dire aussi postérieur, venant de « popotin », qui veut dire « fesses ». Super, je ne peux plus mentionner des pots de yaourt ou de confiture non plus. Au cas où, vous savez.

Mais c’est quoi cet autre truc, synonyme de ras-le-bol, ras-le-bonbon ? En tant que nom, c’est plus de la même chose : de l’exaspération. Mais en tant qu’adjectif :

(Vulgaire) Se dit d’un vêtement féminin très court, s’arrêtant au ras des fesses.

On penserait peut-être que ce « ras » veut dire qu’il n’y a rien. Le bol est peut-être donc vide, c’est ça ? Mais cette fois, Wiktionnaire dit qu’il s’agit d’un terme pour quelque chose trouvé dans les entrejambes, et ici, on atteint la limite de ce blog tous publics. Disons que toute autre entrée joignable de ce point porte l’avertissement « vulgaire ». Disons aussi qu’il me faudra enlever les berlingots de 3 articles du Tour. Au cas où, bande d’obsédés !

Mais si je pensais que « ras » voulait dire trois fois rien, qu’il n’y avait pas beaucoup à voir, le Trésor de la Langue française dit l’opposé :

[En parlant d’un récipient] Dont le contenu arrive exactement au niveau du bord.

Ras, adjectif

Le bord est la partie la plus haute d’un bol, alors ceci dit que « ras » veut dire « beaucoup, rempli », plutôt que « vide, court ». Même l’étymologie du Trésor nous dit qu’à partir de 1190, « ras » voulait dire « entièrement plein ». Et bien sûr, c’est quoi un autre synonyme pour ça ? « Plein le cul ».

Ras veut donc dire en même temps qu’il y en a trop et il y en a pas assez. Je n’en peux plus ; j’en ai ras-le-plein.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour demander, « C’est quoi, ce machin ? »