J’ai peur de marcher dans un champ de mines, mais ce qui suit se passe également en anglais.
Cette semaine, j’imagine que la nouvelle la plus grande est la décision des éditeurs du Robert d’ajouter un nouveau mot à leur dictionnaire. Le Canard a 3 dessins et un article à propos du sujet sur la première page. Je dois vous dire, je n’ai jamais vu ce mot utilisé par personne, sauf dans les articles qui parle du Robert.

En tant que linguiste, je suis d’accord que les langues évoluent, mais ce n’est pas évolution quand un groupe décide d’imposer des changements. En anglais, peut-être l’effort le plus réussi était le décret que l’on ne peut pas séparer les verbes infinitifs. En français, c’est impossible, mais en anglais, où on écrit « to speak » pour parler, on pourrait mettre un adverbe entre les mots : « to loudly speak. » C’est ça que les doyens de la grammaire ont prononcé une faute au XIXe siècle. Quoi qu’il en soit, c’était pas un exemple d’évolution. En tout cas, selon l’article, personne n’est même pas d’accord que c’est le bon mot :

En anglais, il y a maintenant beaucoup de suggestions de ce genre, mais il me semble que la chose la plus courante est que chacun annonce leurs propres pronoms, et on peut être licencié au cas où on ne les utiliserait pas.
Vous avez peut-être remarqué que je m’intéresse à l’obsession du Canard avec M. Castex (ici, ici, et ici). Celui-ci ne fera pas plaisir à sa famille :

Je ne veux pas offenser mes lectrices, je dirai donc que je ne comprends pas celui-ci du tout :

Finalement, je suis content de voir que cette histoire est également connue en France :

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Le mercredi est propice à l’instruction ! Grâce à vous je découvre la controverse amusante du “split infinitive”, et grâce au Canard un adjectif jamais entendu : « épastrouillant »… (Je connaissais « ébarnouflant » qui est équivalent.)
Le débat sur l’imposition de l’écriture inclusive n’est pas prêt de s’achever en France ! Les féministes de ma génération disent qu’il sert à masquer les vraies questions d’inégalité et de reconnaissance des violences subies par les femmes. Je ne l’utilise que pour marquer explicitement l’inclusion et quand cela ne change pas l’expression vocale, par exemple « les damné·e·s de la Terre ». Surtout par fierté d’avoir appris option-shift-f sur un clavier Mac pour écrire le point médian. 🙂
Bien sûr tout cela est plus facile en anglais, mais aujourd’hui je suis épastrouillé par l’usage du pluriel pour effacer le genre, par exemple : “A passenger blew their nose. »
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