Archives mensuelles : janvier 2025

Adieu, M. Descarottes

Hier, les funérailles de M. Descarottes ont eu lieu à Sea Breeze Pet Cemetery à Huntington Beach (à environ 15 km de chez moi). C’était l’un des pires jours de ma vie, même un mois après son décès. La Fille m’a demandé de ne pas publier la photo de lui dans son cercueil, alors je ne le ferai pas. Je vous dirai simplement que son jouet préféré était là avec lui, exactement comme je l’avais demandé.

Commençons à l’entrée du cimetière. Voici l’enseigne, apparemment là depuis le début en 1961 vu son état :

Enseigne qui dit Sea Breeze Pet Cemetery, cimetière d'animaux d'compagnie

Avant de passer aux funérailles, voici quelques images du terrain. D’abord, des tombes près de l’entrée :

Quelques tombes recouvertes de fleurs

Et une statue du tout premier animal enterré au cimetière, « Old Sarge », un chien qui a servi avec les Marines pendant la Seconde Guerre mondiale :

Statue en plâtre blanc du chien nommé "Old Sarge"

Voici l’extérieur de la morgue. Je ne vais pas vous montrer la chapelle, car il était là avec le cercueil ouvert :

Photo de la morgue, un bâtiment d'une étage, beaucoup plus long que large.

Notre premier cobaye a été enterré à côté d’un arbre. M. Descarottes l’a rejoint sur le même site :

Vue du site du tombe à côté d'un arbre, à droite. Il y a une brouette pleine de terre à gauche, et un mur en arrière-plan.

Vous ne pouvez pas le voir d’ici, mais nous sommes à 4 km du Pacifique, en direction derrière le mur sur la photo. Les deux cobayes sont enterrés avec leurs têtes face à l’océan.

L’équipe ne nous a pas permis de parler ou offrir des prières avant de commencer de remettre la terre dans le trou. Ils voulaient finir le plus vite possible. On en parlera plus en bas. Pour l’instant, voici la tombe à la fin de l’affaire, l’herbe remplacée sur le trou :

La tombe après avoir rempli le trou avec de la terre.

Et voici une vue de la tombe de l’autre sens, en regardant vers l’arbre du côté de la tombe, au lieu de derrière l’arbre :

Vue de la tombe de l'autre côté, regardant de gauche à droite

M. Descarottes ne serait pas content de moi si je ne râlais pas en son nom quant au comportement des pompes funèbres. Alors, vu qu’il est mort le 19 décembre, pourquoi est-ce que les funérailles n’ont pas eu lieu qu’un mois plus tard ? Rien de la sorte n’est arrivé la dernière fois, après tout.

Le cimetière est complet. Toutes les tombes sont déjà payées. Quand nous avons payé la tombe du premier cobaye en 2019, c’était assez d’espace pour 3 rongeurs ou un chat ou chien. Vu que nous n’allions jamais enterrer un plus grand animal, ce n’était pas un problème. Mais en 2019, il y avait une plus grande équipe — de nos jours, il n’y a que deux employés, un homme et une femme. Monsieur est paresseux comme personne d’autre, et madame n’est pas capable de creuser les tombes. Officiellement, la morgue est ouverte 8 heures par jour, 5 jours par semaine.

En fait, monsieur n’y travaille que deux ou trois jours par semaine, et il quitte les lieux pas plus tard que 13h à chaque fois. Il a refusé d’être disponible pendant les vacances d’hiver en janvier, ni plus tard même si ce serait le seul enterrement d’un jour, et je ne pouvais pas retirer La Fille du lycée pour ça. Si mon ex n’avait pas accepté un échange de garde pour ce week-end dont le 20 — un jour férié aux États-Unis à l’honneur de Martin Luther King — les funérailles auraient dû attendre jusqu’en mars ou bien en avril. Il ne fait aucun effort pour travailler avec les familles.

Voici le panneau qui nous a accueilli au moment de notre arrivée — « Closed » veut dire « fermé » :

Photo d'une fenêtre avec un panneau qui indique que la morgue est fermée

C’est évidemment devenu un boulot à temps partiel pour les deux personnes qui travaillent toujours là, et ils font leur tout pour rendre l’expérience la plus désagréable possible pour les familles en deuil. Je n’ai pas de mots pour exprimer mon vrai avis.

Après l’événement, nous avons déjeuné avec mes parents (aussi là pour l’enterrement) chez Marie Callender’s, une chaîne de restos célèbre pour leurs tartes ainsi qu’un plat dit « pot pie ». Il me faudra vous en faire un, car je n’ai aucun espoir de l’expliquer. J’avais espéré qu’une tarte serait réconfortante pour La Fille, mais elle était trop triste pour manger. Pour ma part, j’ai eu du chili et cornbread (pain de maïs), un autre plat typiquement américain qu’il me faudra préparer pour vous :

Bol de chili et pain de maïs

C’était au moins un peu réconfortant pour moi, mais la vérité, c’est que nous avons à nouveau les cœurs brisés et il nous faudra un peu de temps pour guérir.

Saison 3, Épisode 43 — Des madeleines pour Queen

Cette semaine se déroulera plutôt différemment que d’habitude. Lundi sera les funérailles de M. Descarottes — je sais, ça fait longtemps, et je suis mécontent ([Moi aussi — M. Descarottes]), mais ce sera notre sujet de mardi. Mardi sera mon rendez-vous pour réessayer mon don de plaquettes annuel, alors j’espère que mercredi verra la bonne publication. J’ai une recette de cookies, déjà écrite, qui reste en attente. Et l’Assemblée Générale de l’OCA nous attend. Y aura-t-il Langue de Molière cette semaine ? J’sais pas.

J’entends parler qu’il y aura d’autres nouvelles des États-Unis lundi, mais ici, on parlera seulement du pauvre M. Descarottes. Il nous manque horriblement. La cage reste chez moi ; La Fille et moi l’avons discutée et il nous semble que c’est peut-être trop personnel, et que les autres serviteurs de cobayes se sentent mal à l’aise à donner des cages d’occasion à leurs propriétaires. On va donc probablement jeter la cage, avec tristesse.

D’habitude, les gros-titres sont satiriques et je ne dévoile que leurs titres ici, afin de vous encourager de les découvrir sur Spotify. Mais un brouteur a osé mettre un escroc dans les commentaires de l’article sur le Collectif AVI. Je ne l’ai pas approuvé, mais je vous donnerai un goût :

Capture d'écran d'un commentaire qui commence par « Bonjour, je m’appelle Monique LANTIN (île de la Réunion) et je suis victime d’une arnaque sentimentale sur le net. Le prétendant s’appelle Alain Verdier médecin chirurgien à Lille parti en mission humanitaire en Côte d’Ivoire et c’est fait »

Je vous épargne la longue histoire douteuse qui suit, mais elle recommande que l’on contacte un policier d’Interpol et donne une adresse Gmail. On trouvera ce même faux policier recommandé dans les commentaire de Télé Star, sous tout autre histoire. Impossible d’exagérer ma colère contre ces gens.

Les éliminatoires de la NFL continuent. Il reste mon vœu sincère que tout match de cette ligue finisse comme le match dans le film « The Dark Knight Rises ». Mais jusqu’au moment heureux, je suis ravi de dire que les Chargers de Los Angeles ont été éliminés.

J’ai de bonnes et de mauvaises nouvelles sur le blog. Toutes les années, je vous promets que je ferai plus d’efforts pour réduire la longueur des articles ici, et j’échoue à chaque fois. Mais après 3 semaines, il y a 10 % de moins de mots en moyenne par article par rapport à 2024. Malheureusement, même chose pour les commentaires et les mentions j’aime. Oups. Étant paranoïaque sur ces choses, j’offre mes excuses pour quoi que soit.

On n’en a pas parlé, mais La Fille, tyran qu’elle soit (le mot anglais « taskmaster » n’ayant pas de traduction exacte), a décidé que nous allions hausser le niveau de sport chez nous. On marche ensemble environ 5 km tous les jours depuis le début de l’année. C’est bon pour la glycémie, je dois l’avouer.

En parlant de La Fille, ne lui dites rien, mais je planifie le gâteau le plus compliqué de l’histoire du blog pour son anniversaire en mai. C’est d’après un gâteau qui se trouve dans Super Mario Party Jamboree. Il me faudra tout ce temps pour apprendre plusieurs choses jamais tentées ici. Heureusement pour elle, je crois qu’elle vaut la peine. Plus important, il fera toujours 4 mois avant mon prochain rendez-vous au labo pour une prise de sang.

Notre blague traite du général de Gaulle, et est censée être une histoire vraie. Les Bonnes Nouvelles concernent une nouvelle équipe de foot pas comme les autres. Nos articles sont :

Les gros-titres sont Queen, Policier, et Scientifiques.

Sur le blog, il y a aussi Les milliardaires, ma plainte sur les gens qui se croient Batman sans l’être, Les rejets, l’échec de mon don de sang, et Le Comte de Monte-Cristo, ma critique du nouveau film.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Assiette de madeleines faites maison par Justin Busch

Dimanche à Combray

Dimanche avec Marcel est de retour. Cette semaine, nous nous retrouvons en terre inconnue ; c’est-à-dire la partie du livre après le tout premier chapitre. Mais on n’est pas allés très loin. La dernière fois, j’ai fini 65 pages ; cette semaine, on n’a atteint que la page 90, alors 25 de plus.

Avant de parler du livre lui-même, je dois vous dire quelque chose d’amusant. Ce soir, j’ai assisté à une soirée tarot. J’avais planifié un dessert normand, jamais vu ici, mais je l’ai gravement raté. (Quand j’ai dit ça à la soirée, tout le monde disait de telles choses comme « Oh, un petit bout brûlé n’aurait pas grand-chose. » Mais c’était complément inutile, comme ma bûche qui s’est effondrée il y a deux ans.) Alors, avec seulement 2 1/2 heures pour faire quelque chose de zéro, j’ai fait… ouaip, vous l’avez bien deviné, des madeleines.

Une assiette avec 16 madeleines, la moitié avec la bosse en haut, l'autre moitié avec le côté cannelé en haut.

Je ne les referai plus jamais pour ce groupe. « Mais Justin », vous me dites, « elles sont presque parfaites — aucune n’est trop cuite, et il y a une belle bosse sur chacune. » Je le sais. Et la moitié des invités — il y en avait 15 — les ont ignorées. Personne n’est obligé de les goûter, pour être clair, mais si j’avais su que vous ne les aimez pas, j’aurais fait autre chose. Laissez tomber et revenons à nos névroses, car c’est ça la matière d’À la recherche du temps perdu.

Alors, on a parlé de deux sujets dans ces 25 pages. La première, c’est sa tante Léonie, qui ne quitte plus sa chambre pour rien. Elle est en fait la cousine du narrateur, mais il nous dit qu’il l’appelait sa tante. De toute façon, elle regarde le monde de sa fenêtre tout le temps, et est une bavarde qui demande sans cesse à sa cuisinière, Françoise, qui sont tous les personnages qu’elle ne reconnaît pas. La pauvre Françoise entend de nombreuses plaintes dans cette partie qu’elle prépare trop d’asperges et aussi qu’elle devrait chercher de plus grosses asperges. Le temps que le narrateur n’ait cessé de parler de tante Léonie, j’étais déjà bien fatigué d’elle. Elle se plaint beaucoup trop, et quand c’est moi qui le dit, vous savez exactement à quel point elle doit être ennuyeuse.

L’autre chose de laquelle il parle, c’est Saint-Hilaire, l’église du village de Combray. Il a réussi à dire très peu d’important après 10 pages consacrées juste à ça (et on n’a toujours pas fini de parler de l’église. On sait que le narrateur se souvient de certains personnages du village, tels que Mme Sazerat, qui arrive toujours avec un paquet de la boulangerie locale. Et qu’il y a une tapisserie là-dedans dont les personnages du livre d’Esther ressemblent à un ancien roi de France et à l’amante du tapissier. Et que l’abside de l’église est plutôt moche par rapport aux cathédrales de Chartres et de Reims. Non, mais sérieusement.

J’attendais à ce que quelque chose se passe dans cette partie, et j’étais gravement déçu à cet égard. On est à 90 pages, et à ce point, M. Proust continue juste de mettre la scène. Je sais que c’était la tendance parmi les romans psychologiques modernistes du début du XXe siècle — et c’est pour ça que je maudis toujours le nom de Theodore Dreiser, auteur américain de la même époque — mais je suis bien prêt à voir quelque chose arrivé qui n’est pas simplement le comportement habituel de tel ou tel personnage.

Je pense, pourtant, que j’aurais bien aimé cette Françoise. Elle n’est que domestique de la famille du narrateur, mais il me semble qu’elle a une attitude très saine, et autour de ce groupe, c’est déjà une grande réussite !

Le Comte de Monte-Cristo

Ce soir, j’ai regardé le nouveau film du Comte de Monte-Cristo avec mon groupe de cinéphiles de l’OCA. Avant de continuer, je dois dire deux choses qui n’ont rien à voir avec le film en soi. D’abord, à chaque fois où je dis ce nom, soit en français soit en anglais, j’ai envie de faire une blague stupide et l’appeler le Sandwich de Monte-Cristo, ce sandwich (lien en anglais) étant la version américaine du croque-monsieur. Mais l’autre chose vient du Gorafi, qui a publié un petit clip sur Facebook pour annoncer que vu le succès du film, il sera bientôt adapté en livre. Il y a des fois où je souhaite que vous puissiez me voir au moment où je fais une telle trouvaille. Celui-ci m’a tué.

Nous pouvions regarder le film, toujours pas disponible aux États-Unis, car l’organisatrice avait acheté le disque pendant un voyage en France. Alors nous avons dîné ensemble avant de regarder le film. Je n’ai rien fait cette fois — pour eux — mais vous aurez quand même droit à des photos des cookies que j’ai faits juste avant d’y aller. C’est notre post de demain.

Alors, le film. Je vous ai dit quelque part qu’enfant, j’avais lu une traduction abrégée en anglais. Ça fait longtemps, alors je ne dirais jamais que je connaissais l’intrigue en détail. Mais je me souvenais bien de son début — notre héros, Edmond Dantès, est accusé faussement d’être conspirateur napoléonien et passe une belle décennie au Château d’If en conséquence. Là, il fait la connaissance d’un autre prisonnier qui lui raconte où trouver un grand trésor. Avec ça, il pourra revenir pour se venger sur ses ennemis. Je me souvenais du nom Danglars, mais au-delà ça, j’avais beaucoup oublié.

Que dire ? Vous souvenez-vous du point auquel j’étais enthousiaste des 3 Mousquetaires : D’Artagnan l’année dernière ? C’était comme ça mais encore plus fort — je vous dirai maintenant que ce film porte une très haute recommandation de ma part. Très haute.

La partie que je connais le mieux, c’est le début, et c’était tout ce dont je rêvais. Je crois que cette partie a été légèrement changée du livre, mais ce qui compte, c’est que Dantès sauve une naufragée, ce qui a vraiment impressionné le propriétaire du bateau. Il vire Danglars et le remplace en tant que capitaine avec Dantès.

Malheureusement pour Dantès, la femme qu’il a sauvé est en fait conspiratrice bonapartiste, et elle portait une lettre signée par l’Empereur de son exil sur Elbe (d’où le nom de ma ville sur ce blog, Elbe-en-Irvine). Dantès ne pense plus à ça — avec son nouveau titre, il épousera enfin Mercédès, sa fiancée. Tant pis pour lui, son cousin Fernand a la même idée.

Au mariage d’Edmond et Mercédès, Edmond est arrêté par des soldats du roi. Le procureur Villefort fait un complot avec Danglars et Fernand pour se débarrasser d’Edmond par l’incarcérer dans le Château d’If.

Photo du Château d'If sur son île dans la mer près de Marseille.
Château d’If

Il est impossible de surestimer à quel point ce château hante mes rêves depuis 3 décennies. Quand je pense aux pires endroits du monde, c’est le cauchemar par excellence, une sorte de super-Alcatraz (prison californienne, aussi sur une île). Cette partie du film était ma préférée parce que nous les spectateurs vivons l’enfer qui est le Château. Les prisonniers sont enfermés dans des trous sous le sol d’où les gardes les surveillent. Chacun est confiné dans un isolement cellulaire. Vous savez que je suis un vrai cinglé, car après l’avoir vu, j’ai plus envie d’y visiter que jamais.

Après ça, je crois — mais j’aurais du mal à l’expliquer — que le film part du livre dans plusieurs sens importants. Je suis mal placé à en parler, mais le Dantès de cette partie est un peu le Batman du XIXe siècle, avec des gadgets que je trouve peu probables (jamais électriques — il s’agit de la construction de sa maison). Mais l’important est là — il est follement riche, et il fait son tout pour manipuler Danglars et Villefort, qui méritent tout ce qui leur arrivent, ainsi que Fernand.

La photographie de ce film est un point fort, ainsi que les travaux de Pierre Niney et Anaïs Demoustier, qui jouent dans les peaux de Dantès et Mercédès. Si le film n’est pas complètement fidèle au livre original, il reste un grand spectacle digne de l’un des plus grands contes jamais racontés.

Le Collectif AVI

Hier, je m’occupais de mes propres oignons quand tout à coup, j’ai reçu une notification sur Twitter que la légende dite Méta-Brouteur ferait un « Space » pour parler du faux Brad Pitt qui fait fureur en ce moment en France. Ce serait sous les auspices d’une association dite le Collectif d’Aide aux Victimes d’Influenceurs. Entre le fait qu’inspiré par Méta-Brouteur, j’ai fait mon propre effort pour emmerder un brouteur, et le fait que je m’intéresse fortement aux escrocs, impossible pour moi de résister.

Capture d'écran de la notification sur Twitter

D’abord, voici un lien vers l’enregistrement. Ça fait plus de 2 heures ; je n’ai écouté qu’environ 45 minutes.

Parlons d’abord du scandale du jour. Je n’ai pas vu le reportage original sur TF1, qui est désormais retiré d’Internet à cause de harcèlement envers la victime. Mon précis suit donc le rapport de Franceinfo. C’est l’histoire d’une certaine Anne, quinquagénaire, déjà dans un mariage malheureux quand elle est contactée par quelqu’un qui lui fait croire qu’il est la mère de Brad Pitt et veut jouer à marieuse entre les deux. Avec l’aide de fausses photos et vidéos générées par l’IA, madame arrive à croire que c’est vraiment lui, et dépense environ 830 mille euros avant de voir dans les journaux que Brad Pitt est en fait avec une autre femme.

Je compatis énormément avec cette femme, car tout le monde se moque d’elle pour l’avoir cru, mais moi, je sais que c’est seulement la haine de soi sans fond qui m’a sauvé du même sort. Un jour, ce genre de scepticisme me coûtera cher. Je recevrai un MP de Véronique Sanson sur Instagram où elle me dira « Je viens de dire à une amie que je suis partie pour acheter des cigarettes. C’est-à-dire que je viens de monter dans l’avion d’Air France. Tu me chercheras demain au terminal Tom Bradley à LAX vers 18h ? » Et je lui dirai non car je ne le croirai pas du tout ; puis le LA Times publiera des photos de son arrivée mais il sera trop tard. Alors, Véro — puis-je t’appeler ça ? — je t’offre mes excuses, mais c’est que trop d’arnaques arrivent sur Internet pour le croire.

Non, mais sérieusement, Anne était déjà déprimée et vulnérable, alors je ne juge pas, même s’il me semble qu’elle aurait dû insister sur de meilleures preuves. Mais ce que je n’ai jamais dit de ma propre expérience d’un brouteur, c’est que j’ai assez gardé la tête pour prendre un rendez-vous avec un psychologue le lendemain de la « rupture », car je ne voulais pas faire une vraie bêtise, et je me connaissais assez bien pour m’inquiéter. Je rejoins donc Méta-Brouteur, qui a écrit sur cette histoire :

Je ne comprends pas ce besoin d’enfoncer une victime qui est déjà au fond du trou, d’une manière générale.

Et de justifier ça par « c’est la sélection naturelle « , comme si la science approuvait…

Je pense que c’est cela que l’on doit interroger.

Tweet de Méta-Brouteur

J’étais donc heureux d’apprendre plus du Collectif AVI et ses travaux. C’est une association de bénévoles anonymes ou sous pseudonymes, comme Méta-Brouteur, qui prennent des témoignages des victimes et les aident à déposer des plaintes avec les bonnes autorités. Ils aident aussi les victimes à trouver des ressources de soutien, tels que les psychologues et les avocats. Tout ça se fait sans aucune demande d’argent — les seules actions que l’on peut faire sur leur site sont raconter sa propre histoire, les contacter et devenir aussi bénévole.

Je vous parle autant d’escrocs non pas seulement car ils m’offensent. La vérité, c’est qu’il n’y a aucun rapport entre la quantité de tentatives que je reçois en français et en anglais. Toutes les semaines, je suis contacté par plus de brouteurs via mes comptes Facebook et Instagram en français que j’en reçois pendant toute l’année en anglais. (Tous mes escrocs de SMS, en revanche, sont en anglais.) Ça rend la sécurité en ligne encore plus importante, et c’est pour ça que je trouve si important de ne pas se moquer des victimes.

Les rejets

Aujourd’hui, j’étais censé publier mon appel caritatif annuel pour donner du sang, et surtout, des plaquettes. Mais pour la deuxième fois en 4 années, j’ai été rejeté quand j’y suis allé. Je réessaierai la semaine prochaine, mais il me semble une bonne idée de parler de pourquoi c’est arrivé.

Avant de continuer, puisque je sais exactement à quoi vous pensiez tous en voyant le gros-titre, non, l’amertume à cet égard n’est pas planifié avant février. Cependant, hier matin, j’ai reçu le meilleur courriel du blog. Je ne veux même pas l’appeler pourriel, ni spam, car c’était extrêmement professionnel — bien écrit, avec de vraies infos pour contacter son auteur, et comme vous verrez, des détails spécifiques et vérifiables. Voici son début :

Capture d'écran qui dit : « Bonjour, Nous organisons la rédaction d'un article dont le thème est : "Les meilleurs sites pour les couples amoureux" »

J’attendrai pendant que vous essayerez de vous déplier de rire. Si on classait tous les sites d’Internet selon ce critère, celui dit « Un Coup de Foudre » serait, malgré son nom trompeur, au fond. Oui, il y a les macarons Saint-Valentin, mais euh… est-ce que monsieur a fait des recherches sur ses clients potentiels ? OMD, mais je dois vous montrer un peu plus, car j’ai failli avoir une crise cardiaque !

Capture d'écran de la suite qui m'invite à faire la promotion dans leur article, en disant, en partie : « Chaque participant sera présenté sous un angle positif pour mettre en valeur ses propres points forts. »

La Boulette ? La règle de 6-6-6 ? J’abandonne ? Mieux vaut faire de la pub pour le tourisme dans la Cité du Vatican sur un blog dit « Actu des talibans » !

Alors, l’autre rejet. Je suis arrivé à la porte de la Croix Rouge et me suis pris en photo :

L'auteur

Comme à chaque fois, je me suis habillé dans un t-shirt en français, afin que tout le monde vous attribuiez le mérite. Mais quand j’ai dû subir une prise de sang pour vérifier le taux d’hémoglobine, ils ont fini par me dire de revenir la semaine prochaine. Qu’est-ce qui s’est passé ?

À chaque fois où on fait un don de sang, peu importe les détails, on subit cette prise de sang. Aux États-Unis — je ne sais pas si c’est pareil en France — ce numéro doit être supérieur à 13,0 g/dL. J’en ai eu 12,4. Par rapport, voici mon dernier résultat d’une prise par un labo, il y a 4 mois :

Capture d'écran qui montre un taux de 13,5 g/dL.

Vous pouvez voir que les limites jugées normales sont entre 13,0 et 17,7. Qu’est-ce qui a changé ?

Je vous parle de plus en plus de l’inflation ici et les prix absurdes. Je peux dire très franchement que je mange beaucoup moins qu’il y un an (mais en quelque sorte, ne maigris pas), et que la quantité de viande rouge dans mon régime a chuté. Mon dernier repas avec de la viande ? Le Réveillon. Je ne suis pas du tout surpris, pour autant que je sois déçu.

Pendant les jours à venir, je vais faire des efforts pour manger de la viande rouge. J’y reviendrai mardi, et j’espère que ça ira mieux. Mais je vois bien que ça commence à avoir des conséquences.

La première fois où j’ai été rejeté ? J’avais pris de l’aspirine ce matin-là, sans savoir qu’il ne faut pas faire ça pendant deux jours avant de donner des plaquettes. Alors c’était une erreur stupide, mais rien de grave pour la santé.

Pour finir, juste pour vous amuser, il faut répondre à une cinquantaine de questions avant le rendez-vous ; voici certaines (les traductions suivent en bas, avec les réponses dans ma tête) :

« Êtes-vous enceinte en ce moment ? » Euh, je suis mâle ; ça marcherait comment ? « Avez-vous jamais été enceinte ? » Non, mais sérieusement, la biologie ne marche pas comme ça, même en Californie. « Pendant les 3 derniers mois, avez-vous couché avec une nouvelle partenaire ? » HAHAHAHAHA, euh…non. « Même chose mais avec plus qu’une partenaire ? » Les maths ne sont pas votre point fort, je vois. « Pendant les 3 derniers mois, avez-vous reçu de l’argent, des drogues ou autre paiement pour le sexe ? » Vous êtes les seuls à penser que « recevoir » serait le sens de l’affaire, mais non. « Même chose, mais pour vos partenaires. » Punaise, mais vous me prenez pour qui ?

Honnêtement, c’est la partie la plus énervante de ces dons, mais c’est comment vous savez que les dons de plaquettes me sont vraiment importants.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Break Free

En novembre, j’ai vu le mème suivant sur la page de Complots faciles :

Photo de Freddy Mercury et Xavier Niel, avec la légende : « Freddy Mercury a écrit le tube "I want to break Free", qui, traduit en français, donne "Je veux casser Free" après s'être violemment battu avec Xavier Niel, le patron de Free ! Simple coïncidence ? »
Source

Si vous ne connaissez pas la chanson « I Want to Break Free » par Queen, la voilà :

Perso, je préfère « Break Free » du jeu vidéo Super Mario Odyssey, mais ce n’est pas notre sujet.

Dans les commentaires, on a ajouté une photo avec un calembour, auquel j’ai répondre :

Photo d'une voiture gravement brûlée avec la légende "This is a break frit," c'est un break frit. J'avais répondu "Brake, pas break. Je suis anglophone de naissance. Mais bien joué !"

Je sais, je sais, vous cherchez tous vos claviers afin de me corriger, mais attendez un moment. Alors, dans l’anglais américain, on appelle ce genre de voiture « station wagon ». Mais au Royaume-Uni, et d’autres endroits qui ont tort, on dit plutôt « estate wagon » ou « shooting brake ». Dans ce cas, « shooting », tirer, vient de la chasse. Les voitures de ce genre s’appelaient anciennement « break de chasse » en France selon Wikipedia en…euh…anglais, alors ça ne devrait pas être une nouvelle choquante.

Mais le mème est correct : en anglais, « break » veut dire soit « casser » soit « briser ». « Le cœur brisé » se traduit par « a broken heart ». « Brake », par contre, veut dire « un frein » ou « freiner » (c’est le même mot en tant que nom et que verbe). Je n’ai jamais vu le mot tel qu’il est en français utilisé en anglais. Et il s’avère — je ne savais rien à cet égard — qu’à l’époque des voiture hippomobiles, la version originale était en fait « break ». Wikipédia — en français cette fois — l’explique :

Le terme français européen actuel vient, comme le nom des différents types de carrosseries automobiles, du nom d’un véhicule hippomobile : à l’origine, le break est une petite voiture destinée au dressage des chevaux (« to break » signifie dans le langage équestre « rompre », « dresser »).

Type de carrosserie

L’explication de l’anglais est correct — on dit toujours « break » en anglais pour dresser les chevaux.

J’ai aussi appris en recherchant ce mot qu’en anglais britannique, ils distinguent entre un « brake » et un « shooting brake » selon le nombre de portes — 5 pour le premier, 3 pour le dernier (le coffre étant considéré une porte). Quand on voyait ce mot dans les magazines américains consacrés aux voitures, c’était toujours juste « shooting brake ».

De toute façon, je ne suis pas le seul parmi mes amis à être fan de Complots faciles. C’était une chère amie qui a répondu à mon commentaire en haut :

Capture d'écran de deux commentaires. Mon amie m'a écrit "En fait c'est bien break ici. C'est comme ça qu'en France on appelle ce genre de modèle de voiture (les station wagons)". J'ai répondu "Mais en anglais britannique c'est "shooting brake". On l'a emprunté en changeant l'orthographe ?"

Elle a répondu à ma question avec la pépite qui a rendu ce mot de la matière de Langue de Molière :

Capture d'écran d'un commentaire de mon amie : "Wikipédia dit que c'est un faux anglicisme. Va savoir ce qu'on a encore foutu avec votre langue"

Selon elle, et l’article le dit vraiment, « break » est un faux anglicisme. Mais comme on a vu, c’est vrai seulement quant à l’anglais de nos jours — un britannique du XIXe siècle aurait certainement compris « break » d’exactement la même façon que le français de nos jours.

Et je mangerai mon brake — c’est-à-dire le frein de ma voiture — s’il s’avère qu’il y a deux tels exemples en français, où un anglicisme apparemment faux est en fait correct !

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour boire un verre de champagne.

Les milliardaires

Je n’avais franchement aucune idée de quoi mon billet se traiterait aujourd’hui. Puis j’ai vu cette nouvelle écœurante de l’une de mes choses préférées au monde entier, la page sur Facebook dite « Complots faciles pour briller en société » :

Bon, les amis, ça sent la fin… En attendant, j’ai décidé d’utiliser plus mon site web vu que c’est le seul endroit où j’ai un vrai contrôle. J’ai viré toutes les pubs car trop envahissantes et il faut que je réfléchisse à une newsletter ou un moyen autre que les réseaux sociaux. Ne jamais oublier que FB et les autres ont droit de vie et de mort numérique sur vos profils.

Source

Il y a une capture d’écran sur son post original qui montre que les modérateurs ont encore une fois supprimé l’un de ses posts, et il risque d’être banni. Je trouve cette situation ridicule. M. Halby, l’auteur de cette page, a récemment publié un livre en France, « Nous Sachons », inspiré par son écriture en ligne. Je suis heureux de lui offrir de la publicité gratuite ici :

Couverture du livre « Nous Sachons » par Dimitri Halby
Source chez la FNAC

Ce livre a été publié par Éditions Robert Laffont, une maison assez bien réputée si pas à la hauteur d’une Hachette. Est-ce satirique ? Ben oui. Est-ce gentil envers ses cibles ? Non, pas particulièrement. Mais y a-t-il de vraies obscénités, de la pornographie ou autre chose qui mériterait une livraison emballé en papier marron, comme on dit aux États-Unis ? (C’est la loi pour les magazines pornographiques.) Non, absolument pas. Si La Fille était francophone de naissance, je n’hésiterais pas du tout à lui laisser lire ce livre.

Pourtant on se plaint aux États-Unis qu’avec la dernière présidentielle, M. Zuckerberg a décidé de transformer Facebook en le Far West en ligne, où on peut faire tout et n’importe quoi. Évidemment, ce n’est pas le cas partout ; je suis sûr qu’il y a des règles européennes en jeu, mais ce n’est pas le point. Tous ses détracteurs américains l’aimaient bien quand il supprimait de vraies infos au nom de leur programme politique. Et c’est ça qui m’amène à mon vrai sujet — notre relation toxique avec les milliardaires.

Pour ma part, je haïs chacun et tous des milliardaires qui sont sortis de nôtre Silicon Valley. Pourquoi ? Parce que je faisais partie de deux start-ups, et je pourrais vous raconter des histoires effrayantes de l’esclavage moderne derrière les gros-titres. Saviez-vous que c’est légal de prendre les travaux de quelqu’un pour un an entier à 80 heures la semaine avec seulement des actions en récompense, puis le virer sans lui donner les actions si telle ou telle étape n’a pas été atteinte ? Ne me demandez pas comment je le sais ; disons seulement que je n’ai jamais été viré.

Alors, je vois du monde qui expriment leur haine de M. Musk — qui je déteste parce que la Californie fait son tout pour nous forcer d’acheter des voitures électriques — mais aiment peut-être Jeff Bezos, qui force ses employés à uriner sur place sans faire une pause dans ses entrepôts. Ou peut-être qu’ils aiment George Soros, qui a payé les campagnes des procureurs qui ne poursuivent personne à Los Angeles et San Francisco, et qui a gravement endommagé l’économie britannique pour gagner sa fortune. Ou peut-être qu’ils imaginent que Steve Jobs était un chic type car ils aiment leurs iPhones — demandez aux chinois qui se suicidaient en sautant de ses usines ce qu’ils pensaient de M. Jobs. (Si vous vous demandez pourquoi j’utilise un iPhone et non pas un truc de Samsung, j’ai des histoires là aussi.)

J’ai un ami qui pense en ce moment que Musk ne pète que les parfums de Cartier. Ces conversations me rendent fou, mais n’imaginez pas du tout qu’il y en a un autre que je préfère.

Ce que j’essaie de dire, c’est que je suis déçu pour M. Halby, mais je ne considère pas que M. Zuckerberg a tourné sa veste. Ni Bezos ni Musk ni les autres. Parmi les trucs les plus mystérieux pour moi, c’est que beaucoup de monde adoptent tel ou tel milliardaire comme si c’était son équipe préférée. Ce sont des êtres humains, et ils suivent leurs propres conseils. Pourquoi on imagine que ce sont ses amis, je ne le comprends pas du tout.

Saison 3, Épisode 42 — Marcel et moi

La Fille et moi parlions en anglais hier pendant qu’elle jouait à Super Mario Party Jamboree quand tout à coup, elle a répondu à une question en disant « Oui ». Sans hésiter, j’ai répondu, « Non, c’est le Switch ». Je vous rappelle que l’ancienne console de Nintendo s’appelait Wii, et l’actuelle, c’est le Switch. Mon sens de l’humour vaut tout ce que l’on paye pour ça.

Mais puisque l’on parle de l’univers de Mario, je lui ai dit que j’allais vous demander tous de décider la polémique entre nous depuis fin décembre. À l’époque, je vous ai dit « La Fille est donc morte suite à des blessures, ses derniers mots étant, « Haha, tu préfères celle qui ressemble la plus à ma mère ». » en parlant des 3 princesses de la série Mario. En fait, elle n’est pas morte, mais elle continue de me taquiner avec ses plaintes que la princesse Daisy est moche par rapport aux deux autres. Alors, voici les 3 : Peach, Harmonie (dite Rosalina en anglais) et Daisy, telles qu’elles apparaissent dans Mario Kart Tour. Je crois qu’elle a une forte préférence pour les deux blondes juste à cause de l’aimer pour elle-même. Toutes les trois sont incroyablement minces, mais Daisy (la dernière ici), moche par rapport aux deux autres ? Je ne le vois pas du tout.

Je viens de rendre un deuxième brouillon de mon diaporama pour l’Assemblée Générale de l’OCA, que j’espère sera bientôt fini. J’ai eu de l’aide de deux membres depuis longtemps qui m’ont fourni beaucoup de photos des années 2000. Mais j’ai dû tout assembler, recadrer, et animer, et il m’a fallu des heures pour ça.

Vous aurez la visiteuse la plus ironique de l’histoire française au printemps. Disons que La Fille sera avec elle. Si ça ne suffit pas comme indice, elle s’est battue pour me nier un passeport pour ladite Fille en 2022, raison pour laquelle nous ne sommes pas allés en France cette année-là. Elle sera à Marseille une journée pendant une croisière. Si elle visite le Château d’If, merci de l’accueillir de façon digne du comte de Monte-Cristo. Vous voyez ? Je veux qu’elle soit traitée comme une noblesse ! Je dis ça, je dis rien.

Au fait, je regarderai le nouveau film plus tard cette semaine.

La situation en Californie part vraiment en vrillé. Depuis mes plaintes de la semaine dernière, il s’est avéré qu’un réservoir de plus de 400 millions de litres était complètement vide (lien en anglais). Et que la responsable des services publics à Los Angeles le savait depuis des mois. Voltaire, où êtes-vous ? On a besoin d’encourager les autres à faire leur travail.

Jeudi, vous aurez mon appel annuel pour la cause caritative la plus chère à moi. Ceux qui sont ici depuis longtemps savent déjà de quoi je parle. Pour les nouveaux, sachez que je ne fais jamais des demandes personnelles ni pour que de l’argent soit dépensé en dehors de la France. Mais dans ce cas, il n’y aura pas besoin d’argent. Juste du temps.

Notre blague traite de Noël. Il n’y a pas de bonnes nouvelles cette semaine car j’ai eu trop d’autres choses à faire pour faire mes recherches. Nos articles sont :

Les gros-titres sont Les Mauvaises Gens et Madeleine.

Sur le blog, il y a aussi Penne aux asperges et tomates séchées au soleil, une recette de la Californie de mes souvenirs, Trop envie, où j’ai fait une bêtise car tout ce que je dis ici est sincère si pas toujours sérieux, Encore plus de dialogues avec La Fille, des souvenirs de ses répliques toute jeune, et Deux galettes, une soirée, sur la soirée la plus récente de l’OCA et ma galette pour l’occasion.

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Dimanche avec Marcel

Aujourd’hui, je vous présente un nouveau projet du blog. Je vous ai prévenu que vous alliez tous mourir de rire, alors commençons avec la partie la moins ridicule :

Je vais lire À la recherche du temps perdu.

Maintenant, remontons le temps jusqu’en 1999, en particulier vers le 22 novembre, mon anniversaire. Mon frère m’a dit, « T’es le lecteur le plus rapide que je connais. Alors j’vais te donner la nouvelle édition de la traduction célèbre de Scott Moncrieff, et t’vas me dire ce qui est là-dedans. » (Évidemment, c’est une traduction. J’essaie ici de capturer son style personnel tel quel.)

Les 6 tomes de « À la recherche du temps perdu » en anglais. Chacun fait entre 600 et 800 pages, mais ils font environ la moitié de la hauteur d'un livre typique.

Je me suis assis avec le premier tome, « Swann’s Way », ou comme vous le connaissez, « Du côté de chez Swann ». J’ai atteint la célèbre scène des madeleines, puis je me suis dit, « Nom d’un frère cadet, mais c’est ennuyeux ! » J’ai fermé la couverture et me suis dit que j’y reviendrais plus tard. On dirait que c’est plutôt littéralement ma madeleine de Proust.

26 ans plus tard, le livre attendait toujours mon premier retour, jusqu’à cette semaine. D’une part, je me sens un peu coupable. D’autre part, après avoir aperçu ce qui m’attend dans les deux tomes de Molière, lire un pavé monstrueux en anglais plutôt qu’en français — en sachant que j’aurai besoin d’un dictionnaire 20 fois la page — me semble une bonne idée.

Avez-vous remarqué que ce que ces cadeaux ont en commun, c’est une sacrée quantité de travail fournie par mon frère ? Je n’en parle presque jamais, mais disons qu’il est comme ça de tous points de vue. ([J’insiste sur exprimer le point auquel je suis d’accord. — La Fille])

Alors ce qui se passera, c’est le suivant : Le dimanche — pour autant de temps qu’il me faudra pour tout finir — je vais écrire sur ce que j’ai lu dans ce livre. Si je n’ai guère lu, vous en entendrez parler. Si je réussis à lire plus de dix pages sans m’endormir, vous en entendrez parler aussi. Vous êtes désormais mes parrains involontaire pour me tenir responsable.

Les couvertures des 2 premiers tomes

J’aurais dû lancer ce projet il y a longtemps. ([26 ans, je dirais. — Mon frère]) Pour autant que j’aime M. Duvert, mon régime littéraire en anglais comprenait toujours plus de classiques que ce que vous avez vu en français. Je continuerai de lire d’autres choses en même temps, car ça ne m’aidera pas à lire en français. Mais je crois sincèrement que c’est une connaissance culturelle importante, et c’est absolument de la matière traditionnelle du blog. ([Regardez qui n’a accroché sa plaque qu’il y a 4 1/2 ans et ose parler de traditions ! Il y a des McDo en France dont les bâtiments sont plus vieux que lui ! — M. Descarottes])

Alors, je vous présente notre premier « Dimanche avec Marcel » :

Cette semaine, j’ai recommencé de nouveau Swann’s Way, Du côté de chez Swann, et je suis allé jusqu’à la fin du premier chapitre, 64 pages en anglais. M. Proust a un style très « flux de conscience » ; il persévère pendant 10 pages à la fois sur une seule pensée, avec de nombreuses digressions sur toutes les autres choses que la pensée lui rappelle. On passe donc ici de 10 pages où il se réveille, en pensant à toutes les chambres où il a jamais dormi, à une vingtaine de pages sur une soirée où il envoie une note à sa mère pour lui demander de venir lui dire « bonne nuit », en passant par une autre vingtaine de pages pour nous expliquer que sa famille connaissait anciennement, pendant sa jeunesse, un certain M. Charles Swann.

Que dire de M. Swann et de la famille du narrateur ? M. Swann vit apparemment « au-delà de sa place » dans sa caste de petite bourgeoisie, et profite d’une sorte de double vie que la famille du narrateur ne connaît que par le moyen de lire Le Gorafi Figaro. Il s’est marié à une femme mal réputée, et la famille, qui l’invitait souvent à dîner chez elle, le faisait désormais moins, à cause de sa désapprobation.

Pour sa part, ce n’est pas du tout évident pourquoi Swann devrait accepter les invitations. La grand-mère et grand-tante du narrateur jouent à des jeux d’esprit contre M. Swann. Les tantes du narrateur font pareil, où leur idée de le remercier pour une bouteille de vin est de dire « On a des voisins gentils » plutôt que « Merci du vin ». Le narrateur me semble un peu fou, mais pas surprenant vu son milieu familial.

Tout ça finit sur la célèbre madeleine. Le narrateur se trompe gravement ; seulement un gâteau forêt-noire ou un millefeuille a de telles propriétés. Non, mais sérieusement, je comprends, mais la puissance de cette scène baisse face au fait que tout semble provoquer des voyages dans les souvenirs chez le narrateur.