Archives mensuelles : octobre 2025

Ici et là

Vous souvenez-vous de mon article sur VoiceOver ? Il s’est avéré cette semaine que les connaissances gagnées en l’écrivant étaient utiles après tout ! Une membre de mon groupe d’utilisateurs de Duolingo sur Facebook a posé une question sur comment regarder les publicités pour gagner plus de « énergie » (la saloperie pour vous empêcher d’en faire trop sans payer). Cependant, et je ne le savais pas malgré avoir connu madame depuis un an déjà, elle était aveugle — et le bon bouton n’est pas toujours là. Voici l’écran en question, avec le bouton souligné en jaune :

Capture d'écran de Duolingo, avec une barre qui montre l'énergie (sur une échelle de 25 points) ainsi que 4 boutons : acheter Super Duolingo, qui n'utilise pas d'énergie, remplir la barre pour 500 « bijoux », la monnaie interne de l'appli, recevoir 5 points d'énergie en regardant une pub, ou 2 points gratuitement, disponible 1 fois les 4 heures.

« Mais Justin », me dites-vous, « vous avez supprimé Duolingo de votre portable début 2023 ! Comment est-ce que vous avez pris des captures d’écran ? » Bonne question, merci de votre fidélité ! À l’époque, j’ai supprimé l’appli, mais pas mes données personnelles. Au cas où. Voici le cas où. J’ai réinstallé l’appli, ai réactivé VoiceOver et lui ai donné exactement les noms des menus et des boutons que VoiceOver utilise quand le bouton est disponible. Aucune autre personne dans le groupe ne savait utiliser VoiceOver. Et moi, je me suis rappelé encore une fois que je serais absolument perdu si je devais le faire sans voir.

Puis-je me plaindre de cette « énergie » ? C’est une nouveauté qui n’existait pas quand j’étais utilisateur. À mon époque, il y avait 5 « cœurs », comme dans The Legend of Zelda, et on perdait un cœur seulement en faisant une erreur. Alors, un linguiste pouvait prendre des centaines de leçons en n’obtenant que des résultats parfaits. Le système d’énergie élimine l’opportunité de suivre dans mes traces, au moins sans payer. À chaque fois où vous répondez à une question, vous perdez un point des 25, que vous répondiez correctement ou pas. Y a-t-il 10 questions dans une leçon ? Vous allez perdre 10 points — mais si vous réussissez une note parfaite, vous serez remboursé entre 2 et 4 points. Nul.

J’ai découvert que j’ai laissé autre chose dans mon ancien appartement. C’est le bol de mon sorbetière, un accessoire de mon robot KitchenAid. Naturellement, je n’ai rien entendu du bureau dudit immeuble. Quand je reçois le remboursement de ma caution, des critiques aussi négatives que possible apparaîtront sur Yelp, sur Google, sur tous les sites pour chercher un appartement. Puis je recevrai un appel colérique : « Mais qu’est-ce que l’on a fait pour mériter ça, toi con ? » Et je répondrai : « Je ne sais pas, peut-être que vous auriez pu être honnêtes parfois ? » La gérante ne comprendra rien, car selon ses manuels, en tant que client, je suis censé juste accepter d’être pris pour une piñata.

À vrai dire, je n’ai pas trop utilisé la sorbetière. Elle a apparu deux fois pendant le Tour, pour la crème glacée à la vanille et la glace de Plombières. Mais la grande majorité du temps, le bol restait dans mon congélateur sans rien faire. Le remplacement me coûtera 80 $. Je ne sais pas si j’en ai envie avec seulement 2 ans et demi de plus en Californie.

Depuis plus d’une décennie, je veux un grill Fuego pour ne pas partager ceux de la communauté. Mais ça coûte 500 $. Je ne pouvais pas l’avoir dans mon ancien appartement, mais avec si peu de temps, la même question se pose.

J’ai sorti — finalement — mon dernier bulletin de l’année pour l’OCA hier. J’avais demandé au groupe de partager leurs recettes familiales de Noël. Une seule réponse, hélas. Alors cette fois, mes recettes étaient les Spritz du Tour et des biscuits de Noël de Péla. Vous aurez ces derniers de moi la semaine prochaine, mais si vous n’avez pas envie d’attendre, les voilà.

Afin de faire ça, j’ai dû brancher mon ordinateur, un cauchemar pour les genoux (pas de portable chez moi). Mais avec ça, j’ai branché à nouveau mon jouet préféré. Connaissez-vous ce truc ? On en parlera plus une autre fois.

C'est un caisson de basse Velodyne, dit MicroVee, placé sous mon bureau. Un cube de 30 cm le côté, c'est pourtant équipé d'un amplificateur de mille watts. Cependant, il est réglé sur un volume très bas, afin de ne pas trop déranger le voisin du dessous.

Il faut que j’arrête — c’est le 1er demain, et si vous pensez que j’ai commencé aussi tôt que d’hab, avec un déménagement, hahahaha, ça pourrait être la blague de la semaine !

Trick-or-treat

Nous sommes bientôt Halloween. Je me demande si j’aurai des « trick-or-treaters » pour la première fois. Si ça vous semble étonnant, en général, ils ne passent pas par les immeubles, surtout quand il y a un portail. Cette année sera la première fois depuis 2004 où je n’habite pas derrière un portail.

Mais je ne comptais pas sur acheter des bonbons. J’ai vu un article hier (lien en anglais) qui a dit que le prix d’un sac de 100 bonbons au chocolat a presque doublé par rapport à 5 ans plus tôt, de 9 $ à 16 $. Je regrette de vous dire que je n’ai aucun souvenir des prix de 2020. Cependant, c’est certainement vrai que les prix sont à une plante de cacao près de 16 $.

Mais attention ! Il y a 100 bonbons, puis il y a 100 bonbons au chocolat. Et quand il s’agit de nos « aminaqueurs » chez Ralphs, il faut faire encore plus attention. Voici « 100 bonbons Hershey » selon Ralphs :

15,99 $ se prononce 16 $ d’où je viens. 31,55 onces est juste un peu moins de 2 livres (32 onces). Mais beaucoup ne va pas quand on regarde les contenus : c’est un mélange de Hershey’s, de Reese’s et de KitKats, tous au chocolat — mais aussi de Jolly Ranchers, de Goldbears de Haribo et de Twizzlers. Ces 3 derniers bonbons ne contiennent pas de chocolat du tout.

Par contre, Walmart vend un sac de 110 bonbons de Hershey’s pour moins d’argent, un peu moins de 15 $ :

Capture d'écran d'un sac de 110 bonbons Hershey's chez Walmart ainsi que son prix, 14,96 $

Il y a aussi 6 variétés de produits de chez Hershey là-dedans — les mêmes petites barres de Hershey’s, de Reese’s et de KitKats, mais aussi un deuxième genre de Reese’s, des Whoppers, et des barres Heath. TOUS ces produits sont au chocolat. Ralphs vous arnaque (ou arnaqueriez, puisque vous n’êtes pas ici) avec beaucoup de produits qui ne sont pas affectés par le prix de chocolat !

Il n’y a pas de mots, même pas en allemand, pour exprimer mon avis de Ralphs. Je ne veux pas faire mes courses chez Walmart. Au-delà de la pharmacienne, l’un de mes nombreux coups de cœur, je déteste tout autour de Walmart, à commencer par être pris pour un voleur à chaque fois où je sors du magasin. Et je vous dirai très franchement que la qualité des légumes frais est lamentable chez eux. Mais pour les produits emballés, chaque fois où on fait la comparaison, Ralphs n’est pas près de Walmart, malgré le fait que c’est juste une marque de Kroger, une entreprise de même taille que Walmart. Il n’y a pas d’excuses pour les prix beaucoup plus chers pour les mêmes produits.

Voici pourquoi pour moi, le vrai Halloween est le 1er novembre, quand Ralphs offrira des réductions de 50 % sur ses bonbons. Walmart ne fera pas pareil.

BFM nous dit que la même chose est arrivée en France, où une tablette de Lindt 70 % coûtait 1,53 € en 2023, et 1,89 € en février de cette année — mais 2,34 € de nos jours. Cette même tablette de Lindt coûte 5,48 $ chez Walmart en ce moment. Et 6,99 $ chez Ralphs. 1 € vaut environ 1,16 $ en ce moment. Walmart coûte environ 2x le prix européen si on convertit le prix.

Heureusement, plutôt que nous faire faillite, l’entreprise derrière les M&Ms offre le « M&Ms Rescue Squad » (Équipe de secours) cette année. Si vous épuisez votre stock de M&Ms le jour de Halloween, ils vous livreront plus de stock gratuitement — mais uniquement ce jour-là ! C’est ce qui promet leur site :

Offre de livraison de bonbons gratuits le jour de Halloween
Capture d’écran

Plus tôt cette année, je plaisantais qu’au lieu de joyaux, je payerais des œufs pour mes pâtisseries. Maintenant, il s’agit de chocolat !

La ca-thé-strophe

Je crois que j’ai déjà raconté l’histoire du moment où j’ai quitté définitivement les sodas en 2006, quand on m’a diagnostiqué un diabète. À l’époque, et jusqu’à maintenant, j’ai remplacé le soda avec du thé glacé. Mais pas comme en France — aux États-Unis, le sucre est facultatif dans le thé glacé. C’était donc un outil important pour baisser ma consommation de sucre.

Thé glacé, Photo par Evan Swigart, CC BY 2.0

Cependant, il y a deux jours, j’ai raté encore une autre opportunité pour donner du sang, à cause d’un taux d’hémoglobine trop bas. Peut-être que vous vous souvenez de ça en janvier. Cette fois, l’infirmière m’a dit : « Dis-donc, est-ce que tu bois beaucoup de thé noir ? »

Pardon ? Mais oui, plusieurs litres par jour ! Et il se passe que ça peut avoir des conséquences. Voici quelques exemples :

« Le thé noir retarde la guérison de l’anémie ferriprive. »

« Essai clinique sur l’effet de la consommation régulière de thé sur l’accumulation de fer dans l’hémochromatose génétique. »

Ce sont des études médicales publiées en anglais, et dans des journaux bien réputés. Il y a des questions sur les quantités dont on a besoin, mais je bois plus qu’assez selon toutes.

Alors, il faut que je quitte le thé, non seulement le soda. J’espère que l’eau ne fera pas trop de problèmes !

Le plus grand match de tous les temps

Hier soir, je travaillais sur le bulletin de l’OCA, car j’étais horriblement en retard à cause de mon déménagement. Cependant, il y avait un problème. En même temps que j’essayais de travailler, le plus grand match de l’histoire du baseball a eu lieu.

Capture d'écran du score du match : les Dodgers gagnent 6-5 sur les Blue Jays

Je ne dis pas ça légèrement. La Série mondiale, le championnat, a lieu tous les octobres, et c’est où nous sommes maintenant. Les équipes en question sont les Blue Jays de Toronto et les Dodgers de Los Angeles. Il faut que nous mettions les choses en place : quand j’ai écrit une blague où je m’imaginais en enfer, j’étais entouré par des affiches pour les Dodgers. J’ai écrit à un ami il y a des jours : « La seule fois où j’encouragerais les Dodgers, c’est s’ils jouaient contre les Yankees de New York. Et la seule fois où j’encouragerais les Yankees, c’est s’ils jouaient contre Satan lui-même. Et dans ce dernier cas, je ne serais pas très content de mon choix ! » Comme tout venant de Los Angeles, je n’en suis pas fan.

Cependant, avec leurs tas d’argent dignes de l’oncle Picsou, les Dodgers ont réussi à signer des contrats avec plusieurs des meilleurs joueurs au monde. Shohei Ohtani, qu’ils vont payer 700 millions de dollars entre 2024 et 2043 (pour 10 ans de service ; c’est un contrat inhabituel), est sans conteste le meilleur joueur au monde, et risque de finir comme le meilleur de tous les temps. Mookie Betts a été élu le joueur par excellence en 2018, et reste presque aussi bon que ça. Freddie Freeman a reçu le même palmarès en 2020, ainsi que joueur par excellence de la Série mondiale en 2024. Blake Snell a été élu meilleur lanceur en 2018 et 2023. Non, ce n’est pas habituel pour les meilleures équipes d’avoir plus que deux telles personnes.

Un match habituel dure 9 « innings », ou manches. Pendant chaque demi-manche, une équipe est en attaque, l’autre en défense. Après 9 manches, si le score reste égal, ils jouent jusqu’à ce qu’une manche entière est jouée où une équipe finit avec plus de buts. Alors si une équipe marque un but pendant la première demi-manche, l’autre a une opportunité d’attaquer avant de finir. Mais si une équipe marque un but pour prendre les devants pendant la deuxième demi-manche, le match termine tout de suite.

Et c’est le nombre de manches jouées qui fait autant pour rendre ce match le plus grand. Ce match a duré 18 manches, ce qui égale le record du match le plus long dans une Série mondiale. Et ce match-là a eu lieu en 2018, et a été aussi gagné par les Dodgers.

Mais ce qui rend ce match différent, c’est que les Blue Jays ont battu les Dodgers moins Shohei Ohtani 5-2 pendant les 9 manches obligatoires. Ohtani a frappé 2 coups de circuit, ainsi qu’un troisième coup sûr qui a marqué un but. Et ça, c’est la troisième fois dans les éliminatoires cette année où Ohtani a frappé plusieurs coups de circuit pendant un match. Personne n’a jamais fait ce qu’il fait.

Au-je mentionné que pendant un match avec 3 coups de circuit la semaine dernière, quelque chose fait seulement 13 fois dans les éliminatoires pendant toute l’histoire du baseball, il a aussi retiré 10 frappeurs sur 3 prises ? C’est quelque chose fait plusieurs dizaines de fois dans les éliminatoires, mais jamais sans rendre un but. Pour un joueur de faire les deux en même temps, c’était déjà sans conteste le meilleur effort par un joueur de tous les temps.

Et ce match s’est terminé à la fin de la 18e manche, quand Freddie Freeman a lancé un coup de circuit, le genre de chose qui vaut un palmarès de joueur par excellence pour la Série — sauf qu’Ohtani va le gagner si les Dodgers finissent par remporter la Série. Aucun autre choix n’est possible.

Je déteste regarder ce niveau d’excellence par des hommes portant les uniformes de l’ennemi, mais il faut l’avouer — en ce moment, ce que j’ai écrit en octobre de l’année dernière reste aussi vrai que jamais : félicitations aux acheteurs du championnat. Cette fois, c’est mérité comme jamais.

Saison 4, Épisode 30 — Adieu, Elbe-en-Irvine

Cet épisode a été enregistré sur iPhone sans microphone dédié. Le son… disons que je voulais toujours sonner comme un Transformer, mais exprès, pas comme ça. Cependant, je suis ravi de vous dire que l’on a retrouvé Alarmo hier soir, alors l’une des deux choses notées dans « La coda décevante » est rétractée. Il y a une bonne explication — c’était dans un carton labellisé « Bedroom » (Chambre), sans préciser laquelle. C’était donc mis dans la mienne au lieu de celle de La Fille. C’est une erreur honnête, la responsabilité est à nous, et je laisserai une bonne critique pour les déménageurs sur Yelp après tout.

Ça ne change rien quant au microphone. Au moins je pouvais éditer l’épisode avec mon casque Focal comme d’habitude — j’allais utiliser un autre casque jusqu’au moment où je me suis souvenu du fait que l’adaptateur pour USB-C restait sur la prise du casque Focal. C’est comment j’ai fini par découvrir Alarmo — j’ai fouillé dans un nombre de cartons que j’allais laisser pour plus tard cette semaine.

J’imagine que vous pensez que j’ai largement fini le rangement du nouvel appartement. Hahahaha… non. Ce week-end, j’ai dû m’occuper de tout ce dont La Fille a besoin. Au vieil appartement, elle utilisait toujours la même table qu’à ses 5 ans pour faire ses devoirs. Nous avons passé samedi en cherchant un nouveau bureau et chaise pour elle, et vu que les deux sont venus de chez IKEA, dimanche était consacré à monter les deux. La télé reste dans sa boîte, la cuisine n’est qu’à moitié finie, et j’ai toujours une trentaine de cartons à examiner dans ma chambre. Mais mon ordinateur est prêt et je reprends mon horaire typique cette semaine. Mes genoux, pas autant.

En parlant d’IKEA, je suis convaincu depuis longtemps que les suédois se moquent du reste d’entre nous avec les noms de leurs produits. Dans le café, j’ai vu des kits de maison en pain d’épices dits « Vintersaga ». Je l’ai mis dans Google Traduction, et ça m’a rendu « Conte d’hiver ». Ben, je suis prêt à le croire ; Vinter sonne comme l’anglais « winter » pour hiver.

Photo de boîtes de kits de maisons en pain d'épices « Vintersaga »

Mais j’ai aussi vu des paquets d’une sauce dite « Allemansrätten », et je me suis dit : « Alleman sonne comme « Allemand ». S’agit-il d’un produit suédois ? » Google Traduction donne « le droit public ». Je ne dirai pas que c’est du n’importe quoi car le paquet dit « Allemansrätten est le droit de tout le monde aux champs, aux forêts et à un bon repas avec une sauce salée ». Une recherche sur Google suggère qu’en fait, les suédois utilisent ce mot pour parler d’un droit d’accéder aux espaces publics. Mais rien à voir avec la cuisine.

Paquet de sauce en poudre

Ça fait des années depuis ma dernière visite chez IKEA, alors je ne savais pas qu’ils vendent des boulettes « à base de plantes », ainsi que les boulettes végétariennes dont je me souvenais. C’est quoi la différence ? Il me semble que « à base de plantes » veut dire un produit plus traité et moins naturel ! (C’est le sac à gauche dans la photo.)

Deux sacs de boulettes surgelées chez IKEA : à gauche à base de plantes, à droite, végétarienne. La liste d'ingrédients « à base de plantes » est beaucoup plus longue.

Complètement par hasard, voici un mème publié par IKEA à propos du vol du Louvre. Ça dit que ce truc ne protègera pas vos joyaux non plus, mais les mettront en vedette :

C'est un dôme en verre dit Begavning ; du suédois pour « talent »
Screenshot

Dernière chose, je vais partager une pub aussi saoulante que moi que j’ai reçue sur Facebook :

À gauche, ça dit « Fin des rendez-vous : un événement uniquement pour des gens sexy et intelligents ». À droite, j’ai demandé à Facebook pourquoi je voyais cette pub. Apparemment, être célibataire et aux États-Unis suffisaient. Puisque ça ne garantit ni sexy ni intelligent, j’ai bloqué le compte, car géré par des menteurs.

Notre blague traite de deux histoires d’amour. Nos articles sont :

Il n’y a pas de gros titres satiriques ni deBonnes Nouvelles cette semaine.

Sur le blog, il y a aussi Presque prêt, des réflexions du dernier moment avant le déménagement, Ce qui ne me manquera pas, de gentilles pensées sur les voisins et le propriétaire de mon ancien immeuble, L’histoire de Bill, l’histoire d’un dessin qui a failli disparaître et La coda décevante, sur deux choses que je croyais volées (ça reste le cas pour l’une d’entre eux).

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Dimanche avec la Vierge de Balbec

Vous ne pensiez pas qu’une petite chose comme le bouleversement complet de ma quotidienne allait annuler Dimanche avec Marcel, non ? C’est trop important (et j’ai toujours trop mal aux genoux pour passer beaucoup de temps en rangeant le nouvel appartement). On reprend donc « À l’ombre des jeunes filles en fleurs ». Cette fois, je n’ai avancé que de 15 pages.

La dernière fois, notre jeune ingrat vient d’arriver en Vieux-Balbec, dit Balbec-en-Terre. En attendant l’arrivée de sa grand-mère et Françoise, il visite l’église de Balbec, possédée d’une statue du Christ avec une histoire tirée directement de l’histoire de la Somme :

Balbec-en-terre, où je me trouvais, n’était ni une plage ni un port. Certes, c’était bien dans la mer que les pêcheurs avaient trouvé, selon la légende, le Christ miraculeux dont un vitrail de cette église qui était à quelques mètres de moi racontait la découverte…

Mais plutôt que le Christ attendu, c’est une statue de la Vierge qui fait la renommée de l’église de Balbec. Le narrateur nous dit qu’il avait été impressionné par des moulages au musée du Trocadéro, mais une fois face à la vraie :

c’était elle enfin, l’œuvre d’art immortelle et si longtemps désirée, que je trouvais, métamorphosée ainsi que l’église elle-même, en une petite vieille de pierre dont je pouvais mesurer la hauteur et compter les rides.

Rien ne suffit jamais pour celui-ci ! Quand je me suis retrouvé face au Premier Consul passe les Alpes, Le Radeau de la Méduse, Le Serment des Horaces et Jeanne d’Arc d’Ingres en l’espace d’une journée, je ne me suis pas dit : « Bah, c’était mieux en photos dans mon manuel scolaire » !

Il y a un autre train à prendre pour passer de Vieux-Balbec à Balbec-plage, et c’est au quai où nous apprenons que :

je retrouvai ma grand’mère mais l’y retrouvai seule — car elle avait imaginé de faire partir avant elle, pour que tout fût préparé d’avance (mais lui ayant donné un renseignement faux n’avait réussi qu’à faire partir dans une mauvaise direction), Françoise qui en ce moment sans s’en douter filait à toute vitesse sur Nantes et se réveillerait peut-être à Bordeaux.

La bienheureuse Françoise sera donc peut-être épargnée une semaine de ces anti-vacances.

Je note une deuxième expérience où le narrateur se révèle mon opposé, sur le train vers Balbec-plage :

À tout moment le petit chemin de fer nous arrêtait à l’une des stations qui précédaient Balbec-Plage et dont les noms mêmes (Incarville, Marcouville, Doville, Pont-à-Couleuvre, Arambouville, Saint-Mars-le-Vieux, Hermonville, Maineville) me semblaient étranges…De même, rien moins que ces tristes noms faits de sable, d’espace trop aéré et vide, et de sel, au-dessus desquels le mot ville s’échappait comme vole dans pigeon-vole…

Pour le narrateur, ces noms inconnus sont tristes et sans signification. Pour un plus vieux Justin, arrivant en France pour la première fois :

Mais je veux que vous regardiez cette carte du RER B d’autre façon, comme je l’ai vu. Je ne connaissais aucun de ces endroits, et pour moi chacun et tout aurait pu être le site du château de Cendrillon, pour autant que je sache.

Je découvre la Seine-Saint-Denis

J’avoue ici que je devais beaucoup à un chapitre d’Orthodoxie par G.K. Chesterton, « L’Éthique du pays des fées », mais je note que j’étais déjà au courant de la réputation de la Seine-Saint-Denis. C’est tout une question d’attitude. Quelle tristesse pour le jeune narrateur qu’il ne puisse pas regarder tous ces endroits inconnus comme un champ de possibilités, avec espoir plutôt qu’avec cynisme. Franchement, avec toutes les vies fantasmatiques qu’il vit dans sa tête, je trouve ça plus que surprenant.

Le narrateur et sa grand-mère arrivent enfin au Grand-Hôtel, où j’étais surpris à lire :

Tandis que j’entendais ma grand’mère, sans se froisser qu’il l’écoutât son chapeau sur la tête et tout en sifflotant, lui demander avec une intonation artificielle : « Et quels sont… vos prix ?… Oh ! beaucoup trop élevés pour mon petit budget »

À l’époque, on pouvait négocier les prix avec les hôtels ? Essayez ça chez Accor ou Hilton de nos jours !

Le narrateur est émerveillé par un ascenseur :

le directeur vint lui-même pousser un bouton : et un personnage encore inconnu de moi, qu’on appelait « lift » (et qui à ce point le plus haut de l’hôtel où serait le lanternon d’une église normande, était installé comme un photographe derrière son vitrage ou comme un organiste dans sa chambre), se mit à descendre vers moi avec l’agilité d’un écureuil domestique, industrieux et captif. 

Il faut se souvenir qu’il s’agit des années 1890. Mais quelle description de ce machin quotidien !

On finit cette fois sur un instant qui serait reçu plutôt différemment à notre époque :

ayant vu qu’elle voulait m’aider à me coucher et me déchausser, je fis le geste de l’en empêcher et de commencer à me déshabiller moi-même, elle arrêta d’un regard suppliant mes mains qui touchaient aux premiers boutons de ma veste et de mes bottines.

— Oh, je t’en prie, me dit-elle. C’est une telle joie pour ta grand’mère.

Quelle époque, quand les ascenseurs étaient quelque chose de bizarre, mais déshabiller ses parents ados du sexe opposé, non !

La coda décevante

Mise à jour, 26/10/25 : On a retrouvé Alarmo, alors la moitié de ce billet ne s’applique plus. Mais le reste, oui.

Le « denouement » (un mot anglais qui veut dire « dénouement » en français, mais n’a pas d’accent) du déménagement sera long et contient déjà de mauvaises surprises. Ça comprend une telle qui aura des conséquences pour ce blog.

Je ne me souviens pas de si je l’ai mentionné, mais j’enregistre la balado le dimanche sur mon estomac, allongé sur le sol. La raison pour ça est technique, car je vous rassure, parler longtemps pendant que quelque chose de dur appuie sur vos poumons et votre ventre est inconfortable à souhait. Mais si vous écoutez n’importe quel épisode enregistré depuis début 2023, vous remarquerez qu’ils ont tous quelque chose en commun : l’absence totale d’échos. Avec un sol recouvert de moquette, rien ne marche mieux pour absorber le son. Ça ne coûte rien alors que faire pareil sur mon bureau me coûterait 500 ou 600 $.

Pourquoi est-ce que je mentionne tout ça en ce moment ? Devinez où se trouvait mon microphone miraculeux, celui qui ne m’a coûté que 5 $, le meilleur achat de ma vie ? Ouaip. Sur le sol. Hier matin, je me suis rendu compte que je n’ai pas eu de souvenir de l’avoir emballé. Ou de le porter à la main. J’ai fait un appel au bureau de mon ancien immeuble pour demander s’ils l’avaient trouvé. « Ô non, en fait l’équipe n’a rien trouvé chez vous, monsieur ». (À noter : selon moi, le « you » anglais se traduit uniquement par « tu ». Qu’est-ce que je veux dire ici ?)

Le microphone disparu

En fait, si l’équipe n’a « rien » trouvé, on est un gros menteur, que ce soit les ouvriers soit la dame dans le bureau. J’étais pressé de quitter l’appartement à la fin, et je savais que j’avais laissé la ventouse des toilettes, des bouteilles de lessive, de nombreux cintres et — puisque je ne pouvais plus plier les genoux — des bouteilles de sauce barbecue dans le placard de la cuisine. Je suis 100 % certain que le microphone faisait partie de ces choses laissées derrière moi. Que l’on considère que la majorité de ces objets sont sans valeur, je peux l’accepter. Que l’on me dise qu’il n’y avait rien, pas du tout.

Je ne sais pas ce que je ferai pour la balado. Je n’en aurai pas un autre pour ce prix. Je ne veux pas mettre un terme à cette activité juste à cause de ma propre stupidité — ni la malhonnêteté d’autres personnes — mais c’est une déception grave.

Malheureusement, le microphone n’est pas le seul disparu de l’affaire. L’année dernière, La Fille a reçu le réveil Nintendo, Alarmo, en cadeau de Noël de mes parents. Elle l’adore. C’était sur son commode jusqu’à la veille de l’arrivée des déménageurs, à côté d’une lampe en forme de Tour Eiffel, de trophées de karaté, et de quelques photos. Nous avons tout — sauf Alarmo. J’ai vérifié tous les cartons hier soir, et je suis bien satisfait qu’il n’est pas avec nous. Je ne peux rien prouver. Mais je ne vais pas laisser un avis positif sur les déménageurs sur Yelp comme prévu.

Sincèrement, dans les deux cas, je n’ai rien vu. Mais le bureau de mon ancien immeuble a fait preuve de sa malhonnêteté à de nombreuses reprises au passé, et ce que ces deux choses ont en commun, c’est qu’elles ont de valeur pour les autres, pas seulement pour nous. Je sais que l’on peut toujours me faire confiance à rendre les choses qui ne sont pas à moi, mais ce n’est pas une qualité courante.

L’histoire de Bill

On me dit parfois que ce blog est, comme La Compagnie Créole, bon pour le moral. Alors, après une semaine de plaintes sur le déménagement, j’aimerais partager une coda pour tout ça, quelque chose de bien venant d’une source complètement inattendue.

Je ne m’attends pas à ce que vous reconnaissiez le personnage dans cette photo :

C'est Bill Cipher, dit Bill Crypto en français, dessiné par moi. Il est en forme de pyramide tirée du billet de 1 $ américain, qui a aussi un œil ouvert, un symbole franc-maçon. Où les briques de la pyramide du billet sont verdâtres, Bill est d'un jaune particulièrement vive, à ne pas comme l'or, car pas métallique. Pas comme le billet, il porte un nœud-papillon noir et un haut-de-forme.

Bill Cipher est le méchant de la dernière bonne série de dessins animé venant de chez Disney, Gravity Falls. En français il s’appelle Bill Crypto, et l’émission, dite pour des raisons mystérieuses « Souvenirs de Gravity Falls ». Honnêtement, je ne comprends pas ce qui ajoutent les mots « Souvenirs de », vu que le nom est autrement préservé. Les traductions françaises ratent les jeux de mots de génie derrière ces noms — tout Gravity Falls était comme ça, avec de nombreuses couches de signification. Parlons-en brièvement.

Voici le revers du billet d’un dollar, le grand sceau des États-Unis :

Revers du dollar, Photo par le Gouvernement des États-Unis, Domaine public

Vous remarquerez tout de suite que Bill Cipher est rien d’autre que l’œil au-dessus de la pyramide, avec un haut-de-forme et un nœud-papillon. Et qu’est-ce que l’on appelle ce billet en anglais ? Un « dollar bill« .

Mais d’où « Cipher » ? En français, le bon mot est chiffre, comme dans « écrire en chiffre » ou « chiffrer ». Bill parle par énigmes, et il y a de nombreux messages chiffrés au fil de la série. (C’est une série qui gagne à être vu très, très attentivement.) L’important, c’est que Bill est un démon qui cherche à rendre le monde entier aussi bizarre que lui, dans un événement qu’il appelle « Weirdmageddon » (mot valise de « weird », bizarre, et Armageddon).

Quant au nom de la série, Gravity Falls, c’est un calembour entre « la gravité tombe », une traduction littérale, et le fait que beaucoup d’endroits avec des cascades s’appellent « <qqch> Falls » en anglais : Niagara Falls, Klamath Falls, Dunn’s River Falls (liens en français). (Naturellement, nous avons aussi une rivière Deschutes.) J’ai abordé une partie de ça en 2022, pour faire l’enquête sur la traduction d’une chanson que Bill chante dans l’épisode final.

J’ai besoin de toutes ces explications afin de vous expliquer enfin l’origine de ce Bill dessiné à la main (et aussi parce que Gravity Falls est l’un de mes sujets préférés). C’est moi qui l’a dessiné, en 2016, quand La Fille n’avait que 6 ans. Nous avons découvert la série juste à temps pour voir la finale, et après, nous sommes devenus des élèves passionnés des mystères de cette série.

Alors, pour faire une farce à La Fille, j’ai dessiné Bill et je l’ai collé au mur de sa chambre, afin qu’elle se réveille et le voie veiller sur elle. Elle a trouvé ça hilarant. Le lendemain, je me suis réveillé et j’ai découvert que Bill avait voyagé dans ma chambre et me regardait. Au cours des mois suivants, Bill s’est déplacé d’une chambre à l’autre encore et encore la nuit, jusqu’au moment où La Fille a annoncé qu’il voulait rester désormais avec moi.

Quand le déménagement a commencé, La Fille m’a dit qu’elle voulait que Bill vienne avec nous. Mais la dernière journée, j’ai oublié de le retirer du mur.

Alors, je suis revenu au bureau de location de l’immeuble à 10h, le moment de son ouverture. Il s’est avéré qu’une équipe de construction avait déjà commencé à tout retirer de l’appartement — quand je l’ai vu, la moquette, le four et le frigo avaient tous disparu. Mais heureusement, le contremaître de l’équipe m’a dit : « Ah oui, je connais ce dessin. Quand je l’ai vu ce matin, j’ai dit aux ouvriers de ne pas le jeter, car il me semblait important. »

Avec reconnaissance, j’ai retiré Bill du mur, l’ai emmené au nouvel appartement et — la chance ! — le ruban restait assez collant pour le coller au mur de ma chambre sans devoir le remplacer. La tradition continuera et Bill me veillera grâce au geste de bonne volonté de quelqu’un qui ne me connaissait pas du tout.

Ce qui ne me manquera pas

Je sais, vous êtes tous presque aussi épuisés par mon déménagement que mes genoux. Je me tairai sur le sujet bientôt. Alors, commençons avec le dîner que j’ai mangé pour fêter la fin de l’affaire, plutôt que mon vrai sujet.

Lazy Dog (Chien paresseux) est une petite chaîne de la Californie du Sud, avec un menu typiquement américain — des burgers, des salades, des pâtes — mais de bonne qualité et avec des prix seulement un peu fous vu l’inflation californienne. Voici mon cheeseburger et frites :

Photo de hamburger : à gauche, la moitié du pain est recouvert de laitue, d'une tranche de tomate, et d'un cornichon. À droite, l'autre moitié du pain contient la galette de viande ainsi que du fromage cheddar bien jaune. Il y des frites en haut.

C’est sert ouvert afin de ne pas gâcher les légumes avec la chaleur avant son arrivée à la table. J’apprécie ce détail, ainsi que le fait que le fromage est du vrai cheddar et non le truc mi-huile végétale dit « American cheese » que l’on trouve chez McDo. La viande est d’une qualité assez haute qu’ils le serviront mi-saignante comme je l’aime, ce que la grande majorité de restos refusent de faire. 15 $ est un peu cher pour ce burger — c’était 10 $ aussi récemment qu’en 2020 — mais c’est ça la vie californienne.

Pour finir, j’ai commandé des cookies. Ils sont servis 4 à la fois — trois restent dans une boîte dans mon frigo. Je voulais juste avoir quelque chose en dessert.

Des cookies avec des pépites de chocolat au lait et de chocolat blanc, ainsi que des bretzels durs (ce qui les rendent plus salés ainsi que croustillants).

Alors, passons à mes plaintes. Je veux vous faire savoir d’abord que je suis si sympa, je n’ai pas écrit la lettre dans ma tête que j’allais laisser sur la porte de mon voisin à l’étage, une lettre qui a commencé (dans ma tête) par : « Vous êtes le pire voisin que j’ai eu pendant 15 ans ici » et terminé par : « Comptez-vous chanceux que je ne me suis jamais une fois plaint à la gestion de votre habitude de passer l’aspirateur à 22h30, 4 ou 5 fois par semaine. Votre prochain voisin ne sera pas aussi indulgent. » Mais oui, il ne me manquera pas.

Pour autant que je plains de l’escalier cette semaine et mes pauvres genoux, les ascenseurs ne me manqueront pas, surtout à cause du comportement scandaleux de mes voisins. L’ascenseur le plus proche de mon appartement était souvent en panne, car la gestion ne dépensait jamais l’argent pour le régler vraiment. Cependant, ce n’était pas la pire chose. J’ai pris une photo pour l’expliquer :

Trois rangs de boutons : 3 en haut, deux au centre, un en bas.

« Mais Justin », me dites-vous, « je ne vois que six boutons ici. Fermer et ouvrir comme d’hab, l’alarme, le contrôle pour les incendies, le téléphone au cas où l’ascenseur serait coincé…et c’est quoi cette saloperie qui dit « DH » ? » Ravi de répondre à votre question ! DH est de la magie noire, une espèce de magie si diabolique que seulement un mauvais type comme moi oserait la tenter, même pas les Voldemort du monde.

DH est de l’anglais pour « door hold », garder la porte ouverte. Alors que le bouton d’ouverture maintiendra la porte ouverte tant que l’on l’appuie, DH la maintiendra ouverte pendant 20 secondes sans toucher plus au bouton. Comme je vous ai dit, de la magie. Personne, et je veux dire personne, n’a jamais appuyé sur ce bouton sauf moi pendant toutes mes années là-bas. Est-ce qu’un voisin s’approche mais a besoin de 5 ou 10 secondes pour atteindre la porte ? Il faut é-cra-ser le bouton de fermeture ! Est-ce que le voisin apporte des sacs dans les bras et a besoin de plus d’espace ? Il faut s’enfoncer dans la porte pour la maintenir ouverte en bloquant l’accès. Vraiment, pourquoi tout le monde ne sait pas utiliser ce bouton m’échappe.

Et la dernière chose qui ne me manquera pas ? Voici l’état de la moquette chez moi au moment de le quitter définitivement :

Photo du bord de la moquette. Il y a une barre en métal à laquelle la moquette est censée tenir. Cependant, elle s'est arrachée de la barre. En plus, c'est bien sale, pas surprenant sans remplacement pendant 15 ans.

Elle rétrécit et est sale. Mais c’est typique du niveau d’entretien de l’immeuble ces dernières années. Il y avait un filtre pour la climatisation, censé être remplacé tous les 3 mois, mais qu’ils ne remplaçaient qu’une fois par année — jusqu’au Covid. La dernière fois où ils l’on remplacé ? Août 2019. Et la dernière fois où la machine à glaçons dans mon frigo a fonctionné ? Pareil. Quand je l’ai mentionné à la gestion, ils ont remplacé mon frigo — par un autre avec une machine à glaçons en panne. Il faut avoir des couilles en laiton, comme on dit en anglais, pour facturer de si hauts loyers pour ce niveau de « service ».

C’est dommage. J’ai été content là pendant les 10 premières années. Au moins, aussi content que possible vu que je voulais quitter Elbe-en-Irvine plus que tout. Mais ce n’était pas à cause de l’immeuble. Je ne voulais pas déménager quand si peu de temps me restait avant de quitter la Californie. Cependant, surtout avec la dernière augmentation du loyer, il était plus que temps.

Ne changez jamais, les enfants

J’ai eu UN JOUR hier, comme on dit en anglais (avec un assez fort accent, ça veut dire que les choses tombent mal). Alors je ne savais pas ce que j’allais écrire, mais pas de chance que je laisserai la gérante de mon ancien immeuble mettre un terme à la séquence de jours de suite (1 210 hier). Heureusement, La Fille est arrivée au tout dernier moment pour résoudre le problème.

Si vous connaissez des enfants de 5 ou 6 ans, vous savez qu’ils ont tous une habitude charmante. À l’école, la prof dit : « N’oubliez pas, petite Taylor-Beyoncé, demain c’est votre tour d’apporter le goûter/de présenter votre livre préféré/de faire une autre tâche avec l’aide de vos parents. » Alors votre petit bout de chou le mentionne quand ? En rentrant de l’école, quand tous les magasins sont toujours ouverts ? Pendant le dîner, quand on peut au moins se débrouiller avec ce que l’on a sous la main ? Nan, ils attendent tous jusqu’au moment du coucher pour mentionner que c’est en fait vous qui a une nouvelle responsabilité et pas de ressources. Dans les pires cas, ils attendent le matin.

On aimerait croire que les enfants mûrissent en grandissant. On aurait tort. À 22h, bien après s’être couchée, elle a frappé à la porte de ma chambre pour me dire : « Alors, Papa, il faut que nous soyons au lycée une heure plus tôt demain, pour les photos des clubs. » Ah super, je n’étais pas du tout épuisé, et ne comptais certainement pas dormir un peu !