Je vais vous raconter l’histoire qui a complètement gâché ma vie d’antan. Je dois faire attention, parce que le fait que je suis le seul innocent dans cette histoire n’a rien à voir avec la question de qui est tenu responsable dans la vraie vie. Si ça a l’air ridicule, je vous rassure que le temps que ça finisse, vous serez d’accord avec moi.
Ma carrière s’est lancée en travaillant pour une entreprise géante dans le domaine de la défense (et malheureusement, pas dans le quartier du même nom). J’ai été embauché pour travailler sur des projets d’intelligence artificielle dans la lutte contre le terrorisme, avec des systèmes qui n’avaient rien à voir avec les réseaux neuronaux. Cependant, après 4 ans, la société a perdu le prochain contrat, et j’allais être viré pour manque de fonds. « Heureusement » (je dirais avec du recul que ce n’était pas le cas), au dernier moment, une autre division de l’entreprise a décidé de me garder pour travailler sur des projets banaux, le développement de sites web pour le gouvernement. J’aurais dû quitter ça, mais j’avais besoin de l’argent.
Je suis très doué en écrire des propositions pour le gouvernement, et après des mois sur de petits projets, j’ai écrit 2/3 d’une proposition qui valait 75 millions de dollars au fil de 5 ans. Naturellement, je n’ai même pas reçu un centime de prime pour cet effort, alors que le gérant a reçu 1 million pour l’avoir gagné. C’est bon d’être le patron, n’est-ce pas ?
L’important, c’est qu’il y avait trois bureaux qui finiraient par collaborer sur le travail : le mien à San Diego, un autre en Floride, et un dernier à Washington, D.C. Il faut toujours avoir un bureau à D.C., parce que c’est où habitent les clients.
Je ne peux rien dire sur le client ni les détails, mais après un an d’efforts, j’ai découvert qu’un document « écrit » par une employée dans le bureau à D.C. a été plagié. J’avais trouvé une erreur dans une partie sur les statistiques, recherché la bonne formule, et j’ai trouvé exactement son texte, copié-collé sans citation. Curieux, j’ai vérifié le reste, et c’était évidemment complètement le produit du plagiat.
J’ai passé un week-end de cauchemar en vérifiant tous les documents produits par ce bureau. Tout a été plagié, des centaines de pages, et l’on avait facturé 500 milliers de dollars au gouvernement pour les écrire.
Tout le monde était heureux de découvrir un employé fidèle et honnête qui n’acceptait pas la corruption, d’accord ?
HAHAHAHAHAHAHAHA… euh, non. Le seul cible des questions, c’était moi : « Pourquoi est-ce qu’il t’a fallu une année pour découvrir ça ? Qu’est-ce que tu caches ? Tu veux nous faire chanter, c’est ça ? » Balivernes — pour une chose, même si j’étais ce genre de personne, le gérant du bureau en question n’était pas le type qui avait mangé mon prime. Autre chose, j’ai découvert ça par hasard — 4 personnes avaient relu tous les documents produits par ce bureau sans rien découvrir. Si une chose n’avait pas attrapé mon œil, rien n’aurait été découvert.
Mais je comprends, même si je le trouve dégoûtant. Si le client savait ce qui s’est passé, nous perdrions le contrat, et une cinquantaine de personne perdraient leur travail. Mieux vaut me faire quitter l’entreprise que risquer la vie de beaucoup de monde qui n’a rien fait.
J’ai embauché un avocat, qui m’a aidé à me protéger, mais il n’y a jamais eu un processus. 9 mois plus tard, j’ai quitté mon boulot pour fonder un start-up. C’est une autre histoire, mais avec ça, tout est parti en vrille : le divorce, d’autres start-ups, rien de bon. J’évoque tout ça afin d’expliquer pourquoi j’ai une dent contre le plagiat et les tricheurs.
Hier, ceci est arrivé :

On aime vraiment le pastis gascon, hein ? Ce genre de truc arrive de temps en temps ; je crois qu’il s’agit de robots qui deviennent coincés pour des raisons inconnues. Honnêtement, je m’en fiche. Mais quelque chose de pire est arrivé ; il était censé être 464 visiteurs uniques, mais on voit :

Ben, s’il s’agissait de moteurs de recherche, peut-être que c’était une araignée. Mais ça n’explique que 40 % du trafic. Et quand je vois ça :

C’est évident que le trafic n’a rien de francophone — il n’y a guère de vrais lecteurs aux États-Unis. Pire, au-delà du pastis :


Il me semble que l’on téléchargeait le Tour en gros. D’accord, quand il s’agit de Google, ça passe crème car j’espère avoir des visiteurs en résultat. Mais ce n’était pas Google, responsable de seulement 40 % des visites d’hier.
Je ne sais pas qui a fait ça, mais les IA ne sont pas les bienvenues. Elles n’envoient personne ici, et je n’apprécie pas du tout l’idée que l’on fait passer mon travail pour le sien. Pourtant, ça me semble l’explication la plus probable. Vos idées sont les bienvenues, c’est certain.
J’espère que vous comprendrez donc pourquoi ce sujet est si sensible pour moi.





































