Les « listes d’écoute » mise en forme

Je paye cher pour mes desserts, et je ne parle même pas du chocolat Valrhona. 3-4 fois par semaine, pendant 25-30 minutes à chaque fois, je monte sur le vélo d’entraînement. Ça ne suffit pas toujours non plus, mais c’est le moins que je puisse faire. Et pour ne pas ralentir, il faut que j’écoute quelque chose de… agressif.

Il était une fois, pendant les années 90 et jusqu’en 2006, j’utilisais un lecteur de CD portable, et je ne changeais jamais les disques pendant les séances. D’habitude, j’écoutais une collection de génériques de James Bond — les vrais, pas les parodies avec ce Daniel Craig. Mais le problème, c’est que je me croyais un petit Tom Jones, et je chantais avec « Thunderball, » et ça ne marche pas du tout.

Puis j’ai acheté un iPod shuffle, la version originale. Le souvenez-vous ? Il fallait ajouter les chansons dans exactement le bon ordre, car il n’y avait aucun écran. Pas de problème ! J’ai choisi une liste de chansons, et je l’utilisais de 2006 jusqu’en 2019. Voilà :

En 2019, je n’ai pas exactement décidé de trouver autre chose, mais il y a des moments de détente même dans la liste en haut. Alors j’ai décidé d’ajouter une autre liste avec seulement la musique de combat de certains jeux :

Ce n’est pas une erreur ; « The Bionic Jam » apparaît deux fois, jusqu’au pire moment, à environ 15 minutes. Ça part des meilleurs moments du jeu « Bionic Commando », mais tous revisités à la guitare électrique. Voilà :

« Mais Justin, » vous me dites, « il y a deux problèmes. Une, rien à voir avec ce blog. Et deux, Indochine, où est-il ? » Et honnêtement, entre 2020 et le mois dernier, je n’étais pas content d’écouter Indochine sur un vélo. Sauf pour Alice et June, les versions des albums ne conviennent pas trop à mes besoins. Mais j’ai récemment fait des expériences, et voilà, j’ai enfin une nouvelle liste qui marche parfaitement.

Oui, tout va du film du Central Tour. Il s’avère que ce qui manquait à toutes ces chansons, c’était 72 000 lyonnais qui hurlaient le plus fort possible. « Mais Justin, » vous vous plaignez encore, « Lynyrd Skynyrd n’a rien à voir avec Indochine ». Et oui, vous avez raison. Mais juste à la fin, le vélo se ralentit beaucoup, et j’ai besoin de quelque chose de beaucoup plus lente. C’est aussi à la fin de la deuxième liste, mais il y a trop de titres pour tout montrer. Certaines habitudes ne changeront jamais.

Je dois vous dire, cette liste marche encore mieux qu’attendu. Les vitesses et les durées ont toutes les deux haussé. Je dois sauter par dessus de l’introduction du concert pour Alice et June, parce que ça ne va pas du tout. Après, c’est parfait, surtout quand les autres dans la salle de sport m’entendent en criant « Lyon ! » avec Nico (5:52) :

Voilà, j’ai le même problème dans la salle de sport que partout ailleurs — la France me manque à chaque instant.

Le gâteau « monstre » de Zelda

Je vous ai promis une surprise. Pour fêter Tears of the Kingdom, voici le gâteau « monstre » (monster cake) de son prédécesseur, Breath of the Wild. C’était une demande de ma fille. Je n’ai pas du vrai extrait de monstre, mais n’étant pas à Hyrule, vous n’en avez pas non plus. (Hourra ! Pour une fois, on est dans la même situation quant aux ingrédients !)

Je vous dirai franchement que je l’ai fait selon la meilleure de mes compétences, mais je sais que je ne suis pas bon en décoration. Sinon, le choix de recettes est très bon, et la combinaison marche parfaitement. Si je l’ai fait en tant que gâteau ordinaire, sans essayer de copier le dessin d’un jeu vidéo, ce serait réussite totale. Je dis ça sincèrement.

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Des histoires françaises derrière les jeux vidéo

Plus tard aujourd’hui, La Fille rentrera enfin, et déballera la copie de The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom qui l’attend depuis vendredi. J’ai aussi un t-shirt en cadeau pour elle, et aussi une surprise pour vous. Bon, c’est nous qui allons la manger, mais ce ne sera pas une surprise pour elle, car c’était son idée. Puisque c’est La Semaine de Zelda ici, aujourd’hui Langue de Molière parlera des faits peu connus dans la langue des jeux vidéo. Quand on joue à Zelda ou à Castlevania, on joue en français sans le savoir.

Savez-vous quel est cet animal ?

Non, vous avez tort. Ce n’est pas un poulet, c’est un Cucco. La différence, c’est que les Cuccos sont invincibles, et si vous êtes assez bête pour les attaquer, c’est vous qui allez payer cher :

Mais comme vous pouvez entendre, les Cuccos font les mêmes bruits que les poulets. Et ça, c’est notre point de départ pour une petite histoire inconnue.

La série Zelda est tout fabriquée au Japon. Le créateur, Shigeru Miyamoto, est japonais. Le réalisateur, Eiji Aonuma, est japonais. Le compositeur, Koji Kondo, est hongrois. Non, je plaisante, il est aussi japonais. Si l’un d’entre eux parle le français, je ne le sais pas. Depuis le troisième jeu de la série, il y a souvent un village dit « Kakariko » dans les jeux. En anglais, en japonais, en espagnol, en allemand, même en russe. Mais dans les versions françaises, ce village s’appelle « Cocorico ».

« Eh bien, Justin », vous me dites. « C’est le mot pour le bruit des poulets. Partout, évidemment. » Mais le mot en anglais, c’est « cock-a-doodle-doo ». En espagnol, c’est « quiquiriquí ». En allemand, c’est Sieg Heil « kikeriki ». En russe, « koo-ka-re-koo ». Et en japonais ?

コケコッコー

« Justin », vous dites, « quel diable ? » ([Lui, les amis. C’est lui le diable. — Mon ex]) Bon, ça se prononce « kokekokkō ». Vous comprenez maintenant, sûrement. Les développeurs japonais ont choisi le mot français pour le nom du village le plus important de l’histoire de la série. Ça fait presque 35 ans que je joue à cette série, mais je n’en ai jamais entendu parler jusqu’à cette année. Personne ne parle de ce fait.

Notre autre histoire est mieux connue parmi les joueurs, et je le connais depuis deux décennies, mais je doute que ça comprenne le public typique ici. La série Castlevania est connue pour sa famille de chasseurs de vampires, les Belmont. Mais dans les crédits du premier jeu, il apparaît sous quel nom ?

Capture d’écran des crédits

En japonais, on écrirait ベルモンド (Berumondo) soit pour « Belmont » soit pour « Belmondo ». Mais en lisant les autres crédits, tous des hommages vers des acteurs connus pour l’horreur (Christopher Lee, Bela Lugosi, etc.), il est bien clair qu’ils voulaient rendre hommage à Jean-Paul Belmondo. (Ça malgré le fait que Simon ressemble beaucoup plus fortement à Arnold Schwarzenegger, mieux connu en tant que mon ancien gouverneur).

Mais revenons à nos Cuccos. Il y a d’autres références françaises dans la série Zelda. Dans « Link’s Awakening » (L’éveil de Link), il y a un personnage, Richard, qui parle en français — brièvement :

Capture d’écran de cette vidéo, image ©️Nintendo

Dans Ocarina of Time, on trouve en version française un fantôme appelé Igor. Mais quel est son nom presque partout ailleurs ? Dampé, et oui, avec l’accent. Je suppose que les développeurs ne voulaient pas que vous vous moquiez de « faux français ».

Mais le truc peut-être le plus français de tout Zelda ? Vous pouvez bien imaginer que l’on est interdit de mentionner l’alcool dans les jeux Nintendo, car ils doivent être jugé « tous publics ». Alors dans Zelda également que Mario, s’il y a un bar, le bar sert toujours du lait. Mais on veut quand même distinguer plusieurs niveaux de qualité, n’est-ce pas ? Dans Majora’s Mask, le 6e jeu de la série, il y a un lait avec des propriétés plus fortes que le lait ordinaire. Ce lait s’appelle quoi ? Château Romani.

Château Romani, Source, ©️Nintendo

Les framboises du destin

Il y a environ 6 semaines, Agathe m’a présenté une chanson de Boby Lapointe, Avanie et Framboise, qui est parue dans le film de François Truffaut, Tirez sur le pianiste :

Et oui, c’est Charles Aznavour derrière la piano. C’est lui le pianiste du titre (dans un rôle fictif, bien sûr). Mais ce post traite de Boby Lapointe, qui chante ici.

Je dois vous dire, je suis devenu obsédé par cette chanson depuis cette époque. ([C’est-à-dire, comme d’hab avec tout sauf Les Visiteurs : Un de trop — M. Descarottes]). Je l’écoute tous les jours ([Ouaip — M. Descarottes]), et ce week-end, dépassé par la curiosité, j’ai fini par acheter l’intégrale de M. Lapointe (grâce à Apple aux États-Unis).

©️Philips

Écouter les versions de l’album est tout autre chose par comparaison avec le clip du film. Dans le film, il est difficile à comprendre, au point où sa chanson a failli être coupée :

Mon producteur, Pierre Braunberger, n’aimait pas cette scène de Boby chantant Framboise et il me disait : « On ne comprend pas les paroles, il faut couper la chanson. Votre chanteur doit apprendre à articuler ou alors il faut le sous-titrer ! » Je pris cette observation au pied de la lettre et je fis faire un sous-titrage, chaque vers de la chanson apparaissant au bas de l’image, syllabe par syllabe, dans un synchronisme parfait. »

François Truffaut, Avanie et Framboise

En fait, je pensais à enregistrer une version d’Avanie et Framboise pour ma chaîne YouTube avant d’acheter l’intégrale, juste pour avoir une version que je pouvais comprendre sans sous-titres ! Mais la version de cet album est tiré d’un album studio plutôt que la bande-sonore sur film. C’est plus lente, et beaucoup plus facile à comprendre.

Au moins, c’est-à-dire que l’on peut entendre les mots. Comprendre-comprendre, comme on dirait en anglais, ça reste tout autre chose. Que penser d’une phrase comme :

Davantage d’avantages
Avantagent davantage

En tant que dictée, c’est sans espoir ! Pas surprenant que le producteur voulait des sous-titres ! Ce n’est pas plus facile même quand les jeux de mots sont un peu moins…dense :

Et puis d’abord, pas question
De lui prendre le menton
D’ailleurs, elle était d’Antibes
Quelle avanie

Avanie et Framboise
Sont les mamelles du destin

J’ai dû chercher « prendre le menton » pour savoir s’il y avait une signification plus figurative que le toucher. Pas exactement, mais c’est quand même une geste érotique. Mais pourquoi est-ce que venir d’Antibes est une avanie ? Et franchement, « les mamelles du destin » m’échappe aussi. Quant aux mamelles, il y en a deux ensemble, en général, mais l’avanie et une personne sont deux choses très différentes. En anglais, « boob », un mot vulgaire pour les seins, est aussi de l’argot pour une personne bête, mais je n’ai pas l’impression que c’est ça duquel on parle.

Mais j’oserais dire que l’on n’écoute pas Boby Lapointe pour la poésie mais plutôt pour les rebondissements. Après tout, la chanson finit comme ça :

Moralité :

Avanie et mamelles
Sont les framboises du destin

Qu’est-ce que ça veut dire, « les framboises du destin » ? Je n’ai pas la moindre idée. Mais c’est inattendu, et même après l’avoir écouté des douzaines de fois, cette parole reste drôle.

Mais bien qu’il n’y ait que 51 chansons dans l’intégrale, et la collection ne rate rien parmi ses albums édits, on commence vite à reconnaître ses limites en tant que compositeur de ses propres chansons. Pour mettre tous ses jeux de mots en vedette, il adopte à presque chaque fois les mêmes rythmes, et les instruments ne sont là que pour l’accompagner. Par exemple, « Aragon et Castille » ajoute une trompette et des maracas, mais tout est là pour ses rimes et jeux :

C’est la même chose avec « Le poisson fa ». Toujours le rythme à temps binaire, et une mélodie humoristique, le tout pour mettre en vedette les paroles :

Et Le beau voyage :

Je ne peux pas recommander assez fortement Boby Lapointe en tant qu’humoriste. Il n’est pas du tout difficile à comprendre dans ces chansons, même si pour moi, c’est trop difficile à suivre l’humour sans avoir les paroles devant moi. Mais en tant que musicien, après assez de chansons, on commence à vouloir quelque chose de différent. Puis-je recommander l’intégrale ? Pour les vrais fans, absolument — la qualité des enregistrements est meilleure que YouTube. Et pour moi, étudier les paroles vaudra le coup. Sinon, comme l’intégrale des Visiteurs, avoir le tout est « un peu trop d’une bonne chose », comme on dit chez moi.

Saison 2, Épisode 9 — look on the bright side, et d’autres anglicismes

Il y avait un film du groupe comique Monty Python, La Vie de Brian, qui a fini avec des crucifiés qui chantaient qu’il faut toujours chercher de bonnes nouvelles. Alors, même si j’ai raté une interview, et les macarons que j’avais envoyés à mon amie n’ont pas survécu le voyage (elle m’a envoyé des photos), et la France a raté l’Eurovision, j’ai décidé que cet épisode devrait être consacré aux bonnes nouvelles. Et pour imiter un épisode de HPI, avec l’anglicisme de la chanson.

Au fait, saviez-vous que la France a gagné la médaille d’argent au Championnat mondial de judo ce week-end ? Et qu’il y a des sens dans lesquels la France a aussi gagné le concours Eurovision ? Ce sont les matériels des nos gros-titres dans la balado cette semaine.

Pour sauter du coq à l’âne ([Oui, l’âne est bien là — Mon ex]), je vous ai dit que j’étais à Los Angeles ce week-end. Quand je fais ça tout seul, je passe toujours par un resto persan, Shamshiri Grill, anciennement l’un de mes préférés quand j’y habitais — et presque le seul parmi mes préférés qui y reste. Voici ma commande, le plat de riz « shirin polo au poulet », avec des amandes, des pistaches, et des écorces d’orange confites (j’ai emporté la moitié pour le dîner). Aussi d’autres photos du resto. C’est la récompense du long trajet ! ([Aussi une bêtise par excellence — Mon moniteur de glycémie])

Peut-être que vous avez entendu parler que le meilleur jeu vidéo de l’histoire est sorti vendredi dernier. C’est la suite de l’ancien meilleur jeu de l’histoire. (Liens en français.) Je ne l’ai pas touché du tout, car ma fille n’est pas chez moi. Ça attend mercredi. Mais cette semaine sera La Semaine de Zelda ici, à commencer avec l’histoire française inconnue des jeux vidéo dans Langue de Molière. Vous pensez que je plaisante, mais je ne raconte jamais des blagues sur des sujets importants. ([Cette phrase a 4 mots de trop. — Mon ex])

Notre blague de la semaine traite de bonnes nouvelles. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi Les macarons au chocolat, la recette de macarons que je fais la plus souvent, et Mon guide aux tremblements de terre, mes pensées sur un documentaire sur les failles de Californie qui est passé à la télé en France.

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HPI

On est de retour à la télé ce soir. J’étais à Los Angeles pour un projet, à paraître ici bientôt, et après 4 heures en voiture pour un aller-retour de 145 km — j’adore nos embouteillages AOP, de qualité disponible nulle part ailleurs — je n’ai vraiment pas eu envie de m’asseoir devant la télé pendant 2 1/2 heures pour un film. Mais quelque chose de plus court, pourquoi pas ? Voilà, je me suis rendu sur le site de TF1, et pas comme la dernière fois, des épisodes de HPI y étaient disponibles. Enfin, pourquoi tout ce parler autour de cette émission ?

©️TF1

Il s’avère que j’ai déjà connu très bien cette émission sans jamais l’avoir vue. Comment ça ? C’est parce que l’idée est déjà apparue sur la chaîne USA il y a 20 ans, sous le nom Monk. Un civil, hyper-intelligent, mais avec une personnalité gravement mal adaptée à être policier, est embauché en tant que consultant par la police. Cette personne remarque tout et n’importe quoi, mais leurs exploits sont accompagnés toujours par des bêtises ÉPOUSTOUFLANTES.

Bien sûr, il y a des éléments de cette histoire qui datent bien avant Monk. Dans mon histoire préférée de Sherlock Holmes, « La Ligue des rouquins » (connu chez moi sous le nom « The Red-Headed League »), Holmes découvre au début qu’un type travaillait en tant qu’ouvrier manuel, voyageait en Chine et vient de beaucoup écrire tout en le regardant. C’est tout logique dans le contexte de l’histoire, mais hors de commun. Et Holmes se révèle aussi ignorant de certaines choses quotidiennes, une habitude cinglée :

— Que diable cela peut-il bien me faire ! interrompit-il avec impatience ; vous dites que la terre tourne autour du soleil ; qu’elle tourne autour de la lune si cela lui fait plaisir, mais, pour mon compte, je m’en moque, et mes travaux ne s’en ressentiront guère ! »

Un crime étrange

Mais Morgane Alvaro, notre héroïne du jour, est loin d’être une copie de Monk. Il est paranoïaque et a peur de tout ; elle est presque sans peur et ne se soucie de rien. Audrey Fleurot, déjà bien connu ici pour son rôle dans la peau de Marguerite dans Les Combattantes, est un joyau à presque tous les moments — sauf quand elle lance l’une de ses anglicismes habituelles, comme « I don’t think so » ou « Good vibes ». Ça gratte les oreilles. Sérieusement, vous parlez tous comme des anges, puis vous vous interrompez pour dire des choses que vous ne savez guère prononcer…disons que ce n’est plus à la hauteur des anges. Mais c’est mon problème, pas le vôtre.

De toute façon, toute la première saison exige un abonnement TF1 MAX pour regarder, alors j’ai choisi le premier épisode de la deuxième saison, « 2300 calories ». (Je croyais que vous utilisiez les joules, pas les calories. Je me trompe ?)

Notre histoire départe d’un comportement bien cinglé. Mme Alvaro fait des achats, puis se souvient à la maison que la vendeuse s’est trompée du nombre de tampons sur une carte de fidélité. En revenant au magasin, elle trouve la vendeuse morte.

Je dois faire une pause pour avouer que j’ai fait presque exactement la même chose chez moi à la boulangerie Boudin la semaine dernière. Sauf que je l’ai reconnu avant de quitter le comptoir. Ai-je mentionné que beaucoup de monde ici croient que je suis Monk ?

Quand l’inspecteur Karadec arrive sur place, il n’est pas exactement content de la voir déjà là :

La victime allait apparemment se marier bientôt. Morgane dit que c’est faux, car elle mangeait trop. L’anglicisme que je cherche pour ce commentaire, c’est « catty, » ce qui rend « méchant » mon dictionnaire. Méchant manque complètement l’aspect « se crêper le chignon » du mot anglais.

Mais il s’avère que malgré son manque de politesse, Morgane avait raison — la victime vient d’annuler le mariage.

Elle a aussi des choses gentilles à dire à propos du fiancé :

Un peu plus tard en ville, Morgane entend la sonnerie d’une portable — une chanson d’un certain Dario Moreno, inconnu chez moi — et décide que c’est impossible que l’on l’écoute sans être habitant d’un EHPAD, alors le propriétaire doit être la sœur de la victime. C’est farfelu, mais elle a raison :

Elle et l’inspecteur Karadec découvrent que la victime était divorcée, alors ils rendent visite à l’ex-mari. Il s’avère que le couple avait gagné la loto, mais monsieur est tombé en faillite, et elle remarque des meubles disparus :

En même temps, Karadec est le sujet d’une enquête. Morgane ment à l’inspecteur pour le protéger, ce qui aura des conséquences :

Vers la fin, Morgane croit que c’est le fiancé qui a tout fait, et il y a un « moment Scoubidou » :

Mais en fait, c’était la soi-disant « meilleure amie » de la victime qui l’a tuée, pour se venger de la mort de son mari (qu’elle aurait pu aider à prévenir) :

Vers la fin, Morgane essaye de rassurer Karadec que tout ira, avec une blague hyper-française et si je peux le dire, très Coup de Foudre :

Mais l’épisode finit avec une surprise — c’est maintenant Morgane qui est devenue sujet de l’enquête !

J’ai énormément profité de regarder HPI, et on y reviendra. Mais je regrette tellement que je ne peux pas commencer au début, à cause du manque de la bonne adresse pour mes cartes de crédit. On finit donc avec une parole d’Indochine, ma pensée quotidienne : « Je suis à la mauvaise place ».

Mon guide aux tremblements de terre

Récemment, une amie m’a parlé d’un documentaire qu’elle avait vu sur RMC Découverte, San Andreas : L’Apocalypse bientôt en Californie ? C’est toujours disponible, mais je ne l’ai pas tout regardé, et ce ne sera pas une critique du documentaire lui-même. J’ai vérifié des clips le long de la vidéo, et je suis bien satisfait que les infos scientifiques sont correctes (à la meilleure des compétences d’un californien moyen — je ne suis pas sismologue). Je vous encourage de le regarder, mais je vais vous parler brièvement de l’expérience de vivre près des failles, et expérimenter quotidiennement de petits tremblements de terre.

Peut-être la chose la plus surprenante que je vais vous dire, c’est que l’on ne pense pas trop au « Big One ». Pour une chose, c’est que nous méritons le jugement divin qui va avec. Non, je plaisante — mais pour être complètement sérieux, c’est parce qu’il n’y a rien que l’on peut faire. Certainement, on doit faire confiance que les architectes, les ingénieurs, etc., auront fait leur meilleur pour nous préparer. Mais si on pense tout le temps « Est-ce le jour ? », on perdra vite la tête.

Voici une capture d’écran du site web que tous les californiens connaissent très bien, celui de la meilleure université au monde, Caltech (l’Institut de Technologie de la Californie). C’est l’université la plus difficile pour gagner une place aux États-Unis :

Capture d’écran du site du SCEDC le 12 mai 2023, Permission pour utilisation non-commerciale

Qu’est-ce qui dit ce graphique ? En bas à gauche, il dit qu’il y a 792 tremblements de terre sur la carte. Pendant combien de temps ? La carte ne montre qu’une semaine d’activité sismique. Oui, il y a plus d’une centaine de tremblements de terre quotidiennement en Californie et au Nevada. Vous allez devenir fou si vous pensez à chacun et tous !

Mais il faut aussi reconnaître que la grande majorité ne nous touche pas du tout. Les couleurs dans les carrés disent combien de temps est passé depuis chaque tremblement ; les tailles disent à quel point le tremblement était puissant. De loin, le pire tremblement est le gros carré bleu en Californie du Nord hier. Voici ses données :

C’était un 5,5. Je ne l’ai pas du tout remarqué en Californie du Sud, et même un tremblement de 8,0 à cet endroit ne ferait rien chez moi. Mais qu’est-ce qui disent les habitants de Chester et Lake Almanor, l’épicentre ? Pas de dégâts importants. Ils ont brièvement perdu 911 (pensez à 15, 17, et 18 — tous au même numéro), à cause d’une perte d’une tour de téléphonie cellulaire — mais le service par terre marchait sans interruption. Les autres services publics, l’eau et l’électricité ? Pas interrompus du tout. Il y aura des inspections, et certainement des habitants auront perdu des assiettes ou des verres qui sont tombés de leurs comptoirs. Mais personne n’était blessée.

Honnêtement, vous n’allez jamais remarquer aucun tremblement de moins de 2,5, et à cette puissance, c’est souvent impossible d’être sûr que le « tremblement » n’était pas autre chose. Peut-être un voisin qui a piétiné le sol (si vous êtes dans un immeuble). Les 3, on les remarque, mais c’est fort probable que rien ne tombe.

Les 4, ça commence à être intéressant. Si vous habitez à moins de 50 km de l’épicentre, vous le remarquerez. C’est probable que vous alliez sur les réseaux sociaux pour demander à vos amis « Et vous, vous l’avez ressenti ? » Encore plus avec un 5 à la même distance, ou bien jusqu’à 100 km.

Moi, je n’ai jamais vécu un tremblement plus fort qu’un 5,5. Je suis un peu chanceux, car la faille San Andreas tourne vers l’intérieur à côté de Los Angeles. Étant 60 km au sud de LA, et encore plus en grandissant à San Diego, je suis loin de notre pire faille. Mais ne faites pas la fête — nous avons la faille Elsinore, liée à la San Andreas. S’il y a un 9 le long de la San Andreas, nous souffrirons aussi.

Quand le tremblement de terre à Northridge (lien en anglais) est arrivé en 1994, un 6,7, je le savais à San Diego, 230 km au sud. Impossible de savoir sans vérifier à la télé ou à la radio si ce que l’on ressens est un 4 à 50 km ou un 6+ à 200 — c’est la même expérience. Alors, si un jour vous entendrez parler d’un tremblement à Los Angeles ou plus au nord, il faudra être au moins un 8 pour me mettre sérieusement en danger. Si vous entendez les noms « Mission Viejo » ou « San Juan Capistrano » en tant qu’épicentre de ce même 8, ne vous attendez pas à plus de mises à jour de ce blog. (Et si c’est la fin, veuillez manger un nougat de Montélimar en souvenir. J’ai mes priorités.) Mais c’est très peu probable.

Et tout cela, c’est pourquoi on ne s’inquiète pas trop à cause du « Big One ». Est-ce qu’il arrivera un jour ? C’est certain. Mais tous les jours, la probabilité est très petite, et pendant ce temps-là, il faut vivre nos quotidiennes.

La déception

J’en ai assez de quelque chose. Peut-être que je ne devrais pas écrire ce post, mais j’ai perdu tout espoir que la situation de laquelle je parle change.

Il y a deux semaines, je vous ai dit que j’étais arrivé à arranger quelque chose de spectaculaire pour le Tour et la balado, mais que je devais attendre pour faire le prochain dîner du Tour en résultat. Je vais vous dire exactement ce qui s’est passé, mais sans les noms, parce que je ne trouve pas du tout que ce soit drôle, mais je ne ferai pas honte aux coupables.

Il y a un chef en Californie du Sud qui vient de Strasbourg. Il gère un resto français connu pour avoir des spécialités alsaciennes sur la carte. Évidemment, un interview avec lui serait une bonne opportunité pour « 5 Minutes Avec », et j’aurais tellement aimé avoir une recette authentique d’un vrai chef de la région pour le Tour.

Au début, j’ai essayé de lui contacter via Instagram. Quiconque qui gère son compte, cette personne a dû voir mon message, car il y a posté une photo le lendemain. Mais je n’ai reçu aucune réponse. Bon, personne n’est obligé de répondre et Instagram est plein d’escrocs. Peut-être que c’était le mauvais moyen de communiquer.

J’ai donc essayé la seule adresse de courriels sur le site du resto. Ce n’était pas la sienne, et je n’étais pas sûr du titre de la personne nommée, mais

Deux jours plus tard, j’ai reçu une réponse enthousiaste de l’agent de relations publiques du resto (pas la même personne). Elle m’a dit que le chef voyageait en France et serait de retour dès le 7 mai. Si je pouvais attendre, elle était sûre que ce ne serait pas de problème. Je lui ai répondu le lendemain pour dire que je serais ravi, et lui ai donné mon horaire pour qu’ils choisissent une date. Puis ? Rien.

Lundi, bien que j’aie déjà su, j’ai essayé une dernière fois de contacter l’agent de relations publiques. Ça fait 4 jours, ainsi que trois semaines depuis la première fois. Je comprends assez bien que l’on a changé d’avis. Mais je considère que ne rien dire, c’est vraiment peu professionnel.

Je me demande encore et encore si j’ai fait quelque chose de mal. Est-ce que l’agent s’est mise en colère car j’ai répondu le lendemain au lieu du même jour ? Ne rejetez pas trop vite cette explication ; une fois, je me suis réveillé à 2 courriels — le premier, envoyé à 5h du matin dans mon fuseau horaire, pour m’envoyer un contrat, et le deuxième, à 6h du matin pour demander pourquoi je ne le prenais au sérieux. Je n’aime pas l’attitude de notre Côte Est. Ils croient que la Côte Ouest devrait travailler de leur 8h jusqu’à notre 17h. Jamais l’inverse.

Est-ce que le chef n’a pas aimé que je l’ai contacté via Instagram ? Peut-être que je suis… stalker ? Le Xavier Dupont de Ligonnès d’Elbe-en-Irvine ? ([D’accord, et bien pire que ça ! Montrez-leur mon œuvre d’art sur vous ! — Mon ex]) Bon, une autre fois, je ferai ce qu’elle demande. Mais pas aujourd’hui. Je ne sais pas, mais je ne crois pas que ce soit fort probable. Je doute qu’il gère lui-même son compte Instagram.

Peut-être qu’il n’a pas aimé que je voulais l’interviewer en français. Ne rejetez pas trop vite cette idée non plus. Je connais trois genres d’expatriés ici. D’abord, ceux qui ont déménagé pour le travail, mais ont poussé des racines ici — ils ont les cartes vertes, et ne planifient pas de rentrer, mais sont nostalgiques. Voilà, les personnes âgées de l’OCA. D’autres sont ici avec une date limite dans l’esprit. Voilà, les plus jeunes de l’OCA. Mais le dernier groupe, ils ont tourné le dos. Ne dites rien de gentil sur la France à ces gens ! Oui, ils existent. J’en connais au moins deux. L’une d’entre eux est prof de français, car c’est une façon de gagner la vie, mais elle me trouve dingue. Ça me semblerait fort bizarre vu son métier, mais on sait jamais.

Mais il y a une possibilité sombre. Je vous ai dit qu’il y a beaucoup de gens qui me suivent à Irvine, mais je ne sais pas qui sont-ils. Peut-être qu’il en est un ? Et peut-être qu’il se souvient en quelque sorte du fait qu’en 2001, il a cuisiné le dîner où j’ai demandé mon ex en mariage ? Je vous jure, c’était l’un des meilleurs repas de ma vie, et je ne le blâme pour rien !

Bien sûr, il est possible que quelque chose de mal soit arrivé à l’agent. Mais on penserait que quelqu’un d’autre aurait été chargé de répondre à ses courriels. Je doute que ce soit le cas.

Pour être clair, je reçois plein de rejets et vous n’en entendez rien. Mais personne d’autre n’a fait une telle chose. On est toujours libre de changer d’avis, mais soyez responsable de vos choix.

Les macarons au chocolat

Je sais, vous êtes bien épuisé de macarons après L’économie des macarons, Y’a des macarons, et Fête d’anniversaire. Tant pis pour vous. Je me suis rendu compte qu’après tout ça, il n’y avait toujours pas un post avec ma recette de macarons au chocolat. Plus d’excuses, il voilà.

Haute résolution en cliquant

Mais je veux que vous sachez que j’ai eu une raison pour les refaire. Vous souvenez-vous de l’anniversaire de mon diplôme ? Une chère amie n’a pas pu y aller. Vous la connaissez juste un peu car elle est « S » de La socca et Mon dîner bretillien. Je la dois une dette que je ne peux jamais vraiment lui rendre, car il était une fois, elle m’a sauvé la vie. Alors, je voulais lui partager des macarons à l’événement, et quand elle n’est pas arrivé à y assister, je lui ai proposé de lui en envoyer.

Cette recette n’est rien d’autre que celle de Laurène Lefèvre, à qui je continue de devoir presque tout ce que je sais de la pâtisserie. La seule différence, c’est que je fais vieillir les blancs d’œuf au frigo, d’après les conseils de Pierre Hermé. Mais c’est écrit de mémoire, car comme un CAP Pâtissier, je peux tout faire sans instructions. Il doit y avoir une récompense après les quantités qui se sont échappées de ma cuisine !

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Qu’est-ce qui me prend ?

La semaine dernière, juste après avoir publié la dernière Langue de Molière, j’ai reçu la solution à mon puzzle le plus vieux dans la langue française. Ça vient d’un article publié sur Light&Smell, « Throwback Thursday Livresque #265 : trope Boss/Employé ». Ce n’est pas évident du titre. Mais on y trouve dans l’extrait d’un livre :

Alors quand sa secrétaire, Kim Mi So, lui annonce qu’elle veut démissionner pour trouver un petit ami, c’est la douche froide ! Qu’est-ce qui lui prend ? Pour la garder auprès de lui il est prêt à tout…

J’ai lu la phrase en gras, et c’était comme une ampoule s’était allumée sur la tête. Je connais exactement les deux autres fois où j’ai entendu cette expression pendant les trois dernières années.

La première vient d’une chanson d’Indochine, « Françoise (Qu’est-ce qui t’a pris ?) ». À cause du fait que cette chanson fait partie de L’Aventurier, je l’ai écoutée des douzaines de fois. Mais à vrai dire, je n’ai jamais compris le sens de cette parole. Il faut comprendre — je ne me soucie pas de chercher des explications pour des choses que j’aime depuis le début.

L’autre vient de la scène du Gendarme se marie pour laquelle ce blog est nommé. Quand Louis de Funès hurle sur Claude Gensac, elle lui demande, « Mais qu’est-ce qui vous prend ? » :

Je connais tout ce clip par cœur. Par. CŒUR. (Au point où je dis à mon four à chaque fois en l’ouvrant « Alors, ma toute belle ! ». [Je suis témoin, les amis. Il dit la vérité. Malheureusement. — M. Descarottes]) Au fait, je l’ai récité de mémoire pour quelqu’un nommé Françoise, mais laissez tomber. Ce qui compte, c’est que je n’ai jamais compris cette réplique. Vu qu’elle vient juste avant la réplique la plus drôle de tous les temps ? (« Et de quelqu’un d’autre que je ne nommerai pas ! » Faut suivre le regard de M. Galabru.) Bon, je rate quelque chose. La scène reste drôle.

Alors, comment est-ce que je ne les ai pas compris ? Pour une chose, les paroles en ligne ont souvent tort — voici les trois premiers résultats (pour moi) en cherchant « Indochine Françoise paroles » :

Deux des trois sont d’accord bien qu’ils aient tort — mais qu’est-ce qu’en pensera un débutant ? Ouais, d’accord. J’ai donc pensé que ça voulait dire que la nommée Françoise avait pris quelque chose, quand elle était en fait l’objet de prendre. OUPS. Pour autre chose, avez-vous vu le nombre de sens de prendre ?

C’est dingue, ça ! On dit que c’est à chercher une aiguille dans une botte de foin ! (C’est la même soit en anglais soit en français.) Alors il me fallait 3 ans pour trouver le bon contexte afin de décrypter une seule expression ! (Pour info, en anglais je dirais maintenant « What’s gotten into you? »)

Je suis plus pressé que cela pour tout comprendre, c’est ce qui me prend !