Les faux amis, 2e partie

Vous avez plutôt bien accueilli la première partie de cette série, alors continuons avec plus de faux amis, mais pas le type chez Apple qui a lu ma carte de crédit aujourd’hui, puis m’a appelé « Justin » dans chaque phrase suivante. (Suis-je obsédé ? Oui, mais je dois vous dire — c’était jamais la tendance avant les années 2000s, et je le trouve horriblement déroutant. Personne ne parle comme ça dans leur quotidienne.)

Mais pourquoi étais-je chez Apple ? Pour vous ! Attendez un peu. J’aurai une histoire aussi chanceuse que folle pour vous raconter. Pourtant, c’est pas notre sujet — don’t faire ça, Justin. Et voilà, notre premier faux ami, peut-être le plus déroutant de la langue française.

C’est bon que je n’ai pas besoin de donner une signification en français pour « dont ». Mais en anglais, on dit « ne pas » avec « don’t », l’apostrophe étant pour contracter « do not ». En anglais, on traduirait des sens de « dont » comme « that » (que) ou « including » (compris), les deux ayant rien à voir avec « ne pas », alors c’est au moins rarement le cas que je me trompe de la signification. Mais on devrait l’expliquer au correcteur de mon portable.

Il y en a un que j’ai trouvé dans L’Appel d’Am-Heh qui m’a surpris. L’expression « ça fait un bail » veut dire « ça fait longtemps », plus ou moins comme « ça fait belle lurette ». Mais dans ce roman-là, c’est dit par Milton, le détective privé. En anglais, « bail » veut dire « caution », le montant qu’on paye pour sortir de prison avant un procès. À son tour, « caution » en anglais veut dire plutôt « prudence » ou « un avertissement ». C’est toute une chaîne de faux amis qui peuvent se rendre bien perplexe !

Un autre faux ami aux bords de la loi m’est venu en regardant Un Grand Seigneur. Les prostituées du film sont appelés « pensionnaires ». En anglais, un « pensioner » veut dire une personne âgée à la retraite — ils gagnent leurs vies grâce à leurs pensions, ce qui est un vrai ami. Mais on ne dirait jamais « pensioner » pour les habitants d’un bordel en anglais !

Un de plus pour cette fois ? Juste à temps pour la saison de Noël, parlons des vœux. Celui-ci n’est pas complètement un faux ami, mais l’usage le plus commun est de souhaiter quelque chose. Le mot anglais « vow » vient du Vieux Français, où « vut » est devenu le « vœu » de nos jours. Et « vow » veut dire seulement des choses comme « un vœu de pauvreté » ou « vœu de chasteté ». ([Voilà, pourquoi je vous souhaite Meilleurs Vœux ! — Mon ex]).

C’est assez pour cette fois. Je vous ai épargné lire un article genre « ma liste de vœux » cette dernière semaine. Ça aurait été déprimant. De rien. Le Père DHL va m’apporter un prix de consolation en janvier, et ça devrait suffire pour deviner de quoi je parle. De toute façon, bien qu’il y ait plus de faux amis, pas la prochaine fois. Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler des mystères infinis du mot « coup ».

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