Les Barbouzes

On revient aux films avec quelque chose d’excellent, sûrement parmi le meilleur quart de mon classement à venir. On parle d’un film signé Lautner, des dialogues d’Audiard, d’après un scénario de Simonin, avec Lino Ventura, Mireille Darc, et Bernard Blier en vedette. Un film avec le meilleur sceau de qualité au monde entier, la fleur de Gaumont. Qu’est-ce que l’on pourrait vouloir de plus ? ([De Funès, Bourvil, et Gabin ? — M. Descarottes]) Taisez-vous, vilain cobaye, on a déjà une recette certaine pour le succès, et elle s’appelle Les Barbouzes.

On commence dans un train quelque part en France la nuit. Il y a une série de tentatives — une embuscade après une autre. Même quand le train arrête, ça continue :

Il s’avère que le cible est un certain M. Bênard Shah, marchand d’armes. Il a bien attiré l’attention de nombreuses agences de renseignements. Puisqu’il habite à Istanbul, plusieurs agents — dits « barbouzes » en argot — viennent au même hôtel à la recherche de ce monsieur :

Un certain homme chinois arrive à l’hôtel et demande de parler avec M. Shah. Quand il monte dans l’ascenseur, un barbouze va avec — et quelques secondes plus tard, il tombe par terre :

Mais M. Shah se pointe mort dans une maison close parisienne :

C’est notre vieux ami Robert Dalban, dans un rôle non-crédité, qui arrive pour aider Lino Ventura, espion français dit Francis Lagneau, à livrer le cadavre à la veuve :

Et quand Lagneau arrive au château de la veuve, on la voit en plein deuil. Ou quelque chose de similaire, la pauvre :

Amaranthe, la veuve, jouée par Mireille Darc, reçoit 4 « amis » de son mari, les barbouzes de l’hôtel. Ils font : un français, un italien, un allemand, et un russe. Ils sont à la recherche de plans secrets gardés par le marchand d’armes décédé. Tous racontent des histoires de leurs relations avec lui, et c’est bien évident qu’ils sont tous de gros menteurs car leurs histoires se contredisent toutes.

Après un peu de temps, où les 4 premiers barbouzes se font des tentatives d’assassinat, un quinzième barbouze arrive, un américain dit O’Brien. Il s’habille mal, parle fort, et sans même pas reconnaître le deuil de la veuve (comme si c’était sérieux !), il parle directement de ses raisons pour y être : « Je paie cash et en dollars ». Vous pouvez imaginer à quel point j’adore les stéréotypes, mais je ne suis pas offensé. J’ai déjà les yeux ouverts ; ça fait partie de la culture et je l’assume.

Les barbouzes européens ne s’entendent pas du tout — rappelez-vous qu’ils viennent d’essayer de se tuer les uns aux autres — mais l’américain les énerve tous, et ils s’entraident à le sortir directement par la fenêtre :

Aux funérailles, un hélicoptère arrive. C’est le chef de Francis. Je le laisse parler pour lui-même :

Ses ordres sont de séduire Amaranthe, car il est bien clair que la France ne peut pas gagner un vent aux enchères des plans. Tous les barbouzes — sauf l’américain — reçoivent exactement les mêmes ordres, à la lettre. J’ai des nouvelles, les amis. Nous ne sommes pas aussi riches que vous en pensez. Mais merci de ne pas me laisser briser les illusions, surtout quant à moi. ([Ils savent déjà. Vous êtes trop avare pour acheter un moule à kouglof. — M. Descarottes])

Avec ce changement, Francis change de stratégie. Il dit la vérité à Amaranthe, et lui montre que l’on les écoute :

Mais l’américain O’Brien n’abandonne pas. Il se cache dans une armoire et double son offre :

Après ce moment, Francis et Amaranthe passent la nuit ensemble. Sa stratégie marche, mais les autres barbouzes commencent à s’unir contre lui. Ils écoutent ensemble avec l’aide d’un micro caché, que Francis découvre et détruit. Ça fait mal à Bernard Blier, un gag qui revient encore et encore entre ces deux dans les films de Lautner et Audiard (Les tontons flingueurs, Faut pas prendre…).

Finalement, Amaranthe dit aux 3 autres barbouzes de quitter son château. Ils jouent un tour pour y rester, mais Amaranthe et Francis s’échappent quand même à Lisbonne, où les papiers sont cachés dans une banque :

Mais les 4 autres barbouzes ont réussi à les suivre :

Il y a enfin une grande lutte entre Francis et O’Brien, qui lui dit « Je vais te foutre par la fenêtre » :

Amaranthe et Francis s’échappent encore une fois, et prennent un train vers Paris. Il y a une reprise du début du film, où de nouveaux barbouzes les attaquent dans le train :

Bien que ce film ait 60 ans, je ne gâcherai pas la fin. Disons que j’ai énormément profité de ce film, et si certaines choses sont un peu un produit de leur temps et à mon avis, reflètent un peu de jalousie, il n’y a rien de haineux. Ce sont une caricature, et on les trouve partout dans le cinéma français. Il faut ajouter que les réalisateurs français n’épargnent jamais leurs compatriotes, alors il serait malhonnête de m’en plaindre. Je recommande Les Barbouzes sans hésitation comme l’un des meilleurs exemples des films uniquement français.

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