Archives mensuelles : octobre 2023

La connerie à l’américaine

Le mercredi est censé être Langue de Molière. Mais je n’en peux plus, et bien que ce ne soit pas un blog sur la politique, c’est certainement un blog sur ma relation de plus en plus compliquée avec mes con-citoyens. Mon plus grand défi du blog n’est pas le Tour, n’est même pas la cuisine, c’est comment je vous les représente. Il y a un genre d’américain — tousse, tousse, SEBASTIAN MARX, tousse, tousse — qui gagne sa vie en disant ce que les xénophobes ont envie d’entendre, mais même si je réussis mon plus grand rêve, ce ne sera jamais moi.

Mais quelque chose a changé en 2020, et ces trois derniers jours me l’ont rappelé. Vous vous souvenez sûrement des émeutes de cette année-là. Mais saviez-vous qu’il y avait des gens qui demandaient que l’on paye les cautions aux émeutiers afin de les permettre de continuer à faire des émeutes ? C’est vrai. Moi, je ne soutiens pas brûler et cambrioler des magasins qui n’avaient rien du tout à voir avec le problème original. Certains me considèrent un monstre pour cette attitude, car je n’écoute pas suffisamment « la voix des plus défavorisés ». Je rejette ça, mais c’est les États-Unis d’aujourd’hui. Gardez ça dans l’esprit.

Si je parle des trois derniers jours, je parle évidemment du massacre en Israël, non pas les émeutes de 2020. Alors, avant de continuer, je dirai que ce n’est pas mon intention de vous dire ce que vous devriez penser de qui a raison dans ce conflit. J’espère quand même que nous serons d’accord qu’il ne faut pas couper la tête des bébés. Si ce n’est pas le cas, merci de me quitter.

Mais il s’avère qu’aux États-Unis, les deux sont liés. Ça va prendre du temps.

Il y a deux jours, j’étais horrifié par des vidéos comme celle-ci, où une femme raconte la découverte de la mort de sa grande-mère car son tueur l’a tourné avec le portable de la grande-mère, puis l’a utilisé pour mettre la vidéo sur son compte Facebook :

J’étais également choqué que personne n’a répondu aux nouvelles que certains chantaient « gazer les juifs ». Je croyais la Shoah quelque chose qu’il ne fallait pas répéter.

Puis j’ai remarqué deux choses déroutantes. Pas comme en 2020, quand j’étais la seule personne que je connaissais à ne pas devenir enthousiaste des émeutes, j’étais la seule personne à même mentionner que cet événement s’est passé parmi mes connaissances. L’autre chose, c’était les drapeaux. Je ne connais pas la tradition en France, mais aux États-Unis quand on est en deuil, on met les drapeaux en berne. Au-delà d’un McDo près de chez moi, aucun drapeau sur mon chemin quotidien était dans cet état. Après l’avoir recherché, j’ai découvert que des 50 états, seulement 11 ont ordonné que les drapeaux soient mis en berne, et tous étaient des états « rouges » (avec des gouverneurs Républicains). Ça ne devrait pas être une question partisane !

Hier, j’ai découverte la raison pour ça, et c’est pourquoi je vous ai dit que les émeutes de 2020 sont liés au massacre chez moi. Il s’avère que les nombreuses associations qui revendiquent le nom « BLM » soutiennent le massacre, ainsi que leurs supporters. Et avec cet imprimatur, personne ne le contredira. Je n’ai pas dit « soutiennent les palestiniens ». Je veux être très clair. Voici des affiches postés en ligne par certaines associations, ainsi qu’à une manif à New York :

Les panneaux à la manif disent « Par n’importe quel moyen » et « Décoloniser n’est pas une métaphore ». En haut à droite, ça dit « Il ne faut pas condamner leur résistance mais plutôt la comprendre comme auto-défense légitime ». Quant aux deux autres, l’image d’un parachute évoque l’attaque et rien d’autre. Je n’accepte pas que tuer des petits est une question d’auto-défense — mais il faut ajouter qu’au-delà de mon meilleur ami et sa femme, je suis seul parmi mes amis à y croire. Ça me choque et me fait déprimer en même temps.

Encore une fois, je ne vous dis pas à suivre telle ou telle position en ce qui concerne le Moyen-Orient. Mais j’ai encore une fois le cœur brisé que mes con-patriotes sont de si grands fans de la violence politique. Et la certitude qui va avec !

Mais la pire chose, c’est que si je suis complètement honnête, je le soupçonnais déjà avant ce week-end.

Vivir mi vida

Depuis une belle décennie, je peux compter sur deux choses quand je vais dans n’importe quel resto mexicain :

  1. Je vais manger de la cuisine mexicaine
  2. Je vais écouter une certaine chanson en espagnol, « Vivir mi vida » par un chanteur portoricain-américain, Marc Anthony

Avant de continuer, je vais vous donner le bon clip. Écoutez-le brièvement ; je n’aurai guère besoin d’écrire plus :

Félicitations, vous venez d’expérimenter mon moment le plus choquant de septembre à l’envers. Vous avez presque certainement reconnu que c’est la chanson « C’est la vie » de Khaled, mais en espagnol au lieu de français et arabe :

Mais je n’ai pas trouvé cette chanson en écoutant RTL ou NRJ. C’est ça le truc le plus dingue.

La Fille et moi étions à l’anniversaire d’une amie d’origine persane. Les parents avaient choisi beaucoup de musique que je ne connaissais pas du tout, et vous probablement pas non plus. Sans l’appli Shazam, qui sert à identifier des chansons inconnues, je n’aurais pas eu aucune idée de ce à quoi j’écoutais. Par exemple :

Ou bien :

Je sais, cette dernière vidéo est sans doute la chose la plus « sexy » qui ait jamais apparue sur ce blog. Je suis surpris que ce soit à la fête d’une fille de 13 ans, mais sans le clip, qui sait ? Pas moi !

Alors, je ne sais pas comment il soit arrivé qu’une telle famille jouait une chanson française, mais je vous rassure, après toute la musique persane, j’étais choqué de comprendre Khaled. Je me suis dit, « Attendez, ça semble être une copie de « Vivir mi vida », mais en français ? Comment ça ? Et pourquoi pas en persane ? »

Je n’ai pas de réponses. La Fille connaît l’autre fille, mais au-delà d’être chaperon, je ne connais guère les autres partants. Alors, je n’ai rien demandé. Mais il s’avère que c’est Vivir mi vida qui est la copie !

Seulement les refrains ont quelque chose en commun. Voici les paroles de Marc Anthony :

Voy a reír, voy a bailar
Vivir mi vida la la la la
Voy a reír, voy a gozar
Vivir mi vida la la la la

Vivir mi vida paroles

Je le traduis :

Je vais rire, je vais danser
Vivre ma vie, la la la la
Je vais rire, je vais profiter
Vivre ma vie, la la la la

L’originale :

On va s’aimer, on va danser
Oui, c’est la vie, la la la la
On va s’aimer, on va danser
Oui c’est la vie, la la la la

Honnêtement, les hispanophones ne se soucient probablement pas de savoir s’ils reçoivent une traduction fidèle ou pas. C’est vraiment la musique que M. Anthony voulait copier. Mais tout comme beaucoup d’autres coïncidences de ma vie, cette chanson était une influence vers la France pour moi, sans même que je le sache !

Saison 2, Épisode 29 — Histoire de Seine-et-Marne

On a bel et bien repris le Tour cette semaine avec la Seine-et-Marne. Vous avez bien appris comment lire ce blog ; personne n’a pas mordu à l’hameçon sur Disneyland Paris ! De toute façon, je viens de renouveler chez WordPress, et je renouvèlerai l’enregistrement de mon nom de domaine cette semaine, alors vous aurez une autre année pleine de mes blagues pourries.

La Fille a exigé que je cafarde sur moi-même, et je lui ai fait une promesse de le faire dans ce post. Saviez-vous qu’il y a un musée dans mon frigo ? C’est vrai. Nous deux l’appelons « Le Musée de Thé » — et oui, en français même quand nous nous parlons en anglais. Qu’est-ce qu’il y a ?

Aux États-Unis, on peut emporter sa boisson des restos rapides comme McDo, même si on mange sur place, car on utilise toujours des verres jetables en papier. Avec la hausse des prix ces derniers mois, j’ai commencé à prendre une boisson à emporter à chaque fois que nous sommes allés dans un tel resto. Mais je ne me souviens pas toujours de la boire, alors il arrive de plus en plus que nous gardons plusieurs verres de thé au frigo. Elle m’a demandé pourquoi, et j’ai plaisanté que je voulais ouvrir un musée de thé. Je vous jure, je ne voulais vraiment pas ouvrir un tel musée, mais maintenant, elle me taquine tous les jours s’il reste du thé dans le frigo d’un jour à l’autre.

Avez-vous remarqué que je ne fête pas des matchs perdus dès Chargers pendant ces trois dernières semaines ? Malheureusement, ils ont gagné deux matchs de suite, puis n’ont pas joué ce week-end. Mais je garde espoir ! Ils joueront contre une très bonne équipe le week-end prochain.

Il y a deux dates importantes qui approchent pour le blog. La Fille attend la sortie du prochain jeu vidéo Mario le 20 octobre, et l’anniversaire du blog est le 1er novembre. Il me faudra des desserts pour chacun. J’ai des idées. Mais si vous avez fait attention à certaines de mes efforts de faire des nouveautés, vous savez que mon esprit écrit parfois des chèques que mes mains ne peuvent pas encaisser, pour emprunter une expression aux américains. Ce blog me rend stressé de temps en temps.

Peut-être que vous vous souvenez de pourquoi ce blog existe tout court, la pianiste Laurence Manning. Ça fait trop longtemps depuis sa dernière apparition ici, n’est-ce pas ? Je ne peux toujours rien dire, mais je crois que ça va changer bientôt. C’est la partie non-stressante du blog !

Notre blague traite des perroquets. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi Les Jones, l’histoire d’un groupe de rock parodique, Le flan pâtissier de Ju Chamalo, le dessert du titre, et La carrière américaine d’Arielle Dombasle, l’histoire peu connue d’une Grosse Tête mariée à une grosse tête.

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Je découvre la Seine-et-Marne

On continue maintenant le Tour avec le 77, la Seine-et-Marne. C’est le département le dixième plus peuplé et les habitants se nomment seine-et-marnais. C’est notre deuxième séjour en Île-de-France.

On commence à Fontainebleau, qui a donné son nom à l’un des hôtels les plus célèbres aux États-Unis (partie du film Goldfinger !), on trouve son château (3 étoiles), originalement construit au XIIe siècle, puis complètement reconstruit par François Ier de façon italienne pendant la Renaissance. Ne ratez pas les grands appartements (3 étoiles), surtout ceux « du Roi » et de Napoléon. La cour d’Honneur (2 étoiles) est la star de l’extérieur, mais il y a aussi 130 hectares de parcs et jardins pour explorer. Juste à l’ouest du château, on fait de la randonnée dans la Forêt de Fontainebleau (3 étoiles), inspiration de nombreux artistes de l’école de Barbizon. Alors notre prochain arrêt est le Musée départemental des Peintres de Barbizon (1 étoile), avec des œuvres par de tels artistes comme Corot et Millet. On marche aussi le long du sentier des Gorges de Franchatd (3 étoiles), un point panoramique dans la Forêt.

Au nord de Fontainebleau, on passe par Melun, la préfecture, site du Musée de la Gendarmerie nationale, qui trace les origines des gendarmes aux maréchaussées du XIVe siècle jusqu’aux Cruchot de nos jours. À Maincy, on trouve le château de Vaux-le-Vicomte (3 étoiles) et son jardin (3 étoiles). Le château date au XVIIe siècle , construit par Nicolas Fouquet, malchanceux ministre de Louis XIV, qui a vu sa chute aux mains de Colbert. Au-delà de Versailles, ici on est au jardin à la française par excellence. D’ici, on va se séparer pour la journée. Vous, obsédés de la culture américaine, allez à l’ouest du département pour rendre visite chez Mickey (3 étoiles). Moi, défenseur du patrimoine, je pars vers l’est pour visiter Provins et ses remparts (2 étoiles) du XIIIe siècle. Mais dites-donc, apportez-moi un beignet Mickey chocolat-noisette, s’il vous plaît. On ne l’a pas chez moi.

On continue ensemble vers Meaux. Ici, on trouve la Cathédrale Saint-Étienne (1 étoile), cathédrale gothique érigée pendant 4 siècles, du XIIe jusqu’au XVe. Le vitrail de la crucifixion et l’orgue sont les stars, mais on est également ici pour rendre hommage devant la sépulture de Jacques-Bénigne Bossuet, évêque et grand orateur de l’époque de Louis XIV. On visite donc aussi le Musée Bossuet, anciennement le palais épiscopal — mais ce n’est pas biographique, étant plutôt un musée d’art religieux ainsi que de l’école de Barbizon. Avant que vous ne pensiez que vous avez échappé aux guerres cette fois, on finit à Meaux en visitant le Musée de la Grande Guerre (2 étoiles), le plus grand consacré à la PGM en Europe, avec près de 70 000 objets et documents. Notre tout dernier arrêt est La Ferté-sous-Jouarre, pour visiter les Cryptes de Jouarre (1 étoile), des cryptes mérovingiennes plein de tombeaux et sculptures qui datent à partir du VIIe siècle.

Qui sont les personnages les plus connus de la Seine-et-Marne ? Charles Pathé, légende du cinéma français, est né à Chevry-Cossigny. L’ingénieur Léon Thévenin, connu à chaque étudiant en génie électrique, est né à Meaux, où Bossuet était l’évêque. Le caricaturiste et directeur de publication chez Charlie Hebdo, Riss (Laurent Sourisseau), vient de Melun, où le philosophe Étienne Gilson, champion des pensées de Thomas d’Aquin, est enterré. Le mercenaire Bob Denard est décédé à Pontault-Combault. Paul Pogba, lanceur de sorts, est né à Lagny-sur-Marne.

Que manger en Seine-et-Marne ? M. Descarottes exige que l’on commence avec le produit agricole le plus important du département, les carottes de Meaux. Ces carottes sont renommées pour leurs racines grosses et sucrées. ([Je n’en peux plus ! J’arrive ! — M. Descarottes]) D’autres produits locaux comprennent le célèbre brie de Meaux et de Melun AOP, et la moutarde de Meaux. En plats principaux, on trouve la friture de goujons de la Marne et la poularde à la briarde, du poulet au cidre et à la moutarde de Meaux. En dessert, il y a le sucre d’orge des religieuses de Moret, des berlingots dont la fabrication reste un secret, et le coquelicot de Nenours, un bonbon parfumé de la fleur nommée. Pour boire, il y a le cidre briard, ainsi que de nombreuses bières, dont La Gâtine, La Bière de Meaux et Parisis.

La carrière américaine d’Arielle Dombasle

Il faut que j’avoue que je n’ai presque aucune idée de qui sont les personnages que je regarde à la télé ou écoute à la radio. J’écoute Les Grosses Têtes tous les jours, mais au-delà de Gérard Jugnot, je ne connais les invités de nulle part ailleurs. Bon, en ce qui concerne Mme Le Marchand, je connais un peu son émission, mais jamais vu. Mais vendredi le 6, en écoutant Les Grosses Têtes, j’ai failli m’évanouir quand Arielle Dombasle parlait de son film avec Christopher Plummer (à 32:00 au lien). Et ça après que Laurent Ruquier a mentionné son rôle dans Miami Vice ! (Vous connaissez ce dernier sous le nom Deux Flics à Miami, mais M. Ruquier a utilisé le titre en anglais.) Tout à coup, je me suis demandé si j’avais dormi pendant toutes les années 80 !

Pour être clair, on parle de plusieurs projets tournés entre 1984 et 1986. À l’époque, j’avais 8-10 ans, et les seules choses que je regardais à la télé étaient Transformers et G.I. Joe : Héros sans frontières. Toute affirmation que Les Bisounours en faisait aussi partie n’a aucune preuve. ([Sa peluche à l’époque vit toujours avec nous. Monsieur raconte des histoires. — M. Descarottes])

Alors, j’ai fait mes recherches. Elle a tourné quatre choses aux États-Unis pendant ce temps. Les deux premières étaient deux téléfilms dits « Lace » et « Lace 2 » (lace = dentelles). Wikipédia dit que le premier est sorti sous le titre français « Nuits secrètes », mais pas la suite. Ici, on la voit avec un autre acteur français, Simon de La Brosse, d’où les accents. (Bon, c’est en anglais ; vous allez avoir une impression différente sur qui a un accent. Je l’ai mis au bon moment pour vous.)

En 1986, elle est apparue dans « The Boss’ Wife » (La femme du patron). C’est son film avec Christopher Plummer. Ce film..n’a pas été bien accueilli, et n’est jamais sorti en France. Voici la bande-annonce ; elle fait des bruits mais n’y parle pas :

Peut-être que vous reconnaîtrez un jeune Daniel Stern ; il est mondialement connu pour son rôle dans Maman, j’ai raté l’avion ! ainsi que sa première suite. Perso, je le préfère en tant que la voix originale de Dilbert, mais à chacun ses goûts.

En 1986, elle est apparue en tant qu’invitée dans un épisode de Miami Vice. Elle a joué la femme d’un trafiquant de drogues. Encore une fois, j’ai mis cet extrait au bon moment. Il me semble que son accent ici est très différent de celui dans « Lace » — sans savoir qui est-elle, je la croirais peut-être britannique.

Mme Dombasle a eu un dernier rôle aux États-Unis, aussi sorti en 1986, dans une mini-série dite « Sins » (Péchés), sorti en français sous le nom La Griffe du destin. Ce qui est drôle, c’est que Joan Collins joue aussi dans un rôle censé être francophone bilingue — pourtant, le seul accent que l’on entend dans cette scène appartient à Mme Dombasle.

Il me semble que ses rôles à la télé étaient bien accueillis, mais avec un manque d’opportunités à l’écran argenté, elle a quitté les États-Unis pour d’autres choses. Mais peut-être la chose la plus étonnante que j’ai appris en faisant ces recherches ? Elle s’est mariée avec Bernard-Henri Lévy ?!? L’homme le plus prétentieux qui ait jamais écrit pour mon journal préféré en anglais, The Wall Street Journal ? (Mon avis sur BHL depuis 1997, au fait.) Non, mais sérieusement ?!? Quel est le rapport ?

Si vous me dites — avec des preuves — qu’une Grosse Tête est aussi apparue dans Transformers en anglais, ou bien Les Bisounours, j’aurai une crise cardiaque !

9 000 km, si ! 60 km, non !

Je vous dirai quelque chose de choquant. Depuis mes 15 ans, mon groupe préféré en anglais est Rush. Ils ont pris la retraite en 2015. Ça fait donc longtemps qu’ils ne jouent plus, et avec la mort de leur batteur en 2020 à cause de cancer, ils ne joueront plus jamais. Ce n’est pas la partie choquante.

Leur ancien chanteur, Geddy Lee, est de retour, pas pour jouer de la musique, mais avec un nouveau livre, son autobiographie. J’aimerais beaucoup le lire, même s’il va probablement contenir plein de choses que je sais déjà. Mais M. Lee a annoncé cette semaine qu’il va faire un tour afin de promouvoir son livre. Il vend des billets pour le voir dans des théâtres de peut-être 1-2 000 places. Pas les plus grands, et quand on considère que Rush jouait typiquement dans des lieux de même taille que les Zénith, c’est une chute. Mais bon, plein de fans qui assistaient à des performances ne s’intéresseraient pas à une soirée de lecture à haute voix de son livre.

J’ai attendu la prévente en ligne. Comme arrivé souvent aux États-Unis, même quelques secondes après le début, les bonnes places sont toutes disparues car jamais vraiment disponibles. Mais j’ai vu cette horreur :

« Official Platinum » (Platine officielle) est un escroc de Ticketmaster Ticketbastard (Bâtard des billets), le monopole qui contrôle les ventes de billets dans ce pays. Plutôt que vendre les billets au prix catalogue, ils commencent à les vendre au prix qu’ils estiment que les revendeurs chargeront. Gentil de leur part, mais ça rend l’idée du prix original une blague stupide. Pensez-vous que je payerais 515 $ (et probablement 60 $ de plus en « frais » mystérieux) pour un événement qui ne sera même pas un concert ?

Je ne suis pas du tout soulagé que je peux entendre le chœur de « oui » à cette distance. Au contraire de l’image projetée par ce blog, je ne suis pas fait d’argent. Je fais parfois de vraies bêtises au nom du blog, mais je les paie avec des économies ailleurs.

Il est possible de payer « juste » 96 $ pour m’asseoir au balcon, loin de la scène. Le prix comprend un exemple du livre, alors on pourrait dire « Bon, c’est vraiment environ 60 $ pour la place, pas 96 $ ». Mais en plus, je dépenserais 50-60 $ pour l’essence, car les embouteillages garantissent beaucoup d’essence gaspillée, et probablement 30 $ pour me garer. Et les frais mystérieux, ne les oubliez pas. 200 $ pour ce qui ne sera pas un concert.

S’il existe une personne au monde entier pour laquelle je ferais quand même une telle dépense, on parle de lui maintenant. Oui, encore plus que Nico dans la même situation. Mais je n’ai pas fait le voyage fou pour écouter un livre lu à haute voix. Je l’ai fait pour me garantir qu’une fois de la vie, je ferais partie de la plus grande foule de l’histoire d’Indochine et écouterais L’Aventurier en live. J’ai vu Rush 7 fois pendant leur carrière. Il m’étonne que je puisse prendre cette décision maintenant — certes, mes amis anglophones n’arrivent pas à le croire — mais je n’y penserai plus. Cet argent sera réservé pour un retour ailleurs. Vous savez déjà où.

Le flan pâtissier de Ju Chamalo

L’année dernière, mon amie de Twitter ytrezaa m’a lancé un défi, de préparer ce flan pâtissier :

J’ai dit oui, et commencé à garder l’onglet dans mon navigateur et…oh là là, disons que ça fait longtemps. Mais avec ça, mon navigateur est bien vidé. Ai-je réussi ? Voilà :

Voici un lien directement vers la recette de M. Chamalo sur le site de France Inter. Allons le préparer :

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Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Histoire d’histoire

La langue française est très stricte avec ses articles. Il faut avoir un « le » ou « la » ou « de » avant tout. Sauf quand vous n’en voulez pas. Histoire de vous expliquer votre usage le plus atypique, on parle d’histoire.

J’ai rencontré cet usage d’histoire pour la première fois dans Un été français. Je le mentionne histoire de chercher une excuse pour mettre un lien vers le clip :

Duolingo ne m’a jamais appris que l’on pourrait faire ça :

Mercredi je rêve d’une autre vie
Si tout pouvait s’arrêter là
Histoire d’avoir le choix

Paroles d’Un été français

J’étais certain pendant longtemps que ça a dû être trop décontracté, comme écrire « faut » sans il. ([Mais il y a de nombreux exemples où vous fassiez exactement ça ici — M. Descarottes]) Ouais, ouais, il a raison, mais ma « faut », c’était votre faute, car je l’ai vue de nombreuses fois en ligne, et je la croyais plus naturelle. Je le dis toujours, mais je n’écris plus de cette façon.

De toute façon, histoire. Je l’ai mis à côté, mais j’ai récemment remarqué plusieurs autres exemples. Il y en a deux dans Outsphere :

Ha, ben histoire de vous redonner du baume au cœur, ça y est, on a trouvé un endroit idéal pour la colonie. (P. 33)

Pour Suleiman, visiter le laboratoire civil était non seulement un acte diplomatique, afin de souligner l’importance accordée aux recherches effectuées, mais surtout un geste d’autorité histoire de signifier aux scientifiques que, bien que civils, ils continuaient à dépendre de l’Armée. (P. 141)

Non, je ne m’en souviens pas comme ça, je prends des notes !

Le Canard enchaîné ne l’utilise pas trop souvent, mais j’ai trouvé un exemple dans le numéro 5368, celui de la semaine dernière :

Mais avant d’écrire ce billet, je n’avais pas vraiment décrypté ce qui veut dire cette version d’histoire. Il me semble en réfléchissant aux exemples ici que c’est quelque chose comme « afin de ». Il y a toujours un verbe après, et la signification avec son article n’a aucun sens dans ces cas.

Honnêtement, pour autant que j’aime les énigmes et les défis, il ne me dérangerait pas si on m’expliquait parfois ces choses histoire de m’aider à économiser du temps.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler de ce qui sait le Seigneur des Anneaux.

Les Jones

Un ami m’a envoyé un clip qui semble être une chanson de la musique américaine dite « country ». Je vous conseille fortement de regarder le clip avant de continuer :

Au début, je la croyais le travail d’un nommé « Les Jones », parce qu’en anglais, il y a des hommes surnommés « Les » (du prénom « Lester », rarement « Leslie »). Il y a de petits indices que quelque chose ne va pas — des articles mal placés, le mot « bretzel » au lieu de « pretzel » — mais il me fallait regarder la moitié du clip avant d’être sûr que c’était en fait un groupe français, et non pas de chez moi. (C’était bien possible que le chanteur principal soit un hispanophone d’origine avec cet accent.) Inutile d’ajouter que je trouve le résultat hilarant !

On passera très vite par les erreurs, pour éclairer ceux qui le veulent. Ils chantent « Baby, I just love the taste of the chicken wings » — c’est une erreur typiquement française car on dirait « J’adore le goût des ailes de poulet », mais on n’utilise pas d’article ici en anglais. Supprimez ce mot et ça va. C’est la même chose pour « I don’t want a candy » — encore une fois, on dirait « Je ne veux pas de bonbon », et l’anglais n’utilise pas d’article ici. Mais faites attention — ils disent « chips » parfaitement. Il y a une raison pour laquelle je me suis trompé !

Mais il vaut le coup d’examiner ce qui se passe, parce que c’est un document culturel intéressant. Ils ont évidemment travaillé dur pour le faire, avec les costumes de cow-boy, les accents assez authentiques pour me tricher même brièvement — en service des plus grands stéréotypes possibles. Voici un court-métrage (environ 25 minutes) avec les mêmes personnages :

Suis-je offensé ? À part les mitrailleuses, ce qui est faux — elles ne sont pas illégales, mais les lois pour les acheter sont complexes, et très peu de monde en a une — cette vidéo est plutôt affectueuse. (Voici un article en français qui montre que plein d’américains sont d’accord.) Ils sont trois frères qui essayent de tout faire comme des américains sans y avoir jamais mis les pieds. (Je me sens ciblé.) Le groupe arrive à Nashville — en vrai ! — pour y jouer un concert. Si ça ne va pas comme prévu, tout ça est beaucoup trop de travail pour être le produit de quelqu’un qui a une dent contre nous. J’oserais même dire que d’une certaine façon, ils ont compris la culture du Sud américain mieux que Johnny Hallyday. Johnny l’a trouvé tout sérieux, même plutôt triste, et ils reconnaissent qu’il y a plein de choses que les locaux ne prennent pas au sérieux. (Un de ces quatre, il nous faudra parler de Johnny.)

Alors quel est le but de tout ça ? Évidemment, vous faire rire. Mais je le trouve aussi une mise à jour de ma scène préférée de L’Aile ou la cuisse, avec de Funès déguisé comme un cow-boy :

Ils chantent « La seule nourriture française que j’aime, c’est les frites » (rappelez-vous que nous disons « frites françaises »). On pourrait lire ça comme si les personnages sont des béotiens. Mais encore une fois, on pourrait dire ça sans avoir fait un si grand effort. Plus tard, ils chantent « Je suis américain donc vous pouvez me blâmer, mais je ne mangerai pas dans votre resto gourmet ». Je vois plutôt des gens qui comprennent que mon dîner nordiste se mange aux deux côtés de l’Atlantique. Il y a pas mal de burgers aux friteries, après tout.

Tout ça est le produit d’un youtubeur inconnu chez moi avant, qui se surnomme « Mister V« , de son vrai nom Yvick Letexier. Monsieur est en fait de Grenoble, et a toute une carrière en tant que parodiste. Il ne fait que quelques vidéos par année, mais ce sont de qualité. Il fait ses devoirs !

Saison 2, Épisode 28 — Vive le Tour !

Je suis toujours en mode tour de victoire après avoir fini les trois quarts du Tour. Ça a procédé plus lentement que prévu, bien sûr, mais il n’y a plus de doute que ça arrive. On reprend le Tour avec la Seine-et-Marne plus tard cette semaine. Mais je suis ravi de m’être débarrassé de deux onglets dans mon navigateur ouverts depuis je-dis-pas-quand. ([Je cafarde sur lui avec plaisir. C’est 2022. — M. Descarottes])

Maintenant je peux avouer que j’étais un peu préparé pour la soirée de tarot ce week-end :

Oui, c’est une appli — gratuite ! — pour jouer au tarot sur iPhone. Je suis loin d’être expert, mais j’y ai joué de nombreuses fois depuis la dernière soirée. Et vous savez quoi ? Le jeu est encore plus compliqué que l’on m’avait dit.

Honnêtement, je suis plus le bienvenu à ces événements à cause de ce que j’apporte qu’à cause de mes compétences en tant que joueur. Et oui, j’ai entendu une conversation quand j’y suis arrivé où une personne a demandé à une autre, « Qu’est-ce que Justin apporte cette fois ? » Ça fait chaud au cœur. Aussi pression. Mais chaud.

J’ai dépassé un chiffre important ce week-end :

15 000 lectures, c’est pas mal. C’est aussi la moitié de mon but de lectures par épisode, mais j’apprécie qu’il y a des auditeurs. Si vous l’écoutez, je serais ravi d’entendre vos avis, car je ne reçois pas trop de commentaires sur la balado en soi. J’étais donc heureux d’entendre parler ce week-end que l’épisode avec Pascal a connu du succès parmi exactement la communauté ici.

Un ami m’a envoyé un lien vers le clip le plus passionnant que j’ai vu cette année. Quand on ne parle pas de la Seine-et-Marne, on va parler de la musique cette semaine. Et même pas un mot sur Indochine ! (Pas de nouvelles chez eux.) J’aurai deux billets sur le sujet cette fois.

Le festival de films français auquel j’ai assisté l’année dernière est annulé à cause de la grève à Hollywood. (La fin de la grève est venue trop tard.) Mais les organisateurs viennent d’annoncer les sélections quand même. La liste au lien est en anglais et français. Je serais curieux de savoir si vous recommandez quel que ce soit parmi leurs choix.

Notre blague traite des communications conjugales. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi Le « Crunch cake » de Louisiane, exactement ce qui promet le titre, J’accuse !, ma critique du film de Roman Polanski, et C’est le 1er, version octobre 2023, ma revue mensuelle de mes blogs préférés.

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