Une habitude à laquelle je ne mettrai probablement jamais un terme est de découvrir aux mauvais moments que j’ai besoin d’un mot et je n’y ai jamais pensé avant. La semaine dernière, ça m’est bel et bien arrivé avec ma voiture, car honnêtement, Duolingo n’apprend que « volant », « essence », et « coffre ». Il y a plus de leçons sur les manifs, même si c’est peu probable que l’on y assiste en tant que touriste, que sur les voitures, où il est fort probable que l’on en loue une.
Alors, une fois que le dépanneur est arrivé et m’a montré comment démarrer la voiture du point mort, j’ai dû rechercher l’expression « point mort » dans mon dictionnaire. Sinon, j’aurais deviné « neutre », parce que l’on utilise les mêmes lettres pour les boîtes de vitesses. Il m’étonne, mais je n’ai jamais pensé à ce que l’on disait pour PRND même en louant une voiture en France l’année dernière.
Une fois recherchée, j’ai découvert toute autre mort, cette fois chez les comptables. Il s’avère que cet autre point mort parle aussi de quelque chose qui n’avance ni ne recule :
Le point mort est le seuil de chiffre d’affaires à réaliser pour que l’ensemble des charges soient couvertes. Une entreprise qui atteint son point mort est donc à l’équilibre.
C’est amusant à savoir que l’anglais retient encore une autre mort que le français a laissé tomber. En France, un prêt pour acheter une maison s’appelle un prêt immobilier. Mais si j’avais 1M $ pour un apport personnel, ce dont on a besoin pour acheter une maison à Elbe-en-Irvine (elles coûtent environ 1,5M $ de nos jours), ce que je prendrais à la banque s’appelle « mortgage« , attesté en français au XIIIe siècle. Ça part de la même mort, mais le « gage » vient du latin médiéval et veut dire une promesse ou engagement. C’est le même gage que celui de nos jours, dont celui des tueurs à gages. Mais ce qui est vraiment inattendu ? Un « mort gage » du Moyen-Âge payait pour toujours car l’intérêt ne réduisait pas la dette. Le prêt qui fonctionnait comme nos prêts immobiliers actuels ? C’était un « vif-gage », pas mort du tout !
Rien à voir, vraiment, mais il y a des jours, l’amie du blog Light & Smell a laissé un commentaire ici d’où j’ai fait la connaissance du musicien Bénabar, et sa chanson, « Le slow de la mort qui tue » :
Je dois avouer que je galère à trouver le lien entre les paroles et la mort, mais peut-être qu’après toute cette mort — et des banquiers en plus — l’opposé fait du bien.
Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine avec une autre histoire de dépanneur. Mais ne vous inquiétez pas, ma voiture n’est pas tombée en panne à nouveau !
En 2022, je vous ai parlé de l’un des livres les plus importants de ma vie, Claire, le prénom de la honte. À l’époque, j’ai dit que « [Q]uant au dernier chapitre, c’est rien d’autre que La Marseillaise moderne » et en ai conclu en disant que « c’était l’histoire de mes propres pensées ». Après avoir lu ce livre, qui est sorti en novembre de l’année dernière, je peux donner le résumé en une phrase :
En tout ce qui compte, elle parle pour moi.
Avant de continuer, je vous ai dit au passé que l’une de choses que j’admire la plus chez les Français, c’est que vous vous occupez largement de vos propres oignons. Je ne sais toujours pas quelles sont les croyances de la grande majorité de mes amis francophones, ni les partis politiques de personne. Mais ici, impossible de parler du livre sans parler des croyances personnelles. Si ça vous dérange, pas de souci et on se reverra demain.
Dans son premier livre, sorti en 2021, Mme Koç nous avait dit :
Pour ma part, j’ai toujours rêvé d’une assimilation totale, ce qui sous-entend d’être baptisée, car je voulais me fondre pleinement dans la culture religieuse et historique de la France qui fut longtemps considérée comme la fille aînée de l’Église.
Claire, le prénom de la honte, p. 191
J’en ai tiré la conclusion que son intérêt à l’Église était plutôt en tant qu’instrument, que si elle voulait se convertir, c’était parce qu’elle la percevait comme « la chose française à faire ». Et j’ajouterai que l’on fait ce choix pour de telles raisons tous les jours, partout au monde : pour se marier, pour assimiler… peut-être que « Paris vaut bien une messe », ça vous parle ? Je ne juge pas. Mais Mme Koç raconte être rejetée par un prêtre parce que son mari s’est marié avant dans l’Église, et on sait tous que ça fait des problèmes. Je croyais donc que c’était la fin de l’affaire, que on n’entendrait plus rien sur le sujet.
Mais c’est exactement ici où je me suis trompé. Si on a vraiment compris la France de ce blog, elle tourne autour de deux axes, celui de Sainte-Jeanne-d’Arc et celui de Louis de Funès. C’est une façon de dire que ce qui m’attire est autant la France des cathédrales que la France du Corniaud. Si vous pouviez voir les messes aux États-Unis, qui sont plus des concerts de rock que des événements sacrés, puis les larmes aux yeux quand une messe a commencé pendant ma dernière visite à la Sacré-Cœur, tout serait clair. Mme Koç ayant plus de classe que moi, elle choisit une meilleure métaphore et parle plutôt de la France comme l’union de Marie et Marianne. La structure du livre suit ses rencontres avec les deux.
Mme Koç lance son histoire aux Seychelles, où elle est enfin baptisée. Elle n’est toujours pas bien éduquée dans la foi, mais on savait déjà du premier livre que c’était important à elle. Puis on remonte dans les temps. En fait, avant le rejet du prêtre en France, elle avait été catéchumène, avait suivi des cours, mais juste au dernier moment, le père lui avait dit « qu’il doit réfléchir à « mon cas » et qu’une enquête sera ouverte sur mon époux ; comme si nous avions commis un crime » (p. 40).
Je n’ai pas envie de critiquer l’Église ; les lois sont là pour des raisons. Mais elle remarque, pas sans justice, que un certain criminel « a reçu plus de compassion que moi, une femme dont le seul « tort » est d’avoir épousé un homme divorcé » (Ibid.). On voit ici un parallèle important avec sa lutte pour se naturaliser — autant que certains Français la décourageaient de devenir citoyenne, certains religieux faisaient la même chose. Mais si on connaît Claire Koç, on sait qu’elle trouvera un chemin.
On tourne vers l’incendie de Notre-Dame de Paris. Elle remarque que « il transcende les frontières et devient une tragédie mondiale…Quant à moi, j’ai ressenti une étrange sensation. Une impression de communion qui ne m’a plus quittée. « (pp. 44-46). Elle avait déjà ressenti l’appel de l’Église, mais cet épisode renforce pour elle que même si l’Église elle-même est universelle, son incarnation française est pourtant la lumière des nations.
Elle cherche d’autres chemins et considère également le protestantisme et l’église orthodoxe. Mais à la fin, elle sait — c’est l’Église catholique ou rien. On trouve certainement un héritage protestant en France aussi, mais je comprends ses sentiments — au-delà des plages normandes, le site de la Grande Croisade, le Tour passe encore et encore par des lieux de culte catholiques.
Ici commence la polémique. Elle diagnostique une crise spirituelle en France, comme partout ailleurs :
Quoi qu’il en soit, il est certain que notre monde est en quête de sens, que ce soit par le biais de la spiritualité ou d’autres moyens, pour construire un avenir épanouissant et durable.
Page 65
Elle remonte encore plus dans le temps pour nous parler de sa première rencontre avec une statue de Marie dans une église, puis nous demande : « Pourquoi ne pas reconnaître le courage de la Vierge Marie, qui a osé s’opposer aux normes de son époque ? » (P. 75) Elle invoque d’autres exemples — Jeanne d’Arc, Sainte-Thérèse, et Saint-John-Vianney — puis nous invite à considérer deux choses. 1) de nos jours, on comble l’écart spirituel avec des croyances ténèbres — elle cité de nombreux exemples de références à la sorcellerie dans la culture, et 2) on ne cherche plus les solutions de nos ancêtres. Elle demande :
[P]ourquoi ces militantes ne s’approprient-elles pas la représentation de Jeanne d’Arc, pourtant accusée elle aussi de sorcellerie et brûlée vive en place publique ? Cette dernière est considérée au mieux comme franchouillarde, au pire comme le symbole d’un mauvais camp politique.
P. 80
Elle retrouve sa réponse dans la mauvaise influence de la culture américaine, et il me tue, mais je suis malheureusement d’accord. Ce blog n’existerait pas si je ne m’étais pas retrouvé en 2020 face à l’autodestruction de mon pays dans les émeutes « largement paisibles ». C’était le jeune moi, admirateur de Jeanne d’Arc, qui était de retour pour chercher des racines plus solides en France pour me sauver. Mais c’était en fait ma rencontre avec Marianne, et ici on tourne vers la sienne.
À ce point, je suis sûr que beaucoup de monde disent à l’écran, « Mais la République, c’est laïque ! Il n’y a plus de place pour ça ! » C’est ici où je note avec un certain plaisir que Mme Koç a redécouvert, sans le savoir, la sagesse des Pères fondateurs américains, surtout John Adams. Elle écrit :
La France est un pays chrétien ; la République, elle, est laïque. Sans m’aventurer dans un exercice philosophique pour lequel je n’ai pas la prétention de revendiquer quelque compétence que ce soit, je pense qu’il est possible de se définir à la fois comme chrétien et comme laïc.
P. 125
Ceux qui parlent aux États-Unis d’un « mur de séparation » ont mal compris que le but de notre Premier Amendement n’était pas d’établir un gouvernement athée, mais de permettre que les habitants du Maryland pouvaient vivre leur foi catholique en même temps que ceux du Massachusetts, leur foi protestante. Pour effectuer ça, il faut que la loi n’accorde une place privilégiée à aucune religion.
Et c’est ça que je trouve la vraie beauté de ce livre. On a bel et bien établi dans son premier tome sa fidélité à la République. Ce n’est dans aucun sens un appel à l’intégralisme ou à la nostalgie pour les Bourbon. Elle nous rappelle :
Les rois de France, la Révolution, le peuple français et Napoléon ont tous joué un rôle majeur dans la construction de notre nation, façonnant la mémoire de notre pays au fil des siècles. Être français, c’est éprouver une fierté inébranlable et une admiration profonde pour la longue et riche histoire de France.
P. 140
Quel est donc son but ? En restaurant une place pour le christianisme dans l’espace public, Claire Koç espère que tout le monde, soit croyant soit athée, se rattachera à nouveau aux racines qui ont donné à la France l’histoire la plus glorieuse au monde.
Pas surprenant que le livre termine donc pas avec une prière ou un texte républicain mais avec une citation du général de Gaulle :
Je suis un Français libre. Je crois en Dieu et en ma patrie. Je ne suis l’homme de personne.
Cet épisode est plus court que d’habitude — seulement 16m30 — mais on a une invitée vedette pour vous raconter la blague cette semaine. J’ai vu une version de la blague dans le fil d’une amie, et j’ai tout de suite su que faire.
Touchez pas à La Joconde, les cons. Puis-je dire ça ?
Demain dans cet espace, il y aura une critique d’un livre qui fera un peu la polémique. Moi, je suis complètement fan. Cependant, je sais que certains d’entre vous auront des réactions négatives. Je vous offre mes excuses à l’avance — je n’ai jamais l’intention de vous offenser.
Une petite histoire que vous n’allez pas croire ? En tant que père célibataire, c’est presque impossible pour moi d’arranger des rendez-vous pour La Fille avec ses amies, car les mères ne font pas confiance aux hommes célibataires. Mais ses amies parlent tout le temps à leurs parents du père qui fait les macarons, car je les envoie à l’école. C’est comment j’ai réussi — après 3 ans d’efforts à la même école — à enfin organiser un rendez-vous. Avec la liste de numéros que j’ai ramenée — beaucoup desquels sont simplement « Mère d’A » ou bien « Parent de B » dans mes contacts — tout à coup d’autres parents ont commencé à inviter les mêmes enfants ailleurs. Hier, La Fille est allée à une fête d’anniversaire organisée avec l’aide de ma liste.
Les macarons, y a-t-il quelque chose qu’ils ne peuvent pas réussir ? ([Vous gagner un rendez-vous. Dites-donc, c’était votre question. — M. Descarottes])
Je crois que cette semaine, je vais faire quelque chose de surprenant, certainement d’inattendu. Peut-être que vous vous souvenez du fait que j’ai acheté un iPhone 12 mini juste avant mon voyage en France en 2021. Parce que je suis con, j’ai un contrat de 3 ans, mais je le croyais 2. On est maintenant à 2 1/2 ans, et le truc ne va pas bien du tout. Je peux payer le reste du portable à l’avance et m’en acheter un nouveau. Il y a un risqueque ça arrive. Si je le fais, le remplacement sera un 15 Pro, parce que l’appareil photo a 48 Mpx, et ça pourrait vraiment aider le blog. Je ne signerai plus jamais un tel contrat avec mon opérateur.
Notre blague traite des écoles. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :
On retourne vers la série Astrid et Raphaëlle pour parler du deuxième épisode de la deuxième saison, Irezumi. Cette fois, on joue sur mon terrain, parce qu’il s’agit d’un meurtre dans la communauté de japonais expatriés en France.
Je vous dirai au début que j’ai trouvé cet épisode moins convaincant que d’habitude. Ça n’a rien à voir avec l’autisme d’Astrid, mais avec sa connaissance profonde de la culture japonaise. Peut-être que j’ai raté quelque chose dans la première saison, où France TV l’a faite disparaître de leur site avant que je ne puisse finir de la regarder. Mais pendant cet épisode, Astrid montre un niveau de connaissance qui serait attendu de quelqu’un avec plusieurs années d’études non pas seulement de la langue, mais de faits divers que je n’ai pas étudiés. Est-elle vraiment experte en tatouages des yakuza ? L’autisme n’est pas un super-pouvoir qui donne de l’omniscience, et j’aimerais savoir si elle va devenir un deus ex machina qui sert juste pour avancer l’intrigue, ou si ça aura des limites.
Je ne peux pas commenter sur tous les faits évoqués dans cet épisode, mais en dehors de mes questions sur l’origine des connaissances d’Astrid, j’ai trouvé le traitement de la culture japonaise respectueux et n’ai pas d’autres plaintes.
On commence dans un onsen, un genre de sauna et baignoire rituelle. Un assassin y pénètre et tue l’homme qui y baigne, un M. Kimura. Il y a des gardes, mais on les fait endormir en haussant la température du sauna.
Astrid et Raphaëlle se rendent sur scène, et Astrid explique aux enquêteurs que l’on a coupé le doigt à M. Kimura, une tradition des yakuza — pourtant, M. Kimura n’est pas tatoué, donc pas yakuza lui-même. Jusqu’ici, je sais de quoi on parle. Mais j’ai fait deux ans d’études de japonais à la fac.
Astrid va dans une épicerie japonaise où un M. Tanaka est le propriétaire. Il remercie Astrid pour l’avoir parlée en japonais — mais la corrige, car il dit qu’elle lui a adressé de manière trop polie. Il explique l’idée de keigo, la politesse et formalité dans la grammaire japonaise. Son explication est un peu trop simplifiée, mais le bon niveau pour une diffusion de ce genre. Pourtant, comment est-il arrivé qu’Astrid aurait seulement appris le niveau le plus formel, ce qui n’est pas la première choose que l’on apprend ? J’ai trouvé ça irréaliste.
Astrid et Raphaëlle visitent la maison des Kimura pour parler avec Hitomi, la veuve. Elle refuse de parler avec Raphaëlle, qui s’est trop penchée. Astrid mène donc la conversation. Encore une fois, un peu irréaliste. Je vous ai parlé du fait qu’à mon tout dernier arrêt pendant mon premier voyage en France, j’ai oublié de dire bonjour à la femme au guichet de la Grande Arche de La Défense. C’était la seule fois de tout le voyage. Et elle faisait semblant de ne pas m’entendre jusqu’au moment où je me suis rendu compte de mon erreur. Puis, elle m’a parlé seulement en anglais. J’ai des nouvelles pour vous. Les Japonais sont moins têtus que les Français à cet égard.* Au Japon, oui, ça peut arriver. Mais en tant qu’expatrié, en parlant avec un gaijin (non-japonais) qui exerce de l’autorité légitime ? Jamais.
(*Bon, la plupart d’entre vous ne sont pas comme ça. Cependant, vous connaissez tous au moins une personne qui l’est, et je le sais. Ne vous inquiétez pas, j’aime râler, mais je vous adore à cause de ce comportement, pas malgré.)
Astrid revient à l’épicerie parce qu’elle veut interroger Hiro Morin, un jeune qui travaille dans la galerie d’art de M. Kimura. Elle était censé juste arranger l’entretien pour Raphaëlle, mais après un malentendu, elle croit qu’elle doit tout faire toute seule tout de suite. Où est-ce qu’elle a appris toutes les nuances de la cérémonie du thé japonaise ?
Avec des infos reçues de Hiro, les femmes découvrent la garçonnière de M. Kimura. Astrid se demande pourquoi on installerait une caméra pour enregistrer des vidéos de soi en train de dormir. Moi aussi, Astrid. Moi aussi.
Mais dans une vidéo, elles trouvent des tatouages sur un homme qui paraissent appartenir à un yakuza enterré à Paris il y a 25 ans. Elles découvrent des fleurs sur sa tombe, et l’ADN trouvé sur la base implique Ken, le garde du corps de M. Kimura :
Mais Ken est retrouvé mort, et n’est pas le meurtrier. Je vais arrêter ici afin de ne pas divulgâcher la fin, mais je vous ai donné le goût de ce que j’ai aimé et n’ai pas aimé en ce qui concerne l’épisode. Il a été écrit par quelqu’un qui connaît très bien la culture japonaise, et tout est vrai d’une façon ou autre. Mes plaintes sont largement qu’Astrid semble en savoir trop sans avoir travaillé pour ça, et que certaines chose ne s’appliqueraient pas hors du sol japonais.
En revanche, tant qu’Astrid se montre aussi naïve que moi, je ne peux que la trouver attachante. Je serai certain de continuer de regarder la série !
J’avais espéré publier mon dessert tarn-et-garonnais aujourd’hui, mais je l’ai raté. Au lieu de ça, on va parler d’une farce que j’ai faite à mes amis sur Facebook cet après-midi. Je suis un peu déçu que ce soit si facile à faire, même si je m’attendais à ce qui s’est passé.
Mettons la scène : J’ai dû aller dans un magasin spécialisé en ordinateurs pour acheter quelques câbles USB pour mes parents, Micro Center. Il est souvent le cas ici que de tels magasins vendent beaucoup d’autres trucs, en général ce que l’on appelle des « impulse purchases », achats d’impulsion — des magazines, des bonbons, etc. — toujours aux côtés des caisses.
Puis-je m’interrompre pour vous dire qu’il m’a énervé de découvrir qu’il y avait une chaîne dite « Cuir Center » en France ? Ça devrait au moins être « Centre ». Je reprends :
Il y a beaucoup de magazines sur une étagère là-bas, qui n’ont rien à voir avec les ordinateurs. En voyant une certaine paire, je me suis dit « Hihihihihi, les Français auront des crises cardiaques à cause de ces deux ! » et j’ai pris une photo :
J’ai ajouté une légende qui disait « La Fille et moi sommes allés au magasin d’ordinateurs pour chercher des mitrailleuses, comme tout le monde ici ». Dans les commentaires, j’ai ajouté une deuxième photo pour offrir du contexte :
C’était une boulette, même si je la survivrai en meilleur état que la dernière. Car je m’attendais à ce que certains disent « Oh là là, c’est vraiment le Far West ! ». Mais je croyais que L’ON dirait « Nan, c’est une blague », et ça n’est pas arrivé du tout.
Au fait, mon dictionnaire Oxford donne « Far West » comme la bonne traduction de notre « Wild West », mais « far » en anglais veut littéralement dire « loin » et ce ce que je voulais dire ici est plutôt « sauvage ». Quand on dit « Wild West » ici, c’est pour parler de l’époque de Wyatt Earp et OK Corral, pas juste l’Ouest du pays.
Alors, j’aimerais vous dire d’abord :
C’est absolument faux que l’on peut acheter une arme à feu n’importe où aux États-Unis. Pour les vendre, on doit avoir un permis du gouvernement fédéral (lien en anglais).
Quant aux mitrailleuses, ça fait maintenant 90 ans depuis la dernière fois (lien en anglais) où une telle arme achetée légalement a été utilisée pour un crime.
Depuis 1986, aucune mitrailleuse neuve peut être vendue (lien en anglais) aux États-Unis. Les vieilles continuent de circuler, mais les transférer nécessite l’aide d’un fournisseur agréé par le gouvernement.
Ça fait longtemps depuis la dernière fois où je me suis disputé avec un Français à propos des armes à feu aux États-Unis, largement parce que je ne lis plus beaucoup d’articles sur Quora. Mais je vous dirai sans plaisanter qu’il m’étonne parfois, les trucs que j’entends sur ce sujet. On m’a dit que l’on pouvait acheter des armes à feu dans n’importe quel 7-Eleven (une chaîne d’épiceries pas chères), et en plus qu’il l’a vu avec ses propres yeux. Ça, c’est un mensonge tout court. Pourtant, il l’avait écrit sur Quora en français en parlant d’avoir été expatrié ici.
D’autres me disaient qu’il y avait des attaques criminelles, ce que l’on appelle un « drive-by shooting » (une fusillade lancée d’une voitures), partout et sans exception. Il n’y a eu aucune attaque de ce genre à Elbe-en-Irvine depuis sa fondation il y a 60 ans, et nous ne sommes pas exceptionnelles. Ce problème appartient aux grandes villes.
Ma remarque n’est vraiment pas à propos des armes à feu. C’est sur les stéréotypes. Je suis bien au courant que beaucoup de monde en Europe croient que nous sommes tous des cow-boys ou des truands. Ce n’est pas vrai. Dit autrement, il y avait une raison pour laquelle je voulais vous montrer l’Alabama l’année dernière, avec ses fusées et ses concessionnaires de voitures de luxe. « Quelque chose de Tennessee » peint un portrait aussi faux de ces gens que « Piège de cristal » le fait de Los Angeles.
J’ai donc une responsabilité de ne pas plaisanter sur certaines choses, car je ne sais jamais quand on aille me prendre au sérieux où je le croyais impossible. (J’ai ce problème en général ; je parle juste quant à mon pays en ce moment.) Ça pèse plus qu’un peu, parce qu’il n’y a pas de panneaux indicateurs pour me dire où ça arrivera !
On continue le Projet 30 Ans de Taratata avec un autre musicien qui était sur scène avec Zazie et Jean-Louis Aubert pour commencer le spectacle, Raphaël. (Félicitations à tous ceux qui viennent de dire « Alors, Axel Bauer sera sur le blog la semaine prochaine ».)
Raphaël en concert, Photo par Guy Delsaut, CC BY-SA 4.0
Raphaël, de son vrai nom Raphaël Haroche, est né en novembre 1975 à Paris, donc il a un an de plus que moi. Le fils de deux avocats, il a échappé à son destin tragique de finir dans un bol de guacamole — désolé, vous allez souffrir avec cette blague nulle sur les deux significations d’avocat tant que je suis ici. Non, mais sérieusement, il a poursuivi des études de droit, et en écrivant ce billet, je viens de me rendre compte que je suis passé par sa fac deux fois en visitant le Panthéon.
Mais en même temps, il poursuivait une carrière de musicien, et en 2000, il a sorti son premier album, Hôtel de l’univers. Cet album a vendu environ 65 000 exemplaires. Avec son premier single, « Ça nous aurait suffi », il se montre compétent, mais je n’entends rien de spécial ; même chose avec le morceau du titre :
Son prochain album, La Réalité, sorti en 2003, met en vedette une collaboration avec Jean-Louis Aubert. Le clip est du bon travail, et l’album a connu plus de succès que son prédécesseur :
Mais c’est avec son troisième album en 2006, Caravane, où il devient star. La chanson du titre atteint le classement de #4 en France :
Ici, je dois vous dire très franchement que je ne l’entends pas du tout. Cette chanson pourrait être Big Yellow Taxi de Comptant les Corbeaux Counting Crows. J’ai écrit de nombreuses fois avant ce projet de chansons françaises qui ne sont que des copies de trucs anglophones (tousse tousse, Ringo et Marie Laforêt, tousse tousse). Ce n’est pas une copie de cette façon, mais c’est de même style — et je n’ai jamais aimé ce genre de musique ni de musicien en anglais ! Le secret le moins caché du blog est que j’aime les trucs franchouillards qui ne me rappellent rien d’autre. Il m’étonne que mon dictionnaire Oxford dit que ce grand compliment est un mot péjoratif ! Les britanniques le diraient, n’est-ce pas ?
J’ai essayé avec d’autres chansons du même album. Schengen et Et dans 150 ans m’ont dit que peut-être que la bonne comparaison est Messrs James Blunt et Bob Dylan, mais ils font tous partie du même style. Pourtant, il faut dire que cet album vous a bien plu — 3 Victoires de la musique et NRJ artiste masculin francophone de l’année pour Raphaël.
En 2008, il sort son quatrième album, #1 en France, Je sais que la Terre est plate. Encore une fois, j’ai écouté le morceau du titre :
Le style a un peu changé. Maintenant il veut apparemment emprunter le son au 4e niveau du jeu vidéo Gumshoe. J’ai aussi écouté Le vent de l’hiver, moins dissonante, ainsi qu’Adieu Haïti, une chanson aux rythmes Caraïbes, mais rien n’était pour moi.
À ce point, étant assez évident que je n’allais pas changer d’avis, j’ai sauté jusqu’à son album le plus récent, Haute fidélité. Cette fois, c’est un album plein de collaborations avec d’autres artistes. J’ai bien aimé Le Train du soir, un duo avec Pomme :
La jetée, collaboration avec Arthur Teboul, était aussi intéressant. J’ai moins aimé Norma Jean, apparemment un hommage au chanteur Christophe. Il me semble que j’aime Raphaël assez bien quand il ne joue pas seul ; pourtant, c’est la grande majorité de son œuvre.
Je veux souligner que le problème ici n’est pas un manque de talent. Je trouve sa voix agréable, bien qu’il me rappelle beaucoup de chanteurs anglophones où ce n’est pas le cas. J’ai bien aimé son tour sur le plateau de Taratata, et ça compte aussi. C’est juste qu’il a choisi de poursuivre certaines tendances que je n’aime pas.
Ma note : j’irais au concert si vous aviez une place de trop. Et oui, je payerais le dîner.
On finit notre séjour dans le Tarn-et-Garomne avec une recette qui est censée mettre en vedette un produit local. Impossible de trouver cet ail aux États-Unis, mais j’aime très bien cette recette, et vous la recommande sans hésitation. Voici la tarte à l’ail blanc de Lomagne :
Haute résolution en cliquant
Avec une pâte brisée du supermarché, cette tarte est facile et délicieuse. Sans, elle devient plus un projet typique du blog — mais reste délicieuse. Allons la préparer !
Il y a des mois, j’ai lu — et je regrette de ne pas avoir gardé le lien — une observation, assez évident quand on est linguiste mais à laquelle je n’avais quand même pas pensé — que certains sons en français se traduisent directement en d’autres en anglais. Je vais vous donner quelques exemples, et je suis sûr que vous reconnaîtrez le modèle :
Français
Anglais
Étude
Study
Étendard
Standard
État
State
Épice
Spice
Épagneul
Spaniel
Voilà, les « é » au début des mots se transforment à chaque fois en « s ». Un peu bizarre, ça, qu’une voyelle se transforme en consonne. Mais dites-donc, nous adorons nos séquences de consonnes pas interrompues par des voyelles en anglais. Pourtant, ce n’est pas toute l’histoire. Voici ce qui arrive avec d’autres mots qui commencent par « é » :
Français
Anglais
Érosion
Erosion
Éruption
Eruption
Élastique
Elastic
Élaboration
Elaboration
Mais où sont donc passés nos lettres « s » ? ([Je lessssss ai toussss volésss — Cobra Commandeur]) En fait, la différence s’explique par le genre de consonnes qui suit les « é ». Dans le premier tableau, où les voyelles se transforment en « s », elles sont toujours suivies par ce que l’on appelle des consonnes occlusives, où l’air est complètement bloqué par la langue, au moins brièvement. En revanche, devant des consonnes dites « liquids » en anglais, ce qui regroupe les spirantes et les spirantes latérales, la transformation n’arrive pas.
Cependant, cette dernière explication se tient seulement en anglais, où le son exprimé par la lettre « r » est fait avec la pointe de la langue. La lettre « r » en français se trouve plutôt près de la luette. Quand vous vous plaignez de la mauvaise prononciation des « r » par les anglophones, sachez que ce son n’existe pas du tout en anglais ; l’envers est aussi vrai, et la raison principale pour laquelle je préfère vous entendre parler en français.
Bien sûr, il n’y a pas toujours des indices écrits sur les changements de prononciation. Mais on peut parfois remarquer des choses qui sont quand même utiles pour se faire passer pour un francophone. Par exemple, tous lets mots qui se terminent par « -tion » ont subi au même changement. Le français, étant logique, prononce le « t » comme s’il est un « s ». L’anglais, étant le résultat d’exporter une poignée de normands, ivres avec du cidre, prononce la même lettre comme le « ch » dans « chut ». L’anglais est plutôt riche en mots empruntés au français qui se terminent par cette séquence : observation, organization, nation, relation.
Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine avec la mort vivante.
Il y a une semaine, j’ai fait la connaissance d’un nouveau blog (à moi, mais l’autrice ne l’a lancé que fin 2023), « Ask Someone Else First« . Malgré le nom, c’est tout en français ; cependant, je me suis trompé au début que c’était le travail d’une expatriée américaine, car elle a parlé d’avoir été à New York. Je regrette l’erreur. Mais laissez tomber. L’un des premiers billets que j’ai lu là-bas a semé une graine chez moi, et je ne vais pas arrêter d’y penser à moins que j’ajoute mon propre grain de sel.
Dans « Je veux me souvenir de tout », elle a écrit avec passion et sensibilité sur une décision qu’elle a prise de baisser sa consommation d’alcool. Moi, je suis arrivé au même endroit, par un chemin très différent, mais c’est quelque chose dont je galère à l’expliquer à mes amis français. Et je regrette surtout n’avoir rien dit samedi soir.
C’est bien connu en Europe que nous n’avons pas le droit à boire de l’alcool jusqu’à nos 21 ans. C’est apparemment bien cru que nous cherchons tous de fausses cartes d’identité pour éviter cette interdiction. Pas moi. Ce n’est pas parce que je suis vertueux ou respectueux des lois ; je ne suis ici pour me vanter de rien. C’est tout simplement parce que ma plus grande peur depuis toujours est aller en prison, et surtout à cause de quelque chose que je n’ai pas fait.
Évidemment, si j’ai eu une telle carte, je l’aurais fait et aurais mérité quel que ce soit en tant que punition. Mais avec ma chance, j’aurais été condamné juste pour y avoir pensé. Ça valait mieux de l’éviter tout court.
Alors je n’ai jamais rien bu jusqu’à mes 18 ans, à l’université. Cette année-là, je vivait dans un dortoir avec un groupe d’étudiants dans leur dernière année d’études (n’oubliez pas que ça fait 4 ans aux États-Unis ; ils avaient donc tous leurs 21 ou 22 ans). Ils étaient tous ennuyés que je refusais absolument d’en prendre, rabat-joie que je suis. ([Ça n’a jamais changé. — M. Descarottes])
Un samedi soir, ils ont décidé de changer la situation. Ils ont promis d’arrêter de me harceler sur le sujet si je prendrais un verre avec eux. Mais saisissant l’opportunité, en sachant que je n’avais aucune idée du goût de ces choses, ils m’ont donné un cocktail, un « amaretto sour », enrichi avec assez d’alcool pour compter pour 4 verres. Ils avaient vraiment envie de me voir ivre.
Il s’avère que je ne répond pas à l’alcool comme la plupart du monde. Il me rend déprimé à partir du premier verre, et je me souviens très bien de chaque instant. Je perds le contrôle du corps comme tout le monde, mais l’esprit reste horriblement clair, juste déprimé. C’est donc une façon de me torturer. Mes ancêtres polonais et russes seraient certainement déçus que leur espèce de descendant ne peut même pas tenir un verre.
Ce soir-là, sans avertissement, quelques minutes après avoir vidé le verre, j’ai commencé à pleurer sans cesse. Je suis venu d’avoir été rejeté pour un rendez-vous par une fille (de nos jours, chercheuse en physique nucléaire ; toutes mes déceptions sont de qualité), alors j’ai répété encore et encore que tout le monde me détestait, que j’allais passer toute ma vie seule. Un des élèves m’a mis au lit.
Le lendemain, ils m’ont offert leurs excuses. Personne n’avait aucune idée que je réagirais de telle façon. Mais la leçon avait été bel et bien apprise.
Pour cette raison, je ne bois presque jamais rien. Pour certains dîners, vous voyez des bouteilles de vin ici. Je me permets exactement un verre à chaque fois, jamais plus que ça. Je peux apprécier le goût. Mais l’alcool ne m’apporte aucun plaisir, juste des cauchemars.
Alors, samedi soir. Tout ce que je vous ai raconté était la vérité. Mais je n’ai pas mentionné une chose. Au début de la soirée, l’hôte m’avait offert une flûte d’un vin pétillant (faut pas dire champagne pour ce truc californien), car c’était la première soirée tarot de la nouvelle année. Je l’ai acceptée, en croyant qu’un verre n’en serait pas trop. Mais il l’a rempli avant que je ne puisse le refuser. Puis on a fait son commentaire sur la galette pour ma copine imaginaire.
J’ai réussi à ne pas pleurer. Et tout s’est passé comme je vous ai dit. Mais je suis au courant que j’avais l’esprit déprimé. (Par contre, aucun alcool ne s’est impliqué dans les événements de vendredi soir.) J’ai la malédiction de me souvenir de tout. Mais l’alcool noircit tout, et c’est donc hyper-important que je l’évite. Je perds encore et encore ma guerre contre la bise, mais je dois leur faire comprendre qu’il ne me faut absolument pas participer à cette coutume.
Je dois vous dire que le Projet 30 Ans de Taratata est la meilleure idée que j’aie depuis longtemps. Explorer la musique de Téléphone m’a vraiment fait du bien. Surtout parce que vous ne le saviez pas, mais je n’aurai pas ma voiture jusqu’au milieu de cette semaine.
C’est NUL, mais beaucoup des concessionnaires ici ont vendu leur stock de voitures d’occasion anciennement prêtées aux clients pendant des réparations. Plus rentable, et tout le mondes’en fiche de service aux clients dans ce pays. Je ne sais même pas quel soit le problème — j’ai dû y laisser ma voiture jeudi juste pour faire partie de la queue ! Si vous faites attention aux Blagues de la Semaine, il y en a plein qui viennent de l’URSS. Les amis, c’est ici.
Parce que je suis bien cinglé, je vais vous dire qu’un ami m’a convaincu d’annuler mes plans pour annuler mes plans pour février. Un jour, d’ici un mois, ce sera même logique. Mais pas aujourd’hui. Désolé, pas désolé, comme on dit en anglais.
J’ai fait un sondage parmi un groupe d’anglophones, tous vos amis dévoués comme moi, mais largement anglophones de naissance, aussi comme moi, sur le sujet de la galette des rois de ce week-end. Peut-être qu’il va vous surprendre, mais à l’avis de la moitié, je l’ai bien mérité, sens VDM. Je ne suis pas complètement surpris, car nous nous grondons à chaque opportunité de ce genre. Les autres avaient des opinions bien arrêtées à l’envers. Une personne m’a conseillé de remballer la galette si la même chose arrivera encore ! Ça, je ne peux pas le faire — ça mettrait le feu à tous les ponts. Je me tairai sur le sujet maintenant, mais sachez que je continuerai d’obséder sur ce week-end pendant longtemps. (De, pas à, je l’ai soigneusement choisi.) Je dis parfois que j’ai une langue au lieu d’une relation amoureuse, et les habitudes mentales chez moi sont les mêmes.
Je vous rappelle qu’il y a des chapitres dans la balado que l’on peut utiliser avec les bons lecteurs (tels qu’Apple Podcasts et Overcast). Et qu’il y a des gros-titres satiriques entre les articles. À partir de cet épisode, je vais mentionner les « titres des gros-titres » — les noms qui apparaissent dans la table des matières — pour vous encourager à être curieux. 😉
Notre blague traite de la magie. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :
Les gros-titres sont : Lidl, À crédit et en stéréo, et Biscuits.
Sur le blog, il y a aussi Brian was in the kitchen, l’histoire flippante d’une incendie, Je découvre Jean-Louis Aubert, la dernière entrée dans notre projet de Taratata, et Le conte de deux desserts, l’histoire de deux déceptions de suite car toutes les bonnes actions ont leurs punitions, comme on dit chez moi.