Archives mensuelles : janvier 2025

Assiette de madeleines faites maison par Justin Busch

Vendredi avec Bergotte

Dimanche avec Marcel devient de plus en plus le pire nommé billet du blog, vu qu’il n’a toujours pas apparu deux fois le même jour, peu importe dimanche. Mais je me suis rendu compte hier (car j’avais mis un rappel dans mon calendrier) que dimanche est Chandeleur. Et samedi est le 1er, alors j’ai mon billet habituel là en plus. Entre tout ça et la balado, c’est Proust qui doit « boogie », comme on dit en anglais (ça vient de « bouger » mal prononcé).

Cette fois, on avance de 45 pages, ce qui est une amélioration. Mais c’est vous qui allez le prendre cher à cause de cette nouvelle, car je vais le citer avec l’aide de Wikisource.

La dernière fois, on a terminé sur la nouvelle que le narrateur n’a plus jamais revu son oncle Adolphe. Ça n’a pas dû trop le déranger, parce dans le paragraphe suivant, il s’est lancé directement sur son sujet favori — la lecture.

Proust passe 10 pages en parlant de son amour de la lecture, qui n’est pas gâché par quelque chose qu’il n’aime pas. Êtes-vous prêts pour ce divulgâcheur ? C’est vous tous. Et moi. Je laisse Proust l’expliquer :

la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif.

Oui, ce qu’il aime le plus chez les livres, c’est l’absence des personnages réels. Au fait, je suis désormais très impressionné par la traduction, n’ayant fait la comparaison entre ça et le français original jusqu’à maintenant. Le rythme de la traduction est exactement le même que celui du texte original.

Je vous laisse à déchiffrer mon intention en disant ça.

Je veux vous donner le goût de ces 10 pages sur ses extases de lire. Ça me rappelle juste un peu ce que je fais ici :

C’est ainsi que pendant deux étés, dans la chaleur du jardin de Combray, j’ai eu, à cause du livre que je lisais alors, la nostalgie d’un pays montueux et fluviatile, où je verrais beaucoup de scieries et où, au fond de l’eau claire, des morceaux de bois pourrissaient sous des touffes de cresson.

Ah, la nostalgie d’un pays plus beau que le sien, qui n’est guère réel dans sa quotidienne. Il y a maintenant un beau 1 550 articles ici sur ce sujet. Je compatis.

Alors, qu’est-ce qu’il lisait pendant deux étés ? Les livres d’un certain Bergotte — ne le cherchez pas, il est fictif — un écrivain qui, tout comme Proust, traîne ici et là sur les souvenirs évoqués par ses sujets. On reprendra Bergotte en bas, mais ici Proust passe au sujet de comment le narrateur a découvert cet écrivain. Il était recommandé par un certain Bloch, un ami peu accepté par la famille du narrateur. Bloch est bel et bien fou, mais à l’avis du narrateur, il a fini par être rejeté parce que :

Mon grand-père, il est vrai, prétendait que chaque fois que je me liais avec un de mes camarades plus qu’avec les autres et que je l’amenais chez nous, c’était toujours un juif, ce qui ne lui eût pas déplu en principe — même son ami Swann était d’origine juive — s’il n’avait trouvé que ce n’était pas d’habitude parmi les meilleurs que je le choisissais.

Mais Bloch manque aussi des grâces sociales. Il se fait exiler parce que :

étant venu déjeuner une heure et demie en retard et couvert de boue, au lieu de s’excuser, il avait dit : « Je ne me laisse jamais influencer par les perturbations de l’atmosphère ni par les divisions conventionnelles du temps… »

C’est un cinglé, lui ! Ça dit, Proust reprend l’explication de son amour de l’écriture de Bergotte. Il chante les louanges de ses nombreuses digressions et ajoute :

J’étais déçu quand il reprenait le fil de son récit. 

Ici, M. Swann rentre brièvement dans l’histoire. Il s’avère qu’il connaît Bergotte, qui dîne souvent chez lui, et est apparemment un très proche ami de Mlle Swann. Le narrateur se croit donc prêt à tomber amoureux de Mlle Swann, car si elle est amie de Bergotte, elle doit être très spéciale elle-même.

On termine cette fois sur la visite du Curé chez tante Léonie. C’est un épisode bien ennuyeux pour le narrateur ainsi que pour le lecteur, et la seule raison pour le mentionner, c’est qu’il s’avère que Françoise, la cuisinière de la famille, n’aime pas Eulalie, qui fréquente tante Léonie. Ce sera peut-être important plus tard.

À jeudi (si ça continue) !

La saison 6 de Miraculous est arrivée

Ça fait belle lurette depuis la dernière fois où on a parlé de Miraculous sur ce blog. Il y avait un billet sur une méchante plutôt inquiétante, Mademoiselle Sans-Culotte, vers la fin de la 5e saison, et on a vu le film dans un ciné rouennais en 2023, mais la série était « hors du radar » comme on dit en anglais (mon dictionnaire la rend, « inconnu au bataillon ») pendant tout 2024. La série a déjà ses 10 ans et on est maintenant juste au début de la saison 6. En fait, l’épisode duquel on va parler n’a toujours pas été diffusé en France — en quelque sorte, cette série 100 % fabriquée en France sort souvent à l’étranger avant son pays natal. (N’imaginez pas que je veux dire les États-Unjs ; le Brésil prend parfois la première place — saison 6, saison 5 — ainsi que le Canada — saison 3).

Vu que personne d’entre vous n’a moins de 20 ans (pour autant que je sache), je ne vais pas m’inquiéter des divulgâcheurs.

Capture d'écran du titre dans le générique

Mon but ici n’est pas de parler de l’épisode comme les films et les émissions pour les adultes, où je suis les intrigues en détail. C’est plutôt d’explorer comment la série a changé, et grandi avec ses fans. Miraculous reste une émission pour les enfants, mais où elle ciblait les enfants de 5 à 10 ans au début, je dirais que la nouvelle saison — ainsi que la dernière — est plus pour les collégiens et même les lycéens. Je continue de la considérer de loin la meilleure série de jeunesse à la télé au monde.

La fin de la saison 5 aurait été une fin parfaite pour presque n’importe quelle série, même pour les adultes — le méchant a gagné, mais parce que ses buts étaient vraiment ce qu’il avait toujours dit, il a choisi de se sacrifier afin de réaliser son vœu d’améliorer le monde pour son fils. Les héros survivent donc pour continuer leur combat, mais l’histoire n’a rien d’un Dragon Ball, où les héros gagnent simplement en devenant plus puissants que les méchants. Pourtant, pour la suite, Ladybug et Chat Noir vont combattre une nouvelle méchante qui a hérité les pouvoirs de Monarque, mais n’a rien de sa noblesse. (On la connaît d’avant.)

Les délais étaient particulièrement longs cette fois parce que tout a été dessiné à nouveau. Le style est devenu plus réaliste, qui va très bien avec le fait que nos héros ont passé du collège au lycée. Et après presque une décennie où les fans ont spéculé si les héros allaient devenir un couple, la réponse est enfin oui. Ça posera de nouveaux problèmes pour eux — ce qui rend la série bonne pour un plus vieux public.

On commence avec une introduction qui montre le nouveau style à bon effet. Marinette et son amie Alya discutent le fait que Monarque a enfin disparu (seulement Marinette sait qu’il est mort), mais qu’un inconnu a repris son Miraculous, l’objet magique qui donne des pouvoirs aux héros et aux méchants. Il y a un contraste entre leur dessin d’amateur de Monarque, et le réalisme de leurs nouvelles apparitions.

Puis, on voit le nouveau couple, Marinette et Adrien, dont chacun ne sait toujours pas que l’autre est un super-héros. Marinette ne sait pas comment se comporter autour d’Adrien et est extrêmement nerveuse. Je trouve cette représentation très appropriée pour, disons, quelqu’un de même âge que ma fille. On voit que le style ici passe entre réalisme et ce que les japonais appellent « chibi », avec des traits déformés. Tout ça se passe dans un rendez-vous qui est très stressant pour notre Marinette :

Marinette et Adrien arrivent dans un resto pour boire un café. En regardant les couples autour d’eux, Marinette essaye de copier les comportements de chacun, ce qui l’amène à se comporter comme une vraie cinglée. Ça comprend commander des cookies « aux pistaches et aux crevettes ». Ne me regardez pas comme ça, je ne suis que le messager !

La nouvelle maître-méchante peut se projeter dans l’esprit de ses victimes, qui deviennent les méchants de l’épisode, un changement de l’ancien, qui avait une sorte de lien télépathe avec eux :

On voit que le nouveau style permet en même temps un Paris hyper-réaliste ainsi qu’une méchante très immature (ses dessins prennent forme dans la réalité de l’émission). Ça garde l’appel pour les plus jeunes fans :

Mais la relation entre nos héros, reprise à la fin dans un ciné, reprend le style réaliste, ce qui nous montre que ce sera pris au sérieux.

Marinette et Adrien dans une salle de ciné

La Fille et moi avons beaucoup discuté cet épisode. Nous sommes d’accord qu’il reste beaucoup à apprendre, mais que la nouvelle saison semble être très prometteuse. Elle a hâte d’en voir plus, et pour ma part, euh…j’ai hâte d’être dans la même pièce quand ça arrive, car je suis trop vieux pour ces trucs et je n’ai certainement pas pris toutes ces captures d’écran en le regardant sur mon propre portable. Pour autant que vous sachiez !

Télé-con

Peut-être que vous vous souvenez de mon achat d’un iPhone 15 Pro l’année dernière. Je n’ai jamais publié une critique, mais je ne suis pas fan. Pendant tout ce temps, j’ai trois plaintes. Hier, il s’est avéré que l’une des trois n’était qu’un défaut, et vous allez ri-go-ler de la bêtise de ma part qui vient avec. C’est une histoire hyper-Justin.

Cependant, d’abord je me plaindrai des deux choses que je déteste qui ne sont pas du tout de ma faute. Le premier truc, c’est la grosse taille, même pour le plus petit de cette génération d’iPhone. J’ai énormément aimé mes 4 premiers, le 3GS, le 4S, le 5S et le 6S. Ils ont grandi de 115 mm à 138 de hauteur, et de 58 mm à 67, mais on pouvait toujours les tenir sans provoquer le syndrome du canal carpien. J’étais très mécontent des iPhone 8 et 10XR, puis le 12 mini était le meilleur des tous, selon moi. Le 15 Pro fait mal aux mains, si moins que le 10XR.

La plus grande déception est sans doute l’appareil photo. Je dois distinguer deux choses. J’apprécie énormément l’objectif zoom, hyper-utile pour les photos de cuisine. Mais les 48 MPx revendiqués sont le sommet des escrocs. Ça ne marche pas sauf sans désactiver également le zoom et le grand angle, et même si on peut trouver exactement le bon champ, les fichiers qui résultent ont..des problèmes. Ils sont complètement inutilisables, très fades une fois chargés dans Photoshop sur mon ordinateur (pourtant ils apparaissent normaux sur le portable). Il faut que je vous montre des exemples.

Voici une comparaison d’une photo JPG et la même chose dans le format DNG (pour la plus haute résolution) telles qu’elles apparaissent sur mon portable :

Comparaison de deux photos du même bout d'une galette des rois ; il n'y a aucune différence malgré les formats différents.

Et voici les deux mêmes images telles qu’elles apparaissent dans Photoshop sur mon ordinateur :

Comparaison de deux mêmes photos d'un bout d'une galette des rois -- le format haute résolution est fade et paraît être plus blanc partout.

Voici une autre paire, encore pire, qui n’est plus sur mon portable. Dois-je vous dire quelle est la photo à « haute résolution » ? (mais où les lignes sur l’assiette ont complètement disparu) :

Deux photos d'un bout d'un gâteau au chocolat -- le côté à haute résolution n'est pas seulement plus blanc, mais beaucoup des détails sur l'assiette blanche ont disparu en résultat.

Vous voyez sûrement que ce format est donc complètement inutile une fois en dehors des logiciels de chez Apple.

Alors, qu’est-ce que j’ai fait ? Dès le départ en janvier 2020, je suis mécontent de ce qui arrive à chaque fois quand je branche un câble dans le connecteur USB-C. La prise bouge et se débranche après un peu. Je n’ai rien dit pendant tout ce temps, mais il est devenu difficile d’enregistrer la balado, car mon micro USB se débranche souvent au milieu des enregistrements. Et il y a des fois où je me réveille à découvrir que le portable n’a pas chargé pendant la nuit, parce qu’il s’est débranché.

Ce n’est pas la partie hyper-Justin. Ce sont juste les faits dont on a besoin pour mettre la scène. Non, la partie Justin, c’est la date limite pour la garantie. Voilà :

Capture d'écran des paramètres qui dit « Garantie limite : Expire le 29 janvier 2025 »

Ouaip, hier était le tout dernier jour pour le faire réparer avant la fin de la garantie. En fait, j’avais pris un rendez-vous pour le 27 au début, mais je n’ai pas réussi à sauvegarder mes données à mon ordinateur à temps. Car le truc s’est débranché, vous le savez.

Non, je n’avais pas payé PommeSoin — désolé, AppleCare comme dites vous les anglophones — parce que les écrans n’ont plus la tendance de se briser, et la dernière fois, je n’ai pas reçu mon « remplacement de la batterie » à cause du fait que sa capacité restait supérieur à 75 % le temps que la garantie soit expiré. Je mets remplacement de la batterie entre guillemets parce que ce n’est rien de la sorte — ils échangent un portable pour un autre. Je ne suis pas fan de ce genre de langage.

Je souhaite que vous puissiez voir le visage du type chez Apple quand il a vérifié ma garantie. Il m’a dit que je m’étais épargné 600 $ par rapport au prix que j’aurais payé le lendemain. Comme mon prof de maths m’a dit quand j’ai réussi mon cours de calcul par exactement un point pendant mon premier semestre à la fac, « Je vois que tu aimes vivre dangereusement, M. Busch. » Malheureusement, d’accord.

Je sais, on penserait qu’il faut vouvoyer avec « Monsieur ». Mais je vous rappelle que selon moi, « tu » est la seule traduction du mot anglais « you ».

Je n’ai toujours pas le nouveau portable. Ils ont dû le commander d’un autre magasin Apple. Je récupérerai le nouveau plus tard ce matin. Puis je perdrai pas mal de mercredi en le restaurant. Je mérite tellement pire que ça, je suppose, mais je vous dirais qu’entre mon iPhone 15 Pro et moi, nous sommes également décevants, l’un pour l’autre

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Faute exprès

Langue de Molière arrive un jour à l’avance cette semaine, et pas sur mon dernier sujet annoncé, car ceci part d’une blague d’hier.

Croyez-moi ou pas, mais dès le départ, l’un de mes buts était d’acquérir des fautes typiques d’un francophone natif. « Mais Justin », vous me dites, « c’est évidemment faux — vous vous vantiez des améliorations de vos notes sur les examens ACTFL ! » (2021, 2023) Je peux, en fait, le prouver.

Tout au début, j’essayais d’écrire comme un manuel scolaire ; il y avait un « ne » devant chaque « pas », et un « il devant chaque « faut ».

Chez Valrhona, il y a du vrai or, mais je ne voulais pas acheter de feuille d’or pour servir à la maison.

À la fin, il faut couper le pic en haut du biscuit.

Le palet d’or de Valrhona, décembre 2020

Mais quand j’ai lu quelque part qu’à l’orale, on laisse tomber les « ne » et les « il », je me suis dit « Vous voulez écrire comme vous voudrez parler, non ? Alors vous ferez aussi comme ça ! » Et les deux sont disparus de mon écriture, au moins parfois :

Vraiment, j’ai pas envie d’imaginer ma vie sans eux.

Faut que je vous montre une photo :

Les coups étonnants, janvier 2022

Cette habitude n’a pas duré longtemps, car j’ai reçu plusieurs commentaires de lecteurs que ça faisait mal aux yeux. Au moins, j’ai l’excuse d’avoir voulu pratiquer la langue sous sa forme orale, et à l’époque je n’avais toujours pas trouvé l’OCA.

On peut écouter la même chose sur la balado. Chaque épisode commence de même façon : « Bonjour mesdames et messieurs, et bienvenue à l’énième épisode d’Un Coup de Foudre. Moi, je suis vôtre hôte, Justin Busch. » La plupart des fois, je prononce « je suis » selon les profs, deux mots bien séparés (S3, Épisode 34). Mais de plus en plus, on y trouve « chuis » ou « j’suis », quel que vous préférez pour écrire cette prononciation hyper-informelle (S3, Épisode 35). Honnêtement, je ne l’entends que très rarement, car je vois les mêmes personnes encore et encore.

Ça nous amène à Complots faciles. J’ai recherché dans mon profil Facebook, et il me semble que j’ai découvert cette page vers mars 2021. J’ai tout à coup commencé à partager tout genre de chose que j’y ai trouvé :

Capture d'écran d'un post avec une photo du robot R2-D2 avec la légende « Le personnage le plus vulgaire de tous les temps. Ils ont bipés absolument toutes ses dialogues. » En haut, on a ajouté « Nous sachons ».
Source

C’est ici où j’ai découvert le faux verbe « sachoir », dérivé du subjonctif du verbe savoir. Mais encore plus important, j’ai découvert le sens de l’humour qui allait avec. C’est plein de blagues sur les « moutons » qui « n’ont pas fait leurs propres recherches » et en conséquence « croivent » tout et n’importe quoi. J’ai bien compris à l’époque que « croiver » était faux en plus, mais c’était juste trop drôle. En décembre de cette même année, la page a posté quelque chose d’hilarant et j’ai ajouter mon grain de sel :

Capture d'écran où j'ai partagé un clip avec la légende « Ouvrez les œils, les moutons ! Vous croivez trop au gouverneMENT ! »

C’est « yeux », pas « œils » et il n’y a pas de « croiver ». Mais le clip en question, intitulé « Le Sacheur des Agneaux » et fait avec des extraits du Seigneur des Anneaux, était trop bon pour le cacher !

J’aimais tellement l’humour de la page, au point où je pensais à acheter le t-shirt :

T-shirt avec le slogan « Le sachoir est une arme contre ceux qui croivent ».
Source

Le problème, c’est que je ne peux le porter nulle part. En public, il attirerait des regards perplexes. Et parmi les membres de l’OCA, je n’ai aucune idée si on le trouverait drôle. Alors, j’ai décidé de ne pas le commander.

Mais tout ça, c’est-à-dire qu’il y a des fautes que je fais exprès, car je sais qu’elles sont courantes de leur façon, typiques de ce qui ferait un natif. Il me semble peu probable que j’aille assez améliorer l’accent pour que l’effet est complètement naturel, mais en revanche, j’aimerais croire que ça les rend encore plus hilarantes en venant de mon côté !

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour boire enfin le verre de champagne promis.

Saison 3, Épisode 44 — En attendant Saint-Galentine

Il y a des villages en Afrique qui fêteront les championnats des Bills de New York et des Commanders de Washington, qui ne joueront pas dans le Super Bowl en février. « Mais Justin », vous me dites, « vous venez de nous dire qu’ils ont gagné dans les éliminatoires. Qu’est-ce qu’il y a ? » Ah non. C’est une blague aux États-Unis pendant des décennies, car on imprime des t-shirts au cas où soit l’une équipe soit l’autre avancerait au Super Bowl. Les t-shirts qui ont tort sont habituellement donnés à des organismes de bienfaisance en Afrique (lien en anglais vers l’organisation responsable). J’imagine que la FIFA fait pareil, mais je suis trop paresseux pour faire des recherches.

Beaucoup de complotistes croivent — ne me regardez pas comme ça, je suis l’exemple de Complots faciles — que la NFL truque ces matchs, mais surtout ceux des Chiefs de Kansas City, car le petit ami de Taylor Swift joue pour ce dernier. L’année dernière je l’aurais cru, car Madame Swift était partout tout à coup. Cependant, ce moment n’a pas répété et je suis sûr que rien n’est arrivé comme ça.

Il pleut des cordes en Californie du Sud en ce moment, chez moi autant qu’à Los Angeles. Je suppose que soit Dieu soit la nature a décidé d’éteindre l’incendie, vu que l’état de Californie n’en est pas capable.

Quelque chose de drôle pour laquelle je n’ai pas eu l’espace hier. À l’Assemblée Générale, on m’a demandé « Ton prénom est Justin selon la prononciation française ; tes parents étaient sûrement des expatriés, non ? » J’ai dû expliquer que c’est moi qui insiste sur la prononciation, car je ne comprends pas du tout pourquoi les francophones pensent à le dire selon la façon espagnole. Je ne plaisante pas quand je vous dis que je pense très sérieusement à l’adopter dans ma quotidienne, mais je sais que ce serait extrêmement mal accueilli par les américains, et je veux dire tous, pas seulement la brigade des « freedom fries ».

Il y a un risque qu’il faudra que je me taise en ce qui concerne les événements de l’OCA, surtout quant à mes relations avec des individuels. Il s’avère que certains sont désormais curieux de comment je suis arrivé à écrire ce blog. Je ne donne jamais des noms, et personne ne devinera qui est le sujet du pire souvenir du Tour, mais la bonne personne se reconnaîtrait facilement dans le paragraphe ci-dessus, par exemple. Je ne considère pas que cette histoire pose un problème.

Notre blague traite des attentes. Nos articles sont :

Les gros-titres sont Bijou et Novus Ordo Seclorum. Il n’y a pas de Bonnes Nouvelles pour manque de temps.

Sur le blog, il y a aussi Adieu, M. Descarottes, sur les funérailles de la star du blog, Le don de plaquettes, version 2025, mon appel annuel pour se saigner, Les cookies chocolat et Twix de Péla, la nommée recette, et Assemblée Générale, sur la réunion annuelle de l’OCA.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Assemblée Générale

Ce soir, j’ai assisté à l’Assemblée Générale de l’OCA pour la première fois en presque 3 ans d’adhésion. Anciennement, c’était mon avis que c’était pour les « vrais », pas les intrus comme moi. Mais chaque année, le bureau est élu en janvier, et cette fois, ça veut dire moi.

Avant de continuer, la prochaine fois où un français me dit qu’un événement aura lieu au premier étage, et on est aux États-Unis, je m’en souviendrai qu’il aura voulu dire le deuxième étage. On ne dit pas « rez-de-chaussée » en anglais. J’ai perdu du temps à cause de ça.

On a dû apporter des plats salés. Voici le mien, les gougères au saumon fumé de mon dîner icaunais :

Assiette avec 30 gougères coupées en deux et fourrées avec du fromage à tartiner Alouette, du saumon fumé et de l'aneth.

C’était très généreux de ma part. Il y avait 3 œufs dans ces gougères. Du vrai or pour les dorer aurait été moins cher. Les 80 grammes de Comté dans ce plat était certainement moins cher. Oui, malgré étant ici.

Je vous ai déjà dit que j’étais responsable de préparer un diaporama pour l’événement avec un sommaire des activités de l’année dernière. Mais cette année est le 25e anniversaire de l’association, alors j’ai dû aussi préparer une rétrospective des 25 dernières années. Ici, je suis très fier de ce que j’ai fait, même si je ne peux pas vous le montrer directement.

Le groupe privé sur Facebook n’existe que depuis 2015, alors j’ai dû demander de l’aide pour trouver des photos des 15 premières années. Ce qui rend la situation encore plus compliquée, c’est que beaucoup de monde viennent et partent en 3-4 ans. Il y a du monde qui vivent ici depuis longtemps, mais je dirais que la grande majorité sont ici pour travailler pendant des années, puis ils rentrent. Alors, il n’y avait que trois familles qui m’ont répondu avec des photos de la période en question. Mais heureusement, ça a suffi.

Je ne me considère pas un grand maître de PowerPoint — compétent, mais pas la sorte qui va passer des heures en créant des arrière-plans compliqués ou des animations complexes. Les bandes-sonores, c’est autre chose, et surtout si on va jouer sur la nostalgie. Alors pour commencer, il y avait les versions « piano sans voix » de Tes Yeux Noirs et Le Baiser tirées de l’album Singles Collection 1981-2001 d’Indochine. Puis, quand j’ai atteint les activités du groupe de cinéphiles, un extrait de La Dernière Séance, joué sur Taratata par Eddy Mitchell avec Thomas Dutronc, Axel Bauer et Paul Personne. Pour les activités culturelles, la musique change à « De l’autre côté de mon rêve », par Véronique Sanson. Pour les soirées de jeux et de cartes, j’ai choisi Nuit d’ivresse par Les Rita Mitsouko. Après ça, on passe à la partie historique.

J’ai commencé cette partie avec la version d’Un Autre Monde que j’ai de l’album « Au cœur de Téléphone ». Il me semblait parfait pour représenter la génération qui a immigré ici il y a 25 ans. On m’a envoyé une photo d’un concert de Patrick Bruel en 2011 à Los Angeles, où plusieurs membres l’avaient rencontrés après le concert. Alors la musique change à « Chacun Fait C’Qui Lui Plaît », chanté par lui sur Taratata, juste avant son apparition sur l’écran. Pas mal, hein ? Le tout finit avec un dernier extrait de Taratata, où Sheila, Julie Zenatti et des autres chantent « Le Temps de l’amour », afin que mon diaporama finisse sur les paroles « On s’en souvient ».

Avouez-le, si on vous aviez dit « C’est un américain qui va préparer le diaporama pour les 25 ans d’une association francophone », mais vous ne saviez pas lequel, auriez-vous jamais deviné que la bande-sonore serait comme ça ? NOPE.

Alors, comment était-il accueilli ? Croiriez-vous que toute la salle chantait avec La Dernière Séance et Un Autre Mode ? Ben oui, car vous avez tous vu Taratata, et vous savez comment vous faites tous. Je n’aurais pas pu demander plus. J’ai l’impression que des yeux ont été ouverts ce soir, et peut-être qu’il sera plus facile de m’intégrer au futur.

Mais ce ne serait pas une histoire de Justin sans des catastrophes. J’avais proposé mon propre rétroprojecteur pour l’occasion, mais c’est un truc de vieux (2004). Je ne vais pas vous ennuyer avec tous les détails techniques, mais disons que l’on a dû se précipiter pour trouver autre chose.

L’élection s’est déroulé très rapidement. On a été tous annoncés, puis Madame la présidente a demandé à l’assemblée de lever les mains s’ils étaient pour nous tous.

« Mais Justin », vous me dites, « il n’y avait qu’une catastrophe ; vous l’avez exagéré ? » Jamais. Disons qu’il y a un groupe d’hommes américains là que je connais, tous mariés à des Françaises. Il y en a un qui ne me connaissait pas avant, car il ne parle pas la langue, alors il n’assiste aux événements en général. Il m’a demandé, en anglais, « Tu as appris le français pour ta femme ? » Je sais qu’il ne voulait rien faire de mal. Mais en ce moment-là, si j’aurais pu fondre comme la Méchante Sorcière de l’Ouest, vous ne liriez pas ce billet. Ce n’était pas le seul malentendu de la soirée, mais je n’en dirai plus.

Je ne devrais pas m’en plaindre. J’espère depuis le moment où je suis devenu bénévole que ça m’aiderait à être accepté, et je crois que les choses s’arrangeront mieux à cet égard.

Assiette de madeleines faites maison par Justin Busch

Samedi avec Adolphe

Comme prévu, on parle d’À la recherche du temps perdu un jour à l’avance cette semaine à cause du fait que samedi soir, je serai occupé. Je reconnais que vu la matière de ce blog, on pourrait en conclure du gros-titre que je parle d’un certain leader allemand, mais ce n’est pas de ma faute que Proust a donné ce prénom à l’oncle de son narrateur.

Je dois avouer que je n’ai avancé que de 20 pages depuis la dernière fois. À ce rythme, il me faudra 2 1/2 ans pour finir ce livre ! Je ne peux pas du tout supporter ça, alors je dois trouver un moyen de lire plus vite.

J’avais pensé la semaine dernière que j’étais loin de lire la fin de sa description de l’église Saint-Hilaire. Je me suis trompé. Je n’étais qu’à 2 pages de la fin de ça, mais Einstein vous aurait dit que Proust est un bel exemple de la relativité ; quand on essaye de déchiffrer 2 pages de Proust, le…temps…ra….len…tiiiiiiiiiiiit. <Des sons de ronfler. > Désolé, où étais-je ? Ah oui, l’église. Après nous avoir régalé avec une description détaillé de l’abside, il finit par nous expliquer que tout autre clocher ou flèche lui rappelle Saint-Hilaire, et quand il demande de l’aide dans la rue, s’il aperçoit un tel bâtiment, il se fige en place en se souvenant de l’église. J’ai des nouvelles, M. Proust. Ce n’est pas juste là.

Puis, on reprend l’histoire de sa tante Léonie. Il s’avère qu’en plus de ne plus sortir de sa chambre, elle a viré tous ses visiteurs, sauf une, une certaine Eulalie. Si on l’encourage à prendre une balade, on se retrouve jeté. Si on la prend au sérieux et croit que sa maladie est trop grave, même chose. C’est seulement cette Eulalie qui sait naviguer les Scylla et Charybde de ses humeurs (métaphore pas utilisé chez Proust à ce point, peut-être la seule qui n’y est pas imprimée). Ça nous amène aux repas que Françoise prépare quand Eulalie leur rend visite, mais j’ai réussi à réduire la longueur de mes billets jusqu’à ce point, alors on saute cette partie.

Le narrateur mentionne qu’il avait l’habitude de quitter la maison après ces repas pour regarder les affiches des théâtres sur une colonne Morris du village. Il n’est jamais allé dans un théâtre, il veut juste choisir quelle pièce de théâtre devrait être sa première. Je m’attends à la fin de l’univers avant qu’il ne prenne une décision, mais de son tour, ça lui rappelle son oncle Adolphe.

Je vous rappelle que pour un homme de moyen âge, je suis très, très naïf. Je crois que j’ai enfin compris cette partie, mais Proust écrit de façon si elliptique que je n’étais pas complètement sûr. L’oncle Adolphe avait apparemment deux habitudes : se plaindre que le narrateur ne lui rend pas visite assez souvent, et recevoir des dames chez lui. Mais qui sont ces dames ? Selon le narrateur, il parlait à son oncle des acteurs et des actrices, et il lui semblait que les dames étaient peut-être aussi des actrices.

Un jour, il rend visite à son oncle quand il n’est pas attendu, mais c’est la visiteuse qui insiste sur l’accueillir. Il paraît qu’elle connaît peut-être les parents du narrateur — honnêtement, je n’étais pas sûr si elle prétendait, ou si c’était sincère. De toute façon, Adolphe demande au narrateur de ne pas mentionner la présence de madame chez lui, mais le narrateur le fait quand même, et en résultat, il y a une rupture entre la famille et l’oncle Adolphe, telle que ils ne se reverront plus jamais.

C’est une courtisane, M. Proust, vous pouvez juste le dire. Je n’aime pas jouer à Sherlock Holmes pour le moindre détail.

Nous sommes à 110 pages dans ce livre, et je n’ai toujours pas la moindre idée d’où vient le titre « Du côté de chez Swann ». Du côté de chez tante Léonie, peut-être. Faites quelque chose, M. Swann, je suis prêt pour un peu d’intrigue !

La Saint-Galentine

Les courriels commencent à m’énerver vraiment, et j’étais très occupé hier, alors vous avez droit à — quoi d’autre ? — mes plaintes sur une nouveauté américaine. Pour info, j’aurais pu écrire sur mon diaporama pour l’Assemblée Générale de l’OCA, qui aura lieu samedi soir (Dimanche avec Marcel sera plutôt samedi cette semaine), mais je ne peux pas vous le montrer directement, alors ça attendra mon post sur l’événement. Disons que je suis particulièrement fier de la bande-sonore. Mais revenons aux moutons, car ils me dérangent en ce moment.

Le cauchemar annuel s’est lancé le 16 janvier cette année avec ce courriel de chez Sanrio :

Capture d'écran du sujet d'un courriel de chez Sanrio ainsi que son logo.

Le sujet dit « Soyez prêts pour la fête « Galentine’s » ». « Mais Justin », vous me dites, « pourquoi est-ce qu’un homme de moyen âge reçoit des courriels de la manufacture de Hello Kitty ? » Attention, c’est qui qui pose les questions ici ? ([C’est plutôt un homme du Moyen-Âge. — M. Descarottes]) Mais bon, si vous devez insister, je me suis abonné quand La Fille n’avait qu’un an. Et c’est impossible de désabonner car Hello Kitty est si kawaii (mot japonais qui veut dire « si mignon que ça donne envie de vomir »).

Mais je ne vous ai pas montré la capture d’écran pour critiquer mes goûts en peluches — euh, je veux dire « les goûts de La Fille en peluches ». C’est pour m’en plaindre de « Galentine’s ». Évidemment, ça part du nom de la fête du 14 février, connue en anglais sous le nom « Valentine’s Day ». « Gal » est un mot argotique pour les femmes ; je dirais que « meuf » est le bon équivalent. Ce néologisme veut suggérer que pour la Saint-Valentin, les femmes devraient faire…quoi que ce soit que les femmes font ensemble. Je ne sais pas, je ne suis pas témoin de ces activités. Mais c’est quand même sans les hommes.

Macy’s, la grande surface qui a acheté tous ses concurrents et est la seule qui reste aux États-Unis, a fait la même chose. Est-ce que les femmes s’achètent des sacs à main et du maquillage, les unes pour les autres ? Je ne sais pas. Mais Macy’s doit savoir que je suis un homme — sinon, j’ai une histoire d’achats là qui est très bizarre.

Capture d'écran d'un courriel qui dit « Des cadeaux pour ta galentine ».

Et le pire de ces courriels doit être celui que j’ai reçu hier après-midi d’une entreprise vinicole en Californie du Nord, Guglielmo Winery. Oui, vu le nom, faut savoir qu’elle a des racines italiennes. Je ne sais pas pourquoi je reste abonné. Anciennement — c’est-à-dire il y a 20 ans, quelqu’une et moi aimaient ses vins, qui avaient un rapport qualité prix plutôt bon pour des vins de 10-15 $ la bouteille. Mais ça fait 16 ans depuis la dernière fois où j’y a visité, et depuis 2020, les seuls vins que j’achète sont français. De toute façon, c’était ça l’annonce du jour :

Capture d'écran d'un courriel de Guglielmo Winery qui annonce la Soirée Galentine.

Ça dit qu’il y aura une « Soirée Galentine’s » le 7 février. Super, ça ne me concerne pas du tout. Mais quelque chose dans le courriel m’a fait arrêter tout court :

Capture d'écran de la pub dans le courriel pour "Stacked by Stef", fournisseur de bijoux.

Ça dit « Stacked by Stef », une entreprise qui vend ce qu’elle appelle des « bijoux permanents ». Pourquoi permanents ? Parce qu’après avoir choisi un bracelet, madame la propriétaire le soude. Il n’y a pas de fermoir. C’est donc pour la vie (je suppose qu’avec la bonne cisaille, on peut régler ça, mais quand même).

Honnêtement, je ressens tout ça, car cette idée de « Galentine’s » encourage exactement l’attitude de la règle de 6-6-6. Mais d’autre part, mesdames, si vous allez vous faire soudre des bijoux, peut-être que je veux en savoir moins. Beaucoup moins.

Non, mais sérieusement, et si on avait besoin d’une IRM ?

OK, dernière chose : aimeriez-vous deviner ce qui veut dire « Palentine’s » ? Je n’invente rien :

Capture d'écran d'un courriel qui dit, traduit de l'anglais, « Les meilleures recettes de Palentine's »

Les cookies chocolat et Twix de Péla

Il y a une semaine, j’ai montré de nouvelles photos de chez Péla à La Fille. Elle m’a répondu : « Tu ne vas pas me torturer en me montrant ces photos sans les préparer toi-même. » J’ai demandé « Ou quoi ? » « Ce n’était pas une question, Papy. Hop, au four ! » Alors voici les cookies chocolat et Twix de Péla :

Des cookies en gros-plan avec le sceau d'approbation de La Fille
Haute résolution en cliquant

Vous avez faim maintenant, alors allons les préparer !

Lire la suite

Le don de plaquettes, version 2025

C’est encore une fois le temps pour mon appel annuel pour donner des plaquettes. Vu l’augmentation d’abonnés depuis la dernière fois, je répéterai l’histoire de comment il se passe que je fais ça.

Fin 2021, la niece d’une copine de classe de mon lycée, Sadie Winberg, est tombée malade d’une leucémie. Elle a eu un AVC, comment la maladie a été découverte, alors c’était déjà très avancé. Une collecte de sang a été organisée pour février 2022, mais Sadie est morte à l’âge de 14 ans en janvier.

Je suis un monstre en forme humaine, mais j’étais touché de façon égocentrique car La Fille n’avait que ses 11 ans quand tout ça s’est passé. C’était très, très facile d’imaginer ma fille à sa place. Je n’allais pas aller à la collecte de sang originale, car c’était à San Diego, à plus de 100 km de chez moi, mais après avoir entendu parler de sa morte, j’ai pris un rendez-vous pour donner des plaquettes, le don le plus utile pour les patients atteints de cancer. Je n’ai rien dit ici cette année-là, parce que je croyais que la famille voulait garder sa confidentialité.

Mais en 2023, quand j’ai vu que les Winberg organisaient un concours en souvenir de Sadie, j’ai décidé que ce serait une cause caritative annuelle pour moi. Le don en 2022 était devenu toute une aventure, car j’ai dû essayer 3 fois afin de le réussir — la première fois, j’avais pris de l’aspirine, et la deuxième fois, l’infirmière m’a blessé. Tout ça est raconté dans mon appel de 2023. J’ai répété le don en janvier 2024, et aujourd’hui, après l’avoir raté la semaine dernière, nous voilà.

Voici l’affiche pour le concours qui aura lieu début février :

Affiche pour le concours 5km "Because of Sadie"

Et voici des photos qui prouvent qu’encore une fois, j’étais là. Il y a des pansements sur mes deux bras, parce que les plaquettes exigent une aiguille dans chacun — une pour extraire le sang, et l’autre pour le rendre, sans plaquettes.

Comme à chaque fois, je portais un t-shirt en français et mon casque audio Focal, fabriqué en France, parce que je voulais que tous ceux qui me rencontraient attribuent le mérite aux francophones. Et qu’est-ce que j’écoutais pendant les 2 heures sur place ? Le disque du Central Tour d’Indochine, bien sûr. Tout comme en 2023, ça a créé des problèmes, car je pleure souvent en l’écoutant, surtout pendant Nos Célébrations et L’Aventurier, et les infirmières croyaient que je souffrais. (C’était vrai, mais du mal du pays, pas des aiguilles.) Rien que la vérité, je vous jure.

Alors, étant complètement sans pitié, voici la partie où je vous demande de vous faire piquer avec des aiguilles, puis passer deux heures au lit sans bouger. Les plaquettes ne durent que 5 jours avant d’expirer, alors il y en a toujours besoin. Mais si vous n’avez que 20 minutes, le sang entier est aussi le bienvenu.

Je vais le rendre tout simple pour vous. En France, la Croix Rouge n’a rien à voir avec les collectes de sang. Vous avez plutôt l’Établissement français du sang. Cependant, il n’est pas le cas que toutes les maisons de dons peuvent prendre des dons de plaquettes. Voici la liste. Ne doutez pas que j’ai déjà tout lu. Croiriez-vous que l’on accepte des dons de sang même à Aurillac ? C’est vrai, même si ça aurait étonné Belmondo dans Un singe en hiver. Voici l’examen pour vérifier si vous pouvez en donner. Merci de votre attention ; c’est vraiment ma cause préférée.