Archives mensuelles : décembre 2023

Compliment

Je n’ai pas l’habitude d’écrire plus qu’une fois par jour, mais ça VIENT d’arriver, et il me fait pleurer. C’est un commentaire en réponse à une question dans un groupe privé pour l’Orange County Accueil.

Si vous saviez à quel point je ne me sentais jamais apprécié pour mes efforts en cuisine pendant une certaine vie d’avant… disons qu’il y aura une récompense pour ce témoignage inattendu.

Les papillotes Révillon

Il y a des semaines, j’ai fait des achats chez myPanier. Parmi mes achats était un paquet de papillotes du chocolatier Révillon :

La Fille l’a ouvert avant que je ne puisse prendre une photo du sac, alors j’ai fait ce que je pouvais. Mais je ne m’en plains pas ; elle a des notes parfaites pour terminer le semestre, et elle se couche toujours au bon temps sans plaintes. Si ceci est mon idée d’un problème, je suis effectivement très chanceux en tant que père.

Mais pour avoir le droit d’écrire cet article, j’ai dû me faire souffrir. Voici le dîner qui l’a précédé :

Je ne sais pas ce qui est pire : la salade en soi, ou le fait que le prix ait flambé de 8 $ jusqu’à 10,29 $ ce mois, car le SMIC juste pour les ouvriers aux restos rapides va hausser à 20 $/heure en avril, bien qu’il vienne de hauser à 15 $ au début de l’année. Je vous laisse à en tirer vos propres conclusions.

([Ici Descarottes. DITES-LEUR TOUTE LA VÉRITÉ. Vous avez mangé quoi exactement avec La Fille pour fêter son concert d’hiver la veille ? MONTREZ-LE-LEUR !])

Ben, il gagne. Nous avons emporté des tartes individuelles de chez Moulin :

Je vais vous dire la vérité. Ils sont plus doués que moi quant à la décoration. Ce n’est pas proche. Mais la mienne est aussi bonne que la leur. Et je sais que chaque membre de mon groupe de tarot le sait aussi. Désolé, mais si je ne peux pas me vanter un peu sur mon propre blog, où puis-je ? ([Nulle part. — Mon ex])

Alors, qu’est-ce que l’on trouve au-dedans ? Beaucoup de ces petits joyaux :

J’adore l’emballage. Dans ce sac, on y trouve plusieurs sortes de bonbon, dont ces deux :

Les deux sont fourrés également de praliné, mais à gauche avec des éclats de noisette, et à droite avec des éclats de biscuit. Il y a une troisième sorte, sans éclats de n’importe quoi, mais…euh…elle a tout disparu avant les photos.

Avec les chocolats, on trouve de petits papiers avec des citations :

Si celle de Napoléon avait été « Impossible n’est pas français », je serais déjà sorti pour trouver le bon cadre. (Non, je n’imprimerais pas une telle chose moi-même. En ce qui concerne l’art, la provenance est toute. Marcel Duchamp le comprenait.)

J’étais surpris à trouver d’autres personnages cités :

Vous connaissez William Cowper ? Il était poète britannique du XVIIIe siècle. La première partie de sa citation est en fait une expression courante jusqu’à nos jours, mais je vous promets que personne ici ne sait qui l’a dite !

Alors, que penser finalement des Révillon ? D’une part, ces chocolats comblent exactement l’écart dont j’avais envie dans les chocolats français — un niveau de qualité plus haut que Nestlé, mais pas à la hauteur de Pierre Marcolini ou La Maison du Chocolat. Ils me rappellent parfaitement nos bonbons See’s, et je serais fier de les garder dans un bol pour mes invités (imaginaires). D’autre part, bien que le rapport qualité prix en France soit super7,49 € le sac chez Carrefour en ce moment (et le 2ème à -50 % !), j’ai payé 20 $, soit environ 18 €. Ce serait 51 €/kg, beaucoup mieux que La Maison du Chocolat à 150 €/kg, mais à ce prix, on peut avoir des tablettes de Bonnat en France, et on est à une vache près de Michel Cluizel. Je n’y arrive pas, du moins pas en Californie.

Pourtant, avec le flambé de nos prix — See’s coûte environ 58 €/kg maintenant (c’était 42 en 2022 !) — peut-être que je regarde cette situation de mauvaise façon. Je ne m’habitue toujours pas à la catastrophe des 2 dernières années et je ne pense pas à See’s comme le produit de luxe qu’il est devenu. Acheter Révillon en France est un très bon rapport qualité prix. En Californie, tout est autre chose !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Les intraduisibles, 1ère partie

J’essaye souvent à vous donner le goût de certaines expressions en anglais sans les écrire directement. On voit tout le temps « comme on dit en anglais » après quelque chose en français : « Il vient avec la territoire » ou « un budget de « lacet de chaussure » ». Évidemment, on n’utilise pas ces mots exacts. Ce sont des traductions de ma part. Mais des traductions exactes. On ne finira pas avec une situation de « Fabriqué en Dinde » au lieu de Turquie si on les remplace mot par mot avec un dictionnaire bilingue.

Puis, il y a des mots où je n’ai aucun espoir de vous expliquer ce que je veux dire. Cette fois, Langue de Molière parle de certaines de ces situations en détail, afin de vous faire comprendre à quel point c’est un enfer de ne pas être capable de partager ces choses. Du moins, sans assez d’explications pour gâcher toute et n’importe quelle blague !

(Je n’ai toujours pas de suite planifiée, mais j’ai l’impression que l’on va revenir sur ce sujet, d’où la « 1ère partie ».)

Commençons avec un calembour que j’ai vu sur les nouvelles du Nintendo Switch. L’article traitait de jeux vidéo où il fallait cuisiner (je vous rappelle le gâteau monstre de Zelda). Voici une capture d’écran avec une blague pourrie en anglais, mais qui n’a aucun sens en français :

Il y a un bouton qui dit « Lettuce turnip the heat. » Une traduction littérale serait « Laitue navet le chaleur ». Aucun sens. Mais il y a deux calembours de suite : « Lettuce » rime avec « let us », laisse-nous. « Turnip » rime avec « turn up », augmenter ou hausser. Laisse-nous augmenter le feu, donc. Mais dans le contexte de cuisine, deux calembours avec des noms de légumes est drôle — pourtant, aucune traduction en français ne peut sauver la blague.

Il y a une expression que l’on trouve de moins en moins de nos jours, mais très commun dans l’anglais américain du XXe siècle. On appelle quelque chose de passionnant — un concert, un discours, etc — « a barnburner ». C’est-à-dire littéralement quelque chose qui met le feu à une grange. DeepL offre un seul exemple canadien qui le traduit en tant que quelque chose de mauvais, « un discours incendiaire », mais ça le rate complètement. C’est un compliment ! Paul Gonsalves avec Duke Ellington au Festival de Jazz de Newport en 1956, c’est un barnburner, pas un discours de Hitler ! Mais impossible de le traduire de façon qui communique le sens original.

Prenons un exemple dans l’autre sens. Voici un méchant de la série Mario, connu en français sous le nom Maskass, ou au Québec. Maskache :

©️Nintendo, Tous droits réservés, Source

En anglais, ce méchant est connu sous le nom Shy Guy, Gars timide. Mask fait référence à sa masque, évidemment, mais « ass »… en anglais, ça ne signifie que « cul » et « âne ». En japonais, il s’appelle « Heiho », d’après les kanjis 歩兵, qui se prononcent « hohei » (les japonais ont leur propre version de verlan) et veulent dire « soldat qui marche ». J’ai lu une explication qui dit « fantassin » pour hohei, et je suppose que c’est d’où l’ass, mais aucun anglophone qui lit « Maskass » va le comprendre de cette façon. Il me dit quelque chose que cette explication ne vaut rien au Québec, vu qu’ils disent Maskache. Car trop de monde là-bas comprennent l’anglais, j’imagine.

Je continuerai de garder des exemples de mots dont la traduction exige que l’on fait tout un fromage. Pour l’instant, Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour terminer l’année avec de vraies nouvelles sur le « fake news ».

Merrrrr…ci, les Postes ?

J’ai une mise à jour sur mon colis d’il y a trois semaines. Il a été livré samedi. Je ne l’ai guère reconnu !

Édité pour supprimer tout code à barre et adresse

J’ai tiré la photo ci-dessus d’un post de mon amie, et évidemment, je voulais supprimer tout ce qui n’était pas le colis lui-même. Je n’ai pas arrivé à supprimer la « décoration », mais laisser tomber.

Il est recouvert partout avec des rubans adhésifs de La Poste, plusieurs élastiques, ainsi qu’un auto-collant rouge (en haut) qui dit « Colis reconditionné par La Poste ». Euh, d’accord, La Poste a certainement fait des changements.

D’une part, le colis est arrivé tout court. Je suppose que je suis censé me sentir reconnaissant. D’autre part, pour 78 $, environ 71 € en ce moment, non, je ne suis pas content. Du tout.

Mon amie m’a dit que le colis a évidemment été ouvert. Mais il est aussi arrivé bien mouillé — il y a eu une carte de vœux au-dedans, écrit par ma fille pour les filles de la famille, une lettre de ma part, ainsi qu’une carte postale que j’ai raté envoyer de Paris en été. Toutes les écritures étaient dans une enveloppe, mais ont fini par être bien mouillées. Il n’a pas plu ce jour-là, ni la veille, donc pas d’excuses.

Je ne suis pas sûr de qui blâmer pour le mauvais état du colis. L’eau, c’est à votre côté. Mais les autres dégâts ? Dites-donc, il n’y a aucune agence gouvernementale à laquelle je fais moins confiance que notre Poste, alors je suis bien prêt à les blâmer. En fait, même si on m’offre

Ils y a des différences entre les détails de suivi aux deux côtés. D’abord, voici ce qui m’a dit La Poste :

Le 14, le colis a subi un « incident », hein ? Quel incident ? Genre « Maurice a mangé tout le ChocoSui’s » ou genre « On a coupé l’électricité à Jurassic Park et les dinosaures sont en roue libre » ? Y’a une petite différence, N’EST-CE PAS ?

Le soi-disant US Postal « Service » offre plus et moins de détails en même temps :

On apprend que le 12 décembre, le colis a passé par « Wissous B Colis ». Selon un article que j’ai trouvé, c’est le plus grand centre de tri de toute la France. Le 14, jour de l’incident sans nom, on apprend seulement qu’il a été tenu dans une « office de livraison ». Il y a beaucoup plus de notes ; or, il n’y a pas plus de détails utiles. Mais ils ont du recevoir ces notes de La Poste ; votre « service » sait beaucoup plus sur l’état de vos colis qu’il vous en mentionne.

Ce que je voulais plus que tout, c’était que les filles reçoivent leurs sucettes, le mari reçoive son mazapan de cacahuètes, et mon amie reçoive ses tablettes de chocolat chaud Ibarra, la meilleure boisson au monde entier. J’ai réussi ces buts. Mais La Fille a passé une bonne heure pour faire des dessins pour sa carte, et tous ces efforts n’ont servi à rien. Je suis franchement déçu, et pour cette quantité d’argent, oui, je m’en veux aux deux.

Au moins il n’y avait pas d’impôts :

Saison 2, Épisode 39 — Des bêtises naturelles

Hier étant un anniversaire important, je n’ai pas pu vous montrer mon autre activité importante du jour. C’était encore une fois une soirée tarot de l’OCA, et ça veut dire que j’ai dû préparer un dessert. Cette fois, j’ai revisité l’une des stars du blog, les kouign-amanns. Mais j’ai fait de meilleur travail qu’avant d’une façon, et en ai raté d’une autre. Regardez le feuilletage :

D’habitude, on joue au tarot pendant 1 – 1 1/2 heures avant de prendre une pause pour le dessert. Mais une personne m’a dit « Je m’en fiche, je dois en goûter un maintenant » au début, l’a goûté, puis m’a dit que c’était trop salé. Je suis malheureusement d’accord. (J’ai patiente au même moment que le reste du monde pour en goûter un.) Je n’ai pas acheté du beurre salé et essayé de combler l’écart de sel en ajoutant plus de gros sel à mon mélange sucre-sel. Or, il n’en restait qu’un seul à la fin de la soirée — de loin mon record pour la plus petite quantité de restes — et on m’a même demandé la recette.

Je suis fier qu’à ce point « Mais que apportera Justin ? » est devenu une vraie question pour beaucoup de monde. J’espère depuis mon premier gâteau au yaourt que ce serait une entrée pour moi, un moyen de casser la croute avec des gens qui se connaissent depuis des années, mais pas moi de nulle part.

Et il l’est, en quelque sorte. Aimeriez-vous deviner ce qui m’est arrivé les deux dernière fois, dont samedi, mais pas pendant les deux années avant ? Tout à coup, tout le monde me fait la bise en me voyant. Oh, super. Mon avis sur ce sujet n’a pas changé du tout.

Je suis ravi de vous dire que les Chargers ont eu leur match hebdomadaire seul à la télé nationale jeudi soir — et c’était une si grosse boulette, l’équipe a viré son entraîneur le lendemain ! Les Raiders, ceux des 63 points ? Ils n’en ont marqué que 3 la semaine précédente ! Quelle humiliation !

Notre blague traite de l’architecture. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi Les latkes, une recette de Hanoucca, Compose le 1 pour Taylor Swift, mes réflexions sur des changements dans mes goûts, et Le chocoflan, un gâteau mexicain fait en honneur d’une amie.

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Le chocoflan

Aujourd’hui est l’anniversaire de mon amie rouennaise, et comme l’année dernière, j’ai un dessert mexicain pour l’occasion à son honneur. Celui-ci est beaucoup plus compliqué — comme on les aime ici — mais c’est la faute à elle, car j’ai eu l’idée en passant par la pâtisserie de Mercado Gonzalez. En fait, le chocoflan — qui n’est pas du tout un flan au chocolat, mais un gâteau avec du flan mexicain au-dessus — est un de mes desserts préférés, surtout au resto où je l’ai découvert, Taco Rosa.

Il faut comprendre pourquoi je fais ça. Mon amie a exactement les mêmes sentiments vers le Mexique que j’ai vers la France. Alors je comprends. Pour ma part, le chocoflan est, pour moi, un dessert de mes années adultes, mais comme je vous dis parfois, la cuisine mexicaine est le patrimoine du Sud-ouest des États-Unis, et j’ai aussi envie de la partager avec vous. Allons le faire !

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Astrid et Raphaëlle

Ce soir, suite à un billet très enthousiaste de La lectrice en robe jaune, j’ai regardé la pilote de la série Astrid et Raphaëlle. Au début, je vais vous dire que ce ne sera pas du tout la seule fois. Mais commençons ailleurs avant de plonger dans l’épisode.

Je m’intéresse depuis longtemps aux séries qui se traitent des enquêteurs autistes ou autrement « différents », à partir de devenir fan de Monk en 2002. Ça part d’une base d’intérêt personnel. Si vous connaissez assez d’ingénieurs et d’informaticiens, vous savez que la ligne de démarcation entre l’intelligence et l’autisme est plutôt floue. Être cinglé et être autiste ne sont pas les mêmes choses du tout, et je crois que certains à mon école d’ingénieur aimaient faire excuser leur comportements inadaptés en disant qu’ils étaient « sur le spectre ». Mais il y a aussi des liens indéniables.

Peut-être que quelqu’une qui est médecin a essayé de profiter de cette ligne floue au passé. Je dis ça, je dis rien.

Mais je connais aussi ce monde de façon personnelle, ayant passé du temps toutes les semaines pendant 3 ans autour d’enfants qui avaient d’autisme profond. On ne trouve pas trop d’Adrian Monk ni de Morgane Alvaro parmi ces personnes. Idéaliser ce qui arrive est une honte — ne pas regarder des gens aux yeux est loin d’être le véritable problème. Les cris, le manque de contrôle de leurs corps — c’est lamentable et pas une « superpuissance ».

J’étais tout de suite hypnotisé par cette émission parce qu’il y a toujours des moments humouristiques, mais je trouve les tribulations d’Astrid beaucoup plus réalistes que ce que l’on trouve chez Monk, House, ou HPI. Il n’y avait qu’un faux pas que je ne suis pas prêt à accepter, mais il est arrivé après le moment où ma critique se terminera.

On commence au milieu d’une scène bizarre. Un homme bien habillé retire 8 000 € d’une banque, le met dans une enveloppe, jette l’enveloppe dans une poubelle, puis se suicide en se mettant le feu.

Puis on rencontre Astrid, le personnage autiste, pour la première fois. Cette scène ne met pas toutes les cartes sur la table. Elle est draguée par un homme qui demande — et reçoit exactement — une minute. On pourrait trouver son comportement soit marrant soit autiste. Chez les ingénieurs, je dois vous dire que cette attitude littérale est exactement ce que j’ai dans la tête en parlant de la ligne floue.

Puis on rencontre Raphaëlle. Je préfère de ne pas lui désigner « la neurotypique », comme fait la série. C’est un mot des militants, avec lequel je ne suis pas d’accord. Je comprends qu’ils ne veulent pas stigmatiser des comportements involontaires, mais je m’arrête là. De toute façon, elle est là pour motiver les enquêtes, mais aussi pour être le personnage humoristique. On peut mettre des clins d’œil dans sa bouche que l’on ne peut pas faire avec Astrid, comme celui-ci :

Les deux femmes se rencontrent enfin dans les archives policiers où travaille Astrid. Raphaëlle comprend vite que quelque chose ne va pas, mais pas quoi exactement. Le directeur lui explique la situation et essaye d’empêcher Raphaëlle de demander de l’aide à Astrid, car il sait à quel point des situations inattendues lui posera des problèmes.

J’aimerais bien regarder une telle série où l’enquêteur n’est pas divorcé ni veuf, mais celle-ci ne l’est pas. On apprend que Raphaëlle est divorcée et il y a des conflits avec son ex à propos de la garde des enfants. Cependant, je félicite les producteurs pour ne pas avoir simplement rendu l’homme le méchant. Raphaëlle a de vrais problèmes à gérer son horaire.

Astrid découvre vite des choses sur une drogue impliquée dans un meurtre que les autres ont ratée. Mais ça l’amène à être soupçonnée d’avoir commis le crime et Raphaëlle doit lui en sortir. La scène de l’interrogatoire est un chef-d’œuvre du réalisme quant aux comportements autistiques. Parmi les bruits et les questions stressantes, Astrid s’effondre et se retire dans sa propre tête.

Une fois libérée, Astrid découvre que le tueur a une signature : il laisse toujours une fleur Cattleya sur la scène du crime.

Deux moments où je n’étais pas convaincu : quand Astrid prépare un organigramme géant pour un coup de fi, mais ne sait pas que l’on peut répondre de plusieurs façons, dont « allô » et « ouais » :

L’autre,chose, c’était qu’Astrid s’est fait flippée quand Raphaëlle offre de « prendre un verre et parle de tout et rien ». Soit elle est aussi lettré pour savoir qu’on ne mange pas un verre (et devrait s’en faire plaindre), soit elle ne comprend pas l’idée d’un métaphore.

Je vous laisse ici quant à l’histoire. C’est un meilleur mystère que « Meurtres à », au moins aussi bon que « Capitaine Marleau ». Je suis impressionné. Il y a de l’espace pour les personnages d’apprendre à s’entendre. Je suis bien au courant que je suis en retard, que le monde est en plein milieu de la 4e saison. Je ne l’attraperai pas, je crois. Mais j’ai hâte de regarder plus !

Compose le 1 pour Taylor Swift

Je ne m’attendais jamais à ce que le nom dans le gros-titre n’apparaisse ici. Mais un ami m’a envoyé un SMS hier matin pour me dire qu’il a dû faire un coup de fil à StubHub, le revendeur de billets d’évènements le deuxième mal réputé aux États-Unis (Ticketbastard Ticketmaster ayant le titre à jamais), et que le tout premier choix du menu était « Compose le 1 si votre appel concerne des billets de Taylor Swift, le 2 autrement ». (N’oubliez pas qu’à mon avis, même « tu » est trop formel pour traduire le « you » américain. S’il y avait une forme réservée seulement aux couples au lit, ce serait le choix de nos grandes entreprises.) J’ai dû le vérifier pour moi-même.

Enfin, c’est assez proche de la vérité. Il faut d’abord composer 1 pour choisir « questions sur des billets déjà achetés », mais après ÇA, c’est Mme Swift ou autrement. Assez drôle en soi quand on pense au fait qu’autrement en ce moment comprend la NFL, Pink, Red Hot Chili Peppers et la dernière tournée des Eagles avant leur retraite. (Super. Comme dit une chanson de country, « Comment peux-tu me manquer si tu ne me quittes pas ? » « Hotel California » est la chanson la plus jouée de trop de tous les temps.)

J’ai essayé à plusieurs fois d’écrire un plus long billet à partir de ce sujet, mais je trouve qu’à chaque fois, il finit par faire plus de la polémique que j’en avais envie. Mais je vais quand même partager un fait intéressant.

Voici les derniers albums ajoutés à mon iPhone jusqu’à mi-2021 :

Il y a quelques bandes-sonores de jeux vidéo, deux albums du pianiste Keith Jarrett ainsi que le dernier album de Rush, les trois dans ma collection de disques depuis une décennie mais pas convertis avant — et le reste vient d’artistes francophones, soit français soit québécois. Il n’y a rien de nouveau sorti par un artiste anglophone.

Ce n’est pas par hasard. En fait, les dernières nouveautés en anglais dans ma collection sont arrivées en 2019, et elles sont aussi beaucoup plus vieilles que ça suggère (j’ai acheté quelques tubes des années 80 et 90).

Je dis parfois que je fuis quelque chose autant que je cours vers quelque chose. Il est le cas, tellement, absolument le cas que je peux écouter n’importe quel Français pas nommé Gaëtan Roussel pendant toute la journée. (Il gratte les oreilles. J’ai essayé, j’ai vraiment essayé.) Mais toute la musique en haut a quelque chose en commun — il n’y a rien consacré à me dire à quel point le chanteur ou la chanteuse me déteste. Vous n’avez aucune idée à quel point c’est rafraîchissant.

Le magazine à la sauce IA

Fin novembre, l’excellente Graine de Sable a publié un poème sur choisir un calendrier pour le nouvel an. Ça fait presque 20 ans depuis la dernière fois où j’ai eu un calendrier imprimé, les ayant abandonné depuis longtemps pour un PalmPilot, puis un BlackBerry, puis des iPhones. Mais ce qui a attiré mon attention — et je vous avais dit que j’allais écrire sur le sujet — était cette strophe :

L’autre jour au centre commercial,
J’ai scanné avec une molle curiosité les étalages :
les filles de Sports illustrated et les autres maillots de bain
suivies par les Chippendales, les pompiers sexy –
J’essaye de visualiser l’effet sur le mur de ma cuisine

J’étais bien surpris à voir le nom « Sports Illustrated » dans un poème en français — je doute que personne ne le reconnaisse au-delà des expatriés aux États-Unis ou des américains de naissance. (Au fait, il m’amuse que Graine de Sable a mis l’adjectif du titre en minuscule, selon la façon française, plutôt que garder son majuscule.)

Mais avant, une petite anecdote sur mes vieux calendriers. Quand j’étais jeune, j’aimais avoir des calendriers dits « page-a-day » (une page par jour). Une année, c’était des dessins de Garfield ; une autre, de Dilbert. Mais au lycée, je suis tombé sur un calendrier dit « Les secrets de victoire d’Attila le Hun » et c’est comment j’ai passé 1993.

Je sais que vous êtes certain que je plaisante. Que je mens. C’est ridicule. Mais je viens de trouver une copie sur eBay — ne me croyez jamais sur parole, mais je vous apporte toujours des preuves !

Capture d’écran

C’était complètement décevant. À partir d’un livre d’affaires, la grande majorité desquels racontent des histoires stupides avec des métaphores poussées au-delà de tout sens. Les « secrets » n’étaient que des commerces genre « Aucun Hun n’a jamais gagné une bataille seul, mais toujours en équipe. » Rien à voir avec le vrai Attila.

Alors, Sports Illustrated, ou comme on dit ici, SI. Pendant des décennies, c’était un magazine prestigieux, avec des journalistes célèbres parmi ses employés. Vous ne connaissez pas les noms Frank Deford ou Rick Reilly, mais ils étaient considérés des écrivains de qualité. Mais franchement, même à l’époque, personne ne croyait que l’on lisait SI pour leurs articles. Les abonnés étaient là pour un numéro annuel, le « Swimsuit Issue » (Numéro de Maillots de bain).

Rien à voir avec la natation, c’était le numéro pour les hommes dont leurs femmes ne supporteraient pas un abonnement à Playboy. Voici la toute première couverture de 1964 :

Couverture de SI, ©️Time Warner, Publié sous le droit d’usage raisonnable aux É-U

Jusqu’aux années 00, c’était habituellement le cas que cette couverture serait réservée aux mannequins dites « supermodels », jamais aux athlètes qui sont les sujets typiques du magazine. Mais à cause d’Internet, et les sites…euh…gratuits, si vous me suivez, s’abonner à un magazine pour ce genre de chose est devenu de moins en moins rentable. Mais vous avez sûrement maintenant la référence — le calendrier de Sports Illustrated était bien dans ce genre de photo.

« Mais Justin », vous me dites, « tout ça n’a rien à voir avec l’IA, sauf peut-être que l’on peut maintenant produire de telles photos de cette manière ». C’est vrai. Or, leur scandale avec ça est bien plus choquant. Je vous ai dit en haut qu’avant, ils avaient de bons écrivains. Pas plus.

Littéralement la veille de la publication du poème de Graine de Sable, un site américain, Futurism, a publié un article (lien en anglais) intitulé « Sports Illustrated publia des articles par de faux écrivains, générés par de l’IA ». Il s’est avéré que leurs critiques de produits (catégorie d’article qui n’existait jamais dans le magazine quand il était bon) étaient toutes attribuées à des écrivains avec de fausses biographies et des photos du visage en vente sur le site d’une autre entreprise qui les crée avec de l’IA. Et les articles disaient des bêtises comme « c’est difficile à apprendre à jouer au volley-ball, surtout quand on n’a pas de ballon pour pratiquer ».

Plus que Futurism essayait de vérifier l’existence d’écrivains sur d’autres sites appartenant aux mêmes propriétaires, plus il a trouvé la même chose — sur TheStreet, consacré aux investissements, et sur Men’s Journal, comme le Journal des Femmes, mais pour les hommes.

Lundi, The Arena Group, le propriétaire de ces magazines, a remercié son PDG (lien en anglais). Un si grand merci qu’il a pris effet immédiatement.

Et si je vous disais qu’un ami m’avait suggéré de lancer la balado avec un logiciel de synthèse vocale ? C’est vrai, mais il a complètement raté le but de parler pour moi-même ! Si seulement quelqu’un chez SI avait compris que les vrais lecteurs voulaient la même chose.

Les latkes

C’est toujours Hanoucca, et après avoir lu ce post de la Miaougraphie de Clément, j’ai pensé à faire un plat de cette fête. Il y avait apparemment deux choix, l’un étant les soufganiyot, une sorte de donut ou beignet fourré de confiture, et l’autre étant les latkes, connu sur Wikipédia sous le nom de galettes de pommes de terre. (Wikipédia ne distingue pas entre les criques, les latkes, et les râpés. Les éditeurs ne cuisinent jamais, évidemment.)

Haute résolution en cliquant

Ce ne sont pas des « mini-criques ». La crique n’utilise que le blanc d’œuf, ajoute de l’ail et du persil, et n’utilise pas de levure chimique. Les latkes sont plus croustillants, mais aussi plus facile à brûler.

La bonne nouvelle, c’est que cette recette n’est pas compliquée. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il faut faire frire beaucoup de petites choses, pas comme la crique, qui est aussi géante que votre poêle. Allons les préparer !

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