Archives mensuelles : septembre 2024

Tout ça pour ça

À mon avis, il n’y a que deux albums complètement parfaits que j’ai écoutés de ma vie : Moving Pictures, par Rush, et The No Comprendo, par Les Rita Mitsouko. Pourtant, j’étais prêt à laisser tout tomber et voler en France juste pour voir Indochine, alors évidemment il n’y a pas besoin que j’aime tout afin d’être fan. Cependant

Je m’inquiète pour cet album depuis longtemps. Très peu après ma découverte d’Indochine, le groupe a sorti une reprise de « 3e sexe » avec la personne qui s’appelle « Christine and the Queens » (malgré le fait de n’être qu’une seule personne). Je l’ai trouvée beaucoup trop électronique, une chanson moins à la recherche de l’Ombre jaune qu’à la recherche des fans d’un autre genre de musique. Puis Nico a sorti une chanson avec Moby, un musicien également connu pour sa production 100 % électronique. C’était donc très évident où sont allées ses pensées.

Le premier single de l’album est sorti il y a des mois, Le Chant des cygnes, et c’était exactement ce à quoi je m’attendais — une chanson qui venait presque complètement des synthétiseurs :

J’ai enfin reçu mon colis avec les disques (il y en a deux) vers midi hier, et je vous rassure, je suis allé directement vers mon ordinateur pour copier le tout à mon portable. Puis, j’ai commencé à écouter (avec mon casque tout français). Je ne vais pas en parler piste par piste, car ce serait ennuyeux.

Il y a deux gros problèmes avec cet album. Le premier problème, et le pire, est le point auquel il est homogène. Il y a de forts rythmes générés par des ordinateurs qui font la base de presque toutes les chansons. Au passé, il y aurait une chanson bruyante et à grande vitesse telle qu’Alice et June ou La sécheresse du Mékong, puis quelque chose de plus lent et pensif, Le lac ou J’ai demandé à la Lune. Babel Babel nous offre « Le garçon qui rêve », ainsi que « Seul au paradis », mais c’est autrement un album caféiné.

L’autre problème, et je sais que c’est juste l’époque, c’est que cet album frappe l’auditeur encore et encore sur la tête avec ses messages. Inutile de faire semblant qu’il n’y a pas de thèmes politiques le long de la carrière d’Indochine, mais…une de ces choses n’est pas comme les autres, dans « Tokyo Boy » :

Moi je suis amoureux d’une fille qui aime les filles
C’est comme passer Noël en famillе
Ça va très mal se passer
Comme dе croire et d’écouter Poutine

On aurait pu écrire une chanson très intéressante sur la première ligne — ça m’est arrivé au lycée — mais il y a plusieurs références à Poutine dans celle-ci, qui gâchent vraiment l’ambiance. Bon, je comprends, Nico, vous vouliez mépriser le gars — mais ça ne tient pas avec le reste. C’est quand même moins….affreux (je veux dire « creepy » en anglais)…que son hymne à Sanna Marin, ancienne première ministre de la Finlande, qui il imagine sur une croix en disant « ils ne te méritent pas ». Nico, elle a démissionné en 2023, à l’âge de 37 ans, et pris un boulot bien payant avec la fondation de Tony Blair. Elle n’est pas une martyre. La chanson n’est pas mal en tant que morceau, mais je me demande vraiment ce qu’il pensait.

Ce qui m’énerve le plus avec cet accent sur les rythmes électroniques, c’est que si on écoute tous les albums d’Indochine, Ludwig Dahlberg est de loin le batteur le plus talentueux de l’histoire du groupe. Il n’y avait même pas un batteur au début, juste une boîte à rythmes. Avec cet album, il est souvent réduit à garder le temps. Il n’y a pas de moment de virtuosité pour Boris Jardel et sa guitare tel que mon moment préféré d’Alice et June non plus.

Je sais qu’il est souvent le cas qu’un fan des vieilles œuvres d’un groupe n’aime pas les nouveautés. Mais dans mon cas, j’ai tout découvert en même temps. Dans leur concert à la Tour Montparnasse en ligne, 9/13 chansons venaient d’albums sortis après 2000, et je suis tombé amoureux du tout à la première écoute. Cet album manque les refrains de légende que l’on trouve le long de leur carrière — « Bob Morane contre tout chacal », « On se prend la main », « Quand je suis cerné, je rêve d’un été français ». Chacune de ces paroles comptent sur des mélodies mémorables, et bien que beaucoup soient agréables, je galère à identifier celle que je fredonnerai demain.

Mais je veux être clair. Il ne m’était pas important que cet album soit à la hauteur de 13, ou 3, ou L’Aventurier. C’est quand même meilleur que le dernier album de Rush (un de ces quatre, on en parlera, mais pas bientôt). J’ai déjà ce que j’appelle « la trinité » — Un Jour Dans Notre Vie, Un Été Français, et Nos Célébrations — et toute la raison du voyage fou était que je voulais, une fois de la vie, voir L’Aventurier joué dans un stade, pas un Zénith, en live. J’espérais que l’on aurait un album avec au moins un autre « La Vie Est Belle » ou « Black City Parade », mais ce n’était pas l’album que Nico voulait sortir.

Saison 3, Épisode 26 — Du Val-d’Oise

J’ai fait un « reel » sur Instagram avec notre recette d’hier, puis décidé d’ajouter Péla, car c’était sa recette d’abord. Voici ce qui est arrivé :

C’est ÇA la vie d’influenceur ! On peut diviser chacun de ces nombres par 10 pour trouver les meilleurs résultats de tous mes autres contenus ! Sauf pour le dernier, la plus vieille histoire du blog. Si vous vous demandez pourquoi j’ai un complexe sur la qualité de mes travaux, c’est exactement ça. Merci, Péla, je l’apprécie vraiment.

Puisque les reels et les stories (c’est ce qui écrit Instagram, mais c’est le pluriel anglais — écrivez-vous « storys » ?) sont comment je découvre de la musique française, je mentionnerai que la bande-sonore cette fois est Le Petit pain au chocolat par Joe Dassin. Je n’ai pas réussi à trouver une chanson intitulée « Gâteau au chocolat ». Je l’écouterais plus, mais Sandrine Mallick reste en boucle ici. Elle répond à un besoin.

Mon colis de la FNAC est enfin arrivé aux États-Unis, mais sur la Côte Est. Pendant ce temps-là, j’ai eu cette notification samedi — hyper-utile. Quelles infos ? Quelles données ?

Je vous préviens, plus tard cette semaine vous aurez le droit au billet le plus déprimant des 4 ans du blog. C’est mes posts de la Saint-Valentin, mon ancien anniversaire, et La Boulette, tous emballés dans un petit paquet pour vous faire plaisir. Ou autrement.

J’ai eu une belle surprise ce soir. Amie du blog Laura Rahme, autrice du Secret de Chantilly, a sorti un nouveau roman, The Signare of Gorée, qui se déroule au Sénégal. Je l’avais précommandé mais ai oublié sa date de sortie. Puis, c’était là, sur mon appli Kindle ce soir. C’est en anglais, mais il y aura une critique ici.

Des amis ont du m’expliquer une publicité de Lidl cette semaine. J’écoutais Les Grosses Têtes quand j’ai entendu une pub qui a dit qu’ils acceptaient désormais des « titres à restaurant ». Je comprends maintenant — on à même scanné ses propres afin de me les montrer. Ce genre de paiement n’existe pas aux États-Unis ; sinon, je me demande si c’était autrement pendant les années 50, surtout sur notre Côte Est. Ça sent cette époque et cette région. Mais honnêtement, je ne sais pas où commencer une telle recherche sans même connaître le bon mot en anglais.

Les cartes PCS n’existent pas chez moi non plus, mais ça n’a jamais empêché les brouteurs de m’en demander ! (Au fait, si les tendances tiennent, j’aurai une bonne nouvelle quant aux brouteurs fin décembre.)

Notre blague traite des couples mariés. Les Bonnes Nouvelles traite d’un couple plus heureux que ça. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Belgique, Cercle, et Voyant.

Sur le blog, il y a aussi Mon dîner val-de-marnais, la pièce de bœuf sauce Roquefort et la tarte aux fraises, On est de retour, sur l’apparition d’Indochine sur TMC, et Le gâteau double chocolat de Péla, exactement ce qui promet le titre.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Le gâteau double chocolat de Péla

La Fille m’a dit en rentrant cette semaine, « Tu me dois un autre dessert de Péla ». « Ah bon ? » « Ouais, de mes six cours, j’ai maintenant de notes parfaites dans cinq, et l’autre est assez proche. Oh, et ma prof de français vient de me demander si j’aimerais avancer au cours de la deuxième année, car je suis évidemment trop préparée, mais j’ai dit non car j’ai besoin de plus de pratique avec les conjugaisons. » Tant qu’elle me dit de telles choses, elle peut avoir tout ce dont elle a envie du catalogue de Péla. Voici son gâteau double chocolat :

Haute résolution en cliquant

Vous avez probablement lu la recette ailleurs, mais au cas où, allons le préparer !

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On est de retour

Hier — et peut-être que vous en avez déjà entendu parler — Indochine était sur TMC, d’abord sur le plateau de Quotidien pour une interview avec Yann Barthès, puis pour un concert (enregistré plus tôt) de 10 chansons du nouvel album.

Je dois vous dire, même après 4 ans, je le trouve mignon, qu’à chaque fois où quel que ce soit arrive chez Indochine, plusieurs personnes en France m’envoient des messages pour me rappeler « Regarde cette chaîne/Commande ce disque/etc ». Sincèrement, vous êtes les meilleurs. Mais honnêtement, je le savais déjà.

Vous pouvez vous rassurer sur ce point, car notre gros-titre vient de quelque chose que Nico a dit pendant le concert en ligne du 20 juin 2020. En présentant « Song for a Dream », il a dit « We’re back. On est de retour. » Il n’y a aucune raison pour laquelle quiconque s’en souvienne, mais j’ai l’enregistrement sur mon portable, et je n’oublierai jamais rien de ce jour-là. Voici la preuve :

D’abord, Quotidien. Je ne l’ai jamais vu avant. Je pense que je ne la rajouterai pas à ma liste d’émissions préférées. Il n’y avait rien de mauvais quant à l’interview en soi. Mais bien que le « Kids Club » soit mignon, ce monsieur Yann Marguet ne sait pas du tout de quoi il parle en ce qui concerne les actualités chez moi, même s’il est humoriste, et moins je dis sur Mme Mazaurette, plus nous serons tous heureux. On est loin de C à vous, c’est certain.

Je vais prendre l’opportunité pour vous montrer le plus gros problème de vivre à 9 000 km. Non, au-delà du manque total de Carrefours et de francophones de mon âge. Voici un court extrait de ce qui se passe quand la connexion est bonne :

Et voici ce qui se passe entre 10-20 % du temps :

En fait, c’est bizarre, mais j’observe ce dernier presque seulement quand j’enregistre ce que je regarde. Je ne serais pas surpris à apprendre qu’il y avait quelque chose pour gâcher les enregistrements, mais si c’était vraiment le cas, ça devrait opérer à temps plein, n’est-ce pas ?

Quant au concert, j’ai des avis mitigés. Il vous surprendra, mais je n’aime pas toute la musique d’Indochine. Les albums Paradize et Le Baiser ne font pas grand-chose pour moi, et la moitié de « La République des Meteors » non plus. Je n’ai rien entendu qui m’ait stupéfié comme Nos Célébrations, ou Un Été français, ou Alice & June. Tout ça m’a frappé la première fois où je l’ai écouté. Cette fois, je me disais « Ça sonne comme plus de République ou Black City Parade. Pas mal, mais pas de tubes non plus. »

Peut-être que je changerai d’avis avec l’album entier. Je me suis réveillé hier à cette nouvelle :

Mais quand je l’ai vérifié chez DHL, j’ai dû demander ce qui veut dire « remettre » chez la FNAC :

En fait, tous les expéditeurs aux États-Unis font la même chose. Mais si vous avez vu « Princess Bride », vous saurez ce que je veux dire par « Tu emploies toujours ce mot. Je ne sais pas s’il veut dire ce que tu penses. » Pour ce qu’il vaut, en ce moment DHL me dit que mon colis est en Allemagne, pas loin d’un camp de la SGM (je l’ai vérifié ; Leipzig-Thekla). Super.

Alors, la dernière chose. À la fin du concert, Indochine a annoncé les dates du prochain tour. Il est possible que je puisse assister à certains, notamment Aix-en-Provence, Toulouse, ou Strasbourg. Quand je dis « assister », je pense à un voyage de 5 jours, pas un autre aller-retour de con, mais tout seul car ces dates sont pendant l’année scolaire. Pourtant, il me semble peu probable que ça arrive. Je m’attends à de grosses dépenses bientôt, et si le budget ne le permet pas, il faut que je l’accepte. Peut-être que j’essaierai d’acheter un billet pour une de ces dates et prendrai la décision plus tard.

Et honnêtement, je n’ai aucune envie d’y aller tout seul encore une fois. S’il s’avère que ce serait le seul problème, j’irais, mais j’ai déjà vécu le rêve de voir L’Aventurier dans un grand stade, le plus grand de tous. Si je retourne pour un autre concert, j’aimerais que ce soit aussi un rêve.

Le temps de planifier

Après les deux derniers billets, je suis franchement un peu épuisé ; c’était du travail. Dit autrement, je considère que la quantité de blabla ici a bien haussé, car j’en suis de plus en plus capable, mais il prend toujours du temps. Alors, je vais vous donner quelques nouvelles et un avant-goût de l’avenir, car j’ai un tas de brouillons que je ne peux pas publier afin de suivre le bon ordre.

Dessin par Gaspirtz, CC BY-SA 3.0

(Désolé pour le dessin en anglais ; c’est difficile à trouver une image d’une boule de cristal utilisée pour la voyance sur Wikimedia.)

Mardi, j’ai eu ma prise de sang diabétique. Je n’irai chez le médecin que jusqu’à la semaine prochaine, mais j’ai déjà vu les résultats. Pas aussi bons que je les aurais aimés, mais absolument acceptables. Il n’y aura pas de changements à mes médicaments. Parce que je suis assez sage que l’A1c reste au-dessous de 7,0, ça fait 6 mois entre mes rendez-vous, pas les 3 habituels.

Je suis déçu par la prochaine chose à venir. Quand Indochine a sorti ses deux derniers albums, les « Singles Collections », je les ai eus le même jour qu’en France. Il y a des raisons pour lesquelles je suis un si grand passionné de la FNAC. Mais l’album sortira le 7, et DHL livre à chaque fois en exactement deux jours, alors j’ai vérifié ma précommande hier :

Soit il va y avoir un miracle le 6, soit je vais être déçu ce week-end. Et non, je ne vais pas l’acheter en format compressé en ligne pour l’avoir plus vite. Toute ma musique est sur mon ordinateur et mon portable dans Apple Lossless, tiré directement des disques.

Ce week-end, je me débarrasserai de la chose qui m’a apporté le plus de chagrin pendant les 12 dernières décennies. On va en parler, bien que ce soit une mauvaise idée.

Je dois attendre le départ de La Fille pour préparer mon dîner valdoisien. Vous ne le saviez pas, mais c’était un changement à l’horaire de sa garde qui a tant réduit la vitesse du Tour. Anciennement, elle passait 3 jours chez un parent, 1 jour chez l’autre, puis 3 de plus avec le premier. Puis la situation irait dans l’autre sens pendant la semaine prochaine. Avec ça, si j’allais cuisiner quelque chose qu’elle n’allait pas aimer, j’avais toujours un jour pour le faire, peu importe la semaine. Maintenant, j’ai une semaine, puis je dois patienter une semaine entière. Si j’ai raté une semaine libre, voilà, un mois entier entre départements. C’est comment on a passé de 33 départements pendant la première année à 24, puis 22, et en finira avec 22 en cette dernière. Cependant, ça m’a encouragé à hausser le niveau de détail, alors ce n’est pas tout pour le pire.

Novembre, 4e anniversaire du blog, sera La Grande Fête du Tour. Je publierai « C’est le 1er » à Halloween, car ce novembre, ce sera mon tour de victoire. Il n’y aura pas de Langue de Molière, car tous les jours, sauf le lundi, seront des rétrospectives. Je ne les ai pas toutes planifiées ; ce sera donc une source de stress en septembre et octobre.

Je vous ai déjà donné un goût de l’avenir avec le Projet 30 Ans de Taratata. Je ne vais rien divulgâcher, mais si vous trouviez ce blog ambitieux avant, sachez que le Tour sera remplacé par au moins 4 nouveaux projets. Les coulisses sont toujours pleines ici !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

De la géométrie

Cette semaine, Langue de Molière a été reportée d’un jour sans explication à cause de la situation unique. C’est la fin de nos traversées hexagonales, alors c’est le temps pour le truc qui me rend le plus fou de tous les tics verbaux de la langue française :

Pourquoi dit-on l’Hexagone ?

Ce n’est pas en fait une question inutile ou sans sa propre polémique. Mais d’abord, commençons avec ce que je vois en regardant la carte, si on doit mettre un polygone autour du pays :

Image originale : Départements français, Image par Nilstilar, CC BY-SA 4.0

Évidemment, j’ai dessiné ça avec tout mon manque de compétences artistiques habituel (en utilisant Keynote sur mon iPhone), mais vous avez l’idée. ([C’est pas chez Marie-Luce ici. — M. Descarottes]) Il me semble qu’un pentagone convient le plus à la forme en question. Mais, et ce sera important, pas un pentagone régulier — si on va insister sur des côtés et des angles identiques, ça posera d’autres problèmes.

Voici la version proposée sur Wikipédia :

Hexagone, Image par Jberkel modifiant une autre de Régis Freyd, CC BY-SA 4.0

Voilà, c’est un hexagone bien régulier. Mais comme j’ai dit à ma prof d’espagnol quand elle a esquissé la péninsule Ibérique en disant « Voici l’Espagne », « Mais où est donc passé le Portugal ? » (En fait, j’ai dit plutôt « Dónde está Portugal ? », mais laissez tomber.) Ici, c’est la même chose, avec la Bretagne, les Pyrénées-Atlantiques, et une belle tranche de la Provence à la place du Portugal.

Bien sûr, je ne dis pas que le mien réussite à tout capturer non plus. Mais avant de continuer, il faut que j’ajoute que le reste de ce qui suit vient de ma lecture d’un article du magazine Pour La Science, intitulé « Peut-on vraiment appeler la France « l’Hexagone » ? » L’article de Wikipédia le suit plutôt évidemment en plus, mais ne le cite qu’une fois.

Les auteurs commencent en disant qu’ils ont vérifié les réponses d’étrangers qui ne connaissaient pas cet usage :

Or nous avons demandé à des collègues et amis étrangers « innocents » (ceux qui ne savaient pas que la France devrait être un hexagone !) à quoi ressemblait, selon eux, la carte du pays. 

Et quelles étaient les réponses ? 27 % ont dit un pentagone, 8 % un octogone, et la plupart, des formes pas du tout polygonales — une tête de chien, ou un fantôme. Mais selon les auteurs, « personne n’a évoqué d’hexagone, régulier ou non ».

Il s’avère que cette idée a ses racines dans la XIXe siècle, en particulier les années 1880, alors vos arrière-arrière-grands-parents n’ont pas parlé d’une France hexagonale. Les miens pas non plus, mais ça avait probablement plus à voir avec le fait qu’ils étaient tous des agriculteurs pauvres et sans instruction en Russie et en Pologne. Nos auteurs continuent :

Si certains géographes ont préféré un pentagone, comme Théophile-Sébastien Lavallée sous le Second Empire et Emmanuel de Martonne sous la Troisième République, ou un octogone, comme Élisée Reclus à la fin du xixe siècle, l’hexagone semble l’avoir emporté parce qu’il incluait plus explicitement l’Alsace et la Moselle !

Certains ont justifié ce choix en parlant de « six points saillants ». Il est incontestable que six points du plan, choisis plus au moins arbitrairement, forment un hexagone irrégulier, mais cela est peu informatif : si l’on choisissait huit points, la France ressemblerait à un octogone, et plus on choisit de points sur le contour de la France, mieux ils représenteront la France et ils formeront toujours un polygone.

Et ce dernier paragraphe est au cœur du problème, n’est-ce pas ? On peut choisir n’importe quelle combinaison de points de la carte et le nombre de points imposera le choix de polygone.

Pour illustrer l’absurdité, les auteurs ont numérisé une carte Michelin du pays, sur une échelle 1/1 000 000. En tirant les points des bords de la figure résultante, ils ont « obtenu ainsi 5 250 points espacés de 1,2 ± 0,9 kilomètre ». On peut les relier avec de petites lignes, mais personne ne parlera du « cinq-mille-deux-cents-cinquantagone ».

Après des calculs pour trouver le « barycentre », le point qui correspond le mieux au centre de tous les autres, ils ont testé plusieurs polygones pour chercher le polygone qui couvrirait le plus de territoire. C’est une question simple de maths. Et le gagnant ? Si on les suivait, on parlerait désormais des quatre coins du carré.

Cependant, les auteurs sont un physicien, un mathématicien, une infographiste et un bio-infornaticien, et c’est ici où je dirais que le linguistique prend sa place. C’est une question d’usage. Les m’as-tu-vus qui ont prêté attention à l’école vous diront avec suffisance que les tomates et les avocats sont des fruits. Mais personne n’appelle pas la guacamole « salade de fruits ». C’est ainsi dans ce cas — pour autant que je sois d’accord que la France ne me rappelle pas un hexagone, je le dis, car vous le dites.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine afin d’en rire. Mais rire de quoi ? Vous verrez.

Je découvre le Val-d’Oise

On continue maintenant le Tour avec le 95, le Val-d’Oise. C’est le département le dix-septième plus peuplé et les habitants se nomment valdoisiens. C’est notre huitième et dernier séjour en Île-de-France, notre 94e et dernier séjour dans l’Hexagone et notre 96e et dernier séjour en France métropolitaine.

Si vous ne savez pas combien de larmes j’ai aux yeux en écrivant ça, ou pensez que je suis moins que sérieux, bienvenue au blog pour la première fois.

On va visiter ce département de ma façon — c’est-à-dire qu’il faut commencer à l’aéroport Charles de Gaulle, car c’est en partie dans le Val-d’Oise (et la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis en plus !), avec une adresse officielle à Roissy-en-France. (À ne pas confondre avec Roissy-en-Espagne, quoi ?) D’ici, on commence avec une visite inhabituelle, le « village fantôme » de Goussainville – Vieux Pays, vidé pendant les années 1970 à cause des bruits du nouvel aéroport — mais qui subsiste car il y a une église classée monument historique au centre ! Au nord, on visite l’Abbaye de Royaumont (2 étoiles Michelin), fondée par Saint-Louis lui-même, pour son architecture gothique du XIIIe siècle, dont l’ancien cloître des moines et sa bibliothèque de plus de 23 000 livres. Puis à Villiers-le-Bel, on visite le Château d’Écouen (2 étoiles), ancien château du duc Anne de Montmorency — oui, un homme malgré le prénom — qui abrite de nos jour le seul musée national consacré à la Renaissance, son époque. Quelques km à l’ouest, on arrête au lac d’Enghien-les-Bains (1 étoile), centre d’une commune renommée pour ses eaux sulfurées. J’étais rendu perplexe par ce nom plutôt nordiste, même belge — il s’avère que c’est en fait nommé pour une ville en Belgique.

On continue un peu au nord, à L’Isle-Adam, avec des plages le long de l’Oise qui attiraient anciennement de tels artistes que Fragonard et Balzac — les cabines datent au XIXe siècle. Très proche, il y a le joyau du Val-d’Oise, Auvers-sur-Oise, avec de nombreux sites à visiter liés à l’art français du XIXe siècle. On y commence devant les tombes de Vincent et Théo Van Gogh, décédés à Auvers tous les deux. La Maison-Atelier de Daubigny (1 étoile), érigée en 1860 par Charles-François Daubigny, a des murs recouverts de reproductions d’œuvres par de tels artistes que Camille Corot et Honoré Daunier, qui les ont peintes à l’époque pour décorer l’atelier (les originales sont dispersées parmi plusieurs musées autour du monde). Le Château d’Auvers, construit par un homme d’affaires italien au XVIIe siècle, apparaît dans plusieurs tableaux de Van Gogh, et abrite un « nymphée », une grotte qui rappelle les lieux de culte de l’Antiquité grecque (on en a croisé un autre en Essonne).

Le Val-d’Oise cache la fin parfaite de nos balades hexagonales — quatre sites qui font un mélange du patrimoine et de la modernité, de l’Église et l’État, qui capture toute dans mon imagination dès le départ. Notre prochain arrêt est la ville de Cergy-Pontoise. Là, on visite l’une des attractions les plus atypiques de France, l’Axe majeur (1 étoile). Construit pendant les années 1980, il s’agit d’une promenade de 3 km qui relie 12 œuvres d’art public — dont une pyramide dans un lac et une tour de 36 mètres d’où on est censé être capable d’apercevoir La Défense. La cathédrale Saint-Maclou (1 étoile) date du XIIe siècle, ne suit pas son plan original cruciforme, et vaut la visite autant pour son mélange de styles que son orgue et vitraux Renaissance. À Chaussy, le Domaine de Villarceaux (1 étoile) nous attend, avec ses deux châteaux et 7 jardins (labellisés remarquables) et pièces d’eau. Notre final arrêt n’importe où dans l’Hexagone est le Château de La Roche-Guyon (1 étoile), site d’une aventure de Blake et Mortimer, un manoir imposant sous un donjon en haut d’une colline. Avec un potager ainsi qu’un jardin à l’anglais conçu par la fille du duc de La Rochefoucauld, dans un lieu qui abrite toujours une casemate de Rommel, tout en vue de la Seine, on finit bel et bien au cœur de ma France.

Qui sont les personnages les plus connus du Val-d’Oise ? Lauréate du Prix Nobel de littérature Annie Ernaux vit à Cergy depuis les années 1970. Économiste Dominique Strauss-Kahn a été maire de Sarcelles. L’artiste cubiste Georges Braque est né à Argenteuil, ainsi que le guitariste René-Paul Roux, dit Paul Personne. Argenteuil a été aussi la maison de Claude Monet pendant 7 ans, L’écrivain public et alchimiste présumé Nicolas Flamel est né à Pontoise. Savinien de Cyrano de Bergerac, connu pour sa nez de taille exceptionnelle, est mort à Sannois. Louis Daguerre, inventeur du daguerréotype, est né à Cormeilles-en-Parisis, où le chanteur Michel Delpech a grandi. Jean Bruce, auteur d’OSS 117, est mort dans un accident de voiture à Épinay-Champlâtreux.

Que manger dans le Val-d’Oise ? On est dans la région dite le Parisis ou Pays de France, qui se vante de plusieurs produits locaux — l’asperge d’Argenteuil, la pêche de Montreuil et la poire de Groslay. En plats principaux, on trouve une pâtisserie salée, la talmouse — de la pâte feuilletée fourrée d’emmental et de sauce béchamel. En dessert, il y a les macarons du Vexin, proposés par le parc naturel de la région, avec une garniture de miel local et chocolat noir et au lait. Pour boire, il y a une toute petite production de vin pinot noir et chardonnay à Argenteuil,

Mais on n’est pas encore fini ! Demain, une Langue de Molière spéciale, puis l’Outre-mer attend.

Mon dîner val-de-marnais

Certains dîners du blog sont des hommages à des restaurants qui sont célèbres ou qui m’ont marqués d’une façon ou autre. Je pense à The Belgian Lion et le Calvados, Paul Bocuse et le Rhône, les kiosques de l’Estaque aux Bouches-du-Rhône, et les friteries pas-de-calaisiennes. C’est dans cet esprit que je vous présente mon hommage aux guinguettes du Val-de-Marne, et surtout Chez Gégène, Voici la pièce de bœuf sauce Roquefort et la tarte aux fraises.

Je dois cette idée à Agathe, qui l’a mentionnée dans les commentaires. Voilà, c’est exactement comment j’espérais que ce blog marcherait, avec des idées venant des lecteurs. Allons préparer notre dîner !

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Saison 3, Épisode 25 — L’épisode du VDM

D’abord, un grand merci pour août. Je vous ai dit en avril qu’une erreur chez Google avait produit des centaines de fausses vues. Alors je considère que c’est le vrai record. C’est certainement le record de commentaires. Je les apprécie presque tous — non, pas les vôtres, M. Marabout Puissant, mais le reste.

Avez-vous remarqué que Val-de-Marne partage ses initiales avec l’un de mes sites web préférés ? D’où notre titre.

Samedi soir, j’étais à un événement de l’OCA pour une soirée de jeux de plateaux. (J’ai l’impression qu’il faudrait dire « jeux de société », mais c’est ce qui est dans le bulletin, et qui est son éditeur pour le contredire ?) Naturellement, je leur ai apporté mon dessert val-de-marnais — tout ce dîner apparaîtra ici demain. J’ai une histoire drôle sur le sujet :

On était dans la cuisine de nos hôtes, et après des mots gentils, on a dit « Quand je réponds aux événements, maintenant je vérifie si Justin est sur la liste d’invités ». Un autre a ajouté « Ouais, quel est ton prochain événement, Justin ? » Ce sera probablement la prochaine soirée tarot, fin septembre. Mais je ne le crois pas — on veut savoir où je serai ?!? Ce n’est pas comme si j’étais Weird Al !

Ça fait chaud et mal au cœur en même temps. Il m’a fallu 47 ans pour trouver du monde qui veulent manger ce que je fais. Mais pas chez moi.

Pourtant, il y aura peut-être une bonne nouvelle même là. Est-ce que vous avez la même superstition que nous, que mentionner une chose risque de le gâcher ? J’espère que non, mais vous me le direz. J’ai un événement en français à LA plus tard ce mois, et on vient de me dire que l’on pourra faire du covoiturage. Presque rien ne me plairait plus. C’est très difficile d’établir des liens avec ces expatriés.

Je ne veux pas contaminer mon article à venir avec ça, mais j’ai posté ces photos sur Instagram avant de préparer mon dessert de samedi :

Ces panneaux sont à côté, l’un de l’autre, dans mon pas super-marché. 1,99 $ pour 1 livre de fraises, 7,49 $ pour 2 livres. J’en avais besoin de 3 livres. Je suis dé-goû-té par ce comportement. (Évidemment, j’ai acheté 3 boîtes de 1 livre chacune.) Comprenez-vous maintenant pourquoi j’ai adopté cette expression d’Agathe avec tant d’enthousiasme ?

Je me suis lancé dans mes recherches pour l’Outre-mer ce week-end. J’ai trouvé quelque chose pour la Guyane qui dépasse les bornes de mon sens de l’aventure :

Source

Mais je vous promets, vous allez adorer mon dîner martiniquais. Non, je n’avais pas l’habitude de planifier l’Hexagone à l’avance comme ça, mais pour ma santé mentale, le Tour doit se terminer d’ici fin octobre.

Voici quelque chose pour faire rire tout le monde sauf mon amie Françoise. J’imagine qu’elle est bel et bien épuisée par les références à cette pub. Je vous jure, je l’ai découverte hier.

Notre blague traite des génies. Les Bonnes Nouvelles viennent d’un zoo en Charente-Maritime. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Matignon, Silicon Valley, et Jurons.

Sur le blog, il y a aussi La magie de Sandrine Mallick, sur une chanteuse de laquelle je suis très enthousiaste, L’exposition Baccarat, sur l’exposition de cette marque à South Coast Plaza, et C’est le 1er, version septembre 2024, ma revue mensuelle de mes blogs préférés.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Bannière qui dit « C'est le 1er » avec des dessins de 3 desserts : bûche de Noël, religieuse, macaron à la framboise

C’est le 1er, version septembre 2024

Je continue de copier Light & Smell avec des listes de mes articles préférés au premier du mois. Ça vient d’Allez vous faire lire, mais je ne suis pas exactement ses règles.

J’ai un tas de nouveautés pour vous cette fois ! J’ai d’autres nouvelles, mais vu que demain est la balado, je les garderai.

Nouveaux à moi :

Les habituels :

Actif ailleurs :

Mathilde’s little things continue sur Instagram avec une exploration du Capitole d’Utah et une réserve d’amérindiens. Les Dédexpressions a trouvé le bon cadre pour son art.

À encourager :

Rien de nouveau chez L’heure de lire, Une Brève Histoire d’Art, Et si Facebook disparaissait?, Un déjeuner en Provence, Bonheur des yeux et du palais, Carnets d’une plume, L’Atelier du Phoenix, La bibliothécaire, Bessie’s Bazaar, Planète Vegas, Grain de Sable, Bonheurs culinaires, Les souris de Paris, et Le journal des Jum’s. Laissez-leur de gentils commentaires pour les encourager à reprendre !