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La saison 6 de Miraculous est arrivée

Ça fait belle lurette depuis la dernière fois où on a parlé de Miraculous sur ce blog. Il y avait un billet sur une méchante plutôt inquiétante, Mademoiselle Sans-Culotte, vers la fin de la 5e saison, et on a vu le film dans un ciné rouennais en 2023, mais la série était « hors du radar » comme on dit en anglais (mon dictionnaire la rend, « inconnu au bataillon ») pendant tout 2024. La série a déjà ses 10 ans et on est maintenant juste au début de la saison 6. En fait, l’épisode duquel on va parler n’a toujours pas été diffusé en France — en quelque sorte, cette série 100 % fabriquée en France sort souvent à l’étranger avant son pays natal. (N’imaginez pas que je veux dire les États-Unjs ; le Brésil prend parfois la première place — saison 6, saison 5 — ainsi que le Canada — saison 3).

Vu que personne d’entre vous n’a moins de 20 ans (pour autant que je sache), je ne vais pas m’inquiéter des divulgâcheurs.

Capture d'écran du titre dans le générique

Mon but ici n’est pas de parler de l’épisode comme les films et les émissions pour les adultes, où je suis les intrigues en détail. C’est plutôt d’explorer comment la série a changé, et grandi avec ses fans. Miraculous reste une émission pour les enfants, mais où elle ciblait les enfants de 5 à 10 ans au début, je dirais que la nouvelle saison — ainsi que la dernière — est plus pour les collégiens et même les lycéens. Je continue de la considérer de loin la meilleure série de jeunesse à la télé au monde.

La fin de la saison 5 aurait été une fin parfaite pour presque n’importe quelle série, même pour les adultes — le méchant a gagné, mais parce que ses buts étaient vraiment ce qu’il avait toujours dit, il a choisi de se sacrifier afin de réaliser son vœu d’améliorer le monde pour son fils. Les héros survivent donc pour continuer leur combat, mais l’histoire n’a rien d’un Dragon Ball, où les héros gagnent simplement en devenant plus puissants que les méchants. Pourtant, pour la suite, Ladybug et Chat Noir vont combattre une nouvelle méchante qui a hérité les pouvoirs de Monarque, mais n’a rien de sa noblesse. (On la connaît d’avant.)

Les délais étaient particulièrement longs cette fois parce que tout a été dessiné à nouveau. Le style est devenu plus réaliste, qui va très bien avec le fait que nos héros ont passé du collège au lycée. Et après presque une décennie où les fans ont spéculé si les héros allaient devenir un couple, la réponse est enfin oui. Ça posera de nouveaux problèmes pour eux — ce qui rend la série bonne pour un plus vieux public.

On commence avec une introduction qui montre le nouveau style à bon effet. Marinette et son amie Alya discutent le fait que Monarque a enfin disparu (seulement Marinette sait qu’il est mort), mais qu’un inconnu a repris son Miraculous, l’objet magique qui donne des pouvoirs aux héros et aux méchants. Il y a un contraste entre leur dessin d’amateur de Monarque, et le réalisme de leurs nouvelles apparitions.

Puis, on voit le nouveau couple, Marinette et Adrien, dont chacun ne sait toujours pas que l’autre est un super-héros. Marinette ne sait pas comment se comporter autour d’Adrien et est extrêmement nerveuse. Je trouve cette représentation très appropriée pour, disons, quelqu’un de même âge que ma fille. On voit que le style ici passe entre réalisme et ce que les japonais appellent « chibi », avec des traits déformés. Tout ça se passe dans un rendez-vous qui est très stressant pour notre Marinette :

Marinette et Adrien arrivent dans un resto pour boire un café. En regardant les couples autour d’eux, Marinette essaye de copier les comportements de chacun, ce qui l’amène à se comporter comme une vraie cinglée. Ça comprend commander des cookies « aux pistaches et aux crevettes ». Ne me regardez pas comme ça, je ne suis que le messager !

La nouvelle maître-méchante peut se projeter dans l’esprit de ses victimes, qui deviennent les méchants de l’épisode, un changement de l’ancien, qui avait une sorte de lien télépathe avec eux :

On voit que le nouveau style permet en même temps un Paris hyper-réaliste ainsi qu’une méchante très immature (ses dessins prennent forme dans la réalité de l’émission). Ça garde l’appel pour les plus jeunes fans :

Mais la relation entre nos héros, reprise à la fin dans un ciné, reprend le style réaliste, ce qui nous montre que ce sera pris au sérieux.

Marinette et Adrien dans une salle de ciné

La Fille et moi avons beaucoup discuté cet épisode. Nous sommes d’accord qu’il reste beaucoup à apprendre, mais que la nouvelle saison semble être très prometteuse. Elle a hâte d’en voir plus, et pour ma part, euh…j’ai hâte d’être dans la même pièce quand ça arrive, car je suis trop vieux pour ces trucs et je n’ai certainement pas pris toutes ces captures d’écran en le regardant sur mon propre portable. Pour autant que vous sachiez !

Les Guignols de l’info

Facebook a récemment commencé à me montrer des clips d’une série dont j’avais entendu parler, mais jamais vu. Évidemment, vu le gros-titre, je parle des Guignols de l’info. Encore une fois, ça me rappelle pourquoi j’appelle Canal+ le Graal. Cependant, j’ai souvent l’impression de regarder la version française des articles sur le cricket en anglais — la langue est censée m’être familière, pourtant je ne comprends qu’un peu.

Les Guignols, Photo par Arnaud 25, CC BY-SA 3.0

Je dois tout d’abord avouer que ces clips exigent exactement ma pire compétence — reconnaissance des visages. Et ce n’est pas un problème seulement car je n’ai pas régulièrement vu les bonnes personnes — je ne me souviens pas de quelle est laquelle parmi les amies de La Fille non plus. (Une d’entre eux porte un chapeau, alors pas de problème — pour le reste, je dois éviter les prénoms en priant qu’elles les disent.) Mais l’autre problème, c’est que ces clips jouent avec des faits que l’on n’apprend pas des journaux étrangers.

Alors, le premier que j’ai enregistré, c’était celui-ci :

Je crois que c’est M. le président Hollande, et que c’était probablement tourné quand les X-Men étaient à la hauteur de leur popularité il y a une décennie. Mais honnêtement, il ne me semble pas particulièrement gros, et j’ai du mal à comprendre pourquoi il serait dépeint de cette façon. Peu importe, je suppose — il reste drôle car Wolverine avec des fourchettes, c’est une image hilarante !

Un autre dans le cadre de l’émission « Fort Boyard », ce que je n’ai jamais vu. Évidemment, c’est de la télé-réalité, telle qu’elle est. Cependant, je n’ai aucune idée si c’est fidèle à l’émission, ni la personnalité de M. Chirac non plus. J’imagine que oui, car l’émission a duré 30 ans, et c’est difficile à croire qu’elle aurait connue tant de succès sans un pied dans la réalité. Mais je ne dirais jamais que je le sais.

J’ai enfin trouvé un clip — plutôt long — sur un sujet que je connais très bien, Michael Jackson.

J’ai complètement perdu la tête vers 7:05, quand l’animateur a dit, en parlant d’une poupée « pour une fois, ce sont les enfants qui vont jouer avec Michael Jackson ». Ah. Vous avez clairement tout entendu. Pour lui donner la réplique, connaissez-vous sa chanson «D.S. » ?

Il s’agit de l’histoire d’un vrai salopard nommé « Dom Sheldon ». Mais si on l’écoute attentivement, il chante clairement « Tom Sneddon« , le nom du procureur qui lui a mis en examen à cause de ses activités avec des enfants (pour lesquelles il a été jugé non-coupable). Ce n’est pas un billet sur M. Jackson en soi, mais je dirais que vu les contenus, Les Guignols n’avaient peur de rien.

Je ne sais pas à quel point j’ai envie de poursuivre cette découverte. D’une part, il me semble une excellente source pour la culture de son époque. D’autre part, bien que je n’aie pas peur de poser des questions ici, je peux voir où ça gonflerait rapidement, et ce n’est pas mon but. Mais même si Les Guignols de l’info se révèle être trop de devoirs, il y a toujours Groland :

Le Collège Noir

J’ai eu une expérience complètement inattendue samedi matin. J’ai reçu l’un des nombreux courriels de France TV, sans lesquels je deviendrais fou. (Plus que d’hab, quand même.) Et en passant par ses suggestions, ça m’a attiré l’œil :

Avec un tel sous-titre que « Complainte d’Auvergne », il me semblait que ceci a dû être un dessin animé français, pas doublé de l’étranger. (Mais oui, Castlevania : Nocturne existe, et cette série américaine a lieu à Paris pendant la Révolution Française. Pourtant, il y a de nombreuses raisons pour lesquelles on n’en parlera pas.)) J’ai donc passé à sa page sur France TV pour y jeter un œil.

Je ne savais pas que c’était adapté d’une série de BD, mais dès que j’ai commencé à regarder le premier épisode (il y en a 6, de 15 minutes chacun), j’ai su que je n’allais bouger nulle part.

Après le générique, le premier épisode commence en plein milieu d’une bataille. Des jeunes, habillés en tenues de guerriers, sont en train de se battre contre des créatures démoniaques :

Il semble que la bataille va mal, mais ils sont sauvés par l’attaque magique d’une compagne sorcière :

Mais c’est à exactement ce moment où il s’avère que c’est un conte et non pas la réalité de la série, car la fille l’interrompt pour se plaindre qu’elle soit en bikini :

Son ami qui tient le livre répond que c’est une tenue de guerrière magicienne, mais à ce point, tous les enfants commencent à se plaindre de leurs représentations dans le livre et exigent des changements. Le garçon avec le livre, qui est le dessinateur, les fait :

Un nouvel enfant arrive, Oussama. Il est accueilli par Léna, la directrice, qui se montre plutôt ennuyée mais le dirige à rejoindre les autres :

C’est ici où on apprend les prénoms inhabituels de tous les enfants : Ulysse, Krum, Mei, et Step. Étant jeunes, la blague prévisible sur le nom Oussama est mise en jeu, mais heureusement, une fois fait, on ne revient plus vers le sujet. Il s’avère qu’ils sont tous collégiens, et le bâtiment est un collège dans le Cantal, mais on est hors de l’année scolaire.

Au fait, quant au nom Ulysse, la BD et la série sont également réalisées par un M. Ulysse Malassagne. Une voix off au début du premier épisode nous dit que ce sont ses souvenirs d’enfance. Moi, je ne le crois pas…trop. J’aimerais bien croire que sa directrice n’était pas aussi paresseuse que Léna. En ce qui concerne les monstres, je le crois absolument.

Je ne veux rien divulgâcher, alors je vais juste présenter quelques autres personnages qu’ils vont rencontrer.

On voit brièvement « la vieille » quand les enfants sortent du collège pendant la première journée pour explorer. Elle parle en occitan, un signe que quelque chose ne va pas. (Je plaisante, mais le cadre de l’histoire et ses monstres est clairement auvergnat et certaines choses en sont tirées, notamment le « maluelh », de l’occitan pour « mauvais œil ».)

Ce personnage n’est pas appelé « le monstre », mais tout ce que je peux en dire serait un divulgâcheur alors je ne dis rien. Mais remarquez les similarités avec Gollum du Seigneur des Anneaux.

On voit encore et encore un certain genre de croix unique au Cantal, les « croix de peur ». Je ne les ai pas croisées en écrivant sur le département, mais je vous ai trouvé une bonne explication du site Cantal Passion.

Les carrefours ont toujours fait l’objet d’une attention particulière. Il y a, en effet, un symbolisme de la croisée des chemins, et souvent les carrefours provoquent ce que l’on nomme chez nous une « peur ». La croix fait donc office ici de talisman. Il ne faut pas négliger pour autant un rôle plus prosaïque d’indicateur : quand le croisement est sous la neige, la croix continue d’indiquer sa position.

Enfin, un certain nombre de croix de chemin sont aussi des croix sur la voie des morts. De la maison du défunt à l’église paroissiale, le convoi funéraire s’arrêtait à toutes les croix et l’on récitait quelques prières appropriées.

Les Croix du Cantal

Le croque-mitaine n’est pas uniquement cantalien, mais son nom particulier de « Babau » vient de l’occitan, où selon le lien ci-dessus, ça veut dire soit une petite insecte soit un dragon qui mange des hommes. Puisqu’il y a beaucoup d’amis des chats ici, j’ajoute que l’on considère « mitaine » d’être venu de « mite », le Vieux Français pour un chat. Ici c’est un monstre venu en direct des films de Hayao Miyazaki, surtout Le Voyage de Chihiro (je pense à ce personnage).

Et vu que je parle de Miyazaki, le blaireau qui parle aurait pu en venir aussi :

La série se termine sur une note de suspense, bien que son histoire principale trouve sa fin. J’espère fortement qu’il y aura une suite, je lirai certainement les BD d’où elle vient, et je la recommande à tous les âges sans hésiter (sauf les moins de 10, comme dit la première capture d’écran). Encore une fois, je me trouve reconnaissant à la France pour ce cadeau complètement inattendu.

Astrid et Raphaëlle : Circé

Ça fait beaucoup trop longtemps depuis notre dernière aventure dans le monde d’Astrid et Raphaëlle, et la faute n’est qu’à moi qu’il n’y a aucune chance que je regarde l’intégralité avant le 31 mai quand France TV en supprimera la plupart en ligne. Mais je fais ce que je peux. Cette fois, on va parler d’un épisode déroutant.

En général, j’essaye de me taire sur des sujets où je me considère insuffisamment informé, et ça va deux fois plus fort quand on parle de la politique française. (Je ne dis pas que je réussis ce but complètement.) Je l’ai dit à nombreuses reprises, je me considère comme un invité, et j’essaye de me conformer à ce que l’on attend à cet égard, et certainement non pas comme une certaine ex-belle-sœur de laquelle vous ne saurez jamais rien au-delà de cette phrase. Mais je ne suis pas un ange non plus, alors je me permets au moins ça.

En ce cas, la polémique tourne autour de la Grossesse Par Autrui (GPA). Je comprends de l’épisode que la loi ne la reconnaît pas en France. Je dirais que l’épisode a un point de vue sur ce sujet. Mais je ne prétends pas d’avoir suivi le débat tel qu’il est en France, alors j’essaierai de raconter l’épisode d’un point de vue neutre.

L’épisode commence avec deux policiers en balade dans une forêt. Ils se trouvent face à un cadavre horriblement brûlé, sauf pour le visage. Ils appellent aux autres policiers pour ouvrir une enquête :

Le coroner remarqué une cicatrice qui suggère que la victime avait subi une césarienne mal allée. Au bureau, un appel aux gynécologues de la région retrouve un nom, Cécile Maignan, mais le docteur qui le fournit dit que ça fait des mois depuis la dernière fois où il l’a vu.

Astrid retrouve des infos dans les archives. Cécile avait été une militante féministe liée à une association dite Circé, d’après la sorcière de l’Odyssée.

Au bureau, Astrid et Raphaëlle font des recherches sur l’association, dit un mélange entre deux associations que je ne connaissais pas, les Femen et L214. Vu les liens, j’ai évidemment fait des recherches. Il suffit ici de dire que les deux se croient libres à agir de façon radicale.

Astrid et Raphaëlle se rendent sur la ferme qui est le siège de Circé, pour parler avec Oksana, sa directrice. Raphaëlle, qui craint déjà que les membres pratiquent de la vraie sorcellerie, flippe quand elles croisent un chèvre nommé Lucifer. Mais Astrid trouve un rapport avec l’animal.

Oksana les accueille devant son chaudron — non, en fait, dans la cuisine de la ferme. Elle explique que les résidents sont tous des femmes blessées en quelque sort, soit physiquement soit émotionnellement. Mais elle nie que Cécile était là récemment, bien que son corps a été retrouvé à quelques km de la ferme.

La police trouvent l’ordinateur de Cécile. Il cache une vidéo qui semble montrer Cécile en train d’être violée par le gynécologue qui l’avait reconnue.

Astrid et Raphaëlle se rendent à l’hôpital où travaille le docteur. Son bureau a été vandalisé, apparemment par Circé, qui a laissé un cochon là-dedans :

Le docteur est interrogé mais prétend que le rapport de la vidéo était consentant. Raphaëlle menace de parler avec ses autres patientes, et il dit qu’il a une bonne conscience, qu’elles ne trouveront rien. Mais en ce moment, il commence à galérer à respirer. Est-ce un sort lancé par Circé ? Raphaëlle se le demande.

Astrid va dans son groupe de soutien et évoque les sorcières. Une autre femme du groupe mentionne qu’elle sortait avec une sorcière. Astrid est menée à se demander si elle aurait été prise pour une sorcière autrefois.

Le fils de Raphaëlle retourne de son séjour linguistique en Irlande. Raphaëlle, qui s’inquiète tout le long de l’épisode jusqu’à ce point pour « mon bébé », est dérangée quand Astrid utilise de gros mots devant le gars, et dit qu’elle les a appris de Raphaëlle.

Astrid fait ses courses mercredi, comme d’habitude, chez M. Tanaka. Le pauvre lui demande s’ils pourraient se voir au-delà des courses. Astrid ne comprend pas pourquoi et part en disant « au revoir ». On y reviendra à la fin ; je me sens critiqué par France TV.

La police interrogent Oksana encore une fois ; elle dit qu’elle n’aidera rien, jusqu’au moment où la police lui fait comprendre qu’elle se révèle peut-être complice dans un meurtre. Elle rend le nom de Sonia, déjà dénoncée par le docteur.

Sonia ne s’aide pas en disant à la police qu’elle était l’amante lesbienne de Cécile et en plus, considère toute grossesse comme un tumeur qui doit être tué. Mais elle nie avoir tué Cécile.

Il s’avère enfin que Cécile s’est engagée dans la GPA pour une amie, Fleur, qui nie aussi avoir été responsable et qu’elle n’avait pas contacté la police de peur que la GPA lui pose des problèmes.

L’enquête termine enfin dans une abbaye abandonnée où l’accouchement s’est passé. Il y a du sang sur le sol, et Cécile y est évidemment morte.

Une équipe de policiers cherche la région, et des campeurs indiquent un endroit où les femmes sont assez hostiles qu’ils ont peur d’y aller. Là, le bébé se retrouve avec une autre membre de Circé.

Je vais sauter par-dessus de la question de comment termine l’enquête. La seule personne arrêtée est Fleur, pour avoir obstrué l’enquête. Je ne trouve pas le compte rendu des événements à l’abbaye satisfaisant du point de vue d’une enquête judiciaire, mais je laisse tomber. Raphaëlle lui dit qu’il sera difficile de gagner le droit à son bébé une fois sortie du système judiciaire.

Matthias, qui je déteste, et Raphaëlle se retrouvent dans un bar. Raphaëlle lui gronde pour avoir donné l’impression que les deux sont en couple à son fils. J’aurais juré que Matthias semblait aimer cette idée, mais puis c’est lui qui se révèle soulagé quand Raphaëlle dit non. Franchement, je le trouve un cochon, et je ne comprends pas pourquoi Raphaëlle l’assume.

La dernière scène est M. Tanaka assis sur un banc près d’Astrid, qui porte ses boules Quiès. Puis elle dit qu’elle doit s’en aller.

J’avais cru après la scène plus tôt qu’elle n’avait dit oui à rien. Pourtant cette scène où ils semblent mal à l’aise tous les deux sans rien dire est plus d’un rendez-vous que j’ai eu depuis presque 11 ans déjà.

Merci, France TV, pour une fin qui m’a rendu plus déprimé que le dernier épisode des Conbattantes et En attendant Bojangles combinés. Je continuerai à regarder Astrid et Raphaëlle, mais… Astrid, je vous remercierai de répéter votre nouveau vocabulaire aux réalisateurs.

Astrid et Raphaëlle : Point d’orgue

Je sais, c’est très inhabituel pour moi de regarder la télé en milieu de semaine. Mais je n’avais rien prêt pour ce soir, et ce n’est pas difficile de me convaincre de regarder cette série.

On continue la série Astrid et Raphaëlle avec le quatrième épisode de la deuxième saison, Point d’orgue. J’étais bel et bien perplexe par ce nom malgré mes 10 ans en tant que saxophoniste ; il s’avère que vous voulez dire une « fermata » (on parle l’italien quand on parle de la musique en anglais). Pire, vous faites comme les allemands pour ça (lien en je-ne-le-crois-pas). Je ne sais même pas que dire.

L’épisode commence dans une grande salle à la Maison de la Radio. Je suis ravi que vous n’ayez pas pu voir ma réaction en apprenant l’existence de ce bâtiment. Le bon mot pour ce niveau de jalousie n’existe probablement pas en dehors de l’allemand (si vous connaissez les mots « schadenfreude » et « fremdschämen », vous savez qu’ils ont du talent à cet égard). Une organiste, Pauline, joue le seul morceau pour cet instrument qui existe dans la fiction, la Toccata et fugue en ré mineur (mieux connu en tant que partie du meilleur générique pour un méchant dans tous les jeux vidéo).

Elle n’aime pas le son et va chercher le technicien, Hugo. Elle le retrouve, mort :

On trouve Astrid en train de jouer à un jeu avec une Mme Nielsen, qui, malgré le partage d’un nom de famille, n’est apparemment pas sa mère. Je suis perplexe quant à la relation et ne m’en souviens pas. Elle dit de l’appeler si Astrid a jamais besoin de l’aide.

À la scène du crime, le docteur Fournier croit que c’était juste un accident où l’homme est mort en tombant, mais Astrid remarque qu’il saignait de ses oreilles avant de mourir. Quelque chose ne va pas.

L’aide de Pauline, responsable de l’orgue, Mme Grélin, dit à Astrid et Raphaëlle que l’ingénieur devait avoir entendu quelque chose car il enregistre tout. Les femmes lui rendent visite. Astrid entend quelque chose de bizarre et part convaincue que c’est lié à la mort :

Raphaëlle décide d’interroger le prof de Pauline, un M. Leibnitz. Il est, comme presque tous le profs de musique ou de gymnastique à haut niveau, profondément désagréable. Tant pis pour lui, la police a trouvé une vidéo où il semble avoir menacé Hugo. Mais il nie avoir tué n’importe qui.

Le docteur Fournier découvre qu’Hugo avait souffert un AVC, qui semble mettre fin à l’enquête. Mais Astrid reste certaine qu’il a tort.

On voit Leibnitz à la Maison de la Radio. Quelqu’un hors scène lance un enregistrement de la toccata. Leibnitz a une mauvaise réaction ; il sera retrouvé mort.

Astrid découvre enfin le problème. Elle entendait un module d’infrason, joué pendant la Toccata. Est-ce que ça pourrait tuer ? Le son peut interrompre la fonctionne d’une valvule cardiaque artificielle, et Leibnitz en avait une :

Astrid se retrouve avec William, son ami du groupe de soutien aux personnes autistiques. William lui donne des haricots afin de mesurer son niveau de stress. Elle doit en enlever un à chaque fois où elle se sent stressée. S’il n’y en a plus, elle sera à la fin des haricots. (J’ai , oui, désolé.)

Astrid et Raphaëlle apprennent qu’il faut retrouver le carnet de Leibnitz, afin de trouver le nom du bon suspect, et se rendent chez lui. Astrid se montre admirative des compétences organisatrices de Leibnitz, ce qui fait rire Raphaëlle.

Elles trouvent un K7, comme disait les jeunes, qui était important à Leibnitz, et tout le monde dans leur équipe a du mal à l’utiliser. Ce qui manque à la nouvelle génération, je vous dis. Au fait, où est donc passée ma bouillie d’avoine ?

L’équipe réussit à identifier le bon suspect, mais Astrid est bien traumatisée pendant l’arrestation. Je ne vous dirai pas qui est le bon suspect, ou comment finit l’épisode.

Encore une fois, Astrid se montre un peu trop omnisciente pour mes goûts. Qu’elle soit obsédée par tout ce à quoi elle s’intéresse, je comprends. Mais il n’y a pas assez de temps dans la vie, surtout à son âge, pour s’obséder de tout. (Croyez-moi, en tant qu’écrivain sur une obsession, je sais de quoi je parle.) En revanche, vers la fin, elle arrive vraiment au bout du rouleau et a une crise. C’était bien le temps pour voir ce côté vulnérable.

Mais il est également le cas que tout ce que j’aime chez cette série dépasse mes objections. Je continue d’avoir hâte de voir mon prochain épisode !

Astrid et Raphaëlle : Le paradoxe de Fermi

Ce soir, je suis revenu vers la série Astrid et Raphaëlle, cette fois avec l’épisode Le paradoxe de Fermi. Le titre fait référence à une théorie du physicien Enrico Fermi : il y a plein de planètes, cependant aucune preuve de vie intelligente ailleurs. ([Pourtant, c’est simple — les espèces intelligentes savent mieux que de s’atterrir près d’un si gros con que Justin. — Mon ex])

On commence dans un labo quelque part à Paris. Une femme est poursuivie par un vigile. Elle disparaît mais le vigile trouve un cadavre :

Astrid et Raphaëlle viennent sur scène, mais ne trouvent rien, sauf pour le couteau du tueur, déjà récupéré par d’autres enquêteurs. Elles partent — mais tout à coup, la femme disparue réapparaît devant leur voiture !

La femme, une Sophie Lenoir, est placée sous garde à vue, mais ne parle pas et est presque catatonique. Sa mère visite la gendarmerie, mais ne peut pas aider à interroger sa fille.

Raphaëlle cherche Astrid aux archives, car elle n’était pas à la gendarmerie quand la mère est arrivée. Il s’avère que depuis le dernier épisode, Astrid a changé le jour de la semaine où elle fait ses courses. Raphaëlle suggère que c’est pour voir le neveu de M. Tanaka, l’ancien épicier, mais Astrid ne comprend pas la suggestion que c’est à cause d’un coup de cœur. Pauvre Astrid. Même moi, j’ai compris.

Sophie revient dans un état plus normal, et Raphaëlle lui parle. Sophie raconte avoir vu des flashs de lumière, et jure que c’est comme la fois où elle a été kidnappé par un OVNI. Ça n’est pas la défense juridique la plus efficace, mais Astrid veut l’explorer et Raphaëlle doit avouer que Sophie semble être complètement sincère.

Astrid prépare un autre organigramme pour faire un appel téléphonique. Elle veut parler au docteur qui a examiné le cadavre.

Les deux enquêtrices apprennent que Sophie fait partie d’un groupe pour soutenir les victimes des OVNIs, alors elles vont à leur réunion. Tout ce qu’elles apprennent est que ce groupe est plein de gens sincères, et qu’ils savent très bien que personne ne les prend au sérieux.

Astried va à la réunion de son groupe de soutien aux autistes. Là, elle dit qu’il lui semble qu’elle vient d’une autre planète que Raphaëlle. Super écriture, les dialoguistes !

Raphaëlle, qui n’aurait dû jamais recommencer son ancienne relation avec le procureur Mathias la met un terme. Bravo, il fallait faire ça depuis longtemps !

Astrid et Raphaëlle commencent à croire que quelque chose n’est pas allé au labo au-delà du meurtre, car beaucoup de monde a vu des flashs et a des coups de soleil sans être sortis. Elles rendent visite à un gérant, et apprennent que Sophie avait vu un facteur juste avant le meurtre, quelque chose d’inconnu pour eux avant.

Astrid a l’idée de parler à un psychologue qui est spécialiste en les affaires des OVNIs. Il insiste sur ses méthodes scientifiques et dit que souvent, c’est vraiment une façon d’exprimer un autre traumatisme. Peut-être qu’il peut hypnotiser Sophie et apprendre plus sur le traumatisme.

Mais elle crie et hurle pendant la séance — en serbe, une langue qu’elle est certaine qu’elle ne parle pas !

Cette fois, la mère de Sophie avoue qu’elle est adoptée, ayant été orpheline à Srebrenica. Tout commence à tomber en place. Le facteur, M. Charpentier, a-t-il un lien avec ça ?

Mathias, rarement utile, découvre qu’en fait, le facteur a francisé son nom, et était anciennement M. Medic, soldat serbe à…vous n’allez jamais deviner où…Srebrenica. Ouaip.

Sophie avoue enfin l’avoir reconnu, qu’il l’avait poursuivie, et que le scientifique mort a été tué par le facteur en la défendant. Elle s’était cachée sous-sol, ce qui avait déclenché les flashs, car avait touché des fils.

Mais Astrid se sent coupable (en est-elle capable ?) pour avoir demandé trop de choses personnelles à Raphaëlle et lui dit ce qu’elle a appris dans son groupe, qu’un ami n’est pas obligé de tout dire.

Cet épisode m’a un peu inquiété. J’adore les X-Files, mais je ne veux pas qu’Astrid et Raphaëlle devienne ce genre de série. Heureusement, il n’y a pas eu de vrais extra-terrestres après tout. En même temps, alors qu’Astrid n’a pas fait une blague avec sa réplique sur une autre planète, il doit y avoir des limites avec les clins d’œil dans ses paroles. Si elle comprend vraiment les jeux de mots comme ça, peut-être qu’elle n’est pas ce que l’on en pense ? Je ne le crois pas, car il y a trop de symptômes physiques, mais je serais déçu si ça arrivait. Peu importe, ce duo a toujours mon attention !

Astrid et Raphaëlle : Irezumi

On retourne vers la série Astrid et Raphaëlle pour parler du deuxième épisode de la deuxième saison, Irezumi. Cette fois, on joue sur mon terrain, parce qu’il s’agit d’un meurtre dans la communauté de japonais expatriés en France.

Je vous dirai au début que j’ai trouvé cet épisode moins convaincant que d’habitude. Ça n’a rien à voir avec l’autisme d’Astrid, mais avec sa connaissance profonde de la culture japonaise. Peut-être que j’ai raté quelque chose dans la première saison, où France TV l’a faite disparaître de leur site avant que je ne puisse finir de la regarder. Mais pendant cet épisode, Astrid montre un niveau de connaissance qui serait attendu de quelqu’un avec plusieurs années d’études non pas seulement de la langue, mais de faits divers que je n’ai pas étudiés. Est-elle vraiment experte en tatouages des yakuza ? L’autisme n’est pas un super-pouvoir qui donne de l’omniscience, et j’aimerais savoir si elle va devenir un deus ex machina qui sert juste pour avancer l’intrigue, ou si ça aura des limites.

Je ne peux pas commenter sur tous les faits évoqués dans cet épisode, mais en dehors de mes questions sur l’origine des connaissances d’Astrid, j’ai trouvé le traitement de la culture japonaise respectueux et n’ai pas d’autres plaintes.

On commence dans un onsen, un genre de sauna et baignoire rituelle. Un assassin y pénètre et tue l’homme qui y baigne, un M. Kimura. Il y a des gardes, mais on les fait endormir en haussant la température du sauna.

Astrid et Raphaëlle se rendent sur scène, et Astrid explique aux enquêteurs que l’on a coupé le doigt à M. Kimura, une tradition des yakuza — pourtant, M. Kimura n’est pas tatoué, donc pas yakuza lui-même. Jusqu’ici, je sais de quoi on parle. Mais j’ai fait deux ans d’études de japonais à la fac.

Astrid va dans une épicerie japonaise où un M. Tanaka est le propriétaire. Il remercie Astrid pour l’avoir parlée en japonais — mais la corrige, car il dit qu’elle lui a adressé de manière trop polie. Il explique l’idée de keigo, la politesse et formalité dans la grammaire japonaise. Son explication est un peu trop simplifiée, mais le bon niveau pour une diffusion de ce genre. Pourtant, comment est-il arrivé qu’Astrid aurait seulement appris le niveau le plus formel, ce qui n’est pas la première choose que l’on apprend ? J’ai trouvé ça irréaliste.

Astrid et Raphaëlle visitent la maison des Kimura pour parler avec Hitomi, la veuve. Elle refuse de parler avec Raphaëlle, qui s’est trop penchée. Astrid mène donc la conversation. Encore une fois, un peu irréaliste. Je vous ai parlé du fait qu’à mon tout dernier arrêt pendant mon premier voyage en France, j’ai oublié de dire bonjour à la femme au guichet de la Grande Arche de La Défense. C’était la seule fois de tout le voyage. Et elle faisait semblant de ne pas m’entendre jusqu’au moment où je me suis rendu compte de mon erreur. Puis, elle m’a parlé seulement en anglais. J’ai des nouvelles pour vous. Les Japonais sont moins têtus que les Français à cet égard.* Au Japon, oui, ça peut arriver. Mais en tant qu’expatrié, en parlant avec un gaijin (non-japonais) qui exerce de l’autorité légitime ? Jamais.

(*Bon, la plupart d’entre vous ne sont pas comme ça. Cependant, vous connaissez tous au moins une personne qui l’est, et je le sais. Ne vous inquiétez pas, j’aime râler, mais je vous adore à cause de ce comportement, pas malgré.)

Astrid revient à l’épicerie parce qu’elle veut interroger Hiro Morin, un jeune qui travaille dans la galerie d’art de M. Kimura. Elle était censé juste arranger l’entretien pour Raphaëlle, mais après un malentendu, elle croit qu’elle doit tout faire toute seule tout de suite. Où est-ce qu’elle a appris toutes les nuances de la cérémonie du thé japonaise ?

Avec des infos reçues de Hiro, les femmes découvrent la garçonnière de M. Kimura. Astrid se demande pourquoi on installerait une caméra pour enregistrer des vidéos de soi en train de dormir. Moi aussi, Astrid. Moi aussi.

Mais dans une vidéo, elles trouvent des tatouages sur un homme qui paraissent appartenir à un yakuza enterré à Paris il y a 25 ans. Elles découvrent des fleurs sur sa tombe, et l’ADN trouvé sur la base implique Ken, le garde du corps de M. Kimura :

Mais Ken est retrouvé mort, et n’est pas le meurtrier. Je vais arrêter ici afin de ne pas divulgâcher la fin, mais je vous ai donné le goût de ce que j’ai aimé et n’ai pas aimé en ce qui concerne l’épisode. Il a été écrit par quelqu’un qui connaît très bien la culture japonaise, et tout est vrai d’une façon ou autre. Mes plaintes sont largement qu’Astrid semble en savoir trop sans avoir travaillé pour ça, et que certaines chose ne s’appliqueraient pas hors du sol japonais.

En revanche, tant qu’Astrid se montre aussi naïve que moi, je ne peux que la trouver attachante. Je serai certain de continuer de regarder la série !

Astrid et Raphaëlle : L’Étourneau

On revient aujourd’hui vers la série Astrid et Raphaëlle. Ça fait un mois depuis la dernière fois, et je mérite bien que France TV a enlevé le reste de la première saison de leur site pendant mon absence. Alors, on reprend la série avec le premier épisode de la deuxième saison, L’Étourneau.

Je ne connaissais pas ce mot, alors je l’ai cherché avant de me lancer dans le visionnage. C’est un genre d’oiseau, mais aussi quelqu’un d’étourdi. Vu que ce billet ne se traite pas de moi, on ne pense plus au deuxième sens sauf pour remarquer que c’est un étourneau qui a oublié la date limite de la première saison en ligne. Bon travail, Justin !

Notre épisode commence avec une réunion dans une salle en haut d’un gratte-ciel quelque part à La Défense. Un homme d’affaires parle quand tout le monde tourne la tête pour regarder un oiseau qui vient de briser la fenêtre. Puis, l’homme tombe, tué par un coup de feu :

Astrid et Raphaëlle viennent à la scène du crime. Elles remarquent un oiseau mort, le nommé étourneau.

Tout le monde pensait à un sniper (c’est le mot de l’épisode ; j’aurais dit franc-tireur), mais Astrid remarque que l’oiseau est la seule chose qui a brisé la fenêtre. Il n’y a aucune trace d’un trou fait par une balle. Astrid en conclut que le meurtrier était dans la pièce. La police décident d’interroger tous ceux trouvés dans le bâtiment. Raphaëlle se fixe vite sur un neurologue, un certain Guillaume Delarue, expert en attention.

Quand elle le trouve, il est en train de donner un discours à un groupe d’hommes d’affaires. Il démontre un tour de magie à son public, en prenant Raphaëlle pour son « assistante » — puis elle se révèle un flic :

Pendant un moment surréaliste, la police décide d’amener Guillaume à la scène du crime. Il démontre encore une fois son pouvoir de manipuler l’attention aux autres en se libérant de ses menottes. Pas trop intelligent s’il est le coupable !

Raphaëlle mène l’enquête sur les connaissances du décédé, et découvre un escort, une certaine Ambre. Elle l’interroge :

Pendant ce temps-là, Astrid fouille les archives policiers avec des infos retrouvés de l’ordinateur du décédé. Elle découvre que le type voyageait beaucoup « pour son travail » et où qu’il soit allé, il y avait des cambriolages liés à un voleur dit « L’Étourneau ». L’oiseau mort était donc peut-être un message que le tueur connaissait ce secret.

Encore une fois, j’étais content de voir l’attention de l’équipe aux comportements liés à l’autisme. Astrid démontre du « flapping » (des mouvements rapides et peu contrôlés avec les mains) et de la recherche de stimulation sensorielle pendant qu’elle parle ou fait son travail à l’ordinateur :

Astrid découvre aussi que le décédé était criminel en tant que gamin et faisait partie d’un stage de réinsertion avec un magicien de la télé, maintenant à la retraite, un certain Carmine. Un véritable Garcimore, mais sans une Denise Fabre. (Où est-ce qu’un américain trouve toutes ces références pas mentionnées dans l’épisode ?!? C’est mon tour de magie à moi ! Et oui, je les ai déjà connus avant de regarder l’épisode !)

Les femmes rendent visite à Carminé dans son musée. Il avoue se souvenir de la victime.

En regardant de la vidéosurveillance du gratte-ciel, Astrid remarque deux choses intéressantes : Ambre était au bâtiment ce jour-là, et il y avait plus de police scientifiques qui sont sortis du bâtiment que le nombre qui sont venus. Mais les scientifiques portaient tous des combinaisons qui masquaient leurs visages. Raphaëlle se plainte que c’est comme essayer de distinguer un Schtroumpf d’un autre, et Astrid explique pourquoi c’est une mauvaise analogie. J’ai ri !

Avec cette info, Raphaëlle affronte encore une fois Ambre. Cette fois, elle avoue qu’elle avait été embauchée pour piéger le neurologue en faisant semblant d’être le secrétaire d’un éditeur de son prochain livre. Elle rend une photo de son employeur — il s’avère que c’était le magicien :

Je ne parlerai plus du mystère bien qu’il soit évident qui est le coupable, afin que sa motivation reste secrète au cas où vous regarderiez l’épisode plus tard. Je dirai simplement que c’était bien écrit et je continue d’être bouleversé par les intrigues et les scénarios de cette série.

À la fin, un ami d’Astrid, quelqu’un qui la connaît à cause de faire partie du même groupe de soutien aux personnes autistiques, lui rend visite. Il lui demande « Ça va ? » et la conversation est bien gênante pour les deux. Mais il lui semblait qu’il y avait beaucoup de changements dans la vie d’Astrid, et il voulait prendre des nouvelles d’elle.

C’était un moment émouvant, car je sais à quel point c’était difficile pour les deux. Comme j’ai dit avant, je continue d’apprécier les efforts de l’équipe pour apporter du réalisme au personnage d’Astrid. Il reste des moments où elle remarque des choses peu probables afin d’avancer l’intrigue, mais pas au point où tout part en vrille. Je trouve cette série attachante, et je continuerai de la regarder.

Astrid et Raphaëlle

Ce soir, suite à un billet très enthousiaste de La lectrice en robe jaune, j’ai regardé la pilote de la série Astrid et Raphaëlle. Au début, je vais vous dire que ce ne sera pas du tout la seule fois. Mais commençons ailleurs avant de plonger dans l’épisode.

Je m’intéresse depuis longtemps aux séries qui se traitent des enquêteurs autistes ou autrement « différents », à partir de devenir fan de Monk en 2002. Ça part d’une base d’intérêt personnel. Si vous connaissez assez d’ingénieurs et d’informaticiens, vous savez que la ligne de démarcation entre l’intelligence et l’autisme est plutôt floue. Être cinglé et être autiste ne sont pas les mêmes choses du tout, et je crois que certains à mon école d’ingénieur aimaient faire excuser leur comportements inadaptés en disant qu’ils étaient « sur le spectre ». Mais il y a aussi des liens indéniables.

Peut-être que quelqu’une qui est médecin a essayé de profiter de cette ligne floue au passé. Je dis ça, je dis rien.

Mais je connais aussi ce monde de façon personnelle, ayant passé du temps toutes les semaines pendant 3 ans autour d’enfants qui avaient d’autisme profond. On ne trouve pas trop d’Adrian Monk ni de Morgane Alvaro parmi ces personnes. Idéaliser ce qui arrive est une honte — ne pas regarder des gens aux yeux est loin d’être le véritable problème. Les cris, le manque de contrôle de leurs corps — c’est lamentable et pas une « superpuissance ».

J’étais tout de suite hypnotisé par cette émission parce qu’il y a toujours des moments humouristiques, mais je trouve les tribulations d’Astrid beaucoup plus réalistes que ce que l’on trouve chez Monk, House, ou HPI. Il n’y avait qu’un faux pas que je ne suis pas prêt à accepter, mais il est arrivé après le moment où ma critique se terminera.

On commence au milieu d’une scène bizarre. Un homme bien habillé retire 8 000 € d’une banque, le met dans une enveloppe, jette l’enveloppe dans une poubelle, puis se suicide en se mettant le feu.

Puis on rencontre Astrid, le personnage autiste, pour la première fois. Cette scène ne met pas toutes les cartes sur la table. Elle est draguée par un homme qui demande — et reçoit exactement — une minute. On pourrait trouver son comportement soit marrant soit autiste. Chez les ingénieurs, je dois vous dire que cette attitude littérale est exactement ce que j’ai dans la tête en parlant de la ligne floue.

Puis on rencontre Raphaëlle. Je préfère de ne pas lui désigner « la neurotypique », comme fait la série. C’est un mot des militants, avec lequel je ne suis pas d’accord. Je comprends qu’ils ne veulent pas stigmatiser des comportements involontaires, mais je m’arrête là. De toute façon, elle est là pour motiver les enquêtes, mais aussi pour être le personnage humoristique. On peut mettre des clins d’œil dans sa bouche que l’on ne peut pas faire avec Astrid, comme celui-ci :

Les deux femmes se rencontrent enfin dans les archives policiers où travaille Astrid. Raphaëlle comprend vite que quelque chose ne va pas, mais pas quoi exactement. Le directeur lui explique la situation et essaye d’empêcher Raphaëlle de demander de l’aide à Astrid, car il sait à quel point des situations inattendues lui posera des problèmes.

J’aimerais bien regarder une telle série où l’enquêteur n’est pas divorcé ni veuf, mais celle-ci ne l’est pas. On apprend que Raphaëlle est divorcée et il y a des conflits avec son ex à propos de la garde des enfants. Cependant, je félicite les producteurs pour ne pas avoir simplement rendu l’homme le méchant. Raphaëlle a de vrais problèmes à gérer son horaire.

Astrid découvre vite des choses sur une drogue impliquée dans un meurtre que les autres ont ratée. Mais ça l’amène à être soupçonnée d’avoir commis le crime et Raphaëlle doit lui en sortir. La scène de l’interrogatoire est un chef-d’œuvre du réalisme quant aux comportements autistiques. Parmi les bruits et les questions stressantes, Astrid s’effondre et se retire dans sa propre tête.

Une fois libérée, Astrid découvre que le tueur a une signature : il laisse toujours une fleur Cattleya sur la scène du crime.

Deux moments où je n’étais pas convaincu : quand Astrid prépare un organigramme géant pour un coup de fi, mais ne sait pas que l’on peut répondre de plusieurs façons, dont « allô » et « ouais » :

L’autre,chose, c’était qu’Astrid s’est fait flippée quand Raphaëlle offre de « prendre un verre et parle de tout et rien ». Soit elle est aussi lettré pour savoir qu’on ne mange pas un verre (et devrait s’en faire plaindre), soit elle ne comprend pas l’idée d’un métaphore.

Je vous laisse ici quant à l’histoire. C’est un meilleur mystère que « Meurtres à », au moins aussi bon que « Capitaine Marleau ». Je suis impressionné. Il y a de l’espace pour les personnages d’apprendre à s’entendre. Je suis bien au courant que je suis en retard, que le monde est en plein milieu de la 4e saison. Je ne l’attraperai pas, je crois. Mais j’ai hâte de regarder plus !

Meurtres en Corrèze

On revient vers la série que je n’arrive pas à quitter malgré mes plaintes, « Meurtres à » — et c’est une bonne chose ! Voilà, c’est sans doute le meilleur de cette série que j’ai vu !

Ça fait deux mois depuis la dernière fois où j’ai regardé un épisode de « Meurtres à », Meurtres en Berry. J’ai eu quelques choses ironiques à dire, comme « il vous choquera que les enquêteurs étaient anciennement en couple », car au-delà de la fois où le mec était gay (Meurtres à Lille, mais il a changé d’avis le temps que le film soit terminé), ça arrive à chaque fois. Et ce film n’est pas une exception. Mais pour les amoureux des mystères, pour une fois on a une mystère de qualité et même l’histoire d’amour est moins guimauve que d’hab ! (Alors je ne vais pas trop divulgâcher.) Et le truc le plus important, la photographie de la belle France… oh là là, tout comme la première fois où j’ai vu Montargis… ou Lille… ou Rouen… je suis prêt à déménager ! ([M. le Juge ! Il veut abandonner sa fille ! — Mon ex])

J’avais espéré que l’on allait voir Collonges-la-Rouge, mais tout l’intrigue se déroule à Tulle, qui a été mentionnée dans mon article sur la Corrèze sans l’avoir explorée. Tant pis pour moi. Tulle est…oh, vous verrez. De toute façon, notre histoire commence à une fête où un jeune sculpteur, Manuel Marquis est mis à l’honneur :

Étant « Meurtres à », on sait que le premier jeune artiste que l’on rencontre va vite mourir. Et M. Marquis ne nous déçoit pas, étant assassiné à peu près 30 secondes plus tard :

Vous ne pouvez pas avoir ce genre de commentaire juste n’importe où, les amis. Mais quand la police trouve le cadavre le lendemain, il est bien déplacé, et on le voit au pied d’une croix qui faisait partie d’une procession traditionnelle, la Lunade (fait à Tulle contre la peste depuis 1348) :

On rencontre ici notre enquêtrice locale, Léna :

À cause de son rôle, on sait déjà qu’il va lui falloir travailler avec un enquêteur qui n’habite pas à Tulle, qui est aussi son ex. Mais d’abord, on a quelque chose de plus important à faire — être bouleversé par Tulle :

Je vous jure, je me fais regarder ces programmes pour me rappeler que je déteste ma vie. Et vous, vous cachez tout ça en nous disant qu’il n’y a que Paris à visiter. Hmph. (Désolé pour l’anglicisme.) Mais continuons avec notre enquêteur, Axel, envoyé de Bordeaux pour…euh…des raisons :

Un témoin dit quelque chose à propos d’un « fantôme » à la fête. Le Klan, il y en a en France ? J’en doute :

Mais c’est à ce moment où Axel arrive et dit qu’il ne croit pas au Klan français :

Léna est juste ravie de le voir :

À sa question, elle précise : « Borné ». Vous allez adorer la complicité entre ces deux, ou son absence. En fait, il va y avoir quelques surprises inattendues dans leur histoire. Mais jusqu’au milieu du film, elle ne ratera aucune opportunité pour être cruelle vers son ex. De toute façon, nos détectives vont aller interroger l’avocate de la victime, pour voir s’il avait des ennemis :

Ai-je mentionné que Tulle est belle ?

Il semble qu’Axel est vraiment pas professionnel. Il dîne avec l’avocate :

Nom d’un cobaye, mais Tulle est belle !

Il s’avère que Léna se blâme pour la mort de ses parents. Elle visite le cimetière local avec son grand-père :

Juste après, un ami de la première victime est retrouvé mort :

Ai-je mentionné que je n’en peux plus ?

Vous avez peut-être commencé à soupçonner l’avocate, qui semble vouloir faire distraire les gendarmes. Mais non :

Elle s’est retrouvée devant une autre croix, celle d’Azraël, qui provoque la réplique la plus marrante de la série :

Je ne veux rien divulgâcher, alors j’arrête ici. Mais on doit voir le tout dernier moment (que le couple survit et se réunit n’est pas une surprise ; c’est toujours « Meurtres à »). Je n’en peux plus du tout !

En fait, l’identité du meurtrier m’a surpris, quelque chose qui ne m’est jamais arrivée avec cette série. Mais si vous ne pouvez pas voir les larmes aux yeux, l’envie que ce film m’a donné d’aller en Corrèze…tant mieux pour moi. C’est gênant, ça. Je ne veux vraiment pas gâcher une histoire intéressante, alors je ne dis pas trop, mais bien que l’on reste dans la formule, c’est la meilleure version de soi-même. Recommandé avec enthousiasme !