On a presque terminé la semaine de la « théorie du blog ». Ma dernière réflexion sur ce sujet traite de quelque chose dont je parle souvent. Parce qu’il n’y a pas de coïncidences sur ce blog, il y a deux jours, un ami du blog m’a envoyé exactement le bon article pour aborder le thème de l’intégration dans la société. Mais personne ne va me détourner de la référence du gros-titre pour commencer !
Connaissez-vous le film « Soleil vert » ? J’ai toujours regretté la traduction française du titre car elle rate quelque chose d’important. Le titre original, « Soylent Green », contient un mot inventé, « soylent », qui est une combinaison de deux légumes, « soy » (soja) et « lentil » (lentille). Vu que le film a 50 ans déjà, ce n’est pas un divulgâcheur de dire que la nourriture « soylent » dans le film est un escroc, qu’elle est fabriquée à base de cadavres humains, tout au nom de réduire le problème de surpopulation. De son tour, le film est tiré d’un roman dit originalement « Make Room! Make Room! » — c’est-à-dire, « faites de la place ».
Bien sûr, je ne m’attendais pas à manger quelqu’un afin de trouver une place parmi vous — pour autant que vous sachiez — mais la question de faire de la place, comment m’intégrer, est mon sujet le plus vieux. En 2022, en me plaignant de l’anglais pendant mes voyages, j’ai écrit :
Tout ça, c’est-à-dire que l’on n’est pas obligé de s’intégrer aux États-Unis. Si on veut rester hispanophone monolingue, on peut vivre dans certains quartiers à Santa Ana, près de chez moi, où beaucoup d’endroits au milieu de l’état. Si on ne veut parler qu’en chinois, déménager à San Gabriel réussira ce but. Ses opportunités seront limitées, et on ne deviendra citoyen de cette façon. mais c’est au moins possible.
Faut pas emmerder les Justin
Tout ce paragraphe était au service d’expliquer comment on peut être colon au lieu d’immigré aux États-Unis. On n’a pas besoin de chercher très loin ici pour reconnaître deux choses : 1) je ne suis pas fan de cette attitude, et 2) je ne suis pas hypocrite non plus.
Ça nous amène à l’article que l’ami du blog Anagrys m’a envoyé il y a deux jours. Il vient de CNN, et traite de deux expatriés américains qui reviennent aux État-Unis après environ un an à Nîmes (lien en anglais). Heureusement pour vous, même pas un jour plus tard, Agathe m’a donné un lien vers la même histoire en français, publiée dans La Dépêche. Et je dois vous dire, cet article a commencé de faire le tour des groupes anglophones consacrés à la France. Qu’est-ce qu’il y a ?

Bref, ces deux septuagénaires — riches, vu leurs intitulés du post, malgré leurs protestations au contraire — se sont installés dans le Gard sans savoir parler un mot de français. Selon La Dépêche, qui donne une traduction gentille :
Sur le plan gastronomique, leur déception est aussi palpable : malgré leur passion initiale pour les plats emblématiques français, Joanna avoue ne pas avoir apprécié la nourriture au quotidien.
En anglais, elle avait plutôt dit que la qualité des fruits et des légumes aux supermarchés était pénible. Ils se sont aussi plaints des difficultés à trouver un médecin et à importer leur voiture.
Ce sont exactement les gens qui vous donnent une mauvaise impression des américains, ceux qui n’auraient dû jamais quitter Paris. Les Emily.
Le Tour représente mon effort de m’éloigner au maximum de ces gens. Je vous ai parlé dans le même article lié en haut d’avoir exigé une carte en français chez Le Procope. Ailleurs, je vous ai dit :
Je fais le maximum pour m’intégrer, mais comme toutes les relations amoureuses, je ne peux pas vous forcer à accepter le cadeau.
Et les Français parlent anglais
Je crois ça plus que jamais. Le couple qui a fait son rien pour s’intégrer, je ne sais pas à quoi ils s’attendaient. Mais au-delà de la voiture, nous sommes opposés. La langue ? Ouais. La nourriture ? Ouais. Ai-je déjà fait un rendez-vous médical en France ? DEUX FOIS. (Doctolib pour des tests covid, rien de grave.) Cependant, plus que tout ça, ce fameux couple ne savait vraiment rien de Nîmes avant d’y déménager. Par hasard, mon ingrédient préféré au monde entier — le riz de Camargue — vient de ce coin de France. Il me semble que j’aurais été plus prêt qu’eux à y vivre !
Il ne me reste qu’à tester tout ça, et l’attente est l’épreuve la plus dure au monde.





































