Archives mensuelles : juillet 2023

Saison 2, Épisode 19 — Le pèlerinage de mémoire

Je suis toujours malade, mais je n’allais pas rater un épisode, surtout quand j’avais planifié quelque chose de spécial pour celui-ci. J’ai fait mon meilleur effort, et comme prévu, il y a une blague qui m’est arrivée dans l’esprit (ce n’est pas à moi) en voyant une affiche de propagande pétainiste au Mémorial de Caen. Elle était de l’humour noir juif-allemand des années 30. Mais ce dont je suis fier, c’est ce que j’ai fait à partir de 13m11. J’espère que vous écouterez cette partie, si rien d’autre.

J’ai essayé de faire mes meilleurs Eisenhower et de Gaulle aussi. Avec toute ma voix ça aurait déjà été un défi. Je sais que je ne suis pas à leur hauteur. Mais si on va lire leurs mots inspirants à haute voix, il faut au moins essayer de suivre leurs exemples, et ne pas tout lire comme l’annuaire téléphonique. (Pourtant, quand je dis que je peux vous écouter tous lire l’annuaire toute la journée, c’est censé être un compliment !)

Aujourd’hui, le 31 juillet, c’est l’anniversaire de Louis de Funès. Il m’étonne que je n’aie pas vu un de ses films jusqu’à ce point de cette année. Mais il faut dire que ce soit devenu difficile. Si vous voyez « Nous irons à Deauville » ou « Des pissenlits par la racine »sur un horaire de télévision, dites-le-moi.

On est sur le point d’atteindre deux étapes cette semaine. Cet article est le 998e du blog. Alors, après le prochain « C’est le 1er », on fêtera le 1000e article depuis le début. Langue de Molière reviendra donc jeudi au lieu de mercredi. Aussi, on est à 495 000 mots depuis le début. Peut-être que 500 000 n’arrive qu’avec le prochain épisode. Je ne sais pas. Une fête suffira. Le truc de fou, c’est que ça me surprend moins. ([Moi aussi. Je m’attends à ce que le vieux moulin à paroles dépasse cette quantité tous les jours. — Mon ex])

Une leçon d’anglais pour vous faire sourire ? En anglais, pour « moulin à paroles », on dit plutôt « windbag » ou « gasbag », littéralement « sac à vent » ou « sac à gaz ». Pourtant pour « Moulin Rouge », on dit juste « Moulin Rouge ». Impossibles de prévoir, les traductions en anglais.

Notre blague est liée à un panneau de propagande au Mémorial de Caen duquel j’ai parlé dans l’article. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi De la Chantilly au bouillon, l’histoire de notre visite au château nommé, En haut du monde, notre visite à la Tour Eiffel, Rabbi Jacob au Louvre, notre visite à la Rue des Rosiers et Jocondisneyland le Louvre, et Et les Français parlent anglais, ma plainte annuelle que vos compatriotes ne me parlent pas en français.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Et les Français parlent anglais

C’est presque le temps pour le retour de Langue de Molière le mercredi, mais avant de reprendre nos histoires drôles et drôles d’histoires, il faut encore une fois que l’on parle sur la langue. Je me sens toujours coupable quand je me plains de cette façon (voilà et voilà), parce que ceux qui me fréquentent sont exactement pas ceux auxquels je veux m’adresser. Mais ils sont vos voisins. Je suis bien tenté d’envoyer une copie aux ministres responsables de tourisme : selon Wikipédia, Mme Olivia Grégoire et M Bruno Le Maire. Aussi au Monde et au Figaro. Je vais régler ce problème même si c’est la dernière chose que je fais.

Commençons avec une anecdote. Il y a eu un moment où le billet « Paris Visite » de mon père s’est démagnétisé, et il n’a pas pu sortir d’un quai à la Gare du Nord. Pendant que je cherchais de l’aide de mon côté, il a trouvé la personne la plus proche avec une veste de SNCF de son côté pour se plaindre fortement en anglais. Il a réussi avant moi. Ma fille était gênée. Pendant l’argument qui a suivi, il m’a dit que tout le monde qui travaille avec les touristes parlent anglais, et il ne sert à rien d’essayer en français. Selon ses expériences, a-t-il tort ? Attendez.

Mon père raconte parfois une histoire qu’il croit très drôle. Ça vient des années 70, et pour être honnête, M. le président de Gaulle avait « remué la marmite », comme on dit en anglais, avec un discours qui a encouragé un mouvement séparatiste. La relation entre les francophones et les anglophones au Canada n’était pas bonne à l’époque. De toute façon je n’étais pas encore né, et lui et ma mère étaient en vacances à Montréal. Il cherchait des toilettes dans un grand magasin, et il lui semblait que les caissières faisaient semblant de ne pas comprendre l’anglais. Alors après avoir tourné le dos, il a dit à haute voix (en anglais, pour être clair) « La prochaine fois où il y a des chars allemands à Paris, nous devrions les laisser finir la tâche avant d’aider les Français. » Tout à coup, les caissières ont commencé à comprendre sa question originale et lui ont dirigé vers les toilettes.

Oui, c’est le même monsieur que j’ai emmené en France. Je vous rassure que rien à la hauteur de ce commentaire n’est arrivé. Mais avant de dire « C’est du « French bashing » » — ai-je dit à quel point j’adore que l’on dit ça en anglais ? — considérez que de son point de vue, il n’avait pas tort. Les caissières se foutaient de sa gueule. Tout le monde en a tiré la mauvaise leçon — les caissières, que les anglophones ne sont que de gros cons haineux, et mon père, que les francophones comprennent bien l’anglais et sont juste malpolis. Avez-vous remarqué qu’il était assez ouvert pour visiter Montréal tout court ?

« Mais Justin, » vous me dites, « c’était au Québec. Rien à voir avec la France ! » Comme vous avez tort. Qu’est-ce que vous pensez était sa conclusion en ce qui concerne mon niveau de français quand presque tout le monde — et partout en Normandie, pas juste à Paris — m’a répondu en anglais, peu importe ce que j’ai dit ? Peut-être que c’est très bas, et j’ai le gros melon ? Mais laissez-moi tomber et pensez à nouveau à son attitude à la Gare du Nord. Est-ce que les Français ont réfuté sa conclusion ? Ou l’a confirmée ?

À mon avis, même quand c’est les Français qui changent de langue, vous vous sentez pas respectés et le niveau de service baisse. Chez Les Deux Magots, ils ont choisi de me parler en anglais, et le serveur a eu un cadeau pour aller avec :

Pour vous rappeler mon plat :

Message bien pris en compte. Même nous les américains ne mangerions pas ce plat avec du ketchup. Vous voyez ce dont je me plains — en parlant l’anglais, vous les Français apportez certaines attitudes à la conversation. Je sais exactement ce que ce serveur pense des goûts américains, et je considère ce geste insultant.

J’ai essayé beaucoup de stratégies pendant ce voyage : faire semblant de ne pas comprendre l’anglais, dire « ai-je dit quelque chose de mauvais en français ? », même corriger une caissière en répétant le montant en français. À la fin d’une belle trentaine de conversations, on m’a dit « Mais vous parlez très bien ! » Merci, mais pourriez-vous le tenir en compte avant de me ketchuper ? Pire, j’espérais que ce voyage changerait l’avis de mon père — dois-je vous dire que j’ai échoué ?

En retournant de l’Arc de Triomphe, où je pouvais seulement acheter un t-shirt avec ma citation préférée de Napoléon traduite en anglais, j’ai vu cette pub dans le métro. Je ne savais pas si je devrais rire ou pleurer :

Bien joué, les Français. Je fais le maximum pour m’intégrer, mais comme toutes les relations amoureuses, je ne peux pas vous forcer à accepter le cadeau. Ou même pas entrer dans la relation. Je vous rappelle l’histoire de Claire Koç. Vous avez du monde qui ne veulent rien de plus au monde que de se faire accepter chez vous selon vos termes. Qui rêvent de dire « chez nous ». Mais à cause d’un accent moins que parfait, c’est le ketchup et le dos tourné. Époustouflant.

Rabbi Jacob au Louvre

Derrière toute histoire que me relie à la France, il y a toujours un fantôme, celui de Rabbi Jacob. On est arrivé au tout dernier jour du voyage, et je ne l’ai toujours pas mentionné. Pourtant, La Fille aime ce film presque autant que moi. Alors, aujourd’hui, nous avons dû visiter Rue des Rosiers, mais il y avait deux autres arrêts importants aussi.

On a commencé le matin au Sacré-Cœur. Je me souviens toujours de monter plusieurs escaliers sous la pluie, alors avant de partir en France, j’avais demandé à France With Véro comment éviter tout ça pour mon père. Elle m’a dit de sortir du métro à l’arrêt Abesses, prendre un ascenseur, puis suivre la Rue Yvonne le Tac jusqu’au funiculaire.

Euh, Google ? Il nous faudra en parler. Vous m’avez sorti du métro à Barbès-Rochechouart, loin du Sacré-Cœur, et n’avez jamais mentionné le funiculaire ! J’ai dû monter des centaines de marches !

Peu importe. Nous voilà devant la basilique :

Avant d’entrer, mettons la scène :

On n’est pas censé pendre des photos au-dedans. Je vous jure, j’ai raté le panneau et suivi l’exemple des autres touristes, jusqu’au moment où une femme m’a sifflé « Photos interdîtes ». Oups. Ce que m’aurait quand même empêché vers la fin, c’était qu’une messe a commencé pendant notre visite. Je ne suis pas aussi con que ça ! Alors je n’ai que quelques photos.

Et deux reliques de Saint Jean-Paul II :

Il me semble que deux personnes bien connues pendant ma vie sont devenues saints, lui et la Mère Teresa. Est-ce un nombre typique pour la personne moyenne ? Je ne sais pas. Je ne connais pas une troisième personne encore en vie dont je devinerais qu’elle deviendra sainte.

Après le Sacré-Cœur, nous sommes partis pour la Rue des Rosiers. J’ai dû expliquer à La Fille que bien que ce soit le véritable quartier où Rabbi Jacob aurait dansé, il n’est pas où le film a été tourné. Trop étroit. (Au fait, une de mes photos de mon premier voyage fait partie de l’article de Wikipedia en anglais sur ce sujet !)

On y trouve toujours des entreprises juives, mais celles-ci n’apparaissent pas dans le film :

Nous avons visité une boulangerie juive du quartier et goûte une de leurs pâtisseries traditionnelles, dite « rogalah » (en bas à gauche dans la vitrine) :

J’ai pris l’opportunité pour montrer certains panneaux à La Fille, ce qui expliquait pourquoi j’appelle notre visite en Normandie « Le pèlerinage ». Des enfants d’un mois, 2 ans, 9 ans ! Le monde a dû être nettoyé.

Sur mon compte Twitter, on peut trouver un fil colérique en anglais plein de mes photos normandes, car juste après notre retour, une con de première classe a dit que le nouveau logo de Twitter (une « X ») lui a rappelé un drapeau nazi. C’était trop stupide — elle voulait juste appeler M. Musk un nazi car elle ne l’aime pas. De tels gens ont vraiment besoin de lire des panneaux comme ceux-ci.

Enfin, le Musée de la Joconde Louvre. Peut-être que vous pensez que je plaisante. C’est pas moi qui a fait Jocondisneyland !

Ouais, ce dernier en anglais appelle le Louvre « La Joconde et les autres ». Et qu’est-ce que c’est que ça ? Martine, vous aussi ?

Alors, oui, nous aussi :

Mais vraiment, le Louvre est un beau bâtiment, pyramide ou pas, qui mérite d’être apprécié pour d’autres choses :

Par exemple, ses momies et d’autres trésors égyptiens :

Ses sculptures grecques et romaines :

N’oubliant pas le trésor des trésors, la Victoire de Samothrace :

Ses tableaux italiens, comme la Galerie de vues de la Rome moderne par Giovanni Panini :

Ses tableaux français, comme Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII par Ingress Ingres :

Ou Le Radeau de la Méduse par Géricault :

Après le Louvre, nous avons fini par dîner avec une amie que me connaît depuis trois ans déjà — notre 4e rencontre avec un ami du voyage. Et hélas, c’était la fin de notre séjour.

Semble-t-il que vous avez échappé à mes plaintes habituelles ? Nope. On se reverra demain pour mon spectacle de feux d’artifice annuel sur la langue anglaise.

En haut du monde

En écrivant sur notre voyage de façon où je saute par ici et par là, j’ai complètement raté notre premier jour à Paris ! Pas l’arrivée désastreuse, mais le lendemain, quand nous avons commencé les aventures parisiennes. Plusieurs d’entre vous ont remarqué que je n’avais pas trop de chance pendant ce voyage, et c’est vachement vrai, mais ce jour-là, le 17 juillet, était tout ce dont ma fille rêvait — et ça vaut quelque chose.

Je vous ai dit bien avant le voyage que les billets pour la Tour Eiffel étaient déjà épuisés pour tout juillet le temps que je reçoive enfin le droit de prendre ces vacances. Alors, nous sommes arrivés devant la Tour vers 8h40 ce matin pour faire la queue.

Bien sûr, il n’y a pas de « la » queue à la Tour Eiffel, mais plutôt plusieurs. On peut entrer à deux côtes, et il y a des queues pour la sécurité avant d’atteindre le parvis, où on trouve la billetterie — et sa propre queue. Sommes-nous en France, ou au Royaume-Uni ? (Ils ont une forte tradition d’humour liée à faire la queue.)

Nous avons dû patienter presque une heure entière avant d’atteindre le guichet, et encore fois, la bienveillance des français s’est révélée. J’avais gardé nos passeports dans un coffre à l’hôtel, alors sans justificatif que ma fille avait moins de 18 ans, j’ai demandé 3 billets adultes. Mais la vendeuse m’a dit « Elle est évidemment enfant ; ne vous inquiétez pas ». Haha, je plaisante — elle m’a dit « She’s a kid, don’t worry about it. » Oui, on va en parler plus tard. Mais j’apprécie la gentillesse.

En écrivant ce billet, je remarque que je n’ai jamais visité le 1er étage, pas la dernière fois, pas cette fois. Le 2e est donc où on commence. La Fille étant mon enfant, naturellement elle voulait visiter le comptoir de Pierre Hermé dès que nous sommes partis de l’ascenseur. Je regrette de vous dire qu’il existe un mauvais macaron de sa maison. C’est le macaron dit « Jardin de la Tour Eiffel », à la menthe et au chocolat, avec le chocolat imprimé (en bas). Le macaron « Jardin sur la Seine », au chocolat et à la framboise, est magnifique, et je vous donnerai ma propre version plus tard.

D’ici, il y a des vues magnifiques. On peut voir La Défense en arrière-plan ici, au-delà du Palais du Trocadéro :

Vous ne me croyez pas ? Est-ce trop petit ? Bon, j’ai payé pour un meilleur objectif cette année, utilisons-le :

Vous pouvez juste voir La Grande Arche une peu à gauche du centre. Ça reste le site du meilleur clip d’Indochine. Je devais le regarder une centaine de fois en juin 2020. C’est-à-dire que ma vue n’est pas celle de mes compagnons du voyage, peut-être même pas des autres sur l’étage avec nous.

D’un autre côté, le Champ de Mars, et en arrière-plan, la Tour Montparnasse.

Dois-je vous dire ce que je vois ? Ouaip.

On ne peut pas nous séparer.

On peut aussi voir le Sacré-Cœur d’ici. Je sais déjà, ce sera notre dernier jour en France.

Au sommet, les vues sont moins différentes que ce à quoi on attendais. La véritable raison pour y aller est de voir l’appartement de Gustave Eiffel :

Et peut-être boire du champagne. Je trouve ça dingue, même si c’est impossible de tomber d’ici :

Je remarque deux plaques que j’avais ratés pendant ma première visite. Celle de droite m’est particulièrement importante, surtout après notre jour en Normandie.

Je remarque aussi le souvenir le plus parisien de tous les temps dans une boutique de la Tour :

Ce blog est consacré au propos que cette broche a tort.

Bien que l’Arc de Triomphe ne soit pas loin, nous ne le visitons pas aujourd’hui. On ne supporterait jamais marcher le long des Champs-Élysées pour l’atteindre, ni le George V non plus. On prend le métro aux Galeries Lafayette Haussmann pour y déjeuner. La coupole étonne ma fille comme prévu :

La vue de l’Opera Garnier aussi :

Le pèlerinage annuel au Gourmet en face de la rue est autant une punition que jamais. Les comptoirs de Pierre Hermé et Yann Couvreur sont à mourir :

On fait des achats seulement chez L’Éclair de Génie parmi tous ces comptoirs. Je vous l’expliquerai une autre fois. Non, je ne suis pas heureux.

En bas, vous avez une torture spéciale juste pour moi — j’aimerais goûter un de chacun, pourtant, je n’aurai rien.

Mais il y a une destination où personne ne m’empêchera :

Arsène Lupin lui-même n’oserait pas faire plus :

(J’ai tout payé.)

Après ça, nous sommes allés aux Invalides :

J’étais ravi d’avoir l’opportunité de parler à La Fille du maréchal Foch devant son tombeau :

Bien sûr, nous avons payé nos respects à l’Empereur :

J’ai pensé à acheter ce sac. Au moins la citation est en français comme il faut, pas comme mon t-shirt de plus tard :

Nous avons fini par dîner à La Coupole. Nous étions censés y dîner la veille, mais, euh, la chance m’a fortement frappé. Ou l’inverse. Encore une fois, j’ai commandé un vrai plat français, les moules au Riesling. Oui, j’ai aussi commandé les profiteroles il y a deux ans. Considérez-les recommandées.

C’était une bonne fin.

De la Chantilly au bouillon

Connaissez-vous l’expression anglophone « sauter de la poêle au feu » ? J’ai cherché Les Dédexpressions pour un équivalent, mais pas de résultat. C’est-à-dire que l’on passe de pire en pire, avec la hausse des températures. Et le jour de notre visite à Chantilly, j’ai passé de la (crème de) Chantilly froide pour finir dans la soupe (une autre expression anglophone qui exprime la même idée).

Le jour a mal commencè n de nos billets « Paris Visite » s’est démagnétisé, alors j’ai dû patienter en faisant la queue à la Gare du Nord. On va parler plus de cette expérience autre fois. On n’a atteint Chantilly que vers 13h. Oups.

En s’approchant du Château, souffle coupé — garantit :

Nos billets ont compris un spectacle de chevaux vers 14h30. Chantilly a des Grandes Écuries spectaculaires. Mais aussi deux restos où il faut réserver une table par téléphone bien à l’avance. J’ai…euh…raté ça dans mes recherches. Nous avons marché partout au château en découvrant ça, et à 14h nous nous sommes retrouvés devant le seul café du château sans besoin de réservations, celui des Écuries — aussi sans ce qu’on appelle en français « du stock ». Je vous rassure, mon père et ma fille n’étaient pas contents de moi. Voici notre choix :

Ouais. Un cookie pour chacun de nous avant de passer par la piste de dressage pour entrer dans la salle de spectacle. Et je dois vous dire, c’était une salle impressionnant :

Je n’ai pas de photos du spectacle lui-même car c’était interdit. Il y a des fois où « j’oublie » que j’avais entendu une telle chose, mais si j’avais fait mal à un cheval, je ne me serais jamais pardonné.

Après le spectacle, nous sommes revenus dans le château. Il y avait une exposition d’art italien :

Le volcan Vésuve

Désolé, mais nous n’avons pas vu « L’Ingres ». Mais après l’art italien, j’avais hâte de visiter la collection de manuscrits. Je rêve depuis mes 15 ans d’y aller pour voir « Les Très Riches Heures du Duc du Berry », mon œuvre d’art préféré au monde entier depuis le lycée ! Ai-je mentionné avant qu’ils ne montrent qu’une copie au public ? Non ? Peut-être que c’est parce que je ne le savais pas jusqu’au moment où j’ai demandé à la madame au guichet où trouver les manuscrits.

<Imaginez un ballon qui se dégonfle ici.>

Voici quand même des images de la bibliothèque, dont le faux « Très Riches Heures » :

Voudriez-vous plus d’un tour ? À vos souhaits !

L’intérieur du château est impressionnant — c’est pas Versailles ici (comme cette expression me manquait !), mais pour sa plus petite taille, il y a quand même beaucoup d’œuvres d’art magnifiques. Le château a sa propre Galerie de Batailles, toute comme Versailles, mais liée aux seigneurs du château :

Il y a de nombreux tableaux exceptionnels :

N’oubliez pas, nous sommes dans la maison de François Vatel, qui a vulgarisé — mais probablement pas inventé – la crème Chantilly. On y trouve donc une belle sélection de menus de partout dans l’histoire du château :

Mais quittant Chantilly était un boulot. Nous sommes revenus au même arrêt de bus où nous sommes descendus plus tôt. Un bus est enfin arrivé mais le conducteur m’a dit de l’attendre de l’autre côté de la rue. Nous avons commencé à attendre. 10 minutes passent. 20 minutes. Un couple arrive et commence à patienter avec nous. Je parle avec eux. Mon père et ma fille ne comprennent rien. 30 minutes. 40 minutes. L’horaire ne mentionne aucun temps, pour être honnête. 50 minutes. Le couple m’offre leurs excuses en faisant du stop. 1 heure. Le bus arrive !

Nous arrivons à la gare et devinez qui je vois sur le quai ? Le couple qui vient de nous quitter. La femme me dit « Tant mieux pour vous, le train arrive dans 2 minutes ! » Elle a raison.

Il est 19h30 quand nous arrivons à la Gare du Nord. Seulement des cookies pour manger, vous souvenez-vous ? Je dis « Dites donc, allons au Bouillon Chartier, recommandé par Roz de La Bibliothèque Roz, quand nous nous sommes retrouvés avant d’aller à Versailles ! » Nous allons au bouillon près de la Tour Montparnasse. Nous faisons la queue pendant presque 1h. La Fille reste de bon humeur, mais mon père est bien prêt à m’étouffer.

Puis, on a commandé. Peut-être que les deux se sentaient comme il leur fallait me donner cette opportunité, car la veille, on avait fini chez McDo. Mais disons que moi, j’ai aimé mon bœuf bourguignon et que vous, vous serez heureux sans connaître leurs avis.

Nous sommes rentrés tard ce soir-là. Vers 22h30. Ce que m’a gagné encore plus d’affection de ma famille. Mais laisser tomber. J’ai toujours deux jours d’histoires pour vous raconter.

Le pèlerinage, 2e partie

On reprend maintenant notre tour des sites liés à la Seconde Guerre mondiale en Normandie. Après un matin au Mémorial de Caen, nous sommes partis pour Longues-sur-Mer. Notre destination? L’ancienne batterie allemande (1 étoile Michelin), partie du Mur de l’Atlantique. Il reste 4 de ces casemates, toutes identiques, bien que les canons ne soient plus en bon état. Ils pouvaient tirer jusqu’à 20 km.

En regardant la distance à la côte — peut-être 1-2 km — il est bien évident que ces canons servaient principalement pour attaquer les navires, pas les soldats qui ont atteint la plage. Le bon état du béton témoigne à la difficulté de les détruire de l’air avec des bombes.

D’ici, nous sommes passés à Colleville-sur-Mer, site d’Omaha Beach (2 étoiles). Je vous rappelle les mots du général Eisenhower le matin du 6 juin 1944 :

« Soldats, Marins et Aviateurs des Forces expéditionnaires alliées !

Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la Grande Croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois.

Chemins de Mémoire

Il y a deux monuments à Omaha Beach. Le premier que l’on croise est sur une surface en pierre et en béton :

Aux côtés du monument, il y a des drapeaux des forces alliées :

Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent.

On avance sur la sable. Il y a un autre monument :

Mais quelque chose ne vas pas. On tourne le dos au monument pour regarder l’eau.

On est évidemment là à marée basse, ou presque, et le débarquement s’est déroulé très tôt, alors à marée haute. Quel que soit le cas, ça fait des centaines de mètres.

Avec nos valeureux Alliés et nos frères d’armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les Nazis exercent sur les peuples d’Europe et vous apporterez la sécurité dans le monde libre.

Cette machine de guerre allemande, ses canons et mitrailleuses et lance-flammes, tout ça était à l’affût, en haut par le béton ou encore plus à l’intérieur. En marchant sur le sable, on se rend compte de façon qu’aucun livre ne peut vraiment communiquer — la seule stratégie ici était de l’usure, d’envoyer plus de corps que les allemands ne pouvaient tuer. Pourtant, impossible de blâmer Eisenhower ou Montgomery ou qui que ce soit pour ce choix — les barbares ne leur avaient laissé aucun autre chemin.

Reconnaissez-vous cette vue ?

C’est le cimetière américain à Colleville-sur-Mer (3 étoiles). Par traité, nous sommes sur le sol américain. Je ne suis pas sûr à quelle distance nous soyons des monuments d’Omaha Beach, mais ici, nous sommes juste un peu au-delà de l’entrée, et toujours pas devant les tombes. Et… mon Dieu. Il y a des milliers.

Votre tâche ne sera pas facile. Votre ennemi est bien entraîné, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

Nous sommes là au bon moment pour la descente du drapeau. La chanson s’appelle « Taps ». Elle est jouée à la fin de la journée dans les camps militaires, mais aussi aux funérailles militaires. La « Sonnerie aux morts » de l’armée française en tire son inspiration. Je connais les mots par cœur, mais aux funérailles, on ne les chantent pas alors je reste silencieux. Ce moment n’a pas été prévu.

Il y a un mémorial :

Sur les murs, il y a des cartes qui montrent le progrès de la guerre. La différence entre le territoire contrôlé par l’Allemagne en 1941 et 1944 est incroyable. Chaque mètre de cette avance a été payé par un tombe:

On ne peut que remarquer la similarité entre les mots du général de Gaulle en 1940 :

Rien n’est perdu, parce que cette guerre est une guerre mondiale. Dans l’univers libre, des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour ces forces écraseront l’ennemi.

L’Affiche de Londres

et ceux d’Eisenhower en 1944 :

Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d’importantes réserves d’hommes bien entraînés. La fortune de la bataille a tourné! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

Après le cimetière, nous avons un dernier arrêt à visiter, la Pointe du Hoc (2 étoiles). En 1984, M. le Président Reagan y a donné un discours, « Les gars de la Pointe du Hoc » considéré toujours d’être l’un des meilleurs de son mandat. C’est ici où des Rangers, les meilleurs soldats de l’armée américaine, ont dû grimper une falaise pour détruire des canons allemands.

Malheureusement, les canons n’étaient plus là. Mais c’était toujours un observatoire de valeur pour les allemands, qui l’a défendu férocement — 135 des 225 Rangers ont été blessés ou tués.

On peut toujours voir les trous dans la terre laissés par des obus :

J’ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n’accepterons que la Victoire totale !

Et c’est exactement ce que les gars de la Pointe du Hoc, et partout en Normandie, ont livré.

Le pèlerinage, 1ère partie

Après notre séjour à Rouen, nous sommes partis pour un jour consacré à la Seconde Guerre mondiale. Il y avait probablement exactement deux raisons pour lesquelles mon père était prêt à aller en France avec moi et La Fille : 1) n’ayant qu’un petit-enfant, mes parents veulent aller avec nous à chaque vacance, et 2) ce jour arriverait. Vous savez que même si c’était juste moi-même, j’irais un jour à tous les sites qui suivent. Et plus, si possible. Mais ce post n’est pas celui que j’aurais écrit il y a 3 ans (en anglais, je suppose) après avoir visité les mêmes sites. Je suis bien plus au courant de l’expérience française ; on finira avec quelque chose qui me marque depuis mon premier voyage il y a deux ans.

Avant le voyage, j’ai reçu quelque chose de spécial de Light&Smell. Peut-être que vous vous souvenez de la fois où elle m’a envoyé un colis et le facteur l’a volé. Elle a réessayé chez mes parents. Voilà :

C’est un livre de souvenirs du 6 juin (comme si je dois préciser lequel !). Le livre est bien illustré avec des dessins de Chaunu, qui je connais un peu pour ses travaux chez Ouest-France :

Nous avons commencé au Mémorial de Caen (3 étoiles Michelin, complètement méritées). Il y a de nombreux musées partout en Normandie, et je ne peux pas faire des comparaisons entre tous, mais j’ai du mal à en imaginer un meilleur.

Voici l’extérieur, un joli hommage aux Alliés.

L’entrée est bien éclairée et ne donne pas trop d’indices sur ce que vous attend à l’intérieur.

Juste à droite, on voit un message que les jeunes ont besoin de comprendre. Je ne suis pas ici pour défendre tout et n’importe quoi fait par les soldats de l’époque, mais je ne suis pas perplexe sur la question de quel côté était le bon non plus

Vous passerez vite dans une chambre d’efficacité brutale. Elle est sombre, et les cris d’un certain leader allemand jouent sur les haut-parleurs.

Le long des murs, il y a des affiches de la propagande. Une d’entre eux dit « D’abord le pain ! Puis les réparations ! » Dans cette chambre, la Première Guerre mondiale est dite « le désastre ». Bien que la faute de la SGM incombe entièrement à l’Allemagne et au Japon, il faut avouer que la Traité de Versailles a donné lieu à ces plaintes.

Dans la prochaine chambre, il y a un film que joue en français et en anglais, avec des images et enregistrements de la guerre. Peut-être que vous vous souvenez du fait que le premier message du général de Gaulle sur la BBC n’a pas été enregistré (lien en anglais vers le site de la BBC). Il y a quand même un extrait de la suite :

Dois-je vous dire que j’ai pleuré en le regardant ? Du même film, des moments de la guerre :

Après cette chambre, le parcours du musée suite plus ou moins la chronologie de l’histoire de 1939 jusqu’en 1945. (Il y a une exception importante.) En 1939, avec la soi-disant « drôle de guerre » (la seule fois où je préfère le nom allemand, la Sitzkrieg ou « guerre assise »), il y avait un excès de confiance :

« Nous vaincrons parce que nous sommes plus forts »

Le musée passe d’ici aux résultats tragiques et la honte liée au nom Pétain. Encore une fois, je suis si fier de vous pour le franc parler sur ce sujet. Voici un œuvre satirique de l’époque sur ce monsieur :

Mais aussi une publicité sinistre. J’aurai une blague des juifs allemands pour la prochaine balado qui joue avec ces sentiments.

Il y a une chambre remplie d’affiches que l’on aurait trouvées partout en France à l’époque. Celle-ci disait aux juifs qu’il leur fallait se présenter pour remplir des fiches d’identité :

À côté de ça, c’est presque de l’humour noir de voir une affiche qui dit « avis aux automobilistes » :

Il y a d’autres exemples de l’humour noir dans le musée. Ce dessin animé américain de l’époque vient de Warner Brothers, mieux connu pour Bugs Bunny :

Il y a un franc traitement de la Shoah. Voici des photos des victimes françaises, fournies par un musée parisien :

Et un journal écrit par une française (j’oublie si elle a survécu la guerre) :

Voici la raison pour laquelle je n’achète jamais l’aspirine la plus populaire aux États-Unis, Bayer. Cette entreprise faisait partie de IG Farben, manufacture du gaz « Zyklon B ». Dans cette photo, il y a une étiquette du gaz :

On retourne vers la propagande. Ces images, sont-elles racistes ? Bien sûr. Mais j’avoue que j’ai un peu de mal à critiquer l’affiche japonaise sur le monsieur qui a injustement mis 120 000 civils d’origine japonaise en prison. Ce qui n’est pas à excuser Pearl Harbor.

Les caricatures de l’artiste Arthur Szyk étaient très populaires aux États-Unis à l’époque, et le musée fournit quelques exemples :

Quelque chose d’intéressant — le musée abrite aussi quelques dessins par un soldat allemand. Certaines — je vous regarde, Mme Coco Chanel — ont trouvé une façon de survivre pendant cette époque :

On passe finalement vers 1945 et la victoire :

Mais on voit déjà les germes du prochain conflit, cette fois à Yalta, une grosse erreur à la part du président Roosevelt :

Mais le parcours du musée ne finit pas avec 1945. Il revient vers le 6 juin pour parler du Débarquement. Voici la chronologie, plage par plage :

En fait, il y a une autre aile du musée consacrée à la Guerre froide, mais nous avons décidé de laisser tomber pour continuer ailleurs en Normandie. Je veux finir avec une dernière image, de Rouen. C’était l’église où les grands-parents de mon amie qui y habite se sont mariés. Les allemands l’ont mise sous sa forme actuelle :

C’est pour ça qu’il faut se rendre aux musées comme Le Mémorial de Caen.

Saison 2, Épisode 18 — La rentrée trop brève

Vous savez que j’ai raté publier un épisode pour la toute première fois la semaine dernière. Aujourd’hui, je me suis réveillé avec de la fièvre, et je suis bel et bien malade. La chance ! Je dois vous dire, cet épisode est plutôt court en résultat.

J’ai certainement eu assez de sport pour ce voyage — 85 km en 11 jours. C’est encore une fois 2 marathons — mais la dernière fois, je l’ai fait en la moitié de temps.

Vous pouvez voir que ce n’est pas comment je fais du sport la plupart de temps. Je préfère le vélo. Mais tous les jours, tout ça s’est déroulé pendant 10-12 heures avec beaucoup de pauses. J’aurai plus de dire sur ce sujet mais seulement une fois tous les autres sont épuisés.

J’ai remarqué quelque chose d’intéressant cette fois. Il existe un niveau dans l’esprit où je sais que la France a neuf heures à l’avance sur moi. Mais j’écris toujours la nuit, dans le but de publier juste après minuit chez moi. Il est 9h en France quand je le fais. Je vois habituellement des notifications pendant toute la journée — les billets de Jours d’humeur paraissent à 15h ; ceux de Light&Smell ou Miss Biblio Addict !! vers 21h45. Mais chez vous, ce sont plutôt minuit et 7h45 du matin. Vous n’avez aucune idée de l’expérience de s’être habitué à certaines choses à la même heure tous les jours — puis découvrir que toutes vos idées sur d’autres personnes sont fausses après un vol. La plupart d’entre vous ne sont pas de couche-tards comme moi (en anglais, on dit plutôt « hibou de nuit »), Ça ne mange pas de pain quant à mon horaire, mais exactement comme j’ai du mal à me souvenir du fait que Le Canard ne se publie pas le mardi, il me faudra rappeler que vous vivez à un autre rythme que le mien.

Notre blague parle du Système D. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a de nombreux articles qui ne feront pas partie de mes diffusions, comme Des cauchemars sont faits de l’essence, une histoire vraie de chercher de l’essence à Paris, De Napoléon et des Napolitains, mon récit de notre visite à Versailles, et Les trésors du voyage, où je remercie les blogueurs qui m’ont donné des cadeaux et parle de mes achats.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Les trésors du voyage

J’écris vers 22h le 22 chez moi, et je me suis réveillé à 6h le 22 en France — c’est-à-dire 21h le 21 chez moi — alors ça fait plus qu’un jour sans sommeil. Mais je ne peux pas vous laisser sans un post (et casser ma séquence de jours de suite), alors après avoir défait mes valises, j’ai pris quelques photos de mes achats et aussi des cadeaux d’autres personnes. Je ne peux pas vous montrer le tout parce qu’ai déjà dû en manger un et j’ai cassé un autre pendant le retour. Oups.

(N’imaginez pas que ce post est au lieu de billets plus complets. Il me reste trop à faire avec l’appareil photo avant de les écrire.)

J’ai commencé les vacances près de Rouen. Mon amie là-bas m’a donné plusieurs choses : une tasse, un tablier et des gants de cuisine avec des expressions normandes, ainsi qu’une bouteille de vin. Malheureusement, la tasse n’a pas survécu le voyage, mais le reste, oui :

L’autocollant dans la photo à gauche me fait rire. C’est un peu difficile à lire à cette résolution, alors je vous dirai qu’il dit « Décoré en Bretagne » !

Notre prochain arrêt avec un achat était à Caen. Vous m’excuserez sûrement si j’ai toujours du mal à prononcer Caen et Cannes de façon différente. Au moins, je crois que je les dis plus ou moins correctement, mais les anglophones sont tous perplexes. J’ai demandé à plusieurs connaissances de les prononcer pour moi pendant le voyage. De toute façon, quand j’étais au Mémorial de Caen, j’ai acheté une affiche très précieuse à moi — si vous lisez Mon livre des partisans, vous reconnaîtrez mon lien avec le message du général de Gaulle. Les bords étaient un peu abîmés pendant le voyage, et l’affiche est maintenant au-dessous de quelques livres lourds afin de l’aplatîr avant de chercher le bon cadre. Ne doutez pas que l’affiche trouvera une place d’honneur chez moi.

Quand nous sommes passés par Lisieux et rencontrés avec l’aventurière du Chat voyageur, elle m’a donné deux choses : un fromage Livarot et quelque chose pour la table pour nous rappeler le Livarot. Vu que nous avons dû finir le Livarot avant la fin du voyage (car le lait cru reste illégal aux États-Unis), je n’ai qu’une photo :

Vous avez certainement entendu parler de notre difficile retour à Paris. Le lendemain, nous sommes passés par la Tour Eiffel, les Galeries Lafayette Haussmann, et Les Invalides. C’est ici où on trouve la plupart de mes achats.

Dans cette première photo, seulement le nougat vient des Galeries Lafayette. Le reste a été acheté chez Monoprix plus tard — mais vous pouvez voir, quand je menace de vider les étagères de nougat de Montélimar, je le fais:

Vous comprenez maintenant à quoi pensait le pauvre garde à CDG ! Et oui, vous reverrez les pralines roses. Non, je ne vais pas y voler à chaque fois où j’ai besoin d’un ingrédient. (Si ça ne me ferait pas faillite, je le ferais, et vous savez que je ne plaisante pas.)

Aux Galeries Lafayette Haussmann, on trouve leur magasin dit « Le Gourmet ». (« Chez moi » ne marche pas car « moi » pourrait être n’importe qui.) La dernière fois où j’étais là, j’ai découvert Yann Couvreur, mais en quelque sorte, nous ne sommes jamais arrivés à en parler. Je regrette tellement que je n’ai rien gouté chez lui cette fois, mais j’ai acheté son livre :

La dernière fois, j’y ai aussi acheté ma ceinture préférée, réversible en bleu et noir. Mais j’ai suivi la règle américaine en choisissant la taille — la prochaine taille après son tour de taille — et bien que la taille soit bonne, les trous étaient aux mauvais endroits. Cette fois, j’ai essayé une taille un peu plus grande, et c’était parfait. J’ai donc acheté deux.

Mardi, nous avons visité l’Arc de Triomphe. J’ai une plainte sur mon souvenir. Peut-être que vous la devinerez :

Je voulais tellement quelque chose avec la célèbre citation (inexacte) de l’Empereur, « Impossible n’est pas français ». Mais parler anglais l’est, évidemment. Je suis très, très déçu mais c’était le mieux que je pouvais faire.

Peut-être que certains d’entre vous croient que je taquine quand je dis de telles choses. Je vous rassure, pas du tout. Langue de Molière sera de retour cette semaine, et j’ai tout un fichier d’idées qui me servira pendant les mois prochains. Mais d’abord, je vais râler. Contre les mauvaises personnes, je le sais déjà, désolé.

Mercredi, nous sommes allés à Versailles, mais avant, nous nous sommes retrouvés avec Roz de La bibliothèque Roz. Elle m’a donné un livre de cuisine avec une histoire intéressante. C’est un livre né d’une vie au bout du rouleau. On en parlera plus, plus tard :

Mon dernier souvenir vient du Château de Chantilly. C’est un livre sur mon œuvre d’art préféré depuis le lycée, les Très Riches Heures du Duc du Berry. Je l’ai acheté en anglais afin que ma fille puisse le lire aussi.

Je ne veux pas que vous pensiez que je suis arrivé les mains vides. Je croyais que Roz et moi allions nous rater ; sinon, j’avais des choses pour chaque rencontre. Mais comme les photos que j’ai prises avec chaque personne, elles resteront hors ligne.

London calling

Peut-être le pire des abus des films James Bond était l’utilisation de la chanson « London Calling » dans Meurs un autre jour :

Les paroles ne sont pas du tout pour fêter Londres, mais plutôt pour le mépriser. Mais la photographie est superbe, et le parachute est un bel hommage à la meilleure scène de tout Bond, alors je le pardonne. Mais se faire foutre de ma gueule dès que je sors de l’avion, je ne l’excuse pas :

À l’aéroport Charles de Gaulle, le garde au scanner a demandé de fouiller dans mon sac à marin. Après quelques minutes, il m’a dit « There’s nothing but food in here? » (« Il n’y a que de la nourriture au-dedans ? ») J’ai répondu — en français, bien sûr — « Mais oui, monsieur. Je suis contrebandier de nougat de Montélimar. » Il a bien ri.

Vous auriez dû savoir que je ne quitterais jamais la France sans un certain achat :

Je suis heureux de vous dire qu’au tout dernier moment avant de quitter la France, j’ai eu un coup de fil avec une chère amie, la même que la dernière fois. Elle sait très bien — er je sais qu’elle lira ce post — que mon plus grand regret du voyage est que je n’ai pas trouvé un moyen de nous retrouver.

De toute façon, il nous faudra prendre un plus long vol d’Air France une autre fois, car La Fille a la mauvaise idée sur leur hospitalité :

À Heathrow, nous avons passer par WHSmith. Remarquez l’ours Paddington :

Nous avons fait des achats. Vous me connaissez assez pour savoir quoi sans regarder la photo :

OMD, mais c’est bondé :

Nous y avons déjeuné. Service à l’anglaise : 25 minutes de notre entrée jusqu’au départ !

Je dois y aller, mais on se reverra demain !