Archives mensuelles : octobre 2023

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Georges Washington n’y a pas dormi

Il y a trop de choses qui sont censées arriver mercredi cette semaine — Langue de Molière, l’anniversaire du blog, et C’est le 1er — alors encore une fois, je publie Langue de Molière à l’avance, afin de réduire les conflits. C’est le 1er sera plutôt le 2 ce mois.

Je lisais récemment un article par un écrivain québécois — Sébastien Berrouard, qui je suis sur Twitter ; il est excellent — sur le baseball, où il parlait de l’équipe de Milwaukee. En anglais, l’équipe s’appelle les Brewers. Voici ce qui m’a arrêté tout court :

Counsell est devenu gérant des Brasseurs le 4 mai 2015 et il a permis à sa formation d’établir un record de franchise en atteignant les séries éliminatoires quatre années de suite de 2018 à 2021.

Craig Counsell sera peut-être l’agent libre le plus convoité cet hiver

C’est moi qui ai souligné le nom. Brasseurs est bien la traduction exacte de Brewers, Milwaukee étant connue comme capitale de la bière bas de gamme aux États-Unis : Pabst, Miller, Schlitz (dernier lien en anglais), et d’autres trucs que je n’utiliserais même pas pour arroser les plantes. ([En fait, ça fait plus de deux ans qu’il n’achète que de l’alcool soit français soit belge. Mais il ne devrait acheter que de légumes crus. — M. Descarottes])

Mais si vous voulez rechercher l’équipe, est-ce que ça vous aidera de rechercher les « Brasseurs » ? Ou les « Brewers » ? Bien sûr, peut-être qu’une poignée d’articles en anglais ne vous aidera pas, mais il ne va pas vous aider d’être puriste et insister sur des noms traduits. Pour être clair, en ce cas, M. Berrouard utilise les deux noms — on trouvera son article en recherchant les Brewers. Mais ce n’est pas toujours le cas avec plein d’autres noms.

Vous voyez certainement où je vais avec cette pensée. Pour autant que je résiste les anglicismes pour les noms communs, je garde exactement l’avis opposé pour les noms propres — ne les traduisez jamais, ou au moins tant qu’il n’y a pas un problème d’alphabète. Mais honnêtement, s’il existe une règle pour ça en français, elle m’échappe. Voyons :

Chez les anglophones, les reines Elizabeth I et II d’Angleterre et de Grande-Bretagne deviennent Élisabeth Ière et Élisabeth II en français, et le roi William III d’Angleterre devient Guillaume III. Par contre, William Shakespeare n’est pas connu sous le nom Guillaume Shakespeare, le poète Hugh MacDiarmid n’est pas Hugues, et Michael Faraday n’est pas dit Michel. Ni George Washington ni les rois George ne deviennent Georges. Vous savez que George Sand avait choisi la forme féminine du nom en tant que nom de plume, non ?

(Aux États-Unis, il doit y avoir un milliard de plaques sur de vieux bâtiments qui se vantent que George Washington y a dormi, d’où mon titre. Le lien est en anglais, mais vaut vraiment la peine si vous pouvez le comprendre.)

Chez les allemands, les kaisers Wilhelm deviennent tous Guillaume, les Friedrich Frédéric, mais Johann von Goethe n’est pas Jean, et Albrecht Dürer n’est pas Albert.

Chez les italiens, Leonardo da Vinci devient Léonard de Vinci, Raffaello Sanzio est Raphaël, et Michelangelo est Michel-Ange ; pourtant leur prédécesseur Filippo Brunelleschi n’est pas Philippe, et leur contemporain Domenico Ghirlandaio n’est pas dit Dominique.

J’ai une théorie pour expliquer tout ça, mais seulement mes lecteurs d’origine italienne vont l’aimer (il y en a au moins 3). Si le français lambda aurait aimé soit revendiquer soit faire chier au personnage en question, on « francise » le nom ; sinon, on le laisse tranquille. C’est une clé qui s’adapte à toutes les serrures. Les Élisabeth sont admirables, et les kaisers seraient offensés. La France revendique Léonard car il y est mort, mais au-delà des amateurs de l’art, personne ne sait quand même qui sont Ghirlandaio et Brunelleschi. S’il vous semble que Shakespeare devrait être Guillaume selon ma théorie, on n’accepte pas de concurrence pour Molière ici, surtout en venant de l’anglais.

Même le nom de la France elle-même pose des questions. Tout le monde sait que France n’est rien d’autre qu’un surnom pour les Françoise (un excellent choix pour le nom du pays ; je vous félicite), mais chez les bretons, elles sont surnommées plutôt Soïzic. C’est à vous d’en tirer la conclusion.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler plus des Tortues Ninja, et non pas seulement Léonard et Michel-Ange.

Saison 2, Épisode 32 — La Danse macaron

Je ne sais pas vous, cher lectorat attentif, mais parfois, je me demande. Des questions comme « Mais où est donc passé Jours d’humeur ? » En espérant que tout va bien chez lui…

On fête mercredi le 3e anniversaire du blog. Trois ans de blagues pourries, de recettes échouées, de plaintes…et parfois de miracles en plus. Au fait, en parlant de blagues pourries, j’ai écrit « Faut pas perdre la tête » en parlant de la Salle du jeu de paume à Versailles, et personne n’a réagi ? Vous m’étonnez ! Ben, si vous l’avez aimée, vous allez adorer le gros-titre satirique qui précède les Yvelines dans cet épisode.

J’ai complètement oublié de partager quelque chose avec vous il y a deux semaines. Je ne suis pas assez grand fan de Mario Kart Tour pour y consacrer tout un article, mais voici le thème du jeu mi-octobre :

Les rumeurs que moi, je conduis aussi une poche à douille sur roues sont fausses. Délicieuses, mais fausses.

Je dois partager une autre image, publié dans mon groupe Facebook, Everything French. C’est une publicité au Maroc, pour une école d’anglais, British Workshop (lien en français) :

Source

Ça dit « Parler français, visiter la France. Parler anglais, visiter le monde. » Vous pouvez imaginer que j’ai des pensées sur ce sujet, mais entre celle-ci et cette blague d’AlloCiné, choisissez-en une :

Je regrette de vous dire que les Chargers ont gagné hier (lien en français !?!). Ils ont joué contre l’une des pires équipes de la ligue, et ils ne sont pas ça, alors ce n’était pas une surprise. C’est dommage, mais ils ne vont pas les perdre tous. Aussi dommage.

Alors, quelques morceaux de ménage, comme on dit en anglais. Il pleuvait pendant que j’enregistrais l’épisode, alors peut-être que vous l’entendrez un peu. L’autre chose, c’est que l’on a finalement laissé des notes sur Spotify pour moi :

De son tour, à cause d’avoir enfin des notes, Spotify m’offre maintenant plus de statistiques (je n’ai jamais vu le graphique suivant avant cette semaine). Elles m’encouragent — je suis plus recherché que je pensais (probablement plus le nom que moi, mais laissez tomber) :

Mais je sais très bien que l’on n’apparaît pas sur l’accueil Spotify sans notes. Alors si vous avez un compte Spotify, la meilleure chose que vous puissiez faire pour m’aider serait de me laisser une note, même sans critique. Je ne sais pas qui les laisse, alors n’ayez pas peur de m’énerver si ce n’est pas un cinq.

Notre blague traite des ingénieurs et des avocats. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi Le gérondif pas français, ma colonne hebdomadaire sur la langue, cette fois avec beaucoup de vidéos de Paul Taylor, Danse macabre, sur un performance de ma fille de cette chanson française, et Les cauchemacarons, l’histoire d’une recette mal réussie juste avant un événement social.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Les cauchemacarons

Ce soir, j’étais encore une fois chez l’OCA pour une soirée tarot. Au début de la semaine, je me suis dit, « Allez, gars, pas plus de macarons au chocolat. Vous en êtes expert, mais il vous faut faire quelque chose d’autre. Ne soyez pas votre ex-belle-famille, qui mange exactement le même dîner à toutes les fêtes. » J’y ai donc pensé, puis j’ai décidé de faire les macarons Infiniment Citron de Pierre Hermé.

I am seriously tired of this.

Désolé, j’utilise l’anglais en place des jurons. Mais comme j’ai dit, j’en suis gravement épuisé. Franchement, je sais que je ne suis plus débutant et que si je suis exactement une recette et elle échoue, il y a un risque que la faute ne soit pas à moi. Avec les macarons Infiniment Framboise, j’étais prêt à croire que c’était soit le chocolat blanc soit la bête qui avait réalisé la recette. Mais maintenant, ça fait deux fois de suite avec des recettes très différentes, et je dois considérer que ce n’est pas moi. Voici le résultat :

« Mais Justin », vous me dites, « ces coques sont à votre niveau, et la garniture, oui, c’est débraillé, mais pas gâché ». Et oui, les coques ne sont pas le problème. Mais la photo est trompeuse. Après UN JOUR ENTIER AU FRIGO, la garniture fondait juste 10 minutes après l’avoir sortie. Il n’est pas possible de laisser une telle garniture reposer à température ambiante pendant deux heures de jeux avant que tout le monde ne prenne une pause pour le dessert.

J’ai commencé cette recette jeudi soir dans le but de la servir samedi soir. Voici quelques photos de mes efforts :

La garniture n’est pas loin de la crème citron de ma bûche de Noël « façon Riviera ». Mais cette crème — tirée d’un autre livre de Pierre Hermé — utilise pas mal de gélatine. Je soupçonne que ce n’est pas une coïncidence.

Alors, avec juste 5 heures pour faire quelque chose avant l’événement, j’étais en plein panique. Je souhaite que je puisse vraiment vous faire comprendre à quel point je stresse pour ces événements. Il me semble depuis longtemps que je dois réussir la cuisine à un plus haut niveau que les vrais afin d’être accepté. C’est en quelque sorte une preuve que je ne suis pas arnaqueur. Franchement, pour autant que je connaisse ma propre histoire, je n’arrive pas quand même à la croire.

Alors, j’ai décidé que j’allais préparer des macarons au chocolat — mais avec un changement. Après avoir préparé ma ganache — et j’utilise maintenant une autre recette de Pierre Hermé pour ça, qui produit des résultats merveilleux — je me suis lancé dans la réalisation du caramel au beurre salé de Laurène Lefèvre, exactement comme mon dîner morbihannais.

« Euh, Justin, un caramel a besoin de plus de temps que ça, pour refroidir », vous me dites. Et vous avez raison. Ce que j’ai fait, c’est dingue, et si je le referai, je vous demanderai de me gifler — mais ça a marché. D’abord, quelques photos du processus :

J’ai dû vite réaliser les coques, mais elles ne sont pas mauvaises, hein ? Mais la dernière photo, c’est le choc. J’ai étalé le caramel avec un couteau. J’ai mis chaque macaron dans le frigo dès que je l’ai monté, afin de le donner autant de temps que possible, et c’était stressant, mais voici le produit final :

La combinaison chocolat-caramel était très bien accueilli. Si le caramel a coulé plus que ce que j’aurais aimé, person ne s’est pas plaint à la fin. J’aime tellement cette idée, et j’ai toujours assez de caramel pour surprendre La Fille mercredi.

Au fait, la recette de la ganache, c’est simple. Voilà :

  • 110 grammes de lait entier
  • 160 grammes de chocolat noir
  • 50 grammes de beurre ramolli

On fait bouillir le lait, on fait fondre le chocolat au micro-ondes, on mélange les deux, puis on ajoute le beurre et mélange sans feu. Après ça, au frigo pendant 1 1/2 heures. Ça passe rapidement, et marche très bien.

Mais oh là là, j’en ai assez de chercher des « Plans B ». Je suis prêt à faire une chose à chaque fois, pas deux.

Je me sens comme je devrais aussi parler de l’événement lui-même. Il y avait quatre personnes inconnues chez moi. Une d’entre eux était la femme d’un homme que je connais depuis mon début avec l’OCA. Je ne savais pas qu’il était marié. Rien à voir avec une maîtresse — elle restait en France à cause de son boulot, et n’a déménagé ici qu’il y a une semaine ! Ça doit être dur. Les trois autres sont là depuis plus longtemps, c’est juste que l’on ne s’est jamais croisés.

De toute façon, j’aurai un autre événement samedi prochain, encore une fois la belote. Je leur ai fait une promesse — j’y apporterai des macarons. Mais cette fois, il n’y aura pas de recette de Pierre Hermé. L’anniversaire du blog s’approche, et j’ai des idées.

En corps

On revient vers les films avec En corps, sorti en 2022 et signé Cédric Klapisch. Je l’ai regardé ce soir grâce à l’OCA, qui l’a diffusé sur Zoom pour ses abonnés. C’est l’histoire d’une danseuse professionnelle. qui se blesse et ne sait pas si elle va pouvoir reprendre son chemin.

Je veux éviter trop divulgâcher, parce qu’il n’est pas sorti depuis longtemps. Mais en même temps, si vous avez jamais vu un film où un jeune dit que ses aînés ne le comprennent pas, ou un film romantique qui commence avec une trahison et finit quand le personnage principal trouve quelqu’un de nouveau qu’il aime encore mieux, vous avez déjà vu ce film.

Pour être clair, En corps n’est pas un mauvais film. Mais il compte trop sur certains éléments d’intrigue bien utilisés. En plus, l’actrice principale, Marion Barbeau, est une danseuse du premier rang, étant première danseuse de l’Opéra de Paris, mais c’est son premier rôle dans un film et son CV manque toute preuve de formation à cet égard. Elle a un très joli sourire, mais c’est souvent tout le profondeur de son personnage.

Commençons au début, qui commence au milieu d’un spectacle de ballet :

Notre héroïne, Élise, voit son copain embrasser une autre femme dans les couloirs, et on ne parle pas d’une bise. Heureusement pour elle, son costume comprend une voile, alors personne ne peut pas voir les larmes aux yeux :

Mais elle est bien distraite, et tombe par terre. Sa cheville est blessée :

Elle visite un médecin, qui n’a pas de bonnes nouvelles. Il faudra au moins 3 mois juste pour voir si son rétablissement sera même possible, et peut-être 1-2 ans pour reprendre son travail de danseuse de ballet. Ce médecin était peut-être le personnage le moins sympathique dans un tel rôle depuis Dr House (j’espère que vous aurez la référence).

Après, elle a plusieurs rencontres avec des amis, qui essayent de lui remonter le moral. Ça va hyper-mal. Au dîner en famille, elle demande à son père s’il le trouve bon, et il dit à plusieurs fois que « c’est pas mauvais ». Il est hyper-affectueux, on voit. Plus tard, j’ai trouvé ce portrait plutôt injuste.

J’ai eu un peu de mal à suivre exactement comment il s’est passé, mais elle part en Bretagne avec deux amis qui ont — désolé pour l’anglicisme, mais Google me l’a donné et mon dictionnaire n’a rien — un food truck. Leur destination est une résidence pour artistes. Je n’ai pas aimé ses amis, qui sont bien irresponsables. De toute façon, la résidence est gérée par Yoda Morgan Freeman Josiane, jouée par Muriel Robin, qui ne raconte aucune blague. Alors, exactement comme ses autres efforts. Vu les mots barrés, vous comprenez déjà son rôle.

Élise accepte un boulot en tant qu’assistante dans la cuisine, où elle regarde d’autres danseurs et musiciens en train de faire des répétitions :

Élise rencontre un groupe de danseurs modernes mené par Hofesh Schechter, chorégraphe dans la vraie vie qui joue lui-même. Il parle à Élise en anglais, et je vacille entre deux pensées sur ce point : soit 1) Marion Barbeau ne le comprend pas et ne sait pas réagir de façon appropriée, soit 2) elle comprend, mais le réalisateur ne lui a pas donné de bonnes instructions. C’était difficile pour moi de regarder leurs conversations. Hofesh l’encourage à essayer la danse moderne, qui n’a pas besoin de certains gestes qui restent difficiles pour Élise.

Elle tombe amoureuse de Mehdi, un danseur dans le troupe. Je n’ai pas du tout aimé cette partie. La relation, ben, c’était inévitable qu’elle allait rencontrer quelqu’un de nouveau. Mais je n’ai pas eu besoin de les regarder nus au lit pour faire l’amour plusieurs fois.

Il y a eu un moment extrêmement gênant où elle parle avec son kiné, et il s’avère qu’il est très déçu d’avoir raté son opportunité une fois qu’elle est célibataire. D’une part, c’est hyper pas professionnel de son côté. D’autre part, elle lui dit tout genre de chose qu’il ne faut pas dire à quelqu’un dans un tel rôle. Il est soit son thérapeute soit son ami. Faut pas mélanger les deux.

Élise revient à Paris et déjeune avec son père. Elle se plainte qu’il est trop froid et ne lui a jamais dit « je t’aime ». Mais on a déjà entendu que sa mère est mort depuis sa jeunesse. Alors, qui la conduisait à toutes ses leçons et était responsable de l’élever, hein ? Si vous m’avez lu avant, vous savez que je suis hyper-sensible sur ce point.

Je coupe le synopsis ici afin de ne pas tout divulgâcher, mais honnêtement, vous pouvez deviner la fin sans difficulté. Si vous n’avez pas mes idées fixes, vous allez probablement profiter d’En corps. Mais pour ma part, une fois suffit.

Le meurtrier

C’est presque Halloween, mais je ne vous raconte (presque) jamais des histoires fictives. Aujourd’hui, on va parler du temps où j’ai joué au billard avec un meurtrier. Cette histoire est 100 % la vérité. J’ai dû la revivre récemment parce qu’un ancien copain de classe de ma fac a décidé que monsieur devrait être libéré de la prison. À mon avis, ce monsieur a absolument mérité sa réclusion à perpétuité, mais je vous présenterai les faits à la meilleure de ma connaissance, et vous pouvez décider pour vous-mêmes.

Le genre d’arme blanche, Photo par Altoscroll, CC BY-SA 3.0

Mettons d’abord la scène. Mon tout premier coup de cœur était une fille d’origine asiatique au lycée. Elle est maintenant professeur à une grande université alors je suis ravi de vous dire que sa vie est une réussite. Mais la raison pour laquelle je vous mentionne ce détail, c’est qu’elle souffrait à cause de moi. Je ne lui ai rien fait personnellement. Mais 3 gars — Richard, Keane, et David, aucun desquels ne mérite d’être protégé — la harcelaient sans cesse. Ils l’ont fait à toute et n’importe quelle fille s’ils même soupçonnaient que je lui demanderait de sortir. Mais elle a pris le pire coup, de loin. Je n’utiliserai pas son nom, même pas une vraie initiale. Elle est simplement « A » ici.

Qu’est-ce que tout ça a à voir avec un meurtrier ? Je veux vous faire comprendre que cette fille me détestait comme rien d’autre. Elle voulait se venger de moi, car elle a dit à des connaissances mutuelles que j’avais gâché sa vie. Alors quand elle a rencontré Alex Valentine, elle avait trouvé le bon outil pour me faire flipper.

J’étais élève pendant deux ans à Harvey Mudd College, une fac consacré à l’ingénierie. Après Caltech et MIT, c’est sans doute l’école la plus prestigieuse pour ce métier aux États-Unis. Je l’ai quitté après deux ans pour aller à une autre fac en face de la rue, Claremont McKenna. Mais un jour, pendant ma deuxième année, on a frappé à la porte. Je l’ai ouverte et un inconnu m’a dit, « Je te passe le bonjour d’A. » Après un moment pour regarder ma crise cardiaque se déroule, il a ajouté « Je m’appelle Alex Valentine. »

Il m’a invité à jouer au billard avec lui dans la cantine. J’étais choqué, mais en même temps, j’étais horriblement curieux. Comme la fois à Rome où j’ai couru vers le son d’un coup de feu dans la gare Termini, au lieu de le fuir comme tout le monde, j’ai accepté. C’était une des pires décisions de ma vie.

Il s’est avéré que les deux se sont rencontrés dans un camp pour les lycéens afin de se concentrer sur les sciences. Elle a appris qu’il allait assister à Harvey Mudd, alors pendant les deux prochaines heures de suite, j’ai entendu tout genre de chose sur quel genre de horreur je suis. J’ai aussi appris que nous avions quelque chose de bizarre en commun — il a reçu le même lit dans la même chambre que moi pendant l’année précédente. Il se plaignait de tout et n’importe quoi, mais j’avais vite décidé qu’il serait une grosse erreur de le contrarier, alors j’y restais jusqu’au moment où il m’a enfin dit « Tu sais, tu es un moins sale con que ce qu’A m’a dit. Au revoir. ». En fait, il a utilisé un mot plutôt comme « bite », mais je crois que l’on ne l’utilise pas en tant qu’adjectif en français. J’ai raconté mon expérience à plusieurs amis et les ai dits qu’à mon avis, Alex était effrayant.

On ne s’est plus parlé après ça. L’été est arrivé, et tout à coup, il y a eu une nouvelle dans le journal local, le San Diego Union-Tribune. Alex a été arrêté pour le meurtre de ses parents. Voici un lien au journal, pas à l’article original de 1995, mais à un autre de 2005, après la perte de son dernier appel. L’article raconte ce qui s’est passé, mais je vous le dirai en français avec plus de détails.

Les parents d’Alex n’étaient pas contents de son choix d’aller à Harvey Mudd. Les deux avaient leurs doctorats de l’Université de Californie à Berkeley, et voulaient qu’il y aille. Alors, ils lui avaient exigé de refaire une candidature pour transférer à cette université. Mais il se déprimait et ses notes n’étaient plus assez bonnes pour la réussir. Sa mère a découvert la vérité et lui a dit qu’elle allait la dire à son père. Alors il l’attendait dans une pièce dans l’entreprise familiale avec un tourné-à-gauche pour la tuer. Mais son père l’a attrapé avec le cadavre, alors il a paniqué et l’a aussi tué.

J’espère que vous serez d’accord qu’il n’y a aucune raison pour laquelle monsieur devrait être libéré.

Mais il a récemment rentré dans ma vie de façon complètement inattendue. Dans un groupe privé de Facebook, un copain de classe a circulé une pétition de « Change.org » pour livrer au gouverneur de Californie. Le monsieur qui a fait ça est un type qui croit que les prisons ne sont qu’un complot pour donner des ouvriers gratuits à l’État. Voici un lien vers la pétition afin de vous montrer que je ne plaisante pas. Elle était apparemment écrite par Alex lui-même. J’ai parlé à beaucoup de monde après l’avoir vu, et j’ai découvert que de nombreuses personnes avaient eu des expériences flippantes, dont des profs ainsi que des élèves.

Je ne sais rien de ce qui lui est arrivé en prison. Mais il a gagné sa réclusion à perpétuité par ses propres efforts et n’a rien fait pour me faire penser qu’il mérite autrement. C’est ma rencontre avec un meurtrier, et j’espère qu’elle restera la seule et unique pour toujours.

Danse macabre

Je n’en peux plus en ce moment, alors au lieu de plusieurs brouillons que je n’arrive pas à finir, je vais vous présenter quelque chose d’inhabituel.

Camille Saint-Saëns, Photo par Nadar, Domaine public

La Fille joue de la flûte depuis 3 ans. Elle fait partie de l’orchestre à son collège (elle est maintenant en 4e). Hier, pour leur concert de Halloween, l’orchestre a joué une chanson française. Et non pas n’importe quelle chanson française, mais ma préférée depuis 30 ans, la Danse macabre de Camille Saint-Saëns. Je l’ai enregistrée avec mon portable, ce qui n’est pas de la meilleure qualité. À vous de décider ce que vous en pensez :

Je vous rappelle, ceci est mon enregistrement préféré de cette œuvre :

Je vais finir avec une petite anecdote sur mon expérience avec le compositeur.

Quand j’étais au lycée, il y avait un concours entre les lycées de ma ville sur les faits insolites. On jouait dans des équipes de 5 personnes. La capitaine de notre équipe était aussi américaine que moi, mais avait étudié le français depuis le collège. Je sais maintenant que son accent était parfait. On a demandé qui a composé la Danse macabre, et je connaissais la réponse. Mais en tant que capitaine, c’était à elle de la donner. Alors elle l’a dit exactement comme vous la prononceriez.

Mais l’arbitre était une américaine lambda. Elle a regardé le corrigé, et je suis toujours certain qu’à son avis, le nom se prononçait en trois syllabes, où « Saëns » serait quelque chose comme sail-ence. (J’ai du mal ici à l’écrire de façon phonétique — imaginez que la première syllabe rime avec ail.) Elle nous a donc dit que la réponse était fausse.

Clairement, cette expérience me hante toujours, même 30 ans plus tard.

Je découvre les Yvelines

On continue maintenant le Tour avec le 78, les Yvelines. C’est le département le huitième plus peuplé, et les habitants se nomment yvélinois. C’est notre troisième séjour en Île-de-France, et troisième des quatre derniers départements.

C’est, en fait, Versailles ici.

(J’ai patienté trois ans pour dire ça, et écrit maintenant 550 000 mots juste pour y arriver. Laissez-moi profiter de ce moment.)

Les Yvelines est un de six départements créés de l’ancien Seine-et-Oise, et a hérité son numéro, d’où son emplacement inattendu alphabétique. Grâce à la loi Plus de Devoirs Pour les Blogueurs étrangers de 1964, on reprendra la région en détail avec les 5 derniers de l’Hexagone. Son nom vient de l’ancienne forêt d’Yveline, de nos jours la plus petite forêt de Rambouillet. Le pluriel, en revanche, est dû au poète Jehan Despert.

Il nous faut donc commencer à la préfecture, Versailles. Il n’y a plus de roi, ni d’empereur ([Je reste prêt à reprendre la place — M. le duc Descarottes]), mais on est quand même là pour le roi des châteaux, Versailles (3 étoiles Michelin). Que ce soit la célèbre Galerie des Glaces, la Galerie des Batailles (ma partie préférée), les chambres de la famille royale, le jardin (3 étoiles), le bassin de Neptune (2 étoiles), les châteaux du Trianon (2 étoiles Petit et Grand) ou les nombreux autres trésors du domaine, qui dit Versailles dit forcément royauté. C’est le standard par lequel les palais du monde se juge. Bien sur, il n’est pas tout de la richesse — aussi importante à l’histoire, il y a la célèbre Salle du Jeu de paume, lieu du serment qui a donné à la France sa première constitution. Faut pas perdre la tête entouré de toute cette histoire !

D’autres choses à voir aux alentours de Versailles au-delà du château ? La cathédrale Saint-Louis (1 étoile), érigée sous commande de Louis XV pendant les années 1740, juste à temps pour être saisie par les révolutionnaires. Juste au nord, on trouve le Parc de Marly-le-Roi (2 étoiles), anciennement le parc d’un château construit par Louis XIV. Très proche, il y a un bâtiment très inhabituel, le château de Monte-Cristo (1 étoile), construit par Alexandre Dumas, père, qui travaillait dans une partie nommé le Château d’If (car le travail et le prison, c’est la même chose). Ne ratez pas les deux récits du Chat Voyageur autour de ce château. Un peu plus au nord, à Saint-Germain-en-Laye, on trouve le Musée d’Archéologie Nationale (2 étoiles), abrité dans un ancien château. On est là pour ses collections de la Paléolithique jusqu’au Moyen-Âge, en passant par l’époque Gallo-romaine. Mais les terrasses (2 étoiles) valent aussi la visite.

Au nord-est, on arrive au Château de Maisons (2 étoiles), château construit par la famille de Longeuil pendant le XVIIe siècle, et dit par Charles Perrault lui-même, l’expert de contes de fée, « l’une des plus belles choses que nous ayons en France». Pas loin, on trouve le Maison Zola et Musée Dreyfus, maison de l’auteur à partir de 1878, mais pas devenu musée consacré à l’affaire Dreyfus jusqu’en 2021. On tourne vers le sud pour la Forêt de Rambouillet (1 étoile), où on trouve le Château de Rambouillet (1 étoile), là depuis son origine en tant que château-fort du XIVe siècle et son parc (2 étoiles), construit par un conseiller de Louis XIV. À l’est, on visite le Château de Breteuil (2 étoiles), qui appartient à la famille de même nom depuis 1712, jusqu’à maintenant. Notre tout dernier arrêt est Maison-Musée Raymond Devos à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, une maison du XIXe devenue celle de l’artiste et son épouse, et de nos jours musée consacré à leur vie. On peut trouver mon hommage au grand humoriste dans l’épisode de la balado du 6 mars 2023.

Qui sont les personnages les plus connus des Yvelines ? Il serait trop facile de dire les cinq derniers rois Louis, et il y a d’autres rois liés au département, mais il faut commencer cette liste avec le Roi Soleil, Louis XIV, parce que c’est lui qui a donné au monde Versailles non pas seulement en tant que ville ou château, mais comme idée. Juste après lui, acteur et héros du blog André Raimbourg, dit Bourvil, est enterré à Montainville ; l’actrice Romy Schneider est enterrée à Boissy-sans-Avoir. Nés aussi à Versailles, on trouve le réalisateur de clips vidéo (dont mon préféré), Michel Gondry, l’entrepreneur Ferdinand de Lesseps, et le dessinateur et ancien rédacteur de Charlie Hebdo, Charb. L’acteur Omar Sy est né à Trappes. Le réalisateur Jacques Tati est né à Pecq. Jean Cocteau, artiste impossible à classer, est né à Maisons-Laffitte. Le compositeur Claude Debussy est né à Saint-Germain-en-Laye. Alexandre Dumas, père, à construit son château à Port Marly. Finalement, le plus grand coup de cœur du blog, Aurore Bergé, y est députée. Sa capacité pour trouver les bons mots est dépassée seulement par la mienne.

Que manger dans les Yvelines ? C’est difficile pour moi de le dire. Les yvelinois revendiquent — avec raison — le Paris-Brest, car l’organisateur du concours, Pierre Giffard, habitait à Maisons-Lafitte, et un pâtissier local l’a créé. Mais au-delà du fameux dessert, ni Keldelice ni l’Office de tourisme ne proposent pas beaucoup de recettes locales. En produits locaux, on trouve la reine-claude de Chambourcy, un genre de prune. En plats principaux, il y a le potage Saint-Germain, une soupe de pois. En dessert, au-delà du Paris-Brest, il y a les coquelins, de petits hommes en pâte feuilletée pour le Nouvel An, tout comme les haguignettes normandes. Finalement, pour boire, il y a le noyau de Poissy, liqueur à base de noyau d’abricots.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Le gérondif pas français

Vous avez de la chance cette semaine, car le Père Halloween (je refuse de fêter Noël jusqu’après Thanksgiving, peu importe ce qui font mes compatriotes) vous livre Langue de Molière un jour à l’avance. Pourquoi ? Parce que « Je découvre les Yvelines » n’était toujours pas prêt, mais je ne veux pas le reporter de deux jours. Ça contiendra la meilleure blague du blog. Alors aujourd’hui, on parle de vos erreurs du gérondif. En anglais. Mais en français.

Comment ça ? Tout ça, c’est à partir d’une nouvelle série de vidéos de Paul Taylor. Bien sûr, il est anglophone de naissance — nous ne pouvons pas tous être parfaits — mais ses vidéos sont en général bilingues. Cette série est enregistrée en anglais, mais avec des sous-titres en français, pour parler d’anglicismes mal utilisés. Il me semble qu’il a commencé avec cette vidéo, où il parle de « dressing » :

Honnêtement, je n’ai jamais rencontré cet usage avant sa vidéo, mais en revanche, je n’ai aucune raison pour parler de garde-robes en français. Mais il a raison. Il y a une forme de « dressing » en anglais qui est un nom, mais ça veut dire la sauce que l’on met au-dessus d’une salade. On dirait « vinaigrette » en français, mais il y a plein de telles sauces dans les cuisines des pays anglophones qui ne contiennent pas de vinaigre, la « Thousand Island » ou la « Ranch », parmi d’autres. (Au fait, je les déteste sans exception, mais c’est tout autre histoire. Histoire que je promets de vous raconter.)

De toute façon, le « dressing ». Le verbe « dress » veut dire « s’habiller ». C’est donc comme si vous appelez cette pièce une « habillante ». Voici une autre vidéo, puis je vous expliquerai l’erreur. Celle-ci traite de « parking » :

Encore une fois, « parking » existe en tant que mot en anglais, mais seulement comme le participe présent de « park », ou « se garer ». Mais ce qui est drôle, c’est que l’on utilise « garage » en anglais — mais seulement pour des bâtiments consacrés à ce but. Si on peint des lignes sur terre, c’est un « parking lot » ou en anglais britannique « car park » (parc de voitures). Alors, qu’est-qui se passe ?

Le problème vient du français. Le participe présent et le gérondif prennent la même forme — le verbe + « ant ». Mais ils s’utilisent seulement en tant que verbes. Les deux ne peuvent pas être le sujet d’une phrase. On vous a dit que c’est différent en anglais, que le gérondif — le verbe + « ing » — est un nom. Ce qui est vrai. Mais tout comme en français, le gérondif et le participe présent sont identiques — et à chaque fois où vous avez emprunté un tel mot à l’anglais, vous l’avez utilisé en tant que gérondif alors qu’il est en fait participe présent ! Le parking n’est pas où on se gare en anglais, le dressing n’est pas où on s’habille, le jogging n’est pas ce qu’on porte afin de courir, et le plannin n’est pas le journal intime où nous écrivons nos plans. M. Taylor a une autre vidéo pour ce dernier :

On penserait selon ce système que vous appelleriez une piscine, une « swimming » (nageant) ou une salle de classe, une « teaching » (enseignant). Faites-moi une faveur et ne les répétez pas, s’il vous plaît. Mon cauchemar est que ma pierre tombale dira « Justin Busch, créateur d’anglicismes ». Si ça arrive, je vous hanterai.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler des noms propres. Il n’y avait jamais un roi de Grande-Bretagne nommé « Georges » avec un -s, quoi que vous en pensez.

Saison 2, Épisode 31 — Langue de Mario

Ce week-end, il y avait de bonnes nouvelles et de horribles. Commençons avec la nulle. Juste quelques heures avant de publier cet épisode, une manif avec des slogans pour tuer les juifs s’est passée à moins de 1 km de chez moi :

Photo ©️Justin Busch

Je suppose que c’est bon à savoir qui sont ses voisins. Ça vient juste après qu’un type gentil a hissé un drapeau à croix gammée (lien en anglais ; cherchez « Irvine ») sur une de nos autoroutes. Vous savez que je suis élève passionné de la SGM, mais je n’avais aucune envie de la vivre.

Il y avait plusieurs pépites de bonnes nouvelles. D’abord, je suis maintenant sur le nouveau réseau social BlueSky. J’étais invité par mon amie de Twitter ytrezaa, et on peut m’y trouver sous le nom cdfleblog, exactement comme sur Twitter. Je ne quitte pas Twitter, mais je reçois de moins en moins de visiteurs qui m’y trouvent, Je note aussi que certains qui postent leurs articles là-bas, comme Light&Smell ou Les Dédexpressions, sont devenus moins visibles dans mon fil. Si vous vous intéressez à recevoir une invitation à BlueSky (je n’en ai toujours pas), laissez-moi un commentaire pour le dire.

Je suis ravi que les Chargers aient perdu deux matchs de suite. Il y a un seul match le lundi de chaque semaine, et la semaine dernière, c’était le tour des Chargers, alors trop tard pour le mentionner ici. Mais ça fait chaud au cœur. Il sera surprenant s’ils joueront dans la tournée du championnat.

Je vous ai mentionné le nouveau jeu Super Mario Bros. Wonder juste hier. Vous savez qui l’a déjà terminé ? Ouais. La Fille. Elle me fait peur parfois. Ce jeu est beaucoup plus court que Super Mario Odyssey, ou bien 3D World (notre préféré depuis ses 5 ans). Pour être clair, elle ne l’a pas du tout fini à 100 %, mais nous avons déjà vu les crédits. Si elle sera aussi maline à l’université qu’avec les jeux, je serai content.

Suite à une demande de ma fille, j’ai testé une nouvelle ganache au chocolat pour les macarons hier. C’était une réussite et paraîtra dans mes publications plus tard cette semaine. Encore une fois, je n’ai pas eu assez de matériel à base de mes articles, alors il y a un segment de la balado consacré aux bonnes nouvelles, enregistré complètement sans scénario, juste une note avec les sujets desquels je voulais traiter.

Notre blague traite des français du point de vue belge, parce que j’ai raconté une blague belge la semaine dernière. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi : Le Nougatti, ma critique du bonbon nommé, La reine des serviettes, sur l’humoriste Philippine Delaire, Mon dîner seine-et-marnais, les croquettes de Brie de Meaux et les niflettes de Provins, et Le théorème de Thévenin, sur une découverte française liée à l’électricité.

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Super Mario échec

Je voulais vous présenter quelque chose de nouveau aujourd’hui. Vendredi, un nouveau jeu vidéo de la série Mario est sorti, Super Mario Bros. Wonder (lien en français). La Fille l’attendait avec impatience car elle a bel et bien vaincu le dernier Zelda il y a des mois. Et franchement, bien que mon avis soit que Tears of the Kingdom est le meilleur jeu de tous les temps, il n’y a rien de plus sain que Mario. Rien de « sexy », rien de sanglant, tout est drôle… je fais confiance à Mario plus que n’importe qui.

Tout comme Zelda, La Fille m’a demandé de faire un dessert inspiré par le jeu. La dernière fois, c’était le gâteau « monstre ». Cette fois, j’ai essayé de faire des macarons qui rappelleraient les fleurs parlantes du nouveau jeu. Voici un exemple :

©️Nintendo

Évidemment, j’ai dû simplifier le dessin. Oubliez les pétales et la tige — ce sont des formes trop compliquées. Mais j’ai pensé « Je peux faire la bouche et les yeux avec une deuxième couleur de pâte à macaron ». Je pense beaucoup de choses, mais il ne faut pas les exprimer toutes, vous savez ?

Ce que j’ai gaspillé pour cet effort, c’est immense. Je me suis rendu chez Surfas, à Los Angeles, juste pour acheter du chocolat blanc de Cacao Barry, parce que je vous ai dit que celui de Ghirardelli ne marche pas dans les recettes de Pierre Hermé. Voilà :

Enfin, presque juste pour acheter le chocolat. Si je dois faire un aller-retour à cette ville (120 km en total), tout seul, avec les embouteillages que j’adore, je vais visiter mon resto persan préféré, Shamshiri Grill, à chaque fois. Voilà :

Alors, les macarons. Commençons par les coques. Mon idée était de faire une meringue française nature, retirer un peu de la pâte, et colorer la majorité orange, et la petite partie noire. Ça a presque marché :

Vous pouvez voir que j’ai utilisé deux douilles de tailles différentes, les deux plus petites que d’hab pour les macarons. J’ai mis un peu de la pâte noire au centre de chaque cible :

Pas mal. Et maintenant, l’orange, puis je dessinerai de petits yeux au-dessus, e hop !

Vous pouvez le voir, j’ai VITE regretté les yeux et me suis arrêté. Je n’ai pas eu une douille assez petite pour ce genre de travail. Mais j’avais planifié une certaine quantité de coques sans « bouches » car seulement un côté doit avoir un visage, n’est-ce pas ? Ce n’était pas complètement un désastre une fois enfourné :

Mais les tailles ne sont plus les mêmes. Les coques à deux pâtés sont plus grosses que celles sans partie noire. Je n’ai pas pu faire des paires comme prévu. Ce n’est même pas la pire partie. Ça, c’est la ganache.

J’avais planifié la ganache des macarons « infiniment framboise » de Pierre Hermé. Les trois ingrédients sont des framboises fraîches, du jus de citron, et du chocolat Valrhona Ivoire. J’ai coupé les quantités par 4 ; sinon, j’ai suivi la recette au pied de la lettre :

Et exactement comme mon autre essai de faire l’une de ses ganaches qui exigent du Valrhona Ivoire, cette ganache restait beaucoup trop molle même après 12 heures au frais. J’ai « réussi » à en pocher un peu dans chaque paire de coques, sans trop de renversements. Mais les résultats sont un échec :

Le goût de la ganache est hyper-acidulé, le chocolat blanc de Cacao Barry a tous les mêmes problèmes que Ghirardelli pour deux fois le prix… il n’y a rien de cette expérience que j’ai envie de refaire. Ça me fait peur, car je comptais sur ce chocolat blanc pour ma prochaine recette originale pour le blog. Je vais l’essayer quand même, car j’ai dépensé presque 70 $ entre le chocolat et l’essence. (Surfas ne l’enverra pas par courrier, et les magasins qui le feront exigent des sommes énormes.)

Mais le jeu ? C’est magnifique. Moins innovant que son prédécesseur, Super Mario Odyssey, mais hallucinant comme rien d’autre. Nous en avons les deux énormément profité, et je suis sûr que ça continuera. Mais la prochaine fois où elle demande un dessert inspiré d’un jeu, la réponse sera non. Je ne suis pas ce genre de pâtissier