Archives mensuelles : février 2024

PluriElles, par Céline Kokkomäki

L’autrice de ce livre est bien connue aux lecteurs d’Un Coup de Foudre, mais peut-être pas sous ce nom. Vous la connaissez plutôt sous le nom de plume par lequel elle apparaît dans chaque « C’est le 1er ». En décembre 2022, je vous l’ai présentée comme ça :

Carnets d’une plume est une jeune femme qui écrit avec passion et honnêteté sur des sujets difficiles, comme devenir indépendant de sa famille en tant qu’adulte et la vérité sur le Qatar.

C’est le 1er, version décembre 2022

Je me suis exprimé de façon réservée. Ce que je voulais vraiment dire était plutôt genre « Laissez tout tomber et allez la lire maintenant. » Si vous lisez le commentaire que j’ai laissé au premier lien, vous aurez une meilleure idée de ce que je pensais à l’époque. Dans ce contexte, c’est-à-dire que bien que je n’aie pas lu de la fiction de sa part, dès que j’ai vu son post pour annoncer ce recueil de nouvelles, j’ai tout de suite su que j’ai le lire.

Avant de continuer, je vais vous donner ma conclusion, afin qu’il n’y ait pas de confusion sur mon avis. PluriElles est une œuvre puissante ; les pages se tournent vite, et vous allez vous arracher du livre avant sa fin avec difficulté. La plupart des nouvelles ne font que 10 pages, mais vous serez en haleine à chaque fois. Chaque nouvelle est une véritable montagne russe de sentiments, une étude psychologique de quelqu’une que nous ne connaissons que brièvement, pourtant quelqu’une dont son sort devient la chose la plus importante au monde pour la durée. PluriElles porte ma plus haute recommandation.

J’ai écrit et réécrit ce qui suit plusieurs fois. Si vous avez suivi ce blog depuis un moment, il y a un sens où je suis la mauvaise personne pour critiquer ce livre. Je lis une phrase comme :

Tu te rappelles la remarque qu’une ancienne DRH t’avait faite à propos de ta couleur de peau « pas assez matifiée »,

Entretien d’embauche, p. 105

et c’est dans une langue plutôt extra-terrestre qu’étrangère. (Je ne considère pas le français comme étant étranger pour moi.) J’ai trouvé une explication de « peau matifiée », mais ça ne m’aurait rien signifié en anglais non plus. Il y a une autre nouvelle, « TIC-TAC », une exploration des pensées, seconde par seconde, de quelqu’une qui vient de prendre un test de grossesse, et…j’ai une fille, mais tout ce que je peux dire autrement ne servirait que pour me faire gêner. Cette nouvelle est un point fort dans un livre qui en est rempli — on vit l’expérience de la narratrice — mais disons simplement que pour en parler, je dois m’enlever de la critique.

Alors, reprenons notre histoire. Ce soir-même, à 2h du matin — je ne plaisante même pas un peu — j’ai lu la première nouvelle, « Toi et moi ». C’est une série de lettres entre une femme et elle-même 40 ans plus tard. Le « comment » n’est pas le sujet de l’histoire. C’est plutôt l’histoire de quelqu’un qui a sauté la frontière mexicaine (un sujet dont j’ai des opinions) pour travailler aux États-Unis, mais qui a perdu ses boulots à cause du Covid (ça se déroule en 2020). Pour un instant, c’était la colère plutôt que la curiosité qui m’a propulsé à travers les pages. Aux mains d’une autrice américaine, cette nouvelle aurait été complètement prévisible et terminée d’autre façon.

Je ne vais pas vous dire comment je me suis trompé, car je veux que vous lisiez ce livre vous-même. (En fait, je veux être clair — si vous ne m’écoutez qu’une fois à propos des livres, je veux que ce soit celui-ci.) Mais j’ai trouvé ce qui est arrivé à la fin juste, pas du tout de la polémique facile que je craignais, et le plus important, à la hauteur de l’empathie et la sensibilité auxquelles je m’attends déjà sur son blog.

Une fois au-delà de moi et des miens, c’est une nouvelle après une autre des vies des femmes, en général dans leurs vingtaine ou trentaine. La diversité des voix coupe le souffle — il y a des histoire dans toutes les trois personnes. Ici, les souvenirs d’une boîte à musique qui nous parle de sa propriétaire ; là, le journal d’une fille à partir de ses 10 ans jusqu’à ses 34 ans. Céline Kokkomäki glisse entre ces voix, entre des personnages si différents, avec une fluidité qui nous fait oublier à chaque fois qu’il y a deux pages, on parlait de tout autre vie. C’est impressionnant.

Je veux attirer votre attention à deux nouvelles en particulier parmi les 13 du livre. « Retrouver le fil » est l’histoire d’une femme qui n’a jamais compris pourquoi toutes ses aînées tricotaient. La plupart des nouvelles dans ce recueil ont des fins « plus sage mais plus triste ». Celle-ci se distingue par un moment où l’éclaircissement de la protagoniste nous mène à une fin heureuse. « La créole dorée » est la chose la plus proche d’un conte de surnaturel, et m’a donné une frisson digne d’Edgar Allan Poe à sa fin.

Le livre finit avec « La Rupture », dur à lire parce que le lecteur voit la vérité avant la protagoniste, pourtant on ne peut que suivre ses expériences même en sachant comment elles finiront. Mais la fin de l’histoire, donc du livre, est un moment où on peut ressentir de la fierté pour notre héroïne, une note d’espoir. J’attends avec impatience quel que Céline Kokkomäki sorte prochainement.

Rien que des arnaques

L’année dernière, j’ai écrit sur une explosion d’arnaques liées à une entreprise, Shein, qui gâchait vraiment mon expérience d’Instagram. Je ne sais pas ce qui soit arrivé chez Zuckerberg, mais je remarque que la quantité d’escrocs liés à Shein a bien baissé. Mais de plus en plus, il me semble que toutes mes autres interactions sur les réseaux sociaux sont fausses. Je n’ai pas dit « sur Internet » — je parle ici des sites comme Instagram, Twitter, et un peu Facebook. Les blogueurs sont largement réels, enfin, je crois. ([Pas lui. Quand est-ce qu’il va vous avouer qu’il est un romancier échoué de 27 ans qui habite à Mont-de-Marsan et fait semblant d’être en Californie ? Seulement les photos de votre cobaye préféré sont réelles, les amis. — M. Descarottes])

Je me demande en ce moment que faire avec Twitter (je m’en fiche du changement de nom). Ce n’est pas juste que ça ne vaut plus la peine d’y poster des liens vers le blog, mais c’est vrai :

J’aimerais bien savoir ce qui se passe chez Facebook, car je poste mes articles où mes amis en France qui ne sont pas abonnés peuvent les voir tous les matins ! (Mes soirs, mais vous comprenez.) Mais Twitter, c’est mort. Je sais que je ne vais pas le quitter, car j’ai plusieurs chères connaissances là-bas que je n’ai nulle part ailleurs. Mais il est plus souvent le cas maintenant que mes tweets reçoivent seulement une réaction chacun. Peut-être que vous devinerez le problème :

Oui, chacune de ces captures d’écran ne montre que des escrocs. Et largement pour des « services » sexuels, ce qui me gêne énormément. Ce n’est pas moi qui les ai mis sur mes posts, mais je n’approuve pas. Tout ce que je publie est « tous publics » ; qu’un inconnu puisse changer cela sans mon consentement, ça pique.

Même chose avec les « abonnés ». Voici un récent :

Qu’est-ce que ça dit sous le bouton pour la suivre en retour ? « Rejoins mes contenus gratuits ». Oui, sur le profil il y a un lien au-dessous. Pas besoin d’être Einstein pour savoir que c’est un lien vers des contenus pornographiques. (Non, je ne les ai pas vérifiés moi-même. J’étais responsable de la sécurité pour un programme informatique gouvernemental qui coûtait 15M $ par an pendant les années 00. Pensez-vous que je vais cliquer juste n’importe où ? [Ouais. — M. Descarottes])

Ce serait supportable s’il restait des preuves que des gens comme les « bons œufs » voyaient aussi mes tweets. Mais je ne vois plus presqu’aucune preuve de ça. Si on a de meilleures idées pour faire connaître le blog que les réseaux sociaux, je suis preneur !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Dépanné

Je vous ai promis une autre histoire de dépannage, et nous voilà. En écrivant sur le jour où ma voiture est tombée en panne il y a des semaines, j’ai appris que ça veut dire tout autre chose au Québec.

Voici un dépanneur à la québécoise :

Couche-Tard, Photo par Patrick Le Barbenchon, CC BY-SA 3.0

Bienvenue chez Couche-Tard, où on peut acheter des sodas, des bonbons, et toutes les autres choses auxquels on s’attend chez les épiceries. Il n’y a pas de remorquage disponible chez eux ; pourtant, selon l’Office québécois de la langue française, le mot privilégié pour ce genre de magasin est « dépanneur ».

Je sais, au-delà des québécois qui liront cet article, vous êtes tous tout à coup curieux — comment appelle-t-on le type qui conduit la dépanneuse s’il n’est pas le dépanneur ? C’est le conducteur de dépanneuse. Très logiques, ces québécois.

Mais il s’avère qu’il y a d’autres significations pour ce mot au Canada, qui traitent d’expressions en anglais que je ne connais pas. Ils disent dépanneur aussi pour quelque chose en anglais dit « fault finder« . Selon leur dictionnaire, c’est quelqu’un qui règle des problèmes dans les chaînes de télévision (aux studios, j’imagine). Peut-être que c’est l’argot des employés dans ce secteur. Mais il me semble que c’est de l’anglais canadien ou britannique quand on parle de ce domaine. Tout ce qu’il me dit est une personne qui cherche des fautes chez les autres afin de s’en plaindre, et j’ai vite trouvé un dictionnaire d’anglais qui est d’accord. ([Je ne le suis pas, les ennemis. Ses fautes sont si nombreuses qu’il n’y a pas besoin de les chercher. — Mon ex])

Il y a d’autres dépanneurs inattendus au nord-est de chez moi. Qu’est-ce que c’est qu’un dépanneur-biériste ?

Dépanneur-biériste

Je ne sais pas vous, mais je ne me souciais pas de faire cette distinction. Un dépanneur ordinaire vend plutôt de la Molson ou de la Budweiser, je suppose.

Et c’est quoi un chariot dépanneur ? Ce truc :

Charrette à bras, Photo par MarkusHagenlocher, CC BY-SA 3.0

C’est plutôt logique aussi. Les dépanneurs-biéristes en ont certainement besoin. Pourtant, encore une fois, j’ai eu du mal à trouver le bon mot en français hexagonal, parce qu’ici, les canadiens parlent anglais plutôt comme moi, pas les britanniques. Le dictionnaire de l’Office québécois rend l’anglais comme « dolly », le même mot que chez moi. Mon dictionnaire Oxford ne sait pas quel est un « dolly ». L’autre mot que l’on utilise, « hand truck » ? Pas non plus. Il s’avère que les britanniques — donc mon dictionnaire aussi — disent « pushcart ». Je dois vous dire, si j’ai entendu un britannique dire ça, j’aurais cru qu’il voulait dire le chariot d’un supermarché, pas le truc en haut. Ils parlent tout autre langue au Royaume-Uni, vous savez.

Un dépanneur de plus ? Au Québec, les mécaniciens qui travaillent pour les chemins de fer sont des « visiteurs dépanneurs ». Je trouve ça un peu mystérieux. Ils visitent qui ou quoi exactement ? En France, on dit plutôt « dépanneurs de maintenance » (lien vers la SNCF) pour le même poste.

La France et le Québec, deux pays séparés par une langue en commun. (Remarque sur les États-Unis et le Royaume-Uni souvent attribué soit à Oscar Wilde soit à George Bernard Shaw.)

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine en quête. Peut-être même une Dragon Quête.

Ce qui me dérange

À la fin du dernier épisode de la balado, j’ai dit « et avec ça, on se lance dans la Semaine annuelle de la dépression nerveuse ». Si vous pensez que je plaisante, à la même époque l’année dernière, j’ai écrit « L’histoire d’un bol » et « L’impôt célibataire », et tout ce qui a changé depuis la dernière fois c’est que des Français m’ont fait honte d’être célibataire.

Alors, commençons avec quelque chose de ridicule, que j’ai mentionné hier. Je viens d’aller à Los Angeles ; j’y reviendrai dans une semaine. La deuxième fois, je n’aurai pas d’opportunité pour passer par chez Surfas, alors les deux trajets ne sont vraiment pas liés, mais c’est quand même presque le même voyage. Ce sera pour un projet du blog, mais laissez tomber pour l’instant.

Je ne veux pas divulgâcher ce que j’y ferai, mais il y a un mois, j’avais demandé dans le forum privé de mon association d’expatriés si on aimerait faire du covoiturage ce jour-là. Je n’ai reçu aucune réponse. Jusqu’à vendredi dernier, quand on m’a enfin écrit pour me dire qu’elle m’accompagnerait.

Il faut comprendre que les trajets vers LA sont LONGS. Il faut en général 2 heures pour conduire de chez moi jusqu’à notre destination, à cause du traffic — le retour prendra la moitié du temps car il sera tard. Vu où j’habite et où habite l’autre personne, il est bien plus logique que je conduis ; sinon, il faudrait qu’elle retrace une belle distance de 20 km très tard, et je ne veux faire de tels problèmes pour personne.

Pourtant, nous ne nous sommes jamais rencontrés. C’est une chose d’embaucher un chauffeur de taxi, ou Uber, ou quel que ce soit — on s’attend à ce que les entreprises auront vérifié l’histoire du chauffeur à l’avance. Mais je suis un parfait inconnu,

Revenons à une autre situation récente. En décembre, six mères d’amies de ma fille ont laissé leurs filles sous ma garde tout seul. Pendant des années, j’ai entendu encore et encore, « Un homme célibataire qui essaye d’arranger un rendez-vous pour que son enfant puisse jouer avec un ami, c’est un type qui veut draguer les mères pendant qu’ils soient ensemble. » Une mère, la seule qui a acceptée un rendez-vous dans un parc pour nos filles pendant les 5 dernières années, m’a dit exactement ça quand nous nous sommes enfin rencontrés. Cette même mère m’a laissé prendre sa fille à Disneyland avec ma fille, juste nous trois sans elle, une autre fois. Alors, on ne peut pas faire confiance à un homme inconnu avec des enfants présents, mais on peut lui confier tout seul la garde des mêmes enfants ?

Vous voyez où je vais. Mais étant un homme, je ne peux pas expliquer mes sentiments sans l’aide des films de gangsters, alors écoutons la question d’Eliot Ness dans Les Incorruptibles : « Où est-ce qu’on a pêché leurs flics dans cette ville ?…Vous avez tourné le dos à un homme que vous savez armé ? »

Ce qui arrive dans cette scène est que le policier Malone vient de remarquer que Ness portait un revolver sous sa veste. Mais dès que Ness dit — sans montrer aucune insigne — qu’il s’intègre à la brigade financière, Malone lui fout la paix. Alors qu’est-ce que Ness demande vraiment ? Au fond, ce n’est pas une question sur son fusil. C’est plutôt qu’en raison de ce qu’il est — policier — on s’attendrait à seulement un comportement de Malone : enquêter plus ou même arrêter Ness tout court. Faire autrement est surprenant, même déroutant.

Qu’est-ce que tout ça a à voir avec la Saint-Valentin ? À la fin de l’année dernière, je vous ai parlé de comment presque toutes les rencontres aux États-Unis (enfin, 3/4) sont par le moyen des applis parce que personne ne fait confiance à personne, et que même quand on a déjà vu que je me comporte comme un gentilhomme, mon caractère a été vite remis en question pour une simple demande d’ajoute. Si être homme célibataire est la même chose qu’être l’homme avec le fusil sous la veste… quelque chose ne va pas, et je ne l’aime pas du tout.

Saison 2, Épisode 46 — Axel et Zaxxon

On est maintenant dans un des douze pires mois de l’année, février. Non, mais sérieusement, ceux qui lisent ce blog depuis un peu savent que les deux semaines avant la Saint-Valentin me rendent malheureux, encore plus que les Noël sans La Fille.

Samedi, je suis allé à Los Angeles pour faire des préparations pour la Saint-Valentin en allant chez Surfas. Ça fait des mois, et ce qui est ridicule, c’est qu’en 10 jours, je reviendrai à LA pour un autre projet du blog. Je n’arrive pas à croire que je n’ai pas déjà « renversé les haricots » (expression anglaise pour partager un secret par hasard ; aussi, « laisser le chat sortir du sac »).

Avant que vous ne me félicitiez, car vous avez lu « préparations pour la Saint-Valentin », absolument rien de bon ne m’est arrivé. (Au contraire, j’ai une nouvelle plainte, notre sujet de demain.) C’est juste pour une recette. Je n’allais rien faire du tout pour ce jour cette année, mais un ami — sans « e » — m’a mis une idée folle dans la tête et il me faudra une photo spectaculaire sur mon fil Instagram pour la tenter. Qu’elle marche ou pas, qu’on me gifle pour l’avoir écouté !

Pendant que j’étais chez Surfas, j’ai pris quelques photos et les ai envoyées à une amie avec le message « Bonsoir de quelque part en France » :

Parmi les choses que j’adore chez cette amie, c’est qu’elle a tout de suite remarqué les prix époustouflants et m’a répondu que ce n’était pas le cas chez vous ! Je ne peux jamais la tromper, même à une heure si tardive. (Elle sait quand même que je n’y volerais jamais sans lui dire mes plans à l’avance. Au fait, elle a reçu les photos à plus haute résolution qu’ici. Ne faites pas mal aux yeux.)

On est en février, alors c’est naturel que j’ai fait une autre boulette cette semaine. Je vous ai mentionné que j’allais changer d’iPhone. Je l’ai fait. Mais le nouveau a des connecteurs USB-C, alors tous mes câbles et équipements Lightning ne marchent plus. Dont l’adaptateur qui me permet de brancher mon microphone aux portables. Le nouveau me coûtera 50 $, 10 $ de plus que le dernier. Il ne m’est pas évident pourquoi le prix devrait être plus élevé — le vieux est toujours disponible et son prix n’a pas haussé. J’ai dû donc tout enregistrer avec le micro du portable, et les différences sont claires.

Notre blague traite de la jalousie. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Ennui, Message de La Fille, et Reggaeton. (Pour être clair, La Fille n’était pas présente. Mais elle aura voulu que je livre ce message.)

Sur le blog, il y a aussi Le jour où je me suis convertie, par Claire Koç, ma critique de son nouveau livre, C’est le 1er, version février 2024, ma revue mensuelle de mes blogs préférés, et Le gâteau de crêpes de Mercotte, la recette du même nom pour Chandeleur.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Je découvre Axel Bauer

On continue le Projet 30 Ans de Taratata avec le dernier chanteur à apparaître sur scène pendant la première partie du spectacle, Axel Bauer. Il a rejoint Jean-Louis Aubert, Zazie et Raphaël pour jouer 3 chansons de Téléphone, ainsi qu’une reprise des Rolling Stones. Il a été aussi sur scène avec Eddy Mitchell, mais on traite chaque artiste selon leur première apparition pendant l’émission.

Ron Thal et Axel Bauer (à droite), Photo par JB Quentin, CC BY-SA 4.0

Axel Bauer est né en 1961 à Paris. Son père, Franck Bauer, a eu une carrière fait pour ce blog. Après avoir travaillé brièvement — littéralement un seul jour ! — pour l’architecte nazi Albert Speer pendant l’exposition universelle de 1937 à Paris, il s’est intégré aux Forces françaises libres en 1940. Il est devenu ensuite speaker pour une émission de Radio Londres, Les Français parlent aux français. C’est ici où on trouvait les 4 premières notes de la Symphonie Numéro 5 de Beethoven jouées comme le V du code morse, pour Victoire — exactement l’histoire racontée dans mon livre de la SGM en tant qu’enfant ! Je vous dis parfois que tout sur ce blog est lié, l’une chose à l’autre. Je le crois sincèrement.

Mais tout ça est l’histoire de son père. Revenons à nos moutons, ou à nos musiciens. Au début des années 80, notre Axel commence à travailler au Rose Bonbon, le même club où Indochine a joué son premier concert. Et Les Rita Mitsouko y jouaient aussi. Je manque de bons mots pour décrire à quel point je me sens lésé. Cependant, c’est ici où Axel Bauer reçoit son premier contrat, suivi par son premier morceau, Cargo — un début qui vend plus de 500 000 exemplaires en France :

Oh là là. Ça doit être l’une des chansons les plus années 80 que j’ai entendues — et j’adore ! Wikipédia dit que « Ce sera le premier clip français à être diffusé sur MTV, aux États-Unis. » Honnêtement, je ne m’en souviens pas — dommage, parce que j’aurais tué pour apprendre le français au lieu de l’espagnol en ce cas. (D’autre part, on ne se connaîtrait probablement pas — j’ai des sentiments mitigés sur ce sujet.)

En 1988, il sort sont premier album, Les Nouveaux Seigneurs. Je suis arrivé à trouver deux morceaux de l’album, celui du titre, ainsi que Jessy :

Cet album n’est pas une grande réussite et il quitte son éditeur, EMI. Perso, j’aime bien ce clip, mais j’avoue que c’est plus de la même chose (ce qui ne me dérange pas !).

Son deuxième album, Sentinelles, sort en 1990, et il se retrouve encore une fois aux hauts de la musique française — le morceau « Éteins la lumière » est classé #18. C’est clairement toujours lui, mais les synthétiseurs hyper-années 80 ont disparu. Le résultat marche très bien :

Ça fera des années avant son prochain album, Simple Mortel, en 1998. Je dois vous dire, son compte officiel sur YouTube a fait des efforts pour supprimer cet album du web — tous les liens aux clips officiels sortis par le compte lui-même ne sont plus disponibles. J’ai lu que l’album n’était pas bien accueilli à l’époque, mais je ne le comprends pas — j’ai écouté l’instrumental 00 Zen dans cette version live, et je l’ai beaucoup aimé !

Franchement, une des choses qui me manque le plus avec mon abandon de la musique américaine, c’est les instrumentaux. On en trouve beaucoup dans ma collection d’antan, mais très peu dans mes albums français.

En 2001, il écrit et joue de la guitare sur « J’ai rêvé de nous » pour Johnny, une réussite complète. Son prochain effort pour lui-même est l’album « Personne n’est parfait » ([Pas d’accord. Moi voilà — Mon ex]), sorti en 2002. C’est moins « métal » que mes goûts typiques, et si on remplaçait les paroles par leur traduction anglaise, je le sauterais probablement. Pourtant, j’aime très bien le morceau du titre :

Sur le même album, on trouve une collaboration avec Zazie, À ma place, #4 en France et « Chanson francophone de l’année » aux NRJ Music Awards. Je l’aime moins que ça, mais j’ai dû souffrir avec « Hot in Herre » (erreur d’orthographe dans le titre original). En fait, des 100 chansons les plus populaires aux États-Unis en 2002, je n’en aime même pas une. Tout est relatif. En plus, c’était l’année de La Catastrophe.

En 2006, il a sorti « Bad Cowboy », un autre album qui n’a pas connu beaucoup de succès. Honnêtement ? Je ne le comprends pas — j’aime beaucoup le morceau du titre :

En 2013, il est de retour avec « Peaux de serpent », album plus proche au son de Personne n’est parfait. J’aime bien le morceau Rien ne s’oublie :

J’ai aussi aimé « Elle est SM » du même album, mais même après avoir lu les paroles, il faut que j’avoue que je ne comprenne ce qui veut dire SM.

On finit avec son album le plus récent, Radio Londres, de 2022, ce qui nous ramène à son père. « Ici Londres » contient plusieurs extraits de ses diffusions pour la BBC, et les paroles ressemblent aux messages codés qui faisaient souvent partie des émissions à l’époque :

En général, j’aime aussi cet album. L’Homme qui court et C’est malin — ce dernier sur le cancer qu’il a survécu — sont excellents.

Que dire pour en conclure ? C’est rare de trouver quelqu’un où j’aime tout ce que j’écoute, mais vous aurez remarqué qu’il n’y a même pas eu une fois où j’ai dit que je n’ai pas aimé quelque chose le long de l’article. Son style est plus « pop » que moi, mais vous pouvez vous rassurer que ma note finale fera absolument partie de ma prochaine commande chez la FNAC.

Ma note : j’achète l’intégrale.

Champion

Il y a deux jours, M. Jours d’humeur a écrit sur son ascension fulgurante dans le classement de joueurs de tennis de table, jusqu’à la 73 403e place. En réponse, je lui ai dit qu’il me faudrait écrire sur mon exploit inconnu en tant que champion mondial d’un jeu vidéo, auquel personne n’a joué. Il l’a cherché sur Google, sans succès, mais j’aurais pu lui dire à l’avance qu’il n’existe pas de preuves en ligne. Pourtant, je les ai.

Notre histoire commence avec un jeu vidéo de légende, l’un des meilleurs de tous les temps, Zaxxon. Un jeu conçu pour mettre en vedette la technique de perspective axonométrique (qui donne l’impression de trois dimensions), c’était un jeu de tir spatial (merci, les québécois — les français utilisent l’anglicisme « shoot ’em up« , et ça m’a donné une crise cardiaque). Wikimedia n’a aucune capture d’écran, alors voici un extrait du jeu :

1982, les enfants !

Il y avait quelques suites, mais après 1995, rien n’est sorti pendant 17 ans. Puis en 2012, Sega a permis un petit développeur de faire une suite uniquement pour les portables, Zaxxon Escape. Il n’y a pas de captures d’écran disponibles non plus, mais voici la bande annonce :

Ce jeu était nul. Beaucoup de bogues (merci encore, les québécois — mon dictionnaire Oxford donne « bug »), un système avare de bonus payants (pour lesquels je refusais de payer), aucune fin (la vitesse du jeu continuerait à hausser jusqu’à ce que le joueur perde) — ce jeu n’était qu’un effort de profiter d’un nom célèbre.

Par conséquence, il y avait très peu de joueurs. En 2011, avant la sortie de Zaxxon Escape, Apple a vendu 72 millions d’iPhones (lien en anglais), et 125 millions en 2012. On penserait donc qu’un jeu portant le nom de l’un des jeux les plus célèbres aurait vendu au moins 500-600 mille exemplaires, n’est-ce pas ?

HAHAHAHAHAHAHA…non.

Grâce aux critiques aussi pourries que méritées — 2,5/5, 2,5/5, 3/5 (liens en anglais) — le truc a vendu environ 12 671 exemplaires pour iOS. Au monde entier. « Euh, Justin », vous me dites, « ce nombre est bien trop précis. Vous travailliez chez le développeur ou quoi ? » Ah non, la vérité est bien plus stupide que ça.

Vous voyez…comment dire ça…vous voyez… j’étais presque la seule personne qui a en fait joué au jeu. Fin septembre, quand mon divorce a été finalement terminé, après deux ans d’une lutte aussi amère qu’absurde, j’étais bien misérable et désespéré pour quelque chose de familier. Et voilà, il y avait exactement ça dans les mains. Et j’ai vu que j’avançais vite sur le classement de « Game Center« , l’appli avec tous les classements des jeux pour iOS. Finalement, le 27 décembre de cette année-là, ça m’est arrivé :

Les deux mesures sont le score le plus élevé et la meilleure distance. Quelle était la différence ? En volant son vaisseau virtuel, on tirait sur de nombreuses cibles, et le score était le résultat des points gagnés pour tous les cibles touchées. Il n’y avait pas de points pour distance volée, mais le jeu l’a aussi traquée. Alors par n’importe quel choix de mesure, j’étais le meilleur joueur au monde.

Pourquoi y a-t-il 4 scores de moins que de distances ? Ça veut dire qu’après avoir payé le jeu, 4 personnes l’ont lancé, ont écrasé leurs vaisseaux et l’ont trouvé si ennuyeux qu’ils n’y ont jamais joué une deuxième fois.

Mais quand je vous dis quelque chose d’absurde, j’apporte toujours des preuves. ([Sa vie est juste telle qu’il y en a plein, les amis. — M. Descarottes]) Alors voici une capture d’écran de mon compte Facebook, où j’ai noté ma « réussite » :

Après avoir grimpé la plus basse montagne au monde des jeux vidéo, j’ai quitté Zaxxon, mais je continuais à vérifier le classement de temps en temps. Un an plus tard, quelqu’un d’autre a battu mon record (je ne me souviens plus duquel). Maintenant, le jeu ne fonctionne plus, et Apple a retiré l’appli Game Center, alors on ne peut plus voir le classement.

Or, est-on satisfait qu’en fait, j’étais champion mondial de ce jeu ?

Le gâteau de crêpes de Mercotte

Hier matin, je me suis réveillé en disant, « Hmm, je ne me souviens pas de quand est Chandeleur ». À cause d’Apple, j’ai plein de fêtes sur mon calendrier qui ne m’importent pas du tout, et très peu de celles qui comptent. Puis je l’ai recherché, et si vous aimez ma voix paniquée, vous vous seriez régalé. MAIS : tant qu’il reste au moins un jour, on peut toujours faire quelque chose. J’aimerais croire que j’ai assez bien « quelque-chosé » (vous avez l’idée) :

Haute résolution en cliquant

Cependant, alors que je dois être prêt avec un jour d’avance pour les fêtes à cause du décalage horaire, vous, pas autant. Alors, vous pouvez faire la ganache et la pâte ce matin, et être prêt à tout monter ce soir. Allons-y !

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Bannière qui dit « C'est le 1er » avec des dessins de 3 desserts : bûche de Noël, religieuse, macaron à la framboise

C’est le 1er, version février 2024

Je continue de copier Light & Smell avec des listes de mes articles préférés au premier du mois. Ça vient d’Allez vous faire lire, mais je ne suis pas exactement ses règles.

On a de nombreux retours ce mois, et je suis ravi de voir chacun, alors ils se regroupent tous en haut des « habituels ».

Nouveaux à moi :

Les habituels :

Actif ailleurs :

Mathilde’s little things continue de poster régulièrement sur Instagram — voici sa visite au Trump Tower (il y a un risque que vous lirez ces mots à nouveau ici avant fin février) et le Metropolitan Museum of Art (un peu notre Louvre). Un déjeuner en Provence a une tarte aux fruits pour le Nouvel An.

À encourager :

Rien de nouveau chez Manonpatis, Planète Vegas, Quelques notes de culture, Grain de Sable, Bonheurs culinaires, Maman Lyonnaise, L’Atelier du Phoenix, Les souris de Paris, Soigner l’esprit — Guérir la Terre, et Le journal des Jum’s. Laissez-leur de gentils commentaires pour les encourager à reprendre !