Archives mensuelles : décembre 2024

Le bilan de l’année 2024

Ça y est, la fin de la quatrième année entière du blog. Cette année est plus douce-amère que les autres parce qu’elle a vu beaucoup de fins. Revivons l’année 2024 d’Un Coup de Foudre.

Images de l'année : albums de Nicolas Moro et Sandrine Mallick, tarte aux figues, tarte tropézienne, bokit, Biosphère et Lachine à Montréal
De gauche à droite, de haut en bas : Nicolas Moro, tarte tropézienne, Sandrine Mallick, bokit, Biosphère de Montréal, steak sauce Roquefort, tarte aux figues, Lachine. Haute résolution en cliquant.

Commençons avec mon obsession, le trafic, auquel il faut mettre un stop dans les Caraïbes. (Désolé, je suis incorrigible — mais je l’assume.) Au début de chaque année, j’aime estimer ce que je considèrerais une bonne année, ou encore plus, une année de rêve. Ayant terminé 2023 avec 30 966 vues sur 15 309 visites, j’ai décidé qu’une bonne année serait 42 000 vues sur 20 000 visites, et une année de rêve serait 50 000 vues sur 25 000 visites. Avec 49 900 vues sur 26 700 visites pour commencer le dernier jour de l’année, j’ai fini avec 50 124 vues sur 26 826 visites. Je vous remercie tous pour ça.

Connaissez-vous le film « Y a-t-il un flic pour sauver le président ? » ? Au début, le lieutenant Drebin reçoit un prix « pour ses 1000 revendeurs de drogues tués ». En l’acceptant, il dit « En fait, j’ai percuté les deux derniers avec ma voiture, mais heureusement, il s’est avéré que tous les deux étaient des revendeurs. » Je me sens comme si j’atteins mon but de même façon ! (C’est ma traduction ; je ne connais pas la VF officielle.)

Parlons des fins. En avril, on a fêté mes 100 films français avec une semaine de mon classement. Il n’y aura jamais une vraie fin aux films, mais je me sens comme si c’était la fin du projet de les regarder afin d’apprendre la langue. Le débit d’un film par semaine n’a duré qu’une année, de 2020 à 2021, mais ça reste l’époque la plus extraordinaire de ma vie. J’ai travaillé pendant plus de 6 mois sur le tableur qui est devenu mon classement, et c’était un soulagement de le mettre enfin derrière moi.

Octobre a vu la fin du plus grand projet du blog, le Tour des Départements. Je n’ai toujours pas les bons mots pour la combinaison de joie et de tristesse qui va avec cette fin. Vous les lecteurs ne voyez que les produits finaux. Pour moi, ne plus visiter le site du Guide Vert presque tous les jours sent l’état de manque. ([C’est pourtant rien par rapport à ses cris pour du nougat de Montélimar. — M. Descarottes])

Et bien sûr, il y avait les pertes personnelles. Mon amie Pascale me manque tous les jours, et je ne suis toujours pas guéri du choc de la mort de M. Descarottes. Hier, j’ai posté la pub suivante dans le groupe privé de l’OCA dans l’espoir que l’on pourra profiter du bol de rechange que je gardais, ou de sa cage :

Capture d'écran d'un post sur Facebook avec des photos de la cage, d'un bol neuf, et d'un sac de nourriture.

Mais cette année a aussi vu des points forts. La tarte aux figues de Claire Heitzler et la tarte tropézienne de Yann Couvreur seraient les meilleurs desserts de n’importe quelle année du blog. Le bokit (et la poudre à colombo) était exactement le plat bon marché que je cherchais au fil du Tour, et la pièce de bœuf sauce Roquefort de Chez Gégène vient d’apparaître dans le bulletin de l’OCA en tant que ma recette pour deux pour la Saint-Valentin. (Je ne recommande que personne planifie un dîner romantique sur ma parole.)

Et parlons du bulletin — est-ce qu’il y a même une personne qui aurait deviné que je prendrais en charge la responsabilité d’écrire une publication de 30 pages tous les deux mois pour une association francophone ? Je ne le crois toujours pas moi-même ; pourtant, quand j’ai vu la demande originale en mars, j’ai tout de suite su que j’étais la bonne personne pour le poste. Et j’ai des nouvelles à cet égard — à partir de janvier, je ferai enfin partie du bureau et assisterai aux réunions, exactement comme j’avais espéré. Ne me demandez pas comment — peut-être qu’il y a eu des conversations dans les coulisses, mais je ne sais rien.

N’oublions pas le voyage à Montréal de l’été. J’aurais préféré que ce soit juste moi et La Fille, mais nous y avons passé de bons moments, surtout rencontrer enfin Anne-Marie, première abonnée du blog !

Côté musique, le nouvel album d’Indochine est arrivé et parti sans faire grand-chose chez moi. (Mon article sur « The Salingers », en revanche, c’était très populaire.) Mais 2024 a aussi vu deux de mes découvertes préférées, Sandrine Mallick et Nicolas Moro. Je les écoute quotidiennement même après des centaines de fois pour « Swing à La Villette ».

Je n’ai lu que 3 livres en français cette année : Le jour où je me suis convertie, par Claire Koç, qui a suscité la polémique, ainsi qu’autre chose, PluriElles, par Céline Kokkomäki — ma recommandation la plus forte de l’année, et Outsphere 3 : Réligions, par Guy-Roger Duvert, toujours mon auteur préféré. Backup ne compte pas, car lu en anglais. J’espère que la grande nouvelle de 2025 à cet égard sera la publication du livre du Tour — en quelques mois, je serai à la recherche de correcteurs pour lire environ 10-15 pages chacun. Je ferai mon tout pour le sortir avec une vraie édition, parce que je crois — égocentrique que je suis — que ça méritera mieux que disparaître parmi les millions d’auto-édités.

C’est ici où je finis habituellement en me plaignant que l’article le plus populaire du blog reste celui sur la fois où j’ai failli me faire avoir par un brouteur. Mais cette année, ce n’est plus le cas — quelle que soit la raison, je ne suis plus le maître des brouteurs en formation. En fait, cet article ne fait même pas partie du top 10 :

Top 10 des articles cliqués sur Google, dont les blagues de la semaine, ma critique du livre de Claire Koç, et la règle de 666, les trois mesures d'un homme exigés par les américaines

Je suppose que je suis toujours le Balzac des fausses relations, vu que l’article le troisième plus populaire se traite des attentes irréalistes des américaines. Mais ne vous inquiètez pas, les internautes sont devenus plus effrayants que jamais. Ce qu’ils recherchent, ça me dégoûte :

Des top 20 recherches, il y en a 4 sur la vie personnelle de Claire Koç et son mari, et une sur « Jeanne Added vie privée », alors que les brouteurs sont tombés en 20e place. Bien sûr, je suis ravi que les blagues soient devenues une destination importante pour les internautes, mais mes articles sur les femmes nommées sont strictement sur leur travail. Je suis heureux de voir que certaines recettes obscures ont attiré de l’attention, le frescati et les macarons de Boulay, mais je trouve cette tendance écœurante. En plus, si je vais être lié avec une chanteuse comme ça, elle sera Julie Zenatti, Véronique Sanson, ou personne. Non, mais je n’écris pas sur elles de cette façon non plus.

Hélas, on ne peut pas choisir le moyen de sa renommée. Mais je vous apprécie chacun et tous, et j’essaie de ne jamais vous faire perdre du temps — je reste reconnaissant pour chaque moment que vous passez chez moi. Merci de votre confiance, merci de m’avoir lu en 2024, et on se reverra en 2025 !

Saison 3, Épisode 40 — Bonne année

On est de retour avec un épisode très court pour finir l’année. Je tousse toujours trop pour enregistrer un plus long, mais au moins de cette façon, il y a une blague et les Bonnes Nouvelles. Vous pouvez entendre à quel point je reste malade.

La blague est quelque chose de la Pologne du XIXe siècle. De nos jours, les villes de Minsk et Pinsk se trouvent en Biélorussie — tant pis pour eux — mais à l’époque, elles étaient les deux sous l’emprise russe après la conquête de la Pologne. J’imagine que les blagues qui confondent les deux, avec leurs noms similaires, ont duré jusqu’à nos jours.

Je regrette de vous dire que La Fille ne nous rejoindra plus dans la nouvelle année. Elle a reçu le jeu Super Mario Party Jamboree de son oncle. Après m’avoir demandé pourquoi j’ai choisi la princesse Daisy plutôt que la princesse Harmonie pour jouer contre elle, je lui ai dit que c’était car Daisy est mon coup de cœur. La Fille est donc morte suite à des blessures, ses derniers mots étant, « Haha, tu préfères celle qui ressemble la plus à ma mère ». C’est faux, même si les deux sont des brunes. Au cas où il y aurait des policiers qui lisent ce blog (il y a parfois une gendarme), elle est chez sa mère comme prévu et sera de retour en janvier.

J’aimerais vous dire que je suis sur le point d’atteindre mon rêve le plus fou pour le niveau de trafic ici cette année. S’il vous semble qu’il y ait un article que vous aimeriez relire, ou partager, soyez le bienvenu.

J’ai entendu parler qu’un navire espagnol a été rattrapé à Tahiti avec 500 kg de cocaïne. C’est la gendarmerie nationale qui a fait la découverte avec l’aide de la police fédérale australienne. Agent spécial Pierre Palmade, pas reconnu avant comme responsable de l’enquête, est vite arrivé sur scène pour prendre en charge la contrebande. « Je me battrai contre ce fléau un gramme à la fois ! » dit-il.

J’ai accueilli mon meilleur ami et sa famille hier soir. Ils sont en Californie pour des fêtes en famille, mais avaient un soir libre, alors nous sommes allés dans un nouveau resto mexicain ensemble. J’étais épaté par la qualité autant que les prix. Ça s’appelle Caló Kitchen + Tequila. J’ai prendre mon burrito au poulet en photo !

Burrito au poulet qui est en fait farci, ce qui n'arrive jamais en Californie

Je les ai surpris avec une bûche de Noël Riviera, identique à celle vu ici il y a deux semaines (sans la meringue). C’est bon de me connaître.

Notre blague traite de Minsk et Pinsk. Les Bonnes Nouvelles Françaises cette semaine traitent d’un homard rare. Il n’y a pas d’articles dans la balado, ni de gros-titres satiriques. Ça fait moins de 3 minutes du début jusqu’à la fin.

Sur le blog, il y a aussi La musique de Noël américaine, sur les origines surprenantes des tubes de la saison, La baguette magique de Noël, sur un jouet fabriqué par des lutins californiens, Les cookies chewy chocolat de Péla, nos cookies pour le Père Noël, Sonic 3, le film, ma critique du film nommé, Les animaux gèrent le zoo, sur les faux animaux d’assistance, et La Gauloise ratée, sur le tabagisme.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

La Gauloise ratée

Comme je vous ai récemment dit, aux États-Unis c’est pire d’être juste soupçonné d’avoir fumé une cigarette que de maltraiter les « petits gens » (on dit en anglais « little people » ; peut-être qu’il y a une expression plus courante pour ce que je veux dire — ceux qui ne sont pas prestigieux). Ceci n’est pas une apologie pour le tabac, mais il y a tant d’hypocrisies sur le sujet que ça va peut-être donner la mauvaise impression aux lecteurs nord-américains. Alors juste pour être clair :

Je n’ai jamais rien fumé, soit une cigarette soit un cigare soit de la marijuana. (Pour des raisons dégoûtantes, cette dernière passe crème en Californie.) Même chose pour le tabac à priser, la snus, quoi que ce soit. Je ne l’encourage pas non plus et ma fille a certainement entendu ce message de ma part. (Il est possible qu’elle soit plus stricte que moi ; à voir si ça continuera.)

En 1921, l’une des plus grandes chaînes de stations-service aux États-Unis a été fondée, Pep Boys (lien en anglais). Leurs pubs étaient célèbres pour les dessins des fondateurs, Manny, Moe, et Jack, toujours avec un cigare dans la bouche de Manny, qui fumait dans la vraie vie. Voici un exemple :

Publicité de 1937 qui montre des dessins des 3 fondateurs de Pep Boys
Publicité des Pep Boys de 1937, domaine public

Mais en 1990 (lien en anglais), Manny a perdu son cigare à jamais :

Logo de Pep Boys de 1990, où le cigare de Manny a été supprimé
Pep Boys logo de 1990, CC BY-SA 3.0

En 1997, on a ouvert un mémorial au deuxième président Roosevelt, celui de la Seconde Guerre mondiale. Sa statue n’avait aucune cigarette, malgré le fait que toute photo de lui montre une cigarette à la main.

Statue du président Franklin Roosevelt à Washington, D.C.
Statue du président Franklin Roosevelt, Photo par JohnEditor132, CC BY-SA 4.0

En 1998, le gouvernement de l’État de Californie a interdit de fumer partout dans les bâtiments — les restos, les arènes, les bars, etc. Pas les immeubles, mais avec du temps, la grande majorité l’ont banni en plus — et il m’énerve sans cesse que les gérants réagissent immédiatement à tout rapport d’une cigarette, mais si ses voisins font la fête jusqu’à 2h du matin tous les jours, tant pis.

En même temps, ce même gouvernement — je parlé de Californie seulement, pas le fédéral à Washington, D.C. — a décidé qu’il voulait vraiment être le partenaire silencieux des entreprises du tabac. Les impôts sur un paquet de cigarettes, anciennement 0,37 $ le paquet, ont été presque triplés, jusqu’à 0,87 $ :

Capture d'écran d'un tableau qui montre tous les impôts sur les cigarettes en Californie
Source

À l’époque, cette augmentation était censée payer les coûts des maladies liées au tabagisme. Mais au fil du temps, on disait, « Pourquoi pas forcer les fumeurs à payer tout ce que l’on veut — les EHPAD, les dentistes, le sida, quoi que ce soit ? » Alors en 2017, on a voté une augmentation de 2,00 $ le paquet, un autre triplement des impôts. Et parce que l’on s’en fout du fait que c’est un impôt sur les citoyens les plus pauvres, au-delà de moi, qui le trouve injuste, personne ne se plaint de la hausse des revenus.

Capture d'écran d'un graphique qui montre les revenus annuels de l'État venant des impôts sur les cigarettes
Source

Je ne vous dis pas ça pour vous ennuyer avec des chiffres, mais plutôt pour vous montrer qu’à partir des années 90, il devenait de moins en moins acceptable d’être vu en public avec des cigarettes ou autour de fumeurs. Et que de nos jours, on peut leur faire tout et n’importe quoi.

C’est ça le contexte pour avouer quelque chose qui me dérange depuis 30 ans déjà. En 1995, il y avait une élève française à ma fac, là pendant une année pour un séjour linguistique. Comme toujours, je garde la confidentialité de toute personne mentionnée sur ce blog, alors je ne mentionnerai pas son nom, mais je l’ai vite trouvée sur les réseaux sociaux, ce qui a confirmé que je n’avais rien imaginé.

On vivait dans le même dortoir. Je savais exactement qui elle était, car la fac n’était pas grande, et toutes les rentrées, les universités avaient l’habitude de publier ce que l’on appelle un « facebook » — un livre avec tous les noms et photos des nouveaux élèves. (Maintenant vous savez d’où le nom du réseau de M. Zuckerberg.) Pourtant, je ne lui ai jamais une fois dit bonjour. Pourquoi ?

Parce que tous les jours, je la voyais dans la cour du dortoir, une cigarette à la main, en train de fumer. Et j’avais bien adopté les nouvelles mœurs du pays, selon lesquelles les fumeurs étaient — et restent — à un pas des lépreux.

Je ne m’intéresse pas du tout aux cigarettes, mais je me demande parfois ce qui se serait passé si j’avais dit bonjour à la gauloise avec la Gauloise.

Les animaux gèrent le zoo

J’aime écrire certains billets afin de faire plaisir à des lecteurs particuliers, et la bonne personne saura pour qui celui-ci a été écrit. Mais je crois que le reste d’entre vous trouvera celui-ci à la fois hilarant et énervant, et que vous apprendrez quelque chose en même temps. Ce qui suit est basé en partie sur mes propres observations, et en partie sur le seul acte de journalisme jamais commis par le magazine The New Yorker, Pets Allowed par Patricia Marx, écrit en 2014.

En 2005, Paris a détruit les dernières mœurs communes au public américain. Je veux dire Mme Paris Hilton, qui refusait d’obéir les règles autour des chiens dans les centres commerciaux. Elle avait l’habitude de garder un tout petit chien dans son sac à main. Les règles interdisaient les animaux de compagnie partout à l’époque, mais elle était l’héritière de la fortune des hôtels Hilton, et personne ne voulait vraiment la croiser.

Il faut comprendre que pendant toute ma vie, les animaux d‘assistance n’ont jamais été interdits nulle part. Un chien de service aux aveugles doit porter un gilet qui l’identifie clairement, et ça donne le droit d’entrer n’importe où — les avions, les restaurants, les supermarchés, etc. En revanche, leurs maîtres doivent porter des documents officiels qui prouvent que l’animal a été dressé pour ce but. Mais avec l’arrivée de Mme Hilton, plus personne ne voulait respecter ces règles.

Ici entre « l’animal de soutien émotionnel » (j’écrirai ASE pour animal de soutien émotionnel).. Il y a une catégorie légale pour ça, mais les bienfaits sont censés être très limités par rapport aux animaux d’assistance. Selon Mme Marx, deux lois américaines mentionnent les ASE. La loi dite « Fair Housing Act » (Logement équitable), dit qu’un tel animal à le droit de vivre dans les logement qui interdisent tout autre animal de compagnie. La loi dite « Air Carrier Access Act » (Droit d’accès aux transports aériens) donne un droit pareil dans les avions. On est censé avoir une lettre d’un docteur qui établi le besoin pour ces animaux.

Avant de continuer, pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ? Parce que j’ai passé mon dîner de Thanksgiving avec un chien de 50 kg à la table voisin dans le resto, qui ne portait aucun gilet identifiant — car animal de compagnie — malgré le fait que des panneaux comme celui-ci étaient partout. Ça dit « Bienvenue à South Coast Plaza. Pour la santé et sécurité de tous nos clients, on a une politique d’interdire les animaux de compagnie. Les animaux d’assistance dressés pour aider les handicapés sont les bienvenus. Les ASE ainsi que les animaux de compagnie sont interdits. »

Panneau avec la politique contre les animaux de compagnie.
Photo ©️Justin Busch, 2024.

Après le règne de notre reine Paris I Hilton, on a commencé à voir tout genre d’animal partout. C’est pour ça que Mme Marx a décidé de tester les limites les plus outrées. Voici sa première expérience (traduite par moi), où elle apporte un animal au musée Frick, l’un des musées d’art les plus prestigieux de New-York :

Le premier animal que j’ai testé était une tortue de 7 kg qui faisait 33 cm de longueur. Je l’ai attachée à une laisse pour lapins à laquelle j’ai agrafé un insigne d’ASE en tissu.

« Billet pour une, s’il te plaît », ai-je dit à la femme au guichet. « Un moment », dit-elle. « Laisse-moi trouver quelqu’un ».

« Oh mon Dieu », dit un vigile à un autre. « Cette dame a une tortue. » Un autre vigile a apparu.

« Non, non, non. Il ne peut pas entrer. » dit-il.

« C’est un ASE », ai-je dit.

« Nan », répondit-il.

« J’ai une lettre. »

« Tu as une lettre ? Laisse-moi la lire. »

Après ça, un deuxième vigile lit la lettre, puis elle est autorisée d’y accéder avec la tortue. Puis, elle procède à faire entrer la tortue dans une boutique de Christian Louboutin, E.A.T., un restaurant-traiteur, un salon de beauté — où la tortue reçoit une pédicurie, et même La Maison du Chocolat.

Puis elle fait la même chose avec un serpent dans une boutique de Chanel, deux dindes dans un bus et chez Katz’s Delicatessen, un resto célèbre, et pour son chef-d’œuvre, un aller-retour en avion avec un cochon jusqu’à Boston. Honnêtement, si vous pouvez bien comprendre l’anglais, je recommande fortement son article, qui montre les profondeurs de l’absurdité au nom d’accueillir ces faux animaux d’assistance.

Je dois avouer que je n’ai jamais vu aucun animal exotique comme ça aux restos ou dans les centres commerciaux ici. C’est toujours juste les chiens, mais presque jamais de vrais chiens d’assistance. Je le sais parce que les vrais portent toujours leurs gilets et ne dérangent jamais personne. Le chien à côté de moi pour le Thanksgiving ? Pas dressé du tout.

Mais tel est l’enjeu aux États-Unis. Parce qu’une femme riche s’en est foutue des règles il y a deux décennies, il y a des chiens partout dans des espaces où personne ne croyait qu’ils avaient le droit d’aller, aidés par la lâcheté des gérants ici et là, qui préfèrent faire semblant de croire qu’ils sont peut-être des chiens d’assistance. Et en résultat, presque plus personne ne croit aux gilets qui disent « animal d’assistance », car tout le monde croit qu’il s’agit juste des animaux de compagnie.

Sonic 3, le film

Pendant des décennies, mon choix pour le meilleur film de tous les temps, toutes langues confondues, était Le troisième homme, film noir britannique avec Orson Welles et Joseph Cotten, les deux jouant aussi dans mon choix pour la deuxième place, Citizen Kane. La Grande vadrouille, en haut de mon classement français, est en troisième place. Au moins, tel était le cas avant Noël matin.

La Fille et moi sommes allés au ciné pour regarder le sommet du septième art, le troisième volet de la série de films de Sonic le hérisson. C’est ici où il faut avouer qu’au-delà du tout premier jeu, joué parfois chez un ami avec une Sega Genesis, je n’ai jamais touché aucun jeu de la série Sonic. Il était une fois, on était un fan de Nintendo ou un fan de Sega, et pas l’autre. Et pour moi, c’était le choix le plus évident au monde — le côté avec Mario, Zelda et Samus.

Il n’est pas un secret bien caché que les films basés sur les jeux vidéo ont une très mauvaise réputation. En partie, c’est la faute aux allemands. « Oh, Justin », vous me dites, « y a-t-il quelque chose pour laquelle vous ne vous prenez pas aux allemands ? » Pas vraiment, non, mais dans ce cas, c’est car ils sont extrêmement généreux avec des crédits d’impôts si on tourne un film chez eux. On peut sortir de gros navets tournés en Allemagne en s’assurant d’un bon salaire avec les meilleurs vœux des contribuables allemands — demandez à Messrs Uwe Boll et Paul W.S. Anderson, tous les deux experts en cambriolant les allemands lambdas.

Mais même les japonais n’ont jamais montré la moindre compétence à cet égard pendant des décennies. Le film des Super Mario Bros. de 1993 est parmi les pires au monde entier — je préférerais regarder à nouveau Les Visiteurs : La Révolution, le pire navet de mon classement français, plutôt que visionner Super Mario Bros. encore une fois. Street Fighter ? Une catastrophe. Lara Croft ? 20 % sur Rotten Tomatoes.

Puis Sonic, le film est arrivé en 2020. La Fille et moi sommes allés le voir juste avant le Covid. Je ne m’attendais à rien — aucun prédécesseur n’a mérité la confiance — mais les bandes-annonces étaient amusantes, et il me semblait que ce serait une introduction pas trop sévère à la déception. Mais elle a dû me dire encore et encore, « Arrête, tu ris trop fort ! », et c’était le meilleur film d’un jeu vidéo de ma vie. Les choses avaient tant améliorées, en 2023 je pouvais vous dire que le nouveau Super Mario Bros. était « le Citizen Kane du Royaume Champignon ». Et je ne plaisantais pas — à ce point, c’était de loin le nouveau meilleur film basé sur un jeu vidéo, ainsi que bon en soi.

Photo de moi au centre d'un anneau du film en carton, qui sert en tant que porte au hall du ciné.

Ne connaissant pas les jeux de Sonic, je regarde ces films comme n’importe quel autre membre du public. C’est pourquoi j’étais si impressionné par les deux premiers — pleins de références aux jeux, bien sûr, mais le premier était un film de potes du premier rang, et le deuxième était simplement la comédie la plus hilarante que j’ai vue en anglais depuis 12 ans (RED).

Sonic 3 est un triomphe pour Jim Carrey au même niveau que The Mask ou Ace Ventura, détective chiens et chats. Il joue également le docteur Robotnik (le méchant des jeux vidéo) ainsi que son grand-père, Gérald — et s’il jouait anciennement le docteur Robotnik comme ses autres personnages comiques, cette fois, il réussit le défi de jouer deux membres de la famille comme ayant des traits similaires, mais leurs propres personnalités, souvent sur l’écran en même temps. Où le docteur Robotnik était souvent un clown, Gérald est un maniaque meurtrier qui veut tuer le monde entier. C’est la différence entre le Joker de la série Batman à la télé des années 60 et le Joker du deuxième film Batman de Christopher Nolan. Jean Marais aurait tellement apprécié ces deux rôles par un acteur dans le même film.

L’autre nouveau méchant, Shadow, est aussi un personnage complexe. Il est en colère contre tout le monde, mais c’est un monde qui l’a traité de monstre dès son arrivée, et qui a tué la seule personne qui est devenue son amie.

Avec beaucoup de personnages des jeux sur l’écran, les êtres humains inventés pour les deux premiers films reculent en second plan. Mais même là, ils sont utilisés à bon escient et leur vie reste en jeu.

Comme toujours avec des films de science-fiction, il ne faut pas demander des questions sur certaines choses — les hérissons, comment peuvent-ils parler et courir si vite ? Mais ce sont tous des personnages bien réalisés, une histoire où la fin n’est pas inévitable et on perd un personnage bien-aimé des fans, et en plus, il reste une comédie écrite à très haut niveau (au moins en anglais). Est-ce vraiment numéro un dans mon classement ? Non, Messrs Welles et de Funès et Bourvil ne vont nulle part. Mais est-ce que ça porte ma recommandation la plus enthousiaste ? Absolument.

Les cookies chewy chocolat de Péla

J’ai reçu le SMS vers 17h30 la veille de Noël (tout s’est passé en anglais ; je traduis) :

Fille : Je suis triste.

Moi : Pourquoi ?

F : Je ne peux pas faire des cookies pour le Père Noël avec toi. Même si c’est juste toi.

M : C’est PAS moi.

F : Je ne peux pas faire des cookies pour le Père Noël avec toi. Ça me rend triste. Mieux ?

M : Bon, j’en ferai, et il t’en restera quand tu reviendras demain. Je chercherai le site de Péla. Ça te plaît ?

F : Youpi !

C’est donc comment il est arrivé que l’on parle aujourd’hui d’encore une autre recette de Péla. Cette fois, c’est ses cookies chewy chocolat, exactement ce que le nom promet :

Haute résolution en cliquant

C’est l’image la plus Péla du blog, avec les cookies empilés en tas, n’est-ce pas ? Allons les préparer !

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La baguette magique de Noël

Il n’y a pas de bûche de Noël cette année sur Un Coup de Foudre. Pas comme l’année dernière, il n’y a pas d’échec derrière ce choix. C’est largement qu’entre le décès de M. Descarottes et tomber malade, je n’ai pas eu le temps pour concevoir quelque chose de nouveau. J’ai fait des cookies pour le Père Noël, selon la tradition américaine et une recette de Péla à paraître ici plus tard, mais aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire de Noël. La Fille est la fille en question ; peut-être que je suis le père en question, mais comme mon ex vous disait encore et encore, je n’ai jamais rien fait pour personne, alors c’est probablement un autre père d’un univers parallèle qui est le responsable.

Il était une fois, plus particulièrement en 2016, il y avait une chaîne d’émissions pour les petits enfants, dit Disney Junior, qui ne montrait que des émissions de qualité avec des buts educatifs ainsi qui des buts de divertissement. Je sais, de nos jours, il y a une chaîne de basse qualité portant le même nom qui ne diffuse que du bazar sans rien enseigner, mais c’est pourquoi ceci est un conte. La Disney Junior de 2016 était un atout inestimable, avec La Maison de Mickey, Princesse Sofia, Miles dans l’espace, et pour nous le plus imporant, Jake et les Pirates du Pays imaginaire. Dans cette dernière émission, il y avait un personnage qui apparaissait de temps en temps, la Princesse Pirate. Ce personnage portait une baguette magique dite la « Rainbow Wand », la Baguette Arc-en-Ciel. Voici une image dont les droits sont à Disney, mais c’est important pour ce qui suit :

La Baguette Arc-en-Ciel de l'émission Jake et les Pirates du Pays imaginaire
Image du site Fandom qui revendique le droit de la distribuer sous CC-BY-SA 3.0, mais j’ai mes doutes

Vous pouvez voir que cette baguette ressemble fortement au genre d’épée dit une rapière, mais il n’y a pas de lame proprement dit, et au lieu d’un point à sa fin, il y a un joyau coloré aux sept couleurs de l’arc-en-ciel (pas toutes visibles ici).

Le centre commercial South Coast Plaza a des visites du Père Noël pendant tout décembre chaque année, et les enfants peuvent lui écrire des lettres en plus. Quand la fille de notre histoire a écrit sa lettre, le père pensait qu’il allait faire une crise cardiaque :

Lettre au Père Noël écrit en 2016 -- le texte suit dans l'article.

La lettre dit :

Chère Père Noël, Je me suis comporté bien. Tu es le meilleur Père Noël. Je t’aime. Tu es super. Baguette Arc-en-Ciel de la Princesse Pirate.

La Princesse Pirate était une très puissante sorcière mais ne faisait pas beaucoup d’apparitions dans la série de Jake, alors il n’y avait aucun jouet lié à elle. Que faire ?

Le père a apporté ce problème à un groupe de discussion en ligne auquel il appartenait. On lui a suggéré : « Tu es doué en logiciels, n’est-ce pas ? Pourquoi pas créer un modèle et l’avoir fait avec une imprimante 3D ? » Ah, super, il était certain que ce serait hyper-facile — non, pas vraiment. Mais il s’est avéré qu’il pouvait jouer en ligne gratuitement avec un logiciel d’Autodesk dit Tinkercad. Avec ça, après quelques jours d’efforts, il a produit deux dessins — un pour la baguette, et un deuxième pour le joyau. Il ne voulait pas les combiner, car il n’était pas certain que ça marcherait très bien. Voici les dessins :

Son dessin n’avait pas l’aspect mince de la baguette originale, mais toutes les parties étaient visiblement là, surtout la garde pour la main. Puis, le père à soumis ses dessins à plusieurs services de fabrication pour trouver le moins cher. Deux semains plus tard, voici ce qui est arrivé dans sa boîte à lettres :

Puis le père a acheté un coffre au trèsor dans un magasin de bricolage, et a dû teintre le bois lui-même. Vous pouvez voir que le type n’était pas trop doué :

Mais la veille de Noël, tout était prêt :

Le coffre de trésor rempli avec des cacahuètes d'emballage en polystyrène et les deux parts de la baguette

Pour expliquer la situation, il a crée une lettre du Père Noël pour aller avec. C’est beaucoup trop long à traduire, mais l’important, c’est qu’elle dit en partie que les meilleurs sorciers, tels que Merlin ou des personnages de l’émission, fabriquent leurs propres baguettes, alors elle doit la peintre. Je ne plaisante pas :

Lettre du Père Noël à la fille en question

La lettre promet en plus qu’elle sera aussi lutin honoraire une fois elle finira sa tâche. Voici quelques vues du produit final :

Et la fille est enfin devenue lutin honoraire :

Certificat de lutin honoraire créé par l'auteur du blog

Malheureusement, les colles utilisées pour assembler les deux parts de la baguette ensemble n’ont jamais été très efficaces, alors la baguette est encore une fois en deux parts de nos jours.

Mais quelle histoire, hein ?

La musique de Noël américaine

C’est la veille de Noël, et pendant que j’écris, je n’ai toujours pas fini d’emballer les cadeaux dont on a parlé. J’ai eu une super idée pour une farce, mais vu que les centres commerciaux seront des zoos aujourd’hui, je ne la ferai probablement pas. Alors je vous la raconterai afin de ne pas la gaspiller complètement.

Vous savez déjà qu’il n’y a pas de vêtements dans la liste du Père Noël cette année. Il n’y en a jamais, car je me souviens du point auquel c’était décevant. En plus, qui veut s’habiller toute l’année comme si on était toujours hiver ? (Même en Californie on porte des manches longues en hiver. Pour aller avec notre short.) Cependant…et si j’allais chez Macy’s et demandais une boîte pour faire semblant que les contenus étaient des vêtements ?

Rudolphe le renne au nez rouge dans sa première apparition dans un dessin animé de 1948 par Max Fleischer
Rudolphe, le renne au nez rouge, Dessin animé de Max Fleischer, Domaine public

Revenons à nos Rudolphe. Si tout le monde a une plainte sur les américains, c’est… probablement que nous nous attendons à ce que le reste du monde parle l’anglais. Ou les guerres, mais nous faisons parfois du bon travail là, alors je vais m’en tenir à l’anglais. Mais si on a le droit à deux plaintes, pas mal de monde se plaindra que nous détournons toutes les autres cultures une fois ici. Nous ne respectons l’authenticité de rien. C’est pas les italiens qui ont mis de l’ananas sur les pizzas. (C’était un grec au Canada, mais tout le monde s’en prend à nous, car il l’a appelé « hawaïen ».) C’est pas les japonais qui ont mis de l’avocat dans les sushis. (Au moins, pas ceux au Japon.) C’est pas les chinois en Chine qui a cuisiné le poulet du général Tao.

C’est donc naturel que nos tubes pour Noël… ont été écrits par des juifs.

Non, pas la bêtise de Mme Carey. C’est du complotisme de blâmer les juifs pour tout comme ça. Dans ce cas, c’était Walter Afanasieff, un immigré russo-chinois-brésilien. Ça mérite tout autre genre de complotisme, je suppose. (Qui dit russe, dit forcément Poutine, après tout. On est nuancés comme ça.) Mais en fait, je suis complètement sérieux. Presque tous les classiques du pays, ceux qui ont le statut d’un Petit Papa Noël (voici ma version), sont les produits de compositeurs juifs. Par exemple :

D’exactement la même époque que Petit Papa Noël, « White Christmas » a été écrite en 1942 par Irving Berlin, pour un film intitulé Holiday Inn. M. Berlin, né Israel Isidore Beilin, était le grand géant de la chanson américaine pendant la première moitié du XXe siècle. Pourtant, la chanson ouvre avec « Je rêve d’un Noël blanc, comme ceux que je connaissais. »

« Walking in a Winter Wonderland », par compositeur Felix Bernard (lien en anglais) et parolier Richard Smith (idem), date de 1934, mais la version entendue la plus souvent dans nos centres commerciaux, est celle de 1946 par Perry Como. Celui raconte une balade romantique et imagine que le couple se marie devant un bonhomme de neige habillé comme un pasteur :

« It’s the Most Wonderful Time of the Year » (C’est le temps le plus merveilleux de l’année), tube de 1963 pour chanteur Andy Williams, était écrit par Edward Pola, né Sidney Edward Pollacsek, fils de deux immigrés juifs hongrois, et George Wyle, né Bernard Weissman (liens en anglais). Peut-être que vous vous souvenez que M. Descarottes a détourné cette chanson pour ses propres buts il y a des mois :

Mais sans doute le compositeur le plus étonnant de tout à cet égard est Johnny Marks, qui a écrit pas moins de 4 chansons iconiques de la saison, toutes des années 40 et 50, dont une que vous connaissez sans doute — « Rockin’ Around the Christmas Tree » (Rockin autour du sapin de Noël), « A Holly, Jolly Christmas » (Un Noël joyeux de houx — désolé, impossible de faire mieux avec ce jeu de mots anglais), « Silver and Gold » (Argent et Or) et…Le petit renne au nez rouge. Ouaip.

J’arrête ici, car je ne prétends pas à épuiser le sujet, mais en fait, il y a plein d’autres que je saute. Ce sont les produits d’une époque peu susceptible de se répéter aux États-Unis, mais qui reprend un des thèmes du blog, celui de s’intégrer à la société. Au-delà du mariage imaginaire mentionné en haut, il n’y a pas de contenus sectaires dans n’importe quelles paroles ici. Dans le contexte des États-Unis du mi-siècle, quiconque qui voulait réussir dans le monde du spectacle pouvait le faire sur talent, pas selon croyance ni couleur de peau, tant que l’on poursuivait un grand public. Quelle meilleure preuve de cela que parler des chansons de Noël juives ?

Ici et là

Il n’y a pas d’épisode de la balado cette semaine, parce que je reste vraiment trop malade pour le réaliser de façon intelligible. ([Ne vous inquiétez pas ; personne ne vous compreniez pas même en bonne santé — M. Descarottes]) La bonne nouvelle, et je veux dire ça sincèrement, est qu’après deux jours où je ne pouvais rien faire, je peux à nouveau manger et bouger (il y a un site pour ça, apparemment). Le temps que La Fille revienne mercredi, je devrais aller assez bien pour aller au film Sonic 3 ensemble.

Mais ! Il s’avère que la grande réussite du blog pour cette année est la page des blagues de la semaine. Alors, afin de ne pas rater deux des six dernières semaines, pour la première fois, je vous offre la blague de la semaine directement dans un article :

C’est M. Bernard Arnault qui passe en voiture par un petit hameau au milieu de nulle part. Il a faim, alors il s’arrête dans un café où il commande deux œufs.

Quand l’addition arrive, ça dit 50 €. Fâché, il crie « 50 euros ! Vous voulez me dire que les œufs sont si rares que ça ? »

Vient la réponse « Ben non. Mais les Arnault, oui. »

Les blagues viennent de partout, et sauf pour une, ne sont pas originales à moi. Mais j’essaye de les « franciser » autant que possible.

Je note avec tristesse le décès de Maïté il y a deux jours, sujet de l’un de mes billets préférés. Elle est pour moi un symbole de la France que les étrangers ne connaissent pas, et oui, je doute qu’il y ait beaucoup de profs de français aux États-Unis qui aimeraient expliquer ce tweet aux élèves. Mais j’ai ri !

C'est une anguille devant un micro au ciel. On lui demande « Maïté nous a rejoints au paradis, une première impression ? » L'anguille répond « J'ai encore des maux de tête. Franchement, je n'en garde pas un très bon souvenir. »
Source

Je vous ai dit au passé que j’ai abandonné James Bond avec l’arrivée de Daniel Craig et la décision de relancer une grosse partie de l’histoire de zéro. Je considère que Mme Barbara Broccoli, la productrice qui a hérité les droits de son père Albert Broccoli, a travaillé sans cesse pour valider mon avis — le méchant Blofeld, secrètement son frère ! Tuer Bond à la fin de la dernière film ! Mais ce week-end, j’ai lu un article (lien en anglais) qui m’a donné un sourire amer. Je ne savais pas que MGM avait été racheté par Amazon. Il s’avère que même madame a ses limites, et quand une employée d’Amazon a dit « Je dois être honnête, je ne pense pas que James Bond est un héros », c’était trop.

Quand on travail pour un homme qui ressemble fortement au Docteur Denfer, j’imagine qu’il faut dire de telles choses. Mais j’aimerais bien savoir quel méchant elle aurait aimé voir gagner. Évidemment, mon choix serait Hugo Drax de Moonraker, joué par le franco-britannique Michael Lonsdale, qui a importé un château français en Californie. Il voulait tuer 99 % de l’humanité, oui, mais c’était quand même un petit détail par rapport à un agent secret qui saute d’un lit à un autre, et pire, a jamais fumé sur l’écran. Vraiment, il faut vivre aux États-Unis pendant un moment pour comprendre que je suis complètement sincère en disant que je sais déjà qu’à l’avis de cette employée de M. Bezos, son traitement des ouvriers qui doivent uriner dans des bouteilles dans ses entrepôts est moins grave que fumer. Les enfaaaaaaaants, bla-bla-bla.

Peut-être que vous aurez deviné que j’ai des brouillons dans la tête sur plusieurs sujets !

Pour en conclure sur une note plus humoristique, je viens de lire sur cette carte de vœux (lien en anglais) vendue en Angleterre en 2019 par la chaîne Clintons. Ça dit — et je vous jure, je n’invente rien ! — « Joyeux Noël à mon merveilleux frère et copain ». On dirait que c’est bien Game of Thrones ici !

Carte de vœux qui dit en anglais : « Joyeux Noël à mon merveilleux frère et copain »
Photo par Joe_J25 sur Twitter (compte qui n’existe plus)

Cadeaux de Noël

Je vous ai fait une promesse au début de la semaine que je vous montrerais les cadeaux de Noël pour La Fille. Il s’avère que je ne peux pas vous montrer le tout, car certaines choses ne sont pas encore livrées — mais c’est une super opportunité pour me plaindre d’Amazon.

Mais d’abord, un mème que j’ai vu hier, qui convient très bien au sujet :

Photo d'un camion de livraison de Chronopost avec la légende « Chronopost va se lancer dans la livraison de colis. L'entreprise spécialisée dans la distribution d'avis de passage va se diversifier en livrant les colis qui lui sont confiés ».
Source

On pourrait remplacer le camion de Chronopost par un de FedEx et surtout d’UPS aux États-Unis, et la blague tomberait également fortement aux oreilles américaines. Personne ne m’a jamais donné une explication logique de ce phénomène, bien qu’il y ait des milliers de fils sur, par exemple, Reddit. C’est aussi le cas que DHL, n’a jamais, même pas une fois, fait pareil pendant toutes mes expériences chez eux.

Au fait, je n’ai jamais compris quelle est la différence entre Chronopost et Colissimo. Les deux sont également des services du Groupe La Poste, pour autant que je puisse trouver sur Wikipédia.

Alors, Amazon. Ils ont l’habitude énervante de facturer non pas selon la vitesse, mais selon la date de livraison. Si on achète des trucs de leur part qui arriveraient « trop vite », ils retarderont simplement le départ du colis. J’ai commandé beaucoup de trucs chez eux le 17 (j’avais une raison pour patienter, je vous jure, mais une histoire longue et peu intéressante). Voici toute l’histoire du premier colis, le seul à arriver :

Capture d'écran du trajet du colis -- parti de San Diego à 23h et livré vers 16h le lendemain.

Il est parti de San Diego le 19 — à environ 130 km au sud de moi, ou comme on dirait, 80 miles — et a été livré le 20.

Au fait, mon dictionnaire Oxford est hyper- condescendant et pense que vous n’êtes pas capables de comprendre le mot « miles ». Ne me croyez pas sur parole ; voici l’entrée :

Capture d'écran du dictionnaire bilingue Oxford, qui montre des exemples convertis en kilomètres à chaque fois.

En quelque sorte, de plus petits vendeurs étaient capables d’expédier mes colis le 17 :

C’est pas la FNAC ici.

« Assez, Justin ! » vous me dites. « C’est quoi dans tous ces colis d’enfer ? » Bonne question, je ne m’attendais pas à ce que vous la posiez ! Ce sont tous les enregistrements de Weird Al Yankovic, notre trésor national des parodies depuis 40 ans déjà. Avec deux exceptions — son album Straight Outta Lynwood, car nous l’avons déjà, et son album Poodle Hat, disponible nulle part malgré étant sorti en 2003, beaucoup plus récemment que 4 des 6 albums dans la photo suivante :

Photo de 6 des 12 albums que j'ai commandés

Ne me dites pas « Mais vous pouviez juste les acheter sur iTunes » — je le sais, mais j’insiste sur être le propriétaire de ce que j’achète. Et elle va avoir de meilleure qualité quand je les copie tous dans un codec sans pertes.

Elle le sait déjà, car nous étions ensemble quand les billets ont été mis en vente, mais on va voir Weird Al en concert l’année prochaine. J’aime trouver des liens entre ses cadeaux et des choses à venir autant que possible, pour monter le niveau d’enthousiasme. Comme mon ex vous dirait, ça me montre un mauvais père car je la taquine en lui rappelant l’attente. Mais c’est la même personne qui dit que je respire « de façon SINISTRE ». Le Dark Vador de la Farce, c’est bien moi !

Mais l’autre chose, c’est quelque chose dont je suis vraiment fier. D’habitude, je n’achète rien que je vois dans une pub, afin de ne pas fournir des infos utiles, mais pour cette chose que j’ai vu sur Facebook, ça valait la peine (j’ai quand même quitté Facebook pour faire l’achat dans tout autre navigateur). De quoi s’agit-il ?

Capture d'écran qui montre douze porte-clés en forme des manettes de 5 consoles différentes
Capture d’écran (lien en français)

Ce sont des porte-clés en forme de manettes de plusieurs consoles de jeux vidéo de Nintendo, de la Famicom des années 80 jusqu’à la Nintendo 64. D’habitude, il faut voyager chez Nintendo à Kyoto pour les acheter. Mais grâce au site Meccha-Japan, on peut les commander, impossible de faire directement de chez Nintendo. Le seul problème, c’est que l’on n’a pas le droit de choisir quel porte-clé on va recevoir. J’en ai donc commandé deux dans l’espoir qu’au moins un d’entre les deux ne serait pas la saloperie du centre du deuxième rang. Ce petit bâton me faisait mal aux mains ! Je ne voulais vraiment pas son voisin à droite, avec le bouton jaune, mais même ça, ce serait mieux.

Voici ce que j’ai reçu il y a 3 semaines :

Photo de deux porte-clés manette dans leur emballage d'œuf en plastique.

Mince, le voisin à droite est là ! Mais aussi un petit joyau de la NES, nom nord-américain de la Famicom. Vous voyez les voir de plus proche, je le sais. Voilà :

Photo des deux porte-clés enlevés de leur emballage. C'est facile de les remettre là-dedans.

Je vais lui présenter les deux, et elle pourra choisir celui qu’elle préfère.

Alors, voilà, c’est mon plan maléfique pour Noël. Pardonnez-moi, mais je dois m’en aller maintenant pour faire tournoyer ma moustache de méchant. (C’est invisible, mais ne vous y trompez pas.)