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Ici et là

Bof, demain c’est l’événement maudit annuel dont j’ai peur, mon anniversaire. Cette fois, mon 29e anniversaire fête ses 20 ans. L’année prochaine, il aura donc le droit de boire de l’alcool. La seule bonne nouvelle, c’est que cette fois, Thanksgiving est dans une semaine (bon, 5 jours) alors personne ne va mettre une bougie dans une tarte à la citrouille du supermarché et me dire que c’est mon gâteau. Vous n’avez aucune idée du point auquel ça saoule, à moins que votre anniversaire tombe à Noël. Je suis sûr que c’est l’anniversaire le plus pénible. Cette année, Noël est aussi ma date limite pour la maison d’édition Denoël. On va voir, hein ?

Tartelette à la citrouille avec une bougie au centre, Photo par mandiberg, CC BY-SA 2.0

J’ai passé trop de temps ce soir en faisant des recherches pour ma recette du jour, raison pour laquelle vous avez un autre « Ici et là » et rien sur la France. Je pensais à faire une copie de mon gâteau commercial préféré, le regretté « Chris’ Outrageous Chocolate Cake » du resto The Cheesecake Factory (retiré de la carte il y a 6 ans déjà), mais notre gâteau sera déjà assez compliqué, et quand c’est moi qui le dis, vous devriez vraiment craindre le niveau de cet autre gâteau.

J’ai une plainte sur mon nouvel appartement que je n’aurais jamais devinée. Dans chaque pièce, il y a deux interrupteurs d’éclairage. L’un contrôle une lumière qui fait partie du plafond. L’autre est censé contrôler une prise quelque part dans la pièce. Par convention aux États-Unis, mais pas par loi, ces prises sont montées à l’envers. Et il y a une telle prise dans chaque pièce.

Aucun interrupteur ne contrôle ces prises. Elles marchent, mais les lampes s’allument seulement en fonction de leurs propres interrupteurs. Je trouve ça absolument étonnant. Qu’il y ait une erreur, ça arrive de temps en temps. Mais systématiquement comme ça ? Absolument bizarre.

Je ne peux pas vous dire de quelle famille il s’agit, car je n’ai pas envie d’être poursuivi en justice, mais j’ai entendu parler d’une fille voleuse comme rien d’autre. De 5 ans. Il y a des mois, la mère de la famille a accusé sa fille aînée de lui avoir volé 100 $. L’aînée l’a nié, et a dit « Peut-être que c’est ma sœur. » Puis, un cadeau d’anniversaire a disparu de la chambre de la fille aînée. Et la collection de billets de 2 $ du mari de la famille aussi. Ce week-end, tous ces biens ont été retrouvés dans la chambre de la fillette de 5 ans. Ouais. Je n’aimerais pas être responsable de corriger ce comportement.

La Fille, qui m’a raconté cette histoire, n’a jamais rien fait comme ça. Sauf pour une chose. Je vous parle parfois de See’s Candies, le chocolatier californien. À partir de ses 2 ans, j’avais l’habitude d’y aller avec elle chaque semaine et choisir quelques bonbons. Je laissais les sacs sur le comptoir dans la cuisine. Un jour, juste avant son 3e anniversaire, j’ai trouvé le sac vide le matin. Mais comment ça ? Elle était trop petite pour atteindre le comptoir !

Il s’est avéré qu’elle avait vaincu le verrou de sécurité pour enfants d’un placard, puis elle avait utilisé l’étagère derrière la porte comme échelle pour atteindre les bonbons. Je n’ai absolument rien fait pour la punir — je ne voulais pas lui donner l’idée que l’intelligence est un défaut — mais après, j’ai commencé à ranger les bonbons dans un placard beaucoup plus haut.

Mais l’argent ? Non, elle est absolument fiable et n’a jamais rien volé. Une fois, elle m’a dit que M. Descarottes avait mangé les macarons dans le frigo. J’ai grondé le pauvre cobaye sans pitié devant elle. Elle n’a rien avoué, mais elle n’a plus jamais blâmé notre cher animal de compagnie non plus. Cependant, quand il s’agissait de mon stock de Valrhona, je lui ai dit que ce chocolat est trop cher pour grignoter

Il pleut des cordes en ce moment, et c’est comme ça toute la semaine. Je ne peux pas me coucher, car c’est beaucoup trop bruyant. Au moins c’est bon pour garder la séquence de jours de suite de publications !

Des dialogues avec La Fille, 4e partie

Il y a très longtemps, j’ai publié quelques dialogues avec La Fille (voilà, voilà et voilà), bien avant son premier cours de français, mais où elle apprenais des mots ici et là. Ça a beaucoup fait pour établir sa réputation ici, une sorte de Mademoiselle Descarottes en forme humaine. Mais comme vous savez tous, à partir de l’année dernière, elle est une star du département de langues étrangères à son lycée. Et franchement, l’honneur est à elle. Je ne l’aide jamais avec ses devoirs de français — ce n’est pas nécessaire. Cependant, je l’aide d’autre façon que j’ai évoquée ici au passé — nous échangeons des textos en français quand elle n’est pas chez moi. La semaine prochaine, elle fera enfin son début officiel ici en tant qu’autrice — merci de ne pas lui dire que je vous l’ai signalé à l’avance — alors avant ça, je veux vous donner une petite mise à jour sur son niveau. Nos dialogues sont exactement comme ceux du passé, mais je ne traduis plus rien.

À noter, il y a un mot qui apparaît ici qui est de notre propre argot et n’a rien à voir avec le mot écrit de même façon en français. Quand elle était très petite, et avait du mal avec la prononciation de certains mots en anglais, nous avons commencé à prononcer le mot « fine » en anglais comme si c’était le mot équivalent en français. Cependant, ça veut dire « bon » ou « OK » quand on l’utilise en réponse à une question ou commentaire. Plus tard, pour un effet humoristique, nous avons adopté une façon de l’écrire avec certaines lettres répétées pour indiquer de (fausse) exaspération : « fiiiiiiine ». Puis le rappeur Travis Scott a gâché ça en sortant une chanson nauséabonde, « Fein« , qu’il a prononcé de même façon, avec des paroles cochonnes. Pour éviter tout lien avec ça, nous avons commencé à le prononcer comme si c’était pareil au mot anglais « fin », sans « e », ce qui veut dire « nageoire ». En plus, au lieu d’écrire le mot, on utilise parfois des photos d’une mascotte bien connue aux États-Unis, Finn le poisson rouge, qui apparaît sur les paquets de Goldfish, un biscuit salé en forme de poisson rouge (liens en anglais).

C'est un biscuit Goldfish -- jaune, et en forme de poisson rouge sans détails -- avec un grand sourire. Il porte des lunettes à soleil, mais sur ses yeux, qui restent visibles.
Finn sur un paquet de Goldfish, Source, ©️Pepperidge Farm

Alors, sans plus d’attentes, des dialogues récentes.

Une fois, elle m’a écrit pour me dire qu’elle a eu de nouvelles chausseurs. Sauf qu’elle ne savait pas l’écrire. Je la corrige souvent comme ici, mais c’est comment elle apprend :

Elle: J'ai des nouveaux chasseurs
Moi : Chausseurs. Chasseur = Hunter.
Elle: Fiiiiinnnn
Moi : Aussi, c'est au féminin. « J'ai DE nouvelles chausseurs. »

Vous pouvez constater que je n’ai pas peur de la taquiner :

Elle : C'est mon anniversaire demi demain
Moi : demi-anniversaire
Elle: Je vous déteste
Moi : Bon
Elle : Booo
Moi : On n'est plus Halloween. Arrête de dire ça! (Émoiji de citrouille)
Elle : JE VOUS DÉTESTE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Elle a toujours hâte d’utiliser les « expressions de la semaine » qu’elle apprend au lycée. Il y a des semaines, c’était « chut ». Le contexte ici, c’est que je venais de la corriger pour une autre erreur.

Elle : Chut (Émoji main sur la bouche)
Elle : Ce n'est pas amusant
Moi : Ça l'est pour moi !!! (Émojis de rire)
Elle : J'ai appris "chut" de ma prof
Moi : C'est un bon mot. Très authentique.

Le dialogue le plus récent la montre en bonne forme Descarottes. Il serait très fier d’elle. Le contexte ici, c’est qu’elle vient de me rappeler de lui acheter le nouveau jeu Zelda. Et de menacer de retirer les droits du dessin pour « C’est le 1er » si je l’oublie. Il est important de l’ajouter, nous ne sommes pas sérieux.

Elle : Tu comprends ?
Moi : OUI !
Elle : Bon! Puis tu comprends ce que tu dois faire
Moi : OUI MADAME
Elle : C'est "mademoiselle reine DIAS" pour toi !
Moi : Déesse

Vous voyez ? Elle est bien prête pour son début, déjà écrit et approuvé. J’ai corrigé les fautes avec elle, mais le texte est entièrement le sien. Vous allez en profiter !

Benjamin Franklin, nageur

J’écoutais Les Grosses Têtes en live lundi matin, alors l’émission de cet après-midi-là, quand la conversation a tourné en direction américaine (à partir de 1:19:36). Comme a dit Franck Ferrand au début de cette partie, Benjamin Franklin était ambassadeur du nouveau pays des États-Unis à la France, l’une des raisons pour lesquelles j’ai dîné — mais pas « desserté » — chez Le Procope avant le concert d’Indochine. Il fréquentait ce restaurant entre 1776 et 1785. Mais cette question ne tournait pas autour d’une histoire bien connue. En fait, je n’avais aucune idée de ce qui suit malgré le fait que M. Franklin n’était pas seulement l’un des Pères fondateurs, mais certainement le plus populaire après George Washington jusqu’à nos jours.

Portrait de Benjamin Franklin par Joseph-Siffred Duplessis, Photo par ZgEyj5EEKdux-g at Google Cultural Institute, Domaine public

La question posée par M. Ruquier était : « Je vous parlais d’un livre qu’il a écrit. Ça s’appelle « L’art de  » quoi ? » Franchement, le seul livre que j’aurais pu nommer, c’est L‘Almanach du Bonhomme Richard ; cependant, j’aurais cité le titre en anglais, « Poor Richard’s Almanac ». Et ça ne commence pas par « L’art » ; j’étais donc perdu.

Il y a eu de nombreuses bonnes hypothèses liées à sa carrière bien connue de scientifique — il a installé un paratonnerre, ce qu’il a inventé, sur le clocher de l’Église Saint-Clément d’Arpajon en 1782. On a même déviné que le bon mot était « séduire ». Sur ce sujet, Wikipédia est plus délicat que les histoires américaines :

Il choisit de séjourner dans une grande résidence desservie par de nombreux serviteurs à Passy, entretenant une douce amitié avec quelques beautés mesdames Helvétius ou Brillon.

Si le site Au Féminin exagère en proclamant « l’effet Benjamin Franklin pour séduire à « tous les coups » », c’est quand même vrai qu’il est bien connu pour de telles choses que sa lettre sur comment choisir une maîtresse (lien en anglais). Mais en fait, c’était bien plus obscur que ça.

La bonne réponse était en fait « L’art de nager », une brochure de 24 pages qu’il a écrit sur ce sujet (lien en anglais). Là-dedans, on trouve des astuces pour flotter, nager sous l’eau et même faire de la nage sur place. Ce que l’on n’apprend pas des Grosses Têtes, c’est que M. Franklin a tiré pas mal de ses conseils d’un livre français d’un siècle plus tôt, « L’Art de nager, démontré par figures, avec des avis pour se baigner utilement » par Melchisédech Thévenot, physicien et inventeur du niveau à bulle.

Mais vous devriez aussi connaître Benjamin Franklin pour une autre raison. De nature optimiste, il a prêté une expression aux Français qui fera partie d’une chanson célèbre après son départ :

Le chant est connu sous le nom de son refrain : « Ah ! ça ira ». Il reprend l’expression favorite de Benjamin Franklin, résolument optimiste et répétant au plus fort de la guerre d’Indépendance en Amérique, à qui lui demande des nouvelles : « Ça ira, ça ira. »

« Ah ! ça ira, ça ira, ça ira… »

Le voyage fou qui n’aura pas lieu

Il y a 10 jours, j’ai eu une conversation avec un ami anglophone par texto. Il habite au Texas, pas en Californie, et c’est donc pourquoi il parle ici d’un vol à partir de Dallas :

Capture d'écran de textos, traduits en bas

Ça dit : « Dallas à Paris, 440 $ sur One World Alliance ». Il n’y a aucune compagnie aérienne de ce nom ; il doit parler d’American ou de British Airways dans ce cas, les deux seuls de ce groupe-là à desservir Paris. Pourquoi il parle comme ça, sans être précise, je ne le comprendrai jamais. De toute façon, un peu irrité, j’ai répondu « Alors, réserve-le. » Après tout, pourquoi me dire ça ? Je ne peux pas voler de Dallas, au moins sans payer un vol d’au moins 400 $ pour y aller de Los Angeles.

Mais j’étais curieux, alors j’ai vérifié le site Hopper, en général le meilleur pour faire des comparaisons entre compagnies aériennes en anglais. En ce moment-là, pendant la première semaine de décembre, j’aurais pu acheter un aller-retour de Los Angeles à Paris sur soit Delta soit Air France pour 550 $. Mais je ne l’ai pas fait. Je sais que j’aurai bientôt des dépenses, et ce serait une mauvaise idée. Je l’ai laissé tomber, à regret.

Ce soir, afin de vous en parler, je l’ai revisité. Quelle différence ! La seule compagnie aérienne qui livrera un billet pour environ 550 $, comme suggéré le calendrier en bas, c’est ITA. Air France, Delta ou United coûteraient tous entre 740 $ et 800 $. J’ai certainement raté mon opportunité, même si je savais que c’était le choix responsable. (Je suis impulsif, mais moins que ça paraît sur ce blog.) Au fait, n’imaginez pas que les deux dernières semaines en rouge coûtent seulement 775 $, comme indique le calendrier — ces dates coûtent environ 1400 $ sur Air France. Le chiffre bas serait sur quelque chose comme Turkish Airlines, et si vous pensez que je passerais par le Moyen-Orient, vous êtes encore plus fou que moi !

Capture d'écran du mois de décembre sur le site Hopper. Les dates entre le 1er et le 10 sont en vert ou en orange, ce qui indique des prix moins chers. Tout après ces dates est en rouge, très élevé.

Mais supposons que j’avais fait ça. Qu’est-ce que j’aurais fait pendant la première semaine de décembre en France ?

La réponse, c’est que dès que j’avais quitté CDG, je serais parti direction Gare de l’Est pour prendre un train vers Strasbourg. Après tout, le marché de Noël ouvre le 26 novembre, et reste ouvert jusqu’au 24 décembre, et s’il y a une chose dont j’ai envie, c’est de voir finalement dans la vraie vie cette photo, partagée originalement dans « Je découvre le Bas-Rhin » :

C'est une photo du quartier dit « Petite France ». La rivière Ill est au centre, et des maisons à pans de bois sont sur les bancs. Il y a de la neige sur les toits.

Je ne pardonnerai jamais la SNCF de m’avoir envoyé cette photo, même si c’est moi qui étais abonné à leurs courriels. Elle me hante chaque année en hiver, même si je ne comprends pas pourquoi vous peignez les toits en blanc pour l’occasion. Même les strasbourgeois disent de cette photo, le quartier Petite France :

Le quartier de la Petite France est incontestablement le passage obligé de votre séjour.

Les immanquables de Noël

La ville de Strasbourg semble avoir planifié ce Noël pour me torturer vraiment. Le 22 novembre, c’est-à-dire mon anniversaire, il y aura une visite guidée, « Visite enchantée Disney ». Je citerai un peu de la description :

Plongez au cœur de l’imaginaire Disney et découvrez comment Strasbourg est devenue une source d’inspiration pour les dessins et les illustrations fantastiques et magiques qui constituent cet univers fascinant ! 

Si seulement vous connaissiez le Disneyland des années 80, avant Marvel et Star Wars ! Ils parlent de mon Disney, la raison pour laquelle cette photo m’a sous son emprise. Savez-vous ce que je ferai ce maudit jour-là ? Je perdrai des heures assis sur un trottoir dans une banlieue de Los Angeles pour voir un défilé auquel la fanfare de La Fille participera. Après octobre dernier, vous ne m’entendrez plus jamais dire que je préférerais une dévitalisfation, car je sais maintenant exactement à quel point c’est faux. Mais : Strasbourg ? Los Angeles ? Dois-je vraiment penser afin d’en choisir un ?

D’autres choses que je raterai ? Connaissez-vous La Soupe Étoilée, un événement caritatif où les chefs étoilés de la région vendent des soupes au marché, avec un livre de recettes historiques de l’événement disponible uniquement sur place ? Ou le Grand Sapin sur la place Kléber, qui fait 30 m de hauteur ? (Celui de Fashion Island, un centre commercial près de chez moi, fait pareil. Mais on reste emprisonné en Californie.) Et la ville a une autre astuce :

Grimpez les 332 marches en haut de la Grande Dame et la récompense se trouve à 66 m de hauteur, avec une vue à couper le souffle idéale pour saisir tout le centre historique.

Les meilleurs points de vue

D’accord, je n’ai vraiment pas envie de plus d’escaliers en ce moment. Mais d’ici décembre, je devrais être prêt à les tenter à nouveau !

Cependant, je vous promets, il n’y aura pas de « je suis parti à la recherche de nougat » ou autre farce. Le budget ne le permettra vraiment pas, et j’ai déjà raté la meilleure opportunité de loin. Mais sachez que j’y penserai l’année prochaine !

Deux erreurs d’écoute

L’une des choses les plus difficiles quand on apprend une langue seule, c’est que l’on ne sait pas ce que l’on ne sait pas (pour emprunter une pensée à l’ancien secrétaire à la défense américain Donald Rumsfeld — lien en anglais). C’est souvent le cas que j’écoute Les Grosses Têtes le matin et quelque chose me laisse perplexe, mais parce que je ne sais pas ce que je viens d’écouter, je ne peux rien demander à personne. Aujourd’hui, c’est l’histoire de quelque chose qui m’a dérangé pendant des mois — puis un autre que j’ai tout de suite compris car assez de contexte a été fourni.

Je ne peux pas trouver exactement la bonne publicité, car il s’agit de la radio et YouTube n’est bon que pour la télé. Mais depuis des mois, il y a une chaîne écossaise, ou peut-être irlandaise, qui diffuse des publicités pendant les pauses publicitaires des Grosses Têtes. Elle vend tout genre de produit pour les animaux de compagnie. Je suis sûr que vous en avez entendu parler. C’est « MacCiseaux ». Voici l’une de leurs pubs de télévision :

Évidemment, je parle en fait de Maxi Zoo. Mais je ne pouvais pas l’entendre de cette façon. Il y a juste assez d’une pause entre les deux syllables dans la prononciation française de « Maxi » que je l’entends comme « MacCi », « Mac étant le gaélique pour « fils de ». Oui, c’était fortement bizarre que le père en question portait un nom français, mais sans avoir entendu parler de Maxi Zoo, je ne pouvais pas l’entendre de bonne façon. Ce qui m’a enfin sauvé, c’est que j’ai fait une recherche sur certains produits que M. Descarottes aurait utilisé, et le site faisait partie des résultats.

L’autre erreur est venue il y a deux jours. J’écoutais RTL plutôt tard dans ma voiture, et il y avait un replay des Grosses Têtes. Je ne connais pas la date de diffusion originale, alors désolé, mais pas de lien.

De toute façon, M. Ruquier a posé la question « Qui est le docteur Ankh Pym ? » Je n’avais aucune idée de qui il parlait jusqu’à ce que l’on dise « Un personnage de Marvel. » Il s’agissait donc de HANK Pym, le premier Ant-Man. Le français n’a pas la voyelle anglaise dans ce prénom, mais on prononce bien le « h » au début. Il me semble que tout ce temps, j’entendais des « h » au début de certains mots français où ils n’existent vraiment pas. Je me souviens bien d’entendre « Les Halles » pour la première fois dans le métro parisien et d’être surpris qu’il n’y ait pas de liaison. Après, je me suis convaincu qu’il y avait au moins un petit « h » là. Mais il n’y en a vraiment pas.

Mais sérieusement, que faites-vous pour ne pas confondre un super-héros de Marvel avec un symbole des pharaons ?

Ce sont deux ankhs en or, avec des hiéroglyphes inscrits partout
Deux ankhs du tombeau du pharaon Toutânkhamon, Photo par Matt Davies, Domaine public

Hunters of Sheydim

Je n’ai pas l’habitude de faire de la publicité pour quoi que ce soit. Comme j’ai dit tout au début, il n’y a pas de ça ici afin que je puisse vous donner mes avis honnêtes sur tout. (Ça dit, si les gens chez Valrhona voulaient me passer des produits gratuits — et surtout du Dulcey — je ne dirais pas non. Je dis déjà que c’est le meilleur chocolat.) Aujourd’hui ne fait pas exception : je n’ai pas pris d’argent, je ne l’accepterais pas, et mon cousin l’auteur ne sait même pas que j’écris sur lui (je le lui dirai). Mais il est en train de lancer un projet que j’adore sur Kickstarter, et puisque je veux qu’il réussisse, je vais en parler. Il y a même un lien français pour justifier sa présence ici ! (Tout petit, mais quand même.)

Au collège, j’ai découvert Donjons et Dragons, et comme je vous ai dit en écrivant sur le film, tout ce que je sais vient de D&D. En particulier, je suis tombé amoureux du livre dit « Monster Manual » (Le Manuel des monstres), ou comme le connaît mon ex, mon arbre généalogique. Parmi les choses que j’ai appris de ce livre était la tradition judéo-chrétienne de démonologie. D&D prend beaucoup de libertés avec ses sources, et a créé deux catégories de démons et de diables avec ces personnages, mais ce n’est pas trop important pour notre histoire. Ce qui compte, c’est que j’étais très impressionné par le roi des diables, ce type charmant, Asmodeus (connu en français sous le nom Asmodée) :

Dessin d'Asmodée originalement du Manuel des Monstres. Il a un visage un peu comme un elfe, avec des oreilles pointues, deux petits cornus sur les sourcils et une barbe et une moustache comme dans le portrait célèbre du cardinal Richelieu. Il porte un collier en forme de grosse chaîne, avec un pendentif qui ressemble à un dés, et tient un sceptre dans la main gauche.
Source, ©️Wizards of the Coast

La barbe et la moustache ressemblent un peu trop au cardinal Richelieu, mais dites-donc, il y a une raison pour laquelle on a l’expression « handsome devil » (littéralement, beau diable) en anglais. De toute façon

Quel rapport avec mon sujet ? Mon cousin Jeff Marvin est écrivain, et avec sa femme Tamar et une équipe d’artistes expérimentés dans l’industrie de bandes-dessinées, il a écrit une BD de 92 pages qu’il espère sera le début d’une plus grande histoire. L’histoire s’appelle « Hunters of Sheydim« , « hunters » étant chasseurs en anglais, et « sheydim » étant démons en hébreu. Plutôt qu’utiliser la cosmologie de D&D, c’est un retour aux sources, avec un traitement d’Asmodée plus proche du Livre de Tobie (pas officiellement partie de l’Ancien Testament, mais de son époque). Plus tard, dans des légendes juives, il était considéré le roi des démons. Lesdits chasseurs, ses héros, suivent ce cadre juif, étant deux descendantes de « conversos », les juifs devenus catholiques pour rester en Espagne sous le roi Ferdinand et la reine Isabelle.

Je vais partager quelques pages que Jeff a déjà partagées sur Kickstarter ; je crois que ça ne le dérangera pas. Le livre ouvre en Pologne, où des hommes habillés en costumes avec des cravates, mais portant des masques de chèvres et d’autres démons, sacrifient un homme à Asmodée :

Première page de Hunters de Sheydim.

Après ça, il y a une illustration trop cool, l’une des deux raisons pour lesquelles j’ai décidé de partager son projet. Le gros titre dit : « La fin du triumvirat ». J’imagine que ça fait référence aux trois types masqués au centre.

Deuxième page, un dessin qui couvre la page entière. De gauche à droite, il y a trois hommes qui portent un masque de chèvre, de taureau et de serpent. Ils sont entourés par des flammes. Devant eux, une foules d'hommes cagoulés chantent à Asmodée.

Finalement, après ça, il s’avère que le but du sacrifice était d’offrir un corps à Asmodée pour posséder. Un homme déguisé en chèvre enlève son masque et demande : « Seigneur Asmodée, est-ce bien vous ? » Le cadavre ouvre ses yeux, regarde autour de lui, et dit : « Azazel, Lucifer, Moloch, mes amis, ça me fait du bien de vous revoir. Ça fait… quoi, une décennie depuis la dernière fois où j’ai eu quelque chose de sucré ? J’ai le goût de cendres dans la bouche. » Il pause, puis ajoute : « A-t-on envie d’un croquembouche ? » Un serviteur l’interrompt « Mon seigneur ? Nous avions cru… » mais Asmodée finit : « Oui, oui, la vengeance d’abord. J’écorcherai ce foutu rabbin moi-même… mais maintenant, j’ai envie d’un croquembouche. »

Troisième page de Hunters of Sheydim.

C’est dingue, le point auquel Asmodée et moi nous comportons de même façon ! Y a-t-il un lecteur qui doute que si j’étais de retour après une décennie en enfer, la première chose dont j’aurais envie serait une pâtisserie française ? (Quelque part à Anguille-sous-Roche, il y en a une, pas une lectrice du blog mais quand même, qui hurle « Je le savais ! »)

Ils livreront partout au monde, alors je me sens à l’aise pour partager ce lien au projet (qui reste uniquement en anglais). Je veux être bien clair que je n’ai pas d’attentes, mais je crois que le sujet intéressera à certains lecteurs, et Jeff et sa famille sont vraiment de chics types. C’est un plaisir d’en parler.

Comment marche le monde

Dimanche, j’ai mentionné une loi des jeux vidéo pour expliquer quelque chose chez Proust. Ça vient de l’un de deux sites qui, pris ensemble, suffisent pour expliquer tout ce que l’on a besoin de savoir. Le premier, malheureusement uniquement disponible en anglais, est la liste de 100 conseils pour les suzerains maléfiques. Datant des années 90, c’est un regard humoristique sur les bêtises des méchants dans la science-fiction et la fantasy. Par exemple :

L’un de mes conseillers sera un enfant lambda de 5 ans. Tout défaut dans mes plans qu’il remarquera sera corrigé avant de commencer. (#12)

C’est drôle, mais il y a parfois de vraie sagesse cachée là-dedans. Je prends cette astuce complètement au sérieux (au moins la première phrase) et la considère une partie importante de ma personnalité depuis 25 ans déjà :

Je maintiendrai une estimation réaliste de mes qualités et défauts. Même si ça rend le boulot moins marrant, au moins je ne dirai jamais : « C’est pas possible ! JE SUIS INVINCIBLE ! » (La mort a tendance à le suivre directement.) (#24)

Cependant, cette liste souffre de deux défauts. Premièrement, comme je l’ai déjà dit, elle n’existe qu’en anglais. Deuxièmement, elle est écrite du point de vue d’un méchant, alors ce n’est pas forcément objectif. Heureusement, le remède parfait existe pour ces deux problèmes, le meilleur guide à la réalité au-delà du Guide du voyageur galactique de Douglas Adams.

Le parti en haut d'une tour dans Final Fantasy V. Le personnage principal, Bartz, dit « Du gâteau ! ». Immédiatement après, la tour s'effondre.

Je parle, bien sûr, de La longue liste des clichés dans les RPGs sur console. Écrit une décennie après notre première liste, c’est une liste de 192 « lois » tirées des jeux vidéo tels que Final Fantasy ou Dragon Quest, des clichés qui arrivent encore et encore. Mais si on sait la lire, il y a un vrai profondeur ici qui dépasse les blagues sur ses sources.

Commençons avec la règle que j’ai citée avant :

Règle de Nostradamus
Toutes les légendes sont des vérités historiques. Toutes les rumeurs sont des faits. Toutes les prophécies s’accompliront (et pas dans un avenir indéterminé;, hein ! Tout de suite !).

Qu’est-ce que ça veut dire vraiment ? À la surface, il s’agit d’un cliché où chaque fois où on entend parler d’une rumeur dans un jeu vidéo, quelle coïncidence, c’est rien que la vérité. Mais il y a deux bonnes raisons pour ça.

La première raison, c’est qu’à l’époque, on parlait de logiciels écrits largement entre 1987 et 2003. Et pendant la grande majorité de cette époque, le mémoire était cher. Un jeu de la NES devait utiliser moins de 1 Mo de mémoire en général, alors il n’y avait pas beaucoup d’espace pour de fausses pistes. Mais l’autre raison, importante peu importe la quantité de mémoire disponible, c’est la psychologie — un joueur qui ressent qu’il vient de perdre du temps sera probablement mécontent. Peut-être qu’il s’en plaindra à d’autres joueurs et la suite ne se vendra pas. Voilà, Nostradamus n’est pas si bête après tout.

Un autre exemple de comprendre les limites :

Loi de l’Elégance Cartographique
Les terres émergées sont placées de manière à parfaitement tenir dans un rectangle.

C’est encore plus bizarre que ça ! Il y a exactement 128 écrans dans le rectangle qui fait la carte du premier Legend of Zelda. Je vous donnerai exactement 1 octet pour deviner pourquoi. Et si je vous disais qu’il y avait 128 pièces dans les donjons ? Peut-être qu’il y a un maximum de 256 adresses gérés par 1 octet, et on a besoin d’un bit pour être soit positif (sur sol) soit négatif (sous sol), alors il ne reste que 7 bits pour l’adresse de chaque rectangle, donc 128 lieux possibles.

Ce n’est pas à dire que tout cliché cache des complexités. Parfois, il s’agit juste de l’écriture paresseuse :

« Oh non ! Mon village de paysans ! »
La/le ville/village/hameau/planète du héros est généralement anéanti(e) d’une manière spectaculaire avant la fin du jeu, et souvent même durant la séquence d’ouverture.

Ça pourrait décrire Final Fantasy II, Secret of Mana… une centaine, vraiment. Pourquoi faire comme ça ? Il faut chasser l’oisillon du nid, et détruire le nid est certainement une façon efficace pour réussir ce but.

Il y a beaucoup de choses marrantes à trouver dans cette liste, et je vous rappelle, vous pouvez la lire en français. Mais il y a des vérités aussi : sur l’économie, l’écriture, même la gestion du temps :

Compression du Temps
A mesure que vous vous rapprochez de la confrontation finale, les évènements deviendront de plus en plus gauches, invraisemblables et sans lien les uns avec les autres. Comme si un quelconque Auteur Cosmique devait rendre sa copie dans quelques instants, et qu’il était en train de rassembler maladroitement toutes les pièces du puzzle dans l’urgence pour finir à temps.

Je vous rassure, l’Auteur Cosmique dont il parle n’est pas un personnage. Encore une fois, c’est une observation incisive sur comment les choses se font en réalité.

Ici et là

Alors, quelques nouvelles personnelles pour cette semaine.

J’ai commandé un nouveau microphone d’un site dit Reverb, une sorte d’Ebay consacré aux équipements pour les musiciens. C’est un AKG Lyra exactement comme avant — il m’étonne que ça coûte 219 € en France (c’est le PDSF, quand même). Quand j’ai acheté le mien en 2023, le PDSF était 99 $ (mais j’ai payé 5 $). Cette fois, j’ai payé 49 $ — mais 15 $ en frais d’expédition, ce qui est ridicule. Je ne peux pas trop m’en plaindre, car le micro me coûterait 99 $ partout si n’avais pas trouvé le bon magasin.

Il faut que je règle la balado, car les Blagues de la Semaine sont devenues le moteur de la croissance ici. Hier, j’ai gagné une « réussite » de Google :

Ça dit « Félicitations ! Votre site a enregistré 3.5K
clics dans la recherche Google au cours des 28 derniers jours. »

1/3 du traffic est juste pour les blagues. Sans blague. Je vous rappelle que j’ai lancé cette page-là pour aider une abonnée sourde. En anglais, on a une expression pour ça : « Doing well by doing good. » (Réussir en faisant du bien.) Et oui, je fais du bien de cette façon : j’épargne aux francophones la peine de m’entendre !

Mais j’ai une autre raison pour laquelle il fallait remplacer le micro. Peut-être que vous vous souvenez de Podcasthon, l’événement caritatif où nous les podcasteurs enregistrent des thons. Non, je plaisante : c’est pour soutenir des associations à buts non-lucratifs. Plus tôt cette année, j’ai soutenu la Fédération française de cardiologie. L’année prochaine, je compte sur le refaire pour une association différente, et j’espère avoir un invité.

Hier après-midi, j’ai eu une réunion avec l’ancienne responsable du « Guide Pratique » de l’OCA, le manuel de l’association pour aider les nouveaux expatriés. C’est moi qui sera désormais le nouveau responsable. Il y a certaines choses pour lesquelles je suis bien placé à reprendre cette tâche — je sais très bien où faire les courses pour des ingrédients français, où manger, etc. Mais il y a d’autres choses où je ne sais rien — je n’ai jamais essayé de trouver un médecin qui parle français ici ! Et il s’avère que pour autant que j’ai appris, il y a plein de vocabulaire qui a des secrets pour moi après tout. Par exemple :

TV CORNER toutes les chaînes gratuites de la TNT par satellite.

Je n’ai absolument aucune idée de ce qui veut dire TNT. C’est le nom d’une chaîne américaine, mais je suis sûr qu’elle n’a rien à voir. J’ai visité les liens dans le document, j’ai recherché TNT sur Google, et il me semble que tout le monde croit que vous êtes juste censé savoir de quoi il s’agit.

Un autre exemple ?

Lors de l’achat de votre véhicule vous recevez la registration card, équivalent de la carte grise, à garder dans le véhicule en cas de contrôle.

Ravi que mon prédécesseur ait déjà écrit ça, car je n’ai jamais entendu parler d’une carte grise ! Ce n’est pas que l’idée est compliquée, c’est juste qu’il y a beaucoup de noms que l’on ne croise jamais sans vivre dans le bon endroit.

Mais ils sont quand même chanceux de m’avoir. Le Guide Pratique existe comme fichier MS Publisher. Devinez quel logiciel ne sera plus disponible à partir d’octobre 2026 ? Si vous avez dit « MS Publisher », ayez un Bon Point façon Coup de Foudre :

C'est « 1 point Schtroumpf à lunettes », décerné à ceux qui répondent sérieusement aux posts dans un groupe humoristique.

Ma première tâche est donc de migrer vers un autre logiciel. C’est la deuxième fois où je dois faire ça pour l’OCA — je vous rassure, étant très au courant du problème, je ne laisserai rien comme ça pour mon successeur.

Je vais terminer sur une nouvelle qui concerne La Fille. Tout comme en Europe, ici nous fêtons le 11 novembre pour des raisons militaires. Mais ici, la fête s’appelle Veterans’ Day, la Journée des anciens combattants, et a la même origine. Cependant, après la Guerre de Corée, nous avons étendu la fête pour se souvenir de toutes les guerres. De toute façon, la fanfare de La Fille a joué un concert hier pour l’occasion. Je vais partager trois enregistrements avec vous.

D’abord, « Stars and Stripes Forever » est la marche nationale :

Il y a des années, je vous ai raconté l’histoire de « Over There« , une chanson patriotique de la Première Guerre mondiale. Voici la version de la fanfare :

Et pour finir, la fanfare a joué les hymnes des 4 forces armées traditionnelles : l’Armée, la Marine, le Corps des Marines, et l’Armée de l’air :

Imposture

Langue de Molière reviendra cette semaine, mais un jour plus tard que prévu, car quelque chose est arrivé hier. Je dirai pour commencer que tout s’est terminé sans problème, mais c’était un moment que je redoutais depuis des mois.

Alors, mettons la scène. C’est probablement la chose la moins surprenante au monde que je fasse des efforts pour m’intégrer à la communauté francophone depuis longtemps. Et ça veut dire souvent que je rejoins des groupes sur Facebook avec de tels noms que « French & Francophones of Orange County » et « French in Los Angeles and in Southern California ». Pour être clair, ces groupes sont publics et n’importe qui peut les rejoindre. Cependant, il y a une supposition implicite dans les noms de ces groupes que l’on ne vient pas de French Lick, Indiana ou de Paris, Texas. Je ne suis pas très actif dans ces groupes — je les lis comme consommateur, pour entendre des nouvelles. Parfois j’offre des conseils à des Français qui souhaitent déménager dans ma région quand ils posent des questions dans ces groupes. Mais je ne poste rien au-delà de quelques commentaires.

C'est une photo de la réplique de la Tour Eiffel à Paris, Texas. Ça fait 1/16 de la hauteur de la vraie tour, et il y a un chapeau de cow-boy rouge au-dessus.
Tour Eiffel à Paris, Photo par PLBthetoonist, CC BY-SA 4.0

Il est important de préciser que je ne cache rien. J’utilise mon profil réel, avec mon vrai nom, pas celui du blog, et il y a assez de données là pour voir que j’habite ici au moins depuis le lycée. Si on me pose des questions, je suis honnête ; cependant, c’est également vrai que je ne fais pas d’efforts pour publier : « Allez, je ne suis pas de l’Hexagone ».

Un jour, il y a des mois, j’ai vu un post dans l’un des deux groupes liés ci-dessus, une annonce pour un nouveau groupe privé, qui invitait tous ceux qui pouvaient le voir de le rejoindre. Puisque c’est privé, je ne donnerai pas de nom, mais l’important, c’est que je n’ai pas menti pour le rejoindre. Comme dans de nombreux groupes privés, il y avait quelques questions d’adhésion, afin de filtrer les arnaqueurs. Les questions étaient :

1) Que recherchez-vous dans ce groupe que vous n’avez pas trouvé ailleurs ?

2) Si vous avez été invité par un membre, qui ?

3) Dans quel État des US ou du Canada habitez-vous ?

(Je les ai vérifiées sur les infos du groupe.)

Vous pouvez donc voir qu’aucune question n’a demandé : « D’où venez-vous ? » Je me suis donc senti à l’aise en répondant honnêtement, et je n’aurais pas essayé de rejoindre le groupe si c’était un problème.

De toute façon, ce qui s’est passé, c’est qu’après un certain temps, l’admin m’a envoyé une demande d’ajout, je l’ai acceptée et avec ça, elle pouvait voir les posts que je partage avec mes connaissances francophones, car je l’ai ajoutée à la bonne liste. (Si on vérifie mes posts publics, il semble que je suis mort depuis des années, un effort de ne pas attirer l’attention de Celle-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.) Et ça s’est passé crème jusqu’au moment où j’ai publié une photo de quelque chose que vous allez tous voir une fois que le déballage a fini. Ça a suscité une question des minutes plus tard dans Messenger :

Hello, tu es de quel coin de la France ?

J’ai répondu avec la vérité, et offert mes excuses si c’était un problème. Il ne l’était pas, selon elle, mais

Il y a deux expressions anglophones pour cette situation : 1) There’s nobody here but us chickens (Il n’y a personne que nous, les poulets, ici) et 2) When the cat’s away, the mice will play (Quand le chat n’est pas là, les souris joueront). Les deux veulent dire la même chose, que l’on se comporte de façon différente quand tout le monde est homogène que quand d’autres personnes sont présentes.

La personne en question s’est sentie obligée d’offrir des excuses pour un post mécontent des États-Unis qu’elle ne savait pas a été lu par un citoyen de naissance. Je n’étais pas dérangé — je vous ai parlé en décembre dernier d’un moment où on a dit pire directement devant moi sans y penser — mais il n’est jamais mon but que l’on se sent obligé de s’autocensurer sur mon compte. Et s’il y avait un malentendu là, la faute était certainement à moi.

À vrai dire, nous avons eu une bonne conversation après ça. Il s’est avéré qu’elle m’avait vraiment pris pour un concitoyen. D’une part, ça me dit que je fais certaines choses correctement ! D’autre part, ça veut aussi dire que dans l’avenir, peut-être qu’elle se souciera plus de ne pas offenser, et vraiment, je reconnais qu’il y a des fois où on a envie de ne pas devoir se soucier d’exactement ça.

Autopsie d’Halloween

Alors que tout le monde fête Halloween le 31 octobre, pour moi la fête arrive vraiment le 1er novembre. Pendant des décennies, les magasins offrent des réductions, souvent entre 25 et 50 %, sur les stocks de bonbons qui y restent. Après tout, ils sont emballés dans des sacs avec des dessins de chauve-souris, de vampires, même de moi sur un sac particulièrement effrayant. (Je plaisante. Pour autant que vous sachez.)

Je regrette de vous dire, que tout comme dit Bane dans « The Dark Knight Rises » (son titre français ; au Québec, c’est « L’Ascension du Chevalier noir ») : « L’heure n’est pas à la peur. Cela viendra plus tard. » (Le clip est en VF ; ce n’est pas ma traduction.) On est plus tard.

D’abord, je veux que vous voyiez comment fait Ralphs le lendemain d’Halloween. Il y a des cochons qui seraient plus gênés que les employés de Ralphs, si vous voyiez leur porcherie dans un tel état. C’est honteux :

Étagères d'Halloween : le stock qui reste est très mal rangé, et il y a de nombreux sacs de bonbons sur le sol. Pas dans des boîtes, juste éparpillés ici et là.

Vous pouvez voir qu’il y a des tickets jaunes avec les prix, et des barres rouge au-dessus de chacun. Cette photo n’a pas assez de résolution, mais je vous dirai que chaque barre rouge est imprimé avec soit « prix bas » ou « en promotion ». (Ben, leurs équivalents en anglais. Arrêtez de imiter La Fille.)

Ces prix sont exactement ceux disponibles en juillet ou en août. Au début, je pensais que les paresseux qui « travaillent » chez Ralphs n’avaient pas mis à jour les tickets. J’ai choisi deux sacs, et les ai apportés à la caisse automatique pour les scanner. J’avais raison. Les prix étaient faux — mais dans le mauvais sens ! Les « réductions » mentionnées sur les tickets n’étaient plus valables : un sac qui se vendait pour 21 $ depuis son apparition en juillet coûtait désormais 25 $ ! Un autre sac coûtait même 28 $, du jamais vu de ma vie pour ces produits de chez Hersheys et Mars. (Il y a une boutique suisse ici, Läderach, ou 28 $ ne vaut que peut-être 250 grammes. Un sac de Hershey’s pour 28 $ fait au moins plus d’un kilo.)

C’est la première fois de ma vie où le lendemain d’Halloween ne voit aucune réduction, et même une augmentation pour certaines choses. J’étais si choqué que j’ai visité un autre Ralphs, ainsi qu’un concurrent, Stater Bros. (BAS de gamme), et une pharmacie, CVS, qui vend largement tout sauf les médicaments. Même chose partout.

Pour être clair, il s’agit uniquement des bonbons. Voici une décoration d’une pierre tombale, inutile jusqu’en octobre prochain. Le ticket montre clairement que le prix a été réduit de 20,99 $ à 10,49 $. Moins 50 %, comme toujours.

J’ai eu un peu de succès chez Walmart, où j’ai honte de faire mes achats (car ils prennent le clientèle, malheureusement pas sans raison, pour des criminels). Les tickets n’indiquent aucune réduction ; pourtant, tout a été réduit de 25 % à la caisse automatique :

À noter, ces produits, les Skittles et les Tootsie Pops, ne contiennent pas de chocolat (dans le dernier cas, un peu de poudre de cacao, mais pas de solides). Je vois que seulement les Skittles sont disponibles chez Carrefour ; dommage si vous ne connaissez pas les produits Tootsie. Les Tootsie Rolls sont grosso modo comme des Carambar mais au goût de chocolat, et sans blagues pourries. Une Tootsie Pop est une sucette avec un petit bout d’un Tootsie Roll au centre.

J’ai l’impression qu’une fois disparu, on ne reverra plus jamais de soldes après Halloween. Probablement pareil pour la Saint-Valentin, qui a aussi des bonbons emballés uniquement pour la saison. Mais est-ce vraiment trop demander qu’un magasin soit propre si on va payer comme ça ?