C’est le 25 juin, le deuxième anniversaire du jour où j’ai regardé mon tout premier film français, Les aventures de Rabbi Jacob. À cause d’avoir regardé presque tous les films de Louis de Funès les plus importants avant de lancer ce blog, je n’ai jamais écrit sur certains moments inoubliables pour moi. Des moments qui expliquent pourquoi je suis si amoureux de Louis de Funès. On a regardé les mêmes films, mais mes expériences sont très différentes que les vôtres.
Et si je vous disais que mon premier voyage en France était à la recherche de Rabbi Jacob ? Ce n’est rien que la vérité — j’ai dîné aux Deux Magots, j’ai visité la Rue des Rosiers, et j’ai passé par Les Invalides. Tout pour suivre le chemin de Pivert et de Slimane. Je n’avais jamais autant ri que la première fois où j’ai regardé ce film, même si j’étais tout seul pendant le confinement.
Quand j’ai fait mon dîner girondin, c’était carrément sous l’influence de L’Aile ou la cuisse. Mais il y a une réplique au milieu de la scène culte avec « Mister Young » qui me parle d’une façon différente qu’à vous. Je connais cette scène par cœur, et pas seulement l’extrait ici :
Serveur : J’écoute.
Mister Young : Salad of tomatoes, and a entrecôte bordelaise. (Il aurait dû dire « an, » pas « a ».)
Serveur : Avec du Coca-Cola ?
Mister Young : Hohoho, no. With Beaujolais Nouveau !
La première fois où j’ai vu ça, j’ai dû rembobiner le film une dizaine de fois, car je ne pouvais pas le croire. Avec juste 3 mots, il a complètement expliqué exactement ce que nous croyons que vous pensez de nous. Quand j’ai vu cette scène, je l’ai vue comme une critique des attitudes françaises — et il m’a étonné que vous puissiez tant estimer un tel film. C’est un crédit énorme chez vous.
Puis il y avait Le Gendarme à New York. À mon avis ce film serait parfait si c’était environ quinze minutes plus court — la chasse à la fin dure beaucoup trop longue. Mais ici, on parle de la leçon d’anglais à bord du paquebot :
Je connais un peu les manuels d’anglais de ma génération — « Brian is in the kitchen. » (Gad Elmaleh a un sketch très drôle sur ce sujet.) Je n’imiterais jamais le « the » qui dit Jean Lefebvre ici, car je n’ai aucune intention de me moquer de vous. Mais encore une fois, cette scène capture exactement comment nous vous entendons.
Je vais avouer quelque chose. Autant que je peux vous écouter tous toute la journée — lisant l’annuaire téléphonique à haute voix, comme je le dis parfois — je n’aime pas l’accent français en anglais. Ce qui m’a étonné, c’est de découvrir que vous le saviez déjà et que vous vous moquiez de vous-mêmes à cause de ça. Bien sûr, si vous avez des commentaires sur mon accent, dites-les-moi — vous êtes les bienvenus. Soyez honnêtes. (J’ai hâte d’ajouter que tout ça n’a rien à voir non plus avec mon dîner au Procope.)
Revenons au Gendarme. En plus de la leçon d’anglais, le film parle honnêtement de ce que vous pensez de notre cuisine (je pense aux scènes de la glace et du steak). Et n’oubliez pas que ce blog est nommé pour une scène de la suite, Le gendarme se marie, quand le coup de foudre est aussi littéral que figuratif — une autre scène que je connais par cœur. Je ferai le dialogue entre Cruchot et Gerber pour le balado.
J’ai raconté cette histoire avant, mais La Soupe Aux Choux mérite une place d’honneur. J’ai fait de la soupe pour regarder le film, et mon amie F. m’a demandé quel vin j’avais choisi. Je n’y avais jamais pensé ! Encore une fois, une expérience avec de Funès a changé ma vie — c’est à cause de ce moment que je cherche toujours des vins locaux pour mes dîners.
Parlons finalement sur La Grande Vadrouille. C’était mon sixième film français. Comment puis-je me souvenir de ça ? Il y avait seulement 5 films avec de Funès sur iTunes aux États-Unis à l’époque, alors pour continuer j’ai dû faire ma toute première commande chez FNAC. Et le premier film que j’ai regardé de ce colis était La Grande Vadrouille.

Je dis souvent qu’à mon avis, c’est le troisième meilleur film de tous les temps, derrière Le 3e homme et Citizen Kane. Je le crois vraiment. Mais quand vous le regardez, c’est un film plein des grimaces et bruits pour lesquels de Funès est justement célèbre, et aussi un film qui parle honnêtement des difficultés de la vie sous les voisins au nord. Pour ma part…essayez de vous souvenir des relations entre la France et tous les deux les États-Unis et le Royaume-Uni en 2020. C’était pas le meilleur moment. Souvenez-vous que je viens du pays des « freedom fries » — et qu’en ce moment-là en 2003, je l’ai trouvé drôle.
Ce que j’ai trouvé, parmi « Tea for Two, » « J’étais Big Mustache, » et une intrigue qui se déroulait entièrement autour de sauver quelques anglophones… Je savais déjà qu’il y avait pas mal de français qui m’accueillaient chaleureusement car je faisais des efforts et ils étaient curieux. Mais ce soir-là, sachant que celui-ci était le film préféré des Français jusqu’à la sortie de Bienvenue chez les ch’tis, j’ai découvert que je m’étais gravement trompé sur vous, que l’attitude des Français vers les anglophones est en fait tendre où il compte vraiment. C’est La Grande Vadrouille qui m’a appris que ce serait bien de vous aimer.
Connaissez-vous les Tontons flingueurs ?
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Je crois que tu aurais pu faire une chronique par film tellement tu as de choses à raconter 😉
Un sacré petit bonhomme bourré d’une folle énergie ⚡
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