Il y a trois ans, j’en ai eu assez pendant mes soi-disant vacances dans le Massachusetts, en famille avec La Fille, mes parents et mon frère, ce qui m’a mené à réserver mon premier voyage en France.
Avion d’Air France, Photo par Philippe Noret – AirTeamimages, CC BY-SA 2.5
Il y a deux ans, je vous ai dit que je n’en pouvais plus à cause de la rupture de mon stock de nougat de Montélimar. Et j’ai récemment épuisé à nouveau mon stock. Deux jours plus tard, je vous ai dit que j’étais à Paris. Juste pour un jour, mais quel jour.
L’année dernière, nous sommes allés en France, mais toujours avec de la famille et c’était diff-i-cile, car La Fille et moi, nous étions prêts à bouger et n’avons pas fini par faire tout ce dont nous avions envie de faire.
Alors, que pensez-vous arrive cette fois, quand j’ai dû supporter mon frère pendant une semaine entière et je n’ai plus de nougat ?
Ouais, vous l’avez bien deviné. Demain soir, je publierai la balado comme chaque semaine, mais je vous écrirai de Paris. On ne sera là que pendant deux jours, car je vous ai dit que je ne referai plus jamais un voyage d’un jour, mais je n’en ai rien dit sur deux. Je n’ai contacté personne car notre horaire est déjà plein, alors j’offre mes regrets à ceux qui sont près des bons quartiers.
Cependant, je me sens à l’aise en vous faisant une promesse. Je sais que c’est un sujet sensible quand je me plains de l’anglais après chaque voyage. Et je suis sûr que cette fois, tout le monde va me parler en anglais. Je veux que La Fille passe deux bons jours, alors je vous promets que je l’assumerai et n’en plaindrai pas.
Honnêtement, je suis ravi de rater les JO, mais juste pour vous faire rire, j’ai vu cette parodie de Tintin à propos de la chanson catastrophique de Mme Dombasle il y a des jours :
Je sais que c’est une blague sur « Antisocial » par Trust. Mais sérieusement, personne n’a déjà pensé au fait que « Arielle Dombasle » rime avec « pierre tombale » ?
On continue maintenant le Tour avec le 91, l’Essonne. C’est le département le quatorzième plus peuplé et les habitants s’appellent essonniens. C’est notre quatrième séjour en Île-de-France.
Il nous a fallu 90 départements et 3 1/2 ans de ce tour pour enfin arriver dans le département avec le bâtiment le plus important de tout le pays. Je vous laisse un moment pour essayer de deviner comment vous vous êtes trompés si gravement tout ce temps. Le Louvre y est déménagé ? On a volé la Tour Eiffel ? Versailles, est-il toujours dans les Yvelines ? Qu’est-ce qui se passe ?
Je parle, évidemment, de l’entrepôt de la FNAC à 2, Rue des Champarts, Massy 91300 (lien à un site du gouvernement français). Tous mes colis de la FNAC sont expédiés de cette adresse. S’il y a un entrepôt de logistique où j’ai envie d’y visiter, ça doit être celui-ci. (Pas de photo gratuite, hélas.)
On commence notre séjour à Bièvres, pour visiter la Maison littéraire de Victor Hugo, le Château des Roches. Le célèbre auteur fréquentait cette maison, qui abrite de nos jours environ 6 500 brouillons, épreuves d’imprimerie et autres manuscrits de Hugo. Puis on visite le Château de Saint-Jean-de-Beauregard, château du XVIIe siècle, toujours en bon état, avec un pigeonnier, des écuries, un potager et un parc de 20 hectares. (Mais attention, ouvert seulement le dimanche.) À Athis-Mons, on visite un musée inhabituel, le Musée Delta, consacré à l’aile Delta, mieux connue pour son utilisation dans le Concorde et le SR-71 Blackbird — il y a un Concorde sur place pour explorer ! À Viry-Châtillon, dans le domaine du Piédefer, on trouve le Nymphée, une salle décorée complètement en rocailles et en coquillages. (Attention — ouvert seulement le samedi.)
À la préfecture, Évry-Courcouronnes (fondée en 1964 !), on trouve la Cathédrale de la Résurrection (1 étoile Michelin), la seule cathédrale de France construite entièrement pendant le XXe siècle. Son architecture hyper-moderne en brique rouge est le témoignage ultime de la valeur de toute la construction réussie du Xe au XIXe siècle ailleurs en France. Très proche, on trouve la ville de Corbeil-Essonnes, avec sa cathédrale Saint-Spire, où les bâtiments ont leurs racines dans le Xe siècle. En faisant mes recherches parmi les photos de Wikipédia, je suis tombé horriblement amoureux de Corbeil-Essonnes, alors on va prendre une balade le long de la rivière Essonne, à travers le pont de la rue de Paris. Un peu au sud-ouest, on visite Ballancourt-sur-Essonne pour le Château du Saussay, du XVIIe siècle, qui a la forme de deux châteaux identiques qui s’opposent, ainsi qu’une bibliothèque construite par la famille Colbert, celle du célèbre ministre.
On continue au sud pour le château et parc du Domaine de Courances (ouvert le week-end). Le château est un bâtiment typique du XVIIe siècle, mais le parc, labellisé « Jardin Remarquable », comprend 14 sources et 17 pièces d’eau, toutes nourries par la rivière École. À Milly-la-Forêt, on trouve la Maison Jean Cocteau, où cet artiste hors catégorie a passé les 16 dernières années de sa vie. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise des Simples, bâti au XIIe siècle mais décoré par Cocteau lui-même suit à la demande du maire. Notre dernier arrêt est Dourdan, à l’ouest du département, pour son château et Place du Marché-aux-Grains (1 étoile). Là, on explore les halles médiévales, un des seuls châteaux du XIIIe siècle à rester intact jusqu’à nos jours, et l’Église Saint-Germain-L’Auxerrois, du même époque (mais reconstruite plusieurs fois).
Notre dessert est une autre expérience genre « Devinez la bonne recette », comme les chichis frégis et les douceurs des Sucs. Je voulais faire le gâteau dit « belflore », mais absolument impossible de trouver une photo qui accordait avec sa description. Et aucune recette fiable. Puis j’ai découvert une page de Belfort Tourisme qui parlait de spécialités liées au célèbre Lion. C’est comment j’ai découvert le gâteau du Lion, notre dessert terrifortain :
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À mon avis, ce gâteau est une star du blog. Je sais, vous mourez de curiosité. Allons le faire !
J’avoue que j’ai eu du mal à chercher mes recettes pour ce dîner. Le Territoire de Belfort a un excellent magazine consacré aux actualités du département, Vivre le Territoire, et tant que l’on peut trouver de la cancoillotte ou du Munster-Géromé, ainsi que de la saucisse de Montbéliard, c’est plein de belles idées. Sinon… on doit travailler un peu. Le dessert devra attendre jusqu’à demain, mais cette fois, voici les œufs durs à l’aurore :
Quand j’ai découvert le petit livre qui a changé la vie du blog, Le second degré n’est qu’une température,, j’ai mentionné qu’il y avait quelques expressions que je n’ai pas comprises. Parmi ces lacunes était un mot qui n’a pas apparu dans mon dictionnaire. Heureusement, l’auteur m’a gentiment corrigé :
Avec ça, j’ai pu enfin découvrir qu’elle parlait de quelque chose qui me reste bien familière jusqu’à nos jours :
Apparue au XVIIe siècle, l’expression « tomber dans le panneau » est un terme familier qui signifie « tomber dans un piège ». Les « panneaux » font référence aux filets utilisés par les chasseurs au Moyen Age pour capturer leurs proies. A l’heure actuelle, il est courant d’utiliser cette expression pour indiquer qu’une personne s’est fait duper.
Et là, je croyais que c’était les pommes qui tombaient ! C’est au moins ce que j’ai appris dans mon cours de physique :
Pourquoi cette pomme tombe-t-elle toujours perpendiculairement au sol, pensa-t-il en lui-même. Pourquoi ne tombe-t-elle pas de côté ou bien vers le haut, mais constamment vers le centre de la Terre ? Et si la matière attire ainsi la matière, cela doit être en proportion de sa quantité ; par conséquent, la pomme attire la Terre de la même façon que la Terre attire la pomme.
Mais il s’avère qu’en fait, on ne parle même pas de pommes. Comme l’explique Mme Dijoud, on disait anciennement « tomber dans les spasmes » pour « s’évanouir », ce qui est devenu « pâmes », et de là, « pommes ». Pourtant, comme l’aurait remarqué M. Newton, si la pomme tombe sur la tête, on va aussi s’évanouir.
Il y a d’autres façons de tomber. Les anglophones disent autant que les francophones « tomber dans les bras de Morphée » pour s’endormir. Cependant, en anglais c’est plutôt un état qu’une action, on dirait « être dans les bras de Morphée ».
On peut dire qu’il tombe des cordes plutôt qu’il pleut des cordes, mais les deux veulent dire exactement la même chose. Il y a encore une autre expression pour une forte pluie, qu’il tombe comme à Gravelotte. En ce cas, on parle d’une bataille de la guerre franco-allemande de 1870 à Gravelotte, dite aussi la bataille de Saint-Privat, d’après une colline. Les pertes humaines ont été énormes — 12 000 français contre 20 000 allemands. La pluie tombe donc comme les corps ce jour-là.
J’étais très intéressé à découvrir qu’il y avait aussi « tomber en rideau » pour tomber en panne. En ce cas, le rideau vient du théâtre, où un rideau descend quand le spectacle est fini. Encore une fois, on dit la même chose en anglais, mais sous la forme d’un état plutôt qu’une action — « it’s curtains for X » se traduit littéralement « c’est le rideau pour X ».
Avec ça, le rideau tombe sur ce billet. Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour mouiller le mauvais côté de la couverture.
Mon tout premier souvenir est de l’attentat contre M. le président Reagan. Né vers la fin de 1976, je ne me souviens pas du tout du mandat de M. le président Carter, ni de la présidentielle de 1980. Mais je me souviens très bien de regarder la télé et entendre le nom John Hinckley Jr. Le pauvre con a dit plus tard qu’il l’a fait afin d’attirer l’attention de Jodie Foster, ce qui le rend la personne la plus malchanceuse de tous les temps. Mais à l’époque, s’il y avait du monde qui approuvait, les cons restaient silencieux.
Il y a une histoire amusante (lien en anglais) de ce jour-là. Quand M. Reagan était sur le point de subir une intervention chirurgicale, il a dit au chirurgien, « Dis-moi, s’il te plaît, que tu es un Républicain. » Et le chirurgien lui a répondu, « M. le président, aujourd’hui nous sommes tous des Républicains. » En fait, le chirurgien était un membre du parti Démocrate. Cependant, à l’époque, on pouvait toujours s’entendre, au moins pendant les pires moments. Pas plus.
Quand Hinckley est sorti de prison, il a établi un compte Twitter, et les réponses m’ont fait honte pour mon pays. Celle-ci était typique :
Ça dit « Salut John bienvenue sur Twitter, ravi que tu sois ici. Grand fan de ton ancien travail !! » Imaginez si on avait dit une telle chose à quelqu’un qui avait essayé de tuer Obama. Il serait impossible que cette capture d’écran (que j’ai prise hier) existe, car Twitter aurait supprimé le tweet, et banni le compte. Mais ça s’est passé sans plainte.
Ce dont je veux parler maintenant, c’est que l’environnement de la violence politique aux États-Unis est bien autre que ce que vous ne pensez.
La presse américaine a fait son tout pour vous faire croire que Trump est Hitler. Voici la dernière couverture de The New Republic, magazine de gauche :
Une récitation de la manif de Charlottesville jusqu’au 6 janvier 2021 ne vous dirait rien que vous n’avez pas déjà entendu. Mais une telle récitation manquerait des incitations de l’autre parti — et la violence qui a eu lieu.
En 2017, il y a eu une fusillade lancée par un militant du parti Démocrate contre les députés du parti Républicain. James Hodgkinson, le tireur, était anciennement bénévole de la campagne présidentielle (lien en anglais) du sénateur Bernie Sanders. À l’époque, c’était justifié, par — parmi d’autres — un éditeur pour Bloomberg, publication financière appartenant à l’ancien candidat Démocrate Michael Bloomberg, avec la suggestion qu’une loi proposée qui aurait réduit les bienfaits d’assurance sociale était aussi de la violence. C’est certainement le message que M. Hodgkinson a reçu du sénateur Sanders, qui a dit que les gens mourraient par des milliers (lien en anglais). En 2020, M. Sanders a fini en deuxième place du premier tour du parti Démocrate.
En 2020, le leader des Démocrates au Sénat, M. Chuck Schumer, se tenait devant le bâtiment de la Cour suprême en disant « Je veux te le dire Gorsuch. Je veux te le dire Kavanaugh. Vous avez récolté le tourbillon et vous payerez le prix. Vous ne saurez pas ce qui vous aurez frappé si vous procédez avec ces décisions horribles. » En juin 2022, un homme armé d’un pistolet a été arrêté (lien en anglais) devant la maison du juge Kavanaugh et a avoué à la police que c’était une tentative d’assassinat. Vous ne trouverez aucune mention de cet homme, Nicholas Roske, dans les archives du Monde. Ni Le Figaro. Ni Franceinfo.
Un autre problème, c’est que tous les candidats Républicains sont Hitler selon notre presse et leurs adversaires. En 1948, M. le président Truman a dit de Thomas Dewey (lien en anglais) qu’un victoire républicaine « apportera une menace fasciste à la liberté américaine ». En 1964, le journaliste Daniel Schorr, connu nationalement, a dit du sénateur Goldwater (lien en anglais) qu’il a donné une interview à Der Spiegel afin d’appeler à l’extrême-droite allemande. Une fois Goldwater a été sélectionné, le gouverneur de Californie a dit que « la puanteur du fascisme est dans les airs ». Plus récemment, M. le vice-président Biden a dit en 2012 que Mitt Romney, le candidat républicain, allait restaurer l’esclavage. En quelque sorte, on a évité l’esclavage ainsi que les centres d’extermination. Si vous pensez à répondre que cette fois est la bonne, sachez que Messrs Obama et Biden lui ont déjà souhaité bon rétablissement, ce qui serait bizarre s’ils le croyaient vraiment Hitler.
Le dernier problème, c’est qu’il est devenu légitime de publier des fantasmes d’assassiner les présidents républicains pendant les deux dernières décennies. En 2004, le romancier prestigieux Nicholson Baker a publié Checkpoint (paru en français sous le nom Contrecoup), un roman centré sur ses fantasmes de tuer George W. Bush, en ce moment-là le président. En 2006, un film britannique, La mort du président, a repris ce fantasme et est sorti aux États-Unis sans censure. En 2018, le New York Time a publié une nouvelle qui imaginait que le Service secret aiderait les russes à assassiner M. Trump. Les fous du pays voient l’approbation de nos médias.
Dans cet environnement, la question n’est pas si ce genre de rhétorique produira des tentatives. Je viens de vous donner deux exemples récents au-delà de la dernière. Le problème est que tout le monde condamne de tels propos seulement d’un côté. Anciennement, tout le monde condamnait les Hinckley du pays. Il nous faut recouvrir cet esprit.
Quel week-end, hein ? Connaissez-vous la malédiction (réputée ; lisez le 3e paragraphe au lien) chinoise « Puissiez-vous vivre une époque intéressante ? » On y habite, sûrement.
Cet épisode est plutôt court car je n’enregistre que rarement des articles qui comptent sur des photos, et jamais les recettes. Mais vu que j’ai eu un peu plus de temps, j’ai essayé quelque chose pour laquelle je suis bien connu en anglais, mais n’ai jamais fait en français — imiter les voix d’autres personnes. Mon Bourriquet en anglais est sans fautes et identique à celui de Jim Cummings, sa voix officielle, mais imiter Wahid Lamamra, c’est tout autre chose. J’ai fait mon meilleur ; à vous de me dire si j’ai réussi.
Avant que vous ne pensiez que j’ai le gros melon, Bourriquet, Mickey Mouse et Dingo ne sont pas de gros défis en anglais avec une voix comme la mienne. M. Cummings est un artiste qui fait des centaines de voix, la plupart desquelles je ne peux pas imiter du tout. Je ne suis que dilettante à cet égard.
Demain, je publierai, contre les conseils d’un ami américain, mes pensées sur l’attentat de ce week-end. Il y a de nombreux billets que je n’ai jamais publiés car je me suis dit, « Vous allez le regretter plus tard ». (N’oubliez pas que je n’ai pas le droit de me tutoyer — ma voix intérieure et moi ne nous entendons pas assez pour ça.) Mais il y a un cri de cœur au-dedans qui n’en peut plus.
J’ai reçu une surprise merveilleuse dimanche. C’était un colis venu de Light & Smell, avec un livre au-dedans :
Je ne sais pas si vous reconnaissez l’auteur, M. Frédéric Zégierman. Mais il est de loin la personne la plus citée sur ce blog ! Comment ça ? À chaque fois où j’écris un « Je découvre » sur un département, je commence mes recherches sur la nourriture sur le site Keldelice. Et toutes les entrées que je cite sur les spécialités locals sont écrites par lui. Il y a d’autres sources citées, pour être clair — des journaux, des offices de tourisme, etc. — mais il est mon point de départ dès le début.
J’espère publier « Je découvre l’Essonne » cette semaine, mais je galère toujours avec mon dîner terrifortain. Vu que vous avez du mal à sélectionner un nouveau premier ministre, je renouvelle mon offre de la semaine dernière. Mais je vous préviens, la seule loi dont j’ai envie d’adopter c’est celle des spécialités régionales — chaque ville de plus de 10 000 personnes sera obligée de reconnaître une spécialité locale et de la publier où c’est facile à trouver. De cette façon, le prochain blogueur à suivre mon programme n’aura pas autant de difficultés. J’ai mes priorités.
Notre blague traite des relations familiales. Nos articles sont :
Je ne peux que commencer par dire que l’on va parler sur les actualités américaines la semaine prochaine.
L’année dernière, le 13 juillet était un des meilleurs jours de ma vie ; j’étais aux alentours de Rouen pour la fête en famille avec mon amie. Cette année, j’étais au moins parmi des amis, mais à 9 000 km du bon pays. On fait ce que l’on peut.
D’abord, je dois vous raconter deux choses hilarantes. Afin de garder la confidentialité des événements, l’OCA ne publie jamais les endroits sur son site. Les adresses sont toujours envoyées par courriel à ceux qui ont réservé des places. Alors, quand j’ai reçu le courriel jeudi, avec les coordonnées du pique-nique, c’était où ?
En face de chez mon ex.
J’ai eu une petite crise cardiaque après ça, mais mes cerises étaient déjà en cours ! Alors absolument rien n’a changé avec mes plans. Mais ces plans étaient dingues.
Et l’autre chose ? Je tweete toujours tous mes articles, et juste après avoir publié les cerises, ça m’est arrivé :
On dirait que j’étais venu de jeter ma bouteille dans la mer ! Il m’étonne que je reste inconnu, pourtant un beau nombre de vrais journalistes me suivent.
Pour autant que j’aie su, il allait y avoir une cinquantaine de personnes, alors j’ai décidé que j’allais préparer un gâteau de même taille que mon Napolitain géant de l’année dernière. À cause du fait que c’est la bonne saison pour les cerises, j’ai tout de suite pensé à une forêt-noire.
Mais je ne voulais pas faire exactement la forêt-noire du Tour. Cette fois-là, j’ai suivi la recette de Cook&Record, et si je suis honnête, je n’étais pas complètement satisfait avec la génoise, l’ayant trouvée trop dense. J’ai donc décidé de la remplacer par celle de Gaston Lenôtre, mais avec de la poudre de cacao, pas nature comme au lien. Sans publier toutes les photos des étapes — car j’ai découvert qu’il ne faut pas arrêter pour prendre des photos si on veut réussir cette génoise, j’ai appris qu’il ne faut pas le suivre exactement. Lenôtre était un génie, et moi, je suis juste un type inconnu, mais il dit de battre ses œufs pendant 23 minutes, les 15 dernières à petite vitesse. Vous savez ce qui arrive pendant ces 15 minutes ? Les œufs perdent tout leur air ! Voici mes 3 couches de génoise, chacune préparée séparément — la première est plus plate et dense que les autres, pourtant aussi gonflée de mauvaise façon, car je ne l’avais pas compris :
Il m’a fallu environ 40 minutes pour réduire ces trois barres de chocolat en copeaux. Achetez vos copeaux de chocolat déjà faits, les enfants :
Et voici un aperçu du montage. Je regrette de vous dire qu’à cause d’une chantilly pas assez ferme, j’ai mis le gâteau au frigo après chaque étape, alors je n’étais pas seulement réveillé jusqu’à 3h du matin, je me suis réveillé à nouveau à 7h pour le finir :
Le montage final avec les copeaux, c’était le cauchemar. Vous remarquerez que la couche du fond n’est pas bien alignée avec les deux autres — elle a bougé pendant le montage et chaque effort de le régler a causé plus de problèmes. Alors, le produit final :
Évidemment, je ne peux pas publier des photos avec des gens — je n’ai pas le droit. Mais je peux vous dire que le gâteau — bien que je ne le trouve pas assez pro — a été bien accueilli :
On a joué à un jeu inconnu à moi avant, Mölkky, qui me rappelle un peu le pétanque et le jeu italien, le bocce — il faut jeter un bâton en bois contre ces piliers :
Mais la meilleure surprise n’est pas venue du pique-nique lui-même — mon amie m’a appelé par vidéo de Rouen pour partager les feux d’artifice ! J’étais prêt à pleurer — comme j’aurais aimé être là encore une fois !
On m’a dit au pique-nique que je suis trop exigeant avec moi-même, car j’ai avoué tout ce qui s’est passé pour préparer le gâteau (j’étais visiblement épuisé). Et c’est vrai. En même temps, j’ai sauté le pique-nique il y a deux ans car je me suis senti mal à l’aise à l’époque, et l’année dernière, j’étais évidemment ailleurs. (En tant que responsable du bulletin, je suis désormais obligé d’y aller pour prendre des photos et écrire un article.)
Mais je me sens toujours obligé de faire de tels efforts. On n’est pas au point où j’apporterais quelque chose achetée au supermarché. Le reste du monde a les bons passeports afin qu’il n’y ait pas de question qu’ils sont au bon endroit. Pour moi, c’est toujours une question d’être l’étranger, ce qui doit vous sembler bien bizarre vu où nous sommes. Mais c’est vrai et je cherche toujours la clé qui mettra un terme à ce sentiment.
Pour la Fête nationale, l’OCA accueille un pique-nique où tout le monde doit apporter soit un plat salé soit un dessert. Honnêtement, personne ne veut que je fasse un plat salé — je peux, bien sûr, mais j’ai une réputation pour les desserts. Et pour le pique-nique, avec une cinquantaine de personnes, j’ai dû faire quelque chose à grand format. J’ai donc décidé de revisiter ma forêt-noire, mais comme je vous ai dit à l’époque, il me fallait utiliser des cerises sucrées, pas fraîches.
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Si myPanier était toujours ici, j’aurais acheté des cerises confites fabriquées ailleurs, comme pour mon dessert haut-saunois, mais nooooon. Si on veut que quelque chose soit fait, il faut la faire soi-même. Une amie m’a conseillé de choisir une recette sans alcool, car il y aurait des enfants au pique-nique, et c’est ce que j’ai fait.
Ça fait des mois où je vous dois toujours mon dessert tarn-et-garonnais. À l’époque, j’ai pris une décision de le revisiter plus tard afin de continuer le Tour, car je l’avais raté plusieurs fois. Avec des pommes pas utilisées pour ma tarte Tatin, j’ai décidé que c’était le bon moment. Voici la pescajoune :
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Comme plus qu’un peu de desserts français, il s’agit d’une crêpe épaisse fruitée. Ce qui n’est jamais une mauvaise idée — mais j’ai du mal à tourner de telles choses. Allons la faire !