Archives mensuelles : décembre 2020

Une histoire de guerre

Mon dessert Valrhona ne sera pas prêt jusqu’à demain (pour moi; ce sera le soir du même jour pour vous). C’est dans le frigo; après ça, nous aurons un dîner de Noël, ensuite le tour continuera avec les Ardennes. Je voudrais vous raconter une histoire que je ne veux pas du tout inclure dans mon post «Je découvre».

Malgré le nom de famille, je ne suis pas du tout allemand. DU TOUT. Je suis aussi allemand que Winston Churchill, Chiang Kai-Shek, et Napoléon, tous ensemble. Ma famille est arrivée aux États-Unis de 1890 à 1910, de plusieurs pays européens — la Russie, la Pologne, les États baltes. Quand mon arrière-grand-père est arrivé à New York, il a changé le nom de famille en quelque chose d’allemand, parce que personne n’aimait les russes ici à l’époque (c’est toujours vrai !). Je sais que ce n’est pas commun en France; c’est différent aux États-Unis. On peut lire un peu de cette histoire sur Wikipédia.

Quand même, l’un de mes grands-pères a servi à l’Armée des États-Unis pendant la Seconde Guerre Mondiale. En particulier, il a servi comme médical pendant ce qu’on appelle «The Battle of the Bulge», ou en français «La Bataille des Ardennes». Au cours de cette bataille, il a été capturé par les Nazis. S’il ne s’est pas échappé, cinq ans avant la naissance de ma mère, je ne serais pas ici pour vous raconter cette histoire. Je vous raconterai le reste plus tard. Je chercherai quelque chose de ces jours-là chez ma grand-mère. J’espère qu’elle existe encore.

Je n’ai aucun problème avec les gens des Ardennes. C’était une «zone interdite» pendant la guerre, et personne parmi les français n’avait rien à voir avec ce que les allemands a essayé de faire à mon grand-père. C’est juste que le nom «Ardennes» signifie quelque chose pour moi, et je voulais vous la dire avant notre visite.

La pauvre !

C’est encore le temps du dessin de la semaine. Cette semaine, Le Canard Enchaîné est encore occupé du virus, particulièrement avec la nouvelle souche et le confinement de M. le Président Macron. Ce dernier retient notre attention aujourd’hui, parce que j’ai trouvé une photo de M. Larcher. JE COMPRENDS.

En prime, je vous donne la conversation des canards. C’est un bon calembour !

Comme toujours, si vous aimez ces dessins, abonnez-vous !

Mon dîner ardéchois

Nous avons déjà visité six départements mais il y a quelque chose de spéciale avec la cuisine ardéchoise. Je vais vous donner deux recettes cette fois, et faire un deuxième dessert demain. Je suis tombé complètement amoureux de leur cuisine. COMPLÈTEMENT. C’est parce que c’est la cuisine la plus simple de tous nos départements jusqu’à maintenant, mais ces recettes sont VRAIMENT délicieuses. Donc, pour la première fois ici, voici un plat principal et un dessert ensemble :

En haut, nous avons la crique ardéchoise, une recette aux pommes de terre simple et délicieuse. En bas, la coupe ardéchoise, un dessert qu’on peut faire en 5 minutes mais c’est encore beaucoup trop bon ! Je dois tous les deux recettes à l’Agence de Développement Touristique de l’Ardèche. Voici le lien pour la crique ardéchoise, et le lien pour la coupe ardéchoise. Comme toujours, j’ai coupé les ingrédients pour une personne toute seule, donc vérifier les recettes aux liens si vous avez besoin de cuisiner pour plus de personnes.

Les ingrédients pour la crique ardéchoise :

  • 1 belles pomme de terre de montagne à chair jaune
  • 10 g de blanc d’œuf (Le blanc d’œuf donne le croustillant à la crique contrairement à la crème ou au jaune d’œuf que rajoutent certains)
  • 1 pincée de sel
  • 1 pincée de poivre
  • 1 gousse d’ail
  • huile d’olive, huile de tournesol
  • persil

Les instructions :

  1. Râper les pommes de terre dans un plat creux, ajouter le blanc d’œuf non monté, le sel, le poivre et l’ail coupé finement. — J’ai utilisé un robot de cuisine pour râper les pommes de terre. Ça marche bien.
  2. Bien mélanger le tout à la fourchette.
  3. Faire chauffer un grande poêle anti adhésive avec 1 cuillère à soupe d’huile d’olive et 1 cuillère à soupe d’huile de tournesol. — J’ai utilisé un poêle de 20 cm.
  4. Quand le mélange est bien chaud y éparpiller les pommes de terre afin de former une fine galette.
  5. Laisser bien dorer. Puis faire sauter comme une crêpe, couvrir, laisser cuire 10 à 12 minutes en la faisant sauter de temps en temps. Évacuer à l’aide d’un couvercle toute l’huile (elle servira pour les autres criques). — J’ai tourné la crique chaque 2 minutes pendant les 12.
  6. Laisser rôtir 1 minute et servir dans un plat chaud, un peu de persil pour la décoration. — Je suppose que je n’ai pas du tout utilisé «un peu» de persil.

Je trouve que cette recette était bien réussi, comme ça :

En dessert, la coupe ardéchoise. Cette recette provient de Clément Faugier, qui fait la crème de marron :

Les ingrédients pour la coupe ardéchoise :

  • 2 boules de glace vanille
  • 2 Cuillères à soupe de crème de marrons
  • 8 cl de crème liquide entière bien froide
  • 1 Cuillères à soupe de sucre glace

Les instructions :

  1. Dans le bol de votre robot déposez la crème bien froide et le sucre glace et faites monter le tout en chantilly bien ferme.
  2. Placez le tout dans une poche munie d’une douille cannelée et placez au frais en attendant le service. — J’ai fait tout le dessert au même temps, donc je n’avais pas besoin de cette étape.
  3. Déposez au fond de votre coupe à glace 2 cuillères à soupe de crème de marrons puis 2 boules de glace vanille.
  4. Décorez avec de la chantilly — la recette originale dit aussi «copeaux de chocolat noir», mais je trouve que ce n’est pas nécessaire.
  5. Dégustez aussitôt. — Tout à fait d’accord !

Un con «savant»

Je parle de temps en temps de l’amour des français pour corriger la grammaire. Je prends souvent des captures d’écran quand je vois des arguments de grammaire sur les réseaux sociaux. Ces arguments sont souvent drôles, comme celui-ci :

Mais je suis encore nouveau en français. Ma première leçon était le 29 mars de cette année. Donc je manque encore assez de pratique — l’une des raisons pour lesquelles j’écris ce blog. Alors, même quand je vois que quelqu’un écrit «sa» au lieu de «ça» ou «se» pour «ce», je ne dis rien jamais. Je savais qu’un jour, ça m’arrivera, et ce jour s’appelle «hier» :

Oui, je suis con. J’ai honte.

Je ne vous raconte pas ça pour vous plaindre des corrections. J’ai reçu des commentaires impolis, bien sûr, mais j’ai beaucoup d’amis dans ce groupe-là, et ils étaient très gentils avec moi. Je pense plutôt que c’est une erreur intéressante, et je veux l’expliquer.

C’est évident que je pensais que le participe de «savoir» est «savant». C’est «sachant», et je pense que c’est la première fois où j’ai eu besoin de ce mot. Mais, je sais pourquoi je pensais à «savant» — c’est pourquoi nous avons emprunté ce mot en anglais !

On parle d’un «idiot savant», quelqu’un gravement handicapé qui peut encore faire quelque chose d’exceptionnel, comme jouer du piano ou jouer aux échecs. Dans mon dictionnaire, j’ai trouvé quelques exemples en français comme animal savant et société savante. Ce n’est pas un mot tout inconnu en français. Mais c’est un faux ami, et je me suis trompé.

Donc, je l’avoue, je suis con «savant».

Un coup de Bourvil

Je vous ai dit que j’ai vu 21 films de Louis de Funès mais seulement 5 de Bourvil. Mais ça donne la mauvaise idée. J’adore Bourvil ! C’est juste qu’il y a plusieurs série avec M. de Funès, et il n’y a autant de films de Bourvil que de de Funès sur iTunes ici. (C’était comment j’ai regardé mes premiers films français, avant d’acheter le bon lecteur Blu-ray.) Ce week-end, j’ai regardé «Le Mur de l’Atlantique». C’est peut-être plus drôle que «La Grande Vadrouille», même si «Vadrouille» reste le meilleur film français à mon avis.

C’est l’un des dernières performances de Bourvil et ça me rend triste. Le grand acteur a joué ici dans l’un de ses plus grands rôles. Il a fait des choses que je n’ai jamais vues dans ses films d’avant. Voici des exemples :

C’est comme si Bourvil, qui savait qu’il était gravement malade, voulait faire un film où il n’y avait plus rien à faire. C’est un rôle aussi Belmondo que Bourvil — il lutte, il fait des cascades, et il reste chaque homme comme toujours. Et il nous a donné ce que je pense doit être là blague la plus française de tous les temps :

IL CORRIGE LA GRAMMAIRE d’un Nazi ! J’ai rembobiné cette scène plusieurs fois, parce qu’elle m’a fait tellement rire !

Et la fin, c’est parfait, ce que c’est à mon avis le jour le plus important dans l’histoire entière du monde :

Un jour j’espère pouvoir partager un souvenir de cette guerre-là, les «dog tags» (un genre d’identification) de mon grand-père. Je ne m’ennuierai jamais des histoires de la Seconde Guerre Mondiale, et Bourvil a fait partie de deux des meilleures.

Je découvre l’Ardèche

Nous avons déjà visité deux départements dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, et on continue maintenant avec 07, l’Ardèche. C’est le département le vingt-sixième moins peuplé, et les habitants se nomment ardéchois(e).

L’Ardèche est célèbre pour les marrons, quelque chose que j’ai déjà découvert il y a deux semaines. Quand on fait des recettes ardéchoises plus tard, la crème de marron sera importante. Quand même…

Il n’y a pas de grandes villes dans l’Ardèche, mais leur plus grande ville, Annonay (environ 16,000 d’habitants) est toujours intéressante. Ça date du Ve siècle, et la ville a fait partie des guerres de religion pendant le XVIe siècle. Plus tard, c’était la maison des frères Montgolfier ! À Vidalon, on se trouve le musée des papeteries, et à Viviers, un pont romain qui vient du IIe siècle.

On peut bien manger dans l’Ardèche ! Leurs aliments célèbres sont les châtaignes (AOP !), le fromage Picodon, et les myrtilles. Pour moi, la chose la plus spéciale là-bas est le chocolat célèbre Valrhona — on peut faire un tour de la «cité du chocolat» ! (J’ai grandi avec leur chocolat — voici une pâtissière célèbre aux États-Unis qui n’utilise que le chocolat Valrhona.) Je dois faire quelque chose avec du chocolat Valrhona et des châtaignes cette semaine. Peut-être plusieurs choses…

La Cité du Chocolat, Photo par FlorianB26, CC BY-SA 3.0

Je demande toujours pendant le tour des départements : «Qui sont les personnages célèbres du département ?» Bien sûr, les frères Montgolfier, mais aussi l’ingénieur et inventeur Marc Seguin et le poète Stéphane Mallarmé (qui était prof d’anglais à Tournon). Il y a beaucoup d’autres qui sont bien connus en France, mais pas chez moi.

Chaque fois que j’écris les articles «Je découvre», il y a quelques larmes à la fin. Aujourd’hui, après avoir découvert d’où vient le chocolat Valrhona, il y a plus de larmes. C’est ma madeleine de Proust.

Je suis à vous

Il y a quelques jours, un ami m’a dit en plaisantant qu’il n’était pas possible que j’aie vu plus de films de Louis de Funès que de Robert DeNiro. Je lui ai dit que je savais déjà que tout était vrai. Pourquoi ? Parce que j’avais déjà commencé à faire ces graphismes!

Vu pendant toute ma vie

Oui, en moins que 6 mois entiers, j’ai déjà regardé plus de films de Louis de Funès que quiconque. Il n’y a personne — personne — qui j’aime comme Louis de Funès. Mais ! On peut voir qu’il y a des autres acteurs français qui sont aussi importants pour moi que n’importe quel américain ou britannique. C’est vrai que «Les gendarmes» rend cette comparaison un peu injuste, mais juste un peu.

Ce n’est pas exactement la même chose avec les actrices, mais Claude Gensac est vraiment devenue mon actrice préférée.

Aussi vu pendant toute ma vie

«Les gendarmes» rend cette comparaison plus injuste, parce que tout le monde sait que France Rumilly n’est à l’écran que 4-5 minutes par film pendant les 3 premiers. Mais, c’est absolument vrai pour Mme. Gensac. C’est le coup de foudre entre Ludovic et Josépha qui apparaît dans ma biographie ici.

C’est un honneur d’être le bienvenu parmi vous. Je suppose que je ne peux pas encore parler de «notre» culture, mais c’est ce qui est dans mon cœur.

À quoi sert un cheval qui parle ?

Hier soir, j’ai regardé le dernier film de Fantômas, Fantômas contre Scotland Yard. Il n’y avait pas trop de Scotland Yard, mais il y avait beaucoup de belles scènes. La balade à cheval était étonnant — c’est une série de cascades incroyables et il n’y a rien comme ça dans aucun autre film français que j’ai vu.

La scène du cheval qui « parle » est très connu sur Internet — on le trouve dans beaucoup de vidéos sur Louis de Funès. Et c’est drôle — mais j’étais un peu déçu que Fantômas lui-même n’a eu rien à voir avec cette scène-là. C’était juste une coïncidence.

Quand Fandor est monté dans un avion au décollage, c’était aussi incroyable – une cascade fait 14 ans avant quelque chose de similaire dans le film de James Bond «Rien que pour vos yeux».

C’est mon vingt-deuxième film avec Louis de Funès. Ce week-end, je partagerai des statistiques vraiment folles sur mon histoire avec Louis de Funès. Rappelez-vous la première fois où j’ai regardé l’un de ses films, c’était le 25 juin de cette année. Oui, 22 films pendant moins que 6 mois. Ce n’est pas du tout la chose la plus incroyable que je vous dirai !

Un vrai régal

Chers lecteurs, je voudrais partager quelque chose de spécial. La grande dame, Catherine Ringer, a fait partie d’un concert sur la radio ce soir. Vous pouvez l’écouter sur Internet. Elle est parue environ 1:17:40 avec Les Histoires d’A. Mais sa meilleure performance est au final avec C’est comme ça à 1:148:40. Ne le ratez pas !

La tarte au citron de Menton

On termine notre tour des Alpes-Maritimes avec un vrai régal, une recette 100% local mais qui vient d’un grand chef. Je remercie le Comité Régional de Tourisme Côte d’Azur France pour la publication de cette recette et le chef Mauro Colagreco pour la création de la recette.

On peut trouver la version originale ici. L’originale demande une moule de 18 cm. Je n’ai qu’une moule de 23 cm, donc j’ai fait ma tarte avec deux fois les ingrédients. Je n’ai pas de chalumeau chez moi, alors je n’ai pas fait la meringue italienne. Je pense que c’est bien réussi quand même. Voilà :

Eh bien, voici ma version. Les instructions proviennent presque toutes du Chef Colagreco, mais j’ai ajouté quelques notes.

Les ingrédients pour la pâte :

  • 110 grammes de beurre pommade
  • 130 grammes de sucre semoule
  • 1 citron
  • 4 grammes de sel
  • 60 grammes de jaunes d’œufs (3 gros œufs suffisent)
  • 250 grammes de farine

Les instructions pour la pâte :

  1. Fouetter le beurre et le sucre. Ajouter le zeste du citron et le sel, puis incorporer les jaunes d’oeufs. Bien mélanger et ajouter la farine tamisée. Réserver au frais pendant 1h. Garder le citron pour la crème.
  2. Étaler la pâte sucrée en une couche de 3 mm et la disposer dans un moule à tarte de 18 cm de diamètre.
  3. Couper la pâte à ras bord du moule.
  4. Piquer avec une fourchette er réserver au frais pendant 30 min.
  5. Cuire au four à 180°C pendant 11 min.

Les ingrédients pour la crème au citron :

  • 200 grammes de sucre
  • 100 grammes d’œufs
  • 120 grammes de jaunes d’œufs (environ 5 gros œufs)
  • 80 grammes de jus de citron
  • 2-3 citrons (voir les instructions)
  • 240 grammes de beurre

Les instructions pour la crème au citron :

  1. À l’aide d’un fouet, mélanger le sucre, les oeufs et les jaunes d’oeufs.
  2. Ajouter le jus de citron et le zeste du citron. Utiliser le citron de recette de la pâte pour son jus. 1 citron = environ 40 g de jus. La version originale a utilisé 60 g de jus et le zeste d’un citron. Je ne trouve pas qu’on doive utiliser 3 citrons, mais c’est plus correct si vous voulez suivre la recette originale.
  3. Dans une casserole à feu doux, cuire en mélangeant sans cesse avec une spatule jusqu’a 82°C.
  4. Passer au chinois et verser sur le beurre froid coupé en morceaux.
  5. Bien mélanger.

Assemblage :

  1. Laisser refroidir et démouler la pâte.
  2. La garnir de crème au citron et réserver aux frais, jusqu’a que la crème soit ferme.

Il y a une tarte vraiment similaire du grand chef Thomas Keller aux États-Unis. La sienne (lien en anglais) utilise des pignons de pin dans la pâte, et un bain-marie pour la crème. Je préfère la version du chef Colagreco, mais toutes les deux sont excellentes.