Langue de Molière est annulée cette semaine pour une raison bizarre. Je me suis assis avec mon portable pour la rédiger et…je vous jure que mon dictionnaire avait une entrée sur laquelle la colonne entière aurait tourné. Le sujet ayant été complètement remis en question, on va parler sur ce que certaines personnes diraient s’est passé.
L’effet Mandela est le nom donné à un genre de faux souvenir. CNews — le premier résultat en français quand je l’ai recherché — l’explique comme ça :
Il se produit lorsque de nombreuses personnes sont persuadées qu’un événement a eu lieu, alors qu’en réalité, il ne s’est jamais produit, ou qu’elles partagent des croyances erronées.
Effet Mandela : Quel est ce curieux phénomène basé sur de faux souvenirs ?
Ce phénomène tire son nom du faux souvenir de la personne qui l’a nommé. Du même article :
L’«effet Mandela» fait référence à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela et opposant historique au régime de l’apartheid. Il a été baptisé ainsi et théorisé en 2010 par l’écrivaine américaine et chercheuse en paranormal Fiona Broome.
Comme beaucoup d’autres, cette dernière était persuadée que le fervent défenseur des droits de l’Homme était décédé en prison dans les années 1980, alors qu’il a été libéré en 1990, après vingt-sept ans de détention, et qu’il a rendu son dernier souffle en décembre 2013, à l’âge de 95 ans.
On parle donc de quelque chose dont on aurait jurée qu’il s’était produit. Et d’autres personnes peuvent même être d’accord — pourtant tous ont tort !
Un autre terme que l’on dit en anglais pour ça est « a glitch in the Matrix », qui se traduit apparemment plutôt littéralement par « un pépin/bug dans la matrice ». Ça vient du film Matrix, l’un des meilleurs de tous les temps sur une réalité fictive gérée par des ordinateurs afin de tromper l’humanité. Malheureusement, malgré le fait d’avoir été une réussite énorme, le film n’a jamais eu une suite. Au lieu de ça, les ordinateurs nous ont donné de faux souvenirs de deux des pires films de tous les temps, des bêtises sans qualités, afin de nous convaincre que le premier film était faux.
Vous voyez sûrement ce que j’ai fait, là. Évidemment, on est généralement d’accord que les suites Matrix Reloaded et Matrix Resurrections ont été tournés, sont sortis, etc. Mais je trouve ça assez horrible que je préfère croire que le premier film était un documentaire, et que les ordinateurs peuvent vraiment nous tromper de cette façon. Je vous dis parfois qu’il n’y avait jamais aucun film de James Bond avec un « Daniel Craig » pour la même raison. Mais comme les cigognes, sauf quand j’en parle à La Fille, j’avoue que ce n’est pas la réalité.
Je dis tout ça, et je crois grosso modo qu’il n’y a pas vraiment des « pépins » dans la réalité car pas de Matrix. Mais j’ai un souvenir qui me barre d’abandonner l’idée tout court.
En 1999, j’ai acheté un disque avec les génériques de tous les films de James Bond jusqu’à ce point :

Je me souviens bien d’avoir écouté ce disque dans la salle de sport de mon immeuble, avec un lecteur de disques portable, et que c’est comment je suis arrivé à croire que Surrender par k.d. lang aurait dû être le vrai générique de Demain ne meurt jamais (elle ne joue qu’à la fin du film). Je me souviens aussi d’avoir détesté la chanson The World is Not Enough par Garbage, du film Le monde ne suffit pas, et d’avoir sauté cette piste à chaque fois. Pourtant…
J’ai perdu le disque pendant une décennie. Quand je l’ai retrouvé dans une boîte dans mon appartement, c’était sans doute la version de 1999. Mais selon la liste de versions de cette disque (lien en anglais), mes souvenirs sont impossibles. La version de 1999 ne contient ni l’une ni l’autre de ces deux chansons, la version de 2002 n’a que celle de Garbage, et ce n’était qu’en 2008 qu’un disque avec la chanson de Mme Lang est sorti.
Toutes les preuves disent que je n’ai jamais eu un disque avec la chanson Surrender. Mais j’ai des souvenirs très clairs de ça — et avant cette histoire de dictionnaire, aucun autre exemple de ma vie où la réalité contredit si complètement mes souvenirs.
Je dis que je ne crois pas aux théories que la vie n’est qu’une simulation. Mais je me demande.









































