Archives mensuelles : août 2024

James Bond et l’effet « Mandela »

Langue de Molière est annulée cette semaine pour une raison bizarre. Je me suis assis avec mon portable pour la rédiger et…je vous jure que mon dictionnaire avait une entrée sur laquelle la colonne entière aurait tourné. Le sujet ayant été complètement remis en question, on va parler sur ce que certaines personnes diraient s’est passé.

L’effet Mandela est le nom donné à un genre de faux souvenir. CNews — le premier résultat en français quand je l’ai recherché — l’explique comme ça :

Il se produit lorsque de nombreuses personnes sont persuadées qu’un événement a eu lieu, alors qu’en réalité, il ne s’est jamais produit, ou qu’elles partagent des croyances erronées.

Effet Mandela : Quel est ce curieux phénomène basé sur de faux souvenirs ?

Ce phénomène tire son nom du faux souvenir de la personne qui l’a nommé. Du même article :

L’«effet Mandela» fait référence à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela et opposant historique au régime de l’apartheid. Il a été baptisé ainsi et théorisé en 2010 par l’écrivaine américaine et chercheuse en paranormal Fiona Broome.

Comme beaucoup d’autres, cette dernière était persuadée que le fervent défenseur des droits de l’Homme était décédé en prison dans les années 1980, alors qu’il a été libéré en 1990, après vingt-sept ans de détention, et qu’il a rendu son dernier souffle en décembre 2013, à l’âge de 95 ans.

On parle donc de quelque chose dont on aurait jurée qu’il s’était produit. Et d’autres personnes peuvent même être d’accord — pourtant tous ont tort !

Un autre terme que l’on dit en anglais pour ça est « a glitch in the Matrix », qui se traduit apparemment plutôt littéralement par « un pépin/bug dans la matrice ». Ça vient du film Matrix, l’un des meilleurs de tous les temps sur une réalité fictive gérée par des ordinateurs afin de tromper l’humanité. Malheureusement, malgré le fait d’avoir été une réussite énorme, le film n’a jamais eu une suite. Au lieu de ça, les ordinateurs nous ont donné de faux souvenirs de deux des pires films de tous les temps, des bêtises sans qualités, afin de nous convaincre que le premier film était faux.

Vous voyez sûrement ce que j’ai fait, là. Évidemment, on est généralement d’accord que les suites Matrix Reloaded et Matrix Resurrections ont été tournés, sont sortis, etc. Mais je trouve ça assez horrible que je préfère croire que le premier film était un documentaire, et que les ordinateurs peuvent vraiment nous tromper de cette façon. Je vous dis parfois qu’il n’y avait jamais aucun film de James Bond avec un « Daniel Craig » pour la même raison. Mais comme les cigognes, sauf quand j’en parle à La Fille, j’avoue que ce n’est pas la réalité.

Je dis tout ça, et je crois grosso modo qu’il n’y a pas vraiment des « pépins » dans la réalité car pas de Matrix. Mais j’ai un souvenir qui me barre d’abandonner l’idée tout court.

En 1999, j’ai acheté un disque avec les génériques de tous les films de James Bond jusqu’à ce point :

Je me souviens bien d’avoir écouté ce disque dans la salle de sport de mon immeuble, avec un lecteur de disques portable, et que c’est comment je suis arrivé à croire que Surrender par k.d. lang aurait dû être le vrai générique de Demain ne meurt jamais (elle ne joue qu’à la fin du film). Je me souviens aussi d’avoir détesté la chanson The World is Not Enough par Garbage, du film Le monde ne suffit pas, et d’avoir sauté cette piste à chaque fois. Pourtant

J’ai perdu le disque pendant une décennie. Quand je l’ai retrouvé dans une boîte dans mon appartement, c’était sans doute la version de 1999. Mais selon la liste de versions de cette disque (lien en anglais), mes souvenirs sont impossibles. La version de 1999 ne contient ni l’une ni l’autre de ces deux chansons, la version de 2002 n’a que celle de Garbage, et ce n’était qu’en 2008 qu’un disque avec la chanson de Mme Lang est sorti.

Toutes les preuves disent que je n’ai jamais eu un disque avec la chanson Surrender. Mais j’ai des souvenirs très clairs de ça — et avant cette histoire de dictionnaire, aucun autre exemple de ma vie où la réalité contredit si complètement mes souvenirs.

Je dis que je ne crois pas aux théories que la vie n’est qu’une simulation. Mais je me demande.

Je découvre la Seine-Saint-Denis

On continue maintenant le Tour avec le 93, la Seine-Saint-Denis. C’est le département le quatrième plus peuplé, et les habitants se nomment séquano-dionysiens. C’est notre sixième séjour en Île-de-France.

Il s’avère que je suis allé à plus de gares dans ce département que nulle part ailleurs. Pas de gares qui vont gagner le concours de Plus Belle Gare de France de la SNCF, mais tout de même :

Carte du RER B, ©️RATP

C’est le RER B, et quand on arrive en France par CDG, on passe par Villepinte, Sevran, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, et d’autres. Retournez avec moi aux premiers moments de mon tout premier jour en France :

La photo à droite dit : « Je viens d’être SI PROCHE du Stade de France, où mon concert aurait été lieu. » Rappelez que le Central Tour d’Indochine était censé avoir lieu en 2021, avant le Covid.

Mais je veux que vous regardiez cette carte du RER B d’autre façon, comme je l’ai vu. Je ne connaissais aucun de ces endroits, et pour moi chacun et tout aurait pu être le site du château de Cendrillon, pour autant que je sache. Imaginez que vous n’avez jamais parlé la langue à haute voix à personne, et pour la première fois, vous prononcez ces noms une syllabe à la fois…Au-ber-vill-iers ? C’est une sorte de sort magique ! (Un an plus tard, je vivrais un cauchemar en essayant d’y trouver un bus pour retourner au Parc des Expositions pour chercher mon sac à cabine à la fin du voyage fou. Il me semble que je ne vous ai jamais raconté la vérité du retour. Une autre fois.)

On commence à Livry-Gargan. J’étais si proche. De la gare d’Aulnay-sous-Bois, on prend un bus peut-être 2 km au Château de la Forêt et le Parc Lefèvre. Le domaine actuel comprend 10 hectares de forêt et de pelouse, et on peut y faire une jolie balade. Puis on retourne à la ligne RER B et continue jusqu’au Bourget pour visiter le Musée de l’Air et de l’Espace, où se cache des avions mythiques — la Demoiselle d’Alberto Santos-Dumont, le prototype du Concorde, et mon graal personnel, le Bréguet XIX, le premier à franchir la route Paris-New York. (Mon estime pour la famille Bréguet ne connaît pas de limites.)

Vous êtes chez Un Coup de Foudre, et ça fait 13 départements depuis la dernière fois où je vous ai fait pratiquer le Devoir de Mémoire, dans la Somme, et 17 depuis la dernière consacrée à la Seconde Guerre mondiale, Seine-Maritime. Alors pas de plaintes que notre prochain arrêt est la Cité de la Muette, ancien site du camp de prisonniers à Drancy. Là, Sacha Guitry sera prisonnier après la Libération, soupçonné d’être collabo (jugement : non-lieu). De nos jours, il est un mémorial important à la Shoah.

Le tramway T1 nous amène au plus grand trésor du département, la Basilique Cathédrale Saint-Denis (3 étoiles Michelin). Cette ancienne nécropole royale, érigée pendant les XIIe et XIIIe siècles, abrite plus de 70 gisants, dont ceux de Clovis, François Ier et Louis XVI. Les vitraux du XIIe siècle valent aussi la visite, mais ont été remplacés par des copies en 2023 afin de les protéger. D’ici, on peut facilement se promener au Musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard, ancien Carmel qui abrite des collections sur les industries de la ville, la Commune de Paris, et Paul Éluard, fils de la ville. À quelques pas au sud, on trouve le Stade de France (1 étoile), site du plus grand concert de l’histoire de France (les chiffres sont d’accord) ainsi que de la Bêtise de Darmanin (je sais, laquelle ?). Puis, on prend la ligne 13 du métro au Marché aux puces de Saint-Ouen. Ce marché se dit le plus grand de son genre au monde, avec plus de 5 millions de visiteurs tous les ans pour ses 12 marchés couverts et 5 rues commerçantes. (Je suis le mauvais guide pour vos achats.)

On reprend le tramway, cette fois T3b, jusqu’aux Grands moulins de Pantin (1 étoile). Des années 1920 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ces bâtiments produisaient 190 000 tonnes de farine chaque année. Les dégâts de la guerre ont mis fin à cette activité, mais la banque BNP Paribas les a rachetés et restaurés pour servir en tant que bureaux. On ne peut pas entrer, mais on les admire, puis passe au Parc de la Villette (1 étoile). (L’adresse dit le 75, mais la Seine-Saint-Denis le revendique.) Là on trouve 55 hectares de jardins, une ferme pédagogique, et une Grande Halle qui abrite des pièces de théâtre. La Philharmonie de Paris (1 étoile) s’y trouve, ainsi que la Cité des Sciences et de l’Industrie, un musée avec des expositions sur l’ingénierie bio-inspirée, le cerveau, et la technologie et les métiers des jeux vidéo. Après, on finit notre séjour en Seine-Saint-Denis avec une croisière le long du Canal Saint-Martin au bord du Parc.

Qui sont les personnages les plus connus de la Seine-Saint-Denis ? (Je ne compte pas ceux qui travaillent au Stade de France à moins qu’ils aient une connexion plus profonde.) Le poète Eugène Grindel, mieux connu sous le nom Paul Éluard, est né à Saint-Denis. Coup de cœur du blog Audrey Fleurot, actrice des Combattantes et HPI, habite à Saint-Ouen-sur-Seine. Émile Reynaud, pionnier du ciné du XIXe siècle, est né à Montreuil, ainsi que la terreur de la caméra cachée, Laurent Baffie, et homme politique Éric Zemmour. Chanteur Michel Jonasz est né à Drancy, où romancière Irène Némirovsky a été internée par les Voisins. Jacques Brel, acteur et chanteur, est décédé à Bobigny. Jean-Pierre Melville, réalisateur du Cercle rouge, est inhumé à Pantin. Patrick Hernandez, roi des coups étonnants, est né au Blanc-Mesnil, ainsi que Fabien Marsaud, dit Grand Corps Malade.

Que manger en Seine-Saint-Denis ? On parle de fermes urbaines qui y reste, mais j’ai du mal à caractériser la production actuelle. Keldelice ne montre qu’une toute petite poignée de produits de terroir lié à la région, dont le pissenlit de Montmagny et l’asperge d’Argenteuil. Le département lui-même se vante de ses cuisines du monde, dont l’indienne. Je vais donc traiter ceci comme un autre Hauts-de-Seine, avec un repas de la cuisine des bistrots. Pour boire, il y avait des vignobles en Seine-Saint-Denis, et de nos jours on peut à nouveau trouver des vignes pédagogues — même une IGP pour le Parc du Sausset — mais la production actuelle du département se mesure en quelques milliers de litres. Cependant, il y a aussi les bières de la Brasserie Gallia, Croix de Chavaux et La Parisienne.

Saison 3, Épisode 23 — Dessert chez Claire

Il faut d’abord commencer avec la nouvelle que j’ai reçu une demi-heure avant de publier mon article d’hier, trop tard pour en rédiger un nouveau, la mort d’Alain Delon. Bien que les nouvelles de chez lui soient tristes ces dernières années, et je ne les reprendrai pas ici, c’est quand même un choc et un moment triste pour nous tous. Pour moi, il sera toujours le héros ambigu de Borsalino, et Corey, l’un des truands du Cercle rouge.

Je fais une experience cette semaine. Péla m’a dit que je parle trop vite lorsque j’ai demandé vos conseils. J’ai fait mon tout pour parler plus lentement — d’habitude, ces contenus produiraient un épisode de 17 minutes. C’est plutôt 23 minutes, dont 1 minute de quelque chose de nouveau :

J’annonce une nouvelle colonne dans la balado, « Les Bonnes Nouvelles françaises ». Ça paraîtra après la blague de la semaine, et je vais l’essayer pendant au moins 4 semaines. L’idée est de mettre en vedette une nouvelle qui fait chaud au cœur. Je ne vais pas publier des sommaires, car l’autre idée est d’encourager des clics sur le lecteur, mais cette semaine, je vous dirai que notre histoire traite des employés au Stade Pierre Mauroy qui ont trouvé la peluche d’une touriste de 6 ans et l’a renvoyée au Canada.

J’ai publié un « reel » sur Instagram, la version vidéo de mon post sur la tarte aux figues. Je me suis réveillé à trouver que l’on l’avait aimé :

C’est certainement son vrai compte — je l’avais « tagué », comme on dit. Mais était-ce Mme Heitzler elle-même ou un employé qui surveille les réseaux sociaux en son nom ? Je tuerais pour savoir que c’était le premier choix !

Si j’ai une plainte sur les 4 dernières années ([Il en a beaucoup — M. Descarottes]), c’est que des trucs étonnants m’arrivent de temps en temps — des journalistes réputés aiment mes articles, des chefs et des marques aiment mes recettes — mais il n’y a jamais même un seul moment « viral » où quelques dizaines de milliers de personnes se rendent compte de ce qui se passe ici. Pourtant il y a plein de cons sur TikTok qui mangent des capsules de lessives, et voilà, public instantané ! J’annonce donc que pour le tout dernier billet du blog, quand il arrivera, j’avalerai une capsule de lessive tricolorée ; je ne compterai pas à survivre la tentative, mais il y aura enfin des vues, non ?

J’ai fait une promesse à M. Anagrys de publier ici mon dessin venant d’un journal préféré de tous. Les. TEMPS. (Désolé, Le Canard.) Il est paru en 2006 dans le Wall Street Journal, à côté d’un article (pas disponible en ligne) sur la musique dite « death metal », car les chanteurs adoptent souvent une voix similaire à celle de Cookie Monster de 1, Rue Sesame :

Source (pas l’originale), ©️2006, Wall Street Journal

Je vous ai parlé avant de Cookie Monster — voici pourquoi je vous ai donné mes références.

Samedi le 24, je serai à San Diego pour « fêter » les 30 ans de mon bac avec une trentaine de mes anciens « copains » de classe. (J’ai des avis extrêmement mitigés sur ce sujet, d’où les guillemets.) Aux États-Unis, on fait ça tous les 5 ans. Mais — mais — mon plus grand espoir est que je n’y serai plus pour le reste, et non pas à cause d’une capsule de lessive. J’espère que la raison sera que je ne voudrai pas dépenser l’argent pour y voler de Rouen. Ou Lille. Ou Montargis, ou où que ce soit. Alors mon attitude, c’est que ce sera adieu à tous ces types.

Quoi, vous vous attendiez à ce que je vous donne le gagnant de « Où habiter » du dernier bilan du Tour à l’avance ? Sachez que je n’ai rien écrit à ce point. Mais le but-pas-exactement-caché du Tour dès le départ (complètement avoué pour le 1er anniversaire) était toujours de choisir le bon endroit.

Notre blague traite des poupées Barbie. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Problème, Burrito et Venezuela.

Sur le blog, il y a aussi La défaite, la déception sur certaines statistiques, Mon dîner altoséquanais, le steak frites et la sauce au poivre, et La tarte aux figues de Claire Heitzler, mon dessert pour le département.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Élu

C’était une formalité, mais jeudi soir, j’ai assisté à une réunion du bureau de l’Orange County Accueil sur Zoom, où le premier point à l’ordre du jour a été l’élection pour être responsable du bulletin. Je suis heureux de vous dire que les voix ont été unanimes. Ça aurait été…intéressant…si l’on avait voté contre, n’est-ce pas ?

Puisque cette partie du site de l’association est publique, je ne trahis aucune confidentialité en vous montrant une capture d’écran ni un lien vers la page de « l’équipe » :

Source

Si vous faites la comparaison entre ma photo et les autres sur la page, vous remarquerez quelques choses. D’abord, je suis le seul homme parmi tous, et j’ai remplacé une femme en plus. Ça me donne un autre point de vue sur certaines choses, car honnêtement, je ne l’avais pas remarqué avant. Ce serait le truc le plus américain au monde de ne pas vouloir ma présence dans un tel environnement.

Je ne dis pas que je suis d’accord avec ça, parce que ce n’est pas vrai. Mais je dirais peut-être que je comprends d’où vient le sentiment. Je n’ai vraiment pas envie de faire la polémique sur ce sujet dans ce post, parce que ça touche sur mes plaintes les plus graves sur mon pays natal.

On remarque peut-être que je n’ai pas choisi une photo de tête comme les autres. J’ai pensé à ça. En partie, cette photo est ma « marque » personnelle. Mais c’est aussi le cas que je veux toujours que tout le monde voie les paroles en français sur le t-shirt. Après avoir déjà écrit un numéro, j’ai déjà prouvé que j’en suis capable. Pourtant, je me sens toujours comme si je dois faire de la publicité à cet égard.

Autre chose à laquelle vous ne penseriez pas, mais qui attire mon attention — c’est le seul endroit où mon nom de famille apparaît en majuscules selon la façon européenne. On n’écrit pas les noms de famille comme ça aux États-Unis. Je ne sais même pas comment décrire l’expérience de le voir : dépaysant ? Déroutant ? Surprenant ?

J’avouerai quelque chose. L’année dernière, j’ai changé mon nom sur mon portable pour l’écrire de cette façon, et il reste comme ça :

C’est devenu une prise de tête car le navigateur remplit tous les formulaires en ligne selon ce qui est écrit là, et personne ne fait ça en anglais. D’autre part, certains logiciels le « corrigent » en version américaine — voici ce qui fait Ferrite, mon éditeur de podcasts :

Je ne sais pas pourquoi je l’ai fait. Je voulais vous imiter, peut-être. Pourtant, même Air France n’écrit pas ses courriels comme ça — c’est pire :

« Mrs./Mr. » veut dire « Mme/M. » Comme quoi, ils n’ont pas l’info ? Il me semble que le truc avec le prénom et deuxième prénom sans espace est juste comment fait les compagnies aériennes de nos jours. Mais pas de nom de famille en majuscules tout de même.

Il y a une partie de moi qui ne le crois pas du tout. Qui crois que l’un de ces quatre, je me réveillerai en disant, « Êtes-vous dingue ? Ce n’est pas votre place ! » Pour vous donner un exemple de ce qui me dérange toujours à cet égard, tous les janviers il y a « L’Assemblée générale ». Je n’y ai jamais assisté. Pourquoi ? Parce que le consul français de Los Angeles y vient pour donner un discours, et il me semblait que c’était le « pont trop loin », même s’il n’y avait aucune question d’espionnage. Alors j’ai demandé si je devrais assister à la prochaine, et la réponse était oui, car tous les responsables doivent y présenter leurs candidatures à nouveau. Mais j’ai l’impression que je leur fais penser à des questions qui ne se sont jamais posées avant. Dit autrement, je serai surpris si j’y trouve les autres américains de naissance du groupe.

Quel qui arrive, je m’engage probablement jusqu’en 2028, quand La Fille aura ses 18 ans et partira pour la fac. J’espère qu’à ce point, je serai ailleurs. Mais ça, ce sera une autre histoire.

La tarte aux figues de Claire Heitzler

J’ai su dès que j’ai vu que l’on était dans le département de Claire Heitzler que je voulais faire une de ses recettes. Je ne l’ai pas mentionnée sur le blog avant les Hauts-de-Seine, mais elle est une grande influence sur moi depuis deux ans déjà. Ses desserts sont souvent moins orientés vers le chocolat, et pour autant que je l’aime, j’avais hâte de mettre un ingrédient inhabituel en valeur. Elle ne m’a pas déçu — du tout. Voici la tarte aux figues :

À mon tour, j’espère que je ne l’aurais pas déçue si elle avait été à la soirée de tarot où elle a été servie. Allons la préparer !

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Mon dîner altoséquanais

Je vous ai dit que j’allais traiter ce dîner comme un deuxième dîner parisien. Mais tout comme le Territoire de Belfort, j’ai fouillé parmi les restos du département pour des idées. C’est comment j’ai découvert qu’il y a toute une famille de bistrots dans les Hauts-de-Seine sous le nom Les Bistrots Pas Parisiens. Et quel est le plat le plus bistrot au monde ? Certainement le steak frites. (Ne me croyez pas sur parole — presque toutes les cartes de ce groupe ont une version du plat.) Avec un dessert en direct de Claire Heitzler, la tarte aux figues, c’est un dîner absolument Hauts-de-Seine !

Mais ce groupe de bistrots est en partenariat avec Stéphane Rotenberg, animateur de Top Chef. On a donc besoin d’un hommage à l’émission, d’où notre sauce au poivre pour aller avec le steak. Allons préparer le steak frites — la tarte, étant compliquée, sera publiée demain.

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Rentrée

Vous vous attendiez à mon dîner altoséquanais, n’est-ce pas ? Mais ce soir, j’ai dû aller à une collecte pour le lycée de La Fille, et c’était aussi un dîner. Vous voyez, c’est deja la rentrée chez nous.

Je ne peux pas vous dire si c’est la rentrée ailleurs ici. Aux États-Unis, chaque comté a sa propre « school board », une comité de gestion des écoles, et garde son propre calendrier. Chaque état a ses propres règles en ce qui concerne le nombre de jours que les élèves doivent passer aux écoles, mais les dates sont très, très locales. Je vous promets, j’ai grandi dans un pays où la rentrée avait lieu en septembre, les bonbons de Halloween n’arrivaient sur les étagères qu’en même temps, et on pouvait remplir le réservoir de sa voiture avec un billet de 20 $. Je ne reconnais pas du tout celui-ci.

De toute façon, je ne peux pas vous montrer des photos de La Fille prête pour l’école ou le lycée lui-même. Mais, je vais vous raconter quelques anecdotes autour de cette rentrée.

La veille, La Fille m’a demandé de lui préparer un cookie géant. En retour, j’ai demandé si elle voulait celui de Cook&Record ou celui de Péla. Malgré le fait que le premier fait partie de nos vies depuis 2020, elle a choisi le cookie de Péla — pas surprenant car je vous ai dit, c’est mieux. J’ai publié une photo sur Instagram, mais seulement après avoir déjà servi plusieurs parts :

Mais naturellement, sur Instagram, j’ai dû choisir de la musique pour aller avec. Et j’ai choisi quoi ? Ceci :

J’ai mentionné « Sacré Charlemagne » avant, mais sans mentionner comment je l’ai trouvée. C’était mon groupe de nostalgiques des années 80, bien sûr, très tôt en 2020. Je ne suis pas devenu hyper-obsédé de France Gall, mais j’adore que pendant le XXe siècle, on pouvait avoir un tube dont le sujet était un roi du VIIIe siècle. Je ne peux même pas imaginer quelle serait la société anglophone où une telle chose était possible.

Je sais que vous êtes aussi curieux que moi, mais il s’est avéré que La Fille n’a pas été obligée de choisir un prénom français pour utiliser dans sa classe. En 5e, j’ai dû choisir un prénom espagnol, et jusqu’à maintenant, si on crie « Diego » autour de moi, je tourne la tête. Elle ne l’a pas trouvé drôle quand je lui ai envoyé un SMS pour suggérer qu’elle devrait choisir soit Chloé soit Cerise — deux méchantes de Miraculous ! Mais bien qu’Alya commence à devenir populaire, il n’y a personne nommée Juleka (Politologue n’a aucun résultat), et Marinette serait trop évidente. (Il m’étonne qu’il n’y ait pas de jeunes Marinettes en France à cause de Miraculous.)

Alors, la collecte. Une des tendances ici est d’avoir une nuit dans un resto où on montre une affiche aux caissiers, et le resto donne une partie des recettes à une organisation. En ce cas, c’est la fanfare du lycée, à laquelle La Fille s’intègre. La collecte a eu lieu chez Chipotle, une chaîne de restos rapides consacrée aux burritos — c’est une réussite énorme depuis 20 ans, et leur PDG vient de la quitter pour prendre le même poste chez Starbucks. Il s’avère que la chaîne a 6 restos en France (j’aimerais dire « location », mais vous m’avez convaincu que cette bataille est perdue). Puisque Chipotle n’existe chez vous au-delà de Paris et Lyon, j’ai pris quelques photos :

C’est l’intérieur typique de leurs restos — tout est en bois vieilli et aluminium brossé (regardez les tables), car il faut attirer les milléniales et seulement les milléniales :

Quand on commande un burrito, les serveurs mettent une tortilla dans une presse chauffée (l’outil circulaire sur le comptoir). Je ne sais pas pourquoi — les tortillas sont déjà faites, et ce n’est pas assez longtemps pour les réchauffer vraiment :

Puis on passe le long du comptoir avec le serveur — on choisit ses ingrédients et le serveur les met sur la tortilla, puis la plie en burrito à la fin :

J’aimais tellement y aller jusqu’en 2023. Cette année-là, ma commande habituelle est passée de 15 $ à 20 $, et ça, c’est un rapport qualité prix absolument inacceptable. Ça ne comprend ni chips ni service à table, et pour 20 $, je peux aller chez Rodrigo’s, où les deux sont compris et je suis bien aimé par l’équipe.

Mais tout n’était pas perdu. J’ai passé le bonjour au prof, qui a vu que sa nouvelle élève avait une famille qui participe aux collectes. Je veux qu’elle soit la chouchoute du prof, n’est-ce pas ?

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Où ça ?

Il y a des mois, Langue de Molière a parlé de louer, et j’ai mentionné que ça vient du latin, locare, qui est également derrière le mot anglais, « location ». Sauf qu’en anglais, « location » n’a rien à voir avec louer, et veut dire plutôt « endroit ».

Je reviens rarement deux fois sur le même sujet dans Langue de Molière, mais il y a deux semaines, la traduction de ce mot, « location », est revenue pour me mordre dans le cul, comme on dit en anglais. (Ne me croyez pas sur parole, comme d’hab — « bite me in the rear« . En français, on dit plutôt « retomber sur la gueule ».)

Je voulais vous expliquer dans « Carte postale » que j’avais visité plusieurs magasins de la même chaîne de pharmacies, CVS. (Une activité que je déconseille fortement — de tous les magasins de ce genre aux États-Unis, ils sont le plus voleur.) Mais je cherchais un mot encore plus générique que « magasin », car il n’est pas toujours le cas que les lieux liés à une chaîne sont des magasins. Une banque, par exemple, ou une chaîne de restos. En anglais, on dit souvent « location » pour ce sens générique, mais je savais déjà que l’on n’utilise ni « lieu » ni « endroit » de cette façon. (Mon dictionnaire Oxford est complètement inutile ; peut-être que les britanniques ne le disent pas non plus.)

J’ai donc cherché sur les sites de plusieurs grandes entreprises françaises, sans succès. Chez Pharmabest, on dit « pharmacie », trop spécifique pour mon but :

Chez Leroy Merlin, « magasin » — encore une fois, trop spécifique :

Chez Buffalo Grill, ce que j’approuve fortement car ils viennent de me suivre sur Instagram sans que je les connaisse avant, ils disent « restaurant », qui ne s’applique qu’aux restos :

Chez Crédit Lyonnais, c’est « agence », aussi trop spécifique :

Puis il me semblait que je vous devait une preuve que l’on utilise un tel mot en anglais. Et il s’est avéré une tâche plus difficile qu’attendu !

Chez Home Depot, notre Leroy Merlin, on cherche un store — non, c’est l’anglais pour « magasin », même si on peut y acheter des stores.

Chez CVS, ils disent aussi « magasin » au lieu de pharmacie. D’autre part, si vous voyiez combien d’espace est consacré à la pharmacie et combien à des bibelots, vous choisiriez aussi le même mot.

Finalement, chez Hertz, une marque de location de voitures que je sais existe aussi chez vous, j’ai trouvé ce que je cherchais :

Mais peut-être que vous ne me croirez pas, car c’est…comment dire ça…la location pour la location. Je vous jure, ce mot n’a rien à voir avec la location de voitures ! C’est juste pour dire où trouver leurs endroits pour le commerce.

Je dois dire que cet effort a fini par un échec pour moi, car je n’ai pas trouvé le mot générique que je cherchais en français. Mais c’est aussi une expédition de pêche, car je sais que quelqu’un parmi vous tous — mais je ne sais pas qui — va me dire soit que le mot n’existe pas soit quel est le bon mot.

Mais complètement par hasard, vu que l’on parle de la carte postale, j’ai des nouvelles. Je vérifie le compte Facebook de l’EHPAD tous les jours depuis une semaine, et hier, j’ai enfin appris ce que je voulais savoir :

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Est-ce un peu difficile à voir la carte dans la 4e photo ? Oui, alors laissez-moi vous aider :

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C’est bien la mienne ! (La 8e photo de leur post aussi.) Je l’ai laissé un commentaire sous la photo, avec un lien vers mon post, et ça m’a mené à une autre bonne nouvelle :

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Je doute que beaucoup d’entre vous se souviennent d’avecunaccent, mais elle était une très chère lectrice de la première année du blog. Elle reste une abonnée, mais je crois que ça fait au moins 2 ans depuis la dernière fois où elle a laissé un commentaire ici. Je l’ai mentionnée dans le 1 000e post du blog, et c’était à cause d’elle que j’ai dîné chez Le Procope la nuit du voyage fou (ce qui s’y est passé n’était pas sa faute !). Je suis ravi qu’elle soit passée par ici à nouveau !

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour partager encore une autre histoire d’ambition contrariée.

La défaite

Je vous ai dit dans le bilan de l’année dernière que je craignais que les statistiques de la balado étaient soit fausses soit exagérées.

Il faut faire face à la réalité. D’une part, il y a ça :

D’autre part, il y a ça, ce que je n’ai jamais vu avant lundi :

Je crois que Spotify a enfin réglé l’erreur que je craignais, où chaque visite d’un navigateur a été traité comme une lecture. Si j’ai raison, la situation est encore pire que je ne le croyais.

J’ai le cœur brisé. Vous voyez chaque semaine un fichier disponible dans un lecteur, mais derrière ça, il y a 3-5 heures de travail tous les dimanches pour trouver des blagues, écrire mes gros-titres, enregistrer le tout, et l’éditer. Malgré le manque total d’un budget et de l’aide, je crois que c’est un podcast produit au plus haut niveau possible sans ingénieurs ni le droit à de la musique.

J’ai lancé la balado pour pratiquer ma prononciation autant qu’autre chose, et je n’ai pas envie d’abandonner ce but. D’autre part, il m’étonne à quel point elle n’a pas réussi à trouver son public. Vos suggestions sont les bienvenues.

Saison 3, Épisode 22 — Hauts-de-Seine avec Louis

Après les nouvelles d’hier, il me faut commencer avec une autre nouvelle. J’ai fait mon dessert altoséquanais samedi pour une soirée tarot de l’OCA. Ce sera une des plus grandes réussites du blog quand vous le verrez. D’autre part, il faudra l’attendre, car je dois patienter le retour de La Fille chez sa mère mercredi pour préparer le reste du dîner. Après tout, on mange publie toujours le plat principal avant le dessert, n’est-ce pas ?

Au fait, à cet événement on a enfin remarqué le son de mes SMS. Elle pensait qu’elle hallucinait !

J’ai une plainte contre M. Tony Estanguet. Où est donc passée ma France ?!?

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J’ai aussi une plainte contre le reste de vous tous. Vous avez donné au monde la fausse idée qu’un si grand événement peut aller sans partir complètement en vrille. Après cette cérémonie de clôture, maintenant les JO viennent chez moi. JE N’EN VEUX PAS. Vous n’avez pas assez donné à manger aux athlètes, mais au moins en France, vous avez des transports publics qui fonctionnent. Le métro de LA n’existe guère, et les embouteillages sont légendaires. Comment est-ce que cette ville-là accueillera les JO ? Aucune idée. Et où est-ce que les criminels iront quand l’état les sortiront de Los Angeles ? Oui, Orange County.

L’irréductible râleur, c’est à cette adresse .fr, M. Estanguet.

J’ai une publicité à partager avec vous :

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Ça dit « Le boulanger vient de France, la farine vient de Paris, le pain vient du Ciel ». Ah oui ? Y a-t-il beaucoup de champs de blé à Paris, c’est ça ? Personne ne publierait une telle bêtise si tout le monde ne voulait pas entendre que la France et Paris sont identiques. Alors que nous approchons de la fin du Tour — ça pèse sur moi — je peux au moins dire avec fierté que je ne suis plus sensible à ce genre de pub.

D’autre part, si on m’offrait un voyage juste à Paris pour visiter uniquement les Galeries Lafayette Haussmann et/ou le Printemps du Goût, je l’accepterais sans plainte. Le mot clé, c’est « offrait » — je ne payerais plus un si court aller-retour.

Si vous êtes blogueur et non pas seulement lecteur, sachez que Google à commencé à sortir vos pages de son index, suite à une mise à jour en mai au nom de lutter contre le spam. Et les petits sites en plus. Voici ce qui m’arrive depuis juin ; ce sont les pages « découvertes mais pas indexées » — toutes sont de vrais billets :

Si vous savez utiliser Search Console, je vous recommande de demander qu’ils rajoutent vos contenus. J’ai déjà commencé à faire ça.

Notre blague traite d’une blonde pas comme les autres. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Producteur, D&D et Chic.

Sur le blog, il y a aussi Chirurgie d’ordinateur, sur les tribulations de mon ordinateur, Fête foraine, mon récit de l’OC Fair et Le meilleur jour de ma vie, le récit de l’ordinateur du point de vue de M. Descarottes.

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