Archives mensuelles : décembre 2024

Les 1 500 Coups de Foudre

Ça y est, on est arrivé à 1 500 articles en autant de jours, plus un. (Je l’ai vérifié avec une calculatrice.) Ça comprend une séquence de 896 jours de suite. (Les captures d’écran en bas sont des remplacements pour des temporaires avant la publication.) Je savais que ce jour arriverait ; or, après le Grand Bilan du Tour et la fin des 100 films, je me sens comme si j’ai déjà assez écrit dans ce registre pour l’année.

Pour les 500 posts du blog, j’ai annoncé le lancement de la balado. Les 1 000 posts était l’occasion d’une rétrospective. Au-delà d’une page Facebook (jamais lancée afin de ne rien signaler à mon ex), je n’ai pas envie de lancer un autre canal pour le blog — il n’y a pas assez de traffic sur Twitter, Instagram ou Spotify pour le justifier — alors que faire ?

Je suppose que l’on aura une autre rétrospective, mais de façon très différente. Tous les octobres, je vois une augmentation du trafic qui met grosso modo le niveau pour l’année à venir, car Google revalorise les sites. Cette année, ça veut dire que même des choses que j’avais oubliées sont trouvées par tel ou tel Internaute. Voici des pépites que vous ne connaissiez pas, ou avez probablement oubliées :

Le tuvoiement : J’ai une faiblesse pour inventer des mots en français, et ceci est l’un de mes préférés, après poubelletaine. Ceci était pour décrire l’expérience d’avoir des gens avec qui je fais des aller-retours entre le tutoiement et le vouvoiement, parfois dans la même conversation. Rien n’a changé, mais c’est amusant.

La manne céleste : Avant la disparition de myPanier (il existe toujours, mais seulement en ligne), j’aimais tellement y aller dans l’espoir de trouver telle ou telle nouveauté. Et parfois, si on annulait une commande, quelque chose de surprenant serait là. Ce jour-là, c’était un sac de Savaroises de St-Michel. Je tuerais pour un sac de Savaroises en ce moment.

L’humour Martine : Il me semble que je ne devrais même pas savoir que les livres de Martine existent. Après tout, le temps que j’aie commencé, j’étais déjà beaucoup trop vieux pour ces livres. Pourtant, j’ai fait partie de nombreux groupes qui partagent des parodies de leurs couvertures. (Ils disparaissent régulièrement, probablement à cause de plaintes venant de l’édition.)

Une astuce pour voyager aux États-Unis : Je ne suis pas opposé à notre système de pourboires pour les serveurs. Mais depuis le Covid, on a perdu tout sens. J’ai récemment vu un comptoir dans un resto, uniquement pour des commandes à emporter, qui demandait 20, 25 ou 30 % comme pourboire. Pour rien, à des employés qui gagnaient déjà le SMIC (le pourboire est censé être au lieu du SMIC). On n’a jamais autant payé pour si peu de service.

Parlons en japonais : J’ai expliqué la signification d’un t-shirt de mon premier cours de japonais. Il y a beaucoup de choses dans les archives ici qui n’ont rien à voir avec la France, mais valent quand même au moins un sourire.

À la pharmacie : Dans les griffes d’un rhume, j’ai fait un cauchemar sur ce qui m’arriverait en France si j’étais tombé malade. J’ai donc fait mes recherches sur les noms des médicaments. Sauf pour une catégorie qui sentait le piège.

Le mensonge de «Black Friday» : À cause de la Grande Fête du Tour, je ne pouvais pas revisiter ce billet injustement oublié, car écrit tout au début, la vérité derrière l’une des expressions que je déteste la plus en anglais. Suivi « comme le blanc sur le riz », comme on dit en anglais, par « Cyber Monday », et de nos jours « Cyber Week ».

Le vrai chez Tricatel : Impossible à sur-estimer l’influence de L’Aile ou la cuisse sur moi. Alors quand j’ai découvert que Jacques Tricatel était un très légèrement déguisé Jacques Borel, j’ai dû en savoir plus. Mon père et La Fille n’avaient aucune idée à quel point j’étais ravi quand nous avons dîné chez Courtepaille un soir, car cette entreprise est l’un des successeurs de M. Borel.

Mais je dois conclure en vous disant que vous avez tous raté la meilleure blague du blog lundi. Personne n’a écouté la balado, alors personne n’a entendu le nouveau slogan de la campagne de M. Descarottes :

Des carottes pour tous, et tous pour Descarottes.

Je pourrai écrire 1 500 billets de plus, mais je ne dépasserai jamais celle-là !

VoiceOver

Aujourd’hui, je ne serai que sérieux, enfin presque, car je veux sincèrement que tout le monde prenne quelque chose en compte. Ce que vous faites avec les infos suivantes est à vous, mais ça m’est important.

La semaine dernière, j’ai tenté le défi de la blogueuse Il Est Quelle Heure, de lire l’article lié ici avec l’aide de VoiceOver, la technologie d’iOS qui permet l’accessibilité aux lecteurs aveugles. Surtout, elle voulait que l’on essaie de lire le texte alternatif d’une photo de son chat. J’ai eu des aventures à cet égard, car activer cette technologie n’est pas grand-chose, mais la maîtriser, c’est tout autre histoire.

Photo du monument à Louis Braille au Panthéon
Monument à Louis Braille au Panthéon, ©️Justin Busch 2021

Pour ce qui suit, j’ai changé la langue de mon portable en français. Si vous voulez vivre le vrai cauchemar, faites comme ma première expérience, et gardez la mauvaise langue pour le portable par rapport aux textes lus en ligne. Ces technologies ne s’attendent pas à des cas de figure plurilingues, et liront les textes un caractère à la fois.

Alors, on va commencer par activer VoiceOver. Ça se trouve dans le menu d’accessibilité dans les réglages pour iOS :

Capture d'écran pour montrer où trouver VoiceOver

Une fois sélectionné, la vie va vite changer, car tout élément sur l’écran en fera partie. Dès que l’on active VoiceOver, il y aura beaucoup de nouvelles options. Vous voyez que « Parole » est sélectionné ? On va toucher deux fois — une fois sera désormais juste pour sélectionner, pas pour activer — et choisir la voix :

Capture d'écran des options Parole, Braille, etc.

La voix au début s’appelle Thomas. Je suis sûr qu’il est un chic type, mais pour mes buts, on va la changer. Je ne sais pas quelle soit la différence entre une Audrey de qualité et une Audrey premium, mais après quelques essais, j’ai fini par choisir Aurélie. Il y a longtemps, j’ai dit à La Fille que si je pouvais tout refaire, elle s’appellerait Aurélie. Non, je n’en connais pas une. J’aime le son, c’est tout. (Si vous avez lu cet autre billet soigneusement, peut-être que ce n’est pas toute l’histoire. Mais je l’ai dit bien avant.)

Capture d'écran du menu pour sélectionner une voix, dont Audrey, Aurélie et Thomas

De toute façon, je recommande fortement que vous suivez le tutoriel offert. Voici une petite vidéo du début pour mieux comprendre :

Même avec de l’expérience, vous pouvez voir que je rate souvent les gestes de balayer. Voici une autre courte vidéo, de naviguer au bon blog dans mes abonnements, puis de trouver l’article, puis de trouver l’image. Ça passe moins vite que d’hab, car VoiceOver soulignera chaque élément le long du chemin :

Vous aurez remarqué qu’il y avait deux descriptions de l’image. La première était en fait générée par une IA après avoir analysé les contenus. L’autre, c’était la légende, lue à haute voix.

Ouvrons maintenant le même article dans le navigateur Safari, pas au-dedans l’appli. Les choses changeront. Écoutez le texte lu par Aurélie, qui je vais mentionner autour de mon ex sans divulguer son identité :

C’est très différent de ce que l’on a entendu de ma chère Aurélie — l’IA ne savait pas que le chat de l’image s’appelait Stella. Ce que vous venez d’entendre cette fois, c’était le texte alternatif, écrit par l’autrice d’Il Est Quelle Heure afin de communiquer aux aveugles exactement ce qui est dans la photo. Peut-être que vous aurez remarqué que l’appli WordPress a sauté le texte alternatif — il est bien possible que j’aie raté un paramètre, mais je veux attirer votre attention vers quelque chose d’important. La légende avec le lapin était trompeuse. Si vous avez l’habitude de relier les légendes au texte du billet, et peut-être y faire des blagues — je le fais, certainement — ça pourrait tromper les lecteurs aveugles. Le texte alternatif, c’est pour eux.

Voici où trouver le texte alternatif pour l’ajouter à vos photos dans l’appli :

Capture d'écran des paramètres d'une image dans l'appli WordPress

Et au cas où vous utiliseriez la version web :

Capture d'écran de l'éditeur du bloc dans la version web

C’est la toute première chose au-dessous du titre « Réglages ».

Si vous avez joué n’importe quelle de ces vidéos, vous savez que VoiceOver recommence à nouveau à chaque fois où vous interagissez avec n’importe quel élément sur l’écran. Je suis sûr qu’un utilisateur plus doué que moi a des astuces pour réduire les diversions. J’avais déjà commencé à ajouter des textes alternatifs à partir du début novembre, mais cette expérience m’a vraiment enseigné l’importance pour ces lecteurs. Et je pouvais tricher en étant voyant !

Je ne trouve pas que ce soit un grand effort, mais ce sera différent pour chacun. Je ne ferai honte à personne qui laisse le texte vide. Mais pour moi, tous les lecteurs sont égaux, sauf pour ce nouvel abonné et ses confrères :

Capture d'écran d'un abonné dont le nom d'utilisateur est « Le meilleur maître marabout africain du monde entier »

Je fais donc tout ce que je peux pour les accueillir, et j’espère que vous penserez à faire pareil.

Saison 3, Épisode 38 — Quel ministre choisir ?

Je dois demander si on a remarqué qu’il y avait deux références cachées dans le slogan de M. Descarottes. Le 49.3, c’est assez évident quand on parle de premiers ministres. Mais les carottes dans les pots de chacun, c’était le détournement d’un slogan américain tiré directement d’Henri IV, mentionné dans mon dîner eurélien. En 1928, un slogan lié à Herbert Hoover (mais pas dit par lui), gagnant de la présidentielle cette année-là, était « a chicken in every pot » (un poulet dans chaque pot). Le roi Henri IV avait dit « Je veux que chaque laboureur de mon royaume puisse mettre la poule au pot le dimanche. »

Au fait, je ne savais pas au moment d’écriture que M. Palmade avait enfin reçu sa récompense méritée. Il peut quand même nettoyer la cage en question.

Il faut que je partage ce petite capture d’écran du forum de l’OCA en ce qui concerne les glaces Mystère, écrit par le responsable de l’événement :

Capture d'écran qui dit : Suite à une conversation culinaire ayant eu lieu à la dernière soirée jeux d'ambiance, Justin nous a confectionné des Mystères, délicieux desserts glacés. Nous nous sommes régalés pendant la pause dessert. Merci Justin !

Honnêtement, je ne cherchais pas ça, mais je l’apprécie tellement.

Demain, vous aurez droit à un post important. (Couvrez les yeux, M. Jours d’humeur.) Lévitique 19:14 nous dit « Tu ne maudiras pas un sourd, tu ne mettras pas d’obstacle devant un aveugle ». Il y a des jours, j’ai fait une expérience qui m’a bien sensibilisé à la vraie signification de cette phrase, et on en parlera.

Langue de Molière sera reportée d’un jour cette semaine, car mercredi verra le 1 500e post du blog. Quand j’atteins les multiples de 500, je fais toujours une petite rétrospective. Si cette année a vu un peu trop de bilans, c’est seulement car beaucoup de longs projets sont terminés en même temps.

En faisant mes recherches pour les Bonnes Nouvelles cette semaine, j’ai croisé cette nouvelle où le plus vieil oiseau sauvage connu au monde entier vient de pondre un œuf à ses 74 ans. C’était très dur à lire ; ça fait plus de 11 ans depuis mon dernier rendez-vous et je suis beaucoup moins âgé que ça. Et à penser que son partenaire ne sait même pas cuisiner. Je suppose que ça haussera le niveau d’ironie quand vous lirez le bilan de l’année le 31. Disons que j’aurai enfin reçu mon vœu des trois derniers tels bilans de façon inattendue.

Notre blague traite de la sagesse des enfants. Les Bonnes Nouvelles Françaises concernent exactement ce à quoi tout le monde pense cette semaine, mais avec des artisans en vedette ; j’ai essayé de trouver autre chose, mais 3 semaines d’animaux retrouvés n’allait pas arriver. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Clone, Busch Light, et Mousquetaire. Je crois que ce dernier est le gros-titre le plus hilarant de toutes les 2 1/2 années de la balado. Vous le trouverez vers 16m31 de l’enregistrement.

Sur le blog, il y a aussi Meurtres aux États-Unis, sur l’assassinat d’un PDG, Mystère et boule de glace, ma recette pour copier les glaces Mystère, et La carte d’homme, sur comment penser comme un homme.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

La carte d’homme

La Fille veut que j’écrive ce billet, même si l’on ne l’a pas discuté à l’avance. Il y a un sujet où nous sommes complètement en désaccord, et bien qu’elle ait tort, je ne sais pas si on parle de la même chose en France, au moins de même façon. Toutefois, je crois que même si je me trompe du vocabulaire, il n’y a pas d’homme au monde entier qui ne comprendra pas exactement de quoi je parle.

Carte d'identité californienne (modèle), fourni par le département de véhicules à moteur
Carte d’identité californienne (modèle), Photo par Department of Motor Vehicles, Domaine public

Mettons une scène hypothétique. Supposons que vous êtes au supermarché, et ne savez pas où trouver la poudre de perlimpinpin. On pourrait demander à un employé quel rayon chercher. Mais honnêtement, il n’y a jamais assez d’employés, et il est fort probable qu’une fois trouvé, le malheureux aille juste dire, « Je ne sais pas » ou pire « Faut que je le demande au gérant », et en plus vu que c’est une poudre, c’est probablement soit une aide de pâtisserie soit un produit de santé et je peux vérifier les deux rayons plus vite que ça, et si ce n’est pas là, je vérifierai le rayon d’épices, et ainsi de suite.

Si vous avez lu tout ce paragraphe en disant, « Mais c’est ridicule », vous êtes une femme. Si vous hochiez la tête tout le long du paragraphe précédent, félicitations, vous avez gardé votre carte d’homme.

Autre exemple : Vous êtes enfermé dans une toute petite pièce avec une bombe nucléaire qui explosera d’ici 10 minutes. Sur le sol est un scientifique, kidnappé par les mêmes terroristes que vous, gravement blessé mais toujours capable de parler. Sur la table, à côté de la bombe, est un livre intitulé « Manuel pour désactiver les bombes nucléaires », signé par le même scientifique, mais il fait 500 pages. Vous faites quoi ?

Si la réponse est « Demander de l’aide au scientifique », vous êtes une femme. Si vous dites plutôt, « Il n’y a pas de temps à perdre ! Faut que je m’en débrouille tout seul ! », votre carte d’homme reste valide.

Mieux vaut mourir dans une boule de feu que d…d…d…demander ! Beurk, je me sens tout sale juste pour l’avoir dit !

Vous avez sûrement une idée de quoi je parle, maintenant. En anglais, on parle de la « man card », une sorte de carte de membre en tant qu’homme. Ce n’est jamais imprimé, mais on peut quand même la perdre en faisant certaines choses. Demander de l’aide pour chercher quelque chose. Lire un mode d’emploi. Avouer que l’on ne sait pas quoi faire.

Il ne faut pas confondre ça avec le fait que nous refusons tous de l’aide dans les magasins quand on l’offre sans demande. De nos jours, il est impossible de flâner dans une grande surface sans qu’un vendeur s’impose. Ils veulent vous mettre de la pression pour acheter quelque chose. Les clientes féminines ne sont pas aussi dérangées par ça que les hommes, car elles sont plus sociables. Mais les clients masculins ne s’intéressent pas du tout aux avis des vendeurs, qui ne comprennent pas ça.

Il arrive souvent que La Fille et moi soyons quelque part tel que Home Depot (pensez à Leroy Merlin) ou Macy’s (pensez à Galeries Lafayette, mais seulement en dehors du Boulevard Haussmann). J’aurai du mal à trouver quoi que ce soit, et elle me dira, « Just ask » (Il suffit de demander). À chaque fois, je commence à faire des grimaces malades, tousser violemment et cracher les lettres « a-s-k » un par un. Elle insiste qu’il n’y a pas de telle chose qu’une carte d’homme, que je ne risque rien, et qu’en plus, je fais semblant de souffrir.

Mais elle dirait exactement ça. Elle est une fille, après tout. Et moi, je ne plaisanterais jamais sur de telles choses. Ça risquerait de me faire perdre ma carte d’homme !

Mystère et boule de glace

Avouez-le, vous n’allez jamais rencontrer quelqu’un d’autre comme moi. Bon, un belge, apparemment, mais il a grandi avec la langue ! De toute façon, aujourd’hui on va parler de mon effort de recréer quelque chose que je n’ai jamais vu, les glaces Mystère. Voilà :

Photo d'une boule de glace Mystère fait maison
Haute résolution en cliquant

Tout ça part d’une conversation à la dernière soirée de jeux à laquelle j’ai assisté, où la hôtesse m’en a parlé car je ne connaissais pas un fait divers dans un jeu. Elle m’a suggéré de les tenter, et hier soir, il y a eu une autre soirée chez elle. J’étais prêt. Allons les préparer !

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Meurtres aux États-Unis

D’abord, un grand merci à vous tous pour avoir reçu l’article d’hier dans le bon esprit. J’ai entendu les nouvelles en conduisant pour le déjeuner, et j’ai tout écrit pendant l’heure suivante, en attirant des regards perplexes. Honnêtement, tout est parti de la première question qui m’est venue dans l’esprit — « Que ferait Dogbert dans ce cas ? — et dès que je me suis dit « Détourner la situation de la retraite à son avantage », le reste s’est écrit. Évidemment, je connais assez bien l’actualité, mais il y a toujours une certaine peur qui va avec tenter ce genre d’humour de l’étranger. Je voulais surtout ne pas me comporter comme John Oliver ou Trevor Noah, deux soi-disant humoristes à la télé ici, des immigrés les deux, qui méprisent tous les jours le pays où ils gagnent des millions de dollars. Il y a un public pour ça, malheureusement.

Mais mon sujet hier allait être sur les voisins en bas dont j’ai envie de faire sauter leur appartement. Ça détruirait le mien, un problème, mais comme ils le méritent, avec de la musique forte jusqu’à 1h30 tous les matins. Leur argent étant apparemment plus vert que le mien (expression américaine pour se plaindre d’être mal servi par rapport aux autres), il m’a fallu deux mois de demandes avant que la gérante ne leur ait dit quelque chose. Pourtant, et vous savez que je suis sérieux, je ne ferais jamais rien en réalité contre eux. Quelqu’un doit s’occuper de La Fille et de M. Descarottes, après tout.

Aujourd’hui, les cons de mon pays — je vous jure que ce n’est pas tout le monde, mais comme c’est difficile à croire en ce moment — fêtent un meurtre politique. J’ai essayé de vous dire en été que la moitié du pays croit aux meurtres politiques comme façon légitime d’avancer son programme. Je vous garantis que personne ne connaissait le nom Brian Thompson avant mercredi, sauf ses employés, mais beaucoup de monde sont ravis de son meurtre dans une rue new-yorkaise (lien vers Le Monde).

M. Thompson était PDG de l’une de nos plus grandes compagnies d’assurance de santé, UnitedHealth. Ma seule plainte sur l’entreprise, c’est que j’y ai passé un entretien d’embauche il y a une décennie, j’ai entendu que c’était une réussite, puis rien. Mais vu son domaine, beaucoup de monde ont une dent contre l’entreprise, car elle ne paye pas toutes les réclamations. (Expliquer pourquoi ça arrive est hors sujet cette fois. Mais c’est légal en général.)

Je ne dis pas que tout le monde devrait l’aimer. Mais il a laissé une veuve et deux enfants après avoir été fusillé 3 fois en derrière par quelqu’un qui semble être un pro. Au cas où ce ne serait pas clair, les balles ont eu les mots « deny », « defend », « depose » inscrits sur leurs cartouches, d’après un livre contre l’assurance privée (lien en anglais). On dit souvent ici, « Si tu n’as rien de gentil à dire, ne dis rien ». Au lieu de ça… je n’ai pas de mots, sauf que j’ai honte de partager un pays en commun avec ces types.

Voici la réponse de Taylor Lorenz, ancienne journaliste chez The New York Times et Washington Post, maintenant chez Vox. Ça dit « J’ai écrit sur le bazar de couverture des médias sur le manque de « civilité » et « respect » en ligne après la mort du PDG de United Health. » Le dessin avec l’étoile qui sourit ? « PDG descendu ». Et le titre de son article, « Oui, « nous » voulons que les cadres d’assurance meurent ». Pour être bien clair, elle condamne les condamnations.

Tweet sur BlueSky qui dit « J'ai écrit sur le bazar de couverture des médias sur le manque de "civilité" et "respect" en ligne après la mort du PDG de United Health. »
Capture d’écran

Voici un exemple complètement sans ambiguïté de quelqu’un qui dit « Les actions produisent des résultats » en réponse à une nouvelle qu’une compagnie d’assurances annulera une décision controversée après le meurtre :

Tweet sur BlueSky qui dit « Les actions produisent des résultats ».
Capture d’écran

Voici une professeure d’éthique à Saint Louis University, qui dit « Alors, je ne fête pas que le PDG de UHC a été fusillé dans la rue, je n’en suis pas triste non plus. Les gens méritent mieux que l’industrie d’assurance et les poulets sont rentrés. » Cette dernière expression veut dire que l’on a reçu les conséquences méritées de ses actions. Dit autrement, elle le trouve justifié et on peut ignorer le reste.

Alors, je ne fête pas que le PDG de UHC a été fusillé dans la rue, je n'en suis pas triste non plus. Les gens méritent mieux que l'industrie d'assurance et les poulets sont rentrés.
Capture d’écran

Il y a des milliers comme ceux-ci. Supposons qu’ils ont raison et que ce monsieur était responsable de milliers de morts. Qui a donné au tueur le droit de le fusiller dans la rue ? De risquer de blesser d’autres personnes ? De faire tout ça sans procès ? Si ce n’est pas un crime de tuer M. Thompson, ou de tenter d’assassiner un candidat présidentiel, pourquoi est-ce que la droite ne devrait pas faire pareil ?

Ces gens sont des monstres qui ne seront jamais heureux jusqu’à ce qu’il y aura une guerre civile. Et ils ont des postes d’influence.

Premier ministre

([J’avais planifié tout autre chose pour aujourd’hui, mais vu l’actualité française, M. Descarottes souhaite reprendre la parole. — Justin])

Bonjour, les amis, c’est votre cobaye préféré, M. Descarottes. J’ai entendu parler que vous êtes désormais à la recherche d’un nouveau premier ministre. Je suis sûr que vous vous ennuyez de ce tourbillon et aimeriez tous juste regarder Fort Boyard en paix. Mais en plus, vu que vous avez du mal à choisir entre la gauche et la droite, vous avez besoin d’un autre choix, quelqu’un qui n’est là que pour soi-même. Et, euh, pour vous.

Moi.

Une photo en gros-plan de M. Descarottes dans sa cage.
Le candidat

Mon programme ne sera rien d’autre que populaire. Disons qu’en anglais, on dit que les hommes politiques offrent un choix entre une carotte et un bâton (lien malheureusement en anglais), et moi, je suis expert en carottes. Alors, voici le programme du gouvernement Descarottes :

  • La retraite à 4 ans — Je trouve cet argument entre 63 et 64 ans ridicule. Aucun membre de ma famille n’a jamais atteint ses 10 ans, et mon prédécesseur est mort à l’âge de 18 mois. On va donc mettre en place une règle plus réaliste vu les besoins de mes parents.
  • La réforme agricole — Je suis bien au courant des plaintes des agriculteurs et je compatis. Je ne veux surtout pas qu’ils finissent comme leurs collègues dans les Pays-Bas. Le gouvernement Descarottes imposera donc un prix minimum de 120 % des prix actuels pour les légumes. Cependant, il faudra désormais pousser seulement les carottes et les laitues.
  • La réforme du Conseil — Il faut que la sobriété budgétaire commence au sein de mon gouvernement. En conséquence, je n’aurai que deux ministres, un âne et un serpent. Pourquoi ne pas avoir des vrais pour une fois ? Si vous avez besoin de traduction, leur porte-parole sera M. Laurent Gerra, car il est déjà expert en parler pour tout le gouvernement.
  • Relations étrangères — Il n’y aura pas de guerre en Europe sous mon gouvernement. Cependant, à partir du premier jour, nous serons en guerre contre le Pérou. Ça durera jusqu’à ce qu’ils reconnaissent les droits des cobayes et arrêtent de nous manger.
  • La réforme judiciaire — Depardieu et Palmade seront condamnés à nettoyer ma cage tous les jours, sans plus de procès. Ce sera télévisé sur LCP, et les publicités qui iront avec paieront la dette. Le gouvernement déménagera au ZooParc de Beauval au cas où ils finiraient trop vite.
  • La réforme fiscale — Même chose pour les acteurs qui ne payent pas leurs impôts. Depardieu ne s’en sortira vraiment pas !
  • La transition écologique — Il faut baisser la consommation d’électricité, mais n’étant un gouvernement ni de droite ni de gauche, la peine doit être partagée. Les médias de M. Bolloré et les concerts des rappeurs seront donc tous les deux interdits. Avec du temps, je crois que même leurs fans comprendront la sagesse de cet échange. En plus, l’équipe du PSG sera interdite de voler en jet privé, d’après la loi Mbappé du 10 décembre. (Je sais qu’il n’est plus là. C’est juste un hommage.)
  • Droits des animaux — Le Canard enchaîné peut continuer de se publier, mais il faut libérer les canards. Si le Dauphiné pouvait le faire, eux aussi.
  • Recherche scientifique — Je veux que nous soyons les chercheurs les plus prestigieux en génétique, car c’est l’avenir. Chaque département sera donc chargé de développer sa propre variété de carottes si une n’en existe pas déjà. Les AOP pour tous !
  • Liberté d’expression — Garantie comme avant, sauf que l’expression « les carottes sont cuites » sera interdite. C’est une pensée dégoûtante.

Mais je ne veux pas que vous pensiez que c’est juste un complot pour laisser le gros mettre les pieds en France. J’ai deux idées pour lui, à choisir par une vote pendant un téléthon (on va lui rendre utile pour un but caritatif ; je suis généreux comme ça). Est-ce que l’on va le renvoyer dans les terres australes avec rien à manger sauf des escargots, où il n’aura le droit qu’à donner des leçons d’anglais par Zoom ? Ou est-ce que l’on va le rattraper dans une boule en plastique à la frontière espagnole afin qu’il puisse voir la France sans y entrer, pendant que tout le monde lui parle en espagnol ?

Descarottes — 49.3 carottes dans les pots de chacun !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Tiens ma bière

Après 6 semaines d’absence, Langue de Molière est de retour avec quelque chose que je garde depuis presque deux mois déjà, le fruit de ma quête de chercher si une expression américaine avait croisé l’Atlantique.

Parfois quand je fais quelque chose jamais essayé avant, je le décris avec « en criant Geronimo ». Voici deux exemples :

Depuis le départ en mars 2020, mon habitude est de me lancer dans des sujets français en criant « Geronimo ! »

L’origine du Tour

Il y a des fois où il faut sauter d’un avion en hurlant « Geronimo » et en espérant que tout ira pour le mieux.

Mon dîner guadeloupéen

Le deuxième de ces exemples explique le contexte. Geronimo était un chef amérindien du XIXe siècle, qui a lutté contre les mexicains, puis les américains. De son tour, il a pris ce nom espagnol, la traduction du Saint-Jérôme (plus précisément, on l’écrit Jerónimo en espagnol), des soldats mexicains, qui le criaient pendant les batailles en tant que prière. Il passait les 20 dernières années de sa vie en tant que prisonnier de guerre, mais sa réputation était déjà de légende.

Plus tard, avec l’invention de la parachute, à ne pas confondre avec l’invention française d’Abraham-Louis Breguet, le pare-chute, on a eu l’idée bête de sauter des avions. L’armée américaine, pendant la Seconde Guerre mondiale (lien en anglais) a adopté une habitude de hurler « Geronimo » en sautant des avions, et de cette façon le nom est venu à devenir une expression pour une plongée la tête la première dans l’inconnu.

Les jeunes américains, n’ayant aucun esprit patriotique, n’utilisent plus cette expression — malgré l’approbation de sa famille. Mais comme d’hab chez eux, ils ont une attitude très sarcastique, alors avant de faire une bêtise, ils diront souvent « Hold my beer », littéralement « Tiens ma bière ». (Rappelez que selon moi, « tu » est la seule traduction du « you » anglais, à moins que ce soit la Reine Elizabeth II qui le dit.)

Je voulais savoir s’il y avait une expression équivalente en français, mais franchement, il n’allait pas me surprendre si l’on l’a simplement cité en anglais. J’étais ravi de découvrir, tout de suite, une chanson hilarante par un groupe dit « Noir Silence », nommée « Tiens ma bière ». C’était exactement ce à quoi je m’attendais :

Pour un peu plus de contexte, j’ajouterai que le groupe dit de la chanson :

TIENS MA BIÈRE vient d’une blague sur les Beaucerons qui dit que 70% des gens qui se présentent à l’urgence en Beauce et à qui on demande ce qui s’est passé, leur histoire commence toujours par: «Fake… j’ai demandé à mon chum de tenir ma bière.»

Beauce.tv

J’ai vite trouvé une preuve que cette expression est connue au Québec et s’utilise de même façon. Voici un t-shirt vendu par une entreprise qui vend une image de « cowboy d’asphalte ». Merci de ne pas faire des « rodéos urbains » à mon nom :

Capture d'écran du site Efaroh Ranch et un t-shirt avec le slogan "tiens ma bière, je m'en occupe"
Capture d’écran

Juste hier, j’ai découvert une autre chanson, téléchargé sur YouTube la veille, mais je ne suis pas complètement sûr si ça compte. Ça s’appelle aussi « Tiens ma bière », et apparaît être le travail d’une chanteuse québécoise, une certaine Natalie Colen. Mais le débit de nouvelles vidéos sur la chaîne, et le manque total d’autres infos sur Internet (c’est difficile à rechercher, car Google traite son nom comme une erreur à la recherche de Natalie Cole), me font penser à un escroc à la sauce IA.

J’ai aussi trouvé un exemple dans un journal québécois, Le Devoir, avec une conjugaison plus formelle :

Google, un monopole ? Tenez ma bière, dirait l’autre. Attendez de lire ces nouveautés automnales sur Amazon, Facebook, Intel et le milliardaire Elon Musk, qui débarquent enfin en français au Québec.

Des lectures sur les GAFAM ou… des histoires d’horreur? par Alain McKenna, Le Devoir

Mais j’ai dû fouiller dans les résultats de Google pour celui-ci.

J’ai eu plus de chance en cherchant Twitter et BlueSky ; voici 2 exemples de chacun, où je pouvais vérifier que les comptes étaient hexagonaux :

Malgré l’origine beauceronne de Noir Silence, je dois en conclure que si cette expression est courante en français, c’est largement sur Internet. Dommage. Quand La Fille avait ses 2 ans mais avait déjà commencé à montrer un côté casse-cou, je plaisantais qu’elle pensait « Tiens mon lait ». Je voulais lui donner une mise à jour pour utiliser avec ses amies.

Alors : y a-t-il une autre expression que les jeunes Français utilisent avant de tenter une bêtise comme ça ? Ne me dites pas que non, car la France est le pays du meilleur gros-titre de tous les temps :

Capture d'écran du journal Sud-Ouest qui dit « Landes : il tente de faire passer en douce des magrets de canard en prison »
Capture d’écran

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine et il fera chaud.

Backup

Mi-novembre, j’ai reçu un courriel complètement inattendu de la part de mon auteur préféré, Guy-Roger Duvert. Parmi les miracles du blog, c’est qu’au-delà du fait que G.K. Chesterton et Frank Herbert sont morts depuis très longtemps, je ne peux même pas imaginer écrire cette phrase sur n’importe quel auteur que j’aime en anglais. Pourtant, nous voilà. De toute façon, il m’a demandé si je me souvenais de lui, humoriste qu’il est ! Et si oui, est-ce qu’il me dérangerait de lire son premier livre en anglais et laisser un avis sur Amazon ?

Naturellement, malgré le fait que j’étais en plein milieu d’écrire la Grande Fête du Tour, je lui ai dit oui, mais qu’il me faudrait une semaine pour le faire. Et voilà, je vous ai dit que je l’avais fait, sans dévoiler l’auteur ni le livre, 8 jours après avoir reçu son courriel. Quand est-ce que on va enfin comprendre que l’on peut me faire subir vraiment n’importe quoi, tant que l’on me le demande en français ? Cependant, cette fois, il me l’a demandé en anglais. Je le pardonne pour ça, car le livre était en anglais, mais vous avez sûrement la bonne idée. ([Ouais. Au travail, les brouteurs ! — M. Descarottes])

Revenons à nos fans de Justin Bieber…euh, je veux dire, nos moutons. Backup est déjà paru en France (lien non-rémunéré vers Amazon.fr), sous le même titre, en 2020 ; on parle ici d’une traduction. Vu que les droits de propriété intellectuelle me barrent d’acheter des livres numériques en France, je ne fais pas trop attention à Amazon là, alors je n’étais pas au courant que le livre existait. Au moment de sa demande, la version Kindle n’était toujours pas disponible aux États-Unis ; M. Duvert m’a envoyé le bon fichier gratuitement en échange de mon avis (lien non-rémunéré vers Amazon en anglais).

M. Duvert n’a jamais eu peur de se lancer au milieu de l’action dès la première page, et après quelques pages pour nous expliquer ce qui est Backup — une entreprise qui garde des clones de ses clients contre la possibilité de leurs morts — l’histoire ouvre avec nôtre héros, le policier Aiden Romes, à la rescousse d’une jeune femme kidnappée. Il s’avère que la femme est la fille du fondateur de Backup, et les ravisseurs sont des gens qui s’opposent à Backup pour des raisons religieuses. Natsuko, la partenaire d’Aiden est gravement blessée pendant l’opération, mais survit. Reconnaissant, M. Kugelman, le fondateur de Backup offre des inscriptions aux deux policiers — Aiden l’accepte, mais pas Natsuko.

J’espère que vous connaissez déjà Total Recall, mon film préféré de Schwarzenegger. Dans ce film-là, l’héros s’endort dans le labo d’une entreprise qui offre de faux souvenirs de vacances, d’affaires amoureuses, quoi que ce soit. Mais quelque chose ne va pas et il se réveille au milieu d’une urgence et procède à avoir tout genre d’aventures folles. (Il y a des raisons à croire qu’en fait, tout est une réussite et le reste du film n’est que les faux souvenirs du héros. Mais c’est ambigu.) Backup se déroulé de façon similaire — mais dans ce cas, il me semble bien clair que tout est réel dans l’univers de l’histoire. Je fais la comparaison plus pour la violence et la vitesse de l’action qu’autre chose — Aiden se retrouve dans une situation après une autre où les agents de Backup veulent le tuer.

Je ne veux rien divulgâcher. Disons que j’ai deviné quelque chose d’important bien avant la fin, mais je me suis gravement trompé sur les conséquences de cet événement. J’ai énormément profité des idées abordées dans ce roman, surtout l’éthique de jouer avec les esprits des gens de cette façon. Si vous avez lu assez de la série Dune pour connaître les gholas, on est là, et les fans du Cinquième Élément ou de Blade Runner en profiteront aussi.

J’étais hyper-curieux de l’expérience de lire celui-ci en anglais car je considère que je reconnais assez bien le style de M. Duvert, et je voulais savoir si ça se traduirait. Il y une tendance dans l’écriture française de ne pas répéter les sujets d’une phrase à la prochaine, comme ça :

L’amiral n’était pas un tendre. Même dans le milieu militaire, il avait souvent été perçu comme dur, peu sociable. Soucieux de remplir ses tâches, doté d’un sens aigu du devoir, mais avec un caractère peu diplomate.

Outsphere, Chapitre 3 (caractères gras par moi)

J’ai mis les sujets des 3 phrases en gras pour illustrer ce que je veux dire. Il n’y en a pas dans la 3e phrase, mais c’est complètement naturel en français. En anglais, je ne dirais pas que ce style n’existe pas, mais c’est moins commun et plus dur à lire. Les deux premiers chapitres sont plus comme ça, alors j’ai eu du mal ; après, l’écriture passe rapidement à un mode beaucoup plus actif, et beaucoup plus naturel. (Je ne peux pas vous donner un exemple du livre lui-même car la version française serait la mienne ; c’est pour ça que je cite Outsphere.)

J’espère que celui-ci sera une réussite en anglais, car je n’hésiterais pas à partager les livres de M. Duvert avec des gens ici qui ne peuvent pas le lire en VO. Mais je n’ai aucun doute que vous aimerez Backup également dans son français original.

Saison 3, Épisode 37 — Et le rideau sur l’écran est tombé

Merci à vous tous pour avoir supporté un mois entier de rien que de pensées abstraites, de souvenirs, et de crédits. C’était un peu un avant-goût du livre — pas le même texte, mais la question de m’intégrer et la reconnaissance sont des thèmes importants.

Puis-je avouer que je suis un peu déçu par l’accueil du Grand Bilan ? Peut-être qu’il y avait trop de contenus déjà vus ici, mais je n’ai jamais demandé à personne de deviner quels seraient les choix finaux. Alors je m’attendais à des commentaires pour me dire soit « je l’ai su » soit « non, mais sérieusement ». J’étais à un millimètre près de choisir le Paris-Brest comme le dessert du Tour, et ça aurait suscité des commentaires, mais les macarons devaient être le choix. C’était enfin pareil pour Seine-Maritime — après 3 ans de propagande rouennaise ici, il ne pouvait que finir ainsi.

De gustibus et coloribus non disputandum, je suppose.

Mais même pas des critiques des chiffres du dernier paragraphe ? Les 246 fromages venaient évidemment d’une citation du général de Gaulle, et j’ai des sources pour 40 000 châteaux et 45 000 églises, mais même ma source originale pour les châteaux a été mise à jour pour compter 45 000. Et je ne peux plus trouver ma source originale pour les vins ; beaucoup de sources plus récentes comptent à peu près 3 200. J’ai prise une décision de ne pas corroborer ce texte avec des liens afin de ne pas distraire les lecteurs, et il s’avère que pour une fois, c’était vraiment discutable. J’avais décidé de laisser rester le texte comme je l’ai écrit en 2021, mais on aurait pu le critiquer justement.

Je suis allé dans un resto, Seasons 52, pour Thanksgiving cette semaine, avec mes parents, La Fille, et mon frère. Le resto a une idée intéressante — tous lets plats font moins de 595 calories. Ils réussissent souvent ce but en mettant trois fois rien sur l’assiette en facturant autrement, mais au moins on n’y grossira pas. Voici la dinde avec sa sauce aux canneberges, de la purée de pommes de terre, des haricots verts, et ce qu’on appelle « stuffing », une farcie de pain et d’herbes qui est censée être cuite à l’intérieur de la dinde, mais finit souvent par être cuite séparément. En plus, il y a une toute petite verrine en dessert, façon tarte à la citrouille :

Je vous rappelle mon Thanksgiving 100 % français fait pendant le Covid en novembre 2020, pour moi tout seul : la dinde façon Wellington — en croûte avec des champignons, des patates douces à l’érable et aux noix, de la sauce aux canneberges, du pain de mie au poivre (selon la recette d’Apollonia Poilâne), des asperges sauce hollandaise et en dessert, un succès à la citrouille. Voyez-vous pourquoi je veux avoir quelqu’une pour partager tout ça ? Il y avait trop de restes !

Mon Thanksgiving français : la dinde façon Wellington -- en croûte avec des champignons, des patates douces à l'érable et aux noix, de la sauce aux canneberges, du pain de mie au poivre (selon la recette d'Apollonia Poilâne), des asperges sauce hollandaise et en dessert, un succès à la citrouille

Notre blague traite des chasseurs. Les Bonnes Nouvelles concernent une chienne perdue. Nos articles sont :

Il n’y a pas de gros-titres satiriques cette semaine.

Sur le blog, il y a aussi Les héros du blog, la Légion d’honneur de personnalités rencontrées au fil du Tour, Les blogueurs qui m’ont marqué, ceux qui font la communauté ici, Les photographes du Tour, ceux qui ont pris les photos du Tour, et Les bons comptes à suivre ailleurs, ceux qui ne sont pas (ou plus) des blogueurs, mais qui font aussi partie de ma communauté.

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