Archives mensuelles : février 2025

Le macaron Saint-Valentin, format gâteau 8 parts

Hier, j’ai assisté à une autre soirée de jeux de plateaux de l’OCA. Comme d’habitude, je ne peux partager aucune photo prise là-bas, mais j’y suis allé avec un but : que l’on aille enfin goûter les macarons Saint-Valentin qui n’est ni moi ni La Fille. En plus, vu qu’il y avait 9 personnes là, dont une qui ne peut pas manger de produits laitiers, j’ai décidé que j’allais le faire en taille géante, un gâteau comme on trouve dans les boutiques de Pierre Hermé. Mon pochage est loin du sien, mais le voilà :

Collage de trois vues du macaron Saint-Valentin -- entier, du côté, et la découpe.

Je vous ai donné la recette deux fois déjà, en format ordinaire, et à partager pour deux personnes. Je ne vais donc pas tout écrire à nouveau, mais j’offrirai mes astuces pour le réussir, ainsi que mes observations déprimantes habituelles quand on dit « Saint-Valentin ».

D’abord, quelques photos pour prouver que ça vient vraiment de ma cuisine. Ce n’est pas assez professionnel pour être de chez Moulin, peu importe Pierre Hermé, mais d’autre part, on a ce que l’on paye, et ceci est gratuit aux autres, n’est-ce pas ?

De tous les desserts du blog, le macaron Saint-Valentin était la chose dont j’avais le plus envie d’entendre l’avis des vrais Français. Quelqu’une qui je respecte énormément l’a dit « une tuerie », et une autre personne m’a demandé si j’accepterais des commandes. Ça fait chaud au cœur. Je sais que la pression ne vient que de moi-même à ce point, mais je me sens comme si je dois toujours me prouver à chaque fois.

Alors, ce que j’ai appris en faisant ce macaron à taille de gâteau :

Pour les coques :

J’ai imprimé un cercle de 20 cm sur une feuille de papier, et l’a glissé au-dessous de mon tapis en silicone habituel :

Il faut environ 90 % de la pâte de ma recette ; je recommande que l’on fait deux lots de la pâte, et jette l’excès ou fait de petits macarons avec les restes. Si vous avez deux de chaque outil — deux plaques, deux tapis, etcétéra — on peut doubler la recette, mais c’est difficile de diviser cette quantité en deux pour pocher les deux coques.

Il faut les faire cuire plus longtemps que de petites coques. J’ai sorti la première coque du four après 15 minutes — le fond restait collant. J’ai pu l’utiliser pour être le fond du gâteau, mais 17 minutes pour la deuxième coque était le bon choix. Vous pouvez voir que la première coque s’est brisée un peu au centre, mais que la deuxième est plat :

Je recommande que l’on utilise une plus petite douille que celle pour les macarons typiques. Le gâteau Ispahan de Pierre Hermé est fabriqué de cette façon, et bien que l’on peut voir les traces de tous les cercles concentriques, ses résultats sont plus réguliers que les miens. J’ai déjà une quinzaine de douilles, mais je vois une autre dans mon avenir.

Pour la garniture :

On n’a besoin que de la moitié de mes quantités de crème pâtissière et de ganache au chocolat pour un seul gâteau de 20 cm. J’ai fait beaucoup trop de chacune pour remplir mon gâteau, et j’ai des restes. D’autre part, si j’allais faire deux gâteaux, ce serait parfait. Au fait, c’était mon premier essai avec de la pâte de vanille au lieu de l’extrait ou d’une gousse. Je suis content des résultats, même si je préfère toujours les gousses.

Je considère que ma garniture ne manque pas trop par rapport à l’Ispahan, que je n’aime pas pour son goût, juste son aspect. La combinaison de vanille, de chocolat, et de framboises fraîches est une gagnante, et absolument dans le courant dominant de ce que l’on fait pour la Saint-Valentin.

Vue du macaron entier sur une assiette
Vue en gros-plan du côté du macaron, garni de framboises et de la ganache pochée
Découpe du gâteau

Dernière pensée :

J’essaierai de ne pas trop me plaindre, mais vu l’histoire maudite de mes recettes de Saint-Valentin, je voulais vraiment que l’on l’aime. J’ai eu ça. Cependant, on m’a dit au début de la soirée, « Il fallait le faire en forme de cœur ». J’ai presque fait une crise cardiaque, bien que je sache parfaitement bien que c’était un commentaire innocent. Je sais quelle expression était sur mon visage, et je lui écrirai une note avec mes excuses. Mais y penser fait tellement mal au cœur.

Dungeon Crawler Carl

Je me suis dit il y a des années, « Vous avez probablement lu un livre en anglais pour plaisir pour la dernière fois. » Vous pensez que je plaisante, mais si ce n’est pas en français, je ne m’y intéresse plus depuis 2020. C’est comment le dernier livre que j’ai lu en anglais était « A Walk in the Woods » par Bill Bryson, au début du confinement. Mais en décembre 2024, Light&Smell a critiqué un livre, Dungeon Crawler Carl, qui m’intriguait. Mon problème étant avec les créateurs anglophones plus que la langue anglaise, j’ai quand même décidé de le lire dans sa VO. D’habitude, je n’écrirais pas sur un tel œuvre pour ce blog, mais l’expérience était si déroutant que je dois en parler.

Source, ©️Ace Books

Dungeon Crawler Carl est le premier livre que j’ai lu dans le genre « LitRPG » ; c’est-à-dire « Jeu de rôle littéraire ». Mais c’est la 1000e fois où j’ai lu du texte écrit dans ce style. Light&Smell avait écrit :

J’ai, en effet, eu le même ressenti que quand je jouais avec mon frère aux jeux vidéo et que c’était son tour d’avoir la manette : pendant quelques minutes, mon esprit est concentré sur ce qui se passe et puis, il finit par dériver.

Ça ne commence guère à décrire mon expérience de lire ce livre. Chaque bataille dans ce livre pourrait être tiré de la Final Fantasy Legend pour la Game Boy, ou Zork pour les ordinateurs du début des années 80. Permettez-moi de vous offrir un exemple de ces jeux, traduit en français comme on trouve seulement chez Un Coup de Foudre :

GRIR attaque ConnardGris avec ÉPÉE.

ConnardGris perd 4 Points de Vie.

ConnardGris frappe GRIR avec PQÛR.

Punaise ! GRIR est EMPOISONNÉ.

GRIR boit ANTD.

Youpi ! GRIR n’est plus EMPOISONNÉ !

Ah, les bons vieux jours quand les noms étaient limités à 4 lettres, alors notre pauvre Guerrier est devenu GRIR, et le puissant ConnardGris (une oie avec une queue de scorpion et des pinces de homard) attaquait avec PQÛR au lieu de Piqûre. Heureusement, GRIR avait un sac invisible où il stockait tout genre de potion, dont ANTD, de nos jours Antidote, avec un maximum de 9 bouteilles jusqu’au moment où nous sommes passés à des consoles 16 bits, et tout à coup, 99 est devenu possible. (La révolution en sacs invisibles était encore plus impressionnant que la révolution en ordinateurs. Il fallait être là, je suppose.)

Bon, j’avoue, j’ai complètement inventé le dialogue en haut, mais ça pourrait venir de tout jeu de rôle vidéo de l’époque. Un beau tiers du livre se déroule de cette façon, mais ce n’est que le début du point auquel l’auteur habite dans ma tête — et presque tout homme américain de plus de 35 ans. Je vais vous donner toute l’intrigue de ce livre sans utiliser le nom d’un seul personnage du livre lui-même :

La Terre souffre une catastrophe du début du Guide du Voyageur galactique. Notre héros, John Rambo va descendre dans un donjon souterrain avec son chaton, Alf pour jouer au Running Man sur le plateau du jeu vidéo Smash TV, mais où les règles ont toutes été écrites par le réalisateur de Final Fantasy. Là, il rencontrera les vieillards de Cocoon ou Miracle sur la 8e rue, ainsi que la prostituée à 3 seins de Total Recall. Malheureusement pour lui, Alf lui dira que son ex le trompait gravement, et la seule femme qu’il rencontrera dans tout ça qui s’intéressera à lui, elle vient de Gremlins.

Voilà, aucun divulgâcheur direct, mais les initiés auront tout compris. Et il n’y a pas besoin de me croire sur parole — c’est l’auteur lui-même qui fait référence à Running Man juste après le début. Il y a des centaines de références, surtout à la série Gilmore Girls (jamais vue de mon côté).

Ce livre n’était donc pas autant un livre qu’une espèce de magie noire, de vaudou lancé par quelqu’un pour qui je n’ai aucun secret. L’équipe derrière SCRiiPT, l’auteur les connaît comme ça aussi. Je vous ai dit une fois que j’ai tendance de voir le monde comme si c’était une campagne de Donjons et Dragons, avec les statistiques partout pour chacun. Vous allez faire le plein des statistiques le temps que vous finissiez ce livre.

Au cas où vous ne croiriez pas qu’il est dans ma tête, je traduis un tout petit morceau où un sort de protection est décrite :

Coque protective :

Imagine-toi au lycée. Puis imagine toutes les filles qui ne s’approcheraient jamais de toi. C’est comme ça mais fait exprès.

Voyez-vous comme il connaît mes névroses ?

L’auteur est un écrivain bien capable, mais je dois vous dire, ce style de « LitRPG » me dérange. Pour autant que je profite des jeux de rôle, je n’ai pas envie de lire un livre qui met les règles des jeux en vedette à ce point. Je préfère fortement les Chromiques de Lancedragon, qui se déroulent dans une campagne de D&D, mais qui n’exposent jamais les règles du jeu sous sa forme littéraire. Les trois premiers romans sont des livres de qualité en tant que livres. (Après, tout part en cacahuète, mais les trois premiers livres sont des perles.) En plus, il s’avère que Dungeon Crawler Carl n’est que le premier tome d’une série de même longueur que Proust, et elle n’est pas encore finie. Non. J’offre mes meilleurs vœux à Carl et sa chatte, Donut, mais 6 tomes de plus (et peut-être encore plus), c’est trop.

Les Expats, par Clémentine Latron

Dimanche, j’ai eu une trouvaille inattendue. Instagram m’a montré un compte « suggéré » avec le post suivant :

J’étais curieux — c’était quoi la version expat de Chandeleur ? Alors j’ai commencé à glisser parmi les photos du post — c’était tout une histoire en BD d’une femme qui essayait de faire des crêpes pour le bon jour malgré étant à l’étranger. Puis, j’ai atteint la chute, qui disait « C’est la galette des rois encore une fois » (mais en anglais), et j’ai dû en savoir plus. Après tout, les 4 dernières années sont une histoire d’essayer toujours de faire exactement ça, mais un jour à l’avance à chaque fois, afin de publier au bon moment.

Inutile d’ajouter que j’ai partagé ce post-là dans le groupe privé de l’OCA, mais vu le manque de réponses soit les autres l’ont trouvé moins drôle que moi soit c’était le mauvais moment pour attirer leur attention. Mais j’étais si curieux que quand j’ai vu à la fin que les dessins sont venus d’un plus long livre, une BD intitulée « Les Expats », je l’ai tout de suite achetée en format Kindle.

Je n’étais pas du tout déçu. Sauf pour une chose qui n’a rien à voir avec les contenus. On en parlera à la fin. Mais sachez tout au début que je recommande cette BD sans aucune hésitation et non pas seulement à ceux qui sont expatriés.

Je suis dans une situation bizarre en tant que critique. On penserait que le public pour ce livre était les autres membres de l’OCA, les vrais expatriés. Mais je me reconnais dans ce livre comme si c’était ma biographie. Il y avait un moment où le livre partage une liste de ce qui font tous les français vivants à l’étranger, dont « régresser à la moindre trouvaille française » devant des Choco BN au supermarché, et « regarder des programmes français bien pourris avec un VPN ». Et elle n’a même pas lu mes posts liés ! (Oh, « Meurtres à », je vous aime quand même.)

Il faut savoir que le livre est une collection de dessins réalisés par l’autrice, Clémentine Latron, pour un magazine dit Courrier International, inconnu pour moi jusqu’à cette semaine. Il s’agit d’une revue hebdomadaire de la presse étrangère et est publiée par Groupe Le Monde. Vous savez peut-être que je me plains parfois des lacunes dans Le Monde, alors j’étais agréablement surpris d’apprendre que CI existe. Mme Latron elle-même est une expatriée qui habite aux Pays-Bas, mais il me semble qu’elle a dû passer du temps dans un pays anglophone en plus.

Alors, étant paru un dessin à la fois, il n’y a pas de grande histoire ici, mais plutôt une série d’observations sur le comportement des expatriés à l’étranger et rentrés, ainsi que leurs proches. (Une idée fixe, c’est que les expatriés font leur tout pour s’éviter, les uns aux autres.) Vous me reconnaîtrez bien dans ce dessin, surtout si vous avez fouillé dans les archives et vu mon pèlerinage chez Carrefour :

C'est une expat qui va ici et là dans un supermarché. Elle prend des chouquettes et du fromage en disant que « c'est pour faire goûter à mes collègues ». Dans un avion, on dit « vous trouvez pas que ça sent le fromage ? »
©️Éditions First

Non, je ne porte pas de robe — je voulais dire juste le comportement !

Il y a la plainte habituelle, que j’ai travaillé dur pour éviter, que les étrangers ne connaissent que Paris. J’ai appris les vrais noms de ce que j’appelais Saint-Nullepart ailleurs sur le blog de cette partie :

(En anglais américain, Perpète-les-Olivettes s’appelle « Podunk ».)

Il y a l’image miroir de mes plaintes sur la bise, des plaintes sur l’habitude anglophone de serrer quelqu’un dans les bras, ce qui se dit « hug ». On trouve la même plainte dans le premier livre de Guy-Roger Duvert que j’ai lu, et je l’ai mentionnée à l’époque.

C'est le « Petit guide de survie au hug ». « Un Anglo-Saxon, ça ne fait pas la bise, mais plutôt des hugs. Et pour tout français non-préparé, le hug peut être traumatisant. » (Je ne partage pas la prochaine page.)
©️Éditions First

Au fait, il me semble que des gens ont commencé à se rendre compte du point auquel la bise me met mal à l’aise. Ça arrive toujours, mais moins.

Et pour finir, une autre expérience « image miroir », c’est les gens qui demandent encore et encore quand je trouverai une française. Je ne sais pas, ils en connaissent plus que moi, rien ne leur empêche de faire une introduction. (J’ai la même plainte sur mes soi-disant amis américains, qui ne m’infligeraient jamais à leurs autres amies.) Apparemment, Mme Latron entend souvent la question de trouver un hollandais, car elle apparaît dans le livre à plusieurs reprises.

Le dessin s'intitule « Les pèlerinages de l'expat ». Il y a 3 groupes de personnes. Les grands-parents disent « Tu rentres quand ? Tu manges bien là-bas ? » Les parents disent « On a des cadeaux ? » Les amis disent « Quand est-ce que tu nous ramènes un hollandais ? »
©️Éditions First

Alors, ma plainte. J’ai acheté ce livre sur Kindle — mais je n’y ai pas lu une seule page. On ne peut pas magnifier les pages sur Kindle pour iOS, malgré le fait que ce sont tous des dessins (on peut le faire pour des images dans d’autres livres numériques). L’écriture est un peu trop petite pour moi. Alors j’ai pris des captures d’écran de toutes les pages, puis les ai lues dans mon appli Photos. Je ne sais pas si c’est un choix de l’édition ou une limite du logiciel.

Mais mettez ça de côté. Je reconnais tellement les expatriés que je connais, ainsi que moi-même dans ce livre. Si vous avez des proches qui sont partis à l’étranger après un accident avec une poêle, ce livre est pour eux — et pour vous. Mme Latron est hilarante et une observatrice attentive, et je recommande Les Expats avec enthousiasme.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Coupe de sable

Cette semaine, vu que tout le monde sauf votre hôte boira du champagne plus tard ce mois, Langue de Molière présente une expression liée à la boisson.

Il y a des années, j’ai vu une vidéo de comment ouvrir une bouteille de Petrus 1961 sans risquer que le bouchon finit dans le vin. On utilise une pince et du feu. C’est l’un des trucs les plus dingues que j’ai vus. Malheureusement, ce n’est disponible que sur Facebook, alors je vous offre ici un lien mais pas de vidéo directement dans cet article.

Plus tard, j’ai découvert une technique encore plus impressionnante, au moins visuellement, le sabrage, où on ouvre une bouteille de champagne avec un sabre. On dirait aussi « sabrer le champagne ». Voici un exemple :

Il y a des semaines, j’ai vu un clip sur Facebook, produit par TV5MONDE avec le professeur de linguistique Bernard Cerquiglini. Heureusement, il est aussi disponible sur Instagram, alors je peux le partager ici. Il s’agit de l’expression « sabler le champagne » :

Alors, c’est quoi « sabler » le champagne ? Après tout, le sable, c’est la poudre énervante qui me donne envie d’éviter la plage, et la pâte sablée, c’est la pâte qui prend une forme similaire à la poudre épouvantable. Mais cette expression n’en a rien à voir.

Si vous connaissez un peu la fonderie, il s’avère que « sabler » a un sens technique, selon le professeur Cerquiglini, ou ça veut dire « faire couler du métal liquide dans un moule de sable ». Par analogie, si on boit rapidement le champagne, de façon « trou normand », on « sable » le champagne de même façon que l’on « sable » le métal. Mais plus tard — disons le XVIIIe siècle, selon le professeur — la rapidité a été remplacée par la compagnie, et « sabler » a fini par vouloir dire « boire dans une situation festive ».

Je ne connais pas du tout cette idée de boire dans un contexte festif. Mais je connais certainement l’idée de boire rapidement. Il était une fois, et je veux dire la fin des années 90, il y avait une émission à la télé américaine — par câble seulement — dite « The Man Show », Le Spectacle aux Hommes. Chaque épisode finirait avec le pianiste menant le public dans une chanson, puis il buvait deux bières d’un coup, sans respirer. C’était un talent impressionnant. Inutile, mais impressionnant quand même. J’ai mis la vidéo juste avant le bon moment ; si ça ne marche pas pour vous, la démarrer à partir de 20:48.

Peut-être que je passerai le 14 en essayant de boire de la bière aussi rapidement que ce monsieur.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour se plaindre du froid.

Les pires plats au monde ?

Un ami qui aime me troller m’a envoyé une liste publiée par un site anglophone (mais géré par des croates), « les 100 pires plats au monde ». Le site, TasteAtlas, fait des sondages de centaines de milliers d’internautes et fait des efforts — pas assez, mais mieux que rien — pour filtrer les tricheurs. Je suis rarement d’accord avec les résultats où j’ai des connaissances, et me méfie du reste en conséquence. Mais cette liste flatte certains de mes préjugés, alors je vais la prendre un peu plus au sérieux, un choix que je regretterai le temps que ce billet finisse.

Photo d'un plat rectangulaire avec 4 ficelles picardes
Ma ficelle picarde, de mon dîner axonais

Une des raisons pour lesquelles je la prends un peu au sérieux, c’est qu’il y a beaucoup de plats au sang, aux têtes, aux insectes, ou aux anguilles sur la liste. Clairement, il y a des idées grosso modo universelles de ce qui est dégoûtant — attention, M. Klaus Schwab, le reste de nous n’avons pas envie de bouffer des insectes pour que la Davoisie puisse manger les seuls steaks qui restent. (En plus, monsieur devrait arrêter faire des efforts pour s’habiller comme Ernst Stavro Blofeld — surtout dans la version qui s’est déroulée en Suisse !)

Alors, le pire plat au monde selon leur sondage, c’est le « blodplättar » suédois, des pancakes élaborés avec le sang d’un animal. Quel animal ? Les rennes. Beurk. Je suis tellement désolé, Rudolphe. Les autres du top 5 — quand j’ai fait mes recherches il y a 5 jours ; la liste a un peu changé — sont le blodpalt, une boulette suédoise/lapone aussi fabriquée avec du sang de renne (recette en français) ; le calskrove suédois, de la pâte à pizza fourrée avec un hamburger et des frites ; le « svið » islandais, une tête de mouton, bouillie après être cuite sur un feu pour enlever la laine — bêêêê ! ; et les vers à soie frits thaïlandais, dits hon mhai (lien vers Madame Figaro qui parle du même article). À ce point, je suis d’accord, mais je dois ajouter qu’à mon avis, les meilleurs pancakes au monde viennent aussi de la Suède, et il faut absolument les manger avec de la confiture d’airelles dite lingonsylt (je regrette le lien vers chez IKEA ; je ne veux pas faire des stéréotypes).

([Ce top 5 est complètement faux, les amis. Le pire est faussement classé en 87e place, le picante de cuy. C’est pour ça que j’allais lancer la guerre contre le Pérou. Mais vous avez choisi Bayrou, et je ne suis plus disponible. — M. Descarottes])

Cependant, ceci est un blog français, et je suis donc ici pour râler que 3 plats français apparaissent sur cette liste — et un seul mérite sa place ! Ce qui m’énerve le plus, c’est que la première vraie star du Tour, quelque chose que j’aime vraiment, apparaît en 46e place — la ficelle picarde. Honnêtement, je trouve ceci inexplicable.

Les endives au jambon sont plutôt similaire, mais arrivent en 80e place — et c’est grosso modo la même chose sauf avec des endives au lieu de crêpes. Non, mais sérieusement, qui préfère les endives aux crêpes ? En 82e place, on trouve la seule chose avec laquelle je suis d’accord, la tête de veau. Dites-donc, c’est moins dégoûtant que le svið, mais c’est largement car les Français savent cuisiner mieux que le reste du monde.

Les États-Unis le prend cher, pour des plats que que je trouve… surestimés à cet égard. En 8e place, plus haut que beaucoup d’insectes et têtes, on trouve le « ramen burger« , un hamburger entre deux galettes de nouilles frites plutôt qu’un petit pain. Honnêtement, je n’en veux pas, mais c’est ridicule. La « frog eye salad » (salade d’yeux de grenouilles), ne contient aucune grenouille, et c’est très similaire à l’ambroisie que je vous ai montrée en 2022. Le porc et haricots est grosso modo des rillettes avec des haricots, et je trouve sa présence incroyable — en revanche, le lard recouvert de chocolat mérite bien la 79e place, ou plus haut. La « tarte aux spaghettis » est juste un hachis Parmentier ou la purée de pommes de terre est remplacée par des spaghettis — pas pour moi, mais pas de sang. Les « chicken riggies » sont juste des pâtes rigatoni au poulet dans une sauce de tomates et crème que je trouve bien dans la tradition italienne-américaine, et je suis franchement offensé par sa présence dans cette liste.

Mais ça nous amène au problème avec une telle liste. On n’y trouve presque rien de la Chine — ni les œufs de cent ans avec leurs odeurs d’ammoniac et de soufre ni les nids d’hirondelle fabriqués de salive. Mais il y a plein de choses qui sont bien dans les courants dominants des cultures occidentales. Les cookies israéliens dits kichel arrivent en 20e place, et la liste d’ingrédients — farine, œufs, sucre, sel, huile neutre — n’est pas loin des croquignoles d’Uzès que j’ai fabriqués pour le Tour. Désolé, mais comment sont-ils pires que les culs de fourmis — pas une métaphore, de vrais fourmis — en 52e place ?

Tout ce que je peux ajouter risque d’être le premier pas sur un terrain miné. Mais il me semble qu’il y a ceux qui rejettent ce qui est trop loin de leur quotidienne, et il y a ceux qui rejettent tout ce qui ne fait pas partie de leur culture. Et on peut voir exactement les contributions des deux à cette liste.

Saison 3, Épisode 45 — Chandeleur chez Claire

Je vous ai promis quelque chose de spécial pour Chandeleur, n’est-ce pas ? Pour ceux qui aimeraient essayer quelque chose de plus simple, je reste fan de cette recette trouvée chez Alsa en 2022.

Vous ne le saviez pas, mais hier était la dernière fois où vous alliez voir une gousse de vanille ici, au moins pendant des mois. L’année dernière, j’ai enfin trouvé une bonne source, qui ne me coûtait pas 7 $ la gousse, mais plutôt 2 $ (complètement légal, j’ai hâte d’ajouter, vu mes anciennes pensées sur le sujet). Samedi, avant de faire ma recette, j’ai appris que ma source ne les stocke plus. On m’a dit « Mais nous avons de folles quantités de la pâte de vanille pour le même prix. » J’en ai acheté mais ce n’est vraiment pas la même chose.

Et si je vous disais que j’étais le seul à même mentionner Chandeleur dans mon cercle local ? « Mais les américains n’apprennent… bla-bla-bla ». Évidemment, ce commentaire-là me pique měme deux mois plus tard.

J’ai fait un « reel » sur Instagram pour montrer comment faire le gâteau du week-end. D’une part, je devrais être heureux — 179 personnes l’a vu. D’autre part, pendant une moyenne de 6 secondes chacune. C’est grosso modo aussi vite qu’ils peuvent l’abandonner, il me semble.

L’autre fête du moment, c’est le Nouvel An chinois. Tous les ans, le centre commercial South Coast Plaza monte une sculpture pour l’occasion. J’ai pris des photos du serpent de l’année :

En plus, je crois que je vous ai parlé d’un centre commercial asiatique très proche de chez moi. C’est aussi un peu décoré pour le Nouvel An, mais pas au même niveau :

Vue des ballons rouges dorés du rez-de-chaussée

Plus tard cette semaine, vous aurez droit à seulement la deuxième critique d’une BD ici, aussi à cause de Chandeleur. C’était une coïncidence complètement imprévue, je vous jure, mais je l’ai achetée hier. Ce livre portera une très forte recommandation mais pas en format Kindle. On en parlera.

Demain on aura une petite polémique sur un article qui m’a offensé en ce qui concerne les goûts des autres. Je ne dirais jamais que tout le monde doit préférer la cuisine française à la sienne — bien que ce soit la bonne attitude. Mais il s’avère qu’il y en a qui n’aiment pas juste les « kloug aux marrons », puis ceux qui rejettent tout ce qui ne vient de leurs pays. C’est ces derniers qui m’ont mis en colère — car je soupçonne que ce sont les mêmes gens qui ont pourri la vie chez moi avec leur refus de manger de la cuisine américaine.

J’aurai un événement de l’OCA vendredi soir. Je pense à faire une des deux choses pour mon dessert. L’une des deux serait complètement attendu de votre part, car ce serait une reprise du gâteau que je viens de faire. L’autre serait bien accueilli, mais je ne suis pas sûr si j’ai envie de le faire pour un groupe. D’autre part, c’est une des fiertés du blog, et je suis horriblement curieux de l’avis des autres. On verra.

Notre blague traite des idiots. Nos articles sont :

Les gros-titres sont Guerre des Étoiles, Arnaque, et Invention. Les Bonnes Nouvelles traitent d’une histoire jamais vue avant en France, qui aurait tellement plu mon amie Pascale.

Sur le blog, il y a aussi La saison 6 de Miraculous est arrivée, sur le premier épisode de la nouvelle saison et les changements qui vont avec, C’est le 1er, version février 2025, ma revue mensuelle de mes blogs préférés, et Le gâteau de crêpes soufflées de Claire Heitzler, la recette nommée.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis laissés sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Le gâteau de crêpes soufflées de Claire Heitzler

D’abord, joyeuse Chandeleur ! Maintenant, passons à l’important : ce post, c’est de votre faute. Jusqu’en 2021, j’étais fièrement ignorant des traditions françaises pour ce jour — même Duolingo ne le mentionne pas. Puis j’ai commencé à voir toutes les merveilles que je ratais du mauvais côté de l’Atlantique, jusqu’au moment horrible la semaine dernière où j’ai vu le gâteau de Chandeleur le plus incroyable de tous. J’ai en savoir plus, et nous voilà :

Collage de 3 vues : gâteau en gros-plan, bout sur une assiette, et gâteau découpé
Haute résolution en cliquant

Il me tue tous les jours d’être si loin de Levallois-Perret (ainsi que le reste du pays) et ne pas avoir l’opportunité de me rendre dans sa boutique. Tant mieux pour vous, parce que vous allez apprendre à le faire avec moi. Allons-y !

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Bannière qui dit « C'est le 1er » avec des dessins de 3 desserts : bûche de Noël, religieuse, macaron à la framboise

C’est le 1er, version février 2025

Je continue de copier Light & Smell avec des listes de mes articles préférés au premier du mois. Ça vient d’Allez vous faire lire, mais je ne suis pas exactement ses règles.

Il me semble que la liste où rien n’était publié grandit trop. J’aime avoir un rappel pour voir si j’ai raté quelque chose, mais peut-être que le temps de dire au revoir à certains s’approche.

Vous aurez tous hâte de voir le premier lien parmi les habituels.

Bannière qui dit « C'est le 1er » avec des dessins de 3 desserts : bûche de Noël, religieuse, macaron à la framboise

Nouveaux à moi :

Les habituels :

Actif ailleurs :

Mathilde’s little things n’a rien posté sur Instagram ce mois, mais je garde le lien pour son retour.

À encourager :

Rien de nouveau chez L’autodidacte aux mille livres, La lectrice en robe jaune, La taverne d’Onos, Les souris de Paris, Le site du Shifâ’, Bonheur des yeux et du palais, Et si Facebook disparaissait?, Thriller Addict, Bessie’s Bazaar, Je suis sur la route, Maman Lyonnaise, L’Atelier du Phoenix, La bibliothécaire, Planète Vegas, Grain de Sable, Bonheurs culinaires, et Le journal des Jum’s. Laissez-leur de gentils commentaires pour les encourager à reprendre !