Archives mensuelles : janvier 2022

Les deux Postes

Une amie en France m’a récemment aidé à acheter quelque chose dont le fournisseur ne me l’enverrait pas. C’est pas encore arrivé mais je sais déjà assez pour écrire ce post, et j’ai pas envie de mentionner cette histoire quand le truc arrive enfin. Version courte : soyez fiers de La Poste, les amis.

Début décembre, j’ai envoyé un colis à quelqu’un en France. Notre poste l’a reçu le 2 décembre, mais vers la fin de I l’après-midi. On dira donc le 3 décembre. Voilà l’histoire :

J’ai payé cher pour le service appelé « Prioritaire », qui m’a promis « 6-10 jours », pour deux fois l’argent du service ordinaire. On peut voir que le colis a été retardé de 27 jours aux États/-Unis avant d’arriver en France. Je pardonne le délai après — c’était la fête du Nouvel An. Mais c’est inacceptable.

Voilà ce que La Poste a fait vers l’autre direction :

Je n’ai pas honte — c’est pas moi qui « travaille » (le mauvais mot) chez l’USPS. Mais je suis en même temps tellement gêné et jaloux. 4 jours pour traverser l’Atlantique, pas 27.

Quand j’ai vu Jour de Fête, je vous ai dit que la partie intitulée « La Poste en Amérique » était une grosse blague. C’est pas juste qu’ils ne font pas les efforts super-héroïques décrits dans le film. C’est qu’il ne faut pas utiliser le mot « effort » quand on parle d’eux.

Comme je vous ai dit, soyez fiers.

La bible de la pâtisserie

Fin novembre, un nouveau livre a été publié aux États-Unis, mais je viens de le recevoir cet après-midi. C’est « French Pastries and Desserts by Lenôtre, » et c’est la deuxième édition (en traduction) du livre « Faites votre pâtisserie comme Lenôtre » (le lien est aussi la nouvelle version). Ce livre pèse une tonne et je ne regrette pas de ne pas l’avoir importé.

Ce livre n’est pas comme mes livres de Pierre Hermé ou François Payard. Au-dedans, on ne trouve que des classiques, mais au plus haut niveau ! Les instructions sont très détaillées, et les photos sont toutes belles. On n’en attendrait pas moins de la Maison Lenôtre. Regardez :

Celui-ci est le gâteau Opéra, pour lequel M. Lenôtre est justement célèbre. J’en ferai un cette année, mais les décorations au-dessus ne seront pas aussi belles.

Sa tarte normande glace royale. Si c’est pas clair, normande veut dire « aux pommes ». Croiriez-vous que le livre dit que cette tarte a un niveau débutant ?

Celui-ci s’appelle « Singapour ananas et mangue ». Niveau moyen. J’ai des questions sur le dictionnaire chez Lenôtre.

Voilà sa bûche de Noël. Je crois que je suis en fait prêt à faire celle-ci, malgré son niveau avancé. C’est plus ou moins le gâteau Opéra en forme de bûche.

Gâteau basque. Je vais gâcher une surprise — j’ai déjà choisi ce gâteau pour le Tour des Départements il y a des mois. Je suis loin de faire ça pour chacun, mais je reçois parfois de bonnes suggestions.

Ce livre sera bien utile chez moi, parce que notre but est de partager la tradition, et beaucoup de classiques sont aussi des recettes régionales. On y trouve le far breton, le kouglof alsacien, la galette des rois, le gâteau forêt noire, etc. Pour ceux qui aiment la France éternelle, c’est indispensable.

MAIS ! Je dois râler sur quelque chose, non ? Ma plat plainte principale, c’est l’excès d’optimisme par rapport au temps de préparation. 15 minutes pour la tarte normande ? (Ça ne comprend pas le temps pour la pâte.) Il y a même de bonnes blagues à propos du sujet dans le livre. Par exemple, le temps pour la pâte feuilletée ? 5h30. Le temps pour la pâte feuilletée « rapide » ? 3h20. HAHAHA, rapide ! (Rodolphe Landemaine veut 12 heures pour sa pâte feuilletée « inversée », mais peu importe. Il n’appelle pas la sienne « rapide ».)

Je vous rappelle que Karen Krasne, la pâtissière par excellence de Californie, a étudié avec Gaston Lenôtre lui-même. Je sais donc depuis longtemps que j’ai besoin d’un livre de Lenôtre. Et honnêtement, si mes plaintes ne sont que du second degré, c’est presque aussi parfait que mon ex. (La seule chose parfaite dans l’univers. Demandez-lui.)

Le numéro emmerdeur

J’aurais dû deviner que Le Canard ne serait pas du tout fini avec « l’affaire emmerdeur » de la semaine dernière. Cette semaine, ils mettent la célèbre phrase dans la bouche de plusieurs personnes, dont Macron et Taubira. Il y a enfin un petit article sur la mort des frères Bogdanoff, deux messieurs dont je me serais attendu à les trouver au Canard, mais aucun dessin. De toute façon…

On commence avec un calembour sur la présidence d’Europe et une réunion à Strasbourg :

Moi, je fais partie des anti-choucroute avec enthousiasme mais je ne connais que le produit industriel américain, comme celui-ci. Peut-être que j’aimerais mieux une version alsacienne, mais j’avoue c’est quelque chose qui me fait peur quand je pense au Bas-Rhin.

Peut-être que vous avez entendu parler de la polémique sur les baguettes chez Leclerc. Aux États-Unis, la qualité du pain chez Walmart ou dans nos grandes chaînes de supermarchés est aussi mauvaise qu’il n’y a pas de question de concurrence. Mais il n’y a pas trop de bonnes boulangeries non plus.

Moi, je tuerais pour La Croissanterie en ce moment, peu importe s’il y en a plein de meilleures.

Il y a un dessin à propos d’Anne Hidalgo et Christiane Taubira que je trouve absolument passionnant. Au XIXe siècle, aux États-Unis, les candidats essayaient de convaincre tout le monde qu’ils sont venus de zéro. La manière la plus célèbre pour ça était de dire que l’on est né dans une cabane en rondins (« log cabin »). En 1840, le slogan « log cabin and hard cider » (cabane en rondins et cidre) a été une grande réussite pour William Henry Harrison, deux symboles de la vie des pauvres à la frontière (qu’il n’avait pas du tout partagé, mais peu importe). Mme Taubira a dit quelque chose de similaire dans son autobiographie.

Finalement, il y a une nouvelle étonnante scientifique à propos de la greffe d’un cœur de porc dans un être humain. Franchement, cette histoire me rappelle un peu Terminator renaissance. (Ne le regarde pas juste pour comprendre la référence.)

Il y a une bonne blague des canards en haut de la première page. Ils parlent de Roberta Metsola, nouvelle présidente du Parlement européen, et le deuxième dit « Ça va faire Malte ». (Elle vient de Malte.) J’ai dû la rechercher pour comprendre, mais comme on dit, il faut casser le noyau pour avoir l’amande.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !

La rumeur Bonne Maman

Il y a une histoire — une légende urbaine, vraiment — qui circule sur Internet anglophone, et qui fait partie de nos sujets, parce que ça traite de l’histoire de France. J’ai vu un exemple pour la première fois il y a une semaine quand l’un de mes amis a partagé ce post. À cause d’être en anglais, je traduirai un peu :

Un professeur américain a tweeté :

« Au supermarché, j’ai rencontré une petite vieille qui restait debout en face d’une étagère avec des pots de confiture Bonne Maman…Après l’avoir aidée, elle m’a demandé « Savez-vous pourquoi j’achète cette marque ? » J’ai dit « Parce que c’est délicieux ? » Elle a répondu « Oui » et après une pause « Je suis survivante de la Shoah…Pendant la guerre, la famille à laquelle appartient l’entreprise a caché ma famille à Paris. Je l’achète donc toujours. »

C’est certainement le cas que le professeur, un certain Michael Perino (inconnu à moi) existe et a tweeté tout ça. Mais est-ce vrai ? C’est une histoire plus compliquée.

J’ai trouvé plusieurs articles écrits en février ou mars de 2021. C’est bien évident que beaucoup d’entre eux utilisent les mêmes sources. Du Jérusalem Post, de Snopes (un site en anglais connu pour des recherches sur les légendes urbaines), et du Times of Israël (ce dernier est en français). On peut dire les faits suivants avec certitude :

  • Bonne Maman est une marque d’Andros, à Biars-sur-Cère.
  • Les familles Gervoson et Chapoulart, les fondateurs de Bonne Maman, vivent à Biars-sur-Cère depuis 1910.
  • En 2016, un survivant qui vivait dans le New Jersey a dit à un journal qu’il a été caché à Biars-sur-Cère par d’autres Français. Et il a mentionné Bonne Maman (qui n’a pas été fondée jusqu’en 1971). Mais il est mort avant cette histoire, alors personne ne peut lui demander plus de détails.

Ce qu’on ne sait pas :

  • Le musée israélien Yad Vashem garde des témoignages de survivants sur leurs sauveurs. Il y a 2999 enregistrements de la base de données qui traitent de la France (je l’ai vérifié). Mais il n’y a aucun enregistrement qui parle de Biars-sur-Cère.
  • L’entreprise Andros refuse de répondre à n’importe quelle question sur ses fondateurs, alors il manque un témoignage direct.

Il faut que j’ajoute qu’il y a toujours beaucoup de rumeurs à propos des entreprises qui existaient à l’époque de la SGM aux États-Unis. Parfois, elles sont vraies — Hugo Boss lui-même a réalisé les uniformes de la SS. Parfois, elles sont fausses — la soda Fanta à été créé en Allemagne pendant la SGM, mais pas par les Nazis (lien en anglais). Dans le cas de Bonne Maman, que ce soit vrai ou pas, on peut dire qu’il y a clairement des sentiments positifs envers la France et cette marque, à cause desquels beaucoup de monde veulent croire que c’est vrai. C’est une bonne chose.

Je découvre l’Indre

On continue le tour avec le 36, l’Indre. C’est le département le quinzième moins peuplé, et les habitants se nomment indriens. C’est notre troisième séjour dans la région du Centre-Val de Loire (si on ne compte pas que j’ai passé une belle journée dans le Loiret). En plus, c’est notre deuxième séjour dans l’ancienne province du Berry, et je dois vous dire — ils ont le meilleur site web touristique que j’ai vu. (Contrairement à tous les autres, on peut emprunter leurs photos !)

Encore une fois, on commence donc en dehors de la préfecture, cette fois au Château de Valençay (3 étoiles Michelin), l’ancienne maison du plus grand homme politique de tous les temps, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, dit simplement Talleyrand chez les anglophones. Si vous n’êtes pas d’accord sur sa grandeur, considérez qu’il n’a perdu la tête ni sous l’ancien régime, ni sous Robespierre, ni sous Napoléon. C’est comme M. Machiavel — même si on n’est pas d’accord avec ses choix, impossible de nier son talent. Dans le château, on trouve les salons où M. Talleyrand accueillait des diplomates, des souvenirs du Congrès de Vienne, un parc et des jardins exceptionnels, et les cuisines où travaillait le chef légendaire Antonin Carême. (Un nom plutôt malheureux pour un chef, non ?)

Château de Valençay, Photo par Krzysztof Golik, CC BY-SA 4.0

Très peu au sud de Valençay, on trouve le Château de Bouges (2 étoiles), à Bouges-le-Château. J’ai failli le visiter juillet dernier. Comment ? Eh bien, c’est une réplique du Petit Trianon à Versailles ! Bien sûr, c’est pas une copie exacte — il y a leurs propres collections de meubles et d’art, mais à l’extérieur, c’est en fait Versailles ici ! Puis on conduit environ 60 km vers l’ouest pour visiter le Château d’Azay-le-Ferron (1 étoile), un château qui a eu de nombreux propriétaires entre le XVe et XXe siècles et a donc de nombreux styles architecturaux aussi.

Très proche à Azay-le-Ferron, on trouve le Parc naturel régional de La Brenne (2 étoiles), où on trouve plus de 3 000 étangs et 100 000 de tortues ! Après avoir passé un jour au parc, on conduit un peu vers l’est, pour visiter l’Abbaye de Fontgombault (1 étoile), du XIe siècle, avec une église du style roman. Leur communauté religieuse a même fondé un nouveau monastère aux États-Unis, Notre-Dame de Clear Creek dans l’Oklahoma. Notre plus long trajet — 90 km à l’est — nous amène à Nohant-Vic pour visiter la Maison de George Sand (1 étoile), consacré comme musée de l’écrivaine célèbre (de son vrai nom Aurore Dupin) et ses connaissances, comme Balzac, Delacroix, Liszt, et Chopin — à l’honneur de ce dernier, on y trouve le Festival Chopin tous les juins. Pendant que vous êtes là, ne ratez pas non plus les Fresques de Vic (2 étoiles), du XIIe siècle, dans l’Église Saint-Martin. On finit à Issoudun, pour visiter le Musée de l’Hospice Saint-Roch (2 étoiles), avec une collection très inhabituelle, dont deux sculptures de l’Arbre de Jessé, de l’art océanienne, et du patrimoine, dès l’époque gallo-romaine.

On a fait un tour autour de la préfecture, Châteauroux, sans la visiter. Ça n’arrive jamais ici, je veux donc vous dire que j’aime bien ce que j’ai trouvé de cette ville-là. Il me semble que je pourrais être très heureux d’y vivre. Mais en tant que destination touristique, je trouve que les bonnes addresses de l’Indre sont en dehors.

Qui sont les personnages les plus connus de l’Indre ? Il faut qu’on commence avec le prince Talleyrand et l’écrivaine George Sand. Le réalisateur Jacques Tati a tourné le film Jour de Fête à Saint-Sévère. L’acteur Gérard Dépardieu est né à Châteauroux, Le prince infâme italien César Borgia était seigneur d’Issoudun,

Quoi manger dans l’Indre ? Ils partagent leur cuisine avec leurs voisins berrichons du Cher, alors on y trouve le truffiat, une galette pleine de pommes de terre que nous avons déjà goutée — également pour le gâteau moelleux aux noix du Berry. La lentille verte est un produit local Label Rouge, et ça fait partie de nombreux plats, dont la crème de lentilles vertes et la velouté de lentilles vertes. Il y a deux fromages AOP de l’Indre, le fromage chèvre de Valençay, et le Pouligny-Saint-Pierre. Les vins de Châteaumeillant viennent également de l’Indre que du Cher, mais je ne peux pas les acheter ici. Parce que j’ai déjà fait un dîner très typique du Berry, peut-être qu’on fera des recettes du chef Carême. On verra.

Le héros que j’admire

Ça y est ; j’ai enfin trouvé le personnage français dont j’ai le plus envie d’imiter ! C’est Hubert Bonisseur de la Bath, qui se comporte exactement comme moi (pourtant, il est en meilleure forme). Dans « Le Caire, nid d’espions » il dit beaucoup de choses qui pourraient être des phrases sur ce blog ! Mais avant de parler du film, je vous dois mes excuses — je l’ai loué sur iTunes aux États-Unis, alors il y a des sous-titres en anglais.

On commence dans un avion à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Hubert (OSS 117) et son ami Jack volent des plans pour les fusées V-2 et tuent un colonel nazi.

Dix ans plus tard, on rencontre OSS 117 à Roma, où il vole une enveloppe à la Princesse Al Farouk, qui tombe amoureuse de lui. Leur conversation est marrante :

Princesse : Avant de partir, sale espion, fais-moi l’amour.

OSS 117 : Je ne crois pas, non.

Princesse : Pourquoi ?

OSS 117: Pas envie. Je n’ai pas aimé le truc sur les vaches.

Princesse : Je le retire.

Notre héros revient à Paris, où il reçoit ses ordres pour aller au Caire. À l’aéroport, il retrouve Larmina, le secrétaire de son ami Jack.

Au canal de Suez, il y a une scène culte. OSS 117 nous montre qu’il ne se soucie d’aucune culture en dehors de la France. Et on trouve combien de posts sur des autres cultures ici ? Exact.

OSS 117: Construire pareil ouvrage il y a quatre mille ans, il fallait être visionnaire.

Larmina : Le canal a été construit il y a seulement quatre-vingts six ans.

Puis OSS 117 et Larmina arrivent au bureau de la Société Cairote d’Élevage de Poulets, où Jack travaillait. Ils retrouvent Moeller, un concurrent allemand, et OSS 117 nous montre qu’il ignore n’importe quel indice, comme le mot « Kapov » écrit dans un paquet d’allumettes.

À son hôtel, OSS 117 est pris en embuscade par la princesse et son acolyte. Il est très doué en combat ! On voit un exemple de la pauvre qualité de la traduction — en français, OSS 117 dit qu’il a un « pistolet », et la traduction dit « revolver. » C’est en fait un semi-automatique.

Plus tard, il y a une autre mauvaise traduction du dialogue suivant :

Larmina : Mais ce sera surtout l’occasion de rencontrer le gratin Cairote.

OSS 117 : Et non pas le gratin de pommes de terre ! … Nan, parce que ça ressemble à carotte, Cairote. Le… le légume, puisque vous avez dit gratin… Gratin de pommes de terre… C’est, c’est une astuce…”

La traduction parle de beurre et de crème, pas de légumes. Je ne connaissais pas ce sens du mot gratin. En anglais, on dirait « la crème de la crème » — oui, avec des mots français. En tout cas, lui et moi, nous racontons des blagues de même qualité .

À la fête de laquelle ils parlaient, OSS 117 dit des choses insultantes à propos de l’Islam parce qu’elle ne boit pas d’alcool. Mais ensuite, Larmina lui donne, à mon avis, le plus grand compliment possible :

Plus tard, il est capturé par des militants islamistes qui essayent de le noyer.

Après s’être échappé, lui et Moeller se retrouvent et Moeller l’emmène dans une pyramide.

Il s’avère que Moeller est un ancien colonel Nazi, et il a des plaintes :

Moeller : C’est marrant que c’est les Nazis qui ont les mauvais rôles

Après qu’OSS 117 ait attrapé les Nazis, Larmina lui demande comment il a trouvé le bon bouton pour fermer la porte. Et il répond avec une réplique qui pourrait être le slogan de ce blog :

Larmina : Comment avez-vous fait ça ?

OSS 117 : Ma chère, quand on s’intéresse à une culture, on en apprend la langue.

(Peu importe que ça contredise son attitude d’avant.)

Au fait, j’étais bien curieux de sa montre — il s’est avéré que c’était une Tissot. Ça me surprend parce qu’à l’époque du film (1955), les Bréguet étaient toujours fabriquées en France (jusqu’en 1987). Un tel chauvin français n’aurait dû porter rien d’autre.

De toute façon, OSS 117 découvre que c’est en fait son ancien ami Jack qui est derrière toutes les intrigues du film. La princesse tue Jack, puis elle se bat contre Larmina. OSS 117 et Larmina finissent par détruire les armes qui étaient la raison pour la mission au début.

OSS 117 rentre en France, et déjeune avec son chef à propos de sa prochaine mission, en Iran.

Chef : Je vous envie, Hubert. L’Iran est un beau pays et je crois que les Occidentaux y sont fort appréciés.

OSS 117 : Vous savez, les Occidentaux sont appréciés partout à condition qu’ils y mettent un peu du leur.

Voyez-vous ? Comme on dit, « Qui se ressemble, s’assemble ». Pas surprenant que j’adore OSS 117 !

Le con stéréophonique

J’imagine souvent une conversation entre quelqu’un comme moi et un Français :

Français : Tu vas où en vacances ?

Américain : Je visiterai Colères.

Français : Tu n’es pas sérieux ! Où est-ce ?

Américain : T’es con, toi ? C’est la préfecture du 49 !

Français : C’est toi le con ! C’est Angers !

Américain : Ouais, et ma carte est en anglais, et « anger » est « colère » en français. C’est quoi le problème ?

J’ai de plus en plus la même pensée sur des mots en anglais. Pour une conférence, on dit « conference, » sans l’accent, et « convention » est le même mot dans tous les deux, mais on dirait aussi pour les deux « con. » C’est encore plus drôle pour « téléconférence », parce que l’on dit « telecon, » et c’est habituellement un coup de fil avec plusieurs cons en même temps. Je vous dis tout ça parce que jusqu’à il y a 2 semaines, j’allais assister à un événement aujourd’hui appelé « Audio Con LA. »

En fait, cet événement pour des mélomanes est géré par deux québécois, qui gèrent aussi le Salon de l’Audio de Montréal, et personne ne peut me convaincre qu’ils n’ont déjà eu cette pensée. De toute façon, Audio Con est annulé à cause d’Omicron. Et je suis tellement triste parce qu’il y aurait été beaucoup de liens entre l’événement et ce blog. Oubliez les déchets comme Sony ou Samsung ; certains des meilleurs équipements au monde viennent de France. Je parle de marques comme Focal, Micromega, et Jadis. Mais il s’avère que j’ai quand même une histoire de son et d’un produit français.

Depuis mes jours au lycée, je suis toujours fier du fait que tout mon équipement est fabriqué aux États-Unis. Beaucoup de monde croient que tout ce genre de truc vient du Japon ou de la Chine, mais c’est pas vrai. Quand je dis tout mon équipement, c’est la vérité — l’amplificateur, les haut-parleurs, même deux des trois lecteurs de disques (pour mes films français, j’ai dû acheter un produit de Sony). J’ai le même casque depuis 1996, qui vient d’une entreprise à New York City :

Le casque marche parfaitement toujours, et d’habitude, je ne fais pas de changements juste pour l’avoir fait. Mais c’est mon loisir le plus important, et j’espérais qu’en assistant à Audio Con, j’aurais eu l’opportunité d’écouter certains produits français. Je veux que ça fasse partie de toute ma vie.

Par hasard, en même temps que l’évènement a été annulé, j’ai eu une très rare opportunité, d’acheter un casque audio de Focal — d’un revendeur autorisé, mais arrêté par le fabricant — pour un tiers de son prix d’origine. J’ai pris le risque. Voilà :

Et croyez-moi, je l’ai enregistré avec Focal dans la bonne langue :

Comment est-ce ? Si vous connaissez bien les casques, il y a deux sortes, ouverts et fermés. Mon ancien, c’est ouvert. Le nouveau, c’est fermé. Je dirais que le nouveau est plus différent que meilleur, mais c’est également le cas que mes jeans du Temps des Cerises ne sont vraiment pas meilleurs que les jeans Polo. Ce sont plutôt une expression d’identité, et pour la deuxième fois cette semaine, je ne regrette rien.

JE QUITTE LE GROUPE !1!!

Il y a un genre d’humour sur Internet à propos des groupes sur Facebook et le drame entre leurs membres. Ce mème est typique et partout sur Facebook, je n’ai donc pas une source particulière :

L’addition d’un mélange de points d’exclamation et le numéro 1, c’est de l’humour typiquement anglophone à propos du même sujet. Je le mentionne pourquoi ?

Hier, j’ai parlé de M. Macron et son commentaire « Un irresponsable n’est plus un citoyen » et je vous ai dit que j’ai eu une nouvelle triste. Je ne me souviens pas de l’avoir mentionné, mais pendant toute l’année dernière, je faisait partie d’un groupe de conversation hebdomadaire sur Zoom. C’est tout en français et je l’ai rejoint parce que leur organisateur m’a trouvé sur Quora (pas ici) et m’a invité. De leur description sur le site Meetup :

Comme d’habitude, notre réunion du Samedi est une conversation à bâtons rompus, entièrement en français avec un hôte français, autour d’une variété de sujets touchant à la France: films, court-métrages, livres, voyages, jeux de la ville mystère, gastronomie, …

Ce qui arrive le plus souvent n’a rien à voir avec ces sujets. C’est plutôt le virus et la politique. Samedi dernier, plusieurs heures après la dernière séance, j’ai envoyé un courriel à l’organisateur que je ne reviendrai plus, et je lui ai expliqué pourquoi.

D’habitude, il n’y a qu’un français natif dans ce groupe (parfois des invités aussi). La plupart du reste sont des américains ; il y en a plusieurs qui passent leurs appels depuis l’étranger. Je vous dis ça pour que vous compreniez que quand ce groupe parle de la politique française, presque personne n’est vraiment bien au courant sur le sujet (je crois que je suis le seul qui lit un journal français). Mais ce que certains adorent, c’est utiliser des anecdotes françaises pour marquer des points sur notre politique nationale.

Le modérateur a joué une vidéo de l’AFP avec des nouvelles sur M. le Président Macron et son commentaire. Puis un monsieur a commencé à expliquer comme il est d’accord, comme c’est une bonne idée. Je connais trop ce monsieur. Il ne sait rien de la France sauf la langue, mais il adore insulter n’importe qui qui n’est pas d’accord avec lui. Et franchement, il y a une mauvaise tendance aux États-Unis pour que tout le monde soit d’accord avec la personne la plus folle dans une conversation de peur que l’on ne soit dénoncé. Alors ce qu’il disait vraiment, c’était son espoir que beaucoup de monde perdraient leur citoyenneté. C’est la recette d’une nouvelle Guerre civile, et n’imaginez pas du tout que c’est seulement un parti qui a des pensées comme ça ici. C’était pas la première fois où j’ai entendu de la haine dans sa bouche, j’ai donc raccroché.

Je savais déjà que je ne pourrais contredire cette personne. Alors j’ai passé plusieurs heures en réfléchissant, puis j’ai écrit mon courriel et j’ai quitté leur groupe privé sur Facebook. Je n’ai dit rien à personne d’autre ; c’est pas mon style de faire du drame. J’ai déjà un bon fournisseur pour ça.

J’aimerais toujours avoir un groupe pour discuter les mêmes sujets sur lesquels j’écris. Celui-là n’était pas le bon.

Faut pas emmerder les Français

On commence avec une blague que j’ai entendu l’année dernière. Je dois l’écrire de mémoire.

C’est un Allemand, un Britannique, un Américain, et un Français qui ne veulent pas se faire vacciner. Le médecin dit à l’Allemand « Mais c’est une commande de l’État ». Et l’Allemand s’est fait vacciner. Le médecin dit au Britannique, « Mais j’ai lu dans les tabloïds que la famille royale s’est fait vacciner ». Et le Britannique s’est fait vacciner. Puis le médecin dit à l’Américain, « Mais vos voisins se sont tous déjà fait vacciner ». Et l’Américain s’est fait vacciner.

Finalement, le médecin dit au Français, « Vous n’avez pas le droit de vous faire vacciner ». Et le Français s’est fait vacciner.

Bien sûr, c’est Le Canard qui m’a rappelé celle-là :

Savez-vous qui se sent aussi emmerdé cette semaine ? La gestion chez Kärcher. Hier, ils ont demandé aux candidats français d’arrêter d’utiliser leur marque.

Mais c’est vraiment pas M. Jadot qui les a provoqués, mais plutôt ces deux :

Cette histoire est assez choquante — un député LREM a été agressé devant chez lui dans l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon. Moi, j’étais surpris par la langue de l’article : « Un élu de la République lynché devant son domicile familial. » (Souligné par moi.) En anglais, « lynch » comme verbe veut dire tué par une foule. Ce serait mal pour moi de critiquer l’usage en dehors de l’anglais, mais si vous utilisez ce mot avec un anglophone, sachez que ça veut dire quelque chose de plus lourd qu’en français.

On va parler plus de ce commentaire demain, que certains ne sont plus des citoyens. J’ai une triste nouvelle lié au commentaire de M, le Président Macron, mais je vous dirai en ce moment que je ne regrette rien.

Finalement, ce dernier rappelle la citation célèbre de M. Staline, « Le Pape, combien de divisions ? ». L’article lié (sur la citation seulement) est de l’un de mes anciens suivants sur Twitter, Brice Couturier. J’étais choqué quand un journaliste m’a suivi ; je me demande toujours ce que j’ai fait pour le faire changer d’avis.

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Mon dîner bretillien

On finit — très en retard — notre séjour dans l’Ille-et-Vilaine avec LE plat bretillien, et un dessert typiquement breton. Voilà la galette saucisse et le kouign-amann, façon « S ».

C’est quoi, la façon « S » ? Eh bien, j’ai une amie qui me dit souvent après avoir lu mes posts qu’elle ne peut pas goûter mes desserts parce qu’elle a besoin d’aliments sans gluten. Vous savez qu’ici, on respecte toujours la tradition et les produits traditionnels, mais c’est une question de la santé, pas d’être difficile. En plus, elle m’a dit il y a des mois qu’elle aimerait voir ce que je pourrait faire avec les kouign-amanns. En son honneur, j’ai décidé que je ferais de petits kouign-amanns selon ses besoins — mais aussi avec une garniture de son enfance. Voilà la confiture aux salmonberries (ronces remarquables), qui viennent de notre état d’Alaska :

En 2002, j’étais en Alaska pour ma lune d’enfer (c’est comme une lune de miel, mais avec votre ex futur) et j’ai goûté ce genre de confiture pour la première fois. Je regretterai pour toujours l’une de ces choses. Peut-être que Dieu me punit pour ne pas avoir suffisamment apprécié cette confiture-là. Et maintenant, vous savez pourquoi ça fait plus d’un mois pour ce dîner — j’ai fait de nombreuses expériences, mais je n’ai jamais arrivé à faire une pâte sans gluten avec assez de structure. Je continuerai d’essayer, mais je ne le permettrai plus d’empêcher notre Tour des Départements.

Je dois la recette de la galette bretonne au Journal des Femmes. On peut lire comment faire une galette saucisse à Recettes Bretonnes, mais tout ce qui est important, c’est qu’il faut griller la saucisse, pas la faire cuire dans une poêle. Ne mettez pas d’autres assaisonnements. Les bretilliens se moqueront de vous ! (Ne prenez pas ma parole mais plutôt celle de l’Association de la Sauvegarde de la Galette Saucisse Bretonne.)

Les ingrédients pour la galette bretonne (pour 4 personnes) :

  • 264 grammes de farine de sarrasin
  • 8 grammes de gros sel
  • 60 cl d’eau froide
  • 1 œuf

Les instructions pour la galette bretonne :

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et le gros sel.
  1. À l’aide d’un fouet, verser l’eau en deux ou trois fois, tout en mélangeant la préparation. On obtient une pâte lisse et épaisse à laquelle on ajoute un oeuf pour donner une belle coloration à la cuisson.
  1. Filmer et laisser reposer 1 à 2 heures au réfrigérateur.
  2. Graisser la crêpière avec une coton imbibé d’huile. Verser une louche de pâte, attendre que la galette colore pour la décoller à l’aide d’une spatule et la retourner. La laisser cuire encore 1 minute environ.
  1. Faire griller des saucisses. Les envelopper dans des galettes. Répéter. C’est tout.

Je dois la recette des kouign-amanns au site Food Wishes. J’ai recherché de nombreuses recettes, mais j’ai choisi celle-ci car j’ai trouvé sa technique avec le beurre intéressante. Puisque ce dessert est une réussite, je trouve qu’il a raison, même s’il parle anglais dans sa vidéo au lien. Je recommande fortement que vous regardez cette vidéo-là avant de faire cette recette.

Les ingrédients pour les kouign-amann :

  • 230 ml d’eau tiède
  • 1 cuillère à café de levure boulangère
  • 1 cuillère à soupe de sucre
  • 15 grammes de beurre doux, fondu
  • 325 grammes de farine T65
  • 1 cuillère à café de gros sel
  • 130 grammes de sucre
  • 10 grammes de gros sel
  • 250 grammes de beurre demi-salé, froid
  • De la confiture (facultatif)

Les instructions pour les kouign-amann :

  1. Dans un gros saladier, mélanger l’eau tiède, la levure boulangère, et 1 cuillère à soupe de sucre. Laisser reposer pendant 10 minutes.
  1. Ajouter le beurre fondu, puis environ 275 grammes de farine, puis 1 cuillère à café de gros sel. Mélanger avec une cuillère en bois jusqu’à ce que le mélange devienne une boule pâte assez collante.
  1. Mettre le reste de la farine sur votre plan de travail. Rouler la pâte dans la farine en la pétrissant. Quand la boule a un extérieur sec et est devenue homogène, vous êtes fini, même si vous n’avez pas utilisé toute la farine.
  1. Mettre la boule de pâte dans un bol beurré et couvrir avec un torchon. Laisser reposer pendant 90 minutes à température ambiante.
  1. Sortir la pâte du bol, sur un plan de travail fariné. Étaler en forme de rectangle, 3-5 mm d’épaisseur.
  1. Avec une râpe à fromage ou un Microplane, râper la moitié du beurre partout, sauf près des bords. Fariner les mains puis presser le beurre dans la pâte. Plier par tiers, couvrir avec du film à contact et laisser reposer au frigo pendant 30 minutes.
  1. Sortir la pâte du frigo et répéter avec l’autre moitié du beurre. Cette fois, ne remettez pas la pâte dans le frigo après l’avoir étalée. Étaler et plier par tiers encore deux fois. ENSUITE, couvrir la pâte encore une fois avec du film à contact, et laisser reposer au frigo pendant au moins 1 heure.
  1. Pendant ce temps, préparer le sucre salé et le moule. Pour le sucre, mélanger 130 grammes de sucre avec 10 grammes de gros sel dans un bol. Puis beurrer le moule, mettre du sucre salé dans chaque créneau, et secouer pour faire couvert les bords des puits.
  1. Sortir enfin la pâte. Ne farinez pas le plan de travail, mais plutôt saupoudrer avec du sucre salé. Mettre la pâte sur le sucre salé et saupoudrer avec plus de sucre salé. Étaler un gros rectangle de même taille comme avant, et saupoudrer à chaque fois où le sucre salé est incorporé.
  1. Couper les bords, puis couper un nombre de bouts de pâte égale au nombre de puits dans votre moule. Remplir avec de la confiture si vous avez envie, puis plier afin que le 4 coins se touchent.
  1. Mettre les kouign-amanns dans le moule et saupoudrer encore une fois avec du sucre salé. Laisser reposer à température ambiante pendant 10 minutes et préchauffer votre four à 190°C. Faire cuire pendant 25-30 minutes.
  1. Il faut démouler tout de suite les kouign-amanns pour qu’ils ne collent pas au moule. Je l’ai fait avec une pince. Laisser refroidir sur une grille. Dois-je vous dire que les miennes sont fabriquées en France ?
  1. Montrer les kouign-amanns à votre famille et/ou à des invités. Ils n’ont pas vous aidé ? Ne partagez rien !