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Je découvre Mayotte

On finit maintenant le Tour avec le 976, Mayotte. C’est le département le vingt-deuxième moins peuplé, et les habitants se nomment mahorais. C’est notre cinquième et dernier séjour dans l’Outre-mer et notre cent-et-unième et dernier séjour en France.

Avant de continuer, je dois remercier Mayotte Tourisme, sans lequel cet article ne serait pas possible. Tout comme en Guyane, le Guide Vert ne couvre pas Mayotte. Le site de tourisme divise les deux îles en 5 parties, alors je suis ses conseils plutôt qu’essayer de planifier la route la plus efficace. Autre chose ; au moment d’écriture, il n’y a que 2 000 résultats sur Wikimedia Commons pour « Mayotte », d’où je tire toutes les photos que je n’ai pas prises personnellement. Ça limite un peu ce que je peux vous montrer.

Comment est-ce que Mayotte est devenue une partie de la France ? Des fouilles archéologiques établissent que les îles sont habitées depuis le VIIIe siècle par des cultures bantoues. Vers le XIIIe siècle, les îles sont conquises par des musulmanes, et du XVe au XIXe siècle, il y a des sultans malgaches qui règnent sur l’Île. En 1841, le dernier sultan, Andriantsoly, décide qu’il ne peut plus protéger l’île, et la vend à la France. En 1886, l’île s’intègre au protectorat des Comores, mais après l’indépendance des ces îles-là, les mahorais luttent jusqu’en 2009 pour le droit de se rattacher définitivement à la France.

On commence à l’île dite Petite-Terre, car c’est où se trouve l’aéroport. Le Lac Dziani nous attend au cœur d’un cratère volcanique. On peut faire une balade autour du lac en une heure, mais défense d’y baigner — les minéraux dissous dans les eaux sont corrosives. Pour soigner notre déception de ne pas plonger dans l’eau le plus vite possible, on part pour la plage de Moya, pas loin, et le début de notre aventure dans l’océan Indien.

On prend la barge à Dembéni-Mamoudzou sur la Grande-Terre, où on passera le reste de notre séjour. On va d’abord visiter le marché couvert, pour faire la connaissance de notre régime du voyage, ainsi que des tissus et des bijoux locaux. D’ici, on peut prendre des tours à partir du ponton de plaisance, surtout pour regarder des baleines.

D’ici, on passe vers le Nord, territoire forestière où se trouve des mangroves pleine de palétuviers. On visite les communes de Hamjago et Mtsamboro pour voir leur production d’agrumes. L’îlot Chissioua dans la baie de Mtsamboro est inhabité mais il fait l’arrière-plan parfait pour encore une autre plage exceptionnelle.

Nous sommes déjà sur la côte ouest de Grande-Terre, alors on continue vers le Centre-Ouest. À M’Tsangamouji, on peut visiter l’ancienne sucrerie de Soulou, avec des bâtiments qui datent du XIXe siècle, de nos jours classée monument historique. À Combani, on visite le Jardin d’Imany, où se cultive l’ylang-ylang — on peut passer toute la journée à sa découverte. Quelque part, une méchante de légende sourit.

Nos derniers arrêts se trouvent au Sud de l’île, dit « la partie la plus touristique » par l’office de tourisme lui-même. Sur la plage de N’Gouja, recouverte de sable noir, de baobabs, et de bambous, on est à la recherche des makis — un genre de petit singe — et des tortues marines. On finit notre tour de Mayotte, donc de toute la France, en grimpant le Mont Choungui (à peu près 600 mètres de hauteur) pour une vue panoramique sur la pointe Kani-Kéli. Mon amie Pascale m’a dit au moment de mon arrivée en France pour la première fois de ma vie, « Bienvenue dans le plus beau pays du monde », et je le crois, plus fort que jamais.

Qui sont les personnages les plus connus de Mayotte ? Géniale Attoumani, journaliste de France TV, est née à Mamoudzou. La parolière Anne Segalen, qui a écrit les textes de L’Opportuniste et Fais pas ci, fais pas ça pour Thomas Dutronc, est née à Dzaoudzi. Mansour Kamardine, avocat qui a mené l’abolition de la polygamie sur Mayotte, est né à Sada, ainsi que Thani Mohamed Soilihi, premier mahorais à entrer dans un gouvernement français (en tant que secrétaire d’État à la Francophonie sous le gouvernement Barnier).

Que manger à Mayotte ? Je dois la moitié de cette partie à une blogueuse mahoraise, Matavy. Les légumes et fruits de l’île — le manioc, le fruit à pain, les bilimbis, le jaquier — ne se trouvent pas dans les Carrefour et les Ralph’s du monde. Les poissons locaux comprennent des espèces familières, telles que l’espadon et le thon, mais aussi des barracudas ! Le plat phare de Mayotte est un genre de brochette, le cornet buck, « des petits cônes de patte briochée fourrés à la viande et patates douces souvent accompagnés de coriandre ». Pour manque d’une recette, je n’en préparerai un. Les « mamas brochettis » sont partout, des vendeuses de brochettes de viande cuites en plein air. On se contentera de plats principaux plus faciles à cuisiner dans l’Hexagone, la souris d’agneau aux pois chiches et carottes ou le poulet frit au piment. En dessert, il y a le Koloda, de la noix de coco râpée cuite dans un caramel, et des salades de fruits locaux. Pour boire, il y a le trembo vurga, un vin de palme, et le ti-punch, trouvé partout dans l’Outre-mer, ainsi que de nombreux jus de fruits.

Je découvre La Réunion

On continue maintenant le Tour avec le 974, La Réunion. C’est le département le vingt-cinquième plus peuplé et les habitants se nomment réunionnais. C’est notre quatrième séjour dans l’Outre-mer.

Il y a longtemps, je me suis gravement trompé sur la géographie française, de façon qui concernait La Réunion. Voici une capture d’écran de Facebook :

La partie importante dit « Je ne peux pas dire pourquoi, mais je voulais découvrir où est l’endroit le plus loin de chez moi au monde en ce moment ». La date vous montre que je n’avais toujours pas lancé le blog, et je n’avais pas compris que « Saint-Denis » dans cette liste n’était pas Seine-Saint-Denis. Je comprends maintenant. Je me pardonne — ce qui n’arrive jamais ! — parce que je pensais tous les jours au concert d’Indochine à venir. Quant à la raison pour vouloir m’éloigner de la maison, elle s’est bannie du blog.

Comment est-ce que La Réunion est devenue une partie de la France ? L’île elle-même était connue aux explorateurs portugais du XVIe siècle, mais c’était seulement en 1642 que des Français y sont arrivés pour la revendiquer au nom du roi et la baptiser « Île Bourbon ». Les premiers colons en permanence ne sont arrivés que jusqu’en 1665 ; avant ça, l’île restait inhabitée. 50 ans plus tard, le café donnerait lieu au système d’esclavage. Le nom « La Réunion » arrive en 1793, « en hommage à la réunion des fédérés de Marseille et des gardes nationaux parisiens, lors de la marche sur le palais des Tuileries ». L’île atteindra son statut de département en 1946, ayant été française depuis le moment de ses premiers habitants.

On arrive par l’aéroport à Saint-Denis, mais ce sera notre dernier arrêt. Le sens de la visite est très logique si on suite largement la côte et retournons jusqu’à notre point de départ. Je vais recommander quelques choses qui pourraient être très difficiles, alors il y a 16 escales ici au lieu de mes 12 habituelles.

Notre premier arrêt est Saint-Paul. Ici, on visite la plage de Boucan-Canot (2 étoiles Michelin), un endroit idéal pour la baignade parmi les coraux et poissons. Puis on visite le Musée de Villèle, pour apprendre plus sur l’histoire de l’île dans l’ancienne plantation du XVIIIe siècle, sa cuisine et hôpital des esclaves, et sa « Chapelle Pointue », une petite église néo-gothique du XIXe siècle, avec un autel construit à Nantes en marbre italienne. De La Rivière des Galets, on réserve des places dans un 4×4 pour aller au Cirque de Mafate (3 étoiles) — c’est le seul moyen pour nous rendre à ce massif plein de sentiers de randonnée (déconseillé à ceux qui ne sont pas en pleine forme). Le Gouffre des Trois Roches (3 étoiles) est à la fin de l’un de ces sentiers et offre des vues panoramiques des cascades.

On continue le long de la N1A jusqu’à Saint-Leu. Ici, il y a 3 musts (ça me tue, que l’on dit ce mot en français). Kélonia (2 étoiles), l’observatoire des tortues marines, accueille des tortues dans 1 500 m3 de bassins, et participe à guérir des tortues blessées avant de les relâcher en mer. Le jardin botanique Mascarin (2 étoiles) se trouve dans le domaine des Colimaçons, et abrite huit collections de plantes : les plantes indigènes, les plantes introduites par les colons, les cactus, les caféiers, et d’autres. La Réunion est une des îles où se trouve l’ylang-ylang, inconnu pour moi jusqu’à ce momenttout se lie sur ce blog ! Le Musée Stella Matutina (2 étoiles) nous apprend sur l’industrie de la canne à sucre, dont l’esclavage et les techniques sucrières. Puis on continue au sud le long de la N1, jusqu’à Saint-Louis, où on visite la Sucrerie du Gol (2 étoiles), la dernière qui fonctionne sur l’île. On peut y déguster les produits, et si vous avez suivi ce blog depuis un moment, vous savez que ça vaut une étoile de plus !

À une douzaine de km de la sucrerie, on visite le marché couvert de Saint-Pierre (1 étoile), avec tout genre d’épice, de fruits et de légumes. Le prochain arrêt est pour les personnes vraiment en bonne santé, car il y a des détours importants pour les visiter. De Saint-Pierre, on suit la N3 à Bourg-Murat puis la Route Forestière du Volcan jusqu’au Pas des Sables pour la Plaine des Sables (3 étoiles) — le Guide Michelin estime qu’il faut 1h20 pour conduire les 45 km, puis il y a une randonnée de 7,5 km, mais en récompense, il y aura des vues spectaculaires du Piton de Partage et du Piton de la Fournaise. Après le retour vers la côte, on continue le long de la N2 à Langevin, puis suit la Rue de la Passerelle jusqu’au Sentier de la rivière Langevin (2 étoiles). Ça nous amène à la cascade Langevin,  » un site composé de multiples petites cascades s’étalant sur la même paroi rocheuse recouverte par la végétation et plongeant dans un large bassin à l’eau clair « . On reprend la N2 et croise la Rivière de l’Est sur son pont suspendu (1 étoile) en route à Saint-Benoît.

À Saint-Benoît, nous avons un choix. Soit on prend un helicoptère soit on conduit dans la forêt de Bébour-Bélouve pour marcher sur le sentier vers la plus haute cascade de France, la Cascade du Trou de Fer (3 étoiles), une chute de 725 mètres. Quoi que soit le choix, notre prochain arrêt est à Saint-André, la Coopérative ProVanille (1 étoile), pour une visite guidée qui nous apprend le parcours de la vanille Bourbon — la seule dans ma cuisine depuis toujours, mais venant de Madagascar (lien en anglais), pas de La Réunion (car indisponible chez moi).

Notre tout dernier arrêt est la ville de Saint-Denis. D’abord, on visite le Musée Léon Dierx (1 étoile), nommé pour un poète et peintre de l’île. Là, on trouve une collection de tableaux par de tels artistes que Berthe Morisot, Auguste Renoir et Paul Gaugin, ainsi que des artistes réunionnais. En attendant notre avion, on finit sur la plage du Barachois (1 étoile), dotée de canons installés pour proteger l’île contre des anglophones, où on profite d’un dernier coucher de soleil.

Qui sont les personnages les plus connus de La Réunion ? Roland Garros, aviateur pour qui le stade de tennis parisien est nommé, est né à Saint-Denis, ainsi que l’économiste Raymond Barre et l’humoriste Manu Payet. L’enfant terrible L’écrivain Michel Thomas, dit Michel Houellebecq, est né à Saint-Pierre.

Que manger à La Réunion ? Une liste des fruits et légumes locaux se lit comme n’importe quelle île tropique — des noix de coco, des bananes, etc — mais aussi une variété d’ananas inconnue pour moi, le Victoria ; le goyavier, cousin de la goyave ; et une douzaine de variétés de mangues. La vanille Bourbon est le seul produit IGP de l’île. En plats principaux, on trouve le plat phare, le rougail saucisses — le rougail étant un mélange de tomates, oignons, piments et gingembre, ainsi que le cari — une famille de plats de viande ou de poisson mijotés avec des tomates, des oignons, du curcuma et du safran, le canard à la vanille (dans une sauce à base de vin rouge avec une sacrée quantité de vanille), et grâce à la population d’origine indienne de La Réunion, les samoussas (regardez la notification du site Zest en bas). En dessert, il y a le gâteau patate, à base de patates douce blanches ; le gâteau ti son, à base de farine de maïs ; et les bonbons de miel, des beignets recouverts d’un sirop de miel. Pour boire, il y a les rhums réunionnais, produits par quatre distilleries sur l’île, et le rhum arrangé, du rhum dans lequel on macère des fruits, des épices et d’autres herbes.

Je découvre la Guyane

On continue maintenant le Tour avec le 973, la Guyane. C’est le département le vingt-quatrième moins peuplé, et les habitants se nomment guyanais. C’est notre troisième séjour dans l’Outre-mer.

Comment est-ce que la Guyane est devenue une partie de la France ? L’histoire française trace ses origines jusqu’en 1503, mais la colonie n’a aucune importance jusqu’à la fondation de Cayenne en 1643. Pas comme les îles antillaises françaises, la Guyane n’a jamais séparé du pays depuis ce temps-là. Elle devient un département pour la première fois en 1797, puis colonie pénale, et est devenu définitivement département depuis la fin de la SGM.

Avant de continuer, il n’y a pas d’étoiles Michelin mentionnées dans cet article. Ce n’est pas du tout un commentaire sur la qualité de la Guyane — le Guide vert ne la visite pas. Michelin est une entreprise privée et a le droit de ne pas publier sur n’importe quel lieu s’ils ne veulent pas dépenser l’argent. Mais vu leur excellent travail sur les îles antillaises, je ne peux pas comprendre ce choix. Cet article ne pourrait pas exister sans le site du Comité du Tourisme. Pour ce que ça vaut, notre tour se concentre largement sur la côte, un choix nécessité par la disponibilité de photos.

On commence notre tour de la Guyane à la préfecture, Cayenne. Notre premier arrêt est le Musée Alexandre-Franconie, consacré aux cultures guyanaises. Les collections comprennent des objets historiques, des tableaux qui appartenaient au sénateur Victor Schœlcher (qui nous avons rencontré en Martinique), et de l’histoire naturelle. La Cathédrale Saint-Sauveur — c’est Un Coup de Foudre, il va y avoir une église dans chaque département — à été originalement construite dans les années 1820, mais le bâtiment moderne date d’un siècle plus tard, avec une orgue qui vient du Jura. Il faut visiter le Marché des fruits et légumes, le plus grand du département, pour des fruits cultivés nulle part ailleurs en France, tels que la grenadille (dite maracuja là-bas). Le Jardin botanique abrite, sur 3 hectares, des orchidées, des plantes carnivores, et la Maison de la vanille, une collection de nombreuses espèces de cette plante. Mais attention aux caïmans !

Au sud-est de Cayenne, on visite les Marais de Kaw à Régina, réserve naturelle pleine de faune telle que les caïmans, les iguanes, et les jacanas noirs, ainsi que de flore comme les jacinthes d’eau et des nénuphars. Puis on revient vers la côte pour visiter le Fort Diamant, les ruines d’un fort stratégique du milieu du XIXe siècle. Les plages de Rémire-Montjoly sont un bon endroit pour chercher les tortues du département. Juste à l’ouest de Cayenne, à Kourou, on passe par les Îles du Salut, trois îlots volcaniques à 11 km de la côte. L’île Royale abrite l’ancien bagne.

Aux alentours de Kourou, on visite le Centre spatial guyanais (CSG), la base de lancement de l’Agence spatiale européenne. En plus des lancements, on peut y visiter le Musée de l’Espace, avec des expositions sur les satellites et les opérationnels du CSG. Puis, on conduit presque 200 km à l’ouest à la ville de Saint-Laurent du Maroni. Ici on visite le Camp de la Transportation, ancien bagne originalement planifié pour les « ecclésiastiques non sermentés » pendant la Révolution, mais pas mis en service que jusqu’au temps de Louis Napoléon. On suit le fleuve Maroni vers l’intérieur, d’abord à Papaichton pour visiter les Abattis Cottica, de nombreux îlets au milieu du fleuve, entourés par des « arbres dépassant les 60 mètres de haut ». On finit au milieu du Parc amazonien, à Maripa-soula, une petite ville dans ce grand parc régional, qui nous permet la rencontre de nombreuses cultures — amérindiennes, brésiliennes, et surinamese, parmi d’autres.

Qui sont les personnages les plus connus de la Guyane ? Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, est née à Cayenne, ainsi qu’Henri Salvador, musicien, Kevin Séraphin, joueur de basket, et Marc Barrat, réalisateur de 3 téléfilms de la série « Meurtres à ». Tariq Abdul-Wahad, né Olivier Saint-Jean, joueur de basket, est né à Maisons-Alfort. Alicia Aylies, 87e Miss France, a été d’abord élue Miss Guyane (mais est née en Martinique).

Que manger en Guyane ? Heureusement pour moi, le piment de Cayenne est en fait du Mexique, et la ville de Cayenne tire son nom d’une « caïenne », un genre de réchaud sur les bateaux. Alors que l’on y trouve des plats créoles des Antilles, la Guyane met en vedette de la cuisine amérindienne, souvent à base de manioc, et la cuisine bushinenguée, du Suriname, où on mange plein de légumes inconnus en Europe, tels que le sorossi et les feuilles de dachine (les racines sont connues chez moi sous le nom de taro). Il y a donc un colombo guyanais, comme notre dîner martiniquais, mais aussi le bami, des pâtes à la sauce soja importées par des immigrés indonésiens dans le Suriname, et le nassi, du riz cuit de même façon. Je ne ferai pas le fricassé d’iguane, peu importe vos demandes. En dessert, il y a les dizé milés, des beignets fourrés de « crène impériale » et les catalinas ou cucas, une pâtisserie à base de noix de coco et de farine de blé. Pour boire, il y a le rhum guyanais, dit tafia, ainsi que de nombreux jus à base des fruits locaux.

Je découvre la Martinique

On continue maintenant le Tour avec le 972, la Martinique. C’est le département le trente-cinquième moins peuplé, et les habitants se nomment martiniquais. C’est notre deuxième séjour dans l’Outre-mer.

Comment est-ce que la Martinique est devenue une partie de la France ? Christophe Colomb l’a visitée pour la première fois en 1502 au nom de l’Espagne, et tout comme la Guadeloupe, elle est devenue colonie française à partir de 1635, ce qui a fait fuir les Kalinagos indigènes en 1658. À partir du traité de Whitehall en 1794, la Martinique passe aux mains britanniques, jusqu’à son rattachement définitif à la France après les guerres napoléoniennes.

Comme en Guadeloupe, il y a plus d’endroits ici que ce que je ne peux faire rentrer dans mon format. On va largement sauter le Nord-Ouest de l’île, en partie car c’était difficile de trouver de bonnes photos, en partie à cause de triage. Je vous recommande fortement de consulter le site officiel du Comité de Tourisme.

On commence notre tour à Fort-de-France, la préfecture. Notre premier arrêt est absolument inattendu pour une île tropique — la Bibliothèque Schœlcher (2 étoiles Michelin), construit à Paris en 1887, puis démontée et expédiée en Martinique en 1893. Réputé comme le bâtiment le plus visité de l’île, on la visité pour sa structure des ateliers Eiffel et son mélange de styles architecturaux : égyptien, byzantin, et Art Nouveau. Pas loin, on visite le Marché couvert, le plus grand de l’île, avec tout genre d’épices, de liqueurs, et de souvenirs. Juste au nord de la ville, on trouve le Jardin de Balata (3 étoiles), avec une collection énorme de plantes tropiques et mondiales, situées autour d’une maison créole. Au centre de l’île, on fait de la randonnée sur la Trace des Jésuites (2 étoiles), au milieu de la forêt tropicale, qui offre des vues du volcan Pelée.

On arrive à la côte nord-est de l’île, à Sainte-Marie. Ici, on visite le Musée de la Banane (1 étoile), avec plus de 60 espèces de bananes dans ses jardins. Pas loin, il y a aussi le Musée du Rhum Saint-James (2 étoiles), mais on visitera un autre producteur. À 20 km au sud-est, on visite la Presqu’île de la Caravelle (2 étoiles) et sa Réserve naturelle (3 étoiles), 388 ha de savanes, de mangroves, et de falaises, ainsi que des plages et des hôtels. On continue le long de la côte, jusqu’au François. Là l’Habitation Clément (3 étoiles) nous attend, maison du plus grand producteur de rhum de l’île, avec des meubles du XIXe siècle, des souvenirs de son origine en tant que plantation de canne de sucre. La Baignoire de Joséphine (2 étoiles) fait partie d’une chaîne d’îlets sur la côte, et tire son nom d’une visite de l’impératrice.

Tout au sud-est de l’île, on arrive à Sainte-Anne et la Trace des Caps (3 étoiles), un sentier de 34 km aux bords de la mer qui relie beaucoup des plus belles plages de la Martinique. À l’ouest, l’Anse Figuier (1 étoile) est une autre belle plage qui abrite l’Écomusée de Martinique ; les eaux sont calmes et un bon choix pour faire du snorkeling. On revient vers l’ouest de l’île, toujours sur la côte du sud, pour visiter le Rocher du Diamant (1 étoile), un rocher de 175 mètres de hauteur au milieu de la baie. Notre dernier arrêt est la Savane des Esclaves (1 étoile), un village qui reconstruit la vie quotidienne des esclaves au XVIIIe siècle.

Qui sont les personnages les plus connus de la Martinique ? Karine Jean-Pierre, porte-parole du président Biden, est née à Fort-de-France, ainsi que Ronny Turiaf, champion de basket aux États-Unis, et Frantz Fanon, psychiatre et écrivain qui faisait des excuses pour la violence politique. Aimé Césaire, écrivain et homme politique, est né à Basse-Pointe. Actrice Darling Légitimus, qui dansait avec Joséphine Baker et était grand-mère de Pascal, est née à Carbet. Jacques de Chambly, qui nous a rencontrés au Québec, était gouverneur de la Martinique.

Que manger en Martinique ? Comme j’ai dit en parlant de la Guadeloupe, il est plus logique de parler d’une cuisine antillaise, car ces départements partagent beaucoup. Mais on est quand même loins d’épuiser cette cuisine ! En plats principaux, il y a le blaff de poissons, cuit dans une marinade de jus de citron et épices antillaises ; les dombrés aux crevettes, des boulettes de farine un peu comme les gnocchis ; le gratin de bananes jaunes, des plantains cuits avec du fromage Emmental et de la sauce béchamel ; et le poulet boucané, du poulet fumé dans le but de le conserver. En dessert, on y trouve le Robinson, un gâteau qui mélange une pâte brisée, des confitures, et une génoise ; l’amour caché, un gâteau très similaire au Robinson (la différence est principalement combien du gâteau est recouvert de pâte brisée) ; les beignets de bananes ; et le gâteau à l’ananas, mondialement connu dans sa forme renversée. Pour boire, il y a le ti-punch comme partout aux Antilles, et des rhums venant des 8 distilleries sur l’île.

Je découvre la Guadeloupe

On continue maintenant le Tour avec le 971, la Guadeloupe. C’est le département le trente-huitième moins peuplé et les habitants se nomment guadeloupéens. C’est notre premier séjour dans l’Outre-mer, où chaque département est aussi sa propre région.

Comment est-ce que la Guadeloupe est devenue une partie de la France ? C’est Christophe Colomb qui a découvert l’île nommée Basse-Terre en 1493, pendant son deuxième voyage. Il l’a nommée « Santa María de Guadalupe de Extremadura », d’après un monastère en Espagne. En 1635, la Compagnie des Îles d’Amérique, fondée par le cardinal Richelieu, a établi la colonie française. Pendant les deux siècles à venir, la Guadeloupe passera entre les mains des britanniques et des suédois, mais sera définitivement rattachée à la France à partir du deuxième traité de Paris, la fin des guerres napoléoniennes.

Il y a cinq régions de la Guadeloupe : la Basse-Terre, la plus grande île de l’archipel ; la Grande-Terre, son voisin assez proche pour les connecter par deux autoroutes ; la Désirade, une île-commune de 1 500 personnes juste à l’est de la Grande-Terre ; la Marie-Galante, 3e plus grande île des Antilles françaises ; et Les Saintes, deux petites îles au sud de la Basse-Terre, avec des villages pêcheurs. Il y a beaucoup plus que ce que je peux couvrir ici ; consultez le site officiel de tourisme, mais pas ce lien nauséabond.

On commence sur la Basse-Terre, au Jardin botanique de Deshaies (3 étoiles Michelin), plein d’espèces locales — nénuphars, orchidées, flamants et perroquets, même des cactées (je me sens sur terre-bien-connue, tout à coup). La plage de Grande-Anse (2 étoiles) est le plus long de l’archipel et tout ce que vous imaginez des tropiques. Le Grand Cul-de-sac marin (2 étoiles) à Sainte-Rose est un parc naturel plein de forêts marécageuses et plus de 250 espèces de poissons, de coquillages et d’autres animaux protégés. À Pointe-Noire, on visite le Saut d’Acomat (1 étoile), une chute à la fin d’une belle randonnée.

Il faut absolument monter sur le volcan de La Soufrière (3 étoiles), plus haut sommet des Antilles, pour ses vues panoramiques. On finit sur la Basse-Terre devant les Chutes du Carbet (2 étoiles), 3 cascades exceptionnelles aux bouts de 3 sentiers plein de vues. L’autoroute N1 nous amène sur Grande-Terre et la ville de Pointe-à-Pitre. Ici, on visite le Marché Saint-Antoine (1 étoile), où on trouve tout genre d’épice et produits artisanaux. L’un de seulement deux musées de la visite, le Mémorial ACTe (2 étoiles) est consacré à l’histoire de l’esclavage.

On prend maintenant un bateau du port de Saint-François pour aller sur La Désirade, très petite île avec de nombreux trésors naturels. La plage de Beauséjour est notre point de départ pour découvrir la phare, les cactus « tête d’anglais », et les iguanes de l’île. Puis on prend un autre bateau pour visiter les Îles de la Petite-Terre (2 étoiles), joignables uniquement de Saint-François. L’îlet Terre-de-Bas est parsemé d’agaves et de reptiles ; une croisière autour du lagon en bateau au fond de verre permet aussi la découverte des tortues et des coraux.

Notre prochain arrêt est l’île de Marie-Galante. L’Habitation Murat (1 étoile), anciennement une plantation de canne de sucre, abrite l’écomusée des arts et traditions de l’île. La maison du maître abrite l’exposition en permanence, mais on peut aussi visiter les cuisines, les moulins, et la sucrerie. On va aussi faire une balade près de l’océan dans le village de Capesterre-de-Marie-Galante, peut-être en passant par le moulin Bézard, monument historique de l’industrie du sucre.

Nos derniers arrêts sont au sud de la Basse-Terre, sur l’île des Saintes dite Terre-de-Haut. Faut pas rater la plage Pain de Sucre (2 étoiles), avec un rocher de 52 mètres duquel on peut surveiller les sables et les vagues. On finit dans un autre monument historique, le Fort Napoléon (3 étoiles), où en plus d’expositions sur l’histoire des Saintes, il y a un jardin botaniques et les meilleures vues panoramiques de l’île.

Qui sont les personnages les plus connus de la Guadeloupe ? Le footballeur Lilian Thuram est né à Pointe-à-Pitre. Arthur Apatout, fondateur de La Compagnie créole, est aussi né à Pointe-à-Pitre alors que Guy Bevert, batteur du même groupe, est né à Basse-Terre. Le général Charles Bégin, grand-croix de la Légion d’honneur, est né à Marie-Galante. Le général révolutionnaire Claude Aubert est mort en service (le terme « pour la France » ne s’appliquait pas à l’époque) aux Îles Sous-le-Vent.

Que manger en Guadeloupe ? Il faut dire qu’il serait plus logique de parler d’une cuisine antillaise — certains plats et accompagnements se trouvent partout entre la Guadeloupe, la Martinique, et un peu la Guyane. Des sites de référence — Tatie Maryse, Je cuisine créole, Mamie Simone — partent de ce point de vue. C’est une cuisine qui tire des inspirations de la française, de l’indienne, de l’amérindienne, et de l’Afrique — je ne pourrai pas épuiser le sujet dans mon format.

Les ingrédients phares de cette cuisine sont le bois d’Inde (nom antillais du piment de Jamaïque), la poudre à Colombo, la goyave, la noix de coco, et la banane plantain. (C’est très similaire à la cuisine cubaine — j’adore !) Le piment antillais aussi, duquel je suis terrifié moins fan. En plats principaux, on y trouve le bokit, sandwich phare de Guadeloupe pour son pain frit, souvent garni de morue, de poulet ou de jambon ; le colombo, une sorte de curry antillais ; les accras, des beignets remplis de morue et de légumes ; la fricassée de lambi, un coquillage local ; et le bébélé, une soupe à base de tripes et de fruit à pain. En dessert, il y a le flan coco, un flan fabriqué avec soit du lait de coco soit de la noix de coco râpée ; le tourment d’amour, une tarte avec un fond de pâte brisée, garnie de confiture et d’une génoise ; la cassave, une galette à base de farine de manioc ; et le caca de bœuf, une pâtisserie de Marie-Galante en forme de vous-savez-quoi, avec un cœur de coco, et fait avec du sirop de batterie (faut cliquer pour en savoir plus !). Pour boire, il y a le ti-punch, trouvé partout aux Antilles, un cocktail à base de rhum blanc et de jus de citron vert, et huit marques de rhum fabriquées sur l’archipel.

Je découvre le Val-d’Oise

On continue maintenant le Tour avec le 95, le Val-d’Oise. C’est le département le dix-septième plus peuplé et les habitants se nomment valdoisiens. C’est notre huitième et dernier séjour en Île-de-France, notre 94e et dernier séjour dans l’Hexagone et notre 96e et dernier séjour en France métropolitaine.

Si vous ne savez pas combien de larmes j’ai aux yeux en écrivant ça, ou pensez que je suis moins que sérieux, bienvenue au blog pour la première fois.

On va visiter ce département de ma façon — c’est-à-dire qu’il faut commencer à l’aéroport Charles de Gaulle, car c’est en partie dans le Val-d’Oise (et la Seine-et-Marne et la Seine-Saint-Denis en plus !), avec une adresse officielle à Roissy-en-France. (À ne pas confondre avec Roissy-en-Espagne, quoi ?) D’ici, on commence avec une visite inhabituelle, le « village fantôme » de Goussainville – Vieux Pays, vidé pendant les années 1970 à cause des bruits du nouvel aéroport — mais qui subsiste car il y a une église classée monument historique au centre ! Au nord, on visite l’Abbaye de Royaumont (2 étoiles Michelin), fondée par Saint-Louis lui-même, pour son architecture gothique du XIIIe siècle, dont l’ancien cloître des moines et sa bibliothèque de plus de 23 000 livres. Puis à Villiers-le-Bel, on visite le Château d’Écouen (2 étoiles), ancien château du duc Anne de Montmorency — oui, un homme malgré le prénom — qui abrite de nos jour le seul musée national consacré à la Renaissance, son époque. Quelques km à l’ouest, on arrête au lac d’Enghien-les-Bains (1 étoile), centre d’une commune renommée pour ses eaux sulfurées. J’étais rendu perplexe par ce nom plutôt nordiste, même belge — il s’avère que c’est en fait nommé pour une ville en Belgique.

On continue un peu au nord, à L’Isle-Adam, avec des plages le long de l’Oise qui attiraient anciennement de tels artistes que Fragonard et Balzac — les cabines datent au XIXe siècle. Très proche, il y a le joyau du Val-d’Oise, Auvers-sur-Oise, avec de nombreux sites à visiter liés à l’art français du XIXe siècle. On y commence devant les tombes de Vincent et Théo Van Gogh, décédés à Auvers tous les deux. La Maison-Atelier de Daubigny (1 étoile), érigée en 1860 par Charles-François Daubigny, a des murs recouverts de reproductions d’œuvres par de tels artistes que Camille Corot et Honoré Daunier, qui les ont peintes à l’époque pour décorer l’atelier (les originales sont dispersées parmi plusieurs musées autour du monde). Le Château d’Auvers, construit par un homme d’affaires italien au XVIIe siècle, apparaît dans plusieurs tableaux de Van Gogh, et abrite un « nymphée », une grotte qui rappelle les lieux de culte de l’Antiquité grecque (on en a croisé un autre en Essonne).

Le Val-d’Oise cache la fin parfaite de nos balades hexagonales — quatre sites qui font un mélange du patrimoine et de la modernité, de l’Église et l’État, qui capture toute dans mon imagination dès le départ. Notre prochain arrêt est la ville de Cergy-Pontoise. Là, on visite l’une des attractions les plus atypiques de France, l’Axe majeur (1 étoile). Construit pendant les années 1980, il s’agit d’une promenade de 3 km qui relie 12 œuvres d’art public — dont une pyramide dans un lac et une tour de 36 mètres d’où on est censé être capable d’apercevoir La Défense. La cathédrale Saint-Maclou (1 étoile) date du XIIe siècle, ne suit pas son plan original cruciforme, et vaut la visite autant pour son mélange de styles que son orgue et vitraux Renaissance. À Chaussy, le Domaine de Villarceaux (1 étoile) nous attend, avec ses deux châteaux et 7 jardins (labellisés remarquables) et pièces d’eau. Notre final arrêt n’importe où dans l’Hexagone est le Château de La Roche-Guyon (1 étoile), site d’une aventure de Blake et Mortimer, un manoir imposant sous un donjon en haut d’une colline. Avec un potager ainsi qu’un jardin à l’anglais conçu par la fille du duc de La Rochefoucauld, dans un lieu qui abrite toujours une casemate de Rommel, tout en vue de la Seine, on finit bel et bien au cœur de ma France.

Qui sont les personnages les plus connus du Val-d’Oise ? Lauréate du Prix Nobel de littérature Annie Ernaux vit à Cergy depuis les années 1970. Économiste Dominique Strauss-Kahn a été maire de Sarcelles. L’artiste cubiste Georges Braque est né à Argenteuil, ainsi que le guitariste René-Paul Roux, dit Paul Personne. Argenteuil a été aussi la maison de Claude Monet pendant 7 ans, L’écrivain public et alchimiste présumé Nicolas Flamel est né à Pontoise. Savinien de Cyrano de Bergerac, connu pour sa nez de taille exceptionnelle, est mort à Sannois. Louis Daguerre, inventeur du daguerréotype, est né à Cormeilles-en-Parisis, où le chanteur Michel Delpech a grandi. Jean Bruce, auteur d’OSS 117, est mort dans un accident de voiture à Épinay-Champlâtreux.

Que manger dans le Val-d’Oise ? On est dans la région dite le Parisis ou Pays de France, qui se vante de plusieurs produits locaux — l’asperge d’Argenteuil, la pêche de Montreuil et la poire de Groslay. En plats principaux, on trouve une pâtisserie salée, la talmouse — de la pâte feuilletée fourrée d’emmental et de sauce béchamel. En dessert, il y a les macarons du Vexin, proposés par le parc naturel de la région, avec une garniture de miel local et chocolat noir et au lait. Pour boire, il y a une toute petite production de vin pinot noir et chardonnay à Argenteuil,

Mais on n’est pas encore fini ! Demain, une Langue de Molière spéciale, puis l’Outre-mer attend.

Je découvre le Val-de-Marne

On continue maintenant le Tour avec le 94, le Val-de-Marne. C’est le département le douzième plus peuplé et les habitants s’appellent val-de-marnais. C’est notre septième séjour en Île-de-France.

Je ne suis jamais allé dans le Val-de-Marne. Mais j’étais si, si proche mon tout premier jour en France. Après avoir déposé mes bagages à l’hôtel, à 2 km de l’Île-de-la-Cité, je suis allé à la Cinémathèque française pour le dernier jour de l’exposition sur Louis de Funès (MERCI, Bernard !). J’ai dû passer par le Ministère des Finances pour y aller, et je vous rassure, j’ai salué le bâtiment de la main pour dire bonjour à la star du Canard enchaîné, Bruno Le Maire. Si on m’avait dit qu’avec 2 km de plus, j’aurais pu ajouter un autre département à ma liste de visites, j’aurais continué.

On va donc reprendre ma visite ratée et entrer le département à Charenton-le-Pont. Il n’y a rien pour nous là, mais on continue un peu à l’est pour arriver dans le Bois de Vincennes, un parc de presque 1 000 hectares. (Les adresses là-dedans sont pourtant dans le 75, ce qui me rend perplexe. Le Val-de-Marne le revendique quand même.) Dans le bois, on peut explorer le Parc Floral de Paris, avec son Jardin des Papillons et Maison Paris Nature, où il y a des animations et une collections d’autres insectes. On passe aussi par le Parc zoologique de Paris, avec plus de 3 000 animaux dans 5 « biozones ».

À côté du bois, on trouve aussi le Musée Fragonard de l’École nationale vétérinaire. Ce Fragonard, cousin du peintre, a collectionné tout un « cabinet de curiosités » anatomiques. Puis on traverse le bois pour arriver au Château de Vincennes (2 étoiles Michelin). Manoir des Capet depuis le XIIe siècle, le château actuel a été érigé sous Louis IX, et la résidence royale jusqu’au moment où Louis XIV l’a quitté pour Versailles. On y trouve un donjon impressionnant, une chapelle gothique avec des vitraux du XVIe siècle, et une chambre de roi érigée pour Charles V.

À 8 km à l’est, on trouve le Musée de Résistance nationale de Champigny-sur-Marne. Là, il y a une collection de 800 journaux clandestins de la Seconde Guerre mondiale ainsi qu’une collection d’objets divers : pistolets, machines à écrire, etc. Puis on croise la Marne pour visiter le Musée de Nogent-sur-Marne, consacré à l’art et l’histoire liés aux bords de la Marne — dès tableaux de la rivière, des cartes postales, et ainsi de suite. Notre prochain arrêt est le Château de Grosbois, château du XVIe siècle qui abrite une collection de tableaux de batailles napoléoniennes, grâce à son ancien propriétaire, le Maréchal Berthier. Le point le plus au sud-est de notre séjour est la Closerie Falbala à Périgny-sur-Yerres. Cette œuvre artistique de Jean Dubuffet est une sculpture géante en forme d’un jardin clos de murs.

On tourne vers l’ouest, à Vitry-sur-Seine. Là, on trouve l’Exploradôme, un musée de science dont leur site se vante de « pas de parcours imposé » (est-ce vraiment en France ?) pour explorer ses expositions sur l’énergie, le climat, et les illusions. Très proche, il y a aussi « MAC VAL », le Musée d’Art Contemporain (1 étoile), avec une collection qui se concentre seulement sur des artistes français. Au-delà d’Agnès Varda, je ne reconnais pas les noms du musée, mais il me semble de haute qualité par rapport aux autres musées contemporains. Notre dernier arrêt est la Roseraie du Val-de-Marne (1 étoile) à L’Haÿ-les-Roses, jardin départemental qui abrite plus de 3 000 espèces et variétés de roses.

Qui sont les personnages les plus connus du Val-de-Marne ? Alice Guy, première femme à devenir réalisatrice, est née à Saint-Mandé. Héros du blog et journaliste Jean-François Revel est décédé au Kremlin-Bicêtre. La chanteuse Annie Chancel, dite Sheila, est née à Créteil, où écrivain André Malraux et chanteur Charles Trenet sont morts. Terreur des élèves et instituteur, Édouard Bled, est né à Saint-Maur-des-Fossés, ainsi que chanteuse Vanessa Paradis et compositrice Germaine Tailleferre (j’ai joué une de ses compositions à la fac, mais ne me souviens plus de laquelle). Marion Barbeau, première danseuse du ballet de l’Opéra de Paris, et star du film En Corps, est née à Nogent-sur-Marne. Mata Hari, célèbre danseuse et espionne, a été fusillée à Vincennes. Héros du blog et guitariste des Rita Mitsouko, Fred Chichin, est décédé à Villejuif (j’ai visité son tombeau). Sandrine Rousseau, femme politique, est née à Maisons-Alfort.

Que manger dans le Val-de-Marne ? La seule spécialité régionale sur Keldelice est la belle de Fontenay, un genre de pomme de terre. Pourtant, on est sur la terre du plus grand marché de produits agricoles au monde, Rungis. Nous ne pouvons pas y visiter, car il faut être professionnel dans le monde de la nourriture, mais si on peut l’imaginer, on l’y trouvera. En plus, Val-de-Marne Tourisme propose une liste de producteurs locaux : du miel, des fruits et légumes, même du pain bio. Cependant, il m’est clair qu’encore une fois, notre dîner sera un hommage aux restos du département. Pour boire, il y a plusieurs brasseries, dont Brasserie 925, Deck & Donohue et L’Alfortvillaise, ainsi que le seul producteur de saké en Île-de-France, Wakaze.

Je découvre la Seine-Saint-Denis

On continue maintenant le Tour avec le 93, la Seine-Saint-Denis. C’est le département le quatrième plus peuplé, et les habitants se nomment séquano-dionysiens. C’est notre sixième séjour en Île-de-France.

Il s’avère que je suis allé à plus de gares dans ce département que nulle part ailleurs. Pas de gares qui vont gagner le concours de Plus Belle Gare de France de la SNCF, mais tout de même :

Carte du RER B, ©️RATP

C’est le RER B, et quand on arrive en France par CDG, on passe par Villepinte, Sevran, Aulnay-sous-Bois, Le Blanc-Mesnil, et d’autres. Retournez avec moi aux premiers moments de mon tout premier jour en France :

La photo à droite dit : « Je viens d’être SI PROCHE du Stade de France, où mon concert aurait été lieu. » Rappelez que le Central Tour d’Indochine était censé avoir lieu en 2021, avant le Covid.

Mais je veux que vous regardiez cette carte du RER B d’autre façon, comme je l’ai vu. Je ne connaissais aucun de ces endroits, et pour moi chacun et tout aurait pu être le site du château de Cendrillon, pour autant que je sache. Imaginez que vous n’avez jamais parlé la langue à haute voix à personne, et pour la première fois, vous prononcez ces noms une syllabe à la fois…Au-ber-vill-iers ? C’est une sorte de sort magique ! (Un an plus tard, je vivrais un cauchemar en essayant d’y trouver un bus pour retourner au Parc des Expositions pour chercher mon sac à cabine à la fin du voyage fou. Il me semble que je ne vous ai jamais raconté la vérité du retour. Une autre fois.)

On commence à Livry-Gargan. J’étais si proche. De la gare d’Aulnay-sous-Bois, on prend un bus peut-être 2 km au Château de la Forêt et le Parc Lefèvre. Le domaine actuel comprend 10 hectares de forêt et de pelouse, et on peut y faire une jolie balade. Puis on retourne à la ligne RER B et continue jusqu’au Bourget pour visiter le Musée de l’Air et de l’Espace, où se cache des avions mythiques — la Demoiselle d’Alberto Santos-Dumont, le prototype du Concorde, et mon graal personnel, le Bréguet XIX, le premier à franchir la route Paris-New York. (Mon estime pour la famille Bréguet ne connaît pas de limites.)

Vous êtes chez Un Coup de Foudre, et ça fait 13 départements depuis la dernière fois où je vous ai fait pratiquer le Devoir de Mémoire, dans la Somme, et 17 depuis la dernière consacrée à la Seconde Guerre mondiale, Seine-Maritime. Alors pas de plaintes que notre prochain arrêt est la Cité de la Muette, ancien site du camp de prisonniers à Drancy. Là, Sacha Guitry sera prisonnier après la Libération, soupçonné d’être collabo (jugement : non-lieu). De nos jours, il est un mémorial important à la Shoah.

Le tramway T1 nous amène au plus grand trésor du département, la Basilique Cathédrale Saint-Denis (3 étoiles Michelin). Cette ancienne nécropole royale, érigée pendant les XIIe et XIIIe siècles, abrite plus de 70 gisants, dont ceux de Clovis, François Ier et Louis XVI. Les vitraux du XIIe siècle valent aussi la visite, mais ont été remplacés par des copies en 2023 afin de les protéger. D’ici, on peut facilement se promener au Musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard, ancien Carmel qui abrite des collections sur les industries de la ville, la Commune de Paris, et Paul Éluard, fils de la ville. À quelques pas au sud, on trouve le Stade de France (1 étoile), site du plus grand concert de l’histoire de France (les chiffres sont d’accord) ainsi que de la Bêtise de Darmanin (je sais, laquelle ?). Puis, on prend la ligne 13 du métro au Marché aux puces de Saint-Ouen. Ce marché se dit le plus grand de son genre au monde, avec plus de 5 millions de visiteurs tous les ans pour ses 12 marchés couverts et 5 rues commerçantes. (Je suis le mauvais guide pour vos achats.)

On reprend le tramway, cette fois T3b, jusqu’aux Grands moulins de Pantin (1 étoile). Des années 1920 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ces bâtiments produisaient 190 000 tonnes de farine chaque année. Les dégâts de la guerre ont mis fin à cette activité, mais la banque BNP Paribas les a rachetés et restaurés pour servir en tant que bureaux. On ne peut pas entrer, mais on les admire, puis passe au Parc de la Villette (1 étoile). (L’adresse dit le 75, mais la Seine-Saint-Denis le revendique.) Là on trouve 55 hectares de jardins, une ferme pédagogique, et une Grande Halle qui abrite des pièces de théâtre. La Philharmonie de Paris (1 étoile) s’y trouve, ainsi que la Cité des Sciences et de l’Industrie, un musée avec des expositions sur l’ingénierie bio-inspirée, le cerveau, et la technologie et les métiers des jeux vidéo. Après, on finit notre séjour en Seine-Saint-Denis avec une croisière le long du Canal Saint-Martin au bord du Parc.

Qui sont les personnages les plus connus de la Seine-Saint-Denis ? (Je ne compte pas ceux qui travaillent au Stade de France à moins qu’ils aient une connexion plus profonde.) Le poète Eugène Grindel, mieux connu sous le nom Paul Éluard, est né à Saint-Denis. Coup de cœur du blog Audrey Fleurot, actrice des Combattantes et HPI, habite à Saint-Ouen-sur-Seine. Émile Reynaud, pionnier du ciné du XIXe siècle, est né à Montreuil, ainsi que la terreur de la caméra cachée, Laurent Baffie, et homme politique Éric Zemmour. Chanteur Michel Jonasz est né à Drancy, où romancière Irène Némirovsky a été internée par les Voisins. Jacques Brel, acteur et chanteur, est décédé à Bobigny. Jean-Pierre Melville, réalisateur du Cercle rouge, est inhumé à Pantin. Patrick Hernandez, roi des coups étonnants, est né au Blanc-Mesnil, ainsi que Fabien Marsaud, dit Grand Corps Malade.

Que manger en Seine-Saint-Denis ? On parle de fermes urbaines qui y reste, mais j’ai du mal à caractériser la production actuelle. Keldelice ne montre qu’une toute petite poignée de produits de terroir lié à la région, dont le pissenlit de Montmagny et l’asperge d’Argenteuil. Le département lui-même se vante de ses cuisines du monde, dont l’indienne. Je vais donc traiter ceci comme un autre Hauts-de-Seine, avec un repas de la cuisine des bistrots. Pour boire, il y avait des vignobles en Seine-Saint-Denis, et de nos jours on peut à nouveau trouver des vignes pédagogues — même une IGP pour le Parc du Sausset — mais la production actuelle du département se mesure en quelques milliers de litres. Cependant, il y a aussi les bières de la Brasserie Gallia, Croix de Chavaux et La Parisienne.

Je découvre les Hauts-de-Seine

On continue maintenant le Tour avec le 92, les Hauts-de-Seine. C’est le département le cinquième plus peuplé, et les habitants se nomment altoséquanais. C’est notre cinquième séjour en Île-de-France.

J’ai visité les Hauts-de-Seine pendant une heure à la fin de mon tout premier voyage en France, et je veux revisiter ce moment ici, alors on va finir exactement où vous pensiez que l’on devrait commencer, d’accord ? En ce qui concerne l’ordre de la visite, Hauts-de-Seine est le département le deuxième plus petit par superficie et tout est connecté par les transports publics, mais j’ai essayé de suivre le plus court chemin sauf à la fin.

On va commencer à la Fondation Louis Vuitton (3 étoiles Michelin), juste à quelques pas de Neuilly-sur-Seine. Ce choix est bien justifié car Louis Vuitton lui-même appartenait aux Hauts-de-Seine et je ne pouvais pas l’inclure dans le billet de Paris. En plus, c’est l’office de tourisme qui la revendique. (J’invite les nouveaux lecteurs à cliquer ici pour un fou rire à cet égard.) De toute façon, le musée abrite, dans le cadre d’un bâtiment signé Frank Gehry, une collection impressionnante d’artistes modernes, tels que Jean-Michel Basquiat et Yayoi Kusama. Et si ça aide l’entreprise à vendre des sacs à main à 5 000 € signés par les mêmes artistes (lien en anglais), tant mieux. Au sud, à Boulogne-Billancourt, on visite La cité de la céramique (2 étoiles), manufacture de la porcelaine de Sèvres depuis trois siècles. Le musée lié à la manufacture abrite des collections à travers les siècles et de partout au monde.

L’autre chose à voir à Boulogne-Billancourt est le Stade Roland-Garros et le Tenniseum (1 étoile). Là, on peut explorer l’histoire du sport du jeu de paume jusqu’aux Internationaux de France. On croise le Pont de Billancourt vers Issy-les-Moulineaux, où en tant que joueur de tarot ainsi que de belote, je suggère le Musée français de la Carte à jouer, qui couvre des cartes didactiques ainsi que ludiques. À Clamart, la Fondation Arp (1 étoile) était anciennement l’atelier des artistes Jean Arp et Sophie Taeuber, et abrite plus de 1 400 de leurs sculptures, peintures, et dessins. Puis, on visite Mont-Valérien (1 étoile), ancien ermitage devenu forteresse, puis site de crimes allemands contre la Résistance. De nos jours, il abrite le Mémorial de la France combattante. (Comme souvent, je pleurais en recherchant ça.)

Notre prochain arrêt est le Domaine national de Saint-Cloud, anciennement le domaine d’un château qui appartenait à Catherine de Médicis, jusqu’à sa destruction aux mains des Voisins pendant la guerre de 1870. De nos jours, on visite son musée, sa Grande Cascade, et ses jardins. Puis on passe à Rueil-Malmaison, site du Musée national du Château de Malmaison. En plus d’être le château de Napoléon, puis Joséphine, Malmaison est l’inspiration des plus beaux couverts au monde (à mon avis), les Malmaison de Christofle. On la visite pour voir un côté de la famille impériale un peu moins dispendieux qu’à Versailles ; néanmoins, avec des meubles et du décor digne de son statut.

On passe par Nanterre et ses brioches pour visiter Asnières-sur-Seine pour la Maison et Atelier de Louis Vuitton. C’est la seule fois dans la vie où on dira « Louis Vuitton » et « gratuite » dans la même phrase, mais oui, les visites guidées sont gratuites tous les week-ends. (Les photos, pas autant.) Le château d’Asnières est un petit joyau du XVIIIe siècle, et toujours en train d’être renouvelé, mais on peut visiter le rez-de-chaussée.

On finit à Courbevoie, dans le célèbre quartier de La Défense (2 étoiles). C’est ici où j’ai monter la Grande Arche (2 étoiles) pour voir le lieu de tournage de mon clip préféré d’Indochine, Un été français, même si j’ai presque raté mon avion pour le retour en exil. (La première référence à Elbe ici ne date qu’à 10 mois plus tard, mais l’idée a commencé ce jour-là.) C’est ici où on trouve le moment le plus triste de tout le blog — les larmes sont 100 % réelles. Appréciez ce que vous avez, les amis. Si vous n’êtes pas aussi pressés que moi ce jour-là, faites une balade autour de l’Esplanade et regarder « l’Open Gallery », une collection d’œuvres d’art en accès libre.

Qui sont les personnages les plus connus des Hauts-de-Seine ? Il faut absolument commencer avec le soleil autour duquel ce blog tourne, Louis de Funès, né à Courbevoie (Ludovic Cruchot aussi). Louis Vuitton, le nom mondial du luxe, avait ses ateliers à Asnières-sur-Seine, où il est mort. Héroïne du blog et chanteuse Véronique Sanson est née à Boulogne-Billancourt, ainsi que légende de l’écran France Rumilly, banquier Edmond de Rothschild, chanteuses Sandrine Kiberlain et Zazie, et acteurs Thierry Lhermitte et Camille Cottin. Sainte-Geneviève est née à Nanterre. L’immortel Bernard Blier est malheureusement décédé à Saint-Cloud. Le sergent-chef Chaudard Pierre Mondy est né à Neuilly-sur-Seine. Chanteuse Marie-Flore est née à Clichy. Pâtissière légendaire Claire Heitzler a son atelier à Levallois-Perret.

Que manger dans les Hauts-de-Seine ? On parle d’un département presque complètement développé. Keldelice relie 6 produits de terroir avec le département car il faisait partie de l’ancien Hurepoix, mais chaque mètre carré du département vaut plus en tant qu’immobilier que ferme. La soupe cressonnière, liée à la région, n’est plus fabriquée à base de cresson élevé ici ! (Et on a déjà fait une recette très proche de ça pour l’Essonne.) Il y a de nombreux artisans de qualité qui se trouvent dans le département, où Claire Heitzler est certainement la plus renommée, mais je vais traiter les plats parisiens comme ma source cette fois. Pour boire, il y a quand même plusieurs brasseries locales, dont Rive Droite Rive Gauche, Bière Mont-Valérien et la Brasserie Nemeto.

Je découvre l’Essonne

On continue maintenant le Tour avec le 91, l’Essonne. C’est le département le quatorzième plus peuplé et les habitants s’appellent essonniens. C’est notre quatrième séjour en Île-de-France.

Il nous a fallu 90 départements et 3 1/2 ans de ce tour pour enfin arriver dans le département avec le bâtiment le plus important de tout le pays. Je vous laisse un moment pour essayer de deviner comment vous vous êtes trompés si gravement tout ce temps. Le Louvre y est déménagé ? On a volé la Tour Eiffel ? Versailles, est-il toujours dans les Yvelines ? Qu’est-ce qui se passe ?

Je parle, évidemment, de l’entrepôt de la FNAC à 2, Rue des Champarts, Massy 91300 (lien à un site du gouvernement français). Tous mes colis de la FNAC sont expédiés de cette adresse. S’il y a un entrepôt de logistique où j’ai envie d’y visiter, ça doit être celui-ci. (Pas de photo gratuite, hélas.)

On commence notre séjour à Bièvres, pour visiter la Maison littéraire de Victor Hugo, le Château des Roches. Le célèbre auteur fréquentait cette maison, qui abrite de nos jours environ 6 500 brouillons, épreuves d’imprimerie et autres manuscrits de Hugo. Puis on visite le Château de Saint-Jean-de-Beauregard, château du XVIIe siècle, toujours en bon état, avec un pigeonnier, des écuries, un potager et un parc de 20 hectares. (Mais attention, ouvert seulement le dimanche.) À Athis-Mons, on visite un musée inhabituel, le Musée Delta, consacré à l’aile Delta, mieux connue pour son utilisation dans le Concorde et le SR-71 Blackbird — il y a un Concorde sur place pour explorer ! À Viry-Châtillon, dans le domaine du Piédefer, on trouve le Nymphée, une salle décorée complètement en rocailles et en coquillages. (Attention — ouvert seulement le samedi.)

À la préfecture, Évry-Courcouronnes (fondée en 1964 !), on trouve la Cathédrale de la Résurrection (1 étoile Michelin), la seule cathédrale de France construite entièrement pendant le XXe siècle. Son architecture hyper-moderne en brique rouge est le témoignage ultime de la valeur de toute la construction réussie du Xe au XIXe siècle ailleurs en France. Très proche, on trouve la ville de Corbeil-Essonnes, avec sa cathédrale Saint-Spire, où les bâtiments ont leurs racines dans le Xe siècle. En faisant mes recherches parmi les photos de Wikipédia, je suis tombé horriblement amoureux de Corbeil-Essonnes, alors on va prendre une balade le long de la rivière Essonne, à travers le pont de la rue de Paris. Un peu au sud-ouest, on visite Ballancourt-sur-Essonne pour le Château du Saussay, du XVIIe siècle, qui a la forme de deux châteaux identiques qui s’opposent, ainsi qu’une bibliothèque construite par la famille Colbert, celle du célèbre ministre.

On continue au sud pour le château et parc du Domaine de Courances (ouvert le week-end). Le château est un bâtiment typique du XVIIe siècle, mais le parc, labellisé « Jardin Remarquable », comprend 14 sources et 17 pièces d’eau, toutes nourries par la rivière École. À Milly-la-Forêt, on trouve la Maison Jean Cocteau, où cet artiste hors catégorie a passé les 16 dernières années de sa vie. Il est enterré dans la Chapelle Saint-Blaise des Simples, bâti au XIIe siècle mais décoré par Cocteau lui-même suit à la demande du maire. Notre dernier arrêt est Dourdan, à l’ouest du département, pour son château et Place du Marché-aux-Grains (1 étoile). Là, on explore les halles médiévales, un des seuls châteaux du XIIIe siècle à rester intact jusqu’à nos jours, et l’Église Saint-Germain-L’Auxerrois, du même époque (mais reconstruite plusieurs fois).

Qui sont les personnages les plus connus de l’Essonne ? Missak Manouchian, mort pour la France et maintenant accueilli dans le Panthéon, a été arrêté à la gare d’Évry-Courcouronnes. Héros du blog Arnaud Beltrame — connu mondialement — gendarme qui s’est sacrifié en échange d’un otage, est né à Étampes. Jean-Luc Mélenchon, homme politique, était conseiller à Massy pendant 13 ans, ainsi que sénateur d’Essonne pendant 19 ans. Le chanteur Joe Dassin vivait à Savigny-sur-Orge. La chanteuse Kimberly Mills, dite Kimberose, est née à Athis-Mons. Marcel Fournier et Denis Defforey, les plus grands hommes d’affaires de tous les temps, ont ouvert le tout premier Carrefour à Sainte-Geneviève-des-Bois. Charles Perrault, écrivain légendaire de contes de fées, vivait à Viry-Châtillon. La star du 3e plus haut film de mon classement, Françoise Rosay, est morte à Montgeron.

Que manger en Essonne ? En tant que partie de la région naturelle de la Beauce, l’Essonne partage certains plats avec ses voisins du Loiret et de l’Eure-et-Loir : le pithiviers, les mentchikoffs (déjà faits ici), et la soupe de pommes de terre et porc dit le rata beauceron. Mais l’Essonne comprend aussi la grande majorité de l’ancienne Hurepoix, où on cultive ses produits locaux, les pommes de terre Belle de Fontenay, les fraises parisiennes, la menthe poivrée, et le navet francilien (j’aurais juré que ce dernier était un film de Luc Besson). En plats principaux, on y trouve la soupe cressonnière et la quiche au cresson. En dessert, il y a le cochelin, de petits bonhommes à base de pâte feuilletée. Pour boire, il y a de nombreuses brasseries locales, dont Inkraft, La Bouledogue, et Brasserie Ox, les liqueurs de La Distillerie du Gâtinais, et de nombreuses boissons spiritueuses de La Fabrique à Alcool.