On finit maintenant le Tour avec le 976, Mayotte. C’est le département le vingt-deuxième moins peuplé, et les habitants se nomment mahorais. C’est notre cinquième et dernier séjour dans l’Outre-mer et notre cent-et-unième et dernier séjour en France.
Avant de continuer, je dois remercier Mayotte Tourisme, sans lequel cet article ne serait pas possible. Tout comme en Guyane, le Guide Vert ne couvre pas Mayotte. Le site de tourisme divise les deux îles en 5 parties, alors je suis ses conseils plutôt qu’essayer de planifier la route la plus efficace. Autre chose ; au moment d’écriture, il n’y a que 2 000 résultats sur Wikimedia Commons pour « Mayotte », d’où je tire toutes les photos que je n’ai pas prises personnellement. Ça limite un peu ce que je peux vous montrer.
Comment est-ce que Mayotte est devenue une partie de la France ? Des fouilles archéologiques établissent que les îles sont habitées depuis le VIIIe siècle par des cultures bantoues. Vers le XIIIe siècle, les îles sont conquises par des musulmanes, et du XVe au XIXe siècle, il y a des sultans malgaches qui règnent sur l’Île. En 1841, le dernier sultan, Andriantsoly, décide qu’il ne peut plus protéger l’île, et la vend à la France. En 1886, l’île s’intègre au protectorat des Comores, mais après l’indépendance des ces îles-là, les mahorais luttent jusqu’en 2009 pour le droit de se rattacher définitivement à la France.
On commence à l’île dite Petite-Terre, car c’est où se trouve l’aéroport. Le Lac Dziani nous attend au cœur d’un cratère volcanique. On peut faire une balade autour du lac en une heure, mais défense d’y baigner — les minéraux dissous dans les eaux sont corrosives. Pour soigner notre déception de ne pas plonger dans l’eau le plus vite possible, on part pour la plage de Moya, pas loin, et le début de notre aventure dans l’océan Indien.


On prend la barge à Dembéni-Mamoudzou sur la Grande-Terre, où on passera le reste de notre séjour. On va d’abord visiter le marché couvert, pour faire la connaissance de notre régime du voyage, ainsi que des tissus et des bijoux locaux. D’ici, on peut prendre des tours à partir du ponton de plaisance, surtout pour regarder des baleines.


Frédéric Ducarme, CC BY-SA 4.0
D’ici, on passe vers le Nord, territoire forestière où se trouve des mangroves pleine de palétuviers. On visite les communes de Hamjago et Mtsamboro pour voir leur production d’agrumes. L’îlot Chissioua dans la baie de Mtsamboro est inhabité mais il fait l’arrière-plan parfait pour encore une autre plage exceptionnelle.


Frédéric Ducarme, CC BY-SA 4.0, Plage de Mtsamboro, Photo par Leon-snyers, Domaine public
Nous sommes déjà sur la côte ouest de Grande-Terre, alors on continue vers le Centre-Ouest. À M’Tsangamouji, on peut visiter l’ancienne sucrerie de Soulou, avec des bâtiments qui datent du XIXe siècle, de nos jours classée monument historique. À Combani, on visite le Jardin d’Imany, où se cultive l’ylang-ylang — on peut passer toute la journée à sa découverte. Quelque part, une méchante de légende sourit.


Nos derniers arrêts se trouvent au Sud de l’île, dit « la partie la plus touristique » par l’office de tourisme lui-même. Sur la plage de N’Gouja, recouverte de sable noir, de baobabs, et de bambous, on est à la recherche des makis — un genre de petit singe — et des tortues marines. On finit notre tour de Mayotte, donc de toute la France, en grimpant le Mont Choungui (à peu près 600 mètres de hauteur) pour une vue panoramique sur la pointe Kani-Kéli. Mon amie Pascale m’a dit au moment de mon arrivée en France pour la première fois de ma vie, « Bienvenue dans le plus beau pays du monde », et je le crois, plus fort que jamais.




Qui sont les personnages les plus connus de Mayotte ? Géniale Attoumani, journaliste de France TV, est née à Mamoudzou. La parolière Anne Segalen, qui a écrit les textes de L’Opportuniste et Fais pas ci, fais pas ça pour Thomas Dutronc, est née à Dzaoudzi. Mansour Kamardine, avocat qui a mené l’abolition de la polygamie sur Mayotte, est né à Sada, ainsi que Thani Mohamed Soilihi, premier mahorais à entrer dans un gouvernement français (en tant que secrétaire d’État à la Francophonie sous le gouvernement Barnier).
Que manger à Mayotte ? Je dois la moitié de cette partie à une blogueuse mahoraise, Matavy. Les légumes et fruits de l’île — le manioc, le fruit à pain, les bilimbis, le jaquier — ne se trouvent pas dans les Carrefour et les Ralph’s du monde. Les poissons locaux comprennent des espèces familières, telles que l’espadon et le thon, mais aussi des barracudas ! Le plat phare de Mayotte est un genre de brochette, le cornet buck, « des petits cônes de patte briochée fourrés à la viande et patates douces souvent accompagnés de coriandre ». Pour manque d’une recette, je n’en préparerai un. Les « mamas brochettis » sont partout, des vendeuses de brochettes de viande cuites en plein air. On se contentera de plats principaux plus faciles à cuisiner dans l’Hexagone, la souris d’agneau aux pois chiches et carottes ou le poulet frit au piment. En dessert, il y a le Koloda, de la noix de coco râpée cuite dans un caramel, et des salades de fruits locaux. Pour boire, il y a le trembo vurga, un vin de palme, et le ti-punch, trouvé partout dans l’Outre-mer, ainsi que de nombreux jus de fruits.


























































































































