Voilà, le commencement de la fin.
Talleyrand
On continue maintenant le Tour avec le 90, le Territoire de Belfort. C’est le département le deuxième moins peuplé (bonjour, la Lozère !) et les habitants s’appellent…selon Wikipédia, il n’y a pas de gentilé officiel, mais le site de tourisme donne terrifortains. C’est notre huitième et dernier séjour en Bourgogne-Franche-Comté, mais en plus, si la loi du 10 juillet 1964 n’avait pas divisé l’ancienne Seine-et-Oise en 6, ce serait la fin de l’Hexagone (l’Outre-mer nous attend, bien sûr). Je garde cette citation de Talleyrand dans mon fichier des départements depuis plus de 3 ans déjà ; je vous rappelle que j’ai écrit la fin du Tour il y a longtemps. Vous n’avez aucune idée des larmes qui vont avec ce moment, et je m’attends à d’autres.
Au fait, j’avais espéré finir tout l’Hexagone à ce point, le temps du début du Tour de France 2024, et j’avais tant dit en juillet dernier.
On commence notre tour dans la ville de Belfort, la préfecture. Et ici, il n’y a qu’un seul choix possible pour notre premier arrêt, la Citadelle de Belfort (2 étoiles Michelin). Construit au XIIe siècle et modifié par Vauban, la Citadelle offre des vues panoramiques de tout Belfort. Là, il ne faut pas rater le Lion de Bartholdi (2 étoiles), une sculpture du symbole de la ville par le sculpteur célèbre, en souvenir de sa résistance contre les Voisins en 1870. La Citadelle abrite aussi le Musée d’Histoire de la ville. Après, on se promène dans la vieille ville (1 étoile) pour la Place d’Armes et son quartier haussmannien du XIXe siècle. Fermé jusqu’à fin 2024, le Musée d’art moderne (1 étoile) abrite des œuvres de la première moitié du XXe siècle, de lumières telles que Braque, Picasso, Léger, Chagall, et pour ceux qui l’aiment, Picasso. Juste à l’extérieur de la ville, on trouve l’Étang des Forges, lac artificiel du Moyen-Âge devenu réserve naturelle avec des sentiers pour faire des balades.




Le Territoire de Belfort est unique en France — il n’y a aucune distance plus longue qu’environ 30 km pour traverser le département, qui est essentiellement Belfort et ses alentours. J’ai essayé de conserver un chemin logique dans ce qui suit, mais honnêtement, rien n’est loin et c’est très facile à réarranger tout le reste de cet itinéraire.
À moins de 4 km de l’Étang, on trouve le Fanum d’Offemont, les ruines d’un petit temple gallo-romain du Ier siècle. Juste à l’ouest, à Valdoie, on visite Valdoie pour son Église Saint-Joseph, construite originalement juste avant la Révolution (un moment mal choisi !), et renouvelée après des dégâts au début du XXe siècle. L’horloge vaut la visite, ainsi que son orgue, restauré en 2016. On continue à l’Ouest, au Salbert, un massif de 647 qui offre des vues sur la ville de Belfort ainsi que le Malsaucy (on en parlera en bas). Fort Dorsner à Giromagny, au nord (et ouvert l’été seulement), a été construit pendant les années 1870, pour loger 600 soldats ainsi qu’une cinquantaine de pièces d’artillerie, et reste en plutôt bon état malgré 4 décennies d’abandon avant son rachat par la commune.




Très proche de Giromagny, on trouve le Lac du Malsaucy (1 étoile) et sa presqu’île. On visite le premier pour la randonnée et la plage ; le dernier est remarquable pour le festival des Eurockéenes chaque juillet. Croyez-moi, j’ai pensé à y aller en 2023 pour Indochine et sa première partie, Philippe Etchebest. Vous pensez que je plaisante. Allez cliquer — je n’invente (presque) rien. Mais enfin, je n’allais jamais convaincre ma famille d’y aller au lieu de Paris et Normandie. On revient vers les alentours de Belfort pour le Parc de la Douce, un autre joli espace vert pour faire de la randonnée.


Florian Pépellin, CC BY-SA 3.0
On continue au sud de Belfort pour nos deux derniers arrêts. D’abord, l’Église Saint-Martin à Grandvillars, construite au début du XVIIIe siècle. Seulement le clocher est original, le reste ayant été reconstruit en 1848 pour accueillir une forte augmentation de la population. Son orgue tout neuf vaut aussi la visite. On finit à Beaucourt pour faire le tour des cinq fontaines de la ville, dont sa « Fontaine du Loup », le centre de la ville.


Qui sont les personnages les plus connus du Territoire de Belfort ? Le prince de Monaco, Albert Grimaldi, est aussi comte de la ville de Belfort. Après lui, bien que j’aie trouvé une centaine de noms, je dois avouer que je n’ai entendu parler de personne. Mais Belfort peut se vanter du général Jean-Pierre Béchaud, mort pour la France, dont son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe à Paris ; Roger Furst, Édouard Pinot, et André Parant, Compagnons de la Libération ; Lucienne Welschinger, fondatrice du réseau de résistance Équipe Pur Sang ; et Olga Baumgarten Saint-Blancat, Juste Parmi les Nations.
Que manger dans le Territoire de Belfort ? On est au carrefour d’Alsace et de Bourgogne (quoi, il n’y a qu’un Carrefour pour les 2 régions ?!?), alors la cuisine reflet les deux. Non, on n’y trouve pas de saucisses farcies d’escargots (super, on va lire ça et en faire juste afin de me dire que j’ai tort). On y trouve donc de tels plats que la potée comtoise et le gras-double à la crème, le gras-double étant de l’estomac de bœuf. L’épaule du Ballon, spécialité de la ville de Belfort, est une épaule de mouton désossée et farcie de myrtilles. En dessert, on y trouve le belflore, gâteau créé en 1993, des framboises recouvertes d’une meringue aux amandes. Pour boire, il y a le brimbul, un apéritif à base de myrtilles.














































































































