Archives pour la catégorie Je découvre

Je découvre la Haute-Loire

On continue maintenant le Tour avec le 43, la Haute-Loire. Avec un tel nom c’est évidemment au nord de la Loire — c’est donc logique qu’on le trouve au sud. C’est le département le seizième moins peuplé de la France et les habitants se nomment les altiligériens.

Je sais déjà ce que je ferai pour notre dîner, car je l’ai appris directement de ma prof de cuisine à l’Alliance Française. La Haute-Loire, c’est la sienne ! Il faut que je fasse de bon travail pour lui faire plaisir, hein ?

Heureusement, ce sera facile ! On commence avec l’un des vrais joyaux de la France, Le Puy-En-Velay (3 étoiles Michelin). Il nous faut parler d’abord de la Cathédrale de Notre-Dame-du-Puy (3 étoiles). Du XIIe siècle, la cathédrale est pleine de trésors — ses portes en cèdre datent du même siècle que le bâtiment, il y a de nombreuses fresques et murales, et surtout il ne faut pas rater la statue de la « Vierge Noire », une copie en cèdre du XVIIe siècle d’une statue offerte à la ville par le Roi Saint-Louis. Il y a aussi deux autres sites religieux incontournables au Puy-en-Velay : la Chapelle Saint-Michel-d’Aiguilhe (2 étoiles), située au sommet d’un rocher volcanique, et le Rocher Corneille (3 étoiles) avec sa statue de Notre-Dame de France, « réalisée en fonte de fer à partir des 213 canons pris aux russes à Sébastopol ».

On n’est pas fini avec Le Puy ! Avant de partir, on visite le Musée Crozatier pour ses trésors comme La Vierge au manteau, la peinture sur toile la plus ancienne de l’art français, et une Berline du XVIIe siècle qui me rappelle celle de Don Salluste. Juste en dehors de la ville, on trouve les ruines de la Forteresse de Polignac. Le guide Michelin suggère qu’on le regarde de la route N 102, sans la visiter. N’écoutez pas toujours nos amis chez Michelin ! Voici les points d’intérêt selon les responsables — moi, j’aimerais tellement voir le donjon et la tour de la Géhenne. (C’est un lieu sûr — malgré le nom, mon ex n’y vit pas !)

Au sud-est du Puy-en-Velay, on trouve les volcans (inactifs) du Massif du Mézemc (3 étoiles). Un peu au sud du Mézenc, il y a une excellente opportunité pour faire de la randonnée à Gerbier de Jonc (2 étoiles), un autre pic de lave avec une vue panoramique (3 étoiles).

Au nord du Puy-en-Velay, on visite La Chaise-Dieu (2 étoiles), avec une abbaye exceptionnelle (2 étoiles) et ses trésors, dont une collection impressionnante de tapisseries flamandes (3 étoiles). À l’ouest de La Chaise-Dieu, on trouve une autre abbaye, sœur de celle de La Chaise-Dieu, à Lavaudieu (1 étoile). On est là pour son cloître et ses fresques du XIe siècle. On finit par visiter Brioude (1 étoile), à quelques kilomètres au nord, et sa Basilique Saint-Julien (2 étoiles), un site de pèlerinages.

Qui sont les personnages les plus connus de la Haute-Loire ? Pour moi, le plus célèbre est certainement Gilbert du Motier, déjà connu sur ce blog par son titre, le Marquis de La Fayette. La joueuse de tennis Marion Bartoli, est née au Puy, et l’un des Français les plus intéressants, Jean-Baptiste Courtol, y passait sa carrière comme chasseur de vipères. Émile Reynaud, inventeur du Thêatre optique — duquel on a parlé pendant l’exposition de cinéma ici — vivait au Puy-en-Velay. Le Baron Haussmann était sous-préfet à Yssingeaux.

Quoi manger en Haute-Loire ? Y a-t-il vraiment une question sur leur produit agricole le meilleur connu, les lentilles du Puy-en-Velay AOP ? Je me sens tout à coup un peu le docteur Seuss : « On peut les manger en terrine, on peut les manger en verrine ! Tu veux les manger à la glace ? Avec un renard en terrasse ? » (C’est d’un conte sur un autre aliment vert.) Ma poésie est également nulle en anglais, je vous rassure. En plats principaux, on y trouve le manoul, une version des tripoux d’Auvergne, et la pouteille, un ragoût de bœuf et de porc. En dessert, il y a la coupetade, un genre de pain perdu aux pruneaux, et le milliard aux cerises, très similaire au clafoutis. Pour l’apéro, il y a un digestif local, la verveine du Velay (disponible aux États-Unis, mais plus de 50 $ la bouteille). On y trouve aussi deux fromages locaux au lait de vache, le Velay et l’Artisou de Haute-Loire.

Je découvre la Loire

On continue maintenant le Tour avec le 42, la Loire. C’est le département le trentième plus peuplé et les habitants se nomment ligériens. C’est notre septième séjour dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Il y a en gros quatre régions de la Loire, du nord au sud : Le Roannais, Le Forez, Le Lyonnais, et Le Pilat. Saint-Étienne, la préfecture, est la plus grande ville, avec 173 000 habitants — environ 20 % de la population du département. On suivra un chemin dans l’ordre de cette liste, mais je ne vais pas essayer de planifier le plus court chemin car nos sites seront trop diffus.

On commence donc dans Le Ronnais, nommé por sa ville principale, Roanne. À Roanne lui-même, on va visiter le Musée Joseph Déchelette, avec des collections très diverses — dont des peintures européennes, des antiquités égyptiennes, des sculptures, et d’histoire naturelle. On est là aussi pour déguster la Praluline, une brioche aux pralines roses qui vient de la Maison Pralus. Ailleurs dans Le Roannais, on trouve le Château de la Roche, un joli château du XIIIe siècle situé sur un îlot au milieu de la Loire. Envie de quelque chose d’inhabituel ? Essayez La Chapellerie, le Musée du Chapeau à Chazelles-sur-Lyon, qui raconte l’histoire de cette industrie, mais sert aussi toujours comme centre de formation et accueille plusieurs ateliers. Finalement, on visite l’Abbaye de La Bénisson-Dieu dans le village du même nom, fondée par Saint-Bernard de Clairvaux en 1138. Cette dernière fait aussi partie du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

On continue dans le Forez, où on visite d’abord le Château de Saint-Marcel de Félines. Le lieu est occupé depuis le XIe siècle, mais le château moderne ne date qu’au XVIe siècle. On est là pour sa cour Renaissance, son joli parc, et sa vue sur le Massif Central. On passe aussi par Chalmazel-Jeansagnière — les skieurs d’entre vous pour la station de ski et le reste de nous pour le château, qui existe depuis le XIIIe siècle. Comme Saint-Marcel, ce château appartenait à la famille Talaru pendant la Renaissance, et on y trouve cette façon-là de décoration.

Peut-être que vous vous souvenez de ma faiblesse pour les aqueducs (voilà et voilà) et on en a un spécial dans le Lyonnais, l’Aqueduc romain du Gier. On y trouve la plus longue enfilade d’arches visible en France (550m). On visite aussi le parc et village médiéval de Salva Terra, où on peut expérimenter la vie quotidienne du Moyen-Âge.

On passe maintenant à Saint-Étienne (1 étoile Michelin). Classée par l’UNESCO comme « ville créative et design », on est là pour quelque chose de moins glamour, l’industrie charbonnière, qui relie plusieurs de nos destinations. On commence avec le Château de Bouthéonon peut voir les restes d’une ramberte, un genre de bateau construit pour apporter du charbon de Saint-Étienne à Orléans. Au Puits Couriot, on peut visiter le Parc Musée de la Mine. Saint-Étienne abrite aussi l’École Nationale Supérieure des Mines. Saviez-vous que l’une des technologies de sûreté, la lampe Marsaut, y a été inventée ? Au Musée d’Art et d’Industrie (2 étoiles), on trouve quoi ? À eux :

Depuis toujours, Saint-Étienne invente. Des armes à feu, ça on le sait, mais aussi des métiers à tisser, du textile et des vélos. Eh oui, c’est ici qu’a été inventée la toute première bicyclette française.

Musée d’Art et d’Industrie

Finalement, à Firminy, juste en dehors de Saint-Étienne, on trouve cinq sites architecturaux du Corbusier, dont un immeuble géant, l’Église Saint-Pierre, une centre culturelle, un stade et une piscine prévue par lui, mais réalisée par André Wogenscky. Vous avez certainement lu assez sur ce blog pour savoir ce que je pense du travail de ce type, mais ce site est classé par l’UNESCO aussi, et ça offre une excellente opportunité de voir assez de ses œuvres pour toute une vie.

Notre dernier arrêt est le Parc naturel du Pilat. Il y a plus de 1 500 km de sentiers de randonnée et pas mal de choix à vélo en plus. Je suis le mauvais guide avec autant de choix ; je vous conseille donc de consulter le site du parc.

Village d’Ampiis dans Le Pilat, Photo par Pilat.Oueb, CC BY-SA 4.0

Qui sont les personnages les plus connus de la Loire ? Il y a le compositeur Jules Massenet (connu pour Werther), le chef d’orchestre Pierre Boulez, l’actrice Muriel Robin (considérée comme humoriste par certains), le chanteur Mickaël Furnon, dit Mickey 3D, duquel on a parlé plus tôt, et Georges Pralus, inventeur de la cuisine sous vide. En plus. Louis de Funès s’y est marié avec sa première femme.

Quoi manger en Loire ? Il y a la Praluline, bien sûr, un fromage bien local, la fourme de Montbrison, et un saucisson local, l’Andouille de Charlieu (dans le Roannais). En plats principaux, il y a le barboton, un ragoût à l’agneau, et le saucisson brioché. En dessert, on y trouve le matefaim, un genre de crêpe épaisse aux pommes, et le pâté à la batteuse, un chausson aux fruits. Pour boire, on y trouve du vin AOC Côte Roannaise et du vin IGP Pays d’Urfé.

Je découvre le Loir-et-Cher

On continue maintenant le Tour avec le 41, le Loir-et-Cher. C’est le département le trentième moins peuplé, et les habitants se nomment loir-et-chériens. C’est notre cinquième séjour dans le Centre-Val de Loire.

Il y a 9 mois, j’ai vu le joyau du département, le Château de Chambord, dans une vidéo de l’Alliance Française, mais je ne le reconnaissais pas. C’était grâce à l’une des amies du blog que j’ai appris le nom, et j’attends ce jour depuis ce moment-là. On est presque finis avec la région et elle me manquera — y en a-t-il une meilleure pour les amoureux des châteaux ?

On commence donc avec le Château de Chambord (3 étoiles Michelin, mais vous auriez dû déjà le savoir). Ce château a été construit pour faire plaisir au roi François Ier, mais le pauvre n’y a passé que 42 jours. Peu importe — le château n’a pas été achevé jusqu’à un siècle plus tard, sous Louis XIV. Il y a beaucoup de raisons pour visiter Chambord : les jardins à la française et à l’anglaise, son vignoble avec les plus vieilles vignes pré-phylloxériques de la France (goûtez le très rare Romorantin), son domaine avec plus de 700 cerfs, et la chose la plus importante — le château lui-même avec son architecture Renaissance.

On passe brièvement par la Sologne, l’est du département, juste pour trois choses. En septembre, il y a une foire consacrée à l’un des desserts le plus importants, la tarte Tatin ; vérifiez les dates avec les hôtes. Il y a plusieurs histoires d’origine pour cette tarte, mais selon les loir-et-chériens, elle vient de la Maison Tatin à Lamotte-Beuvron. Voici leur recette. La deuxième, c’est le Musée Matra, consacrée à l’ancienne marque de voitures, qui ont été produites à Romorantin.

Matra MS670 au Musée Matra, Photo par Kärjens Slædebjørg, CC BY-SA 3.0

La dernière chose de la Sologne, c’est évidemment que j’hallucinais en lisant leur site de tourisme. J’aurais juré que la vidéo suivante est de Knott’s Berry Farm, à 30 km de chez moi.

On tourne au Sud, et la Vallée du Cher. Ici, on n’a que deux destinations, mais les deux sont des incontournables ! D’abord, on visite le château de Selles-sur-Cher, pour voir son architecture médiévale, mais surtout pour les pavillons dorés, des chambres décorées par des artistes italiens de la Renaissance. L’autre, c’est le ZooParc de Beauval (3 étoiles Michelin), avec plus de 35 000 animaux. Le zoo de ma ville de naissance, le Zoo de San Diego, est souvent considéré comme l’un des meilleurs au monde, et il n’en a que 12 000 !

Dans la Vallée de la Loire, on trouve de grands châteaux — et une histoire triste. Au lycée, j’ai entendu l’histoire des juifs de Blois, où 32 personnes, dont des enfants, ont été brûlés vifs en 1171 à cause d’une fausse accusation de meurtre rituel. Le comte a été appelé Thibaut V le Bon, un surnom plutôt curieux après un tel acte. Bien sûr, c’était Philippe le Bon de Bourgogne qui a trahi Jeanne d’Arc alors peut-être que l’on ne devrait pas faire attention aux surnoms.

De toute façon, il ne faut absolument pas rater le Château Royal de Blois (3 étoiles). Aux États-Unis, il y a plein d’établissements sur la Côte Est avec des panneaux qui disent « George Washington y a dormi » (mais peut-être en anglais). En France, c’est plutôt « Jeanne d’Arc y est allée », et c’est le cas ici — la Demoiselle d’Orléans a visité le château en 1429 pour être bénie par l’archevêque-duc de Reims. Mais on le visite aujourd’hui autant pour son Musée des Beaux-Arts, ses appartements royaux et son mélange de styles architecturaux. On visite aussi le Domaine de Chaumont-sur-Loire (3 étoiles) pour sa vue sur la Loire, ses jardins (dont un festival international annuel), et des œuvres d’art exceptionnelles. Pas assez de châteaux trois fois étoilés ? Essayez le Château de Cheverny (ouais, 3 étoiles), pour son jardin de tulipes (au printemps seulement), le château qui a inspiré le Moulinsart de Tintin, et un grand chenil de chiens rares. Finalement, on visite un musée très inhabituel, la Maison de la Magie Robert-Houdin (1 étoile), après le meilleur magicien du XIXe siècle, l’inspiration du meilleur magicien du XXe, Harry Houdini. C’est un petit miracle que sa carrière a eu lieu :

Pendant son apprentissage d’horloger, il découvre la prestidigitation en prenant par erreur le « Dictionnaire Encyclopédique des Amusements et des Sciences » au lieu d’un traité d’horlogerie.

Robert-Houdin

On finit par visiter le nord du département, le Vendôme. Vous souvenez-vous qu’on a visité le prieuré de Ronsard en Indre-et-Loire ? Voilà sa maison natale, avec des murales du XVIe siècle et un jardin (tout neuf) du style Renaissance. On visite aussi Lavardin, l’un des Plus Beaux Villages de France, sur l’une des routes de Saint-Jacques de Compostelle. On est là pour sa forteresse du XIe siècle et l’église Saint-Genest avec des murales du XIIe siècle. On finit dans la ville de Vendôme (2 étoiles) où on monte sur la colline du château au XVIIe siècle pour sa vue panoramique.

Qui sont les loir-et-chériens les plus connus ? Le roi Louis XII y est né, et la reine Catherine de Médicis y est morte. On a déjà mentionné le magicien Jean-Eugène Robert-Houdin, mais aussi Victor-Auguste Poulain, créateur de votre poudre cacaotée préférée, Gracchus Babeuf le révolutionnaire (y est guillotiné), et bien sûr, les sœurs Tatin.

Quoi manger dans le Loir-et-Cher ? Il y a deux fromages de chèvre AOC qui vient d’ici, le Selles-sur-Cher et le crottin de Chavignol. Beaucoup de leurs plats principaux sont partagés avec leurs voisins tourangeaux ou berrichons, comme la quiche tourangelle ou le pâté berrichon, mais il y a aussi le citrouillat, un peu comme le truffiat chérien que j’ai déjà fait mais fourré avec de la citrouille. Pour boire, il y a les vins Cour-Cheverny AOC avec le cépage Romorantin, ainsi que six autres vins AOP. En dessert, y a-t-il besoin de quelque chose d’autre que la tarte Tatin ? Ah bon, il y a le rondiau, un beignet local, et les beugnons, une autre sorte de beignet. Franchement, je ne vous ai pas du tout trompé, et vous savez déjà quel sera mon dessert, hein ?

Je découvre les Landes

On continue le Tour maintenant avec le 40, les Landes. Je commence à me sentir comme j’ai atteint un gros chiffre dans le compteur kilométrique d’une voiture. D’ici dix départements de plus, on aura fini avec la moitié. De toute façon, c’est le département le soixantième plus peuplé et les habitants se nomment les landaisne pas confondre avec Lelandais). C’est notre septième séjour en Nouvelle-Aquitaine.

Les Landes se vantent des plages, dont « 106 km de sable fin et 15 stations ». Moi, en tant que californien, je lis de la « capitale du surf français » et je pense au bobsleigh jamaïcain, ou le fromage américain. Mais en fait, le titre est bien mérité — il y a 99 clubs et écoles de surf, et la plage à Hossegor fait partie du championnat mondial de surf. Franchement, ce département me rappelle chez moi plus que les 39 précédents, parce que les landais veulent que vous y alliez aussi pour le golf, le vélo, et le thermalisme. Mais je suis le mauvais guide pour ces trucs.

Plage des culs nuls à Hossegor, Photo par Aubron Jules, CC BY 3.0

Comme dans le Gers, les Landes sont un producteur de l’armagnac, alors on commencera notre tour près de la préfecture, Mont-de-Marsan, à Labastide d’Armagnac, une Petite Cité de Caractère. Les bastides sont un genre de ville fortifiée typique du sud-ouest, construits autour d’une place centrale, avec une caractéristique très inhabituelle — même dans le XIIIe siècle, les habitants étaient des citoyens libres ! (Ne soyez pas trop enthousiaste — les impôts existaient toujours.) Il y a 9 producteurs d’Armagnac là-bas, et on peut en visiter un — le Domaine d’Agnoas offre des visites guidées. Voulez-vous quelque chose d’insolite ? Sur l’une des voies de Saint-Jacques de Compostelle, on y trouve la Chapelle Notre-Dame des Cyclistes, une vraie église, mais décoré avec les maillots des champions du Tour de France (dont celui du dernier champion américain duquel je n’ai pas honte, Greg Lemond). C’est moi qui guide ce tour, alors on va passer par la bastide avec le meilleur nom n’importe où en France, Saint-Justin. En plus de son nom exceptionnel, c’est plein de bâtiments des XIIIe et XIVe siècles, dont plusieurs tours octogonales — très inhabituel !

On passe maintenant vers Dax (1 étoile Michelin). Selon le Guide Vert, Dax est le station thermale préférée des Français. Il faut donc visiter d’abord la Fontaine Chaude, au service depuis l’époque romaine (le bâtiment ne date qu’au XIXe siècle). Puis on visite le Musée de Borda, labellisé Musée de France, avec des collections d’archéologie, des beaux-arts, et encore d’ethnographie. Dax est aussi la maison des plus grandes arènes de la tauromachie dans les Landes. Il y a aussi le Musée de l’Armée de la Terre et de l’hélicoptère — c’est pas Airwolf Supercopter ici, mais plutôt une base militaire qui fonctionne toujours, où on peut voir « plus de 30 aéronefs, avions et hélicoptères, en parfait état ainsi que des centaines d’objets et de souvenirs, rares ou insolites ». Aux alentours de Dax, on trouve le berceau de Saint-Vincent de Paul, qui m’intéresse parce qu’il est le saint patron d’une célèbre association caritative dans ma ville natale.

Dax est près de la côte. D’ici, il y a pleine de stations balnéaires à choisir. Mais moi, je tourne à droite et pars au nord pour finir le tour des Landes dans le Parc régional naturel des Landes de Gascogne (1 étoile). Ça comprend 41 communes mais aussi la forêt des Landes, la plus grande forêt artificielle d’Europe occidentale. On finit dans le parc à l’Écomusée de Marquèze (2 étoiles) — attention, il est seulement ouvert d’avril à septembre — qui accueil une collection de plus de 40 000 objets dans son pavillon pour raconter la vie rurale des landais.

Qui sont les landais les plus connus ? Carrément Saint-Vincent, mais aussi l’ancien Premier ministre Alain Juppé, l’animatrice de La Cuisine des Mousquetaires, Maïté (j’ai vu plusieurs épisodes sur Internet), le chef cinq fois étoile Hélène Darroze, le golfeur Jean Van de Velde (oups), et les surfeurs Jérémy Florès et Mikaël Picon. L’économiste Frédéric Bastiat, qui je vénère, y vivait, mais je le compte comme citoyen des Pyrénées-Atlantiques. On parlera de lui plus tard.

Quoi manger dans les Landes ? Nous sommes à côté de deux départements que nous avons déjà visités, le Gers et la Gironde. C’est donc pas surprenant que les landais mangent aussi de l’entrecôte à la bordelaise et du pastis gascon. Mais il y a aussi des plats locaux comme la salade landaise (avec du foie gras et des magrets de canard) et le pastis landais (un genre de brioche sucrée). Il y a plein de produits locaux, comme le bœuf de Chalosse IGP, l’asperge des Sables des Landes, et la volaille fermière des Landes IGP. Pour boire, il y a surtout l’Armagnac, mais aussi le vin de Tursan AOC et le Floc-de-Gascogne AOC, un mélange de jus de raisin et d’Armagnac. Le site de Qualité Landes nous propose des centaines d’idées — on n’y mourra pas de faim !

Je découvre le Jura

On continue le Tour maintenant avec le 39, le Jura. C’est le département le dix-neuvième moins peuplé, et les habitants se nomment jurassiens. Rien à voir avec Jurassic Park, j’espère. C’est notre troisième séjour en Bourgogne-Franche-Comté.

L’une de leurs deux plus grandes villes s’appelle Dole, ce qui me rend bien confus. La France est la mauvaise place pour pousser les ananas et les bananes (sauf dans l’Outre-mer, bien sûr). Quoi, le nom Dole ne vous parle pas des fruits tropicaux ? Voilà, le plus grand producteur de ces fruits aux États-Unis :

Dole Plantation, Photo par
Robert Linsdell
, CC BY 2.0

Je ne pouvais pas trouver un lien entre James Dole, le fondateur, et la ville française.

De toute façon, on commence à Dole en suivant le circuit du Chat Perché qui nous amène le long du Vieux Dole (2 étoiles Michelin). On est là surtout pour deux choses, la Maison Pasteur, maison natale du Français peut-être le plus connu mondialement, et la Collégiale Notre-Dame (1 étoile). On continue le tour de Louis Pasteur, dans un musée à Arbois, à 34 km de Dole, où il avait son laboratoire. Puis on visite le Musée de la Vigne et du Vin du Jura, dans le Château Pécauld.

On arrive maintenant à la préfecture, Lons-le-Saunier. Cette ville est connue pour deux choses : son spa thermal, et le fromage le plus connu au monde entier, La Vache Qui Rit. Ça fait déjà 39 départements sans même avoir mentionné un bain, alors on visite le spa Lédonia. Après nous avoir rendu présentables, on visite La Maison de La Vache Qui Rit pour suivre lait-volution de la vache. (C’est pas ma blague, mais si j’ai dû la lire, vous ne vous échappez pas non plus.) À l’extérieur de la ville on trouve les deux grands trésors du département. D’abord, le Cirque de Baume (3 étoiles), une reculée près de l’un des Plus Beaux Villages de France, Baume-les-Messieurs. L’autre, c’est les Cascades du Hérisson (3 étoiles), avec trois cascades étoilés eux-mêmes.

L’autre chose que je dois mentionner, c’est qu’il y a beaucoup de stations de ski et « Villages de Neige » dans le Jura. Je ne suis pas le bon guide pour ces activités, mais si vous êtes intéressé par le ski, veuillez consulter les liens ici.

Qui sont les jurassiens les plus connus ? Sans doute, la tête de la liste est Louis Pasteur. On l’adore tellement aux États-Unis qu’on refuse d’importer n’importe quel fromage sans pasteurisation. Peut-être que vous avez entendu parler d’un malletier né à Lavans-sur-Valouse, un certain Louis Vuitton. Les jurassiens sont aussi des skieurs exceptionnels — par conséquent, de nombreux champions olympiques dont Jason Lamy-Chappuis, Anaïs Bescond et Vincent Gauthier-Manuel y sont issus.

Quoi manger dans le Jura ? Il y a de nombreux produits locaux, dont la volaille de Bresse AOC, la saucisse de Morteau IGP, la Cancoillotte, la raclette (bien qu’elle vienne de nombreux lieux), et le Comté (il y a 49 producteurs dans le Jura). Pour des plats principaux, il y a la tourte d’escargot au Comté (merci, mais non), le coq au vin jaune et aux morilles, le soufflé au Comté, et le poulet de Bresse aux écrevisses. En dessert, on y trouve les beignets de fleurs d’acacias, les gaudrioles (un genre de biscuit à la farine de maïs grillé), et la tarte au quemeau, fourrée avec un genre de fromage blanc). Pour boire, il y a 7 vins AOC du Jura, dont le Crémant du Jura, qui est disponible chez moi.

Je découvre l’Isère

On continue maintenant avec le 38, l’Isère. C’est le département le seizième plus peuplé, et les habitants se nomment isérois. C’est notre sixième séjour en Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour vous livrer la meilleure expérience, j’ai dû acheter quelque chose. De rien.

L’Isère fait partie de l’ancienne région du Dauphiné, nommé pour les comtes d’Albon, appelés les dauphins d’après leurs armoiries héraldiques. Aujourd’hui, la préfecture de Grenoble est la siège d’un journal régional, Le Dauphiné libéré. Le reste du monde connaît le Dauphiné pour deux choses — Les Aventures de Huckleberry Finn, parce que même en anglais, on connaît les princes français sous le nom de dauphin, et le gratin dauphinois, un plat mondialement connu.

On commence à la ville de Vienne, à l’ouest du département. Souvenez-vous de notre dîner calvadosien, avec le gâteau Marjolaine ? On est chez Fernand Point ici, et son ancien restaurant, La Pyramide (2 étoiles Michelin) ! Pas de question où on va dîner ! Peut-être qu’on veut voir aussi la pyramide elle-même, un truc romain qui a duré jusqu’à nos jours. Mais avant, on visitera la Cathédrale Saint-Maurice (2 étoiles), construit du XIIe à XVIe siècle, où on trouve de nombreuses sculptures romanes et gothiques. Puis on visite le Temple d’Augustine et de Livie (2 étoiles), un temple romain érigé au propos que les hommes politiques sont en fait des dieux. Rien n’a changé en 2000 ans, même si ma petite chapelle Saint-Castex est décorée avec des fresques du Canard enchaîné. On finit avec le Jardin archéologique de Cybèle, les restes de l’ancienne ville gallo-romaine. Finalement, à table !

On passe maintenant dans les Alpes. Je trouve la géographie de cette région passionnante — tout ce que l’on va voir est dans une grande vallée qui relie la Métropole de Lyon à l’Isère, puis la Savoie. C’est facile à voir comme c’est difficile à envahir la France à travers des Alpes.

Capture d’écran de Google Maps, ©️Google

Mais avant d’entrer dans la vallée, on visitera le village de Pont-en-Royans et le Parc régional naturel du Vercors (3 étoiles). Les « maisons suspendues » doivent être vues pour y croire. (C’est difficile à écrire ça en sachant que je n’ai aucune idée si ça m’arrivera.) Peut-être que l’on peut faire une comparaison avec Positano en Italie. Au-dessus du village, il y a le Massif du Vercors (3 étoiles), un plateau plein de gorges, de forêts et de pâturages. Le Massif a aussi une histoire tragique — en juillet 1944, les Allemands (et leurs collabos honteux) y ont massacré 201 civils en se battant contre le Maquis.

Grenoble et ses alentours sont spectaculaires. On commence par prendre le téléphérique vers le Fort de la Bastille (3 étoiles) — rien à voir avec la Révolution, il date du XIXe siècle — où on trouve un musée militaire, un centre d’art, et LA meilleure vue de toute l’Isère. Puis on descend de la montagne pour visiter le Musée de Grenoble (3 étoiles), avec des collections d’art ancien, moderne, graphique, et de l’Antiquité. On est passés par Le Vercors sans visiter les villages détruits, parce qu’ils sont en Drôme, mais on ne ratera pas le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère (1 étoile). Ne vous plaignez pas de moi — c’est gratuit et c’est important. Puis, on sort aux alentours de Grenoble pour visiter le Domaine de Vizille (pas mentionné dans le Guide Vert ?!?), un ancien château devenu un musée de la Révolution avec un parc de 100 hectares.

On est presque finis. Au nord de Grenoble, on trouve Saint-Pierre-de-Chartreuse et la Monastère de la Grande Chartreuse. On n’a pas le droit d’entrer dans la monastère, qui fonctionne toujours, mais on peut se balader au long des bâtiments et visiter leur musée. Le film « Les Justin font du ski » ne sera jamais tourné, mais pour ceux qui aiment skier, il faut absolument visiter l’Alpe d’Huez et sa station de ski. (Moi, j’y serai juste pour le chocolat chaud.) FINALEMENT (désolé), on visite un autre grand parc, le Parc national des Écrins. Ce dernier est ÉNORME et comprend une quarantaine de communes et plus de 740 km de sentiers — je vous conseille de rechercher des sites selon vos goûts.

Qui sont les isérois les plus connus ? Il faut commencer avec l’écrivain Stendhal (j’ai lu Le Rouge et le Noir à l’université, en traduction, bien sûr). Il y a aussi Michel Fugain, la star de mon premier cours de musique avec l’Alliance Française, l’égyptologue Jean-François Champollion, mon cauchemar à l’université le mathématicien Joseph Fourier, le pire père de l’histoire française Jean-Jacques Rousseau, le grand chef Fernand Point, la star dans un second rôle du Canard enchaîné Olivier Véran, et le compositeur Olivier Messaien y grandi.

Quoi manger en Isère ? On a déjà mentionné le gratin dauphinois. Il y a d’autres plats traditionnels, comme les ravioles du Dauphin (surnommés le plat national dauphinois) et la tourte de la Matheysine, une tourte à la viande. L’un des livres les plus importants dans l’histoire de la cuisine française, Ma gastronomie, est l’œuvre de Fernand Point. La liqueur Chartreuse vient de la monastère, parmi d’autres produits locaux comme les noix de Grenoble AOC et le fromage Saint-Marcellin. En dessert, on y trouve le gâteau aux noix, la bugne, et la pogne de Saint-Genix, fait avec les pralines roses de leurs voisins lyonnais. Je note que leur site de tourisme a une collection impressionnante de recettes modernes — c’est en dehors de notre mission, mais c’est intéressant quand même. Tout ça, c’est-à-dire que l’on mangera bien en Isère !

Je découvre l’Indre-et-Loire

On continue maintenant avec le 37, l’Indre-et-Loir. C’est le département le quarante-et-unième plus peuplé et les habitants se nomment Tourangeau, Indroligérien ou Indréloirien. Les frontières sont plus ou moins celles de l’ancienne province de Touraine. Souvenez-vous que l’on a parlé de France with Véro ? On est chez elle cette semaine, et je vais vous recommander plusieurs de ses vidéos. (Quelle drôle de machine de Rube Goldberg — un américain qui dit en français que des français devraient regarder des vidéos en anglais par une française sur leur propre pays.)

Pour planifier l’itinéraire le plus efficace, on va commencer à Chinon, au sud-ouest de la préfecture, Tours. Parce que l’on ne s’ennuie jamais des maisons à pans de bois, on commence dans la rue du Grand Carroi (2 étoiles Michelin), où on trouve des maisons des XIVe et XVe siècles. Ça fait partie de Chinon médiéval (2 étoiles), alors explorez le quartier avant de partir. Notre prochain arrêt est la Forteresse royale (2 étoiles), devenue royale sous Henri II Plantagenet au XIIe siècle, plus tard la propriété du cardinal Richelieu, et sauvée de la destruction par Prosper Mérimée en 1854. Aux alentours, on visite d’abord l’Abbaye royale de Fontevraud (3 étoiles), pour sa église du XIIe siècle, la nécropole de la famille Plantagenet, des salles pleines de trésors historiques, et bien sûr, les cuisines romanes. À l’autre côté de Chinon, on trouve le Château d’Ussé (1 étoile). Connaissez-vous J’en ai rêvé, de La Belle au bois dormant ? Voilà, c’est le château qui a inspiré la conte de Charles Perrault.

Avant de partir de Chinon, prenez un tour de l’Abbaye de Fontevraud avec Véro :

On continue maintenant à Langeais, à quelques kilomètres au nord-est d’Ussé. Êtes-vous prêtes pour 3 des plus beaux châteaux de France en 3 phrases ? Dommage, ça vous arrive quand même ! Le Château de Langeais (2 étoiles), de la Renaissance, a une collection incroyable de meubles et de tapisseries (laissez Véro vous y amener). Après, on arrive au joyau de la Touraine, le Château d’Azay-le-Rideau (3 étoiles), sur une île au milieu de l’Indre — ne ratez pas les sculptures de la façade nord ! Mais n’arrêtez pas encore — au Château de Villandry (2 étoiles), on ne trouve pas seulement le dernier château construit pendant la Renaissance, mais aussi l’un des jardins le plus spectaculaires de France (3 étoiles).

Encore une fois, c’est Véro qui vous donne un tour, d’Azay-le-Rideau :

On arrive enfin à Tours, la préfecture. On y commence à la Cathédrale Saint-Gatien (2 étoiles) et son quartier (aussi 2 étoiles). En parlant de la cathédrale, qui fait partie de la voie Turonensis des chemins de Compostelle, ne ratez pas ce post du Chat Voyageur sur cette voie-là. À côté, il y a le Musée des Beaux-Arts (2 étoiles) avec des collections diverses de sculptures, de peintures et même d’estampes. Mais l’histoire n’est pas toute belle — « Le fonds le plus ancien du musée est constitué d’œuvres saisies en 1794 dans les maisons d’émigrés, les églises et les couvents. » Plus proche de la Grande Roue, il y a le très intéressant Musée du Compagnonnage (2 étoiles), consacré aux métiers manuels. Je n’aime pas le slogan des ouvriers — « Gloire au Travail, Mépris à la Paresse » — qui contredit les valeurs de ce blog. Carrément aucun informaticien d’entre eux. On finit (à Tours, pas tout !) par visiter l’ancien prieuré du grand poète Pierre de Ronsard (2 étoiles), plein d’objets de son époque.

Il y a plein de vidéos de Véro sur Tours, mais j’aimerais avoir plus de contenus à nuit sur le blog, alors voici Tours à nuit :

À l’est de Tours, il y a plusieurs trésors à Amboise — le château royal (2 étoiles) où on trouve la sépulture de Léonard de Vinci, et le Château du Clos Lucé (2 étoiles), où de Vinci habitait et travaillait. Peut-être que vous vous intéresserez à la Pagode de Chanteloup (1 étoile) — si on doit se rendre à Las Vegas pour la Tour Eiffel, pourquoi pas la France pour une pagode chinoise ? Puis on va au Château de Chenonceau (3 étoiles), le « Château des Dames », dont Diane de Poitiers et Catherine de Médicis. Ne ratez pas son jardin (2 étoiles). Moi, j’ai le Zoo de San Diego, l’un des meilleurs au monde, mais peut-être que vous aimeriez visiter le ZooParc de Beauval (3 étoiles), dont les uniques pandas géants de France. Nous finissons — enfin — à Loches, pour visiter la Cité Royale (2 étoiles) où Jeanne d’Arc a rencontré le dauphin Charles VII.

Peut-être qu’une vidéo de plus de Véro ? Cette fois à Loches :

Si vous avez aimé les vidéos de Véro, considérez à vous abonner sur son Patreon. (Elle ne savait pas que je dirais ça ; je vous rappelle que j’accepte rien pour garder mes droits éditoriaux.)

Qui sont les personnages le plus connus de l’Indre-et-Loire ? Il faut commencer avec l’écrivain Honoré de Balzac, né à Tours. Il y a l’écrivain Anatole France, auteur de ma citation préférée de tous les temps : « La loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain. » On trouve aussi près de Chinon le lieu de naissance de François Rabelais (0 étoiles). René Descartes, qui n’a pas besoin d’introduction, est né près de Loches, et on a déjà mentionné Ronsard. Jean Carmet, la légende du cinéma, et Jean Chalopin, légende des dessins animés, viennent également du département. La Denrée Jacques Villeret aussi. Il faut inclure Léonard de Vinci même s’il n’est pas français. Le marquis de La Fayette, duquel on a parlé avant, avait 5 châteaux dans la région. Je dois Wikipédia pour une liste de lumières comme rien que l’on a jamais trouvé jusqu’ici.

Quoi manger en Indre-et-Loire ? Il y a du nougat ? J’arrive ! Mais en fait, leur nougat célèbre n’a rien à voir avec celui de Montélimar — c’est plutôt un gâteau de voyage, similaire au fénétra toulousain. En plats principaux, on y trouve la quiche tourangelle, pleine de deux autres spécialités locales, les rillettes de Tours et les rillons de Touraine. Rabelais lui-même a écrit d’un pain local, la fouace. Les aimants du fromage chèvre devraient goûter le sainte-maure (pas disponible chez moi, hélas). En dessert, en plus du « nougat », il y a les macarons de Cormery — pas trop à voir avec les macarons parisiens — et le sucre d’orge de Tours, une sorte de bonbon. Il y a plein de vins locaux. On va bien manger cette fois-ci ! (Je dois aussi à Véro quelques astuces ici.)

Je découvre l’Indre

On continue le tour avec le 36, l’Indre. C’est le département le quinzième moins peuplé, et les habitants se nomment indriens. C’est notre troisième séjour dans la région du Centre-Val de Loire (si on ne compte pas que j’ai passé une belle journée dans le Loiret). En plus, c’est notre deuxième séjour dans l’ancienne province du Berry, et je dois vous dire — ils ont le meilleur site web touristique que j’ai vu. (Contrairement à tous les autres, on peut emprunter leurs photos !)

Encore une fois, on commence donc en dehors de la préfecture, cette fois au Château de Valençay (3 étoiles Michelin), l’ancienne maison du plus grand homme politique de tous les temps, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, dit simplement Talleyrand chez les anglophones. Si vous n’êtes pas d’accord sur sa grandeur, considérez qu’il n’a perdu la tête ni sous l’ancien régime, ni sous Robespierre, ni sous Napoléon. C’est comme M. Machiavel — même si on n’est pas d’accord avec ses choix, impossible de nier son talent. Dans le château, on trouve les salons où M. Talleyrand accueillait des diplomates, des souvenirs du Congrès de Vienne, un parc et des jardins exceptionnels, et les cuisines où travaillait le chef légendaire Antonin Carême. (Un nom plutôt malheureux pour un chef, non ?)

Château de Valençay, Photo par Krzysztof Golik, CC BY-SA 4.0

Très peu au sud de Valençay, on trouve le Château de Bouges (2 étoiles), à Bouges-le-Château. J’ai failli le visiter juillet dernier. Comment ? Eh bien, c’est une réplique du Petit Trianon à Versailles ! Bien sûr, c’est pas une copie exacte — il y a leurs propres collections de meubles et d’art, mais à l’extérieur, c’est en fait Versailles ici ! Puis on conduit environ 60 km vers l’ouest pour visiter le Château d’Azay-le-Ferron (1 étoile), un château qui a eu de nombreux propriétaires entre le XVe et XXe siècles et a donc de nombreux styles architecturaux aussi.

Très proche à Azay-le-Ferron, on trouve le Parc naturel régional de La Brenne (2 étoiles), où on trouve plus de 3 000 étangs et 100 000 de tortues ! Après avoir passé un jour au parc, on conduit un peu vers l’est, pour visiter l’Abbaye de Fontgombault (1 étoile), du XIe siècle, avec une église du style roman. Leur communauté religieuse a même fondé un nouveau monastère aux États-Unis, Notre-Dame de Clear Creek dans l’Oklahoma. Notre plus long trajet — 90 km à l’est — nous amène à Nohant-Vic pour visiter la Maison de George Sand (1 étoile), consacré comme musée de l’écrivaine célèbre (de son vrai nom Aurore Dupin) et ses connaissances, comme Balzac, Delacroix, Liszt, et Chopin — à l’honneur de ce dernier, on y trouve le Festival Chopin tous les juins. Pendant que vous êtes là, ne ratez pas non plus les Fresques de Vic (2 étoiles), du XIIe siècle, dans l’Église Saint-Martin. On finit à Issoudun, pour visiter le Musée de l’Hospice Saint-Roch (2 étoiles), avec une collection très inhabituelle, dont deux sculptures de l’Arbre de Jessé, de l’art océanienne, et du patrimoine, dès l’époque gallo-romaine.

On a fait un tour autour de la préfecture, Châteauroux, sans la visiter. Ça n’arrive jamais ici, je veux donc vous dire que j’aime bien ce que j’ai trouvé de cette ville-là. Il me semble que je pourrais être très heureux d’y vivre. Mais en tant que destination touristique, je trouve que les bonnes addresses de l’Indre sont en dehors.

Qui sont les personnages les plus connus de l’Indre ? Il faut qu’on commence avec le prince Talleyrand et l’écrivaine George Sand. Le réalisateur Jacques Tati a tourné le film Jour de Fête à Saint-Sévère. L’acteur Gérard Dépardieu est né à Châteauroux, Le prince infâme italien César Borgia était seigneur d’Issoudun,

Quoi manger dans l’Indre ? Ils partagent leur cuisine avec leurs voisins berrichons du Cher, alors on y trouve le truffiat, une galette pleine de pommes de terre que nous avons déjà goutée — également pour le gâteau moelleux aux noix du Berry. La lentille verte est un produit local Label Rouge, et ça fait partie de nombreux plats, dont la crème de lentilles vertes et la velouté de lentilles vertes. Il y a deux fromages AOP de l’Indre, le fromage chèvre de Valençay, et le Pouligny-Saint-Pierre. Les vins de Châteaumeillant viennent également de l’Indre que du Cher, mais je ne peux pas les acheter ici. Parce que j’ai déjà fait un dîner très typique du Berry, peut-être qu’on fera des recettes du chef Carême. On verra.

Je découvre l’Ille-et-Vilaine

On continue finalement avec le 35, l’Ille-et-Vilaine. Pourquoi finalement ? Peut-être que vous avez vous rendu compte que le rythme du Tour a augmenté pendant ces derniers deux mois (avant le dîner héraultais quand même). C’est pourquoi j’ai un cher ami qui gère un groupe de fans de l’Ille-et-Vilaine. À chaque fois où je publie un nouveau « Je découvre », il me rappelle que je ne suis pas encore là. Ah bon, nous sommes enfin . Alors, c’est le département le vingt-et-unième plus peuplé et les habitants se nomment bretilliens. C’est notre troisième séjour en Bretagne.

On ne commence pas avec la préfecture, Rennes, cette fois. Pourquoi ? Parce que je ne veux rien rater, alors on va traverser de la côte dans un cercle vers Rennes. On commencera, puis, aux communes de Dinard et Saint-Malo, liés par le barrage de la Rance.

À Dinard, on commence avec une promenade sur la Pointe du Moulinet (2 étoiles Michelin) avec ses belles eaux turquoises. Il y a plusieurs promenades à découvrir avec l’aide de cette carte utile, dont la Pointe de la Vicomté (2 étoiles) et la Promenade du Claire-de-Lune (1 étoile), toutes pleines de belles villas et vues panoramiques. On passe par le barrage, et on commence notre tour de Saint-Malo avec les Remparts (3 étoiles), 2 km de murs qui fortifient la baie. Derrière les remparts, on trouve la cité intra-muros (2 étoiles), la plupart de laquelle avait dû être restaurée après une bataille en 1944. La cité abrite deux des monuments les plus importants, le château (2 étoiles), du XIVe siècle, et la cathédrale Saint-Vincent, du XIIe siècle. Dans le château, il y a un musée consacré à l’histoire de Saint-Malo (1 étoile). À moins d’un kilomètre du château, on ne veut pas rater la Tour Solidor, un bâtiment vraiment impressionnant du XIVe siècle.

On rentre dans notre voiture, et on continue un peu à l’est, à Cancale. On est ici pour être émerveillés par la nature. Vous souvenez-vous de la Côte d’Emeraude (3 étoiles), de laquelle on a parlé aux Côtes-d’Armor ? Ça continue ici, avec le Sentier des Douaniers (1 étoile, à ne pas confondre avec celui de Ploumanac’h), d’où on peut voir la célèbre Baie du Mont-Saint-Michel (on y reviendra en Manche, mais l’île ne fait pas partie de l’Ille-et-Vilaine). Ce qu’on ne veut pas rater plus que tout, c’est la Pointe du Grouin (2 étoiles), avec une vue qui « s’étend du cap Fréhel à Granville » selon le Guide Michelin (c’est presque 100 km). Ceux qui aiment les huîtres voudront visiter La Ferme Marine. Un peu au sud de Cancale, on passe par Dol-de-Bretagne pour visiter la cathédrale Saint-Samson (2 étoiles), un cathédrale gothique construite du XIIe au XVIe siècles, et le Menhir du Champ Dolent (les menhirs étant des mégalithes préhistoriques). Finalement t dans cette région, on passe par le Château de Combourg (1 étoile), ancienne maison de l’écrivain Chateaubriand.

On continue maintenant à Fougères, à 50 km à l’est de Combourg. Ici, on commence avec le Château de Fougères (2 étoiles), avec 3 enceintes et 13 tours. On penserait qu’une forteresse comme ça serait presque impossible à capturer, mais deux fois pendant la Guerre de Cent Ans, ça s’est arrivé, en 1449 par les Anglais et en 1488 par les Français. Son voisin, l’Église Saint-Sulpice (1 étoile), a de nombreux trésors architecturaux, comme « [un] nef charpentée en carène de bateau renversée, boiseries Louis XV, retables médiévaux en granit, vitraux du XVIème siècle, oeuvre du maître verrier fougerais Pierre Symon ».

On conduit maintenant 30 km au sud pour visiter Vitré. La rue de la Baudrairie (2 étoiles) est pleine de maisons à pans de bois et autres ornements intéressants. Leur château (2 étoiles) vient du XIe siècle, et abrite un musée d’art et de l’histoire de la ville. La nuit, on peut regarder les Lumières, qui racontent de l’histoire — on peut en savoir plus ici.

Maintenant, on tourne vers l’ouest pour aller à Rennes. On y trouve le centre historique (2 étoiles), dont la Place de l’Hôtel de Ville (1 étoile) et la Place du Champ-Jacquet (1 étoile), plein de maisons des XVe et XVIe siècles. Le Palais du parlement de Bretagne (2 étoiles) date du XVIIe siècle, où on y trouve la cour d’appel de Justice depuis 1804. On n’a pas visité trop de musées dans ce séjour, alors allons au Musée des Beaux-Arts de Rennes (2 étoiles) pour leur collection « très éclectique » (selon Michelin). Finalement, on visite le Parc du Thabor (2 étoiles) pour se détendre parmi 2 000 espèces florales après le séjour le plus long de ce blog ! Ceux qui ne sont pas tout épuisés peuvent visiter la forêt de Brocéliande (1 étoile) en dehors de la ville, liée aux légendes du Roi Arthur, mais moi, je préfère encore Cornwall à Cornouaille pour ça, si vous me comprenez.

Qui sont les bretilliens les plus connus ? Nous avons déjà mentionné Chateaubriand. Il y a aussi l’écrivain Alfred Jarry (influenceur des Beatles), le milliardaire François Pinault (auquel appartient Stade rennais FC), Jacques Cartier l’explorateur du Canada, Pierre Louis de Maupertuis, physicien qui a établi le principle scientifique le plus important chez moi, celui du moindre action, Bertrand du Guesclin, héros de la Guerre de Cent Ans, et Denys de La Patellière, réalisateur du Tatoué avec de Funès et Gabin.

Quoi manger dans l’Ille-et-Vilaine ? On est en Bretagne, c’est donc pas un problème ! Comme leurs voisins des Côtes-d’Armor, ils mangent les galettes à la farine de sarrasin, les galettes bretonnes (un genre de biscuit), le far breton (dont le mien a été aimé par le California Prune Board !), le kouign-amann, le gâteau breton…oh, je suppose qu’ils mangent aussi des plats principaux. Pour ça, il y a la tourte bretonne, le poulet au cidre breton, le rôti de porc au cidre, les moules marinières, la galette saucisse, et plein d’autres. Franchement, j’ai déjà su il y a des mois ce que je ferai à l’honneur de l’Ille-et-Vilaine — on va bien manger !

Je découvre l’Hérault

On retourne maintenant en Occitanie pour la septième fois, pour visiter le 34, l’Hérault. C’est le département le dix-huitième plus peuplé, et les habitants se nomment héraultais. C’est notre septième séjour en Occitanie, dont le quatrième des derniers cinq. Je dois vous dire — il y en a plein que je n’ai pas pu inclure, surtout la ville de Sète. (Peut-être que vous pouvez la connaître grâce à cette série documentaire sur TF1.)

On commence comme d’habitude dans la préfecture, Montpellier, à ne pas confondre avec la ville américaine de Montpelier. (Attendez, on a plein de Paris ici.) Dans le XIIe siècle, Montpellier faisait partie de la couronne d’Aragon, jusqu’en 1349, lors le roi Philippe VI de Valois l’a acheté pour la France. Puis il a vendu la ville à Charles le Mauvais, roi de Navarre. Je voulais juste mentionner ce roi-là. Avec tous les cons et incompétents de l’histoire, il faut être quelqu’un de spécial pour être dit « le Mauvais ».

En tout cas, notre premier arrêt, c’est le Vieux Montpellier (2 étoiles Michelin). On y trouve de l’architecture intéressante, dont la Place de la Comédie (2 étoiles) et l’Arc de Triomphe (1 étoile), qui célèbre des victoires de Louis XIV. (Et garanti de ne pas être emballé par un « artiste » !) On visite aussi le Musée Fabre (3 étoiles), avec une collection de plus de 7 000 œuvres, de la Renaissance à nos jours. Puis on visite l’incroyable château d’eau à la Place royale du Peyrou (2 étoiles), érigée en 1688 pour accueillir une statue du roi Louis XIV. On finit avec quelque chose de très inhabituel pour ce blog, le quartier Antigone (1 étoile), construit dans les années 70s — oui, les 1970s, pas les 1770s — dans un style néoclassique. J’adore les bâtiments de ce quartier !

Maintenant, on conduit au nord-ouest, environ 80 km, pour visiter le Cirque de Navacelles (3 étoiles), le plus large canyon d’Europe. Après avoir vu les panoramas, on descend pour voir la rivière Vis et visiter le tout petit village de Saint-Maurice-Navacelles au fond (189 personnes, 6 églises). À quelques kilomètres à l’ouest, on trouve les Gorges de la Vis (2 étoiles), avec des hautes falaises et des vallées vertes. On monte encore dans notre voiture pour conduire vers l’un des Grands Sites de France, Saint-Guilhem-Le-Désert. Moi, j’habite déjà dans un désert, et en plus, je suis d’accord avec notre personnage de la télé, Monk, qui a dit « La nature, c’est sale ». Mais ça vaut le coup, parce que l’on va visiter les Gorges de l’Hérault (2 étoiles) et la Grotte de Clamouse (3 étoiles), ce dernier célèbre pour ses cristaux appelés « aragonites » et « calcites ».

Après le paragraphe le plus inhabituel de l’histoire de ce blog, on conduit encore une fois vers le sud-ouest pour nos derniers arrêts, Colombiers et Béziers. Souvenez-vous qu’on a parlé du Canal du Midi pendant notre séjour dans l’Aude ? À Colombiers, on est là pour visiter l’Oppidum d’Ensérune (2 étoiles), les restes d’une ville gauloise. Mais ce qu’on veut voir là, c’est la vue panoramique des plaines languedociens, dont l’ancien étang de Montady (1 étoile), asséché depuis 1247 et le Canal du Midi. Pendant ce temps, on prend un bateau pour passer à travers du tunnel de Malpas, le premier tunnel navigable au monde. Puis, on arrive à Béziers, pour visiter l’ancienne cathédrale de Saint-Nazaire (1 étoile) avec un vue spectaculaire du Pont Vieux, et les Écluses de Fonséranes (1 étoile), « qui permet de rattraper une différence de niveau de 21,50 m » selon le Guide Michelin.

Qui sont les personnages les plus connus de l’Hérault ? Il y a l’écrivain Paul Valéry, le chanteur Georges Brassens, le résistant Jean Moulin, mon troisième moins préféré philosophe français Auguste Comte (après Messrs. Derrida et Foucault), la femme la plus controversée parmi les fans de Johnny Hallyday, Laeticia Boudou, et pendant que Johnny Depp et Vanessa Paradis étaient en couple, ils vivaient à Saint-Gely.

Finalement, quoi manger dans l’Hérault ? Tous genres de coquillages, les tielles, des petites tourtes remplies de poulpe et de sauce tomate, les petits pâtés, une spécialité de charcuterie qui est venue de l’Inde en 1768, et la macaronade, des macaronis à la viande de bœuf. En dessert, il y a l’escalette, une galette mince, et le frescati, un gâteau aux plusieurs saveurs en même temps dont raisins confits, rhum, et café. Il y a plusieurs genres de vin AOC dans l’Hérault, mais le seul disponible chez moi est le Minervois, un vin de dessert, genre Muscat.