Archives mensuelles : octobre 2022

Le nouveau Miraculous est arrivé

Nous venons de regarder le premier épisode de la cinquième saison de Miraculous ce week-end. Il y avait déjà un clip de TF1 depuis des mois :

Voilà, c’est disponible sur DisneyNOW, leur appli de streaming pour les abonnés à la télé par câble. (À ne pas confondre avec Disney Moins, l’appli avec tout ce bazar Star Wars.)

Les fans reconnaîtront que Chat Noir a maintenant aussi les oreilles du lapin. Mais Papillombre avait volé… ? Attendez, tout sera révélé, le 24 octobre en France. Mais comment est-ce que c’est disponible en anglais avant son pays d’origine ?

Ma fille (S) et moi, nous avons eu une conversation inquiétante récemment autour du sujet et j’ai dû faire quelque chose :

S : Papa, j’ai envie de nougat de Montélimar.

Moi : Bon, il reste toujours 6 barres. Tu peux en avoir une, mais franchement, tu as un appareil dentaire. Es-tu sûr que c’est une bonne idée ?

S : C’est injuste. Quand tu veux quelque chose en France, tu dis « J’ai envie de nougat » et hop ! Tu es là pour tous genres de bêtises !

M : Bon, j’écoute. Disons que tu arrives dans la Boulevard Haussmann et tu fais tes achats. On est quel jour, et tu feras quoi cette nuit-là ?

S : Rien de grave. J’ai besoin juste d’être devant une télé le 24 octobre pour le début de la nouvelle saison de Miraculous. Peut-être que l’on peut même rendre visite à ton amie avec les deux filles ? Elles aiment aussi Ladybug !

M : Ha, pas besoin. J’ai le VPN. Il te faut juste attendre deux semaines de plus, et on peut le regarder à la télé.

S : Tu te méprends. Si je dois patienter jusque-là, je fais comme toi ou…(elle bat des yeux) tu ne veux vraiment pas découvrir ce que je pourrais faire, n’est-ce pas ?

M : Compris. T’es certainement ma fille. Attends un peu, ça va ?

S : Dépêche-toi ou on parlera de calissons aussi !

Il ne faut pas perdre son temps face à un tel maître-chanteur ! J’ai donc fait un coup de fil chez Mickey, car Disneyland est à 20 km de chez moi. C’était… compliqué :

Lui : Ici Mickey.

Moi : Mickey, c’est Justin.

L : Quel Justin ? Vous n’êtes pas client ? On s’en fiche tout court de nos clients !

M : Non, attendez ! Vous devez sortir le nouveau Miraculous tout de suite ou ma fille menace d’aller en France pour acheter du nougat !

L : Ça, c’est dingue. C’est con. C’est bien célébrité hollywoodienne. Vous êtes quel Justin ? Timberlake ?

M : Peut-être. Vous pouvez m’aider ?

L : On verra. Ce nougat, est-ce bio ?

M : Bien sûr !

L : Et vegan ?

M : J’en suis sûr !

L : Et vient-il du commerce équitable ?

M : Au moins, les abeilles ne se plaignent pas.

L : Bon, dites-lui de prendre un jet privé pour l’acheter. Mais juste une barre. Pas envie de rien gaspiller !

Moi, désespéré : Mais il est emballé en plastique !

L : Quoi ? Inacceptable ! Bon, on sortira la nouvelle saison tout de suite !

Et c’est ça, comment une émission 100 % française a sorti aux États-Unis deux semaines avant son début dans son propre pays. Mais comment s’est-il passé que les Brésiliens l’ont eue 4 mois avant nous deux ?

Épisode 30, avec des cerises

J’ai atteint deux étapes cette semaine que j’aimerais partager.

J’ai dépassé 300 000 mots sur le blog depuis le début :

Les normes anglophones sont 800 mots pour une colonne d’opinion ; 100 000 pour un roman. (Je ne sais pas quelles sont les règles en français.) Ça fait trois romans maintenant et j’espère que c’est moins gênant que 50 Nuances de Grey. Il y a certainement moins de scènes de nu. ([Mais autant de punition ! Je sens votre cuisine tous les jours ! — M. Descarottes])

Ces dernières deux semaines, quelque chose de surprenant m’est arrivé, en ce qui concerne le balado. Le traffic a bien doublé !

Je vous rassure, ça ne fait que très peu de temps que la taille de public était la moitié de celle de maintenant ! Je vous remercie tous pour votre soutien.

Nos articles sont :

Il y a aussi mon dîner mayennais et le cookie géant de Laurène Lefèvre. Malheureusement, j’ai dû annoncer la fin du dessin de la semaine. Mais c’est une raison de plus pour laquelle on devrait s’abonner au Canard enchaîné — à votre place, je ne risquerais pas de rater leurs dessins non plus ! Ne vous inquiétez pas, il y aura une nouvelle colonne régulière le mercredi — j’ai déjà l’idée, mais je travaille toujours sur les détails.

Si vous aimez ce balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Anchor, qui abrite le balado. Bonne écoute !

Le Temps des Cerises

Pendant le troisième épisode des Combattantes, Léon Duvernet chante une chanson avec sa guitare juste avant l’attaque des Allemands. C’était en fait Le Temps des Cerises, qui aurait déjà eu 45 ans le temps que la série commence. Ça fait plutôt trop longtemps depuis la dernière chanson qui est apparue ici, alors j’ai décidé de l’enregistrer dès que j’ai retrouvé ma voix. Alors, sans plus d’attente :

Dans ce cas, je l’ai appris en écoutant la version d’Yves Montand de façon obsessionnelle :

Je n’ai aucune intention de suggérer que je suis à son niveau, bien sûr, juste qu’il était mon prof à cette occasion. Les fautes restent les miennes.

Les Combattantes, 3e partie

Ce soir, j’ai regardé les 5e et 6e épisodes des Combattantes. Oh là là, mais le 5e épisode est celui des larmes. Et le 6e, des conséquences.

Ça commence avec le retour de Suzanne et Lucien de leur vol secret pour visiter les Allemands. Suzanne essaie de s’échapper en faisant du stop, mais Lucien tue les soldats qui l’ont aidés.

Pendant ce temps-là, Mère Agnès pratique de l’autoflagellation à cause de ses échecs de la dernière fois.

On voit toutes les 4 combattantes ensemble pour la première fois quand le général Duvernet leur dit que M. le Président Poincaré va les présenter des médailles pour leur service à la France.

Caroline reçoit une commande pour plus d’ambulances. Marcel, le proxénète et revendeur de drogue, donne un pistolet à Charles, son beau-frère, pour tuer Caroline, car ils vont perdre contrôle de l’usine. Comme je déteste ces deux !

Il s’avère que le prêtre a remarqué quelques écarts à la part d’Agnès. Il vient dans sa chambre pour lui demander de se confesser.

M. le Président Poincaré arrive et présente les médailles aux combattantes. Personne à la cérémonie ne sait que chacune d’entre eux est au milieu d’une crise personnelle.

Après la cérémonie, Colin — qui ne sait toujours pas qu’il est le fils de Marguerite — essaye de l’embrasser. D’une part, c’est un peu Luke et Leia à la fin de La Guerre des Étoiles. D’autre part, Marguerite sait, et est horrifiée — mais elle décide qu’il ne doit jamais apprendre la vérité.

Lucien utilise la réception après la cérémonie pour gagner le confiance du président. Suzanne essaye de l’empêcher et il menace encore de la tuer.

Charles tente de tuer Caroline, mais il n’arrive pas. Quand elle rentre à la maison, sa belle-mère, Éléonore, est au téléphonie avec le maire et apprend que son fils, Victor, est mort. Éléonore l’appelle un monstre devant sa fille, Madeleine, pour avoir caché la nouvelle.

Le 6e épisode commence avec Charles en train de se blesser pour éviter être remis au front. On le voit ici à l’hôpital du couvent. Il perd sa main.

Les Allemands lancent à nouveau une attaque contre le camp français proche de Saint-Paulin. N’oubliez jamais que l’un de leurs plus gros crimes pendant la Première Guerre mondiale a été l’utilisation du gaz, ici le chlore. Bien que les Alliés aient fini par développer leurs propres stocks, il reste le cas que les Allemands l’ont commencé et ont introduit toutes les pires cruautés, dont le gaz moutarde.

Après ça, l’épisode devient le concours du Plus Beau Salopard de France. Je ne veux vraiment pas jouer le divulgâcheur, alors on passera vite par le reste.

Mère Agnès découvre que le prêtre, l’Abbé Vautrin, a fait tomber enceinte une postulante, Geneviève. Elle essaye de l’aider, mais Geneviève lui demande qu’elle parte.

Marcel se venge contre Marguerite en racontant toute son histoire à son fils.

Marguerite rend visite à Colin pour lui expliquer son passé, mais il ne veut rien entendre.

Le cœur brisé, Marguerite rend visite à Caroline. Il y avait des indices au début que les deux étaient des amantes lesbiennes. Plus besoin de se demander, car Marguerite la baise sans ambiguïté, même si Caroline ne le veut pas.

Marcel découvre que ça s’est passé et raconte tout à Charles. À son tour, Charles le raconte à Éléonore, qui ordonne Caroline de quitter la maison.

Lucien est agressé par le docteur Duvernet, qui le soupçonne d’avoir abusé de Suzanne. Lucien le poignarde et le cache (c’est pas clair s’il est mort).

Finalement, le prêtre ordonne Geneviève de se procurer un avortement. C’est pas en fait la fin de l’épisode, mais les conséquences sont choquants et je ne veux pas les gâcher.

Au fait, j’ai encore une fois bien profité des pubs. En particulier, Halloween à Disneyland Paris m’a fortement rappelé celui de chez moi :

Et vous pouvez deviner pourquoi j’étais ravi de voir celle de RFM :

On dirait que je n’ai pas de secrets pour vous tous, hein ?

Le cookie géant de Laurène Lefèvre

Tout d’abord, je veux vous rassurer qu’il y a une recette dans ce post. Ma fille a pris cette photo et je lui ai fait la promesse de la mettre en haut, et plus important, de vous dire qui l’a prise.

Ça fait belle lurette que je n’ai pas fait une recette de Cook&Record. Elle est apparue ici plus que n’importe qui, et je lui dois presque tout que je sais de la pâtisserie. Mais, comme a dit Al Capone, « et la vie continuera ». (Attention, cette scène devient violente.) De nos jours, elle fait de plus en plus des trucs mignons — ce qui veut clairement la plupart de ses suivants — tandis que j’utilise de plus en plus la grande référence de Gaston Lenôtre. Je mentionne tout ça car hier soir, elle a annoncé un nouveau livre — et je me suis surpris en disant que je doute que je l’achète.

Je veux être clair, je suis certain qu’elle livrera exactement ce qu’elle promet, un livre avec une cinquantaine des classiques. Mais j’ai eu une petite crise cardiaque quand j’ai vu le frais de livraison :

C’est pas sa faute. Ce livre pèse 1,2 kilogrammes, et La Poste est bien d’accord que c’est le prix que je payerais. Peut-être plus, en fait, mais je suis sûr qu’elle recevrait une petite réduction avec un volume suffisant.

Nous avons eu une bonne conversation par MP quand elle a décidé de ne pas livrer aux États-Unis la dernière fois. Je suis aussi sûr que c’est pour ça qu’elle a fait l’effort cette fois/-ci — elle m’avait dit que j’étais le seul du pays. Peut-être que je changerai d’avis à cause de ne pas vouloir être ingrat, mais en ce moment, je me dis que 70 € pour un livre est un truc de fou. Pas autant d’ouf. D’œuf, peut-être.

Mais vous me connaissez assez bien pour savoir que j’ai aucune envie de la critiquer. Alors, j’ai décidé de vous faire la toute première recette que j’ai appris d’elle, la préférée de ma fille avant que j’aie fait les macarons Saint-Valentin, et quelque chose qu’on peut faire en 10 minutes, son cookie géant. Je suis un peu choqué que ce cookie ne soit jamais apparu ici. Je l’offre parfois en cadeau et c’est toujours bien reçu.

Les ingrédients du cookie géant :

  • 180 grammes de farine
  • 50 grammes de sucre en poudre
  • 50 grammes de sucre roux
  • 1 pincée de sel
  • 1/2 sachet de levure chimique
  • 120 grammes de beurre
  • 1 œuf
  • 1 cuillère à soupe de vanille liquide
  • 100 grammes de pépites de chocolat
  • Des M&Ms

Les instructions du cookie géant :

  1. Préchauffer le four à 180°C.
  2. Dans le bol d’un robot, mettre la farine, le sucre en poudre, le sucre roux, le sel, et la levure chimique.
  1. Mélanger à petite vitesse avec la feuille, et racler les bords pour que tout soit incorporé.
  1. Ajouter le beurre, coupé en dès, et sabler la pâte légèrement à petite vitesse.
  1. Ajouter l’œuf et sabler plus.
  1. Ajouter la vanille liquide, qui aidera la pâte à se ramasser. Mélanger un peu plus.
  1. Ajouter les pépites de chocolat et mélanger jusqu’à ce que la pâte se ramasse bien.
  1. Mettre la pâte dans un moule à charnière et étaler à la main.
  1. Y déposer des M&Ms. Étant ordure, vous pouvez voir ce que j’ai fait. Mais ça marche également ici et chez les britanniques, sérieusement !
  1. Enfourner pendant 25 minutes.

Mon dîner mayennais

Je vous ai mentionné en écrivant sur la Mayenne que le département avait publié un dossier plein de recettes départementales. Elles sont toutes à des chefs de leurs collèges, et je dois demander : « EST-CE QUE VOS ENFANTS MANGENT VRAIMENT COMME ÇA À L’ÉCOLE ?!? » Moi, j’ai grandi avec des saucisses à bâtonnets ! De toute façon, nos recettes sont la marinade de truite à l’aneth, et la soupe de pommes et poires au miel.

Quant à la truite, la bonne vient de Parné-sur-Roc, où on peut la pêcher soi-même. Je ne suis pas si obsédé quant aux sources ; achetez n’importe quelle truite chez Carrefour ou bien Auchan. Pour ma part, ce qui est vendu sous le nom truite aux États-Unis peut venir d’une grande variété de poissons, parfois avec du chair blanc, parfois rose. Il n’y avait aucune truite à mon supermarché cette fois, j’ai donc acheté du saumon Atlantique. Ça vient au moins du bon océan, et est très similaire à notre truite arc-en-ciel.

J’ai trouvé un bon sel chez myPanier. Comme j’ai envie de visiter le marais de Camargue !

Pour avoir un légume sur l’assiette, et torturer M. Descarottes, j’ai ajouté des carottes glacées au miel. Je dois la recette à Recettes du Québec. Préparez d’abord les carottes : la marinade est facile à faire pendant que les carottes bouillent, et le poisson peut cuire pendant la deuxième étape des carottes.

La recette de la marinade de truite vient du collège de Misedon, et se trouve à page 28 du fichier.

Les ingrédients pour la marinade de truite à l’aneth et les carottes glacées au miel (2 personnes) :

  • 170 grammes de petites carottes
  • 1 1/2 tasses d’eau
  • 1 cuillère à soupe de beurre
  • 1 cuillère à soupe de miel
  • 300 grammes de truite
  • 1 citron
  • Des tomates cerises
  • 25 ml d’huile d’olive
  • 10 grammes d’aneth
  • 2 grammes de sel fin
  • 1 gramme de poivre moulu

Les instructions pour la marinade de truite à l’aneth et les carottes glacées au miel :

  1. Faire bouillir l’eau pour les carottes. Les faire cuire pendant 10 minutes.
  1. Faire la marinade : dans un petit bol, mélanger l’huile, le jus du citron, le sel, le poivre, et l’aneth.
  1. Mettre de l’huile d’olive dans une poêle et chauffer (on va y cuire le poisson).
  1. Faire fondre le beurre dans une poêle. Égoutter les carottes et les déposer dans la poêle. Bien enrober les carottes avec le beurre fondu. Ajouter ensuite le miel et laisser caraméliser 5 à 6 minutes en remuant souvent.
  1. Pendant que le carottes caramélisent, faire cuire la truite. 2 minutes le côté, mais vérifiez-la et prenez plus de temps si vos filets sont épais.
  1. Décorer la truite sur l’assiette — couper des tomates cerises, et une tranche fine de citron. Déposer tout autour du poisson et napper avec la marinade. Servir avec les carottes.

Notre dessert se trouve à page 48 du fichier, et vient du collège Jean-Louis Bernard, à Bais.

Les ingrédients de la soupe de pommes et poires :

  • 40 grammes de miel
  • 80 grammes de sucre
  • 250 ml d’eau
  • 150 grammes de pomme
  • 150 grammes de poire
  • Jus d’un citron

Les instructions de la soupe de pommes et poires :

  1. Faire un sirop avec le miel, le sucre, et l’eau. La recette originale ne donne pas la bonne température — je l’ai cuit jusqu’au point d’ébullition (100°C).
  1. Peler, épépiner, et couper les fruits. Ajouter le jus de citron pour arrêter l’oxydation.
  1. Mettre les fruits dans la casserole pour faire cuire dans le sirop. Baisser le feu à moyen, et cuire pendant 25 minutes. Voici des photos à 5 et 15 minutes, et à la fin.
  1. Tout retirer dans un saladier et faire homogène avec un batteur plongeant. ATTENTION AUX LIQUIDES CHAUDS !
  1. Passer au chinois et laisser refroidir.
  1. Servir en verrine ou en tasse.

La fin du Dessin de la Semaine

Je viens de recevoir un message des responsables du Canard enchaîné. Ils étaient gentils, mais je comprends parfaitement leur plainte. Je ne le reproduirai pas ici, mais ils m’ont dit que vu que c’est leur seule source de revenus, veuillez ne pas partager leurs dessins la même semaine où ils sont publiés.

Ils ne m’ont pas dit de ne plus jamais partager leurs dessins, mais il n’y a aucun journal que j’aime autant au monde entier et j’ai aucune envie de les blesser de n’importe quelle façon. Je continuerai de retweeter leurs posts officiels sur mon compte Twitter, mais il me semble que c’est mieux de terminer complètement cette partie du blog.

J’offre sans réservation mes excuses au Canard.

Quand nous chanterons le temps des cols roulés

Une nouvelle personnelle avant de commencer : ça fait toujours chaud au cœur quand l’un de mes sujets me répond.

Source

Il y a un certain humour noir dans les pages du Canard cette semaine, mais franchement, c’est déjà partout depuis des semaines. On a parlé de la « sobriété énergétique », des règles concernant la température à 19°, et la hausse du prix de gaz. Mais tant que c’était toujours l’été, il restait plus abstrait que maintenant.

Au moins, on peut vraiment aller au Musée d’Orsay pour cette exposition. (Je ne vous ai jamais raconté l’histoire de la fois où je suis allé à ce musée par hasard en cherchant la bonne route pour aller à Versailles. Disons que je n’ai pas grandi avec les buses. Je n’ai pas eu le temps pour y entrer.)

J’hésite de me mêler dans les scandales des hommes politiques, car il y a souvent plein de détails que je ne connais pas. (Se taire, c’est une compétence pas assez appréciée en général.) Mais bien que je ne touche pas du tout l’affaire Bayou, l’affaire Dupond-Moretti m’est assez familière. En fait, ce genre de truc arrive tout le temps aux États-Unis, et nous avons une façon différente de le gérer. Si le Ministre de Justice serait obligé de faire une enquête concernant lui-même ou le président qui l’a mis dans le poste, il nomme un « procureur spécial » qui rapporte à un procureur général adjoint, pas le ministre lui-même. Et fais-moi confiance, tous les présidents en reçoivent un tôt ou tard. Mais je me sens comme j’ai raté quelque chose ; sûrement le gouvernement français doit avoir un tel processus.

Mais à travers le Manche, nos amis britanniques ont leurs propres problèmes. Je ne blâmerais pas Mme Truss pour la mort de la reine ! La Bourse, c’est autre chose.

Quant à la reine, je n’ai aucune idée d’où vient ce dessin, même si je le trouve plutôt drôle. Quelque chose à voir avec le complotisme, je suppose, mais c’est un genre de complot bizarre.

Comme toujours, si vous avez aimé ces dessins, abonnez-vous !*

*(On penserait que j’aurais une macro pour cette phrase. On aurait tort.)

Claire, le prénom de la honte

En avril, quelques jours après avoir acheté L’Appel d’Am-Heh, j’ai fait un deuxième achat. Je ne me souviens pas du tout de comment je l’ai trouvé, mais je me souviens bien d’avoir ressenti que je devais lire ce livre. Puis je l’ai mis à côté car j’avais déjà mes devoirs. Mais aujourd’hui on parle d’un livre qui me parle comme rien d’autre, Claire, le prénom de la honte par Claire Koç.

Ce livre est deux contes dans une histoire. Un conte est le drapeau que je hisserais sur ce blog, la chanson d’amour à la France. Le premier chapitre m’a fait sangloter. C’est beau, c’est courageux, et elle a dû lutter pour n’être que Française. ([Vous voulez aussi être Française ? C’est quand la chirurgie ? — M. Descarottes]) Quant au dernier chapitre, c’est rien d’autre que La Marseillaise moderne. L’autre conte est plus inquiétant. Elle s’est échappée de nombreuses cruautés infligées à sa famille par le gouvernement turc, mais aussi celles de son ancienne communauté immigrante* contre elle, et ses solutions reflètent son désir de ne plus jamais souffrir de cette façon. Ce conte est rempli d’expériences douloureuses et dures à lire. Mais je me suis colleté avec ce livre car il est étonnant à quel point nous sommes la même personne.

*(Elle le considèrerait un faux pas, de dire qu’elle reste immigrante. Elle est naturalisée donc 100 % Française. Je suis heureux de suivre son exemple.)

Son histoire commence avec ce qui est censé être insulte, mais qui est à mon avis le plus grand compliment possible, « Tout en toi pue la France », la reproche de sa famille d’immigrants turcs. Que l’on me dise une telle chose ! (Sauf pour cette partie. C’est à vous.) Mais pour elle, qui vient d’une culture musulmane, c’est une menace. Sa famille habitait à l’époque à Strasbourg, mais n’avait pas le moindre intérêt à s’intégrer. Et chez les musulmans, c’est un risque très grave pour une femme de désobéir aux souhaits de ses parents masculins.

Je dois vous dire que bien que je vibre avec son premier chapitre, où elle parle de sa naturalisation, elle a fait plusieurs choix imprudents. Un exemple :

Dans le formulaire, on me proposa de choisir un nouveau prénom. J’inscrivis Claire, instinctivement.

Chapitre 1

C’est pas le choix de Claire. Tant qu’elle choisit un prénom qui comporte avec la loi de 1803, c’est son affaire. Je plaisante, bien sûr. C’est plutôt le mot « instinctivement ». Elle a changé son prénom sans rien dire à personne avant. Pas surprenant que sa famille serait choquée, même s’ils avaient soutenu l’idée. (J’avoue que ça ne serait pas arrivé en tout cas.) Elle ne leur a pas dit qu’elle allait se faire naturaliser non plus. Son père n’était pas content :

Non, mais tu m’as pas demandé mon avis ? s’emballa mon père dont le regard oscillait entre la haine et le dégoût – jamais je n’avais vu dans ses yeux une expression aussi agressive. Et la prochaine étape, c’est quoi ? Nous ramener un mari français ? Te convertir ?

Chapitre 2

Ses amis n’étaient pas mieux :

« Je suis sûre qu’ils t’ont obligée à chanter leur “Marseillaise” à cette cérémonie… Nan mais franchement… C’est dégueulasse, ce chant est si violent ! » conclurent mes deux amis journalistes présents.

Chapitre 2

J’ai envie de montrer quelque chose à ses amis.

Les prochains chapitres suivent le même thème encore et encore en racontant son chemin difficile. Je reconnais ses tendances, autant parce qu’elles décrivent également l’histoire de ma famille aux États-Unis que l’histoire de ce blog, alors je ferai le bilan puis donner quelques exemples. Elle aime la France comme on aime un époux ; être Française est son désir le plus puissant, et elle est prête à faire tout et n’importe quoi pour la défendre. Ayant vécu une rupture traumatique avec ses origines, elle est sensible aux critiques de la France de n’importe où, mais surtout à la part des immigrants qui méprisent leur pays adopté, car elle est reconnaissante. Elle prie pour le jour où elle se sentira acceptée, et n’entendra plus jamais « Mais d’où venez-vous vraiment ? » Le seul truc qui peut se faire fâcher autant que les immigrants ingrats sont les autochtones qui ne ressentent pas au même point l’amour de la Patrie.

Ça vous rappelle quelqu’un ? Où nous sommes différents, c’est qu’elle a tendance de voir les États-Unis comme une source majeure des problèmes, quand je dirais plutôt que l’on partage le même combat. ([Aussi qu’elle est assez belle pour se mettre sur la couverture de son livre. Vous êtes toute autre chose. — M. Descarottes])

La polémique d’être « français de souche » ou « français de papier » est un bon exemple de son thèse. En parlant de la polémique entre Rokhaya Diallo et Nadine Morano, elle défend fortement l’idée que l’on peut y être né, mais sans avoir l’esprit patriotique. Dans cet esprit, elle dit :

Je préfère revêtir l’habit de mauvaise immigrée qui aime la France que celui de la bonne Française qui crache sur son pays.

Chapitre 3

Mais elle a parfois du mal à voir que la même situation tient ailleurs, même si le vocabulaire n’est pas le même. Elle dit :

Le Turc, l’Algérien ou l’Américain hissent leurs drapeaux et n’ont pas honte de leurs couleurs. Pourquoi la France serait-elle la seule nation à renoncer à son héritage et ses élans patriotiques si précieux pour se forger un avenir commun ?

Chapitre 3

J’aurais bien aimé vivre dans ces États-Unis-là ! Ce livre a été publié en 2021, alors qu’il était déjà devenu à la mode de mépriser le drapeau. Plus tard, elle écrit :

Les États-Unis ont fait de la société multiculturelle la solution sine qua non, celle vers laquelle le monde entier devrait tendre.

Chapitre 4

Mais c’est exactement le combat entre les états dits « rouges » et « bleus » ! (Et en fait, elle le comprend très bien ; on y reviendra.) C’est certainement le sentiment de nos élites, qui le trouve utile d’avoir une multitude de petits groupes qui pourraient être achetés avec leurs propres programmes. N’imaginez pas que je parle d’un seul parti. À chaque présidentielle, les deux partis organisent des groupes comme Latinos for Obama ou Asian-Americans for Trump. C’est entièrement contre l’idée des Pères fondateurs, selon laquelle nous ne sommes tous qu’américains.

Je lui dirais que mes propres ancêtres ont fait le même choix qu’elle — n’être qu’américain, pas plus russe ni polonais. Il y a plein de « américains de souche » qui méprisent leur propre pays encore plus que les « bien-pensants » à l’étranger. Je reconnais donc aussi cette plainte :

Plutôt que de se sentir pleinement Français, certains vont jusqu’à brandir des échéanciers de couleur ou ausculter leur arbre généalogique pour espérer trouver un milligramme de sang étranger provenant de leurs aïeux. La France semble être le seul pays du monde où le manque d’appartenance est aussi prégnant.

Chapitre 8

Il y a de nombreux scandales aux États-Unis pendant ces dernières années où on veut se faire passer pour un membre d’un groupe minoritaire, car on aperçoit qu’il y aura des bienfaits (voilà, voilà et même une sénatrice). Il y a aussi plusieurs entreprises qui offrent des tests génétiques (voilà et voilà) pour découvrir « qui vous êtes vraiment ». La France n’est pas le seul pays du monde où se trouve cette obsession.

Au cas où on trouverait sa passion trop forte, Mme Koç nous explique que c’est une question de sécurité, de survie. Elle se plaint — avec raison — des règles importées de l’étranger qui limitent les droits de femmes de façon hypocrite :

C’est ainsi que mes parents vont me bannir quelques années plus tard lorsque je leur annoncerai que je compte épouser une personne qui, dans leur logique, est « un sale chrétien doublé d’un sale Français »…En revanche, les hommes de la famille peuvent vivre en concubinage avec des catholiques ou des protestantes sans risquer de se faire rejeter.

Chapitre 3

Il n’y a pas besoin de multiplier les exemples — elle parle aussi de ses collègues et leur club, la « Maghreb Connexion », et de ses amis bien-pensants qui ne comprennent pas sa reconnaissance vers la France. Il suffit de dire que Mme Koç dirait que dans la mesure où les associations d’aide ou bien le gouvernement essayent de maintenir un cadre d’être étranger autour des immigrants, ils ne leur rendent pas l’aide dont ils ont vraiment besoin. Ce dont elle avait besoin, c’était certainement de s’échapper. On pourrait dire exactement les mêmes choses en parlant des États-Unis, avec nos cérémonies de remise des diplômes séparés par race (voilà et voilà) — choisies volontairement par leur communautés, pas par la force de la loi.

Vers la fin, son huitième chapitre explique tout ce que je souhaite que les Français comprennent sur les États-Unis, en faisant des comparaisons entre les deux pays. Malgré mon impression au début qu’elle ne voyait pas toujours les détails, dans ce chapitre elle parle mieux de nos problèmes que peut-être n’importe quel autre Français que j’ai lu, sauf Anne-Élisabeth Moutet et Jean-François Revel. Elle voit une tendance dans les deux pays de mépriser son propre pays, pour laquelle elle blâme les « bien-pensants adeptes de l’autoflagellation ». Et ce mépris prend souvent la forme d’autoflagellation selon la couleur de sa peau. C’est la maladie qui a mis le feu aux États-Unis.

Je me compte chanceux de ne pas avoir vécu toute son histoire — c’est pas une critique, j’admire sa détermination ! Mais en lisant ce livre, j’avais l’impression de lire l’histoire de mes propres pensées. Quand je tourne les yeux vers la France, c’est parce qu’au fond je reste l’arrière-petit-fils des ancêtres qui cherchaient exactement la même chose qu’elle.

Épisode 29, avec du mayennais

J’ai reçu une belle surprise cette semaine. Regardez qui a retweeté mon article sur la Mayenne !

Deux maires et un conseiller ! Le sujet de mon prochain article vient de me suivre sur Twitter (car je l’ai suivie). Elle ne sait pas que l’on va parler de son livre. En détail. Il m’étonne parfois ce qui m’arrive grâce au blog.

Nos articles sont :

Il y a aussi Les caisses de Wassy, notre dessert haute-marnais. À la fin de l’épisode, je vous ai laissé un petit indice de ce que je ferai dès que ma voix a complètement guéri.

Si vous aimez ce balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires à haute voix sur Anchor, qui abrite le balado. Bonne écoute !