Archives mensuelles : novembre 2024

Saison 3, Épisode 35 — Le retour vers le futur

Est-ce qu’il y avait des nouvelles des États-Unis cette semaine ?

Non, mais sérieusement, j’ai eu une autre conversation difficile à une soirée de jeux vendredi. Ce n’était pas moi qui a évoqué la présidentielle, et après la soirée de tarot il y a deux mois où j’ai trop dit, je voulais vraiment l’éviter. J’ai donc raconté l’histoire — 100 % vrai — de comment une scientifique dans un startup où je travaillais a essayé de me faire virer car j’avais exprimé mon désaccord avec ses vues sur les impôts un an plus tôt. Ce n’était pas moi qui avais évoqué le sujet cette fois non plus. On est devenu trop américanisé quand on ne laisse pas tomber.

Samedi matin, le Marché de Noël de l’OCA a eu lieu. J’ai fait une soixantaine de chacun des macarons à la framboise et des schwowebredeles. Au passé, j’aurais fait juste l’un ou l’autre, mais on a perdu un resto ici dont le chef faisait des dons pour cet événement, et je voulais assurer qu’il y aurait assez de stock. Il y avait aussi deux nouvelles responsables, et il m’était important que leur première fois réussisse. Voici mes contributions :

Je ne sais pas combien restait à la fin. J’espère qu’au moins les stock de macarons à été épuisé.

On est bel et bien dans la Grande Fête du Tour cette semaine, et ça continue avec le thème « ce que j’ai appris ». ([Rien, comme toujours. — M. Descarottes]) Alors que chaque semaine est nostalgique, vous découvrirez que chacune se termine par un œil jeté vers l’avenir.

Je dois partager une conversation par SMS avec La Fille. Je ne savais pas qu’elle connaissait le style hyper-informel ! 😂 J’imagine que sa prof serait ravie si elle lisait nos textos — pas exactement ce qu’elle essaye d’enseigner, mais à un niveau pas comme les autres non plus !

Je sais, il serait mieux de dire « la grammaire française », mais pour ce qui était dans sa tête, il faudrait au moins dire « du », pas « de ».

Notre blague traite des funérailles. Nos articles sont :

Il n’y a pas de gros-titres satiriques cette semaine, ni de Bonnes Nouvelles.

Sur le blog, il y a aussi Je rêvais d’un autre monde, sur les avenirs qui ne sont pas arrivés, Je m’attendais à quoi exactement ?, sur mes buts toujours flous, Chambre chinoise, sur mes peurs pour les contenus du blog, et Faites de la place !, sur comment s’intégrer à la société française.

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L’avenir

Je vous dis depuis longtemps « La fin du Tour n’est pas la fin du blog ; je sais ce que le suivra » — on peut trouver de tels commentaires à partir du bilan du premier quart, en septembre 2021. Les choses promises sont enfin dues — aujourd’hui, je vous présente l’avenir.

Je vous ai déjà donné un avant-goût avec le Projet 30 Ans de Taratata, mais je serais menteur si je disais qu’une émission en 2023 faisait partie de mes plans en 2021. Non, mais revenons vers un post de deux mois après le début. Que remarquez-vous dans cette capture d’écran ?

Statistiques du blog par pays

Non, au-delà du fait qu’il y avait plus de lecteurs en Chine qu’en Suisse. En si peu de temps, j’étais déjà au courant que la francophonie, c’est partout. Et c’est pour ça que j’annonce :

Le Tour de la Francophonie

Oui, il est temps de voyager au-delà des frontières de notre pays préféré pour explorer les autres pays où l’on parle français. Le blog était, est, et restera, principalement sur la France, mais là où on parlait de tel ou tel département, on parlera désormais d’autres pays. Mais ! Les règles seront bien différentes. Quand j’ai conçu le Tour, j’ai dit que chaque département serait traité de même façon. Ma voix a bien évolué, et le niveau de détail aussi, mais je n’ai rien sauté.

Cette fois, je jouerai aux favoris sans honte ni scrupule. Le coup de foudre pour la France, elle l’a gagné par toute une vie de souvenirs d’enfance et d’envies, puis les gens que j’ai rencontrés. Je suis sûr qu’il y a des gens de bonne volonté en Côte d’Ivoire, mais dire que mes expériences chez eux sont nulles, ce serait le plus grand euphémisme du blog. De loin. Je ne pense pas que j’écrirai sur ce pays-là. En plus, je n’écrirai pas sur tout un pays quand la partie francophone est bien délimitée. J’écrirai donc certainement, avec grand plaisir, « Je découvre la Wallonie », mais les flamands ne devraient pas s’attendre à leur tour. Toute une série sur le Québec ne sous-entendra pas un « Je découvre la Colombie-Britannique ». (Pour être clair, j’ai bien profité de mes séjours là-bas, mais ce n’est pas mon sujet.) Encore plus, le but du Tour était de répondre à la question « Où habiter ? » J’ai donc essayé de présenter chaque département à son meilleur, même après avoir appris que les Landes se surnomment « la Californie française ». Ce n’est pas un but du nouveau Tour.

Il y aura d’autres nouveaux billets récurrents. Je ne considère pas que ceci est un « blog de cuisine », mais il y aura trois nouvelles catégories là :

  • Cuisiner le CAP Pâtissier — on va explorer toutes les recettes dont on a besoin. J’ai pensé à appeler celle-ci « Échouer votre CAP », car je ne suis par doué en décoration, mais soyons plus optimistes que ça, hein ?
  • Au bistrot — comment est-il arrivé qu’en 4 ans, il n’y a pas de coq au vin ici ? On va aussi explorer les classiques des bistrots.
  • Un Coup d’Italie — que j’écrive un blog avec plus d’une centaine de desserts, ce n’est pas étonnant. Qu’il n’y ait pas de cannoli dans une si longue liste, impardonnable. La cuisine italienne est l’autre grand amour de ma vie, et ça fera désormais une partie importante du blog.

« Mais Justiiiiiin », vous me dîtes, « que va-t-on faire sans LE Tour, le vrai, l’original ? » Bonne question ! Et la réponse est qu’il y en aura un peu plus « pour lagniappe », comme on dit à la Nouvelle-Orléans. (Ça m’offense. C’est un emprunt aux Cajuns, pas un mot anglais !) Il m’a fallu du temps pour trouver mon format. Le premier billet qui mentionne les personnages du département est le 05, les Hautes-Alpes, et j’ai mentionné la nourriture à partir de l’Ain, mais c’est seulement à partir de l’Ariège que les billets ressemblent vraiment à ce que vous connaissez, et le Cher (à ne pas confondre avec la Cher) pour adopter pleinement le tout. Vous aurez donc :

Les 5 premiers, révisités

Ce sera seulement les « Je découvre » ; je ne ferai pas de nouvelles recettes. Puis, on visitera les collectivités et les territoires qui n’ont pas le statut de département. Je ne peux pas promettre le même niveau de détail ni de recettes — Saint-Barthélemy ne couvre que 25 km carrés ! Que cuisiner chez les pingouins ? — mais dans la pleine mesure de mes moyens je ferai ce que je peux. Ceux qui sont ici le plus longtemps se souviennent peut-être du fait que j’ai une dent contre les Terres australes et antarctiques, car Le Temps des Cerises leur enverra des colis, mais pas moi. Je suis plus sérieux qu’il ne paraît.

Alors, le futur du blog est bien assuré. Le seul problème, c’est que je l’écrirai toujours du mauvais endroit !

Faites de la place !

On a presque terminé la semaine de la « théorie du blog ». Ma dernière réflexion sur ce sujet traite de quelque chose dont je parle souvent. Parce qu’il n’y a pas de coïncidences sur ce blog, il y a deux jours, un ami du blog m’a envoyé exactement le bon article pour aborder le thème de l’intégration dans la société. Mais personne ne va me détourner de la référence du gros-titre pour commencer !

Connaissez-vous le film « Soleil vert » ? J’ai toujours regretté la traduction française du titre car elle rate quelque chose d’important. Le titre original, « Soylent Green », contient un mot inventé, « soylent », qui est une combinaison de deux légumes, « soy » (soja) et « lentil » (lentille). Vu que le film a 50 ans déjà, ce n’est pas un divulgâcheur de dire que la nourriture « soylent » dans le film est un escroc, qu’elle est fabriquée à base de cadavres humains, tout au nom de réduire le problème de surpopulation. De son tour, le film est tiré d’un roman dit originalement « Make Room! Make Room! » — c’est-à-dire, « faites de la place ».

Bien sûr, je ne m’attendais pas à manger quelqu’un afin de trouver une place parmi vous — pour autant que vous sachiez — mais la question de faire de la place, comment m’intégrer, est mon sujet le plus vieux. En 2022, en me plaignant de l’anglais pendant mes voyages, j’ai écrit :

Tout ça, c’est-à-dire que l’on n’est pas obligé de s’intégrer aux États-Unis. Si on veut rester hispanophone monolingue, on peut vivre dans certains quartiers à Santa Ana, près de chez moi, où beaucoup d’endroits au milieu de l’état. Si on ne veut parler qu’en chinois, déménager à San Gabriel réussira ce but. Ses opportunités seront limitées, et on ne deviendra citoyen de cette façon. mais c’est au moins possible.

Faut pas emmerder les Justin

Tout ce paragraphe était au service d’expliquer comment on peut être colon au lieu d’immigré aux États-Unis. On n’a pas besoin de chercher très loin ici pour reconnaître deux choses : 1) je ne suis pas fan de cette attitude, et 2) je ne suis pas hypocrite non plus.

Ça nous amène à l’article que l’ami du blog Anagrys m’a envoyé il y a deux jours. Il vient de CNN, et traite de deux expatriés américains qui reviennent aux État-Unis après environ un an à Nîmes (lien en anglais). Heureusement pour vous, même pas un jour plus tard, Agathe m’a donné un lien vers la même histoire en français, publiée dans La Dépêche. Et je dois vous dire, cet article a commencé de faire le tour des groupes anglophones consacrés à la France. Qu’est-ce qu’il y a ?

Menu en anglais chez Le Procope​
Menu en anglais chez Le Procope

Bref, ces deux septuagénaires — riches, vu leurs intitulés du post, malgré leurs protestations au contraire — se sont installés dans le Gard sans savoir parler un mot de français. Selon La Dépêche, qui donne une traduction gentille :

Sur le plan gastronomique, leur déception est aussi palpable : malgré leur passion initiale pour les plats emblématiques français, Joanna avoue ne pas avoir apprécié la nourriture au quotidien.

En anglais, elle avait plutôt dit que la qualité des fruits et des légumes aux supermarchés était pénible. Ils se sont aussi plaints des difficultés à trouver un médecin et à importer leur voiture.

Ce sont exactement les gens qui vous donnent une mauvaise impression des américains, ceux qui n’auraient dû jamais quitter Paris. Les Emily.

Le Tour représente mon effort de m’éloigner au maximum de ces gens. Je vous ai parlé dans le même article lié en haut d’avoir exigé une carte en français chez Le Procope. Ailleurs, je vous ai dit :

Je fais le maximum pour m’intégrer, mais comme toutes les relations amoureuses, je ne peux pas vous forcer à accepter le cadeau.

Et les Français parlent anglais

Je crois ça plus que jamais. Le couple qui a fait son rien pour s’intégrer, je ne sais pas à quoi ils s’attendaient. Mais au-delà de la voiture, nous sommes opposés. La langue ? Ouais. La nourriture ? Ouais. Ai-je déjà fait un rendez-vous médical en France ? DEUX FOIS. (Doctolib pour des tests covid, rien de grave.) Cependant, plus que tout ça, ce fameux couple ne savait vraiment rien de Nîmes avant d’y déménager. Par hasard, mon ingrédient préféré au monde entier — le riz de Camargue — vient de ce coin de France. Il me semble que j’aurais été plus prêt qu’eux à y vivre !

Il ne me reste qu’à tester tout ça, et l’attente est l’épreuve la plus dure au monde.

Chambre chinoise

Étant linguiste, les choses qui m’empêchent de dormir la nuit — au-delà de la douleur sans cesse dans ma colonne vertébrale — sont plutôt bizarres par rapport à celles des êtres humains. Et depuis le début du blog, ma plus grande peur, c’est d’être une chambre chinoise.

Tout le monde sauf Bernard pense « Justin, vous avez vraiment perdu la tête en ce moment ». Oui, absolument, mais pas pour cette raison. J’explique.

La chambre chinoise est une idée qui vient du philosophe américain John Searle. C’est un argument très bien connu dans la philosophie de l’esprit et du langage. Bref, M. Searle a proposé une expérience de pensée comme ça :

Imaginez qu’il y a un homme enfermé dans une chambre. À l’extérieur, il y a une autre personne qui parle couramment le chinois. Les deux peuvent communiquer seulement en passant des bouts de papier par une ouverture dans un mur, plutôt comme on reçoit le courrier. Mais en fait, l’homme dans la chambre ne parle pas un mot de chinois. Les murs sont recouverts de papier peint qui lui explique en anglais, « Tu vois ce symbole, tu réponds avec cet autre symbole ». Il y en a assez pour répondre à n’importe quelle question de la personne à l’extérieur.

Photo de calligraphie chinoise
Calligraphie chinoise par Wang Xianzhi, Domaine public

Il faut que j’ajoute que « chambre chinoise » est la traduction que j’ai trouvée sur Wikipédia en français. Dans mes notes pour ce mois, on trouve plutôt « pièce », avec un mot pour me rappeler : « Le type n’y dort pas, connard ! » Disons que la dernière fois où j’ai dit chambre pour pièce m’a traumatisé ([Ne croyez pas la « drama queen », les amis — M. Descarottes]). Mais revenons à compter nos moutons.

Selon M. Searle, on peut donc dire que du côté de la personne à l’extérieur, son interlocuteur est sinophone. Mais selon nous, qui savent la vérité, est-ce que l’homme à l’intérieur parle chinois ? La réponse de M. Searle est « absolument pas ».

Vous pouvez tout à coup voir comment cette situation s’applique quand on se lance dans un projet où on compte sur Google Traduction pour l’aider, ou cherche des recettes pour suivre au pied de la lettre ! Je ne vérifie plus mes articles avec Google sauf une phrase ici et là pour l’usage de à et de, et ça, rarement. ([C’est vrai, les amis. Google ne ferait jamais autant d’autres erreurs. — M. Descarottes]) Cependant, la peur de ressembler à un copier-coller géant de Wikipédia, des sites de tourisme, et de Marmiton, ça reste réel.

Ai-je réussi à l’éviter ? Une mesure facile, à ne pas dire suffisante, de la complexité d’un texte est sa longueur, et ça a bien haussé au fil des années :

Table qui montre une hausse de 215 à 760 mots par jour

Je considère ma limite d’être 800 mots quotidiennement, la longueur d’un billet d’opinion dans un journal américain. Bien sûr, il y a des différences entre les langues qui rendent ce cible un peu épineux. On dit en anglais « the cathedral’s windows » et en français « les vitraux de la cathédrale » — la perte de certaines économies ne signifie pas plus de complexité. Mais je considère que la tendance ici montre une amélioration du niveau.

Et oui, à mon avis, une moyenne de 700 serait mieux. Je fais des efforts ([Genre Les Habits neufs de l’empereur — M. Descarottes]) pour limiter la croissance.

Mais c’est pour lutter cette tendance que j’essaie depuis longtemps d’inclure des pépites hyper-personnelles au fil du Tour. Personne ici ne se souvient de notre visite en Charente, mais je vous ai raconté sa connexion avec les X-Files. Dans les Landes, on a parlé de Greg Lemond et Supercopter. Dans le Tarn, on a parlé de l’admiration de ma grand-mère pour l’artiste Toulouse-Lautrec. Peut-être qu’il y a eu des fois où c’était trop obscur, mais j’espère qu’à chaque fois, les anecdotes personnelles ont servi un but plus utile que d’allonger les articles. Si vous en avez profité, peut-être que je ne suis pas une chambre chinoise après tout.

Je m’attendais à quoi exactement ?

Le Tour m’a apporté tout genre de connaissances que je n’aurais jamais imaginées tout seul. Le Festival des Menteurs dans le Lot-et-Garonne, la Fête des Lumières dans le Rhône, même que le Château d’If, la seule prison qui me faisait autant peur qu’Alcatraz, existait vraiment dans les Bouches-de-Rhône. Cependant, il y a une question dont je n’ai jamais réussi à trouver la réponse pendant le Tour, notre gros-titre du jour : je m’attendais à quoi exactement ?

J’ai raconté assez souvent les racines québécoises du blog, que tout ça est parti d’un problème technique de vouloir participer au groupe de fans de Laurence Manning. (Ne cliquez pas le lien à moins que vous vouliez vous faire piquer les yeux.) Mais ça ne suffit pas pour expliquer des centaines d’heures de recherches. Et oui, je me sentais comme si j’avais raté une opportunité importante en ne pas ayant appris la langue au lycée. Mais je serais menteur si je disais que je connaissais tous les trésors le long du chemin. C’est évidemment faux.

Alors, qu’est-ce que je cherchais ? La meilleure réponse, peut-être la seule, que j’ai trouvée à ce point, ne se trouve pas dans un bâtiment, ni dans une œuvre d’art, ni sur une assiette, même pas dans un café de Pierre Hermé.

C’est vous tous.

J’avais un certain plan pour apprendre la langue, mais au-delà de Duolingo, il s’agissait largement de lire autant que possible, de hausser mon niveau en inhalant tout le texte que je pouvais trouver. Mais je n’avais pas la moindre idée de ce qui était le but, et l’idée d’écrire le Tour ne m’est pas venue dans l’esprit, jusqu’au moment d’un malentendu.

Je dis souvent que mon 2020 était meilleur que le vôtre, et si c’était le cas, c’était certainement à cause de l’accueil que j’ai reçu d’autant d’inconnus. Sans une relation ou un boulot pour me motiver, la seule raison de continuer à un rythme de folie — parfois 7 heures la nuit au lieu de dormir ! — c’était pour en savoir plus sur le genre de peuple qui avaient tellement hâte de m’ouvrir leurs portes, même si seulement en ligne. Peut-être que je croyais qu’il devait y avoir un secret quelque part, mais s’il y en a un, je ne le connais toujours pas.

Pourtant, il ne m’est plus important. Le reste de cette semaine est consacré à d’autres pensées sur mes plans. Les deux semaines suivantes sont plutôt sur ce que j’ai appris pendant le Tour. Et la leçon la plus importante, c’est sans doute que la blague suivante est fausse. Ça dit « Raisons pour aimer la France », et la légende indique que les trois couleurs représentent la cuisine, les gens, et le vin. Il ne me fallait pas trouver le bâtiment magique ou le bon nougat afin de savoir ce que j’estime le plus en France.

Source

(Mais ne vous trompez pas, le nougat a sa place !)

Je rêvais d’un autre monde

On continue la Grande Fête du Tour avec des pensées sur les avenirs ratés.

Peut-être que vous connaissez la théorie des mondes multiples. C’est l’idée due à la mécanique quantique qui suggère que l’univers se divise sans limites à chaque fois où on observe les actions quantiques. Par exemple, si vous connaissez l’exemple du chat de Schrödinger, on dit que le chat est en même temps vivant et mort jusqu’à ce que l’on ouvre la boîte. Mais selon la théorie des mondes multiples, en fait il y a désormais deux mondes, presqu’identiques, un où le chat reste encore vivant, et l’autre où on se lance dans les funérailles.

Le chat de Schrödinger dans des mondes multiples. Dessin de Christian Schirm, Domaine public

En philosophie de langue, il y a une idée très liée à cette théorie, le réalisme modal, selon laquelle :

[T]ous les mondes possibles sont des mondes existants et il y a ainsi une infinité de mondes alternatifs. Notre monde, ce monde-là, n’est que l’un parmi une infinité d’autres.

Réalisme modal, Wikipédia

Je ne sais pas à quel point je crois en ces idées. Je ne suis pas assez fort en physique pour comprendre d’où vient toute l’énergie pour copier tous ces mondes sans cesse, ou pourquoi ce n’est pas un problème. Et le réalisme modal est une solution pour un problème que je ne suis pas sûr existe vraiment — que nous ne pouvons pas imaginer d’autres états d’affaires sans qu’ils n’existent. Je comprends bien les maths derrière ce dernier, c’est extrêmement malin, mais est-ce réel ?

J’espère que oui.

Je pense souvent aux autres mondes, les avenirs qui auraient pu avoir lieu, mais pour autant que je sache, ne sont jamais arrivés. Au moins, pas dans notre réalité. Cependant, il y avait au moins deux autres futurs auxquels je pensais sérieusement. Pour des raisons différents, ils n’arriveront pas, et dans l’un des deux cas, je l’assume. L’autre… je ne regrette pas qu’il n’arrivera jamais, mais bien compris, je l’aurais aimé.

Je suis allé en Italie 2 fois, en 2005 et en 2008. Pour autant que j’aime la France, il y a une ville en Italie que j’aime autant que n’importe où en France, Florence. Malheureusement, je ne peux rien partager de mes visites là — en 2010, j’ai tout abandonné de ma vie d’avant, pour les mêmes raisons que Hernán Cortés a brûlé ses navires une fois arrivé au Mexique — soit on avance, soit on meurt, mais pas de retour. (Je garde néanmoins deux souvenirs de mes voyages avec cette personne, des cadeaux pour ma grand-mère, et vous en ai montré un.) À mon avis, Florence est le site du plus grand patrimoine de l’humanité : la cathédrale Santa Maria del Fiore, la galerie des Offices, et la Galleria dell’Accademia (parmi une centaine). Mon premier voyage en France m’a certainement ouvert les yeux, et la visite à Bayeux aussi, mais même après avoir fini le Tour, mon avis n’a pas changé.

Santa Maria del Fiore, Photo par Teo Pollastrini, CC BY-SA 4.0

Alors, ce dont je rêvais le plus entre 2010 et 2020, c’était de déménager à Florence et devenir bénévole à la cathédrale. Je n’ai jamais appris l’italien, car il me semblait que c’était un rêve peu probable, et en plus, je l’ai vu comme une punition — une pénitence où je vivrais comme un moine sans prendre les vœux, mais au moins je ferais quelque chose d’utile. Pourtant, c’est l’idée que j’aurais aimée.

Plus jeune, je rêvais de l’Angleterre. J’adore leur accent beaucoup plus que n’importe quel accent de chez moi (la plupart d’Américains vous dira la même chose — on est fous des britanniques, mais surtout les anglais). J’aime leur nourriture presqu’autant que le français, et je suis complètement sérieux, peu importe la réputation.

Mais j’ai appris quelque chose pendant ces 4 dernières années. Je suis honnête avec vous quand je suis vraiment mécontent de telle ou telle chose en France — les xénophobes, l’anglais partout, etc. Je me sentais au début comme si je devais cacher ces observations, mais vous savez tous que ça vient d’un ami. Chez les britanniques, je regrette de vous dire, ils ne partagent pas nos sentiments à l’envers. Je suis allé dans le Royaume-Uni 4 fois de la vie, et je l’ai aimé à chaque fois, mais le venin que je vois de chez eux en ligne, ça fait mal au cœur. Je me sens fortement que je peux aller n’importe où en France et recevoir un accueil chaleureux. J’ai partagé un petit peu de ce qu’ils disent avec vous, mais je sais maintenant que je n’aimerais être que touriste là. « Yankee go home » tombe plus mal dans les oreilles quand ça vient d’un autre anglophone.

Il y a un autre avenir que j’aurais aimé connaître, où je n’aurais jamais appris le français — mais je l’échangerais pour l’actualité sans hésitation, car c’est mon plus grand regret. En 1998, j’ai rejeté une offre d’aller à l’Université du Michigan pour un doctorat en linguistique, car j’aurais perdu ma copine, plus tard la mère de La Fille ainsi que mon ex. Tout le malheur de ma vie part de cette décision, et je n’ai jamais eu mon doctorat. D’autre part, La Fille n’existerait pas non plus, et je me sens énormément coupable quand je me permets cette pensée. Mais j’espère qu’en quelque sorte, il y a un autre monde où je connais cette vie, et que c’est ce que je voulais, car le prix de vous connaître sur ce chemin, c’était en effet très cher.

Lettre à une amie

Aujourd’hui, on commence la première semaine de la Grande Fête du Tour, un mois entier consacré au plus grand projet de ma vie — un tour virtuel de toute la France. J’ai organisé notre novembre en quatre semaines, chacune avec son propre thème. Cette première semaine est consacrée à mon plan original — cependant, pour détourner une citation d’un Voisin bien connu, « Aucune écriture ne peut se planifier avec certitude au-delà de la première confrontation avec le sujet. » (Le lien l’attribut au mauvais von Moltke.) Voici l’histoire de la planification du blog, mais surtout le Tour.

Poste aérienne, Dessiné par Paul-Albert Laurens, Domaine public

J’avais un plan très particulier au début. On peut lire mes premières catégories dans le tout premier post, ainsi que mes « règles » de moins en moins respectées :

Mais ce que je n’ai pas dit là, c’était que comme tout écrivain, j’avais pensé à qui serait mon public. Après tout, on écrit pour être lu (sauf le mec qui a écrit le manuscrit de Voynich), et là, j’imaginais qu’un type qui ne savait dire que « n’est-ce pas » et « lèse-majesté » au début de la même année allait devenir écrivain ?

Pas si vite, Kowalski, comme dit la chute de la blague du 5/6/23. (Si vous n’avez jamais lu cette page, vous ratez l’un des atouts du blog — et de plus en plus, une star de Google. Mais il vaut mieux les écouter sur Spotify. 😉) Cependant, j’avais — j’ai toujours — le meilleur atout que je puisse imaginer pour le blog. Avec mes catégories pour me guider, le blog serait une sorte de longue lettre écrit à exactement une personne — mon amie F.

Si vous cliquez ce lien-là, vous pouvez lire la plupart des louanges que j’ai à offrir à son égard. Mais dans ce cas, ce à quoi je pensais, c’était nos conversations à l’époque. En anglais, les parents ont pas mal de blagues sur leurs ados quand ils découvrent des choses bien connues, genre « OMD, j’écoutais la radio et j’ai entendu ce groupe tout inconnu pour la première fois — Led Zeppelin. As-tu en entendu parler ? » (En France, les ados le font à l’envers — c’est qui, Brian ?) Je suis bien au courant que c’était absolument le moi de 2020, mais je n’hésitais jamais quand même de l’envoyer de telles pépites. Alors, dans la tête, je me suis dit, « Vous allez lui écrire 2-300 mots tous les jours sur l’un de vos sujets. » Pour sa part, elle est L’abonnée originale, et les jours où elle laisse un commentaire ici ou une mention j’aime sur Instagram restent les meilleurs.

Bien sûr, le blog est maintenant une conversation avec des centaines de personnes. Peut-être que vous avez remarqué que je laisse des pépites pour faire plaisir à tel ou tel lecteur régulier. Par exemple, chaque fois où j’appelle Ralphs mon « pas super-marché » est un clin d’œil pour Agathe et le rhum Clément était sur notre chemin martiniquais pour Marie-Luce. Mais il n’y avait qu’une personne pour qui je gardais un fichier dit « Expressions pour faire rire F ». (Début 2023, j’ai arrêté de le mettre à jour, pas par manque d’intérêt, mais parce qu’avec une centaine, il n’était plus facile d’en trouver de nouvelles.) Mon idée du public était hyper-ciblée, mais vous aurez remarqué que c’était assez pour me lancer.

Je dois aussi vous dire qu’en tant qu’homme avec l’intelligence émotionnelle d’un concombre (c’est-à-dire, la moyenne), j’apprécie infiniment qu’elle soit toujours là. Je vous donnerai un exemple de pourquoi, mais pas le seul. Peut-être que vous vous souvenez de mon tour de Beverly Hills, écrit particulièrement pour F. J’étais là pour l’exposition sur l’histoire du ciné français, et elle m’avait dit que LA lui faisait rêver. Avec mon attitude…euh, bien connue… sur mon état, j’ai dit quelque chose comme « Ici ? Impossible ! » Je suis parfois très irréfléchi. Mais s’il y avait quelqu’un qui devrait comprendre une telle pensée, c’était un type qui a planifié une visite chez Carrefour plusieurs semaines à l’avance. J’offre mes excuses en public car j’ai souvent du mal à le faire en privé, et je veux terminer ce Tour sans regrets. (C’est pas chez Édith Piaf ici.)

Alors le Tour finit exactement là où il a débuté. Avec une lettre à F.

Saison 3, Épisode 34 — Commençons la fête !

La balado paraît le dimanche ce mois, afin de terminer la Grande Fête le dernier jour de novembre. Tous les articles sont déjà planifiés, à ne pas dire finis.

Ma voix n’est pas la meilleur pour cet épisode. J’étais vraiment malade la semaine dernière, et je ne suis toujours pas guéri. Mais j’ai voulu au moins enregistrer l’anniversaire et le bilan, ainsi que les Bonnes Nouvelles pour cette semaine.

J’étais à une une soirée de jeux hier soir, et je suis rentré vers minuit. Voici ce que j’ai fait pour eux :

Tout le monde voulait savoir si cette tarte aux framboises faisait partie du Tour, mais non. Pas une mauvaise question, vu que j’utilisais pas mal d’événements des deux dernières années pour avancer le Tour. Mais honnêtement, c’est le genre de chose que je peux faire en dormant, car toutes les techniques sont bien connues pour moi, et je n’avais pas besoin de trop travailler hier. Il y a juste de la crème pâtissière au-dessous des framboises.

Savez-vous pourquoi je fais comme ça à chaque fois ? Toutes ces personnes ont beaucoup plus d’espace que moi, alors je ne peux pas accueillir d’événements comme eux. Je suis hyper-sensible à être un bon invité vu la situation.

Juste pour vous parler un peu plus sur pourquoi je dois être un bon invité, on a joué à plusieurs jeux ou le vocabulaire était important. Connaissez-vous le mot opacarophile ? Moi non plus. Saviez-vous que Mystère est une marque de glace ? Moi non…ô, en fait vous le saviez tous. C’est ça un bon exemple de pourquoi je dois faire oublier à tout le monde ce que je ne sais pas.

J’ai vraiment mal rangé le bordel hier, et je suis extrêmement en colère contre moi-même. (Comme d’hab, je sais.) J’ai gagné une amende de 170 $ pour avoir tenu mon portable en conduisant. Vu les factures pour la dévitalisation d’octobre, ainsi que le rendez-vous chez la dermatologue, j’avais vraiment besoin de ne pas gaspiller de l’argent comme ça. C’est ma première amende depuis 2016 ; je n’ai pas l’habitude.

En parlant du rendez-vous chez la dermatologue, je suis ravi de vous dire que les résultats de la biopsie étaient tous négatifs. Pas de cancer de la peau. Quelqu’une sera très déçue, surtout après ses gentils commentaires à cet égard (lisez le dernier paragraphe au lien). Ravi qu’elle soit déçue !

On gagne une heure ce week-end, alors je reviens à être 9 heures en retard sur vous tous. (Sauf au Québec — c’est juste 3 heures pour eux.)

Notre blague traite des soutien-gorges. Les Bonnes Nouvelles traitent d’une double greffe jamais tentée avant en France. Nos articles sont :

Il n’y a pas de gros-titres satiriques cette semaine.

Sur le blog, il y a aussi Présidentielle 2024, sur les nouvelles auxquelles tout le monde s’attend, La tarte normande, un dernier dessert pour combler un trou dans le grand tableau du Tour, et C’est pas le 1er, version novembre 2024, ma revue mensuelle de mes blogs préférés.

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Le bilan du dernier quart

Je fais ici une rupture avec les traditions du blog. Chaque bilan d’un quart du Tour jusqu’ici a repris le Tour entier ainsi que son propre quart. J’ai décidé que pour un travail de 4 ans, ça ne suffit pas. Ce billet couvre juste les départements de la Seine-et-Marne jusqu’à Mayotte. Le Grand Bilan du Tour sera son propre article, la fin de la Grande Fête du Tour.

Photos de cuisine, ©️Justin Busch, Hortillonnages d’Amiens, Photo par PIERRE ANDRE LECLERCQ, CC BY-SA 4.0, Pont suspendu, Photo par Guillaumereunion974, CC BY-SA 4.0

Où visiter : Je vais tricher plus qu’un peu cette fois. J’ai déjà visité Versailles — deux fois ! — alors pour autant que les Yvelines seraient en tête d’affiche si je n’avais jamais visité la France, je ne me sens plus obligé de les choisir. Mais en plus, j’ai envie de visiter la Somme, le Var et la Vendée autant pour mes amis qui habitent dans chacun que pour les sites de la Première Guerre mondiale, Saint-Tropez et le Puy du Fou.

Où habiter : Dans la tête, il me semble que j’ai une idée que mes endroits préférés à cet égard sont ceux où un trajet en train à Paris prendrait environ 1 heure, que ce soit un train ordinaire soit un TGV. Amiens, dans la Somme, est donc presqu’idéal. Pour les mêmes raisons que le Calvados ou le Loiret — l’Histoire en majuscule — la Vendée serait aussi bonne.

Je pause ici pour dire nope, je ne donne pas de divulgâcheurs, mais le gagnant du Tour doit être le secret le moins bien gardé du blog.

Meilleure soupe : Avez-vous remarqué que le dernier quart a vu une hausse du pourcentage des soupes et d’autres plats moins chers ? Ce n’est pas par hasard — le Tour aurait été « 101 façons de préparer les Saint-Jacques » si le prix n’avait pas monté en flèche. (J’adore cette idée — si le livre est une réussite, peut-être la suite ? Au fait, le prix de Saint-Jacques a enfin baissé ici.) Mais le choix est facile, la soupe au pistou du Var, une soupe très liée à mon héritage culinaire italien.

Meilleure viande : Si vous pouviez voir tout ce que je commandais pendant toute ma vie, vous penseriez qu’il n’y ait qu’un choix possible : le steak frites et sauce au poivre. Mais à mon avis, ce n’était pas mon meilleur travail, même si largement à cause du mauvais choix de steak. Et franchement, ça raterait l’esprit du Coup de Foudre, découvrir la France inconnue aux États-Unis. Mon choix est donc la carbonade flamande, le cadeau de mon très cher ami dans la Somme. Je considère que cette catégorie comprend le poulet, et il y avait beaucoup de poulet pendant le dernier quart, alors je dois mentionner le bokit, parce que le poulet parfumé de poudre de colombo, c’est un trésor.

Meilleur poisson : C’est un peu gênant, ici. J’essaie d’équilibrer les cartes du Tour afin qu’il y ait quelque chose pour chaque catégorie, et pour tous les goûts. Mais il n’y avait aucun poisson frais utilisé pendant cette partie du Tour, juste du saumon fumé et du thon en boîte. En revanche, ce saumon fumé faisait partie de mon dîner icaunais, et je considère que les gougères au saumon fumé et au fromage de chèvre sont une entrée (pas vraiment un plat principal) que je servirais avec plaisir à n’importe qui.

Meilleur fruit-de-mer : Il y avait un seul plat avec des Saint-Jacques pour ce quart, mon dîner deux-sévrien. Cependant, au dernier moment, j’ai cuisiné un plat que je préfère non pas seulement à celui-là, mais aussi à beaucoup des autres. C’est mon dîner réunionnais, le cari crevettes. Le cari est une préparation qui marche aussi avec d’autres poissons et fruits-de-mer, et je le recommande avec enthousiasme.

Meilleur dessert : Je dis depuis longtemps que je voulais que la cuisine du blog soit celle des mamies. Mais quand on parle des desserts, c’est là mon côté parisien, la partie qui est tombée amoureux du CAP Pâtissier dès que j’ai entendu le nom. J’ai vraiment profité du poumpet, mon dessert tarnais, et c’était un vrai plaisir de transmettre la recette du gâteau normand de la mère Olhats. Ce sont des desserts bien paysans et traditionnels. Mais je ne peux pas mentir. La tarte aux figues de Claire Heitzler et la tarte tropézienne de Yann Couvreur, ces deux répondent à mon plus grand besoin — faire tomber les bras. Je n’ose pas faire de telles choses sans avoir d’autres personnes pour les manger, alors c’est un grand plaisir de les apporter aux événements.

Meilleur film : Il n’y avait pas beaucoup depuis la dernière fois, mais l’un des meilleurs est arrivé juste avant la fin des 100 films. Razzia sur la chnouf est tout ce que j’aime dans un film français — Gabin et Ventura, des dialogues d’Audiard, une histoire de truands. Il faut aussi mentionner Le Roman d’un tricheur comme un incontournable.

Meilleure chanson : Cette partie des bilans était toujours pour les chansons que j’ai enregistrées moi-même. Pourtant, après une rénovation non-désirée de mon appartement, il est devenu trop résonant pour enregistrer. Alors, ma chanson de Noël, Entre le bœuf et l’âne gris, gagne par défaut, car c’était la seule et unique, mais je ne suis pas satisfait de la qualité de l’enregistrement.

Meilleur moment : Cette fois est la seule des quatre bilans où je n’ai pas visité la France (ce qui reste impossible dans ma tête). Ça rend le choix difficile. Je choisis donc une décision que j’ai prise en février, de commencer à utiliser de la musique locale avec mes posts sur Instagram. C’est comment j’ai découvert Nicolas Moro, Sandrine Mallick et Red Cardell (dont on n’a toujours pas parlé). Découvrir des artistes régionaux, c’est devenu une passion.

Meilleure surprise : Cette catégorie est habituellement pour les départements dont j’ai vraiment profité sans les avoir connus à l’avance. Et le choix est aussi facile que surprenant — La Réunion. Avez-vous remarqué le niveau de détail dans ce billet ? Je croyais, et j’ai essayé de vous le signaler, que j’allais avoir du mal à écrire sur l’Outre-mer. Mais j’ai fini par vraiment profiter de cette recherche, malgré le manque de bâtiments patrimoniaux qui font la majorité de mon écriture. Guadeloupe était aussi la bienvenue à cet égard.

Cependant, la dernière fois, j’ai choisi l’article du Journal du Centre sur moi, et je mets voir Sebastian Marx dans la même catégorie. Mes souvenirs de 2020 sont plus heureux que les vôtres — au-delà de regarder mon pays se brûler et perdre tout espoir, petit détail soit-il — et M. Marx et Paul Taylor gardent une place d’honneur pour toujours. Je ne m’attendais pas à cette opportunité !

Pire surprise : Depuis la dernière fois, j’ai perdu deux personnes qui étaient parmi les plus grands fans du Tour pendant ses trois premières années. Je vous ai parlé de Pascale, mon amie qui est décédée il y a deux semaines. Mais un autre cher ami, Amaury, a quitté toutes ses connaissances en ligne sans explication à la fin de l’année dernière (on en avait plusieurs en commun). Il lisait tous les billets et me rappelait sans cesse de le reprendre quand trop de temps est passé. Des gens viennent et partent tout au long de la vie, mais j’ai le cœur brisé surtout pour ces pertes.

Ce que j’attends le plus : Avec ça, on achève la liste de départements. Il ne reste que la Grande Fête du Tour, un novembre qui ne sera que des palmarès et des souvenirs, dont le Grand Bilan du Tour. Mais je vous ai promis encore et encore que la fin du Tour ne sera pas la fin du blog, et après mes responsabilités en tant que père, c’est la promesse à laquelle je tiens la plus.

Bon 4e anniversaire au blog

Il y a 4 ans aujourd’hui, j’ai publié mon premier post sur Un Coup de Foudre. Je n’arrive toujours pas à croire que ça fait 856 jours de suite (la capture d’écran vient d’hier), 831 664 mots (ce post pas compris), 243 posts avec des recettes (dont beaucoup du Tour avec plus qu’une — il y a probablement environ 300 recettes en total) — et un Tour des 101 départements, fini juste à temps.

Franchement, je suis épuisé.

D’habitude, les posts d’anniversaire ont deux choses en commun : un nouveau dessert (gâteau chocolat-framboise, Saint-Honoré, macarons « Montélimar ») et des réflexions de plus en plus mélancoliques sur l’avenir. Il n’y a pas de dessert cette fois, juste les réflexions.

L’année dernière, je vous ai écrit :

Pourtant, il reste le cas que ce sont largement des activités virtuelles. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais j’aimerais toujours que ce soit la vraie vie, non pas seulement des trucs que j’écris la nuit. Je ne sais pas comment changer ça en vivant à Elbe-en-Irvine, mais je ne vais nulle part. En repassant sur les autres anniversaires du blog, on peut voir que j’ai plus ou moins la même pensée à chaque fois. Au moins je suis cohérent.

Rien n’a changé. Je me dis souvent que j’écris sur deux choses : la France et moi-même. Tout blog est en quelque sorte l’histoire de son auteur ; on les lit parce que son point de vue nous intéresse. Vu ce qui est arrivé juste après minuit hier, je n’ose pas dire que la partie sur la France ne va pas :

Je l’apprécie vraiment, et je vous remercie. Mais si vous avez fait attention, vous savez que la partie personnelle…n’est pas une telle réussite. Je ne parle même pas des relations, même s’il m’énerve que la bise oblige certaines personnes de me toucher de façon qu’elles préféreraient évidemment ne pas faire. J’ai voulu mourir pendant un tel moment le week-end dernier. Je ne sais pas comment me sortir de ces situations. Mettez ça de côté.

Au premier anniversaire, je vous ai dit :

Je crois que je peux enfin vous dire le vrai secret du blog, qui est peut-être moins un secret que quelque chose dont il vous semble toujours que je plaisante. Je dis parfois que ce blog est la plus longue liste de courses au monde. Mais je cherche quoi exactement ?

Où habiter.

Avec la fin du Tour, j’ai ma réponse. Je l’ai depuis longtemps, honnêtement, mais si je pense que les deux dernières années au sein de l’OCA représentent mes efforts pour apprendre à vivre parmi vous, je dois les considérer un échec. Il m’a fallu deux ans juste pour créer assez de liens que l’on ferait du covoiturage avec moi ! Personne ne se débrouillera jamais dans la vie quotidienne là où il est étranger, pas comme ça. Je n’ose pas partager certaines choses des coulisses, mais je sais maintenant qu’il me faut traiter l’avenir comme si je dois commencer de zéro si j’arrive sur le sol français. C’était la leçon la plus dure de l’année.

Alors ce blog continuera sur son chemin planifié. J’ai certainement des plans — le blog sur la France m’a amené à des endroits que je n’ai jamais imaginé. Je ne sais toujours pas ce que j’espérais trouver quand j’ai ouvert Duolingo pour la première fois, mais après 4 ans, 100 films, et un Tour complet, le Coup de Foudre m’a sous son emprise plus que jamais. Mais si je veux que ce soit plus qu’un intérêt académique, je dois trouver un moyen pour réussir la vie parmi vous au-delà d’Internet.