Archives mensuelles : octobre 2022

Je découvre la Meuse

On continue maintenant le Tour avec le 55, la Meuse. C’est le département le dixième moins peuplé, et les habitants se nomment meusiens. C’est notre sixième séjour dans le Grand Est.

Ce post marque un retour au début du blog, et mon post le plus recherché qui ne se traite pas de recettes ni de brouteurs, La confiture la plus chère du monde. Cette confiture de groseilles vient de la Maison Dutriez à la préfecture, Bar-le-Duc. Un pot de 100 grammes me coûterait 71 € après le frais de livraison Pour vous — pas les Québécois, qui vont payer aussi cher — c’est « juste » 33 €. Je ne doute pas que c’est la meilleure confiture au monde, mais malgré ce qu’en pense mon ex, je ne suis pas Caligula, ni son cheval non plus.

Ce post marque aussi le retour du Guide Vert en ligne ! Après ce que j’appelle « La Catastrophe », mes recherches sont devenues beaucoup plus difficiles. Mais en cherchant Bar-le-Duc, j’ai découvert qu’il est réapparu. Je ne demande rien, mais merci de ne pas refaire ça, Bibendum.

On commence notre tour à Commercy, la maison d’une spécialité bien aimée partout en France, les madeleines de Commercy. Il faut absolument que l’on commence au Château Stanislas, l’une des résidences du duc Stanislas Leszczynski, et où (selon la légende) les madeleines ont reçu leur nom d’une servante, Madeleine Paulmier. On visite aussi le Musée de la Céramique et de l’Ivoire, pour sa collection « de la production des grands centres européens et chinois du 17ème au 20ème siècle », ainsi que des objets en ivoire de la même période. Aux alentours de Commercy, en tant que fans des Combattantes, il nous faut visiter Sampigny pour le Musée Raymond Poincaré, ancienne maison du président, et consacré à sa carrière. Il y a aussi le Château de Gombervaux, avec des histoires de fantômes et une herse mobile, la seule et unique en France (selon eux ; je ne peux pas le vérifier).

On continue vers Bar-le-Duc (1 étoile Michelin). Puisqu’il n’y a pas de frais de livraison, tout d’abord on passe par la Maison Dutriez pour acheter de la confiture. Mais de peur qu’il n’expire sans frigo, nous l’envoyons à notre ami aux États-Unis pour le sauvegarder. Désolé, mais j’ai dû essayer. En fait, on est là pour le Quartier Renaissance, aussi dit la Ville Haute (2 étoiles), avec de nombreuses maisons du XVIe siècle et l’Église Saint-Étienne. Au-dedans de l’église, on trouve une statue de la Renaissance qui vaut la visite toute seule, Le Transi de René de Chalon (2 étoiles).

De Bar-le-Duc, on va vers le nord, et Verdun (2 étoiles). Verdun entre l’Histoire-en-majuscule avec le traité de Verdun en 843, qui a divisé l’empire de Charlemagne en trois parties. C’est le royaume de l’ouest, Francie occidentale, qui donnera son nom à notre pays préféré. Mais de nos jours, Verdun est mieux connue pour être le site d’une bataille en 1916, gagné par un certain général Pétain. On n’est pas obligé d’utiliser son titre à cause de l’indignité nationale. Mais ce sera un quart de siècle au futur. Plus important, à cause de cette bataille, Verdun est la ville la plus décorée de la France, avec 26 médailles, dont la Légion d’honneur et deux Croix de guerre.

On commence par payer nos respects au Champs de bataille de Verdun (3 étoiles), où on trouve le cimetière des soldats (2 étoiles), un Mémorial (2 étoiles), et les forts de Douaumont (1 étoile) et de Vaux (1 étoile). De ce dernier, on dit :

Dès le début de la bataille de Verdun, le fort de Vaux est l’un des objectifs prioritaires de l’armée allemande. Bombardé par près de 8 000 obus par jour entre mars et juin 1916, sa garnison, isolée, sans soutien extérieur résiste et mène des combats héroïques à l’intérieur avant de se rendre, vaincue par l’épuisement et la soif. Ce fort devient alors le symbole de la résistance du soldat de Verdun.

Site du Mémorial

En ville, on visite aussi la Citadelle souterraine (1 étoile), construite originalement par le roi Henri II, et caserne importante pendant la Première Guerre mondiale. On finit à Verdun avec une visite au Centre mondial de la paix, des libertés et des droits de l’Homme, qui abrite de nombreuses expositions sur les conflits autour du monde. Le Centre lui-même occupe l’ancien Palais épiscopal (1 étoile),

On conduit au nord, jusqu’à Montmédy, por sa citadelle et ses musées, l’un de la fortification de la Meuse, et l’autre consacré à l’artiste Jules Bastien-Lepage. Finalement, un peu plus au nord, il y a la Basilique d’Avioth (2 étoiles). La Recevresse, où les pèlerins lassaient leurs offrandes, est un chef d’œuvre de l’architecture gothique.

Qui sont les personnages les plus connus de la Meuse ? Raymond Poincaré, ancien président de la République pendant l’époque des Combattantes (et qui est apparu dans le cinquième épisode), est né à Bar-le-Duc. André Maginot, son ministre des Colonies, plus tard de la Guerre, et architecte de l’infâme ligne Maginot, y vivait. Robert de Baudricourt, compagnon de Jeanne d’Arc, était gouverneur de Vaucouleurs. Le gendarme et héros de notre époque Arnaud Beltrame était officier militaire à Commercy.

Quoi manger en Meuse ? On est au milieu des Ardennes d’un côté, et la Meurthe-et-Moselle de l’autre, alors pas surprenant qu’ils mangent un mélange des deux. On y trouve également la cacasse à cul nu (notre plat ardennais) et la quiche lorraine (notre plat meurthois). Les mirabelles sont en vedette ici aussi — voici une tarte aux mirabelles sur leur site officiel. L’ambroisie des dieux, les Savaroises de St-Michel, est fabriquée à Commercy — je les ai goûtés pour la première fois à l’aéroport en quittant la France en mai, et il me tue tous les jours qu’il y ait plein de biscuits de St-Michel disponibles ici, mais pas ceux-ci. Les dragées, l’une des confiseries les plus importantes au monde entier (car je les adore), ont été créées à Verdun au XIIIe siècle.

La relation inconnue entre le rap américain et le jazz français

Je ne vais pas vous dire qu’on parle d’un sujet où je suis expert. Mais cette semaine, j’ai lu un article dans Rolling Stone (lien en anglais) qui parle de la relation du rap américain avec un album en particulier, Troupeau Bleu, par un groupe de jazz français, Cortex, sorti en 1975. La thèse de l’article, c’est que les rappeurs américains samplent cet album depuis environ 2004 sans crédit propre (jusqu’à ces dernières années), et Cortex est donc un père fondateur du rap moderne.

©️Cortex

Si c’est vrai, vous nous devez vos excuses. D’autre part, il n’y aurait pas de Jul ni de Gims s’ils n’avaient jamais écouté du rap américain, alors… dites donc, des erreurs se sont produites, il y a de bonnes personnes des deux côtés, etc.

On peut écouter tout l’album Troupeau Bleu sur le site Bandcamp ou en bas :

Quoi dire de l’album lui-même ? Ils ont clairement écouté pas mal de jazz américain, dont Miles Davis et John Coltrane. Je dirais aussi que leur chanteuse à aussi écouté Lani Hall, qui travaillait avec Sergio Mendes, en boucle. À mon avis, l’album est plus compétent qu’intéressant — ils jouent avec plein d’idées, mais il ne m’attire pas assez pour l’acheter.

Mais ce qui nous intéresse, c’est le rap (catégorie : phrases que l’on ne relit pas deux fois ici). On peut voir à quel point les rappeurs ont adopté cet album avec l’aide du site WhoSampled, qui partage des listes des morceaux dans un album avec des liens vers tous les morceaux qui les ont copiés. Voici le lien de WhoSampled pour Cortex. En particulier, il y a 36 chansons qui utilisent leur chanson Huit décembre 1971 et autant de chansons qui utilisent Chanson d’un jour d’hiver.

Écoutons des exemples. Pour commencer, voici Huit décembre 1971 :

En 2004, on le trouve dans ce morceau du rappeur MF DOOM. Le clip commencera au bon moment :

Voici Chanson d’un Jour d’Hiver, qui commencera à 0:42, parce que c’est la partie…

…que l’on entend dans ce morceau de Lupe Fiasco :

En total, WhoSampled a 166 exemples de chansons qui réutilisent des morceaux de Troupeau Bleu. Avouez-le, vous ne saviez pas que ce site existait, et maintenant, vous avez peur de découvrir plus de horreurs. Et pas toujours des rappeurs. Allons-y !

Voici un tube de France Gall de 1964, Laisse tomber les filles :

Sa voix réapparaît dans ce morceau d’un type qui ne sait pas épeler, « The Weeknd » :

Vous connaissez sûrement « Le Temps de l’Amour », de Françoise Hardy, dernièrement vue ici en tant que la bande-sonore d’une vidéo de l’Alliance Française :

Mais qu’est-ce que ce gars californien a fait ?

Même Indochine est coupable ! Voilà, Punker de l’album Paradize :

Le début copie une chanson chinoise :

En fait, Nico est un si grand cambrioleur, il a même volé la musique d’une chanson de 1792 !

WhoSampled est un peu un trou noir, où on peut rester bloqué en recherchant tous genres de musique. Mais pour revenir finalement à nos moutons, vous devrez rechercher longtemps pour trouver un autre album français avec autant d’influence aux États-Unis que celui de Cortex.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Les deux mots les plus difficiles

Il y a deux mots français qui me font plus de problèmes que le reste de la langue — combiné. Je vérifie parfois l’utilisation du subjonctif avec l’excellent outil de Laura Lawless, et je continue de relire des leçons de Kwiziq quant à des trucs comme le « ne explétif ». Mais après 2 1/2 ans, il y a deux mots qui m’embrouillent comme rien d’autre.

À et de.

Le problème commence avec les traductions. On dit souvent que à = « to » et de = « of/from ». C’est… pas faux, mais comme on verra, il y a plein de situations où ces significations ne tiennent pas. Et pire, les équivalents en espagnol marchent exactement comme en anglais, ce qui ne m’aide pas du tout.

Quand on veut dire que quelque chose appartient à quelqu’un, on écrit par exemple :

L’Île aux enfants

C’est l’île qui appartient aux enfants. Mais en anglais on écrirait :

The children’s island OU

The island of the children

C’est « of » — de. Tout en moi veut écrire « L’île des enfants », bien que ça ait tort. Et en espagnol, on écrit :

La isla de los niños

Mais si vous parlez un peu l’anglais, vous êtes en train de sauter de votre chaise pour me dire « This island belongs to the children. Exactement comme « appartenir aux ». Pas si malin, hein ? » Et oui, c’est vrai qu’en tant qu’objet indirect, la préposition change. Mais on parlait de noms sans verbes.

Ça me dérange quand on parle de prêter et emprunter. En français on dit :

Je lui ai prêté le livre.

Pas d’à, pas de de, pas de problème. L’anglais est similaire :

I loaned him the book.

Mais maintenant, décrivez la situation selon la personne qui reçoit le livre.

Je lui ai emprunté le livre.

I borrowed the book from him.

Uh-oh ! L’un de nos mots anglais est apparu, celui que l’on veut traduire par « de ». Si on utilise un prénom au lieu d’un pronom, le problème devient encore plus clair :

J’ai emprunté le livre à Françoise.

I borrowed the book from Françoise.

Et c’est le même problème avec prêter :

J’ai prêté le livre à Marcel.

I loaned the book to Marcel.

C’est le même mot, peu importe la direction !

Et c’est souvent le cas que le choix entre les deux n’a rien à voir avec la direction d’une action, mais quelque chose de complètement différent. Considérez ces deux exemples :

Je continue à battre les œufs.

Je continue de paniquer sur mon accent.

La différence, c’est que l’on dit à pour une nouvelle action en train de se dérouler, et de pour quelque chose d’habituel. On ne peut pas apprendre ça de Duolingo ; je l’ai appris de cet article du Figaro.

Il me semble donc qu’il est absolument impossible d’apprendre une règle pour leur utilisation. Il faut tout simplement mémoriser tous les cas. Comptez-vous chanceux de ne pas avoir besoin d’y penser !

(Crédit de photo pour les réseaux sociaux : Molière par Nicolas Mignard, 1658, Domaine public)

Mon dîner meurthois

Ce dîner était l’un des plus faciles à choisir du blog entier. Dès que j’ai vu les mots « quiche lorraine », j’ai connu notre plat principal. Je n’ai pas connu le bon nom pour les spritz, mais ils sont produits dans certaines boulangeries ici, alors je les connaissais déjà. Alors, sans plus d’attente, voici mon dîner meurthois :

On commence avec la quiche lorraine. Il n’y a pas de seule et unique recette authentique, mais on peut dire quelques choses — l’appareil (dit migaine) doit contenir du lait et soit de la crème liquide soit de la crème fraîche, ainsi que des œufs et il doit y avoir des lardons. Sinon, il y a des versions avec ou sans muscade, avec ou sans oignons, avec des pâtes différentes — impossible d’en choisir une ! J’ai donc suivi la moyenne de plusieurs recettes (Meilleur du Chef, Papilles et Pupilles, et Natasha’s Kitchen) — pas d’oignon (aux Autrichiens), avec de la muscade, et avec de la crème liquide.

J’ai fait la même pâte brisée de Gaston Lenôtre que dans ma recette de la tarte normande. Au lieu de tout réécrire, je vais juste vous montrer quelques photos, puis poster la pâte dans son propre post plus tard. (J’ai utilisé 300 grammes de pâte.)

Les ingrédients de la quiche lorraine :

  • 1 pâte brisée
  • 20 cl de lait
  • 20 cl de crème liquide
  • 4 œufs
  • 200 grammes de lard ou lardons
  • Du sel et du poivre
  • De la muscade (facultatif)

Les instructions de la quiche lorraine :

  1. Faire votre pâte brisée, si besoin.
  1. Préchauffer le four à 180°C.
  2. Étaler la pâte sur un plan de travail fariné. La mettre dans un moule à tarte (la mienne fait 24 cm de large). Couper les bords en roulant un rouleau au-dessus. C’est parfait cette fois, non ?
  1. Piquer le fond avec une fourchette. Laisser reposer dans le frigo.
  1. Faire cuire le lard dans une poêle. Couper en dès après si besoin.
  1. Mettre le lait, la crème et les œufs dans un grand saladier. Saler et poivrer.
  1. Si vous voulez, ajouter de la muscade.
  1. Fouetter jusqu’à ce que la migaine devienne homogène.
  1. Sortir le moule à tarte du frigo. Parsemer les lardons autour du fond. Versez la migaine dans la quiche. J’ai eu des restes, environ 20 % de la migaine.
  1. Faire cuire 35-40 minutes. Vérifier à 35. La migaine ne devrait plus bouger.

Passons au dessert, les spritz. C’est plutôt difficile à trouver la bonne recette, car il existe aussi un cocktail, l’Aperol Spritz, II domine les résultats sur Google. Mais j’ai réussi à trouver plusieurs recettes. Il faut d’abord dire qu’il n’y a pas de la bonne recette, mais en général, on voit le même poids de beurre que de sucre, et le double de farine. Selon Keldelice, seulement les versions avec de la poudre d’amande sont « puristes » ; pas mal de recettes utilisent de la noix de coco râpée. Vous auriez dû déjà savoir que je choisirais donc une version avec de la poudre d’amande.

Notre recette vient de la Maison Schaming à Yutz, grâce à la boulangère Céline Cantoni. (De nos jours, c’est devenu Maison Banette.) Au fait, « yutz » en anglais est un mot emprunté au yiddish, qui veut dire « con ». J’aurai des problèmes si j’essaye d’y visiter. Heureusement, cette recette mérite une place parmi les autres biscuits-étoiles du blog, les monnaies de Chevagnes et les canistrellus. J’ai coupé les ingrédients par 4. Quant au chocolat, j’ai suivi la technique d’Epicurious (lien en anglais).

Les ingrédients des spritz :

  • 250 grammes de farine
  • 125 grammes de beurre
  • 125 grammes de sucre
  • 1-2 œufs (lisez les instructions)
  • 100 grammes de poudre d’amandes
  • 4 grammes de levure chimique
  • 200-300 grammes de chocolat noir (facultatif)

Les instructions des spritz :

  1. Mettre la farine, le beurre, le sucre, la poudre d’amande, et la levure chimique dans le bol d’un robot. Ajouter 1 œuf. Mélanger tout avec la feuille.
  1. Si votre pâte n’est pas lisse, ajouter le deuxième œuf et mélanger jusqu’à ce qu’il soit complètement incorporé.
  1. Mettre la pâte dans une poche à douille avec une grosse douille étoilée. Pensez à faire ça en plusieurs fois, parce que ce sera un peu difficile.
  1. Sur une plaque de cuisson avec un tapis en silicone, dessiner vos spritz. Même avec un deuxième œuf, ce sera un processus lente.
  1. Enfourner à 180°C pour 12-15 minutes selon vos goûts pour un biscuit plus blanc ou plus doré. Vérifier souvent avec la lumière du four.

Ça termine la recette nature. Mais si vous êtes comme moi, et il y a une fille gourmande chez vous ([Ne la blâmez pas pour vos propres attitudes ! — M. Descarottes]), on continue pour les tremper dans du chocolat. Ce qui suit n’est pas difficile, mais je choisirais peut-être un chocolat moins noir la prochaine fois, où ajouter de la crème liquide.

  1. Préparer un bain-marie. L’eau devrait frémir, pas bouillir.
  1. Mettre 2/3 du chocolat dans le bain-marie. J’ai commencé avec un plan pour 200 grammes, alors c’est environ 140 dans le bol.
  1. Faire chauffer jusqu’à 48.5°C ou 120°F (je préfère Fahrenheit pour de si petits changements comme on va utiliser).
  1. Enlever le bol du bain et ajouter le reste du chocolat. Remuer jusqu’à ce que tout le chocolat soit fondu et la température atteint 28°C/82°F. C’est ici où j’ai décidé qu’il n’y avait pas assez de chocolat, et j’ai ajouté 100 grammes de plus de chocolat.
  1. Remettre le bol sur le bain-marie et faire chauffer jusqu’à 32°C/90°F. Vérifier le chocolat en mettant un peu sur du papier sulfurisé — si c’est en forme de traînées, laisser refroidir et recommencer d’étape 3. Sinon, on est prêt.
  1. Tremper chaque spritz dans le chocolat et laisser refroidir sur une grille. La grille devrait être fabriquée en France, comme les miennes.

Épisode 31, les hauts et les bas

Hier était l’un des jours les plus extraordinaires de ma vie. J’habitais à Los Angeles pendant 3 ans, mais je vous rassure que j’ai JAMAIS rencontré des célébrités. En fait, je ne l’aurais pas su car je suis complètement nul avec les visages, mais au moins personne ne m’a dit « Vous ne me reconnaissez pas ? ». Un jour et demie plus tard, je continue à m’emballer sur ma rencontre avec M. Usclat !

Mais cette semaine, on m’a aussi laissé le pire commentaire que j’aie reçu, quant au balado (et croyez-moi, il y en avait plus) :

Ça dit en partie « il vous faut vraiment vous améliorer l’énonciation et la prononciation…même moi, je changerais à l’anglais si je vous rencontrais en France. »

Vous savez tous que la pire chose que l’on peut me dire quant au français est « je changerais à l’anglais » ?!? Oh là là, mais celui-ci m’a fait mal au cœur. Je ne devrais pas faire trop d’attention à des internautes inconnus, mais c’est le bon bouton sur lequel appuyer pour avoir mon attention.

Comme toujours, on commence avec la blague de la semaine. Cette fois, elle traite des prix parisiens. Nos articles sont :

Si vous aimez ce balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Anchor, qui abrite le balado. Bonne écoute !

Jumeaux mais pas trop

Cet après-midi, je suis allé à Los Angeles pour The American French Film Festival (Le Festival américain de Films français). Mais d’abord, j’ai passé par mon petit paradis, Surfas Culinary District. Voilà, j’ai quelques photos pour vous rendre JALOUX. Mais la meilleure est à venir !

Je sais, j’suis ordure. Mais après ÇA, je me suis directement conduit au bureau de la Directors’ Guild of America (Guilde des réalisateurs d’Amérique). Voici leur bâtiment :

Et voilà, devant l’entrée, votre hôte en train d’avoir des problèmes de sourire :

Sérieusement, qu’est-ce qu’il y a avec la gueule ?

Voici l’horaire :

Et des bibelots pour ceux qui en ont envie :

J’étais là pour regarder le film Jumeaux mais pas trop, avec Bertrand Usclat en vedette. Peut-être que vous vous souvenez de mon post à l’honneur de sa série de sketchs, Broute. C’est ça le ciné (j’étais TÔT) :

Puisque le film est toujours au cinéma en France (et j’étais interdit de garder le portable allumé pendant le film), il n’y a pas de photos, et je ne donnerai qu’un bref sommaire du film. M. Usclat joue un homme politique pendant une élection en Charente (voilà notre visite virtuelle). (Pauline Clément, qui joue de nombreux seconds rôles dans Broute, joue son directeur de campagne.) Il découvre grâce à un test génétique qu’il a un frère jumeau noir, Anthony, joué par Ahmed Sylla. Ces cas existent en vrai, mais de toute façon, la nouvelle arrive au mauvais temps car Anthony est arrêté pour un crime (ridicule). C’est ça comment les deux ont leur ADN dans la même base de donnés. Le meilleur gag du film arrive quand les deux cherchent l’assistante sociale qui a mis les deux avec des familles adoptives. Elle dit qu’elle ne peut pas partager le numéro de leur mère, mais elle dit « par hasard » le prénom, puis s’excuse de la table pour faire du café.

Du programme

Après le film, M. Usclat et l’un des co-réalisateurs, Wilfried Méance, ont pris des questions du public. Ça a commencé avec les crédits ; c’est pourquoi vous pouvez les regarder en bas. Moi, je n’ai pas eu de questions quant au film…

…mais je vous rassure, j’étais le PREMIER à atteindre la scène après l’entretien. Bien que M. Usclat ait répondu à toutes les questions de l’entretien en anglais, je lui ai parlé en français. Je crois que j’ai dit :

Excusez-moi, M. Usclat, moi, je suis fan américain et je m’appelle Justin Busch. J’ai commencé à apprendre le français pendant le confinement et c’est comment j’ai trouvé Broute, mais je l’ai pris tout au sérieux et un ami a dû m’expliquer que vous n’étiez pas en fait barman. (Je respire enfin.)

Mais si on m’a dit qu’il y a une vidéo qui me montre en train de dire plutôt :

OMDOMDOMD, c’est lui ! Au secours, je vais m’évanouir !

Je le croirais également. Je me souviens bien que l’on s’est serré les mains, il m’a dit « Enchanté », et j’ai répondu avec la même chose quelque part dans tout ça. Il était SUPER-sympa avec moi, n’a pas essayé de changer à l’anglais, et quand j’ai enfin demandé « Pourrait-on prendre une photo ? », le deuxième meilleur moment du blog (après le concert d’Indochine) est arrivé :

Les Combattantes, la finale

Ce soir, c’était enfin le temps pour les derniers épisodes des Combattantes. Demain, il y aura un film et, si je suis un peu chanceux, la meilleure surprise du blog en restant aux États-Unis. Mais pour l’instant, on reprend le concours du Plus Beau Salopard de France.

Le 7e épisode commence avec un de nos concurrents les plus forts, l’Abbé Vautrin. Il commande les sœurs d’arrêter de prier pour Geneviève parce qu’elle s’est suicidée et brûle maintenant en enfer. Elles la rejoindront si elles n’arrêtent pas, selon lui. Il ne mentionne pas qu’elle s’est tué à cause de lui.

Marguerite apprend que son fils s’est fait arrêter pour avoir désobéi un ordre, de tuer des soldats qui allaient déserter. Elle parle au général Duvernet, qui savait seulement qu’il avait frappé un officier supérieur, mais pas pourquoi. Le capitaine qui a dénoncé Colin voulait qu’il soit exécuté, qui fait de lui un nouveau concurrent.

Charles fait un effort pour gagner. Après qu’Eléonore sort sa belle-sœur de la maison, il ment à sa nièce que sa mère l’attend — en zone allemande.

Une postulante confie à Agnès qu’elle sait la vérité sur Geneviève et qu’il y a d’autres victimes du prêtre.

Marguerite a réussi à sauver la vie de son fils, qui est déclassé mais pas exécuté. Le général Duvernet lui conseille de réparer la relation avec sa mère, mais il est ingrat.

Et un nouveau concurrent entre le concours ! Yvonne, la sœur de Marcel, lance un complot pour dénoncer Caroline et Marguerite pour les drogues que son frère a vendus. Elle utilise Juliette, une prostituée jalouse de Marguerite, pour balancer les femmes. Si les femmes sont jugées coupables, elles seront exécutées.

Mais il y a une intrigue inattendue — Lucien quitte entièrement le concours ! Il s’avère qu’il ne dira rien aux allemands — il veut juste que Suzanne fuie avec sa fille, et il se sacrifiera.

Caroline et Marguerite retrouvent Madeleine dans la forêt. Le plan de Charles est un échec, mais à ce point, il reste notre leader du concours. Essayer de faire tuer un enfant aux mains des Allemands, c’est dégoûtant.

Mais quand les trois arrivent chez les Dewitt, Caroline et Marguerite sont arrêtées par l’armée française.

Pendant ce temps-là, le docteur Duvernet est trouvé, gravement blessé (car Lucien l’a poignardé la dernière fois) et seulement Suzanne peut l’opérer.

On parle du 8e épisode, mais je vais arrêter avant la fin pour ne pas tout gâcher. Cette série m’a fait pleurer encore et encore, mais la fin cette fois m’a fait sangloter.

Mère Agnès rend visite à Suzanne, qui veille sur le docteur, pour dire au revoir — elle va dénoncer l’abbé et quitter le couvent.

Mais l’évêque arrive au couvent pour parler avec Agnès — et lui dire que rien n’arrivera à l’abbé Vautrin.

Après ça, Agnès va enfin se confesser. C’est Vautrin qui l’écoute, et il la pardonne, comme doivent les prêtres après une confession sincère. Mais Agnès finit par lui dire qu’elle le poursuivra n’importe où pour l’empêcher de nuire aux sœurs.

Charles, gêné par son échec, vire toutes les ouvrières de l’usine :

Juliette revient à la maison des ouvrières (rappelez-vous que certaines étaient des prostituées) et découvre qu’elles la soupçonne toutes. Elle n’est plus la bienvenue chez elles.

Eléonore, la pire mère de France, affront enfin Charles pour le balancer. Qu’est-ce qu’elle attendait ?

Suzanne appelle le général pour une transfusion, sans laquelle son fils le docteur mourra. À ce moment, l’inspecteur Compoing revient. Le général lui dit d’attendre jusqu’après la transfusion.

Le général reçoit la nouvelle que les Allemands lanceront leur attaque dans moins d’un jour. Il ordonne que les civiles s’évacuent.

Compoing interroge Suzanne, mais touché par le fait qu’elle sauve des vies, décide d’abandonner sa quête. Il perd le concours.

Le docteur Duvernet est sauvé, et son père arrive pour le faire évacuer, mais il refuse, car sa place est avec ses patients. De tous les personnages de la série, il est l’un de très peu irréprochables.

Juliette fait la bonne chose et avoue qu’elle a menti. Caroline et Marguerite sont libérées mais Juliette sera condamnée à la mort. C’est ça la justice militaire.

Le général Duvernet rencontre les femmes libérées et leur conseille de s’évacuer. Caroline le fera, mais pas Marguerite.

On conclut avec le discours du général Duvernet avant la bataille. C’est une scène émouvante et quand je vous ai dit que j’ai sangloté, c’est surtout à celle-ci que je pensais.

Alors, qui a gagné le concours de saloperie ? C’est Marcel, absolument lui. Pour autant que Charles soit un âne de taille humaine, et bien que Vautrin travaille dur pour gagner, Lucien et Compoing m’ont surpris en quittant tout court le concours. On parle pas des dernières minutes, mais c’est finalement Marcel qui détruit le plus de vies.

Que penser finalement des Combattantes ? Vous savez tous que ce blog est l’histoire du grand amour entre moi et l’Allemagne — je pause pendant que vous arrêtez les fous rires — et bien que ce soit de la fiction, c’était difficile de regarder la souffrance d’un peuple que j’aime comme rien d’autre, surtout aux mains des « amis du nord ». C’est une série extrêmement réaliste, et beaucoup de monde, même les bons, ont un côté obscur encore plus grand que leur bon côté. Mais il faut avouer que le monde réel est plus proche de ça que de La Grande Vadrouille ou Papa Schultz. Et toute l’équipe mérite des félicitations pour le point auquel c’était convaincant. Cette série valait la peine des efforts pour regarder les chaînes françaises, et je suis bien content que celle-ci ait été le début.

Je découvre la Meurthe-et-Moselle

On continue maintenant le Tour avec le 54, la Meurthe-et-Moselle. C’est le département le trente-troisième plus peuplé et les habitants se nomment meurthois. C’est notre cinquième séjour dans le Grand Est, et notre première visite dans la région dite Lorraine, un mot lié fortement dans l’esprit américain avec une certaine quiche, au point où ça doit être mon dîner meurthois.

La Meurthe-et-Moselle a une forme très curieuse, due au passage du territoire entre la France et l’Allemagne.

Image par Marmelad, CC BY-SA 2.5

On doit commencer dans une ville très inhabituelle par comparaison avec nos autres points de départ, Baccarat. Pourquoi ? Parce que la cristallerie Baccarat est ici, et ça fait partie de la trinité de mes marques de luxe préférées (avec Christofle et Louis Vuitton). Quand ma fille n’avait que deux ans, je lui ai acheté un papillon en cristal. Il y a une chose d’autre venue de chez Baccarat dans mon appartement, mais cela restera un secret.

On peut pas visiter la manufacture elle-même, mais elle abrite le Musée Baccarat, avec une collection qui couvre l’histoire de plus de 250 ans. (Je leur ai demandé une meilleure photo, mais pas de réponse.) De Baccarat, on part pour Lunéville pour son château, « le petit Versailles Lorrain », avec une histoire comme rien d’autre. L’un des ducs, Stanislas Leszczynski, était anciennement Stanislas Ier, roi de Pologne. Son beau-fils, Louis XV, l’a choisi pour devenir duc après qu’il avait perdu la couronne polonaise.

On continue à la préfecture, Nancy (3 étoiles Michelin). Il faut absolument visiter la Place Stanislas (3 étoiles), construit au XVIIIe siècle, avec des fontaines impressionnantes ainsi que l’hôtel de ville et le Musée des Beaux-Arts (2 étoiles). Autour de la Place, on trouve aussi l’Arc Héré (1 étoile), un Arc de Triomphe érigé à l’honneur de Louis XV. Très proche, on trouve aussi la Place de la Carrière (1 étoile), renouvelée par Stanislas, avec le Palais du Gouvernement (1 étoile), où habitait le représentant du roi.

Avant de quitter Nancy, on a deux musées exceptionnels à visiter. Le Musée Lorrain (3 étoiles) abrite des collections historiques et archéologiques. Malheureusement, il est fermé depuis 2018 pour des travaux publics, mais n’étant pas une autoroute californienne, je refuse de croire que ça durera jusqu’à 20 ans. Pendant ce temps-là, on pourrait visiter l’Église des Cordeliers (1 étoile), liée au Musée Lorrain. L’autre musée est le Musée de l’École de Nancy (2 étoiles), consacré aux arts décoratifs liés à Nancy, ainsi que des artistes de la ville au début du XXe siècle.

On continue maintenant à l’ouest, vers Toul (1 étoile). Ici, on trouve la Cathédrale Saint-Étienne (2 étoiles), qui date au XIIIe siècle, avec de nombreuses gargouilles à l’extérieur et un chœur impressionnant. On visite aussi le Musée d’Art et d’Histoire (1 étoile), qui trace l’histoire de Toul dans un bâtiment anciennement un hôpital médiéval. Au nord, à Pont-à-Mousson, on visite une collection unique en France, d’objets laqués en papier mâché, au Musée au Fil du Papier. Finalement, au « cou d’oie » (rappelez-vous la forme du département), à Longwy, on visite le Musée des Emaux et Faïences de Longwy, avec une collection de ces arts produits pendant les trois derniers siècles dans la ville. On peut toujours y trouver de nombreux artisans.

Qui sont les personnages les plus connus de la Meurthe-et-Moselle ? René Duchez, le peintre et résistant qui a inspiré Le Mur de l’Atlantique, est né à Nancy. Le maréchal Hubert Lyautey, dont j’ai vu le tombeau aux Invalides, et le grand mathématicien Henri Poincaré, sont aussi nés à Nancy, et de nos jours il y a Yaël Braun-Pivet, cible occasionnel du Canard enchaîné et première femme présidente de l’Assemblée Nationale. L’ancien roi de Pologne, Stanislas Leszczynski, devenu duc de Lorraine, a régné à Lunéville jusqu’à sa mort. La princesse Marguerite d’Anjou, plus tard reine consort d’Angleterre, est née à Pont-à-Mousson.

Quoi manger en Meurthe-et-Moselle ? Surtout, les mirabelles ! On les trouve dans des spiritueux comme l’eau de vie de mirabelle et la liqueur de mirabelle, en confiture, et en dessert dans la crème aux mirabelles. D’autres produits locaux comprennent le miel de sapin des Vosges AOP et les abricots dits « pêche de Nancy ». En plats principaux, on trouve la quiche lorraine, mondialement connue, et l’omelette lorraine, presque la même chose sans croûte. En dessert, il y a les macarons de Nancy, fabriqués uniquement à la Maison des Sœurs depuis la Révolution, les bergamotes IGP (la première confiserie IGP de France), et le spritz, un biscuit fabriqué pour Noël.

Le moment « Tiger Beat »

Ce qui suit s’est passé avant-hier, et je voulais en parler à l’époque, mais j’ai enfin décidé de garder mon horaire. Les trucs hebdomadaires ont leurs propres places.

On commence avec un détour afin de vous mettre à jour sur le titre. Aux États-Unis, il y avait un magazine, qui existait des années 60s jusqu’en 2018, Tiger Beat. C’était toujours ciblé aux adolescentes pour qu’elles puissent suivre les célébrités dites « heartthrobs » (idoles) — pensez aux Beatles au début, ou Justin Bieber ou les gars de One Direction plus récemment. (Ne me mettez pas à jour sur ce sujet, s’il vous plaît.) Je suis sûr qu’il y a de tels magazines français mais je ne les connais pas. Je vous promets, il y aura une raison pour l’avoir mentionné.

Première couverture de Tiger Beat, Fair use

J’ai vu un Tweet du compte officiel de C à vous qui parlait des chansons « bourdes ». Voici l’extrait :

On (Patrick Timsit ?) a répondu qu’un exemple de ce genre d’erreur est la chanson de Johnny Hallyday, « Mon Amérique à moi », car ça commence avec un extrait de « God Save the Queen ». (Bon c’est devenu « God Save the King » depuis des semaines, mais laissez tomber.) Un jour, on parlera de la relation compliquée entre Johnny et les États-Unis — à mon avis, il avait en même temps raison et tort sur beaucoup de choses — mais Johnny connaissait notre musique mieux que le Français lambda. Et il savait que nous avons réutilisé la mélodie avec de nouvelles paroles, sous le nom « My Country, ‘Tis of Thee. » C’est pas une critique — vous entendez souvent cette chanson dans sa forme originale, et notre version est rarement jouée à l’étranger.

En fait, ça faisait longtemps où nos meilleures idées musicales étaient toutes genre « Empruntons de la musique aux britanniques ». Notre hymne national, « The Star-Spangled Banner, » est un poème écrit par un avocat américain — mais la mélodie vient d’une chanson à boire britannique, « To Anacreon in Heaven » ! (Les britanniques ont des goûts bizarres quant aux chansons à boire. À notre tour, nous avons des goûts bizarres quant aux hymnes nationaux.) Écoutez-la si vous êtes curieux :

Mais c’est ce qui est arrivé après qui m’a choqué !

Parler avec quelqu’un qui vient d’apparaître à la télé, sur exactement son sujet ? Oh là là, c’est mon moment Tiger Beat ! Il n’est pas juste Pierre Lescure, mais plutôt :

Capture d’écran de l’épisode complet

Langue de Molière

C’est mercredi, et je sais à quoi vous attendiez. Moi aussi. Mais la vie continuera, et on a de nouvelles choses à faire. Aujourd’hui, d’après une suggestion de Light & Smell, on commence une nouvelle colonne hebdomadaire, Langue de Molière. Vous connaissez tous l’expression ; ici, on parlera des faits et des expressions qui m’étonnent ou qui me rendent perplexes, et où possible, de leurs équivalents en anglais. Et peut-être parfois dans d’autres langues. S’il vous semble que j’ai déjà une belle source pour des jeux de mots, et que ce sera l’héritier de notre ancienne colonne de plus d’une façon, ayez un Bon Point !

Je pause pour vous rappeler que si vous aimez ce genre de parler, il vous faudra visiter Les Dédexpressions.

On commence cette fois avec des faits divers autour de l’accent circonflexe. Mais d’abord, une blague trouvée sur Facebook :

J’ai lu il y a longtemps que le circonflexe a bien remplacé la lettre « s ». On le voit dans des mots comme « hôpital » — « hospital » en anglais — et « interêt », « interest » en anglais. Même « côte » est plus ou moins reconnaissable comme « coast », alors que « coûter » est « cost ».

D’autres fois, il me rend bien perplexe. Pour revenir à la blague en haut, « sûr » est arrivé en anglais sous la forme féminine — c’est « sure ». Mais je n’arrive pas à imaginer une prononciation comme « susr ». Ou bien « rôle », qui est « role » en anglais, le même mot sans l’accent. C’est pas « rosle » ! « Âge » est devenu « age » en anglais, pas « asge, » qui serait absolument impossible à prononcer. Et en fait, selon le Merriam-Webster, c’était anciennement « aage » ou bien « edage » en français, jamais avec un « s ». Selon le Trésor de la Langue Française, edage date de la Chanson de Roland, où en tant qu’ancêtre d’âge, il voulait dire « vie humaine considérée dans sa durée ». « Age » a aussi ce sens en anglais jusqu’à nos jours ; on dit « the Shakespearean age » pour parler de l’époque où vivait Shakespeare, par exemple. Mais c’était aussi l’ancêtre d’ « étage », et voulait dire « demeure » dans le même œuvre.

Mais le circonflexe est aussi un pont vers d’autres langues latines. Pour moi, c’est l’espagnol. « Même » en espagnol, c’est « mismo ». L’espagnol a aussi deux verbes pour « être », « ser » et « estar ». On peut facilement voir le lien entre être et estar. Ai-je mentionné que le meilleur moment de tout mon apprentissage a été le jour où j’ai découvert qu’il n’y avait qu’un verbe pour ça en français ? Rien que la vérité, je vous rassure.

On relie (presque) toutes mes langues avec la « fête », étant « fiesta » en espagnol et « feast » en anglais. Ce dernier a un sens religieux ; on dirait plutôt « party » pour samedi soir chez vous. Chez moi, c’est toute autre chose.