Archives mensuelles : février 2023

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Les expressions Saint-Valentin

D’abord, je dois vous dire que je suis toujours grincheux en février. Alors si Langue de Molière vous semble moins « feel-good »* que d’hab, c’est parce que l’autre choix est que je me taise pendant tout le mois.

*([Je vous ai enfin ! Un anglicisme ! Sale impérialiste linguistique ! — M. Descarottes Mais je ne connais pas le bon mot ! — Moi])

Il n’y a aucun jour que je déteste plus que la Saint-Valentin. Ce n’est pas assez qu’il faut fêter les couples, avec des décorations partout pour rappeler les célibataires leur statut inférieur (attendez, je vous parlerai plus tard d’un sacré insulte que cette culture fait contre ses célibataires). Non, ici, il faut commencer avec tout ça l’avant-hier de Noël. Ne me croyez pas sur parole, voici une photo que j’ai partagé sur Facebook. J’étais chez Walmart pour chercher des ingrédients pour ma bûche de Noël (pénurie de maïzena et de crème liquide !) :

J’ai pensé à écrire cette colonne pour la semaine prochaine, mais à moins qu’il y ait un désastre (comme l’année dernière), j’aurai une recette pour vous ce jour-là. Alors continuons avec des expressions pour la Saint-Valentin.

L’une des plus vieilles dans mon fichier est « tenir la chandelle ». En anglais, on dirait « third wheel » (« troisième roue ») pour exprimer cette idée, de quelqu’un qui est seul en compagnie d’un couple. En version anglaise, il y a une signification de plus, que la personne seule est un peu trop proche au couple. Les Dédexpressions me donne l’impression que c’est aussi le cas pour ceux qui tiennent la chandelle. Son explication m’a coupé le souffle :

Du temps où les lampes de chevet n’existaient pas, les valets et les soubrettes devaient tenir le chandelier à leurs maîtres durant leurs ébats, en leur tournant le dos.

Tenir la chandelle, Les Dédexpressions

NOPENOPENOPE, je ne ferais jamais ça pour personne. Mais quand je pense aux activités de mon colocataire pendant ma première année à la fac… beurk.

Il y a une expression en anglais très proche de la signification littérale de « tenir la chandelle », mais qui veut dire tout autre chose. « Carry a torch » (tenir la torche) veut dire de l’amour sans retour. Mon dictionnaire Oxford donne « avoir un faible pour quelqu’un » pour cette expression. Selon une source (lien en anglais), ça vient d’une coutume romaine, où quelqu’un portait une torche allumé dans le four de la maison familiale d’une nouvelle mariée jusqu’au seuil de sa nouvelle maison, pour qu’elle allume le four là-bas. Mais il n’y a rien pour dire que la personne qui portait la torche avait un intérêt romantique.

Il y a une autre expression, très controversée chez moi, de « poser un cobaye » à quelqu’un. ([C’est lapin, et vous le savez bien ! — M. Descarottes]) Ça veut dire prendre un rendez-vous avec quelqu’un, puis ne pas y assister. En anglais, on dirait « stand up someone » (faire rester debout). Je n’ai pas d’exemples personnels liés à cette expression, je voulais juste taquiner le lapin. ([Cobaye !])

Puis il y a une expression que j’ai trouvé sur un panneau à côté d’une fontaine d’eau à l’aéroport à Paris, « vivre d’amour et d’eau fraîche ».

Si vous lisez le lien en haut, sur le panneau, vous verrez que j’étais pas trop heureux d’être rappelé de l’amour en arrivant et en quittant le pays. Je pense souvent à cette fontaine, et souhaite toujours que je lui aïe dit « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau ! » Il aurait été amusant de découvrir ce qui passerait après.

Mais quant à l’expression elle-même, Les Dédexpressions dit « On a tendance à utiliser cette expression pour qualifier les personnes qui perdent l’appétit au début d’une relation amoureuse. ». Je dois avouer, je n’ai absolument aucune idée de quoi elle parle. J’ai certainement perdu l’appétit à la fin — j’ai perdu 14 kg en 3 mois en 1996 de cette façon — mais au début ? Pas compris, sincèrement.

Mais ne vous inquiétez pas. Pour ceux comme moi qui ont hâte de voir la fin de Saint-Valentin, mon supermarché est déjà prêt :

Ouaip. Ils ont déjà commencé à vendre des trucs pour Pâques.

Langue de Molière vous reverra la semaine prochaine pour parler du Système D — quand on ne trouve pas les bons mots en français, il faut les inventer.

Mon dîner ornais

Il n’y a vraiment pas deux choses auxquelles il faut penser en créant un dîner ornais. Il faut absolument inclure du camembert ! Et il n’y a rien au monde que j’aime plus que les plats en croûte ([Euh, bonjour ? — Ma fille. Allez vous faire comme Coluche dans L’Aile ou la cuisse ! — Moi]). Alors bien que je ne l’aie pas choisi à l’avance comme dans le Calvados ou le Nord, il fallait être le Camembert en croûte. Voilà !

Mais je dois vous offrir mes excuses pour le coût stratosphérique de ce dîner. Non, c’est pas le fromage coûteux importé ; après tout, mon fromage de 9 $ (environ 8,4 € aujourd’hui) ne vous coûterait que 3 €. C’est pas la pâte feuilletée, qui me coûte une heure et demi de ma vie — ça, c’est 2 € de plus chez Carrefour. Non, c’est le légume de luxe en arrière-plan, la laitue — de prix haussé 2x chez moi, et jusqu’à 5x ailleurs aux États-Unis par rapport à octobre ! (C’était anciennement pareil que chez vous.) C’est le dîner Arnault ici !

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Épisode 47 — du tri et ses résultats

Oh là là, mais cet épisode est biographique ! J’ai écrit sur certaines erreurs de genre, puis je viens de lire cet article d’Alexandre Pratt dans La Presse, un journal numérique de Montréal :

« Le hockey, c’est plus gros qu’on pense en France », a expliqué le hockeyeur d’origine française Antoine Roussel, à la balado Sortie de zone.

Sept suggestions pour le Canadien en Europe, Alexandre Pratt

Voyez-vous le problème ? C’est la balado, parce que c’est abrégé de « baladodiffusion ». OH, NOM D’UN COBAYE ! Et moi, con, je dis « si vous aimez ce balado » pendant l’introduction de chaque épisode. Vous n’avez aucune idée à quel point je suis gêné. Je sais, c’est pas la fin du monde, mon ex a le bon avocat pour ça. Mais ça doit être exactement le genre de chose qu’entendent les gens qui refusent de me parler en français. (À ne pas confondre avec les gens qui refusent de me parler en dehors d’un groupe de Français. Ou, vu que la Saint-Valentin s’approche, les gens qui refusent de me parler tout court. J’ai des compétences à cet égard, et je ne l’aime pas.)

Mais au-delà de tout ça, mon projet de faire le tri et créer de l’espace dans ma cuisine et ma chambre, c’est largement une réussite. Pas toujours fini, mais deux articles ont déjà été produits en résultat. Non, je ne m’attends pas à plus comme ça. Mais si je veux acheter plus de films de la FNAC, j’ai absolument besoin d’un nouveau meuble.

Notre blague de la semaine vient d’une conversation que j’ai lu sur Quora, et est liée à notre discussion de genre grammatical. Il y a trois versions, et je vous les racontent toutes.

Nos articles sont :

Il y a aussi C’est le 1er, version février 2023, devenu trop long pour lire à haute voix, et Une Chandeleur marocaine, avec la recette des msemen.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Anchor, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Le livre de Piret’s

Ce week-end, je travaille dur pour me débarrasser des trucs inutiles. Ça ne fait pas partie de cette histoire. Mais pendant mes fouilles façon L’Appel d’Am-Heh dans mes cabinets, en plus de quelques artefacts diaboliques, dont la vidéo de mon mariage, j’ai enfin trouvé quelque chose que je veux vous partager depuis longtemps. Voici le livre de recettes de Piret’s, resto à San Diego fermé depuis environ 1991 :

Cette copie n’était pas originalement à moi. Je l’ai trouvé dans une librairie d’occasion il y a des années. Comme mon livre « À table avec Louis de Funès », il y une dédicace au-dedans. Trois dédicaces, en fait, dont une signée par les auteurs, George et Piret Munger.

Il me semble fort probable qu’en fait, l’un des deux l’a signé (en rouge), car toute la dédicace se ressemble — je doute qu’il ait été écrite par deux mains.

Alors, pourquoi partager ce livre ? Vous avez sûrement reconnu que le nom n’est pas français, mais les couleurs le sont assez. En fait, Piret, la femme du couple, était immigrante estonienne. Son mari, George, descendait d’immigrants anglais du XVIIe siècle. Mais ensemble, les deux ont ouvert une école de cuisine, « The Perfect Pan, » puis une chaîne de bistrots, tous appelés « Piret’s. » C’est chez eux où j’ai appris certaines de mes affections pour la cuisine française, ainsi que chez The French Goutmet et chez The Belgian Lion. Presque personne n’était ici quand j’ai raconté l’histoire des trois chefs qui m’ont rendu ce que je suis (les nombreuses erreurs ne sont pas à eux !). Le jeune moi ne le savait pas, mais Pascal Olhats, ma plus grande influence en tant qu’adulte, travaillait chez Piret’s. Il n’est pas mentionné du tout dans le livre, malgré le fait qu’il est sorti après son temps là-bas, alors bien que nous avions des connaissances mutuelles, je ne lui demanderais jamais des question sur le sujet.

Il faut que vous explique que la carte chez Piret’s était toujours « à la française », pas simplement française. D’abord, c’est parce que leur école avait de nombreux profs qui enseignaient des cuisines diverses. Mais c’était aussi un choix de s’adapter aux goûts californiens. Vous allez voir comment ils ont réussi ce but.

La toute première recette du livre est « spaghetti and meatballs » (des spaghettis aux boulettes de viande), une version fortement américaine. C’est un hommage aux origines de George Munger dans le Wisconsin, avec du piment en poudre et des biscuits dits « Saltines » :

Voici leur recette d’escargots. Il y a du beurre persillé, mais le tout est emballé dans de la pâte filo. Ils expliquent que c’était pour un client en particulier, un certain Tawfiq Khoury. Il était un promoteur immobilier très riche à San Diego à l’époque.

Un peu plus tard, on trouve leur recette de soupe à l’oignon. C’est à base de deux bouillons — moitié poulet, moitié bœuf. Je trouve ça inhabituel, mais ils disent que c’est selon la façon lyonnaise. J’ai mes doutes — beaucoup de recettes dites « lyonnaise » (voilà, voilà, voilà et voilà) utilisent soit juste de l’eau soit du bouillon de poule. En revanche, Jacques Pépin, Légionnaire d’Honneur, enseignait souvent chez les Munger, et il travaillait à Lyon au début de sa carrière. Je suis prêt à croire que c’est ça l’origine « lyonnaise ». N’oubliez pas, pour épater les clients américains, il suffit de mentionner un nom français. Vous sous-estimez votre prestige ici.

Malgré le fait que j’ai des souvenirs forts de mille-feuilles chez Piret’s, il y a très peu de desserts rigoureusement français dans ce livre. Voici leur sélection de tartes : au kiwi, aux pommes, rustique aux pommes, à la crème de citron, et à la ricotta et aux amandes. Il serait plus correct de dire que toutes sont élaborées avec des techniques françaises, mais qu’elles ne ressemblent pas trop aux tartes de Gaston Lenôtre.

Il y a au moins un Paris-Brest traditionnel :

Pour moi, Piret’s a disparu avant sa fin en 1991 ; leur adresse habituelle pour ma famille est fermée en 1988, si je me souviens bien. Mais dans une ville la plus connue (quant à la nourriture) pour être la maison de Jack-in-the-Box, une chaîne nationale de burgers qui aimerait être aussi bonne que McDo, Piret’s était une oasis de la culture et des standards élevés. Pour ça, je reste reconnaissant.

Les publicités

Je suis en train de faire le tri ce week-end et me débarrasser de beaucoup de trucs dont je n’ai plus besoin. Et si je suis brutalement honnête avec moi-même, il n’y a aucune excuse pour le fait que ce truc en bas a survécu jusqu’à ce moment. C’est une brochure de publicités que j’ai reçu dans un de mes colis de la FNAC. Je crois que c’était un accident, qu’ils me l’ont envoyée par hasard, parce que toutes ces promotions ne sont valides que dans l’Hexagone. Je n’en ai jamais reçue une autre. Mais à l’époque — je crois début 2021 — je n’ai toujours pas visité la France, et c’était une sorte de preuve que tout ça était réel. Ou au moins que l’on avait passé du temps en créant d’autres sites web pour me tromper, façon The Truman Show.

Alors, qu’est-ce que l’on va trouver au-dedans ? Des trucs absolument banals. Mais si vous ne me croyiez pas, que tout est plus intéressant en français… euh, ça ne va pas changer votre avis. Cependant, je vous promets qu’il y aura des choses à apprendre. Allons-y quand même !

Ce sont juste des draps et des serviettes. Mais j’ai quand même visité leur site, et j’étais choqué. Beaucoup de ces choses sont beaucoup moins chères qu’aux États-Unis. Bien sûr, je n’ai aucune idée du niveau de qualité. Mais même aux grands magasins ici, où les draps coûtent 2-3 fois ce que je vois ici, tout est fabriqué en Turquie, en Égypte, ou ailleurs. Jamais en France comme tous ces choix.

J’ai dû rire un peu avec celle-ci, car le vin me semble un peu stéréotypé. Mais oh là là, visiter leur site, c’est à pleurer — beaucoup de choses que je souhaite que je puisse trouver chez Total Wine. Ils ont quelques vins des Amériques, mais au-delà d’Opus One, je ne les connais pas.

Celle-ci m’a surpris. Un service pour faire garder ses enfants à la maison ? Ça n’existe pas aux États-Unis. On embauche les voisins (souvent leurs ados), ou d’autres familles que l’on connaît à l’école. J’ai trouvé exactement une entreprise dans tout mon pays en la cherchant, et c’est seulement disponible dans nos plus grandes villes. On penserait que c’est juste de la vie quotidienne, mais on s’organise de façon complètement différente.

Au fait, la prochaine fois où j’embauche une telle personne, n’importe comment, sera la première. Les grands-parents m’aident parfois, mais il faut d’abord en avoir besoin, et c’est ça le problème. Merci, les américaines.

Oh, comme celle-ci m’a fait rêver. Il n’y a rien comme Picard nulle part aux États-Unis. J’ai pas dit qu’il n’y a rien de surgelé. Mais un magasin complètement dédié à de tels produits, non. C’était ma curiosité qui m’a fait virer par le gérant la seule et unique fois où j’y ai visité. La prochaine fois, j’achèterai quelque chose.

Ce site me semble plus cher que le premier. Ils ont de bons vins des États-Unis, surtout le Stag’s Leap de Californie, mais vous payerez évidemment aussi cher pour l’avoir importé. Dans un pays où le Château Figeac existe, c’est pas logique. (Je sais, c’est trop cher pour boire tous les jours, mais les prix sont trop proches chez vous !) Ils ont plein de choix moins chers.

Ce truc n’a rien à voir avec moi.

Beaucoup des photos de Flunch Traiteur ont l’air bonnes, mais il faut y vivre pour avoir besoin d’un traiteur. J’ai horriblement du mal avec ce mot. « Traitor » en anglais est « traître », mais les 3 se ressemblent tous.

C’est quoi l’obsession des belges avec les journalistes ? Spirou, Tintin… c’est au moins deux fois le nombre de journalistes qui sont les héros que chez moi ! (L’envers est juste un formulaire pour le commander.)

Pour une fois, quelque chose qui ne donne pas envie. Je ne connais pas l’Olio Carli, mais même Oliviers et Co (qui existe également chez moi) vend principalement des huiles italiennes ou espagnoles. Nous avons un grand stock d’huile d’olive italienne chez moi, et en produisons beaucoup en plus.

Bof. C’est apparemment un magasin qui vend d’autres marques, dont certaines de chez moi. J’aimerai toujours Le Temps des Cerises, la marque que je porte avec fierté. (À chaque fois où j’assiste aux événements de l’OCA ou l’Alliance française, c’est avec leur jeans.)

J’aimerais tellement que la FNAC m’envoie plus de brochures comme celle-ci, mais deux ans plus tard, il y a évidemment très peu de risque que ça arrivera. Ça reste quand même la première chose que je cherche dans chaque colis !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Les impondérables

Quand j’apprenais l’espagnol au lycée, ma chère prof Señora Mouser avait un dicton. Les élèves se plaindraient d’un point de grammaire, puis elle leur répondait « Qu’est-ce que tu en penses ? Qu’il y a 500 ans, un comité de vieux se sont assis autour d’une table en se disant « Que peut-on faire pour embêter Raul ? » C’est ça ? » (N’oubliez pas que nous avions dû adopter des prénoms espagnols ; moi, je tourne toujours la tête si on dit « Diego ».)

Elle voulait être ironique, bien sûr, mais je me demande parfois si c’était seulement parce que la Real Academia Española n’a été fondée que jusqu’en 1713. C’est parce que de plus en plus, je me demande si l’Académie française existe pour exactement cette raison.

Tout ça a été provoqué quand je me suis rendu compte d’une erreur stupide dans ma critique de Prospérine Virgule-Point. Vous êtes apparemment tous trop gentils pour me parler d’une telle chose :

Une monnaie appelée « livre » n’est pas « le », mais plutôt « la ». Tout ce que je peux dire pour me défendre, c’est qu’il n’y a aucun article qui apparaît avec le mot dans le livre :

Toutes les mentions sont des quantités comme ici. Ce qui m’a enfin rendu au courant, c’était un article sur Quora qui a mentionné des exemples de mots qui ont des significations différentes selon leur genre, dont celles-ci. Je connaissais déjà la différence entre un manche :

et une manche :

Mais il y en a beaucoup plus : la politique est ce qui se passe à l’Assemblée Nationale, alors que le politique est la personne qui veut y être. La règle est soit un truc qu’on utilise pour mesurer la longueur des choses soit ce qui est produit par la politique. Cependant, j’ai peur de décrire l’état d’affaires où ce tas de trucs m’appartient :

Des règles et d’autres choses, Photo par Kmtextor, CC BY-SA 4.0

C’est curieux, cette façon d’interdire d’avoir plus qu’une règle à la fois au moyen d’un sale tour linguistique.

Au fait, ce sera le sujet de la prochaine blague de la semaine.

Mais j’ai une autre plainte sur ce thème. Ça concerne les noms de nos états en français. D’abord, je trouve vos habitudes en ce qui concerne les noms étrangers incompréhensibles. Parfois vous insistez pour traduire les noms propres de leurs langues maternelles, au moins de leurs formes en anglais. Par exemple, Kuwait est la version anglaise du nom arabe kuwayt ; en français, on écrit plutôt le Koweït. Par contre, on écrit le Costa Rica bien qu’il y ait une traduction exacte de l’espagnol, la Côte Riche.

Alors on trouve qu’aux États-Unis, New Mexico devient le Nouveau-Mexique et Hawaii devient Hawaï (sans article). Mais le New York n’est pas « Nouveau-York », le New Jersey n’est pas « Nouveau-Jersey », et Massachusetts est juste le Massachusetts bien que ça doive faire mal à la langue pour vous tous. Et croyez-moi, c’est franchement pas facile pour nous non plus ! C’est impossible de comprendre pourquoi vous traduisez certains, mais pas d’autres.

Encore pire, vous faites des exceptions aux règles ! Habituellement, si je vous dis que je suis dans ma ville, je dis « Je suis à Elbe-en-Irvine ». Dans mon comté, « dans le comté d’Orange ». Dans un état, ça suit les règles pour des départements selon le féminin ou le masculin : « en Californie », « dans le New Jersey ». Mais il y a deux exceptions : « au Texas » et « au Nouveau-Mexique ». Personne ne m’a jamais dit la raison, mais peut-être que ça a quelque chose à voir avec les deux ayant les noms d’autres pays. Après tout, il y avait une République de Texas avant qu’elle ne fasse partie des États-Unis. Pourtant, le Nouveau-Mexique n’était jamais son propre pays. Mais plus important :

Pourquoi est-ce que vous avez des avis forts sur ce sujet ?

Et franchement, je soupçonne depuis longtemps que l’on dit « au Québec » au lieu de « dans le Québec » pour être un peu coquin. Mon explication pour le Texas et le Nouveau-Mexique ne s’applique pas au Québec, parce qu’il était toujours soit une colonie soit une province, jamais un pays indépendant.

Tout ça, c’est-à-dire que dans une langue souvent très logique, quand vous faites des exceptions, elles ne sont jamais petites. Elles confondent. Mais peut-être que c’est pour s’assurer que les élèves font attention. Cela, ce serait l’explication la plus française de toutes !

Une Chandeleur marocaine

Désolé, mais j’ai oublié que j’avais déjà une recette à faire pour aujourd’hui. Je vous jure que Langue de Molière réapparaîtra demain.

Aujourd’hui étant Chandeleur, j’ai dû faire quelque chose de nouveau (voici 2021 et 2022 ; le dernier est la réussite des 2). Heureusement, mon amie rouennaise, qui m’envoie des idées presque tous les jours, m’a envoyé cette recette il y a un mois, et dès que je l’ai vue, je lui ai dit « Ce sera ma recette de Chandeleur » ! Voilà, les msemen :

L’autrice, qui utilise seulement son « nom d’Internet », Deli Cuisine, les décrit comme des « crêpes feuilletées », mais je les trouve plus proches du naan indien qu’aux crêpes. Mais dès que l’on dit « feuilletée », je dois au moins essayer. Et pas comme le naan, on mange les msemen avec du beurre et de la confiture. De toute façon, voici un lien vers sa vidéo.

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C’est le 1er, version février 2023

Je continue à copier Light & Smell avec des listes de mes articles préférés au premier du mois. Ça vient d’Allez vous faire lire, mais je ne suis pas exactement ses règles. Langue de Molière est donc reporté jusqu’à demain.

Nouveaux à moi :

  • Grain de Sable est le blog d’une française, expatriée aux États-Unis. Si j’ai bien compris, elle est en train de raconter la vie de son grand-père pendant les années 20, et je suis entré au milieu de l’histoire, qui a commencé ici.
  • Suzanne35 offre, plusieurs fois par jour, des réflexions courtes sur de nombreux sujets, souvent à partir d’un dessin ou une citation, comme ici.

Les habituels :

À encourager :

Rien de nouveau à L’Atelier du Phoenix et Histoire2Connaître. Laissez-leur de gentils commentaires pour les encourager à reprendre !