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Je découvre la Haute-Saône

On continue maintenant le Tour avec le 70, la Haute-Saône. C’est le département le vingt-sixième moins peuplé, et les habitants se nomment haut-saunois. C’est notre cinquième séjour en Bourgogne-Franche-Comté.

Deux des personnages fictifs les plus aimés au monde entier viennent de la Haute-Saône. C’est bien connu que le sergent-chef Éric Chaudard, de la série de films La 7e Compagnie, vient de Vesoul. (Si on se plainte que La 7e Compagnie est mieux connu en France qu’ailleurs, je suis où exactement ? Si la plainte est, en revanche, que la quincaillerie a bien été tournée en Loire, c’est autre chose.) C’est moins connu que le meilleur capitaine de Star Trek, Jean-Luc Picard, sera né en Haute–Saône, à La Barre. Je trouve ça absolument incroyable, que des écrivains américains ont regardé une carte assez longtemps pour découvrir une partie du pays en dehors de Paris, mais en plus, loin des stations balnéaires. Croyez-moi, quand j’ai commencé à rassembler mon fichier de faits divers, c’était une de mes premières questions, et j’étais bouleversé par la réponse.

Je vais suivre les conseils du site de tourisme départemental, et diviser notre séjour également parmi 3 régions : la Vallée de l’Ognom, les Vosges du Sud, et le Val de Saône. On a déjà fait la même chose en Loire et dans le Lot-et-Garonne, et je la mentionne afin de vous prévenir que ce ne soit pas forcément la route la plus courte.

Commençons donc en Vallée de l’Ognon, nommée pour un affluent de la Saône. Notre premier arrêt est Pesmes, l’un des Plus Beaux Villages de France. Le Guide Vert ne connaît pas ce joyau médiéval — tant pis pour eux. L’église Saint-Hilaire, du XIIIe siècle, est assez bien préservée — mais regardez ce pont en bas, et dites-moi que vous n’avez pas envie d’y prendre une balade. À Gy, on trouve le Château de Gy, ancienne maison des Archevêques de Besançon depuis la fin du XVe siècle. L’Église de Voray-sur-l’Ognon ne vient que du XVIIIe siècle, mais le décor intérieur est superbe. Au village d’Autoreille, on visite les Jardins Acorus, un espace de plus de 3 ha, plein de pièces d’eaux, ainsi que plus de 250 espèces de plantes aquatiques.

On passe aux Vosges du Sud. La Planche des Belles Filles, étape légendaire du cyclisme (dont 5 fois partie du Tour de France) est une station de ski en hiver, mais son côté Coup de Foudre est la légende derrière son nom. Pendant la Guerre de Trente Ans, elle est censée être le lieu où les filles du village de Plancher-Bas ont sauté à leur mort plutôt que subir aux mercenaires suédois. On y trouve aussi le Plateau des Mille Étangs (1 étoile Michelin), un grand parc où on fait le parcours de nombreux sites naturels remarquables. À Luxeuil-les-Bains, on visite la Tour des Échevins, ancien hôtel de ville du XVe siècle, aujourd’hui la maison du musée de la ville. Toujours à Luxeuil, on visite la Basilique Saints-Pierre-et-Paul, du XIIIe siècle, de style gothique mais inhabituellement en grès rose des Vosges.

Finalement, on arrive dans le Val de Saône, aux alentours de Vesoul. On visite le Château de Champlitte (1 étoile), château de la Renaissance qui abrite maintenant le Musée départemental des arts et traditions populaires. Quelque chose de vraiment inhabituel, Nacia esperanto muzeo — désolé, le Musée de l’Esperanto — à Gray se vante d’une collection de plus de 6 000 œuvres dans la langue de même nom. On finit avec deux arrêts à Vesoul. Le Vieux Vesoul (1 étoile), quartier des XVe et XVIe siècles, abrite de vieilles maisons comme l’hôtel Thomassin autour de l’église Saint-George du XVIIIe siècle. Finalement, au Musée Georges-Garret, le musée municipal de Vesoul, on trouve des collections archéologiques et de beaux-arts, surtout de l’artiste vesoulien Jean-Léon Gérôme.

Qui sont les personnages les plus connus de la Haute-Saône ? Le peintre Gustave Courtois est né à Pusey. Le chanteur Jacques Brel n’était pas haut-saunois, mais est connu parmi d’autres choses pour sa chanson Vesoul. Mickaël Azouz, premier gagnant de la coupe du monde de la pâtisserie, vient de Vesoul.

Quoi manger en Haute-Saône ? On est en Bourgogne-Franche-Comté, près du Jura mais aussi de l’Alsace, alors on trouve des spécialités qui rappellent les deux. En plats principaux, il y a la matelote d’anguilles au vin rouge d’Arbois, et la potée comtoise (déjà goûtée pour mon dîner doubien). Les cerises sont un produit typique local, alors en plus des Griottines, « des griottes sauvages macérées dans la liqueur et le Kirsch », on trouve la soupe aux cerises et l’omelette soufflée au kirsch, ainsi que le kirsch de Fougerolles. D’autres produits locaux comprennent le jambon de Luxeuil et les biscuits de Montbozon. Pour boire, il y a du kirsch, bien sûr, mais aussi l’eau de Velleminfroy, de nombreuses brasseries, et des vins de l’IGP Franche-Comté.

Je découvre le Rhône

On continue maintenant le Tour avec le 69, le Rhône. C’est le département le troisième plus peuplé et les habitants se nomment rhodaniens. C’est notre dixième séjour en Auvergne-Rhône-Alpes.

Une note avant de continuer : je pensais à écrire deux articles, parce que l’INSEE distingue un 69M (Lyon) et un 69D (tout le reste). Mais après en avoir parlé avec une amie lyonnaise, j’ai décidé que ce n’était pas nécessaire. L’INSEE ne compte qu’un 69 au lien en haut, la Poste traite le tout comme un seul 69, et ça suffit pour mes buts.

Pour m’aider avec mes recherches, cette même amie m’a surpris il y a deux mois avec un cadeau :

Elle avait déjà mon adresse car c’est la même amie qui m’avait aidé avec le livre de Cook&Record. Si vous vous demandez jamais « Pourquoi est-il « comme ça » pour un pays où il n’a passé que 9 jours pendant toute sa vie? », c’est ça la réponse.

Il faut évidemment commencer à la préfecture, Lyon, l’une des grandes villes de la France. Mon Guide Vert la donne 3 étoiles, mais une meilleure mesure, c’est qu’elle reçoit 20 pages. Le Puy-en-Velay, aussi 3 étoiles, ne reçoit que 6 ; Carcassonne, 5 ; Nîmes, 4. Évidemment, je ne peux pas tout couvrir ici. Avec l’aide de Maman lyonnaise et Lyon Tourisme, je ferai mon meilleur.

On commence avec la toute première recommandation de Maman L. et le Guide Vert également, le quartier du Vieux-Lyon (3 étoiles Michelin). Ça comprend les quartiers Saint-Jean, Saint-Paul, et Saint-Georges, datant du XIVe siècle et l’époque de François Ier. En se promenant le long de la Rue de Saint-Jean (2 étoiles), on croise de tels bâtiments que la Maison du Chamarier, avec des parties gothiques du XIIIe siècle et de la Renaissance du XVe, et la Maison des Avocats, ancienne auberge fréquentée par les clercs du procureur au début du XVe siècle, qui abrite de nos jours le Musée Miniature et Cinéma (1 étoile). Dans ce quartier, on trouve le Musée des Arts de la Marionnette (1 étoile), dont les marionnettes dites Guignol, Gnafron et Madelon sont des symboles de la ville. On peut les voir toujours au Théâtre Le Guignol.

On continue vers la Colline de Fourvière (1 étoile) pour me faire souffrir comme nulle part ailleurs. D’abord, on va visiter la Basilique Notre-Dame de Fourvière (2 étoiles), érigée au XIXe siècle, qui mélange un peu de tout — des styles byzantins, gothiques et romains, des vitraux, des mosaïques, etc. En sortant de la basilique, on tourne vers la Saône et voit la vue, le Panorama de l’esplanade de la Basilique de Fourvière (3 étoiles). Pendant la Fête des Lumières chaque décembre…(voix de Calimero) c’est injuste. C’est vraiment trop injuste. (Voici des photos de France With Véro.)

Derrière nous, il y a Lugdunum (2 étoiles), des anciens théâtres romains et un musée. Après ça, on descend de la colline et traverse le Pont Bonaparte pour arriver à la Presqu’île (2 étoiles), cœur de la ville à la confluence de Rhône et de Saône. Ici, on commence à la Place Bellecour, la 3e plus grande de France. On peut visiter le Musée des Beaux-Arts de Lyon (3 étoiles), avec des œuvres de la Renaissance italienne jusqu’à Matisse, en passant par Géricault et Canova. Il y a aussi le Musée des Tissus et d’Arts décoratifs (2 étoiles), consacré à la plus vieille industrie de la ville, et le Musée des Confluences (3 étoiles), consacré aux sciences naturelles — vos enfants adoreront la collection d’insectes !

Notre dernier arrêt à Lyon est le quartier de la Croix-Rousse, nommé pour une ancienne croix en pierre. C’était la maison des Canuts, des ouvriers de soie, et on peut toujours y visiter un musée dit Maison des Canuts pour expérimenter leur vie. Mais on est là pour deux autres choses, le Parc de la Tête-d’Or (1 étoile), où un trésor des Croisades est réputé d’être enterré. Que ce soit la vérité ou pas, il y a un grand parc là-bas depuis 1861, avec des jardins, un zoo, et des roseraies. Puisque vous êtes avec moi, vous n’allez pas vous échapper de visiter le Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation (1 étoile). Le soi-disant « Boucher de Lyon », Klaus Barbie, y faisait ses travaux maudits. On est aussi là pour se souvenir de Jean Moulin, résistant à Lyon aussi héroïque que Barbie était diabolique.

On quitte Lyon pour aller à l’ouest, pour suivre l’Aqueduc romain du Gier. Ça traverse 21 communes, dont 10 dans le Rhône, alors consultez les cartes pour choisir un site. Puis, on va au nord, dans le Beaujolais (2 étoiles). C’est une région viticole prestigieuse, mais je suis le mauvais guide pour vous dire quel vignoble à visiter parmi les nombreux villages avec 12 appellations. Dans cette région, on trouve les villages dits « Pierres Dorées » pour leur architecture toscane ; on visite Oingt, l’un des Plus Beaux Villages de France. On finit par visiter l’un des châteaux du Beaujolais, celui de Jarnioux, car il m’est incroyable qu’on a fait tout un département sans un château, et celui-ci est bien préservé depuis le XIIe siècle.

Qui sont les personnages les plus connus du Rhône ? Malgré les obsessions de ce blog, il faut commencer avec le physicien André-Marie Ampère, théoricien de l’électromagnétisme, sans qui vous n’auriez pas d’ampoulés, peu importe d’ordinateur. Mais après lui, le chef Paul Bocuse, sans doute l’un des trois chefs les plus importants de l’histoire (Carême et Escoffier étant les autres). Saint-Bonaventure est décédé à Lyon, ainsi que Saint-Irénée, qui y était évêque. Les musiciens Benjamin Biolay et Jean-Michel Jarre — sûrement vous connaissez Oxygène, réussite mondiale ? — viennent de Lyon. L’humoriste Mimie Mathy y est née, ainsi que Florence Foresti, réputée d’être humoriste aussi (et moi, je suis mannequin). Auteur du Petit Prince — mondialement connu — Antoine de Saint-Exupéry est né à Lyon, ainsi que le réalisateur de Borsalino, Jacques Deray et le gendarme de l’écran, Christian Marin. Héros du blog et animateur de la télé, Stéphane Bern, vient de Lyon. Économiste Jean-Baptiste Say, un immortel du métier, était lyonnais. Le footballeur Karim Benzema y est né aussi, même si toute la France aimerait l’oublier après la dernière Coupe du monde.

Quoi manger dans le Rhône ? Nous sommes au carrefour de plusieurs traditions. D’une côté, il y a la cuisine des « bouchons », un genre de resto uniquement lyonnais. Cette cuisine vient des « mères lyonnaises », souvent des cuisinières pour des familles bourgeoises avant d’ouvrir leur portes pour leurs propres comptes. Cette cuisine est réputée pour ne rien gaspiller, avec des tripes et du foie, comme dans le gâteau de foie de volailles ou le gras double à la lyonnaise. On y trouve aussi les quenelles, la salade lyonnaise, et la cervelle de canut (malgré le nom, à base de fromage), On a déjà rencontré le saucisson brioché dans mon dîner ligérien. Mais cette tradition, en forme de la Mère Brazier, a aussi formé Paul Bocuse, champion de la haute gastronomie, et il est créateur, parmi d’autres choses, de la soupe VGE, composée de truffes noires et de foie gras, des produits de luxe. Les desserts lyonnais viennent de cette tradition de bouchons, comme le matefaim, une sorte de crêpe aux pommes bien épaisse. En produits locaux, on trouve les fromages Mont D’Or et le bleu de Bresse, les chocolats dits papillotes, et les pralines roses. Pour boire, il y a les vins Beaujolais, dont 12 appellations de 2 cépages (Chardonnay et Gamay).

Je découvre le Haut-Rhin

On continue maintenant le Tour avec le 68, le Haut-Rhin. C’est le département le vingt-neuvième plus peuplé et les habitants se nomment haut-rhinois. C’est notre neuvième séjour dans le Grand Est, dont le deuxième de suite.

Après la Corse, le Haut-Rhin est la deuxième circonscription qui ne fait pas complètement partie de l’Hexagone. « Mais Justin », vous me dites, « qu’est-ce que vous dites ? » Alors, vous ne le saviez pas ? La préfecture, Colmar, se trouve en Malaisie ! Suis-je dingue ? ([C’est la mauvaise ponctuation — Mon ex]) VOICI LA PREUVE :

Colmar Tropicale à Pahamg, Malaisie, Photo par Abdulhakeem Samae – Pixabay, Domaine public

En fait, c’est Colmar Tropicale, une station balnéaire construite après que l’ancien premier ministre, Mahathir Mohamed, avait visité le vrai Colmar. Il était aussi impressionné qu’il a dit à son ami, le promoteur Vincent Tan, de construire une réplique dans leur pays. Tel est le pouvoir du Coup de Foudre.

Vous seriez surpris, mais je ne garde pas cette pépite depuis longtemps. J’ai découvert cet endroit juste à temps grâce au groupe Everything French. De toute façon, revenons à nos saucisses.

On commencera au nord du département, dans le village de Riquewihr (3 étoiles Michelin). Il n’y a qu’environ 1 000 habitants ; pourtant, c’est un incontournable de l’architecture alsacienne. Mais attention, on est là pour prendre la balade, et n’a pas le droit d’entrer dans les maisons. C’est pour ça que les sites individuels ne sont largement pas étoilés. Parmi les sites remarquables, on passe par la Place des Trois-Églises et le Dolder (1 étoile), une porte défensive du XIIIe siècle qui abrite de nos jours un musée du village.

On continue le long de la Route des Vins d’Alsace (3 étoiles), vers Colmar. Il y a 15 styles de vins dans la région, labellisés en 51 Grands Crus, et c’est au-delà de mes compétences de vous recommander où arrêter. Mais vous avez les bons liens pour commencer ! On passe par de tels villages que Kayserberg et Ribeauville ; consultez le Chat Voyageur pour plein de belles photos.

À Colmar, on trouve plein de richesses. La bibliothèque municipale est réputée d’avoir l’une de 4 copies d’un manuscrit de 1500 sur le vrai Dracula, le prince Vlad Tepes de Moldavie. Mais j’ai recherché sur leur site sans succès. Peu importe. On commence au Musée Unterlinden (3 étoiles), dans un ancien couvent dominicain, surtout pour voir le Retable d’Issenheim, polyptique du XVIe siècle qui traite des vies du Christ et de Saint-Antoine. À côté, l’Église des Dominicains (1 étoile) abrite la Vierge au Buisson de roses, œuvre d’art du XVe siècle. J’ai toujours une grande faiblesse pour les canaux, et Colmar ne déçoit pas avec sa Petite Venise (1 étoile) ; surtout ne ratez pas la vue du Quai de la Poissonnerie (1 étoile). La Ville ancienne (2 étoiles) abrite plein de trésors architecturaux, dont l’Ancienne Douane (1 étoile), le Musée Bartholdi (1 étoile), et la Maison Pfister (2 étoiles), de 1537. Rappelez-vous que M. Bartholdi était le sculpteur de la Statue de la Liberté, et il y a de nombreux exemples partout en France (Colmar, Île aux Cygnes, Nice) ainsi qu’une petite copie à New-York.

Ne ratez pas non plus les explorations du Chat Voyageur à Colmar.

On continue vers le sud, à Mulhouse. Je me suis gravement trompé de la prononciation, en pensant que ce serait selon la façon allemande, pas quelque chose qui rime avec Toulouse. En fait, la ville se nomme Mulhausen en allemand, alors pas si gravement trompé. De toute façon, on commence au Musée historique (2 étoiles), dans l’ancien Hôtel de Ville (2 étoiles) du XVIe siècle, avec des collections qui traitent de l’archéologie, les traditions populaires, et d’autres sujets mulhousiens. Ne ratez pas le Temple Saint-Étienne (1 étoile), le plus haut temple protestant de France, qui conserve des vitraux du XIVe siècle d’une ancienne église. Quelque chose de différent, la Cité de l’Automobile (3 étoiles) montre 430 voitures de la collection de Fritz Schlumpf, dont des Bugatti et même une voiture à vapeur Serpollet ! Finalement, la Cité du Train (3 étoiles) est le plus grand musée de son genre en Europe, et raconte l’histoire des chemins de fer, des locomotives à vapeur jusqu’au TGV, organisée par quais. Si vous aimez la SNCF — toujours le son de mes SMS — autant que moi, un incontournable.

([Ici Descarottes. Ne quittez pas Mulhouse sans visiter le bâtiment le plus important en France, le nouveau magasin de l’Association Cœur paysan. La statue la plus importante de toute l’histoire d’art est à l’extérieur. Mais nous n’avons pas le droit aux photos au lien. — M. Descarottes])

En dehors de Mulhouse, on trouve aussi le Parc du Petit Prince (1 étoile), consacré à l’œuvre d’Antoine Saint-Exupéry et aux attractions qui font vomir votre hôte, telles qu’une montgolfière, des montagnes russes, et des chaises volantes. J’adore tellement avoir les pieds sur terre. Après Mulhouse, il faut que l’on passe par le village de Buschwiller. Rien de spécial à voir, mais entre ici et Saint-Justin, ce sont mes deux villages préférés selon leurs noms. On finit à Thann pour voir la Collégiale Saint-Thiébault (2 étoiles), une église gothique du XVe siècle, avec des stalles en chêne qui viennent de cette époque.

Qui sont les personnages les plus connus du Haut-Rhin ? Le français le plus important de l’histoire, le saint patron des macarons, Pierre Hermé, est né à Colmar. L’officier Alfred Dreyfus est né à Mulhouse, ainsi que le réalisateur de Ben-Hur, William Wyler, et la chanteuse Charlotte Gonin, dite Vitaa, connue pour la mauvaise Ça ira. (Voici la bonne.) À Colmar, on trouve aussi le sculpteur Auguste Bartholdi, connu pour une statue apparue dans Le Cerveau.

Quoi manger dans le Haut-Rhin ? Nous avons déjà parlé de la cuisine alsacienne dans mon article sur le Bas-Rhin — ses nombreuses saucisses, sa choucroute, sa flammeküeche, ses forêts-noires — alors je mentionnerai un genre de resto unique à l’Alsace, les winstubs. Les winstubs sont un genre de bar spécialisé en vin, originalement une idée des producteurs pour vendre leur surplus en forme de resto. De nos jours, on y trouve du vin servi en pichet avec des plats alsaciens, souvent sur des nappes à carreaux rouges. Ce dernier détail me rappelle tellement ce que les italien-américains appellent un resto « à sauce rouge ». Ce genre de nappe garantit que l’on est là pour la cuisine des paysans, pas la haute cuisine, et une ambiance familiale. J’adore.

Je découvre le Bas-Rhin

On continue maintenant le Tour avec le 67, le Bas-Rhin. C’est le département le dix-neuvième plus peuplé, et les habitants se nomment marchands de Noël bas-rhinois. C’est notre huitième séjour dans le Grand Est et premier depuis le 57, la Moselle.

Avant de me lancer dans la balade, je pause pour noter que de nombreuses personnes m’ont donné des conseils pour cet article. L’entrée dans mon fichier a dépassé celle des Pyrénées-Atlantiques il y a deux semaines pour être classée la plus longue parmi les départements. Je remercie encore mes amis de Twitter, Homer et ytrezaa, ainsi que Sév et Oth de Blogosth, et j’espère que ce qui suit sera à la hauteur de leur aide. Vais-je rompre toutes mes règles habituelles (12 photos, moins de 1 000 mots) pour tout utiliser ? Oh, hell yes Bien sûr. (Si vous vous demandez où est le dessert catalan, à demain ; je voulais publier celui-ci un jour de semaine.)

On commence donc à Strasbourg, la préfecture. C’est la faute de la SNCF, qui hante mes rêves depuis 2021 avec cette photo dans mes courriels :

©️SNCF

Mais ce n’est pas notre quartier au début. On va suivre les traces de l’équipe Blogosth et commencer au Wacken. C’est ici où on trouve la siège du Conseil de l’Europe, le Palais d’Europe (1 étoile Michelin) avec « l’hémicycle le plus vaste d’Europe ». ainsi que le Parlamentarium Simone Veil. Mais je ne voyage pas 9 000 km pour des hommes politiques, alors on passe au 2e Vitaboucle de Blogosth, et se promène vers le Parc de l’Orangerie (1 étoile) pour voir le lac et sa cascade, ainsi que de nombreuses cigognes.

Puis on va passer par l’Université de Strasbourg et tourner vers la Cité ancienne (3 étoiles). Je ne fais pas souvent des liens vers Instagram ici, mais cette photo du Quai Saint-Nicolas m’a attrapé dans ses griffes il y a des mois :

Ici, on trouve le Musée alsacien (2 étoiles), l’un d’entre une douzaine de musées de la ville. Ici, dans trois maisons à pans de bois du XVIIe siècle, on trouve des collections de vêtements, de meubles, et d’autres objets quotidiens alsaciens des 4 derniers siècles. Puis on croise le Pont Saint-Nicolas et tourne à droite pour visiter le Palais Rohan (1 étoile), qui abrite trois musées exceptionnels, des Arts décoratifs (2 étoiles), de Beaux-Arts (2 étoiles), et de l’Archéologie (2 étoiles). Mais on est très proche au joyau de Strasbourg, la Cathédrale Notre-Dame (3 étoiles), largement du XIIe siècle, avec une horloge astronomique et ses automates, de la Renaissance, ainsi qu’une flèche gothique de 142 m — la moitié de la Tour Eiffel, mais un millénaire plus tôt ! Lié à la cathédrale est le Musée de l’Œuvre-Notre-Dame (2 étoiles), avec des trésors qui n’en font plus partie, tels que la tête de Christ de Wissembourg.

C’est ici, dans le centre-ville, où on trouve le célèbre Marché de Noël, mais c’est un peu partout. En regardant la carte, on trouve 11 places avec plus de 300 chalets. C’est beaucoup trop pour couvrir dans ce billet. Mais il suffit de regarder les photos, les imaginer sous un manteau de neige, avec un chocolat chaud et… je n’en peux plus. On continue.

On n’est pas fini à Strasbourg. Près de la Cathédrale, on trouve le Monument de La Marseillaise. L’hymne national a été écrit à Strasbourg par Rouget de Lisle ; voici la version à écouter en lisant ce blog. On continue vers le quartier dit La Petite France (2 étoiles), suivant encore une fois les traces de Blogosth. Notre destination ici est les ponts couverts (1 étoile) à travers l’Ill, avec 3 tours du XIVe siècle. Finalement en ville, on visite le Musée d’Art moderne et contemporain (2 étoiles), pour des œuvres de Monet, Doré, Rodin, Gauguin et d’autres.

Juste à l’extérieur de Strasbourg, on trouve Eckbolsheim, site d’une autre balade de Sév et Oth ; nous aussi ferons le parcours de leur centre de la commune, près de l’église. Au nord, à Mommenheim, on passe par la Boulangerie Bernhard, qui a presque 200 ans, pour ce qu’Emmanuelle Jary de C’est meilleur quand c’est bon proclame « le meilleur kouglof d’Alsace ». Puis on tourne vers le sud pour visiter le Mont Sainte-Odile (2 étoiles), dont son Sanctuaire et « Mur païen ».

Juste à l’est, à Natzweiler, on trouve l’ancien camp des Nazis, Struthof (2 étoiles). Ici, les voisins ont interné 52 000 résistants, juifs, tsiganes, et d’autres. Presque un tiers y sont morts ; le reste servait en tant qu’esclaves. Au sud, à Sélestat, on visite la Bibliothèque humaniste (1 étoile), ancienne halle aux blés du XIXe siècle devenue bibliothèque de la Renaissance, avec presque 3 000 livres et manuscrits. Puis — et c’est pourquoi il faut suivre un américain, car je suis obsédé par ces détails — on passe par La Maison du Temps, 22 Rue des Chevaliers, pour son bâtiment très inhabituel — remarquez le « pont » entre deux maisons ! Ne me demandez pas comment je l’ai trouvée — je la garde dans mon fichier depuis 18 mois ! Finalement, on arrive à Orschwiller pour le Château du Haut-Koenigsbourg (2 étoiles), château-fort du XIIe siècle, abandonné pendant 2 siècles, puis offert gratuit à un certain Guillaume qui a payé sa restauration. Guillaume a été mieux connu sous le nom Kaiser Wilhelm II von Hohenzollern. Oups. On fait tous des erreurs de temps en temps.

Qui sont les personnages les plus connus du Bas-Rhin ? Le chimiste Charles Gerhardt, découvreur de l’aspirine est né à Strasbourg, ainsi que l’artiste Gustave Doré, l’acteur Claude Rich (Oscar, Les Tontons flingueurs), le chanteur M. Pokora, et l’entraîneur de foot Arsène Wenger. Le constructeur des autos les plus luxe au monde, Ettore Bugatti, vivait à Molsheim, où il a établi son usine.

Quoi manger dans le Bas-Rhin ? Il y a des fois où cette question est difficile — cette fois, le problème est où arrêter ! On est à la maison des bretzels et de la choucroute, de la flammekueche, de la forêt-noire et du kugelhopf ! (Certains de ces plats sont revendiqués par Les Voisins, mais laissez tomber.) La forêt-noire est hyper-connue dans le monde des jeux vidéo à cause de son rôle dans le jeu Portal (lien en anglais). Et la variété de saucisses ! À cuire, à frire, à tartiner, de bière, de foie, de pomme de terre, et de viande (ouais, toutes les saucisses sont de viande, c’est la traduction d’un nom allemand, fleischwurscht). Même la « salade » dite strasbourgeoise est de viande. J’adore ces gens ! Sur la Route des Vins d’Alsace, on trouve nos boissons — 7 cépages, dont 4 Grands Crus, le Riesling, le Muscat, le Pinot Gris et le Gewurztraminer, divisés en 51 « Appellations Alsace Grand Cru ». Il y a aussi le kirsch, les bières alsaciennes dont la célèbre Kronenbourg (et sa variante sans alcool, la 1664), et pour ceux comme moi, l’eau minérale de Wattwiller.

Je découvre les Pyrénées-Orientales

On continue maintenant le Tour avec le 66, les Pyrénées-Orientales. C’est le département le cinquante-quatrième plus peuplé, et les habitants se nomment catalans ou roussillonnais. C’est notre onzième séjour en Occitanie, et deuxième de suite.

On commence à la préfecture, Perpignan (2 étoiles Michelin dans ma copie imprimée). Le joyau architectural de la ville est Le Castillet (1 étoile), une tour du XIVe siècle devenue le musée des Arts et Traditions Populaires Catalans. Puis on visite la Cathédrale de Saint-Jean-Baptiste (1 étoile) construit entre les XIVe et XVIe siècles, où la vedette est sa campanile du XVIIIe siècle. On veut pas rater le palais des rois de Majorque (1 étoile), royaume catalan qui n’a duré qu’une quatre-vingtaine d’années. Finalement, quelque chose d’inhabituel, le Musée des monnaies et médailles Joseph-Puig (1 étoile), avec une collection de 45 000 monnaies de Grèce, de Rome, et de l’Egypte, ainsi que des monnaies roussillonnaises.

On tourne vers le sud-ouest à Céret, pour son Musée d’Art moderne (2 étoiles), avec ses collections de tels artistes que Marc Chagall, Henri Matisse et Joan Miró, et le Pont du Diable ([Vous étiez là quand ? — Mon ex]), un pont médiéval voûté. En tournant vers la côte, on passe par le Pic des Trois Termes (2 étoiles), un pic de 1 100 m, pour des vues des ravins des Albères, jusqu’à la baie de Rosas en Espagne. À Banyuls-sur-Mer, on monte sur le Cap Réderis (2 étoiles), pour une vue magnifique. On passe aussi par Argèles-sur-Mer pour la Côte Vermeille (2 étoiles), une côte pleine de rochers et de randonnées spectaculaires. Passons aussi par le port de Collioure pour nous promener le long de la plage, goûter des anchois, et peut-être visiter le Château royal.

On tourne au nord maintenant. Juste au-delà de Perpignan, on trouve le Mémorial du Camp de Rivesaltes. Vous êtes en balade avec Un Coup de Foudre, et ça veut dire que l’on arrête partout pour la SGM, en ce cas, un ancien camp de déportation de juifs et de républicains espagnols. Très proche, on visite la Forteresse de Salses (2 étoiles), ancienne forteresse espagnole où la France a souffert une rare défaite aux espagnols en 1503. Les comptes étaient bien réglés en 1659 avec le Traité des Pyrénées. Après ça, on visite le Musée de Préhistoire de Tautavel (1 étoile), pour des fossiles de l’homme de Tautavel, les êtres humains d’il y a 450 000 ans. ([C’est-à-dire Papa et ses amis — La Fille]) On finit notre séjour aux Orgues d’Ille-sur-Têt (2 étoiles), un site protégé (accès limité) avec des falaises et colonnes de pierre naturelles.

Qui sont les personnages les plus connus des Pyrénées-Orientales ? Frédéric Molas, dit le Joueur du Grenier, propriétaire de la meilleure chaîne YouTube francophone, vient de Perpignan, et le philosophe Georges Sorel, ainsi que l’artiste Raoul Dufy (j’adore sa peinture « La visite de l’escadre anglaise au Havre », actuellement chez M.S. Rau à la Nouvelle-Orléans), y vivaient. L’écrivain Robert Brassilach, brillant mais collabo, est aussi né à Perpignan.

Quoi manger dans les Pyrénées-Orientales ? En plats géants, on trouve la cargolade, des centaines d’escargots grillés sur un feu de bois, avec du pain et de l’aïoli. C’est pour un groupe de la taille de mon groupe de cinéphiles, même pas une famille ! (Ils peuvent manger les escargots ; moi, je vole les desserts.) Ily a aussi l’ollada, un pot au feu catalan avec 7 sortes de viande de porc (on ne cuisine que pour des armées ici), et les boles de picolat, des boulettes de bœuf et de porc à la sauce tomate, aussi assez grandes pour servir en tant que boulets de canon. En dessert, il y a le « Pa d’ous », ou flan catalan ; la « crema cremada » ou crème catalane ; et le bras de gitan, une génoise fourré de crème pâtissière. Pour boire, il y a le Byrrh (prononcé exactement comme le mot pour bière en anglais, « beer »), un apéritif à base de vins du Roussillon, et bien sûr les vins du Roussillon eux-mêmes, dont 14 vins AOC et 2 IGP.

Je découvre les Hautes-Pyrénées

On continue maintenant le Tour avec le 65, les Hautes-Pyrénées. C’est le département le quinzième moins peuplé, et les habitants se nomment haut-pyrénéens. C’est notre dixième séjour en Occitanie, mais premier depuis le 48, la Lozère.

On commence à Tarbes, la préfecture, connue pour les haricots tarbais, un ingrédient essentiel du véritable cassoulet. On a déjà visité le tombeau du maréchal Foch, mais aujourd’hui, on visite sa statue, érigée trois ans après sa mort, puis sa maison natale. Puis on continue vers le Jardin Massey (1 étoile Michelin), un parc au centre de la ville créé par Placide Massey, directeur du potager à Versailles pendant 30 ans. L’ancienne maison de M. Massey abrite un musée avec sa collection d’équipements de Hussards.

De Tarbes, on passe à Lourdes. Mon renseignement préféré de toute la France vient de cette ville. Elle a 144 hôtels avec 22 000 lits — mais il n’y a que 13 000 habitants ! Naturellement, il y a une excellente raison pour cette quantité de tourisme — c’est le site d’une série d’apparitions de la Sainte-Vierge jugées véritables par la Sainte-Église (pas toujours le cas). En résultat, il y a de nombreux pèlerinages pour voir la Grotte de Massabielle, où les apparitions ont eu lieu. En haut de la Grotte, on trouve la Basilique du Rosaire et basilique de l’Immaculée Conception, construit au XIXe siècle à l’honneur des apparitions. Il me semble que le Guide Michelin se trompe gravement en ne donnant pas d’étoiles à ces sites ; je suis allé à des sites musulmans à Istanbul et Jérusalem, juifs à Jérusalem et Venise, et catholiques partout, dont le Vatican. Évidemment, impossible de croire à tous en même temps, mais reconnaître leur pouvoir, c’est bien possible. De toute façon, si j’y priais la Sainte-Vierge, je suis sûr qu’elle me dirait qu’elle ne fait que des miracles, et le Seigneur n’a toujours pas inventé le bon mot pour ce dont j’ai besoin.

Il y a d’autres sites pour les croyants à Lourdes, dont la maison natale de Sainte-Bernadette et le Chemin de croix, mais on finira à Lourdes avec deux autres sites. Le Château fort de Lourdes (1 étoile), construit au XIe siècle, abrite de nos jours le Musée pyrénéen, consacré aux arts et traditions de la région. Ensuite, on prend le funiculaire au Pic du Jer (1 étoile), pour des vues panoramiques de la ville.

Très peu au sud, on trouve la Réserve naturelle régionale du Massif du Pibeste-Aoulhet (3 étoiles). (Une bonne bouchée, ce nom !) Avec plus de 5 100 ha d’espace, de nombreux sentiers, et 3 sommets de plus de 3 000 m, consultez leur site pour des idées ! Près de la frontière espagnole, on trouve la Vallée de Cauterets (2 étoiles), dont le Pont d’Espagne, exactement ce que le nom promet. Au nord-est, on arrive au Pic du Midi (3 étoiles) et prend la téléphérique jusqu’au sommet et son observatoire. Plus au nord-est, on arrive au Gouffre d’Esparros (2 étoiles), pour voir l’aragonite, qui rappelle des cristaux de neige.

Notre dernier arrêt est à Aventignan, pour les Grottes de Gargas (2 étoiles), Dans ces grottes, on trouve des empreintes de mains laissées par des hommes de Cro-Magnon il y a 25 000 ans, ainsi que des peintures animales de même époque. On y trouve aussi Nestploria, un musée consacré aux découvertes de Gargas.

Qui sont les personnages les plus connus des Hautes-Pyrénées ? Est-ce possible de ne pas commencer avec Sainte Bernadette-Soubirous, la visionnaire de Lourdes ? Absolument pas ; personne n’a plus marqué l’histoire du département. L’écrivain Théophile Gaultier est né à Tarbes, ainsi que le maréchal Ferdinand Foch ; la chanteuse Barbara y vivait. Marguerite de Navarre, reine de ce royaume et mère d’Henri IV, est décédée à Odos.

Quoi manger dans les Hautes-Pyrénées ? Les produits locaux de qualité comprennent le porc noir de Bigorre AOP et le mouton de Barèges AOP, ainsi que les haricots tarbais IGP et Label Rouge et de nombreux fromages. En plats principaux, il y a la garbure et le cassoulet (comme leurs voisins du sud-ouest). En dessert, on trouve un gâteau unique, le gâteau à la broche, cuit sur un feu, autour d’un moule conique. C’est un dessert absolument Coup de Foudre, mais je manque de tout l’équipement. Il y a aussi la tourte des Pyrénées, soit nature soit aux myrtilles, un peu comme une brioche levée avec de la levure chimique au lieu de boulangère. Pour boire, il y a les vins de Madiran AOC.

Je découvre les Pyrénées-Atlantiques

On continue maintenant le Tour avec le 64, les Pyrénées-Atlantiques. C’est le département le trente-sixième plus peuplé et les habitants se nomment basques et béarnais ou basco-béarnais. C’est notre neuvième séjour en Nouvelle-Aquitaine, mais premier depuis le 47, le Lot-et-Garonne.

Je vous ai dit à la fin du dernier bilan que ce quart du Tour aurait le plus de mes amis personnels. Et dans les Pyrénées-Atlantiques, j’ai quelqu’un de vraiment spécial, J, qui veut depuis longtemps que son département brille ici. Cette entrée dans mon fichier est la plus longue de toute la France — oui, plus que le 75 — car elle m’en partage beaucoup.

On commence à Biarritz, au Rocher de la Vierge (1 étoile Michelin), un point panoramique juste dans la baie, avec une statue de la Vierge en haut. À côté, il y a l’Aquarium de Biarritz (2 étoiles), avec de nombreux poissons tropicaux, phoques et même avocats de divorce requins-marteaux halicornes. Mais ça, c’est le Biarritz du Guide Vert et on a les astuces d’une personne du coin.

Rocher de la Vierge, Photo par Diego Delso, CC BY-SA 4.0, Rocher du Basta, Photo par Tangopaso, Domaine public

On continue le long de la plage jusqu’àu Rocher du Basta. C’est un point avec des vues aussi spectaculaires de la baie que l’autre rocher, mais pas de statue donc pas de publicité. Puis, on passe au Phare de Biarritz, avec ses 248 marches pour atteindre la hauteur. Mais oh là là, quelle vue panoramique une fois atteint !

Maintenant, j’ai besoin que vous hurliez comme Nico, « Vous êtes prêts — à marcher ? ». On va faire une balade. D’abord, on va traverser Anglet, surnommé « la petite Californie française » (qu’est-ce qu’ils ont fait du mal ?), en passant par la Cathédrale Sainte-Marie (1 étoile) à Bayonne, puis traverser le Pont Pannecau pour arriver enfin au Musée basque (2 étoiles). Là, on va regarder leur collection de plus de 85 000 objets, dont des photos, des affiches, des outils, et des œuvres d’art, qui racontent la vie quotidienne basque. Puis on continuera jusqu’au quartier dit « Petit Bayonne » (1 étoile) pour marcher le long de l’Adour, prendre un verre dans l’un de nombreux bars et bodegas, et se moquer des landais pour vivre sur la mauvaise rive. Mais il y a quelque chose d’encore plus important ici tous les week-ends de Pâques, la Foire au Jambon, qui met en vedette le jambon de Bayonne IGP. Cet avril sera la 560e — ouaip, vous l’avez bien lu. Au fait, l’homme politique Jean Bon, qui avait le nom parfait pour cette foire, y est décédé. Merci, J, je vis pour ces détails.

Bon, c’est assez de marcher. On conduit vers le Sud, jusqu’à la frontière espagnole, pour visiter Saint-Jean-de-Luz. Là, on arrêt à l’Église Saint-Jean-Baptiste (2 étoiles), lieu de mariage du Roi Soleil et Marie-Thérèse en 1660 et un nef avec trois étages de galeries de chêne, comme rien d’autre que nous avons vu jusqu’ici. Vous êtes sages, alors on arrêt à la Maison Adam pour un dessert. D’ici, on visite Hendaye, pour le Château d’Abbadia (3 étoiles), construit au XIXe siècle par Viollet-le-Duc dans un style néogothique. Ne ratez ni la bibliothèque ni la chapelle. Pour plus d’infos, visitez le Chat Voyageur pour une exploration plus détaillée de ces deux villes.

En quittant Hendaye, on conduit par La Rhune (3 étoiles), une montagne de 900 m qui offre des vues de l’Atlantique et les Pyrénées. Mais notre prochain arrêt est Salies-de-Béarn pour le Musée du Sel et la Cité du Sel, et si on est là au bon moment en septembre, la « Hesta de la sau » ou fête du sel. D’ici, on continue à Oloron-Sainte-Marie pour la Vallée d’Aspe (2 étoiles), avec de nombreux sites remarquables naturels et son écomusée. À Oloron, on trouve l’usine de Laulhère, entreprise du patrimoine vivant qui fabrique des bérets depuis 1840. (On ne peut pas prendre un tour, malheureusement.) À Pau, la préfecture, nous avons nos deux derniers arrêts, le Boulevard des Pyrénées (2 étoiles), 2 km de jardins qui relient les deux moitiés de la ville, et le Château de Pau (2 étoiles), remanié de nombreuses fois depuis le XIIe siècle, où on trouve les appartements de l’impératrice Eugénie, ainsi que la chambre natale d’Henri de Navarre. Juste au sud-est de Pau, à Nay, le Musée du Béret existe dans une ancienne manufacture de bérets et propose des tours.

Qui sont les personnages les plus connus des Pyrénées-Atlantiques ? Isaac de Portau, mousquetaire, n’est peut-être pas très connu soi-même, mais le monde entier le connais sous le nom immortel de Porthos. Mary Todd Lincoln, la veuve du président américain Abraham Lincoln, vivait à Pau, ainsi qu’Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont, auteur de certains poèmes qui ont inspiré les surréalistes, et François Bayrou, cible fréquente du Canard enchaîné. Didier Deschamps, entraîneur de foot très populaire en 2018, et moins de nos jours, est né à Bayonne, ainsi que mon héros, l’économiste Frédéric Bastiat. Jean Lafitte, pirate et terreur de la Nouvelle-Orléans, est né à Biarritz. Le vrai Martin Guerre est né à Hendaye, mais le film a été tourné en Ariège. Le terroriste le plus stupide au monde, Zacarias Moussaoui, qui a dit qu’il voulait apprendre à faire décoller un avion, mais pas à l’atterrir, est né à Saint-Jean-de-Luz.

J’ai vérifié, mais Chuck Wepner, ancien boxeur américain surnommé « The Bayonne Bleeder » (L’Hémophile de Bayonne), n’a rien à voir avec ce département. Il vient de l’autre Bayonne, dans le New Jersey.

Quoi manger dans les Pyrénées-Atlantiques ? On est chez les Basques, et c’est à eux. Comme on a déjà mentionné à Bayonne, il y a surtout le jambon de Bayonne, qui prend sa place dans la soupe appelée garbure ainsi que dans le poulet basquaise, une mijote de poulet, jambon, tomates et un autre ingrédient typique du département, les piments d’Espelette. La préparation « à la basquaise » s’applique également au thon. Les fromages à ne pas rater sont l’Ossau-Iraty AOP et le P’tit Basque, ce dernier étant plus commercial mais disponible chez moi. En dessert on trouve l’un des grands classiques de la cuisine française, le gâteau basque, souvent fourré avec de la confiture de cerises. Il faut aussi mentionner les macarons de Saint-Jean-de-Luz, liés à la pâtisserie Maison Adam. D’habitude, je ne mentionne pas de restos dont j’ai jamais visité, mais je ferai une exception pour les Frères Ibarboure, car j’ai vu les œuvres de Patrice Ibarboure, MOF, et je ne quitte pas ce département sans le rendre visite. Oh, on finit toujours avec des boissons, non ? Dans le Pays Basque c’est le cidre basque et l’Izarra, une liqueur à base d’une jolie vingtaine de plantes.

Je découvre le Puy-de-Dôme

On continue maintenant le Tour avec le 63, le Puy-de-Dôme. C’est le département le trente-huitième plus peuplé et les habitants se nomment puydômois. C’est notre neuvième séjour en Auvergne-Rhône-Alpes, mais ça fait belle lurette depuis le dernier, la Haute-Loire (43) !

Pour moi, le nom Clermont-Ferrand a toujours été le plus séduisant en France — malgré le fait que je n’en savais rien jusqu’à ce moment ! Ça vient du latin « Clarus Mons », puis « clair mont ». Ai-je mentionné que ma fac était à Claremont, Californie, à côté de Montclair ? Je me sens comme toute ma vie m’amène à ce point. Quant au nom Puy-de-Dôme, merci de ne pas le confondre avec le Puy de Dôme, sans traits d’union, qui est un volcan. Dans la langue de clarté, même les traits d’union ont des significations ! (Je vis pour ces moments.)

Alors, commençons à Clermont-Ferrand, la préfecture. On va prendre la balade la plus étoilée du blog, à partir du Vieux Clermont (2 étoiles Michelin). Là, on passera par la Place de Jaude (1 étoile), la place centrale de la ville, et la Rue des Gras (1 étoile), où cette dernière nous amène jusqu’à la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption (2 étoiles), du XIIIe siècle, construit en pierre noire de Volvic, avec de nombreux vitraux de l’époque.

On continue vers la Basilique Notre-Dame-du-Port (3 étoiles), qui fait partie des chemins de Saint-Jacques, avec un chœur et quatre chapelles décorés avec des chapiteaux extraordinaires, des tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles, et des vitraux du XIXe siècle. Finalement, on arrive à L’Aventure Michelin (2 étoiles) pour rendre hommage à notre ami Bibendum (bien moins effrayant de nos jours qu’au début) et faire le parcours d’un musée avec presque 140 ans de produits et de pubs Michelin, dont des avions. Il y a 29 restos à Clermont-Ferrand recommandés par leur guide. Si les enfants s’ennuient, amenez-les à l’Académie des Jedis Auvergnat — vous pensez que c’est une blague, mais voici la vidéo de l’INA. Je ne vous mens jamais sur la France, car la réalité est trop intéressante !

Puy Puis, on quitte Clermont-Ferrand pour le village d’Orcines, d’où on peut prendre le Panoramique des Dômes, un train au sommet du Puy de Dôme (3 étoiles), le plus grand volcan de la Chaîne des Puy (3 étoiles), 80 volcans éteints qui s’étirent sur environ 40 kilomètres. Très proche, on trouve le parc d’attractions Vulcania (2 étoiles), où il y a des spectacles et expositions scientifiques sur les volcans ainsi que des montagnes russes. Au village d’Orcival (2 étoiles), un peu au sud, on trouve sa Basilique Notre-Dame-des-Fers (2 étoiles), une basilique du XIIe siècle avec une statue de la Vierge du VIe siècle derrière l’autel. Plus au sud, à Issoire (2 étoiles), on trouve l’Abbatiale Saint-Austremoine (2 étoiles) pour sa fresque du Jugement dernier, et la Tour de l’Horloge (1 étoile), avec une vue panoramique sur la ville.

Au nord-est d’Issoire, on passe par Saint-Gervais-sous-Meymont et son parc naturel Livradois-Forez (1 étoile). Au bord de la Haute-Loire, il y a de belles vues panoramiques des volcans et les forêts qui y poussent. Le parc s’étend jusqu’aux Monts du Forez, que l’on a déjà visité en Loire.

Parc de Livradois-Forez, Photo par JulienChabal, CC BY-SA 3.0

De Saint-Gervais, au nord on trouve la statue la plus inhabituelle de France, mais malheureusement, il n’y a pas de photo gratuite en ligne — la statue de Goldorak à Thiers. Mais je peux lier cette vidéo de sa construction !

Notre prochain arrêt est à Riom, au nord de Clermont-Ferrand. Ici, on trouve le musée régional d’Auvergne (fermé l’hiver, 1 étoile), où « A travers plus de 4 000 objets, on découvre l’Auvergne rurale du XIXe siècle mais aussi un territoire et ses habitants aujourd’hui. » Les collections comprennent des instruments aratoires, des costumes et d’autres objets de la vie quotidienne auvergnate. On finit à Volvic pour visiter le parc de la source de la fameuse eau et aussi le château de Tournoël (juillet et août seulement, 2 étoiles), château-fort du Xe siècle. Maintenant ruiné, il reste un donjon carré et des vues exceptionnelles.

Qui sont les personnages les plus connus du Puy-de-Dôme ? En première place, je dois mettre le philosophe et mathématicien Blaise Pascal (on parlera de sa seule erreur plus tard), né à Clermont-Ferrand, ainsi que l’industriel avec le nom le plus cité sur ce blog, Édouard Michelin. Odile Deray Chantal Lauby y a grandi. Héros du blog pour son rôle de Slimane dans Les Aventures de Rabbi Jacob, Claude Giraud, est né à Chamalières, où le célèbre connaisseur de diamants, Valéry Giscard d’Estaing, était maire. Le prêtre et paléontologue Pierre Teilhard de Chardin est né à Orcines. L’actrice Audrey Tautou, connue mondialement pour avoir joué Amélie Poulain, est née à Beaumont.

Quoi manger dans le Puy-de-Dôme ? Il y a 3 fromages AOP fabriqués là-bas : le Saint-Nectaire, le Bleu d’Auvergne, et la Fourme d’Ambert, Les plats principaux sont généralement partagés avec leurs voisins auvergnats, comme la truffade (des pommes de terre cuites avec du fromage tomme de Cantal), la pintade aux lentilles, et le coq au vin auvergnat. En dessert, on trouve les célèbres pâtes de fruit d’Auvergne, originalement de Clermont, et la pompe aux pommes, ce qu’on a déjà fait en Loire. Pour boire, il y a 5 vins reconnus AOC sous l’appellation Côtes d’Auvergne, ainsi que l’eau Volvic.

Je découvre le Pas-de-Calais

J’allais écrire sur le 62, mais il y a évidemment pas de Calais, alors à la prochaine !

([JE VOUS L’AI DIT, LES AMIS ! Je vous ai dit que j’avais déjà entendu ses pires blagues ! Il était SI fier de celle-ci. — M. Descarottes])

On continue maintenant le Tour avec le 62, le Pas-de-Calais. C’est le département le septième plus peuplé et les habitants se nomment pas-de-calaisiens. C’est notre quatrième séjour dans les Hauts-de-France, dont le troisième des quatre derniers. Il ne nous reste qu’un département de plus dans cette région.

Je ne sais pas vous, mais moi, ma carte de Calais vient du début de La Grande Vadrouille, quand le navigateur dit que le bombardier britannique est au-dessus de Calais. En preuve, il montre celle-ci :

©️Studiocanal

Bien sûr, quelques secondes plus tard, ils voient la Tour Eiffel et Sir Reginald dit « Calais, hein. ? » (J’essayerai de dire ça sur la balado avec mon meilleur accent britannique. Pas de promesses.) Non, mais sérieusement, comme toute la France, le Pas-de-Calais mérite d’être connu en soi-même, pas juste pour un gag qui met Paris en vedette.

Commençons donc à Calais, au Parc Saint-Pierre, près de la mer. Dans le parc, il y a de nombreux sites d’intérêt, à commencer juste en face à l’Hôtel de Ville (1 étoile Michelin) et son beffroi de 75 m, qui nous offre une vue panoramique de la ville. On passe par le Monument des Six Bourgeois (2 étoiles), une sculpture de Rodin en souvenir des 6 héros du siège de Calais en 1347. Dans le parc, il y a aussi le Musée-Mémoire 1939-1945 (0 étoiles), situé dans un ancien blockhaus allemand, avec 22 salles d’exposition plein d’objets et coupures de presse de l’époque.

Très proche du parc, on trouve aussi la Cité de la dentelle et de la mode (2 étoiles), dans une ancienne usine. Les collections racontent l’histoire de la dentelle Calais-Caudry, ainsi que son utilisation dans la mode. On suit la côte à l’ouest pour visiter le Cap Blanc-Nez (2 étoiles), qui commence les plages de la Côte d’Opale (2 étoiles). D’ici, on peut voir les célèbres falaises de Douvres (3 étoiles) — sûrement on connaît tous la chanson — et on peut facilement les visiter en prenant un train de l’Eurotunnel. (Quant à la partie « Euro », laissez tomber.) Puisqu’on est là, on arrête chez Fortnum & Mason à Londres pour une tasse de thé — quoi ? J’ai voyagé beaucoup plus loin que ça pour un concert ! — puis on reprend notre tour du Pas-de-Calais.

De la Côte Opale, on voyage au sud, vers Boulogne-sur-Mer en passant par Audinghen (je vais absolument massacrer la prononciation, désolé) pour visiter le Musée du Mur de l’Atlantique (0 étoiles). L’histoire de la Batterie Todt et ses 4 pièces d’artillerie qui pouvaient atteindre l’Angleterre est absolument passionnant, peu importe le manque d’étoiles Michelin. On est au boulonnais principalement pour visiter sa ville fortifiée (2 étoiles). Notre balade ici comprend le Musée et Château Comtal (1 étoile), le remparts, et la Basilique Notre-Dame, tous visibles dans la photo. On tourne vers l’intérieur du département pour Saint-Omer, et sa Cathédrale Notre-Dame (2 étoiles), avec de nombreux œuvres d’art, dont une horloge astrolabe et son grand-orgue du XVIIIe siècle. Juste au sud, à Helfaut, il y a La Coupole (2 étoiles), ancienne base de fusées V2 pendant la SGM.

Notre prochain arrêt est à Azincourt, pour le Centre Azincourt 1415, où on peut étudier la grande victoire des anglais en France, ce qui a donné lieu à ma blague préférée de tout Shakespeare. J’ai faim après tout ça. En route à Lens, on passe par la Friterie hersinoise à Hersin-Coupigny, élue meilleure friterie en France de 2022 par les utilisateurs du site Les Friteries. Rien que la meilleure pour vous, les amis. À Lens, on visite le Musée du Louvre-Lens (2 étoiles) pour sa Galerie du temps, 200 œuvres prêtés du Louvre à Paris qui passent par 5 000 ans d’histoire.

Finalement, on tourne un peu vers le Sud pour visiter Arras. On est là principalement pour ses deux grandes places. La Grand’Place (3 étoiles) et la Place des Héros (3 étoiles) sont toutes les deux des endroits avec plus de 500 ans d’histoire, avec des marchés hebdomadaires et de nombreux petits restos et magasins. Ne ratez pas le beffroi d’Arras (1 étoile) pour sa vue sur la Place des Héros.

Qui sont les personnages les plus connus du Pas-de-Calais ? Il y a le compositeur et pianiste Raymond Lefebvre, né à Calais, célèbre surtout pour la Marche des Gendarmes (vous pouvez voir une partition avec son autographe dans mon post sur la Cinémathèque française). Maximilien de Robespierre, loin d’être mon français préféré, est né à Arras, et parce que l’Être suprême a un sens de l’humour macabre, Joseph-Ignace Guillotin, terreur des bagels, y vivait. Auguste Mariette, découvreur du Sphinx de Gizeh, est né à Boulogne-sur-Mer, ainsi que le footballeur Franck Ribéry. Le réalisateur Robert Enrico est né à Liévin. Fabien Roussel, mon communiste préféré (ça suffit), est né à Béthune. Le grand mathématicien Joseph Liouville est né à Saint-Omer. Pas français, mais bien connus chez moi, trois membres de la famille Carroll (Daniel, John, et Charles) — des pères fondateurs des États-Unis — ont été tous éduqués au collège des Jésuites de Saint-Omer.

Quoi manger dans le Pas-de-Calais ? C’est un menu très similaire à nos autres départements dans les Hauts-de-France : des moules, des frites, des moules-frites. Non, mais sérieusement, en plats principaux il y a aussi le coq à la bière et la fricadelle, cette dernière un genre de saucisson mi-bœuf, mi-porc. En dessert, on trouve la pâtisserie Calais, un gâteau à la crème du beurre au café, et le Rêve de Blériot, un gâteau si compliqué que j’ai trop peur de le tenter. Pour boire, il y a la genièvre des Houlle (près de Saint-Omer) et de la bière picarde, dont la Bière des Hayeytes et la Saint-Omer Bock.

Je découvre l’Orne

On continue maintenant le Tour avec le 61, l’Orne. C’est le département le vingt-troisième moins peuplé, et les habitants se nomment ornais. C’est notre quatrième séjour en Normandie ; il ne nous reste qu’un département normand de plus. Ça me rend triste, parce que comme je vous ai dit, la Normandie aura toujours un avantage injuste chez moi. Et oh là là, vous allez voir exactement à quel point cet avantage existe aujourd’hui !

On commence à la préfecture, Alençon, et surtout avec exactement le genre de renseignement que j’adore, quand les Français m’aident à trouver des pépites. C’est un M. Brisavoine, connaissance de Mme Moutet, qui m’a parlé sur Twitter des vitraux, surtout de l’Arbre de Jesse, de la Basilique de Notre-Dame (1 étoile Michelin). Cette église de la Guerre de Cent Ans, récemment devenue basilique, est aussi remarquable pour ses reliquaires des 3 saints de la famille Martin, Louis, Zélie, et leur fille, Sainte-Thérèse de Lisieux. Avec une telle richesse spirituelle, on passe aussi par la maison natale de Sainte-Thérèse, de nos jours le Sanctuaire Louis et Zélie.

Au Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle (1 étoile), on arrête pour les deux collections nommées, dont des œuvres de Courbet et Watteau, ainsi que pour leur collection d’art cambodgien. Aux alentours de la ville, on visite Saint-Céneri-le-Gérei (1 étoile), l’un des Plus Beaux Villages de France, connu pour sa chapelle du XIVe siècle, ses ateliers d’artistes, et son ancienne auberge des sœurs Moisy, dont sa « salle de décapités ». Ce sont des dessins de profils, rien à voir avec Mme Guillotine. ([Dommage, j’avais envie d’en ajouter un. — Mon ex])

Notre prochain arrêt est Carrouges, pour son château (2 étoiles) très inhabituel en briques au lieu de pierres, avec un escalier d’honneur impressionnant, et le site du dernier duel judiciaire de l’histoire en 1386. Je vous conseille ces deux posts du Chat Voyageur pour explorer l’extérieur et l’intérieur en détail. Puis c’est la vieille ville (1 étoile) de Domfront, où on y trouve les ruines des vieux remparts, le donjon de l’ancien château et son jardin public (1 étoile), ainsi que l’Église Saint-Julien (1 étoile), une église en béton du XXe siècle. On part vers l’est, à Argentan, pour deux sites remarqués par Louloute au Chat Voyageur : le Musée Fernand Léger, consacré à l’artiste qui y est né, et le Mémorial de Montormel, (site officiel) où l’armée allemande a bien perdu la Bataille de Normandie en août 1944.

D’Argentan, on tourne un peu au sud-est pour Sées, à ne pas confondre avec See’s, le chocolatier californien célèbre. Mais en passant, on pourrait s’arrêter au Château de Sassy (site officiel), avec un spectaculaire jardin à la française selon les photos de Louloute. À Sées, on visite d’abord la Cathédrale (2 étoiles), érigée du XIIIe au XIVe siècle, avec encore plus de merveilleux vitraux et un autel en marbre du temps de Louis XVI. Puis on visite la Forêt d’Écouves (2 étoiles), pour faire de la randonnée parmi les « chênes, hêtres, sapins, pins sylvestres, et épicéas ».

Un peu à l’est de Sées, on va arrêter à un endroit très important à moi personnellement, l’Abbaye de La Trappe à Soligny-la-Trappe. Les Trappistes sont l’ordre du moine américain Thomas Merton, dont son autobiographie m’a mené aux pensées de Saint-John-Henry-Newman, le modèle pour toute ma personnalité (j’échoue, évidemment, n’étant pas saint).Le reste des américains veulent y passer car notre meilleur gâteau de fruits de Noël est fabriqué par les Trappistes. Si vous ne voulez pas m’accompagner par là, essayez le Musée de l’émigration française au Canada, très proche à Tourouvre-au-Perche. Nous n’avons que deux arrêts de plus. D’abord, le Haras national du Pin (2 étoiles), surnommé le « Versailles du cheval », où on peut assister à des spectacles de chevaux ou découvrir les écuries (ces deux derniers liens sont aussi au Chat Voyageur). On finit à Camembert, village de naissance du fromage célèbre, pour visiter la Maison du Camembert ou la fromagerie Durand, la seule qui reste dans le village lui-même.

Qui sont les personnages les plus connus de l’Orne ? Il y a l’écrivain célèbre, André Breton, né à Tinchebray malgré son nom de famille et fils d’un père des Vosges. Quelle famille perplexe sur la géographie ! Le philosophe et mouche du coche Michel Onfray (je le connais depuis les années 90) est né à Argentan, ainsi que le peintre Fernand Léger (consultez le Chat Voyageur pour plus d’infos) et le linguiste Paul Teyssier. Héroïne du blog et cauchemar des fabricants de baignoires Charlotte Corday est née à Ligneries. Sainte-Thérèse de Lisieux, de qui nous avons aussi parlé dans le Calvados, est née à Alençon, ainsi que le chanteur tragiquement décédé Daniel Balavoine. Marie Harel, inventrice du camembert — le fromage le plus important de la série Miraculous ! — est née à Crouttes.

Quoi manger dans l’Orne ? Est-ce une question ? Le camembert ! Il faut que nous distinguions entre le camembert AOP et le truc vendu aux États-Unis, même importé de la France. Disons-le ensemble : « fromage au lait cru ». Des plats locaux comprennent les tripes en brochette de La Ferté-Macé (à vous), le boudin blanc d’Essay, le boudin noir de Montagne, et la poule au blanc. En dessert, on y trouve la tarte normande, la crêpe à la normande et d’autres spécialités aux pommes. Pour boire, il y a du calvados et du cidre, comme partout en Normandie, ainsi que le poiré, un cidre à base de poires.