Archives mensuelles : janvier 2023

Comment avoir du son parfait

Je vous ai menacé d’écrire un tutoriel pour vous expliquer comment améliorer la production d’un balado. Puisque je manque toujours d’inspiration, c’est exactement ce que vous allez avoir. Mais j’espère qu’au moins ma publicité pour le prochain épisode vous fera rire.

Alors voici l’enregistrement brut, fait avec Ferrite sur mon iPhone et mon microphone AKG Lyra :

Et voici ses données :

Le son n’est pas le meilleur, hein ? Il y a des bruits partout, dont beaucoup de souffles. Heureusement, Ferrite a de bons effets automatiques, et jusqu’à la semaine dernière, ce sont exactement mes outils de choix. Voici les données :

Vous pouvez clairement voir les résultats d’auto-nivellement. Mais comment sonne-t-il ?

Le bruit de fond est bien coupé, mais pas parfaitement, et il y a toujours des souffles. En fait, les souffles ne sont même pas réduits. Je supprimais les souffles à la main au passé — mais pas plus. Commençons pour la dernière fois avec les données :

Ce sont exactement les mêmes qu’avant. Alors, ajouterons notre premier effet, le « noise gate » (réduction du bruit) :

Seuil est à 4 %. On va le couper, jusqu’à 2 %. Aucun autre changement n’est nécessaire.

Et maintenant, ajouterons l’effet auto-nivellement :

Vous pouvez encore une fois voir l’effet auto-nivellement. Et comment sonne-t-il maintenant ?

Mais où sont donc passés les souffles ? Tous disparus. Il n’y a rien que ma voix et juste assez de réverbération pour que ce soit naturel. S’il vous semble que les différences n’existent pas, votre volume est trop bas, et vous écoutez probablement soit sur un portable soit dans une voiture en mouvement. Avec un casque audio comme mon Focal Elegia, c’est bien évident !

La meilleure chose, c’est que c’est tout. Pas besoin de supprimer même pas un bruit à la main. Si vous êtes comme moi, et enregistrez tout plusieurs fois, il vous faudra toujours tout éditer. Mais maintenant, ça passe rapidement !

Les disques Central Tour

Mon colis est finalement arrivé le 18. Voici les contenus :

Et dès qu’ils sont arrivés, j’ai fait une bêtise. (C’est ma semaine.) J’ai dû conduire une distance assez longue pour écouter, disons, les vingt premières minutes. Le premier des 3 CDs commence avec Nos Célébrations, exactement comme au concert (extrait en bas). Mais ce n’est pas un enregistrement pris des micros sur scène juste aux moments où le groupe joue. C’est plutôt un documentaire de l’évènement, avec l’ambiance de la foule, et tout le parler de Nico entre les chansons. Et exactement comme au concert, j’étais dépassé par le souvenir d’avoir été là quand le groupe est monté sur scène, et j’ai commencé à pleurer. Faut pas pleurer en conduisant !

(Il y a certaines chansons qui marchent bien pour ça. Voici deux armes pour m’arrêter net, n’importe où.)

Je veux être bien clair : la raison d’être (désolé pour l’anglicisme) de ces disques, ce n’est pas écouter la musique, pour autant que je l’aime. Les albums servent le mieux à ce but. C’est plutôt le parler et la foule. C’est passer un moment absolument magique avec Dimitri Bodiansky, leur ancien saxophoniste, quand cette foule hurle son approbation pour le revoir. C’est écouter les « encore plus fort » pendant « Marilyn » ou les « woo » pendant « Miss Paramount ».

Les 3 CDs font 2h30 au total ; le film comprend une heure entière d’autres choses, dont un tour de la tour au centre du stade, et un enregistrement de la chanson « Atomic Sky », qui ne fait pas partie des CDs. C’est un petit truc qui ne m’aide même pas, parce que j’ai acheté le bon lecteur pour le Blu-Ray Zone B il y a longtemps, mais ce disque est pour tous les zones. Les fans au Pérou et au Québec n’auront pas besoin d’un lecteur spécial juste pour le jouer.

Honnêtement, je ne sais pas quand je le regarderai. En écoutant les CDs, je suis encore une fois au courant du point auquel j’ai dû prendre le voyage fou. Exactement au même point qu’avec Putain de Stade, on regarde pour expérimenter un peu être au milieu du spectacle. Mais cette fois, j’étais . Je pense aux mots que j’ai écrits au début — j’ai le mal du pays pour un pays que je n’ai jamais visité — et je les ressens à nouveau. Encore plus fort.

Le nouvel appareil photo

C’est la faute de The Ria, et la jetée à Huntington Beach. Je sais depuis longtemps que je ne suis pas satisfait de la qualité des photos de mes portables. Celui que j’ai acheté juste avant mon voyage en 2021 est mieux que celui que j’utilisais pendant les neuf premiers mois du blog. Mais les capteurs des portables sont trop petits pour mes besoins, et en plus, le « verre » (comme disent les photographes en parlant des objectifs) est nul. Moi, avant l’époque numérique, j’utilisais un merveilleux Contax RX, avec trois objectifs Zeiss. (J’entends les bruits choqués de votre part ; des produits d’ ? Du Japon, malgré les noms ; c’est compliqué.). De toute façon, en prenant des photos pour La pizza façon Detroit, je me suis dit que je n’en pouvais plus.

J’ai peur de dépenser autant pour les appareils photos numériques comme pour les argentiques. Avec assez de soin, les vieux appareils pouvaient fonctionner pendant des décennies ; chez les numériques, l’obsolescence arrive beaucoup plus vite. Mais c’est cher maintenant de développer mon film, et le scanner pour le blog n’est pas une option vu mon horaire de publication. Alors je viens de faire un achat qui augmentera le niveau de qualité des images ici :

Voilà mon nouveau Panasonic Lumix DMC-ZS100. Comme le casque Focal et le micro AKG, j’ai cherché un bon marché, et je l’ai trouvé. (Bon, rien n’égalera jamais le micro !)

Ce que tous les trois ont en commun, c’est que je les ai achetés tous « boîte ouverte » ; en ce cas, ça valait 10 % pour moi. Voici ma boîte ; elle est arrivée assez scellée :

Je n’achète jamais des appareils numériques d’occasion, parce que ces objets sont tous assez fragiles, mais tant que j’ai toujours la garantie de la manufacture, qui se soucie du ruban adhésif ? Et puisque je suis dinosaure (demandez à ma fille), je m’en fiche des outils pour Instagram ou n’importe quoi. Je veux payer le capteur, l’objectif, et le Wifi pour ne pas devoir brancher l’appareil tout le temps.

Alors, pourquoi celui-ci ? Vu que j’ai envie d’être Laurène Lefèvre ([On est en Californie ; ça pourrait arriver. — M. Descarottes]), j’ai commencé en vérifiant ce qu’elle utilise. C’est un réflex qui coûte presque 2 000 €, sans compter les objectifs ! Mais j’ai parlé avec un photographe professionnel qui m’a expliqué qui si je voulais préparer juste des photos de la nourriture pour aller à la presse, 20 mégapixels suffiraient, sans besoin d’un si grand capteur. Attendez, pourquoi aurais-je un tel besoin ? Je dis ça, je dis rien ! L’objectif est d’assez bonne qualité ; on ne trouve pas de vrais Leica à ce prix, peu importe le nom tamponné sur l’appareil. Quant au Wifi, c’est le même partout.

J’aurais pu payer 50 % plus pour une version plus récente avec exactement le même capteur, un objectif avec une plus longue distance maximale, et le Bluetooth. Mais l’objectif n’est pas clairement de meilleure qualité. On dirait que l’objectif plus cher est aussi plus lent (il demande plus de temps où l’obturateur reste ouvert). En Europe, la question est plus difficile, car le vieux coûte plus qu’aux États-Unis, et le nouveau est à peu près le même. Mais dans cette comparaison tête-à-tête, je ne vois aucune différence. Ça suffit pour mes buts.

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Vous vous appelez QUOI ?

Langue de Molière est bien au courant du fait que certains ne s’amusent pas en lisant qu’il pense à « jamais » et à « colère » en voyant Nevers et Angers sur une carte. Mais il n’est rien que juste, alors aujourd’hui, on parle de noms en anglais pour vous faire rire.

On commence avec notre plus grande chaîne de théâtres. Franchement, après toutes les fusions, acquisitions et faillites des deux dernières décennies, elle est la seule chaîne de théâtres, au moins dans l’ouest. Anciennement, on trouverait des théâtres ici avec des noms bien français — Bijou, Savoy (comment on écrit Savoie), Vogue. Maintenant, les théâtres sont tous :

Regal Cinéma, Photo par WhisperToMe, Domaine public

En anglais, « Regal » sans l’accent est synonyme de « royal » (qui veut dire la même chose dans les deux langues). Vu que l’on y paye 7 $ pour les mêmes bonbons vendus pour 1 $ aux supermarchés, c’est pas exactement un régal pour le porte-feuille.

Vous connaissez sûrement McDo, mais je vais vous choquer avec l’exemple suivant. Des années 70s jusqu’en 2004, le clown Ronald McDonald avait une bande de potes (dont de nombreux criminels — Hamburglar et les Fry Guys, liens en anglais), qui vivaient tous dans le pays imaginaire de McDonaldland. Mais le meilleur ami de Ronald, réapparu juste cette année dernière dans leurs courriels ?

Ouaip, son nom est en fait « Grimace ». Mais le mot n’est pas si différent entre les deux langues — et c’est pire en anglais, où c’est une expression plutôt douloureuse que comique ! Il a fait son début pendant les années 70s en tant que méchant, mais le temps que j’aie commencé à avoir des souvenirs, il était déjà devenu gentil. Qu’il ait gardé ce nom, c’était bizarre !

Peut-être que si vous avez des parents ici et les pères embauchent des tuteurs pour leurs enfants, vous entendrez parler qu’ils font tous de la publicité avec des annonces qu’ils seront en retard. Une chaîne appelée Mathnasium met ces promesses dans leur logo !

Logo de Mathnasium, Domaine public

Qu’es-ce qui arrive ? Aux États-Unis, les notes aux écoles sont sur une échelle de F à A, avec des symboles moins et plus, plutôt que de 0 à 20. A+ est la meilleure note possible. Rien à voir avec le SMS pour « à plus tard ».

Finalement, je me demande pourquoi personne ne m’invite plus aux fêtes depuis que j’ai commencé avec le français. Plutôt, ils m’envoient des invitations bizarres avec des avertissements partout :

Evite ne veut vraiment pas dire « évite ». C’est plutôt un reste des années 90s, où des entreprises en ligne ont choisi leurs noms em ajoutant « e » pour « électronique » aux noms de leurs produits. Un vendeur de jouets (toys) était eToys, un vendeur de cartes (cards) de vœux était eCards, alors un vendeur de cartes d’invitation est devenu e + invite -> evite.

Pour la première fois, Langue de Molière n’a aucune idée de ce qui arrivera dans cette colonne la semaine prochaine.

La boulette

Il s’avère que j’ai fait une grosse boulette ce week-end, la seule variété dans ma boîte à outils. Mon problème, au-delà du problème lui-même, c’est qu’il n’y a rien que je peux dire sans avoir l’air fou. ([On n’épèle pas « être » comme « avoir l’air ». — M. Descarottes]) En plus, j’ai absolument aucune envie de faire gêner qui que ce soit. Disons juste que j’ai apparemment offensé quelqu’un, un membre de mon groupe de cinéphiles, sans avoir eu la moindre idée. Je croyais que l’on s’entendait très bien, et j’ai eu tort. La faute est seulement à moi.

Caïn venant de tuer son frère Abel, de Henri Vidal, Jardins des Tuileries à Paris, France, Photo par Alex E. Proimos, CC BY 2.0

Cette semaine aurait dû être heureuse. Plus tard aujourd’hui, j’attends l’arrivée de quelque chose qui transformerait le blog. (Je parle d’une nouvelle capacité technologique, pas le film d’Indochine.) Mais en ce moment, la déception personnelle dépasse mon désir d’écrire. Je posterai Langue de Molière demain, car c’est déjà écrit, mais je manque d’enthousiasme pour l’instant. Je suis vraiment désolé parce que vous n’avez rien fait tous.

Épisode 44 — des merveilleux et de la chantilly

Je ne vous parle presque jamais des sports américains (voilà des exceptions : ici, ici et ici). Comme je vous ai dit la première fois, ils m’ont tourné le dos, et je le leur rends. (Ça m’a coûté une belle partie de mon identité — heureusement, ils m’ont laissé un trou dans l’âme en forme hexagonale. J’ai gagné l’échange.) Mais parfois, la justice du Bon Dieu, ou le karma, ou quel que ce soit, trouve son cible, et quelque chose de délicieux arrive.

Voici un graphique où ESPN, notre plus grande chaîne sportive, estime la probabilité que les Chargers — l’équipe de football américain qui a quitté ma ville natale pour son plus grand rival — gagnent leur premier match des séries éliminatoires. C’était presque 100 % tout le match — jusqu’au dernier moment, où il est parti en cacahuète !

Capture d’écran de cet article

Il aurait dû être presque impossible qu’ils perdent. Ils menaient de 20 points et ont perdu 31-30 ! Ce que vous ne saviez pas, c’est que ce genre de truc arrivait tout le temps quand ils étaient mon équipe préféré, au point où leur nom est devenu un verbe pour signifier « perdre de façon aussi spectaculaire qu’idiote ». (Si vous parlez anglais, ne le croyez pas sur ma parole !) Je ne peux dire qu’une chose : BWAHAHAHA ! Désolé, je l’ai raté. BWAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Mais moi, j’ai de meilleures choses à faire, comme obséder sur la France. C’est pourquoi notre blague de la semaine traite du foot, mais dans un contexte que vous reconnaîtrez, pas la version américaine. Nos articles sont :

Il y a aussi Mon dîner nordiste, avec les recettes du waterzooi de poulet et des merveilleuses, et Je suis Otto. Pourquoi exclure ce dernier ? J’essaye désormais de limiter les épisodes du balado à 22 minutes (la durée d’un épisode de télé sans pubs) ou moins.

Au fait, j’ai enfin découvert comment éliminer complètement les bruits de souffles. Vous remarquerez que cet enregistrement est presque parfait à cet égard ; les deux parties avec quelques bruits sont les deux dernières que j’ai éditées à la main — plus besoin ! Il y aura un tuto avec des exemples plus tard cette semaine. (Ne baillez pas tous en même temps !)

Si vous aimez ce balado, abonnez-vous sur Apple, Google Play, Amazon, Spotify, ou encore Stitcher. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Anchor, qui abrite le balado. Bonne écoute !

Mais où est donc passé mon colis ?

On commencera avec une histoire de livraison 100 % vraie, parce que je veux vous faire comprendre exactement à quel niveau de service je m’habitue chez les facteurs ici. :

J’ai acheté un bureau chez Office Depot, l’une des plus grandes chaînes de tels fournisseurs aux États-Unis. Le jour de livraison, j’attendais chez moi toute la journée. Quand le facteur a raté la livraison, j’ai fait un coup de fil au « service client ». Ai-je mentionné que je crois aussi au Père Noël, à la Petite Souris, et à la Grosse Citrouille ?

La personne à qui j’ai parlé m’a dit que selon le facteur, je n’étais pas à la maison au moment où il est passé. J’ai répondu que j’avais attendu à la maison toute la journée. Elle a appelé le facteur, puis m’a rappelé pour me dire qu’en fait, il y avait une porte verrouillée au bord de mon quartier, et sans le bon code, il n’avait pas arrivé à entrer pour livrer le bureau. Je lui ai dit que c’était un mensonge — il n’y avait pas de telle porte dans mon quartier à l’époque. (C’est commun dans ma ville d’Elbe-en-Irvine, mais pas dans ce lotissement-là.) Et comment est-ce qu’il a pu dire que j’étais pas chez moi s’il n’a pas pu entrer le quartier ? Silence.

J’étais le tout premier arrêt du facteur le lendemain.

Donc, vous comprenez pourquoi l’une des choses que j’adore la plus chez FNAC et chez DHL, c’est qu’au passé, j’ai profité de recevoir mes pré-commandes le même jour que vous. Par exemple, voici des posts sur Facebook pour les deux albums « Singles Collection » d’Indochine :

Au fait, vous pouvez voir à quel point j’adorais recevoir même les publicités de la FNAC. Ils ne les envoient plus, ce qui me rend triste.

J’ai donc attendu le nouveau film d’Indochine le 13 janvier. Puisque je paye un minimum de 14 € pour la livraison outre-Atlantique, mais ça hausse très peu avec des films sur disque, j’ai acheté quelques films en plus, qui sont arrivés tous deux jours après ma commande. Quand la FNAC n’a pas tout en stock en même temps, il y a toujours seulement une facture de livraison. Avec ça, ils m’ont acheté pour toujours. Voilà les trésors pas toujours vus :

Tous les quatre sont sur ma liste de « jamais vus » depuis le début du blog. Le fait qu’il y en a deux avec Lino Ventura, réalisés par Georges Lautner, et écrits par Michel Audiard, on appelle ça « la chance » !

Mais quelque chose ne va pas en ce moment. Je connais à ce point très bien les routes utilisées par DHL pour livrer ces pépites. Si un colis va à Londres, il volera en direct à Los Angeles, puis sera conduit à Santa Ana. Si un colis va à Cheesebourg Hambourg, son prochain arrêt sera Cincinnati, puis Los Angeles et Santa Ana. Les deux prennent toujours le même temps, deux jours. Alors quand j’ai vu que le colis est parti le 12 janvier, j’ai tout de suite su que je n’allais pas recevoir le film le 13.

Tout ça en haut, c’est plutôt tard le jour du départ pour la FNAC. D’habitude, quand une commande sort de leur entrepôt, c’est toujours le matin. (C’est inquiétant à quel point j’étudie ces messages les deux dernières années.) Mais ce qui s’est passé, c’est… surprenant. Voici la dernière mise à jour à ce point :

Ça fait maintenant presque 2 jours entiers à Londres sans bouger. Chez l’USPS (la Poste américaine), on appellerait ça normal. Chez FedEx, au moins pas surprenant. Mais chez DHL ? Dites donc, je suis gâté par DHL, et je le sais bien. Il vous faut comprendre que je ne suis pas en colère ; je m’inquiète. Pour eux !

Je suis Otto

Ce soir, je suis allé au ciné avec l’OCA pour notre premier film de l’année. C’est « A man called Otto » (Un homme appelé Otto), à sortir bientôt en France sous le nom « Le pire voisin au monde ». C’est un peu au-delà de mes sujets habituels, étant un film américain, mais ce film m’a dé-ran-gé. Je me reconnais dans le personnage d’Otto — qui est, pour être clair, le soi-disant « pire voisin » du titre français — et je suis fortement pas d’accord avec le message du film.

Otto est, absolument sans doute, grincheux hors comparaison. Il fait tout selon les règles, et est fier de son travail. Mais il veut se tuer pour des raisons qui ne sont pas clair au début du film (on apprend tout, mais je ne divulgâcherai rien). Tout le monde lui dérange avec leurs conneries à chaque fois où il est sur le point de se suicider, mais il est si passionné de voir tout fait correctement qu’il se sent obligé de le mettre à côté pour régler les problèmes des autres. À chaque fois, il réussit, mais son attitude et façon de gronder tout le monde pour ne pas faire l’effort à apprendre ont en résultat que personne n’apprécie ce qu’il a fait pour eux.

Alors, la plainte des informaticiens. C’est tous les jours le cas qu’un ami, une connaissance, un parent, ou quelqu’un qui veut se faire passer pour l’un d’entre eux pour demander de l’aide dit « Oh, Justin, mon ordi/tablette/portable/calculatrice ne marche pas ! Tu peux le régler pour moi ? »Malgré le fait que j’ai pas de formation avec tous ces appareils, et je ne vais rien faire sauf rechercher le problème sur Internet et suivre les instructions que je trouve, tout le monde s’attend que moi — ou n’importe quel autre informaticien — je vais toujours dire oui. Si je dis non, c’est toujours la même plainte « Mais tu es bon avec ces choses. » Non, c’est juste que je n’ai pas peur. C’est tout autre chose.

À mon avis, Otto A RAISON. Je comprends très bien que ses commentaires caustiques ne sont pas gentils. Mais ce que l’on ne voit jamais dans ce film est ce qui arrive quand quelqu’un comme lui demande de l’aide à l’inverse. Je vais vous dire la vérité — beaucoup de monde ne sont pas prêts à rendre ce qu’ils demandent. Seulement une personne fait des efforts pour lui rendre des choses tout court, mais le film nous dit que c’est Otto qui a la mauvaise attitude à chaque fois.

J’avoue que le film est en fait plus sympathique vers le personnage d’Otto que d’autres films similaires. Je pense surtout à « As Good As It Gets », sorti en français sous le nom « Pour le pire et pour le meilleur ». Ce personnage-là, Melvin, était également grincheux, mais il n’a rien fait pour ses proches. Le message de ce film-là est que la personne grincheuse ne vaut rien sauf au point où elle cesse d’être elle-même. J’aime pas ça.

Permettez-moi de vous donner un exemple. J’ai un parent qui me demande au moins une fois par semaine « Est-ce que ce courriel est un escroc ? » Qu’est-ce que je fais ? Je clique toujours sur l’adresse e-mail, et à chaque fois, c’est bien évident que l’adresse est fausse — très longue, et jamais de la même organisation que le courriel fait semblant de représenter. Tout le monde peut faire ça pour eux-mêmes. Je n’ai aucune compétence inhabituelle à cet égard.

C’est donc mon plaidoyer pour les Otto du monde. Montrez-leur le même respect pour leur temps que vous attendiez pour vous-même. Je ne dis pas « Défense de demander de l’aide », mais plutôt qu’il faut se demander « Est-ce que je fais assez pour moi-même ? Et si que je crois que j’ai besoin de l’aide, fais-je assez pour remercier les autres ? » Croyez-moi, vous amis informaticiens seront reconnaissants.

Je découvre l’Oise

On continue maintenant le Tour avec le 60, l’Oise. C’est le département le vingt-sixième plus peuplé et les habitants se nomment oiseaux oisiens. C’est notre troisième séjour dans les Hauts-de-France.

L’Oise abrite un site extrêmement important dans l’histoire de ce blog, le Château de Chantilly. Peut-être que vous pensez que c’est à cause de son rôle dans le roman de Laura Rahme, The Secret of Chantilly. Peut-être à cause du Musée Condé, où se trouve Les Très Riches Heures du Duc de Berry, mon œuvre d’art préféré. Mais vous auriez TORT ! Le truc qui rend l’Oise aussi important, c’est son apparition dans le patrimoine des anglophones, la série de films James Bond — en ce cas, en tant que le repaire du méchant Max Zorin dans Dangereusement vôtre (la traduction insensée de « A View to a Kill »). N’imaginez jamais que mes priorités sont dans le désordre. ([Pas besoin d’imaginer ce que l’on sait. — M. Descarottes])

Commençons donc au Château de Chantilly (3 étoiles Michelin). Construit sous sa forme présente au XVIe siècle par Anne de Montmorency — qui ne ressemble vraiment pas aux autres Anne — le château a atteint son statut important sous les soins du duc d’Aumale, collectionneur d’art responsable de la restauration du château au XIXe siècle. Le musée Condé (2 étoiles) fait référence aux collections du duc, et est nommé à l’honneur de ses prédécesseurs, les princes de Condé. On y trouve de nombreux tableaux d’artistes comme Fra Angelico et Raphaël, ainsi que des manuscrits et objets d’art. À l’extérieur du château, il y a la Grandes Écuries (2 étoiles), dont le Musée du Cheval (2 étoiles), où on trouve des spectacles équestres et une collection d’équipements, des sculptures ou bien des chevaux de manège. Finalement, ne ratez pas les trois jardins au parc du château (2 étoiles) – à la française, à l’anglaise, et l’anglo-chinois, tous datant du XVIIe au XIXe siècle.

Quelques kilomètres à l’est, on trouve la ville de Senlis. et son joyau, la Cathédrale Notre-Dame (2 étoiles), construit à partir du XIIe siècle. Son portail de la Vierge est un incontournable de la sculpture gothique. Êtes-vous prêt pour quelque chose d’inhabituel pour ce blog ? On est très proche du Parc Astérix (2 étoiles), et moi, je suis horriblement curieux des gens qui montrent des dessins animés sur des bureaucrates aux enfants. ([Il veut dire vous, les amis. — M. Descarottes]) Il y a deux autres parcs d’attraction pas trop loin, La Mer de Sable et le Parc Saint-Paul, mais c’est Astérix qui « pue la France ». En route à Compiègne, on passe par Fontaine-Chaalis pour son Abbaye royale (2 étoiles), avec sa chapelle spectaculaire. Dès que l’on arrive à Compiègne, on visite son château (3 étoiles), avec quatre appartements pour l’Empereur, l’Impératrice, et des autres ; un théâtre d’opéra ; et l’escalier d’honneur, celui de mes rêves. (Je suis fou de grands escaliers, comme ceux-ci à Chicago.) Le château abrite deux musées exceptionnels, de la Voiture (1 étoile) et du Second Empire (2 étoiles).

Êtes-vous ennuyés de tout ce patrimoine 2 ou 3 fois étoilé ? Trop dur ; notre prochain arrêt est le la Clairière et mémorial de l’Armistice (2 étoiles), monument à la Première Guerre mondiale, avec une reconstitution du wagon du maréchal Foch où l’armistice a été signé (et dans lequel un certain leader allemand a convoqué un deuxième armistice). Envie d’une balade dans la nature ? On la prendra dans la Forêt de Compiègne (2 étoiles), avec 1 500 kilomètres de chemins ; consultez l’office de tourisme pour des idées. En quittant Compiègne, on passe au Château de Pierrefonds (2 étoiles), rue Viollet-le-Duc. Et maintenant vous savez qui a restauré ce château à huit tours du XIVe siècle. On finit dans la préfecture, Beauvais, pour visiter la Cathédrale Saint-Pierre (3 étoiles) pour son chœur avec « la voûte la plus élevée des chœurs gothiques : 46,7 m », ses nombreuses sculptures, et ses vitraux impressionnants.

Qui sont les personnages les plus connus de l’Oise ? Le théologien protestant Jean Calvin est né à Noyon. Le couturier Hubert de Givenchy, connu chez moi pour être apparu dans les paroles de la version anglaise de La Cage Aux Folles, est né à Beauvais, ainsi que le mathématicien Henri Lebesgue, l’industriel Jean-Claude Decaux (son nom est partout aux États-Unis), et le comédien Guy Grosso. La grande actrice Claude Gensac, l’une de deux personnes à apparaître ici dès le début, est née à Acy-en-Multien. Jean-Jacques Rousseau, pire père au monde, est décédé à Ermenonville. François Vatel, inventeur de la crème Chantilly, y est décédé. Marcel Dassault, ingénieur aéronautique, était député oisien pendant 28 ans.

Quoi manger dans l’Oise ? La chantilly, bien sûr, mais c’est vraiment pas un plat en soi. Cependant, on a deux traditions qui se relient dans l’Oise, la normande et la picarde (à ne pas confondre avec soit Picard soit Picard). C’est donc une cuisine riche en pommes — des crêpes à la normande, le flan normand, ou bien les aguignettes (fait ici l’année dernière pour l’Épiphanie). Mais c’est pas seulement des pommes normandes ! On est au pays des pommes picardes, avec des produits typiques comme le cidre briard et la rabote picarde (fait ici pour notre séjour dans l’Aisne). Autres produits typiques de l’Oise comprennent la moutarde picarde (parfumée au cidre, au miel, ou à la bière), et le fromage tomme (soit au cidre ou au foin). ([Au foin ? C’est pour moi ! — M. Descarottes]) Pour boire, on y trouve les bières et cidres de Milly-sur-Thérain, les bières Saint-Rieul de Trumilly, et la frënette, une boisson un peu comme un cidre parfumé à la chicorée.

Mon dîner nordiste

Je vous ai dit qu’il y a certaines choses que j’ai gardées depuis le début du blog, en attendant les bons moments. Aujourd’hui, c’est l’un d’entre eux. Très peu de temps après avoir trouvé Laurène Lefèvre, j’ai vu sa vidéo sur les merveilleux, un dessert lillois. Dès que j’ai créé le Tour, j’ai su que les merveilleux seraient mon dessert nordiste. Pour aller avec, voici le waterzooi de poulet :

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