Il y a deux semaines, avant la dernière fois où ma fille a quitté la maison, je lui ai fait une promesse, qu’elle reviendrait à découvrir une recette de Péla sur la table. Hier, elle est rentrée, et ces cookies aux trois chocolats l’attendaient. (Au fait, vous n’avez aucune idée à quel point j’entends « Tu fais trop de trucs avec des pruneaux, puis tu me montres toutes les photos de Péla. Il faut que je déménage ! »)
J’ai suivi sa recette exactement, mais il me semble que les miens sont un peu moins cuits. C’est pas grand-chose, mais vérifiez avec la lumière de votre four plutôt qu’utiliser un chronomètre si vous préférez un cookie plus croustillant.
Les ingrédients pour les cookies aux trois chocolats :
120 grammes de beurre à température ambiante
60 grammes de sucre roux
40 grammes de sucre en poudre
1 oeuf
2 cuillères à café de vanille liquide
220 grammes de farine
1 sachet de levure chimique
100 grammes de pépites de chocolat noir
100 grammes de pépites de chocolat au lait
100 grammes de pépites de chocolat blanc
Les instructions pour les cookies aux trois chocolats :
Dans le bol du robot pâtissier muni de la feuille, mélanger le beurre coupé en morceaux, le sucre roux et le sucre en poudre.
Ajouter l’œuf et la vanille, puis mélanger.
Ajouter la farine et le sachet de levure chimique, puis mélanger rapidement.
Mélanger les trois chocolats dans un bol. Verser la grande majorité dans le bol du robot, mais réserver environ 10 % pour la dernière étape. Mélanger pour incorporer les pépites dans la pâte.
Laisser reposer au frigo pendant 30 minutes.
Préchauffer le four à 180ºC.
Former dès boules de pâte, environ une douzaine. Les déposer sur une plaque de cuisson et aplatir le tout. (J’ai eu 4 cookies de plus sur une deuxième plaque.)
Enfourner pendant 8 minutes.
Sortir la plaque de cuisson — mais n’éteignez pas le four ! Mettre le reste des pépites sur les cookies (qui resteront toujours très mous).
Revenir les cookies dans le four et continuer de faire cuire pendant 3 minutes de plus.
Les cookies seront toujours un peu mous. Les laisser refroidir sur la plaque pendant au moins 15 minutes avant de les retirer.
Auparavant, je vous ai mentionné l’« Engrish » sans vraiment l’expliquer. Ce n’est pas le mot le plus gentil, mais l’idée est bien connue. En japonais, il n’y a aucune distinction entre « r » et « l ». On peut prononcer les lettres comme ら, り, etc. soit comme « ra, ri,… » soit « la, li,… ». Ça leur est égal. (Dans la bouche, ces sons sont très proche — la langue reste dans la même place, et c’est une question de comment l’air circule.) Alors, quand on parle de « Engrish », ça veut dire des choses dites en anglais mais avec les fautes que l’on attend d’un locuteur asiatique natif.
Mais attention, parce que ce n’est pas pour être méchant. Ça ne parle pas des niveaux des gens que l’on rencontre dans le coin. Ce mot est réservé à des textes « décoratifs », des slogans que l’on trouve sur une canne de café, ou des descriptions de produits que l’on trouve sur leurs boîtes. L’« Engrish » n’est donc pas comment les asiatiques (étrangers ; je ne parle pas de ceux qui sont anglophones de naissance) parlent l’anglais aux anglophones — c’est comment ils parlent l’anglais entre eux. Avant de continuer, j’ai pris quelques photos dans mon supermarché japonais local, Mitsuwa ; d’autres exemples se trouvent à Engrish.com. Je mets des explications sous chaque photo ; les erreurs de français sont les meilleures que je puisse faire pour vous donner une idée des problèmes :
« Chef-d’œuvre de sucreries parfum né à Kobe »« La technologie traditionnelle pour mélanger… est vivante ici »« Le goût délicieux pour tous gens qui pensent à goûter heureux »« Pour des amants épicés »
Il y a même un exemple de quelque chose de bien rare en français ; disons qu’il y a 72x fois plus d’exemples de « pâtisseries sucrées » que « douces pâtisseries » sur Google :
Dans le cercle bleu, « Douce pâtisserie » ! Ce sont des choux, alors « Pâtisserie sucrée » serait bon.
Il y a une telle chose qu’existe en France, et je collecte des exemples depuis longtemps. Je ne parle pas du franglais traditionnel, même si ce que vous voulez dire par « jogging » pique les oreilles. Oh nononon ! Commençons avec l’exemple qui m’a lancé dans cet article, un clip que j’ai récemment trouvé avec Gilbert Montagné et une chanson de mon deuxième film français moins préféré (juste derrière son prédécesseur) :
Je sais que critiquer les deux premiers Bronzés provoque souvent des réponses fortes. Mais même si vous ne détestez pas Jean-Claude Dusse autant que moi, cette chanson fait mal à la tête pour un anglophone. J’avoue tout d’abord que certaines versions des paroles en ligne ont probablement tort, mais il y a plein d’erreurs sans ambiguïté. On utiliserait la version trouvé chez Le Monde.
Just because of you I’m beging on you You know it’s for you I’m feeling for you Good morning my love
« beging » s’écrit « begging », mais laissez tomber — « begging on you » n’a aucun sens. « I’m begging you » est « Je t’en supplie ». « On » en anglais veut dire « sur ».
I’m always say You come laughing in my life Night and day, my love, is for you I love you, I’m beeing a fool by you
Prof. Justin donne un 0/20 à « I’m always say. » Il faut utiliser « -ing » après le verbe « be » (dans I’m). C’est pourtant une erreur hyper-française ; j’écoute « Je dis toujours » dans la tête en lisant cela. Le bon anglais, « I’m always saying » serait plus littéralement « Je suis toujours disant ». C’est de mauvais français, mais cette chanson est censée être en anglais. « I’m being a fool by you » est aussi nul ; ça se traduit littéralement « Je suis en train d’être un fou à côté de toi ».
Come on my love Let’s going on I know you know I’ll never let you go
« Let’s going on » est la pire erreur de la chanson — SI elle est vraiment là. La bonne expression est « What’s going on? » (Que se passe-t-il ?) mais je n’arrive pas à décider laquelle chante soit M. Montagné soit Pierre Bachelet.
Love for evermore I very feel you Love for you my love
Et la deuxième pire erreur, qui existe sans doute, est « I very feel you ». « Je te sens très ? » Il est impossible que je devine la pensée originale derrière cette phrase.
Il y en a d’autres. Pour autant qu’Indochine soit la grande passion de ma vie, les fautes d’anglais dans certaines chansons sont horribles.
Dans « Black City Parade », que j’adore, on trouve :
Je peux accepter une traduction de la première phrase comme « J’ai une façon de voir ». Mais au-delà de la rime, « I’ve got a way to me » n’a aucun sens. Il faut absolument avoir un verbe, pas un pronom, après « to ».
Dans « Paradize », que je n’aime pas, Nico chante :
Je ne veux même pas critiquer leur chanson « Belfast ». Il me faudrait traduire un paragraphe entier de n’importe quoi de la première classe ; pourtant, j’aime bien la chanson. Mais c’est peut-être le meilleur exemple de ce que j’ai dit au début en parlant de texte « décoratif ». C’est là pour la sonorité, peut-être pour une signification hyper-personnelle à l’auteur, mais ce n’est absolument pas là pour communiquer une pensée.
Je ne veux jamais finir un article en critiquant Indochine, alors j’ajouterai que l’anglais sert parfois le même but dans les textes des Rita Mitsouko. (Mais Catherine Ringer parle anglais mieux que Nico, je crois. Aussi, ils travaillaient avec Tony Visconti, un producteur américain, et je ne sais pas quelles contributions sont les siennes.) Il n’y a aucune question de leur pire invention en anglais, « Gripshitrider in Paris« . Ça, c’est un « gripshift » :
J’aurais aimé croire que le manque de la lettre « f » était une faute de frappe. Mais Mme Ringer le chante avec passion, puis les paroles parlent de crottes dans la rue, exactement comme le mot « shit » en anglais. C’est absolument fait exprès, mais c’est un jeu de mots pas du tout aussi malin qu’ils n’en pensent.
Langue de Molière doit vous quitter pour prendre une douche après avoir même pensé à Jean-Claude Dusse.
J’ai le moral dans les chaussettes aujourd’hui. On vient de torpiller mes plans de vacances pour cet été. Étant tous malins, vous savez déjà exactement ce que « on » veut dire en ce cas. Disons que « j’ai changé mes plans de vacances juste pour annuler nos négociations sur des vacances de plus d’une semaine et me faire foutre de votre gueule » n’est pas aussi drôle qu’en pense son autrice. On ira toujours en France, plus longtemps que ma dernière visite, mais il faudra que je coupe l’itinéraire par deux.
Mais vu que je pense aux torpilles toute la journée grâce à cette personne, bizarrement obsédée par m’empêcher de voyager en France depuis deux décennies, je vais vous raconter une histoire complètement vraie, de comment la France et les États-Unis ont partagé un drôle de moment dans leur développement.
L’idée de torpilles est beaucoup plus vieux que les États-Unis, et a ses origines en Syrie médiévale, où un chimiste arabe qui a écrit sur la possibilité de bombes marines automotrices en 1275. En Chine, l’officier Jiao Yu a écrit sur l’idée de mines marines pendant le XIVe siècle.
Alors, c’était pas une nouveauté quand l’inventeur américain Robert Fulton, plus connu pour les bateaux à vapeur, a construit son premier sous-marin, le Nautilus — en France, sous Napoléon. C’était le début d’une belle histoire de se faire foutre des gueules françaises quant aux sous-marins par les américains, mais laissez tomber pour l’instant. Après tout, c’était aussi un moment important pour la littérature française. De toute façon, M. Fulton a fait construire le Nautilus à Rouen en 1800, et son premier essai s’est passé dans la Seine cette année-là.
Mais à quoi sert un sous-marin sans armes ? Fulton a dû inventer quelque chose pour attaquer les navires, et il a revisité l’idée des torpilles. En même temps, en 1803, son premier bateau à vapeur a coulé pendant des tests par le militaire français à Paris, et il est devenu clair que le gouvernement français ne payerait plus ses travaux.
Étant un homme très pratique, Fulton s’est dit, « Mais si les Français ne veulent pas faire sauter des navires avec des sous-marins, peut-être que les Anglais, qui ont déjà eu un peu d’expérience avec mes efforts, aimeront l’essayer ». C’est comment il est arrivé qu’en 1804, Fulton a quitté la France pour l’Angleterre, avec une promesse par Lord Sidmouth de 15 000 $ américains. (Nous n’avons toujours pas inventé la Réserve fédérale, alors le dollar valait toujours une somme.)
Et c’est donc en octobre 1804, les Anglais ont attaqué Boulogne-sur-Mer avec de nombreuses inventions de Fulton, dont un sous-marin et des torpilles. L’attaque ayant eu lieu pendant la nuit, les Français ne savaient même pas qu’il y avait un sous-marin parmi les navires anglaises, mais l’attaque était quand même un échec à cause de bonnes fortifications françaises. Fulton passait un an de plus en Angleterre, mais après la réussite de l’amiral Nelson à Trafalgar, ils ont perdu leur intérêt, et Fulton est revenu aux États-Unis, où ses bateaux à vapeur deviendraient extrêmement importants pour l’exploration de la fleuve Mississippi, partie d’un petit achat dit la Vente de la Louisiane.
Quelle leçon peut-on tirer de cette histoire ? Ne pas se mêler dans des affaires qui concernent des américains et des sous-marins ? Franchement, à l’époque, ce n’était pas grand-chose : ni un côté ni l’autre profitait des inventions de Fulton. Mais il a lancé les premiers efforts qui rendraient finalement le mot « torpiller » un verbe, d’où mes pensées du jour.
Notre série d’interviews, 5 Minutes Avec, continue avec Sév et Oth du blog Blogosth. Je me suis rendu un peu fou cette semaine afin d’être prêt à publier le « Je découvre » pour aller avec, mais il valait la peine — ces deux sont super sympas, et vous pouvez voir à quel point leurs nombreuses balades autour de Strasbourg m’ont influencé.
Si vous vous intéressez à être invité, voici les infos, avec les règles et comment me contacter. Les interviews prennent moins de 10 minutes à chaque fois. Au moment de publication, je cherche toujours un invité pour le prochain épisode. (J’aime toujours avoir le prochain déjà enregistré le temps que chacun soit diffusé.)
Je viens d’écrire sur des arnaques sur Instagram, alors il fallait que ça m’arrive le lendemain :
Bon, cette personne a certainement eu mon attention ! J’allais lui demander en mariage, en pensant que « Nordine » a dû être une femme, d’après Amandine ou Blandine, mais ensuite j’ai magnifié la photo. Oups ! Politologue me dit que je me suis gravement trompé ; c’est un prénom masculin seulement. Qu’un jour je trouve quelqu’un qui aime ma cuisine à ce point et s’intéresse à moi, le rêve impossible. (Si vous imaginez que cette situation existait avant mon divorce, vous vous trompez gravement. Surtout sur la cuisine, en fait.)
Notre blague de la semaine traite d’un asile psychiatrique ([C’est-à-dire chez lui — Mon ex]). Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :
On finit notre séjour catalan avec un dessert bien catalan. Aimez-vous la crème brûlée ? Voilà, la crème catalane est très proche, mais se prépare comme une crème pâtissière, nettement plus facile. (On peut la cliquer pour version haute résolution.)
Comme disait un panneau dans le resto bien manqué, Jerry’s Famous Deli, « Alors, recommencez votre régime à partir de lundi…encore ». (C’était en haut de leur carte de desserts, avec le meilleur gâteau dit « German chocolate » que j’aie eu. Un jour, je vous en préparerai un.) Allons faire ce bon dessert ni cher ni difficile !
J’allais publier cet article demain, mais il y avait un accident en cuisine ce soir. Un accident délicieux pour être clair, mais il a gâché les dernières photos de mon dessert catalan, alors je le referai demain. C’est quand même facile. Au lieu de ça, on va parler d’un sujet de plus en plus déroutant ces derniers jours, des arnaques sur Instagram.
Avez-vous entendu parler d’une entreprise appelée Shein ? Non, car vous avez tous plus de 20 ans. C’était donc des nouvelles chez moi quand je commençais tout à coup de recevoir des « tags » sur Instagram comme ça, qui promettent que j’ai gagné une carte cadeau :
Hyper-gentil de leur part — bien bilingue, hein ? Il s’avère que Shein est fournisseur de vêtements de la plus basse qualité, mais qui changent de style presque quotidiennement, une sorte de Zara moins le sens d’éthique (lien en anglais). Hahaha, je me tue, Zara est déjà l’une des entreprises les moins éthiques au monde entier ! Mais au moins on ne trouve pas de cette arnaque chez Zara.
Ces tags viennent des comptes de la plus haute réputation, bien sûr :
Je me suis demandé si j’étais juste chanceux, mais une recherche sur Google m’a vite appris que c’est un problème partout. Plus tôt cette semaine, le journal Daily Mail du Royaume-Uni a publié un article sur ce sujet, où Shein a nié — pour l’énième fois — qu’ils ont responsables. Menteurs. Ça arrive apparemment encore et encore chez eux, mais pas chez leurs concurrents. Et même leurs ventes légitimes sont par des moyens similaires, avec des influenceurs payés pour exactement ce genre de chose. Cette même arnaque est apparemment aussi connue dans la presse francophone , ainsi qu’une autre qui promet de vous payer pour devenir « ambassadeur ».
En même temps, je commence aussi à recevoir des messages de mes vieux amis, les brouteurs. Mais ceux d’Instagram me semblent un peu plus intelligents ! Voici une conversation d’il y a des jours :
Dentiste ! C’est pas le « travail » typique de ces gens, des fleuristes et coiffeuses habituellement (pas dans la vraie vie, bien sûr). Je n’ai rien soupçonné quand cette personne s’est abonnée à mon compte, parce qu’« elle » a de vraies photos de travail en tant que dentiste. Rien de scandaleux. Je pensais « Voilà, peut-être qu’elle suit des pâtissiers pour voir qui est responsable de lui fournir de nouveaux clients ! ». Mais dès que l’on dit « Comment allez-vous ? » sur Internet, c’est presque certainement un escroc. L’indice certain, c’est quand ils disent « t’es beau », car je n’ai jamais entendu ça dans la vraie vie, même avant de perdre la plupart des cheveux. La flatterie ne mène nulle part chez moi.
Mais j’ai dit que ces brouteurs sont plus intelligents que d’autres. Comment ça ? Lisez la fin de la conversation. Je n’ai rien coupé. Dès que j’ai dit que je trouve pas mal d’arnaques dans ce genre de conversation, monsieur a arrêté de me parler ! (J’ai fini par le bloquer quand même.)
Je n’ai pas les compétences d’un génie comme Méta-Brouteur, mais il m’amuse de temps en temps de vérifier que j’ai toujours raison et peux détecter les arnaques. Faites attention, Instagram n’est pas plus sûr que le reste d’Internet !
On continue maintenant le Tour avec le 67, le Bas-Rhin. C’est le département le dix-neuvième plus peuplé, et les habitants se nomment marchands de Noël bas-rhinois. C’est notre huitième séjour dans le Grand Est et premier depuis le 57, la Moselle.
Avant de me lancer dans la balade, je pause pour noter que de nombreuses personnes m’ont donné des conseils pour cet article. L’entrée dans mon fichier a dépassé celle des Pyrénées-Atlantiques il y a deux semaines pour être classée la plus longue parmi les départements. Je remercie encore mes amis de Twitter, Homer et ytrezaa, ainsi que Sév et Oth de Blogosth, et j’espère que ce qui suit sera à la hauteur de leur aide. Vais-je rompre toutes mes règles habituelles (12 photos, moins de 1 000 mots) pour tout utiliser ? Oh, hell yes Bien sûr. (Si vous vous demandez où est le dessert catalan, à demain ; je voulais publier celui-ci un jour de semaine.)
On commence donc à Strasbourg, la préfecture. C’est la faute de la SNCF, qui hante mes rêves depuis 2021 avec cette photo dans mes courriels :
Mais ce n’est pas notre quartier au début. On va suivre les traces de l’équipe Blogosth et commencer au Wacken. C’est ici où on trouve la siège du Conseil de l’Europe, le Palais d’Europe (1 étoile Michelin) avec « l’hémicycle le plus vaste d’Europe ». ainsi que le Parlamentarium Simone Veil. Mais je ne voyage pas 9 000 km pour des hommes politiques, alors on passe au 2e Vitaboucle de Blogosth, et se promène vers le Parc de l’Orangerie (1 étoile) pour voir le lac et sa cascade, ainsi que de nombreuses cigognes.
Puis on va passer par l’Université de Strasbourg et tourner vers la Cité ancienne (3 étoiles). Je ne fais pas souvent des liens vers Instagram ici, mais cette photo du Quai Saint-Nicolas m’a attrapé dans ses griffes il y a des mois :
Ici, on trouve le Musée alsacien (2 étoiles), l’un d’entre une douzaine de musées de la ville. Ici, dans trois maisons à pans de bois du XVIIe siècle, on trouve des collections de vêtements, de meubles, et d’autres objets quotidiens alsaciens des 4 derniers siècles. Puis on croise le Pont Saint-Nicolas et tourne à droite pour visiter le Palais Rohan (1 étoile), qui abrite trois musées exceptionnels, des Arts décoratifs (2 étoiles), de Beaux-Arts (2 étoiles), et de l’Archéologie (2 étoiles). Mais on est très proche au joyau de Strasbourg, la Cathédrale Notre-Dame (3 étoiles), largement du XIIe siècle, avec une horloge astronomique et ses automates, de la Renaissance, ainsi qu’une flèche gothique de 142 m — la moitié de la Tour Eiffel, mais un millénaire plus tôt ! Lié à la cathédrale est le Musée de l’Œuvre-Notre-Dame (2 étoiles), avec des trésors qui n’en font plus partie, tels que la tête de Christ de Wissembourg.
C’est ici, dans le centre-ville, où on trouve le célèbre Marché de Noël, mais c’est un peu partout. En regardant la carte, on trouve 11 places avec plus de 300 chalets. C’est beaucoup trop pour couvrir dans ce billet. Mais il suffit de regarder les photos, les imaginer sous un manteau de neige, avec un chocolat chaud et… je n’en peux plus. On continue.
On n’est pas fini à Strasbourg. Près de la Cathédrale, on trouve le Monument de La Marseillaise. L’hymne national a été écrit à Strasbourg par Rouget de Lisle ; voici la version à écouter en lisant ce blog. On continue vers le quartier dit La Petite France (2 étoiles), suivant encore une fois les traces de Blogosth. Notre destination ici est les ponts couverts (1 étoile) à travers l’Ill, avec 3 tours du XIVe siècle. Finalement en ville, on visite le Musée d’Art moderne et contemporain (2 étoiles), pour des œuvres de Monet, Doré, Rodin, Gauguin et d’autres.
Juste à l’extérieur de Strasbourg, on trouve Eckbolsheim, site d’une autre balade de Sév et Oth ; nous aussi ferons le parcours de leur centre de la commune, près de l’église. Au nord, à Mommenheim, on passe par la Boulangerie Bernhard, qui a presque 200 ans, pour ce qu’Emmanuelle Jary de C’est meilleur quand c’est bon proclame « le meilleur kouglof d’Alsace ». Puis on tourne vers le sud pour visiter le Mont Sainte-Odile (2 étoiles), dont son Sanctuaire et « Mur païen ».
Juste à l’est, à Natzweiler, on trouve l’ancien camp des Nazis, Struthof (2 étoiles). Ici, les voisins ont interné 52 000 résistants, juifs, tsiganes, et d’autres. Presque un tiers y sont morts ; le reste servait en tant qu’esclaves. Au sud, à Sélestat, on visite la Bibliothèque humaniste (1 étoile), ancienne halle aux blés du XIXe siècle devenue bibliothèque de la Renaissance, avec presque 3 000 livres et manuscrits. Puis — et c’est pourquoi il faut suivre un américain, car je suis obsédé par ces détails — on passe par La Maison du Temps, 22 Rue des Chevaliers, pour son bâtiment très inhabituel — remarquez le « pont » entre deux maisons ! Ne me demandez pas comment je l’ai trouvée — je la garde dans mon fichier depuis 18 mois ! Finalement, on arrive à Orschwiller pour le Château du Haut-Koenigsbourg (2 étoiles), château-fort du XIIe siècle, abandonné pendant 2 siècles, puis offert gratuit à un certain Guillaume qui a payé sa restauration. Guillaume a été mieux connu sous le nom Kaiser Wilhelm II von Hohenzollern. Oups. On fait tous des erreurs de temps en temps.
Qui sont les personnages les plus connus du Bas-Rhin ? Le chimiste Charles Gerhardt, découvreur de l’aspirine est né à Strasbourg, ainsi que l’artiste Gustave Doré, l’acteur Claude Rich (Oscar, Les Tontons flingueurs), le chanteur M. Pokora, et l’entraîneur de foot Arsène Wenger. Le constructeur des autos les plus luxe au monde, Ettore Bugatti, vivait à Molsheim, où il a établi son usine.
Il n’y a rien de plus difficile pour moi de résister que des boulettes. En partie, c’est parce que j’en fais les plus grosses, mais c’est aussi mes racines bien italiennes en cuisine. Alors, dès que j’ai lu sur les boles de picolat, il n’y avait plus de question de mon dîner. C’est un plat 100 % paysan, donc 100 % Coup de Foudre.
La bonne chose serait les accompagner avec des pâtes ou du riz, mais j’ai déjà fait une autre sorte de boulettes avec du riz dans le Gard, et je viens d’avoir ma prise de sang trimestrielle diabétique hier matin. Je me sens donc trop coupable pour manger des pâtes, bien que je n’aie toujours pas les résultats. De toute façon, ce plat n’est pas le plus beau, mais oh là là, c’est une réussite de goût. Ce sont les meilleures boulettes (avec leur sauce) que j’aie fait, et pas seulement pour le blog !
Je dois avouer que ce n’est pas la Langue de Molière planifiée. J’avais eu une anecdote sur comment le français commençait à changer comment je parle anglais, mais je ne l’ai pas mise dans mes notes, et ce que je mérite m’est arrivé — je l’ai oubliée. Il y a en fait de nombreuses anecdotes sur ce sujet-là, mais celle-là avait été particulièrement drôle. Ça, je me souviens. Au lieu de cet article, voilà un qui restait dans mes brouillons, à partir d’une conversation avec la blogueuse les2olibrius.
C’est rarement le cas que je peux lire les articles d’autres blogueurs sans un dictionnaire sous la main, et encore plus avec mes livres. Mais après quelques années, j’ai un bonne idée de mon processus pour trouver les traductions. Je commence presque toujours avec Google Traduction. Si ça me donne une réponse assez logique, on est fini. Mais souvent, Google me donne des réponses…moins utiles :
Capture d’écran personnelle
Pour ces moments, j’ai le dictionnaire pour lequel j’ai payé cher :
C’est souvent utile exactement où Google ne l’est pas :
Capture d’écran
Mais ce dictionnaire a aussi ses problèmes pour moi. Étant le dictionnaire Oxford, il a un sens de l’anglais comme il est utilisé sur une petite île par 68 M des (environ) 400 M anglophones natifs dans le monde. Il arrive parfois des moments comme celui-ci, où la « traduction » est aussi inconnue chez moi que le mot français. Quel que « yomp » veuille dire, je ne le connais pas du tout :
Si vous avez l’impression que je suis plus impérialiste quant aux autres anglophones qu’aux francophones, vous n’avez pas tort. (Et merci de vous rappeler la première règle ici.) Au fait, Wikipedia en anglais dit que « yomp » est de l’argot des Royal Marines.
Parfois, je résoudre ces problèmes avec le Trésor de la Langue française ; après tout, c’est mieux d’avoir une explication détaillée :
Mais il y a des fois où je sais tout de suite que toutes ces ressources ne serviront à rien. C’est d’où ma conversation avec les2olibrius. Elle est dernièrement tombée amoureuse d’un néologisme, « copinaute » et son synonyme « aminaute ». Je sais au premier regard que je ne vais pas les trouver dans n’importe quel des dictionnaires en haut. Pour ceux-ci, j’ai besoin de spécialistes. Et j’ai deux à recommander.
D’abord, il y a Wiktionary. Quiconque peut l’éditer, et ça peut être un problème. Mais quand on veut chercher un mou à travers de nombreuses langues en même temps, il n’y a rien de mieux, peut-être rien d’autre. Voici un exemple. Light&Smell a parlé d’un « malandrin » dans une chronique. Google m’a donné « malandrine » en anglais. Super-utile, merci les gars. Mais Wiktionary ? Ça me dit qu’il vient de l’italien, puis me donne une explication de l’italien en français. Super-efficace !
Mais pour un néologisme comme « aminaute », Wiktionary n’est pas utile non plus. En ces cas, j’ai le dictionnaire du dernier recours — L’Internaute. Ils ont des collections remarquables d’argot et d’expressions. Mais cette fois, même L’Internaute nous échoue — j’ai dit à les2olibrius que j’y ai trouvé aminaute, et maintenant, ce n’est plus là ! Je suis 100 % certain que c’était là ; je n’aurais pas dit une telle chose sans raison. Bon, c’est pourquoi il faut chercher de nouvelles sources pour les néologismes — même les dictionnaires risquent de changer !
Avec cet article, j’accepte que je passerai le reste de ma vie tout seul, car on n’est pas censé avouer de telles choses. Aux États-Unis, admettre que l’on a joué à Donjons et Dragons, même une fois, est grosso modo la pire chose avec laquelle on puisse se cafarder. Mais il y a un nouveau film basé sur D&D, et mon histoire en tant que joueur — terminée avec la fin de mes années à la fac ! — est fortement liée avec ce blog.
D’abord, mettons la table quant à mes attentes pour le nouveau film. En 2000, il y avait un premier film basé sur D&D. Deux semaines après sa sortie, j’ai dû conduire 50 km — jusqu’à la frontière mexicaine ! — pour trouver un cinéma qui jouait toujours le film. Sans vous ennuyer avec les détails, il n’y avait qu’un autre groupe dans le ciné, deux mères avec leurs fils. Et après le film, l’une des mères a tourné vers l’autre et dit « Tu sais, c’était pas aussi nul la deuxième fois ! ». Ça, c’était de loin la meilleure chose cette nuit-là.
Alors, celui-ci ne peut être que mieux, si seulement par hasard.
Donc pourquoi me faire subir à une telle chose ? Un mot — tyrannœil ! La plupart d’entre vous, étant sains d’esprit avec des vies sociales, ne connaissent pas le Manuel des Monstres. La Sainte-Bible des jeux de rôle, ce fameux manuel traite de centaines de monstres que l’on peut rencontrer pendant ses aventures. Et bien qu’il y ait plein de monstres connus d’ailleurs — des vampires, des squelettes, des orques — certains n’existent que dans l’univers D&D. Si on veut les voir, il faut prier qu’un film sorte. Pendant le premier film, il y en avait un :
Capture d’écran de la bande-annonce avec un tyrannœil à gauche
Il n’y a pas de tyrannœil dans la nouvelle bande-annonce, mais il y a quand même un ours-hibou (à 1:04), une mimique (à 1:32), et une bête éclipsante (à 1:35). Tous ces liens sont en français !
Mais je vous ai dit dans le titre, d’après un célèbre livre américain, « Tout ce dont j’ai besoin de savoir, je l’ai appris à la maternelle », que tout ce que je sais, je l’ai appris de D&D. Et alors ? Pour une chose, ses capacités en tant que personnage sont contrôlées par 6 statistiques, déterminées par lancer un dès à vingt faces. La vie est aussi aléatoire de cette façon. Parmi ces statistiques, l’intelligence et la sagesse n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Comme on dit en anglais, je suis « l’enfant de l’affiche » pour cette distinction. Dit autrement, la sagesse vient un petit peu en se rendant compte de ce fait.
Il y a un système dit « alignement » qui explique presque parfaitement le comportement des êtres humains selon deux dimensions avec 3 valeurs chacune, la morale et l’ordre. On peut être « chaotique bon » et faire du bien sans se soucier des lois, par exemple, ou « loyal mauvais » et être un vrai salopard en respectant des lois. (Ou « loyal bon » et être ennuyeux aux yeux d’autres.)
Alors, quel est le rapport entre tous ces détails et la France ? D’abord, vous souvenez-vous que j’ai mentionné les Tarasques il y a quelques semaines ? Devinez où j’ai fait leur connaissance — ouaip, dans le Manuel des Monstres !
Mais une partie de ça vient de moi. Je jouait en tant qu’un magicien nommé d’après mon sortilège préféré, Passe-muraille. Et il avait deux fils. Quels noms ai-je choisi pour les deux ? Charles et Napoléon. J’avais 11 ans à l’époque. Vous avez exactement une chance de deviner à quels personnages historiques j’ai emprunté ces noms.
Même mon état d’esprit quant à lancer le blog vient de D&D. Il y avait une campagne (dans le sens des jeux de rôle) dit Ravenloft, où chaque partie du monde, dit un domaine, appartient à un « Sombre Seigneur », tout-puissant dans leur domaine, mais aussi incapable de s’en sortir. Pour les Seigneurs, c’est en fait leur Enfer, mais ils infligent tout genre de terreur à leurs citoyens avec l’aide de monstres, souvent des revenants (vampires, zombies, etc.). Vu que mon ex m’empêchait de voyager à l’étranger pendant une décennie, je pensais au comté d’Orange comme mon Ravenloft personnel. (Qui est le Sombre Seigneur entre nous deux reste une question ouverte. Il y a des raisons dans les deux sens (lien en anglais).) Le blog était mon effort de m’y échapper.
Bon, la vérité, c’est que j’ai vu le nouveau film ce soir après le dîner, avec ma fille. C’était en fait très bien. J’ai une seule plainte — encore une fois, comme tous les films américains de nos jours, ils ont dû humilier les personnages masculins. Ce n’est pas juste mon avis, mais ce qui ont dit les co-réalisateurs (lien en anglais). Mais une fois « réussie » c’est un film plein de monstres que l’on ne peut trouver nulle part ailleurs, une histoire émouvante, et des moments très drôles. Maintenant, j’ai eu assez de films américains pour l’année et je suis bien prêt à reprendre mon régime français !