On continue maintenant le Tour avec le 64, les Pyrénées-Atlantiques. C’est le département le trente-sixième plus peuplé et les habitants se nomment basques et béarnais ou basco-béarnais. C’est notre neuvième séjour en Nouvelle-Aquitaine, mais premier depuis le 47, le Lot-et-Garonne.
Je vous ai dit à la fin du dernier bilan que ce quart du Tour aurait le plus de mes amis personnels. Et dans les Pyrénées-Atlantiques, j’ai quelqu’un de vraiment spécial, J, qui veut depuis longtemps que son département brille ici. Cette entrée dans mon fichier est la plus longue de toute la France — oui, plus que le 75 — car elle m’en partage beaucoup.
On commence à Biarritz, au Rocher de la Vierge (1 étoile Michelin), un point panoramique juste dans la baie, avec une statue de la Vierge en haut. À côté, il y a l’Aquarium de Biarritz (2 étoiles), avec de nombreux poissons tropicaux, phoques et même avocats de divorce requins-marteaux halicornes. Mais ça, c’est le Biarritz du Guide Vert et on a les astuces d’une personne du coin.

On continue le long de la plage jusqu’àu Rocher du Basta. C’est un point avec des vues aussi spectaculaires de la baie que l’autre rocher, mais pas de statue donc pas de publicité. Puis, on passe au Phare de Biarritz, avec ses 248 marches pour atteindre la hauteur. Mais oh là là, quelle vue panoramique une fois atteint !



Maintenant, j’ai besoin que vous hurliez comme Nico, « Vous êtes prêts — à marcher ? ». On va faire une balade. D’abord, on va traverser Anglet, surnommé « la petite Californie française » (qu’est-ce qu’ils ont fait du mal ?), en passant par la Cathédrale Sainte-Marie (1 étoile) à Bayonne, puis traverser le Pont Pannecau pour arriver enfin au Musée basque (2 étoiles). Là, on va regarder leur collection de plus de 85 000 objets, dont des photos, des affiches, des outils, et des œuvres d’art, qui racontent la vie quotidienne basque. Puis on continuera jusqu’au quartier dit « Petit Bayonne » (1 étoile) pour marcher le long de l’Adour, prendre un verre dans l’un de nombreux bars et bodegas, et se moquer des landais pour vivre sur la mauvaise rive. Mais il y a quelque chose d’encore plus important ici tous les week-ends de Pâques, la Foire au Jambon, qui met en vedette le jambon de Bayonne IGP. Cet avril sera la 560e — ouaip, vous l’avez bien lu. Au fait, l’homme politique Jean Bon, qui avait le nom parfait pour cette foire, y est décédé. Merci, J, je vis pour ces détails.


Bon, c’est assez de marcher. On conduit vers le Sud, jusqu’à la frontière espagnole, pour visiter Saint-Jean-de-Luz. Là, on arrêt à l’Église Saint-Jean-Baptiste (2 étoiles), lieu de mariage du Roi Soleil et Marie-Thérèse en 1660 et un nef avec trois étages de galeries de chêne, comme rien d’autre que nous avons vu jusqu’ici. Vous êtes sages, alors on arrêt à la Maison Adam pour un dessert. D’ici, on visite Hendaye, pour le Château d’Abbadia (3 étoiles), construit au XIXe siècle par Viollet-le-Duc dans un style néogothique. Ne ratez ni la bibliothèque ni la chapelle. Pour plus d’infos, visitez le Chat Voyageur pour une exploration plus détaillée de ces deux villes.


En quittant Hendaye, on conduit par La Rhune (3 étoiles), une montagne de 900 m qui offre des vues de l’Atlantique et les Pyrénées. Mais notre prochain arrêt est Salies-de-Béarn pour le Musée du Sel et la Cité du Sel, et si on est là au bon moment en septembre, la « Hesta de la sau » ou fête du sel. D’ici, on continue à Oloron-Sainte-Marie pour la Vallée d’Aspe (2 étoiles), avec de nombreux sites remarquables naturels et son écomusée. À Oloron, on trouve l’usine de Laulhère, entreprise du patrimoine vivant qui fabrique des bérets depuis 1840. (On ne peut pas prendre un tour, malheureusement.) À Pau, la préfecture, nous avons nos deux derniers arrêts, le Boulevard des Pyrénées (2 étoiles), 2 km de jardins qui relient les deux moitiés de la ville, et le Château de Pau (2 étoiles), remanié de nombreuses fois depuis le XIIe siècle, où on trouve les appartements de l’impératrice Eugénie, ainsi que la chambre natale d’Henri de Navarre. Juste au sud-est de Pau, à Nay, le Musée du Béret existe dans une ancienne manufacture de bérets et propose des tours.




Qui sont les personnages les plus connus des Pyrénées-Atlantiques ? Isaac de Portau, mousquetaire, n’est peut-être pas très connu soi-même, mais le monde entier le connais sous le nom immortel de Porthos. Mary Todd Lincoln, la veuve du président américain Abraham Lincoln, vivait à Pau, ainsi qu’Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont, auteur de certains poèmes qui ont inspiré les surréalistes, et François Bayrou, cible fréquente du Canard enchaîné. Didier Deschamps, entraîneur de foot très populaire en 2018, et moins de nos jours, est né à Bayonne, ainsi que mon héros, l’économiste Frédéric Bastiat. Jean Lafitte, pirate et terreur de la Nouvelle-Orléans, est né à Biarritz. Le vrai Martin Guerre est né à Hendaye, mais le film a été tourné en Ariège. Le terroriste le plus stupide au monde, Zacarias Moussaoui, qui a dit qu’il voulait apprendre à faire décoller un avion, mais pas à l’atterrir, est né à Saint-Jean-de-Luz.
J’ai vérifié, mais Chuck Wepner, ancien boxeur américain surnommé « The Bayonne Bleeder » (L’Hémophile de Bayonne), n’a rien à voir avec ce département. Il vient de l’autre Bayonne, dans le New Jersey.
Quoi manger dans les Pyrénées-Atlantiques ? On est chez les Basques, et c’est à eux. Comme on a déjà mentionné à Bayonne, il y a surtout le jambon de Bayonne, qui prend sa place dans la soupe appelée garbure ainsi que dans le poulet basquaise, une mijote de poulet, jambon, tomates et un autre ingrédient typique du département, les piments d’Espelette. La préparation « à la basquaise » s’applique également au thon. Les fromages à ne pas rater sont l’Ossau-Iraty AOP et le P’tit Basque, ce dernier étant plus commercial mais disponible chez moi. En dessert on trouve l’un des grands classiques de la cuisine française, le gâteau basque, souvent fourré avec de la confiture de cerises. Il faut aussi mentionner les macarons de Saint-Jean-de-Luz, liés à la pâtisserie Maison Adam. D’habitude, je ne mentionne pas de restos dont j’ai jamais visité, mais je ferai une exception pour les Frères Ibarboure, car j’ai vu les œuvres de Patrice Ibarboure, MOF, et je ne quitte pas ce département sans le rendre visite. Oh, on finit toujours avec des boissons, non ? Dans le Pays Basque c’est le cidre basque et l’Izarra, une liqueur à base d’une jolie vingtaine de plantes.






























