Archives mensuelles : Mai 2023

Les macarons au chocolat

Je sais, vous êtes bien épuisé de macarons après L’économie des macarons, Y’a des macarons, et Fête d’anniversaire. Tant pis pour vous. Je me suis rendu compte qu’après tout ça, il n’y avait toujours pas un post avec ma recette de macarons au chocolat. Plus d’excuses, il voilà.

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Mais je veux que vous sachiez que j’ai eu une raison pour les refaire. Vous souvenez-vous de l’anniversaire de mon diplôme ? Une chère amie n’a pas pu y aller. Vous la connaissez juste un peu car elle est « S » de La socca et Mon dîner bretillien. Je la dois une dette que je ne peux jamais vraiment lui rendre, car il était une fois, elle m’a sauvé la vie. Alors, je voulais lui partager des macarons à l’événement, et quand elle n’est pas arrivé à y assister, je lui ai proposé de lui en envoyer.

Cette recette n’est rien d’autre que celle de Laurène Lefèvre, à qui je continue de devoir presque tout ce que je sais de la pâtisserie. La seule différence, c’est que je fais vieillir les blancs d’œuf au frigo, d’après les conseils de Pierre Hermé. Mais c’est écrit de mémoire, car comme un CAP Pâtissier, je peux tout faire sans instructions. Il doit y avoir une récompense après les quantités qui se sont échappées de ma cuisine !

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Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Qu’est-ce qui me prend ?

La semaine dernière, juste après avoir publié la dernière Langue de Molière, j’ai reçu la solution à mon puzzle le plus vieux dans la langue française. Ça vient d’un article publié sur Light&Smell, « Throwback Thursday Livresque #265 : trope Boss/Employé ». Ce n’est pas évident du titre. Mais on y trouve dans l’extrait d’un livre :

Alors quand sa secrétaire, Kim Mi So, lui annonce qu’elle veut démissionner pour trouver un petit ami, c’est la douche froide ! Qu’est-ce qui lui prend ? Pour la garder auprès de lui il est prêt à tout…

J’ai lu la phrase en gras, et c’était comme une ampoule s’était allumée sur la tête. Je connais exactement les deux autres fois où j’ai entendu cette expression pendant les trois dernières années.

La première vient d’une chanson d’Indochine, « Françoise (Qu’est-ce qui t’a pris ?) ». À cause du fait que cette chanson fait partie de L’Aventurier, je l’ai écoutée des douzaines de fois. Mais à vrai dire, je n’ai jamais compris le sens de cette parole. Il faut comprendre — je ne me soucie pas de chercher des explications pour des choses que j’aime depuis le début.

L’autre vient de la scène du Gendarme se marie pour laquelle ce blog est nommé. Quand Louis de Funès hurle sur Claude Gensac, elle lui demande, « Mais qu’est-ce qui vous prend ? » :

Je connais tout ce clip par cœur. Par. CŒUR. (Au point où je dis à mon four à chaque fois en l’ouvrant « Alors, ma toute belle ! ». [Je suis témoin, les amis. Il dit la vérité. Malheureusement. — M. Descarottes]) Au fait, je l’ai récité de mémoire pour quelqu’un nommé Françoise, mais laissez tomber. Ce qui compte, c’est que je n’ai jamais compris cette réplique. Vu qu’elle vient juste avant la réplique la plus drôle de tous les temps ? (« Et de quelqu’un d’autre que je ne nommerai pas ! » Faut suivre le regard de M. Galabru.) Bon, je rate quelque chose. La scène reste drôle.

Alors, comment est-ce que je ne les ai pas compris ? Pour une chose, les paroles en ligne ont souvent tort — voici les trois premiers résultats (pour moi) en cherchant « Indochine Françoise paroles » :

Deux des trois sont d’accord bien qu’ils aient tort — mais qu’est-ce qu’en pensera un débutant ? Ouais, d’accord. J’ai donc pensé que ça voulait dire que la nommée Françoise avait pris quelque chose, quand elle était en fait l’objet de prendre. OUPS. Pour autre chose, avez-vous vu le nombre de sens de prendre ?

C’est dingue, ça ! On dit que c’est à chercher une aiguille dans une botte de foin ! (C’est la même soit en anglais soit en français.) Alors il me fallait 3 ans pour trouver le bon contexte afin de décrypter une seule expression ! (Pour info, en anglais je dirais maintenant « What’s gotten into you? »)

Je suis plus pressé que cela pour tout comprendre, c’est ce qui me prend !

Oyez ! Oyez ! Oyez !

Il y a des pépites que je garde pour des jours comme aujourd’hui, où il y a des urgences, comme…euh… emmener ma fille au ciné pour revoir le film Super Mario Bros. avant qu’il ne quitte les cinés. C’était important — nous avons dû vérifier s’il y avait vraiment un resto français dans le film. C’est vrai ! Il s’appelle « Chasse au Canard », la traduction exacte du jeu des années 80, « Duck Hunt« . (Le premier lien dit que c’est au pluriel ; c’est faux.) À cause de ces recherches importantes, je n’ai pas eu le temps pour un plus long article

Une telle pépite, c’est que chaque séance de notre Cour suprême commence avec une citation en français. Ne me croyez pas sur parole. Le clip suivant vient de C-SPAN, la LCP américaine. (Au fait, selon le site de LCP, c’est la C-SPAN française. Mais j’ai mes priorités dans le bon ordre.) Veuillez pardonner la prononciation. J’ai mis l’enregistrement au bon moment :

Mais pourquoi fait-on une telle chose ? La réponse vient de l’époque de Guillaume le Conquérant. Du XIe siècle jusqu’au XVIIIe siècle, on n’était pas obligé de poursuivre ses procès en anglais dans les tribunaux anglais. On avait le droit de parler en « Law French » (français des lois). C’était une version de la langue spécialisée pour les tribunaux. Certains mots ont survécu jusqu’à nos jours.

Kelham’s Dictionnaire de la langue normande, Domaine public

Par exemple, celui qui porte plainte contre un autre dans les tribunaux anglophones — soit au Royaume-Uni, au Canada, ou aux États-Unis — c’est le « plaintiff », du Vieux Français « plaintif » (on dit maintenant « plaignant »). Celui qui répond, c’est le « defendant », version sans accent de « défendant ». Ce que le défendant est accusé d’avoir fait (dans un procès civil, pas criminel), c’est un « tort ». On sort parfois les criminels de prison avant la fin de leurs peines — on appelle ça « parole », car c’est sur leur parole qu’ils se comporteront bien.

Certains mots ont bien changé. Dans la théorie des lois, quiconque a commis un tort s’appelle « tortfeasor ». « Feasor » ne paraît pas être français, non ? Et si je vous disais que ça descend de « tortfaiseur », ça vous parle ? Et quant aux lois qui se traitent de propriété trouvée par hasard, on l’appelait « treasure trove ». Au temps de Guillaume, c’était « trésor trouvé ». Mais personne ne dit pas « treasure trove » aujourd’hui en tant que terme légal. De nos jours, ça veut dire une grande quantité de trésors, ce que l’on trouverait dans le repaire d’un dragon, où la cave d’un château.

La Cour suprême n’est pas la seule d’ouvrir leurs séances par « Oyez ! ». On le trouve toujours au Texas, en Pennsylvanie, en Virginie, et en Louisiane. Oui, en dehors de la Louisiane, ça peut être surprenant, où on trouve le français !

Saison 2, Épisode 8 — la fête d’anniversaire

Ai-je dit la dernière fois que la semaine stressante est finie ? J’ai menti. Plus précisément, j’avais oublié que mon frère arrivait. Pour la deuxième semaine de suite, il faut que je cite Benjamin Franklin — Les invités, comme les poissons, commencent à puer après trois jours.

Mais j’avouerai la vérité. Il m’a au moins remercié pour les prises de tête de la semaine en m’invitant chez Bouillon. Voici leur bœuf bourguignon :

Et leurs profiteroles :

Si je suis honnête, les profiteroles chez La Coupole sont meilleures, mais Bouillon n’est qu’à quelques kilomètres de chez moi. Pas besoin d’un billet d’avion.

En parlant des fêtes pour ma fille pendant cette dernière semaine, puis-je exprimer encore une fois à quel point je suis reconnaissant pour les Français ? Beaucoup de monde chez moi ont entendu parler de son anniversaire cette semaine, mais c’est vous, pas les anglophones, qui lui ont laissé des commentaires et des vœux gentils. Je vois la différence tous les jours, pas seulement pendant de telles occasions, pourtant comme Talleyrand a dit des Bourbon, je n’oublie rien et je n’apprends rien. Sinon, j’aurais déjà trouvé le bon avion.

Pour revenir pour un instant sur le moment le plus énervant de la semaine, j’ai mis la livraison de mes courriers en pause pour toute cette semaine. Pourquoi ? J’attends la livraison du prochain jeu The Legend of Zelda — la version chère que j’ai trouvée pour ma fille — ce vendredi. Mais si c’est livré par le facteur ? Il risque d’être volé. Elle ne rentrera pas jusqu’à 5 jours plus tard, alors j’aurai du temps pour le récupérer au bureau de poste. Je vous rassure, je n’ouvrirai même pas la boîte de livraison avant son retour.

Notre blague de la semaine traite des prières et leurs résultats parfois inattendus. Je vous rappelle qu’à partir de cette saison, les blagues sont disponibles du menu en haut, avec une semaine de retard. Nos articles sont :

Sur le blog, il y a aussi C’est pas le 1er, version mai 2023, notre revue mensuelle d’autres blogs, La birria, notre recette pour Cinco de Mayo, et Fête d’anniversaire, sur les tribulations de préparer une bonne fête pour ma fille.

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Fête d’anniversaire

Aujourd’hui, j’ai accueilli une petite fête d’anniversaire pour ma fille et 5 amies. Pendant les 24 heures précédentes, le cauchemar. J’ai dû aussi accueillir mon petit frère, qui ne se soucie pas de telles questions comme « Doit-il faire d’autres choses ? ». (C’est la même chose toute ma vie ; aucun risque que ça changera.) Comme vous savez déjà, ma fille ne voulait rien d’une boulangerie professionnelle. Et croyez-moi, il y avait des problèmes. Mais d’abord, voici les résultats.

Oui, ma fille m’avait demandé de lui faire un Napolitain. Mais oh là là, le chemin pour y arriver était dif-fi-cile. J’ai raté le fondant deux fois avant de réussir la troisième, et ça prend environ 35 minutes chacune. Juste pour vous amuser, pourquoi il faut couper les bords :

Je voulais lui préparer une surprise aussi. J’avais eu une idée pour faire des macarons parfumés de framboise, avec une ganache au citron, et décorés pour ressembler aux « Piranha Plantes » des jeux Mario. Mais voici les coques :

Je les aurai quand même utilisées mais ÇA m’est arrivé :

La ganache n’a que deux formes, apparemment — glacée et liquide. Elle a dû passer des heures au congélateur mais s’est fondue quand j’ai enfin essayé de l’utiliser. OUPS. Au moins il y avait un bon gâteau :

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Vous ne pouvez pas voir que j’ai dû gratter la surface car le fondant est devenu solide trop vite en l’étalant. C’est le grand secret des pâtissiers — ne pas paniquer. Il n’y a pas toujours le temps pour refaire des choses, mais il faut toujours penser aux plans de sauvegarde.

Les enfants à cette fête n’ont pas la moindre idée de mon matin !

Voleur !

J’ai de mauvaises nouvelles, et je déteste surtout vous en parler mais il faut que je le fasse. Pourquoi ? Parce que plusieurs d’entre vous — en même temps, complètement par hasard — m’ont récemment envoyé des choses. Mais j’ai peur que la gentillesse de certains ait rencontré la méchanceté des californiens.

Pour info, ma ville d’Elbe-en-Irvine est réputée d’être la plus sûre aux États-Unis selon la FBI (lien en anglais). Aimeriez-vous savoir quelle agence a demandé à notre mairie d’arrêter de dire de telles choses ? La FBI. Le problème, c’est que selon des statistiques dont la FBI est responsable pour les ramasser, le plus bas nombre de crimes arrivent ici parmi les villes de plus de 250 000 habitants. Et c’est important à savoir — il y a des années ici sans aucune meurtre. Mais cette déclaration n’est pas du tout officielle à la part de la FBI. Je n’arrive plus à trouver des articles où ils nient avoir fait ce classement, mais sachez que vous ne trouverez jamais aucune annonce de la FBI pour dire une telle chose.

De toute façon, tout ça n’est pas à dire qu’il n’y a pas de crime à Irvine, et surtout contre les biens. Il y a deux semaines, j’ai reçu un courriel du propriétaire de mon immeuble qui disait :

C’est-à-dire : après la livraison quotidienne des courriers le 11 avril, on — cette célèbre personne mystérieuse — a volé des colis des boîtes aux lettres chez moi. Pour info, les boîtes sont toutes fermées à clé. Le maître de poste croit que l’on a une clé, car les boîtes n’étaient pas abîmées.

Depuis ce temps-là, aucune nouvelle. Puis ça m’est arrivé :

J’avais commandé une nouvelle carte mémoire pour notre Nintendo Switch avant l’arrivée du jeu vidéo le plus important de l’histoire humaine, d’ici une semaine. Je parle du prochain Legend of Zelda, dit Tears of the Kingdom (son nom en VF, veuillez diriger les plaintes au Japon). La capture d’écran dit que la carte a été livrée dans ma boîte aux lettres le 29 avril.

Vous le savez déjà, mais je le dirai quand même. Quand j’ai vérifié la boîte, pas de colis. C’était tout vide. J’ai parlé avec mes voisins, et ils disent tous la même chose. Le voleur est presque un médium : il apparaît tout de suite après les notifications, avant que les pensionnaires ne puissent retrouver leurs colis. Curieux.

J’ai appelé la police, et un policier m’a rendu visite dans mon appartement pour faire un rapport. ([Vous voyez, les amis ? La police lui a rendu visite ! Il l’avoue ! Car il est criminel ! — Mon ex]) Ils m’ont donné un numéro pour l’incident puis m’ont dit de faire un rapport au bureau de poste. Et vous savez quoi ?

Le bureau de poste ne voulait rien savoir. Ils n’ont pas enregistré aucune info. Ça me dit qu’ils croient la même chose que moi — on avait déjà une clé. Le facteur aussi. Qui aurait eu l’opportunité de copier sa clé ? Ouaip, Justin Maigret est arrivé à la même conclusion. C’est probablement le facteur.

Alors, si vous avez reçu une notification qu’un colis a été livré chez moi, dites-moi, car rien n’est arrivé. Ça ne s’applique qu’aux colis livrés par le USPS — c’est illégal aux États-Unis pour DHL, ou FedEx, ou quiconque de livrer dans les boîtes à lettres. Ils doivent tout livrer ailleurs.

Je suis vraiment désolé de devoir vous parler de ces vols, mais personne ici ne se soucie du problème. Si vous vous demandiez pourquoi je suis ingrat qui n’a rien dit, c’est que je n’ai rien vu. ([Rassurez-vous, il est quand même ingrat — Mon ex])

La birria

C’est le 5 mai, fêté aux États-Unis sous le nom « Cinco de Mayo » (ou si vous étiez anciennement président, « Cinco de Cuatro »). Au Mexique, ce jour est connu pour la victoire des forces républicaines sur… euh…. comment dire ça sans offenser… l’armée française dans la bataille de Puebla. « Mais Justin, » vous me demandez, « pourquoi est-ce que les américains fêtent un événement qui n’a rien à voir avec leur histoire ? Juste pour se faire foutre de nos gueules ? Et vous, vous nous trahissez ? »

De bonnes questions, les amis ! En fait, presque personne au Mexique ne fête l’occasion, et autant de monde aux États-Unis sait que ses origines ont quelque chose à voir avec la France. On pense que c’est leur 4 juillet ou 14 juillet, mais c’est faux (le 16 septembre fête aussi une bataille contre la France, pas l’Espagne). Ici, c’est juste une excuse pour manger des tortilla chips et boire de la bière Corona, qui dépense pour se faire connue à cette époque de l’année. Comme toujours, ne me croyez pas sur parole ; voici mon « pas super»-marché :

Pour moi, comme l’année dernière, c’est une excuse pour vous présenter de la vraie cuisine mexicaine, à l’honneur de mon amie rouennaise et sa famille, qui y vivaient. La famille habitait bien au sud du pays, où la cuisine est très différente de ce que l’on trouve à la frontière. Il y a des mois, elle m’avait envoyé une vidéo avec la recette de la birria (lien en espagnol), et c’est notre plat du jour. C’est accompagné ici par des tortillas maison :

Attention, ce plat prend des heures alors il vous faudra le planifier à l’avance. Mais c’est bien la cuisine des abuelitas (comment on dit « mamies » en espagnol), alors un plat bien Coup de Foudre, même s’il n’est pas Hexagonal. Je vous promets qu’il vaut la peine.

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La vie dans deux fuseaux horaires

Je ne corrige pas toutes mes erreurs ici, un choix fait exprès. D’une part, j’aime parfois me donner des frissons de terreur en lisant les plus vieux posts du blog. D’autre part, certains commentaires perdraient leur sens si les erreurs dont ils parlaient disparaissaient. Alors, une erreur que je laisse rester, c’est que j’ai écrit que dimanche était le 1er — parce que c’est emblématique du plus grand défi de ce blog.

Sauf pour 2 périodes d’une quinzaine chacune, à cause de décalages de dates de changement d’horaire, je vis à 9 heures en retard sur la France. En général, j’essaye de publier un article par jour. Pour garder la passe de jours de suite, je les publie à 0h01 tous les jours dans mon fuseau horaire. (Au moins, c’est le but ; je ne suis pas toujours prêt à cette heure.)

Cette différence de temps a des conséquences. Parfois, c’est pour le meilleur. Quand je voulais regarder des concerts en ligne pendant le confinement, d’Indochine ou de Catherine Ringer, ou le meilleur épisode de Taratata de tous les temps (avec les deux), je pouvais les regarder vers midi, pendant le déjeuner. En théorie, c’était moins énervant pour mes voisins. (Pas vraiment, car ils s’attendent à silence absolu de ma part. De leur part… c’est un blog familial, mais c’est dégoûtant, ce que je supporte sans plainte.)

Parfois, c’est difficile. Trouver la bonne heure pour enregistrer « 5 Minutes Avec », c’est un défi. Avoir des conversations avec le service aux clients chez la FNAC ? Même moi, je suis d’accord avec mes voisins que des appels téléphoniques à 2h du matin sont nuls !

Mais en conséquence de la différence, je pense à certaines choses de façon différente que vous. Je doute que Le Canard enchaîné m’en veuille pour avoir piqué juste leur logo :

©️Le Canard enchaîné

Mais qu’est-ce que ça dit sous leur nom ? « Journal satirique paraissant le mercredi ». Peut-être pour vous. Moi, j’ai un rituel. Le mardi, je suis toujours à Rodrigo’s, un resto mexicain pour le déjeuner vers 12h45. Juste après avoir reçu ma commande à 13h, je peux télécharger Le Canard. Tous mes amis francophones sur Facebook savent que je prends tout de suite une capture d’écran du gros-titre, et le partage avec eux. J’aime le leur donner avant qu’ils ne puissent le trouver aux kiosques le matin.

Je sais, vous êtes curieux. Est-ce que Rodrigo’s est vraiment aussi bon que ça ? Voici ma commande habituelle, un chimichanga — les tortilla chips sont comprises :

En fait, bien que les chips soient excellentes, le chimichanga n’est que de qualité moyenne. Mais le prix n’est pas cher, le service est excellent, et il m’amuse de lire un journal en français dans un resto mexicain.

C’est la même chose avec les fêtes. Je dois tout préparer un jour à l’avance. Une galette des rois ou des haguignettes pour le 6 janvier ? Fait (et servi) le 5. Cette année, la galette est arrivée encore plus tôt à cause de l’horaire de ma fille, rien à voir avec les publications. Un colombier pour la Pentecôte ? Fait la veille aussi. Je veux écrire pour le 14 juillet ? Faut finir le 13 ! Pour vivre en même temps que la France, je dois tout planifier tôt.

Finalement, c’est la même chose avec la balado. Je prépare les épisodes le dimanche matin chez moi. Je les télécharge sur Spotify vers 23h, quand il est toujours dimanche. Et j’appuie sur le bouton pour les publier à 0h01 le lundi. Dans la tête, c’est toujours dimanche pour moi, et pour autant que j’essaye de me souvenir de la différence, quand j’en parle à des américains, je dis toujours que je la publie le dimanche.

Au fait, juste pour rappeler le bon vieux temps, si vous avez aimé ce post, abonnez-vous au Canard enchaîné !

Portrait de Molière par Nicolas Mignard

Par manque d’un mot

Il y a une comptine en anglais que tous les enfants connaissent, qu’ils soient britanniques, américains, ou bien australiens (ça date des siècles). J’imagine qu’il y a une version française mais d’abord, voici la version originale :

For want of a nail the shoe was lost.
For want of a shoe the horse was lost.
For want of a horse the rider was lost.
For want of a rider the message was lost.
For want of a message the battle was lost.
For want of a battle the kingdom was lost.
And all for the want of a horseshoe nail.

For Want of A Nail

Les deux premières lignes se traduisent comme ça, à moins selon moi :

Par manque d’un clou, le fer à cheval a été perdu,
Par manque d’un fer à cheval, le cheval a été perdu

Ça continue avec un cavalier, un message, une bataille, enfin un royaume — tous perdus par manque d’un clou. (Voilà, c’est pourquoi Cartier veut vous vendre « Juste un clou ». On sait jamais quand on en aura besoin.)

Je me sens souvent comme si je vis cette comptine en cherchant certains mots en français. L’exemple le plus récent vient de mon post, Mon vieux village — et oui, je suis bien au courant que j’aurais dû écrire ancien, pas vieux, c’était juste ce genre de semaine. Je voulais exprimer en tant que verbe ce que l’on fait aux États-Unis quand nos études à la fac sont finies. En anglais, on dit « graduation » — ça comprend plusieurs sens, dont le fait d’avoir reçu le diplôme, la cérémonie, et la fête qui va souvent avec. J’ai eu du mal à trouver la bonne expression. Mon dictionnaire Oxford rend le fait « être diplômé », la cérémonie « la remise du diplôme », et n’a rien pour la fête. Google m’a donné « l’obtention du diplôme ». Dans les commentaires, on trouve :

Les bilingues sont d’accord — il n’y a vraiment pas de bon mot en français pour ce que l’on dit en anglais. Et cela malgré le fait qu’il y a plein d’écoles en France — à tous les niveaux ! — plus vieux que mon pays.

J’ai eu ce problème depuis le début avec un autre mot, « cheap » — et ceci me manque presque plus que n’importe quel autre mot, parce qu’il veut dire beaucoup de choses ! Le sens le plus fréquent est simplement « pas cher », et cette expression suffit souvent. Mais on l’utilise aussi pour des personnes — elles n’ont pas de prix, évidemment, mais ça décrit plutôt l’attitude, comme « avare », mais moins fort. Avare, c’est Oncle Picsou ; « cheap, » c’est quelqu’un que vous invitez à la Tour d’Argent et qui vous rend la faveur par vous inviter chez McDo.

Un « cheap shot » est « coup bas » selon mon dictionnaire, et il y a une traduction exacte en anglais, « low blow ». Mais ça veut dire vraiment un coup hors les règles d’un sport ; « cheap » ici veut dire aussi inattendu. Il vous semble que l’on va se serrer les mains, puis je vous donne un coup de poing à la tête — ça, c’est « cheap ». Vous voyez sûrement pourquoi « cheap » me manque en français.

Un dernier exemple ? Pourquoi pas ? « Fun ». Expliquer ce qui veut dire « fun » en français, c’est comme expliquer « s’agir » en anglais. J’ai su que j’allais « avoir du fun » avec ce mot dès que j’ai entendu parler de « Fun Radio ». Si « Radio Marrant » servait la même fonction, ce nom n’aurait jamais existé. Voici l’entrée dans mon dictionnaire Oxford :

Il y a deux traductions en tant que nom au début — pourtant, aucun exemple qui suit n’utilise ces mots ! On penserait peut-être que les Français ne connaissent pas cette idée, mais en fait, je ne connais aucun peuple au monde entier qui la comprennent mieux. Les russes, peut-être. (Je plaisante.) Pourquoi il faut donc parler autour de cela, sans avoir un bon équivalent, je ne le comprendrai jamais.

Bon, Langue de Molière a eu assez de fun, et on va graduate à un autre sujet la prochaine fois. Vous voyez ce que vous m’avez fait faire ? Des anglicismes. Réglez cette situation, les amis !

Bannière qui dit « C'est le 1er » avec des dessins de 3 desserts : bûche de Noël, religieuse, macaron à la framboise

C’est pas le 1er, version mai 2023

Avec un jour de retard, parce que le 1er mai était dimanche, donc le jour de la balado (toujours pas de semaine ratée !)… Je continue à copier Light & Smell avec des listes de mes articles préférés au premier du mois. Ça vient d’Allez vous faire lire, mais je ne suis pas exactement ses règles.

Nouveaux à moi :

Les habituels :

À encourager :

Rien de nouveau chez Un déjeuner en Provence et Le journal des Jum’s. Laissez-leur de gentils commentaires pour les encourager à reprendre !