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Monsieur Aznavour

Des heures plus tard, j’ai toujours des larmes aux yeux. Avant que je vous parle de Monsieur Aznavour, je dois simplement vous dire que ce film est un triomphe, qu’il faut laisser tout tomber et le voir le plus vite possible à tout prix. Je ne savais pas à quoi s’attendre, et il a fini par être l’une de choses où je me suis dit : « Si c’est tout ce que j’ai à cause du français, il valait la peine. »

Extrait de l'affiche : le nom de Tahar Rahim en tête, le titre, et un dessin de M. Aznavour en noir et blanc, le dos tourné.

Alors, rembobinons 12 heures en arrière, hein ? Je vous ai dit que j’allais revenir ce soir aux soirées ciné, et cette fois, nous avons eu un dîner ensemble, genre « potluck », comme on dit chez moi, où tout le monde apporte ce qu’il veut. (Je ne sais jamais quoi dire pour ça.) J’ai fait une tarte aux noix de pécans, étant en mode « finissez les ingrédients dans votre cuisine, vous ». Je suis déçu de la croûte, mais l’appareil reste parfait comme toujours avec cette recette :

Tarte aux noix de pécan -- les bords sont rétrécis et cassés.

Pour une fois, vous allez voir ce que les autres ont apporté. Je ne suis pas sûr de quel est tout ça, surtout le truc marron et ronde. Je ne l’ai pas fini, mais le reste, oui :

Assiette avec un bout de la tarte, une tranche de baguette, un sushi au saumon, et d'autres trucs que je ne peux pas nommer.

Je suis toujours un peu contrarié : le temps que le film commence, la moitié de ma tarte restait. Cependant, on a emballé cette moitié pas-mangée pour apporter chez eux après le film. Désolé, mais pour autant que je heureux de partager, si les autres ne la veulent pas, les restes sont à moi. C’est pareil pour les autres ! Au moins, la personne en question aurait pu me demander avant de faire ça. C’était du travail.

De tout façon, le film. Il faut que je sois bien clair : je ne connais guère la vie de Charles Aznavour, juste certaines chansons. Je viens de me rendre compte que j’étais censé écrire « Je découvre Charles Aznavour » après la représentation de Julien Clerc pour le Projet 30 Ans de Taratata, car il avait chanté « For Me Formidable ». Oups. Je réglerai l’erreur. Mais sans ça, je suis très mal placé à vous dire si le film prend trop de libertés. Cependant, je crois que non. Pourquoi ?

Très peu d’entre vous étaient ici quand je suis allé voir Elvis avec ce même groupe, mon deuxième film avec eux. Ce film-là était une hagiographie : si Elvis revendait des drogues, le film nous aurait dit que les drogues sont bonnes pour la santé. Ce film ne l’est pas. Charles Aznavour avait 5 enfants par 3 femmes différentes et ce fait est évoqué sans rien cacher. D’autres relations sont traitées de façon peu flatteuse envers lui, et ça malgré — à cause de ? — le fait que sa famille était impliquée dans la production du film. Je sais qu’Aznavour lui-même a approuvé une première version du scénario ; ça parle bien de lui.

Le film suit une structure de plusieurs chapitres, nommés d’après ses plus grands tubes, dont les titres apparaissent à l’écran écrits dans un petit cahier rouge. Il aimait apparemment ces cahiers : tout au fil du film, il écrit sans cesse dans un cahier après un autre, et vers la fin, on voit une bibliothèque énorme chez lui, remplie de rien que ces cahiers. J’imagine que c’est un détail tiré de la réalité.

Dans le premier chapitre, on voit sa vie d’enfant pendant les années 30. Ses parents font partie d’une communauté d’immigrés arméniens, et gèrent une boutique ensemble — qui ferme définitivement car son père n’est pas bon en affaires et dépense trop. Le jeune Charles et sa sœur gagnent un peu d’argent en chantant dans des spectacles de variétés. On voit vite que cette enfance établit certaines habitudes pour la vie : il se soucie sans cesse de l’argent, mais est généreux envers les autres, tellement comme son père. Il y a une question qui revient encore et encore quand on entend son nom de famille, Aznavourian, ou comme on dit en arménien, Ազնավուրյան : êtes-vous juif ? On est dans les années 30 ; ça aura des conséquences graves.

Quand les Voisins mettent Paris sous occupation, ils veulent bien savoir s’ils sont juifs. Ils répondent que non, arméniens, ce qui met les Allemands encore plus en colère car selon une affiche, ils cherchent un certain Missak Manouchian. Oups. Les Aznavour réussissent à se cacher quand le Gestapo vient chercher leur appartement, mais c’est un moment effrayant. La scène de la Libération, avec des chars américains qui roulent dans les rues alors que tout le monde tiennent des drapeaux français, était émouvante à souhait et valait le visionnage elle seule. Ouais, je pleurais.

Charles et son ami, le pianiste Pierre Roche, forment un duo musical et attrapent l’œil d’une certaine Édith Piaf. Mme Piaf sera une influence importante, mais joue aussi une rôle nuisible — elle convainc Charles de jouer à Montréal, ce qui lui gagne du succès, mais est aussi impliquée dans la séparation de Charles et Pierre et, pour des raisons professionnelles, l’échec de son premier mariage. Elle est un peu la méchante du film, l’inspirant à mettre sa carrière devant tout autre chose, et je ne sais pas à quel point ce traitement est juste. Le traitement de Pierre est particulièrement sympa : la famille n’a pris aucune opportunité de le blâmer ou régler des comptes. Je suis énormément admiratif de cette partie.

Charles se consacre à son travail à Paris, toujours hanté par certaines questions sur ses origines. Le succès vient et part, et il entame plusieurs relations avec d’autres femmes, en essayant d’être père pour Patrick, le fils qu’il ne savait pas était le sien pendant une décennie. Il ne doute jamais qu’il réussira, mais il y a des moments où son arrivée semble moins qu’évident.

Le film se concentre principalement sur sa vie jusqu’à la mort de Patrick ; les dernières 3 décennies passent vite. Mais vers la fin, il dit quelque chose qui explique sa vie, son obsession, mieux que tout : « Si j’arrête, je meurs. » Soit lui soit sa famille ont dû approuver ça ; on a carrément reconnu que ses qualités et ses défauts venaient de la même source.

C’est pour ça que je recommande si fortement ce film. Monsieur Aznavour est une biographie qui essaye de traiter justement de tous les côtés de sa vie. La distribution est excellent, surtout les acteurs qui jouent Aznavour, Roche et Piaf, et la photographie est à la hauteur des interprétations. Je n’ai que de bonnes choses à dire sur Monsieur Aznavour.

Le Comte de Monte-Cristo

Ce soir, j’ai regardé le nouveau film du Comte de Monte-Cristo avec mon groupe de cinéphiles de l’OCA. Avant de continuer, je dois dire deux choses qui n’ont rien à voir avec le film en soi. D’abord, à chaque fois où je dis ce nom, soit en français soit en anglais, j’ai envie de faire une blague stupide et l’appeler le Sandwich de Monte-Cristo, ce sandwich (lien en anglais) étant la version américaine du croque-monsieur. Mais l’autre chose vient du Gorafi, qui a publié un petit clip sur Facebook pour annoncer que vu le succès du film, il sera bientôt adapté en livre. Il y a des fois où je souhaite que vous puissiez me voir au moment où je fais une telle trouvaille. Celui-ci m’a tué.

Nous pouvions regarder le film, toujours pas disponible aux États-Unis, car l’organisatrice avait acheté le disque pendant un voyage en France. Alors nous avons dîné ensemble avant de regarder le film. Je n’ai rien fait cette fois — pour eux — mais vous aurez quand même droit à des photos des cookies que j’ai faits juste avant d’y aller. C’est notre post de demain.

Alors, le film. Je vous ai dit quelque part qu’enfant, j’avais lu une traduction abrégée en anglais. Ça fait longtemps, alors je ne dirais jamais que je connaissais l’intrigue en détail. Mais je me souvenais bien de son début — notre héros, Edmond Dantès, est accusé faussement d’être conspirateur napoléonien et passe une belle décennie au Château d’If en conséquence. Là, il fait la connaissance d’un autre prisonnier qui lui raconte où trouver un grand trésor. Avec ça, il pourra revenir pour se venger sur ses ennemis. Je me souvenais du nom Danglars, mais au-delà ça, j’avais beaucoup oublié.

Que dire ? Vous souvenez-vous du point auquel j’étais enthousiaste des 3 Mousquetaires : D’Artagnan l’année dernière ? C’était comme ça mais encore plus fort — je vous dirai maintenant que ce film porte une très haute recommandation de ma part. Très haute.

La partie que je connais le mieux, c’est le début, et c’était tout ce dont je rêvais. Je crois que cette partie a été légèrement changée du livre, mais ce qui compte, c’est que Dantès sauve une naufragée, ce qui a vraiment impressionné le propriétaire du bateau. Il vire Danglars et le remplace en tant que capitaine avec Dantès.

Malheureusement pour Dantès, la femme qu’il a sauvé est en fait conspiratrice bonapartiste, et elle portait une lettre signée par l’Empereur de son exil sur Elbe (d’où le nom de ma ville sur ce blog, Elbe-en-Irvine). Dantès ne pense plus à ça — avec son nouveau titre, il épousera enfin Mercédès, sa fiancée. Tant pis pour lui, son cousin Fernand a la même idée.

Au mariage d’Edmond et Mercédès, Edmond est arrêté par des soldats du roi. Le procureur Villefort fait un complot avec Danglars et Fernand pour se débarrasser d’Edmond par l’incarcérer dans le Château d’If.

Photo du Château d'If sur son île dans la mer près de Marseille.
Château d’If

Il est impossible de surestimer à quel point ce château hante mes rêves depuis 3 décennies. Quand je pense aux pires endroits du monde, c’est le cauchemar par excellence, une sorte de super-Alcatraz (prison californienne, aussi sur une île). Cette partie du film était ma préférée parce que nous les spectateurs vivons l’enfer qui est le Château. Les prisonniers sont enfermés dans des trous sous le sol d’où les gardes les surveillent. Chacun est confiné dans un isolement cellulaire. Vous savez que je suis un vrai cinglé, car après l’avoir vu, j’ai plus envie d’y visiter que jamais.

Après ça, je crois — mais j’aurais du mal à l’expliquer — que le film part du livre dans plusieurs sens importants. Je suis mal placé à en parler, mais le Dantès de cette partie est un peu le Batman du XIXe siècle, avec des gadgets que je trouve peu probables (jamais électriques — il s’agit de la construction de sa maison). Mais l’important est là — il est follement riche, et il fait son tout pour manipuler Danglars et Villefort, qui méritent tout ce qui leur arrivent, ainsi que Fernand.

La photographie de ce film est un point fort, ainsi que les travaux de Pierre Niney et Anaïs Demoustier, qui jouent dans les peaux de Dantès et Mercédès. Si le film n’est pas complètement fidèle au livre original, il reste un grand spectacle digne de l’un des plus grands contes jamais racontés.

Le Clan des Siciliens

Ce soir, je suis revenu sur les films français avec Le Clan des Siciliens, film de truands qui met en vedette Jean Gabin, Lino Ventura et Alain Delon, ainsi qu’un petit second rôle pour André Pousse. Au contraire de Razzia sur la chnouf, cette fois, c’est Ventura qui joue un policier, et Gabin qui joue un truand. Mais comme l’autre film, c’est adapté d’un roman d’Auguste Le Breton — et presqu’autant un chef-d’œuvre. Il mériterait certainement une place dans mon « Temple de la renommée », si pas « Le Panthéon ».

Peut-être qu’il me faudra garder une page avec un classement élargi, ou changer la page actuelle des films pour refléter le classement. De toute façon, notre film.

On commence avec le menu du disque. Il y a trois langues pour les voix, et trois pour les sous-titres. Ce ne sont pas les mêmes, alors j’ai dû le regarder sans des sous-titres en français. Quand on parle des films de truands, pleins d’argot, ça peut poser des problèmes. Au-delà de « fric », que je connaissais déjà, il n’y avait pas beaucoup d’argot. J’estime que j’ai compris environ 70 % des dialogues ; je ne m’en plains pas.

Menu du disque. L'audio est disponible en français, italien et allemand ; les sous-titres en italien, allemand et néerlandais.

Le film commence dans la salle d’attente d’un tribunal. On voit Roger Sartet (Delon) en train de fumer. Le gendarme à sa droite enfile quelque chose dans sa poche, mais on ne sait pas quoi :

Delon fume sur un banc, entre deux gendarmes

Sartet est interrogé par un procureur, qui nous donne une petite biographie : criminel à partir de ses 14 ans, Sartet est un voleur, et cette fois, il semble qu’il ira en prison pendant longtemps. (C’est pas la Norvège ici.) En quittant la pièce, Sartet passe le commissaire Le Goff (Ventura), qui l’a poursuivi.

Sartet et Le Goff dans le bureau du procureur

En allant vers Fresnes, connu pour organiser des séances de Mario Kart pour ses invités, Sartet sort le truc dans sa poche. Il s’avère que c’est une perceuse et scie circulaire — il va les utiliser pour couper un trou dans le fond de la voiture cellulaire et s’échapper.

À Fresnes, Le Goff n’est pas content. Il y avait un gendarme dans la voiture cellulaire — comment est-il arrivé qu’il n’a rien entendu ?

Le Goff examine de près le fond de la voiture

On rencontre enfin le sauveur de Sartet, Vittorio Manalese (Gabin), chef de la famille de truands siciliens. Il veut que Sartet l’aide à cambrioler une exposition de bijoux.

Manalese rencontre Sartet

Le Goff va dans un restaurant où travaille Monique Sartet, la sœur de Roger. Il lui demande de l’appeler si Roger la contacte. Mais c’est évident qu’elle ne s’intéresse pas trop à aider la police.

Le Goff parle avec Monique au comptoir du resto.

Plus tard, il fait nuit. On voit Le Goff avec une douzaine de policiers, prêts à faire une razzia. Mais contre qui ?

Le Goff et ses policiers

C’est un hôtel, et en quelque sorte, ils savent que Roger est là avec une prostituée. La police exigent que le gérant de l’hôtel les appeler afin de leur offrir du champagne. Avec ça, Roger ouvrira la porte et la police le rattrapera. Mais Roger reconnaît le piège et s’échappe en sautant par la fenêtre.

Roger se rend chez Vittorio. Mais Vittorio a l’impression que la police savent trop sur ce qui fait Roger. Il appelle un ami aux États-Unis, un autre truand sicilien nommé Tony Nicosia, pour demander de l’aide.

Vittorio au téléphone

Ils vont dans la Galerie Borghèse à Rome, où il y a une exposition de bijouterie française. Soyez émerveillés par mes compétences en italien, car le panneau dit « Mostra della alta gioielleria Francese » ainsi que SPQR, ce qui veut dire « Senatus Populusque Romanus », le Sénat et le peuple de Rome. (Ça parle du Sénat romain ; le Sénat italien de nos jours passe son temps en regardant des pornos des jeux vidéo Ne me croyez pas sur parole — lien vers 20 Minutes et tous publics.) Enfin, mes voyages en Italie sont utiles pour quelque chose !

Vittorio et Tony se promène dans la rue, et doivent corriger un enfant qui fait semblant de les agresser avec un pistolet jouet — car il ne sait pas le tenir comme un vrai truand.

Les truands affrontent un garçon

Mais Le Goff a découvert qu’ils vont faire un cambriolage à l’étranger. Il fait une razzia sur le bureau du photographe qui produit de fausses cartes d’identité pour eux, joué par André Pousse.

André Pousse et son appareil photo

Le Goff affronte Vittorio dans son usine avec les preuves. Vittorio nie tout, mais sait qu’il faudra changer ses plans.

Le Goff et Vittorio dans l'usine du dernier

Ici, j’arrête avec les photos et le récit afin de ne pas divulgâcher le dernier tiers du film. Le nouveau plan est une œuvre de génie, et le dénouement vaut pleinement la peine. Ce film n’est pas complètement à la hauteur de Razzia sur la chnouf, plus efficace avec son temps, mais c’est encore une fois un triomphe pour Gabin et Ventura, les meilleurs acteurs dans ce genre. Le Clan des Siciliens porte ma recommandation enthousiaste !

Itinéraire d’un enfant gâté

C’était la maîtresse du Chat voyageur qui m’avait conseillé ce film en lisant mon billet de la première moitié du Tour. Elle m’a dit que ce film avait quelque chose à voir avec le Val-d’Oise. J’avais donc planifié de regarder ce film juste après le bon « Je découvre » — oui, la note pour ça a passé 1 1/2 ans dans mon tableur avant que je ne le commande ! Puis La Fille était à la maison cette semaine-là, j’ai raté le moment, et alors nous voilà. C’est loin de la première fois où je planifie quelque chose pour le blog plus d’un an avant de le faire, et pas la dernière que vous allez voir cette année.

Je dois dire après tout ça que ce film ne se déroule pas du tout dans le Val-d’Oise, au moins, pas au-delà de l’aéroport CDG. Mais peut-être que c’est ça que notre amie voulait dire. La semaine prochaine, je vais avoir quelque chose de fou pour vous à cet égard. De toute façon, le film.

Ça fait belle lurette depuis la dernière apparition de Jean-Paul Belmondo ici, Les Tribulations d’un Chinois en Chine en juin 2023. Il me manque horriblement. Mais le Belmondo de ce film est plutôt différent de celui du passé — pas l’acteur tout sérieux de la Nouvelle Vague, mais plus mûr, plus réfléchi que dans Le Guignolo ou L’Homme de Rio. Je n’ai jamais vu un Belmondo exactement comme ceci, qui lui a gagné le César du meilleur acteur de 1989. C’est impressionniste et souvent difficile à suivre, presque deux films différents en première et deuxième moitié.

Au fait, mon disque n’avait des sous-titres qu’en anglais, alors je l’ai regardé sans leur aide. La mort avant l’anglais ici.

Le film commence avec une scène très déroutante, au pied de la colline de la Basilique du Sacré-Cœur, où se trouve un manège (toujours bizarre à mes yeux). Un enfant de trois ans est là, abandonné selon la lettre qui va avec lui :

L’enfant, Sam, se trouve vite au travail, dans un cirque à partir de ses 6 ans. Plusieurs scènes à des âges différents se déroulent en montage, sans mots. Ça donne l’impression d’une vie dure et malchanceuse :

Tout ça s’arrête à l’âge de 20 ans quand il tombe par hasard d’un trapèze et est blessé :

À plusieurs reprises pendant ce montage, on voit le visage d’un Sam beaucoup plus vieux, apparemment sur un bateau au milieu d’un orage :

Il devient clair que nous sommes en train de regarder ses souvenirs. Puis il est avec une femme, Victoria, apparemment sa fille, près des Chutes Victoria :

On quitte Sam pour un autre homme, Albert (dit Al), qui travaille pour une entreprise d’aspirateurs industriels, aussi dit Victoria. Albert laisse sa copine monter sur un aspirateur et se trouve viré :

On voit les bureaux de Victoria. Il est évidemment l’entreprise de Sam, qui n’a pas oublié ses racines dans le cirque :

On apprend enfin pourquoi Sam était dans un orage — il a simulé sa propre mort afin d’échapper à sa vie ennuyeuse, un peu façon « Un Chinois en Chine ». Il lit les nouvelles de sa disparition dans un numéro de Paris Match :

Le bureau accueille une messe en souvenir de lui :

Avec sa nouvelle liberté, Sam achète une fausse identité en tant qu’architecte belge (son manque d’accent belge le trahira plus tard). Il visite Papeete et San Francisco :

Mais en Afrique, Al croise son chemin et le reconnaît tout de suite. Il ne dit rien au début, mais commence à le surveiller :

Belmondo faisait toujours ses propres cascades. Mais vous ne pouvez jamais me payer assez pour rester debout aussi proche d’un vrai lion comme il fait ici :

C’est en ce moment qu’il remarque Al en train de lui prendre en photo. Il détruit le film, mais Al lui montre un journal en preuve qu’il sait la vérité :

C’est ici où le premier film, la partie hyper-artistique et impressionniste, se termine. Maintenant, on se lance dans une autre histoire beaucoup plus typiquement « Belmondo ». Sam décide de revenir en France avec Al, et l’aider de trouver un emploi chez Victoria, beaucoup mieux payé qu’avant, en échange de son aide pour faire certaines farces contre son ancien avocat et son fils, devenu PDG en son absence. Avec les conseils de Sam, Al gagne leur confiance :

Tous les jours, Al a des réunions avec Sam soit en personne soit par téléphone, pour apprendre que faire :

Après un an, Al a suffisamment gagné la confiance de Victoria la fille de Sam que les deux sortent ensemble. Sam exige qu’Al passe par une station-service où, déguisé comme pompiste, il peut voir sa fille. Elle soupçonne que c’est lui :

Plus tard, au dîner, c’est Victoria qui demande Al en mariage. Est-ce que j’hallucinais ?!? Ça arrive souvent dans ce sens en France ? Surtout à l’époque ?!?!?!?

Mais c’est ici où Al fait une erreur. Il fait des appels téléphoniques à Sam pour tout et quand il s’excuse de la table pour un appel, Victoria entend tout, ce qui l’amène enfin à son père.

C’est ici où j’arrête le récit afin de ne pas divulgâcher la fin. Mais c’est une histoire qui est en grande partie une mise à jour du livre de Job. Sam et Al, tous les deux, perdent tout pour des raisons différentes, et se retrouvent restaurés mieux qu’avant, même si pas de façon attendue.

Si je mettais à jour mon classement, ce film se retrouverait à une place entre 50e et 60e. C’est un bon film avec une structure qui le rend un peu difficile à suivre pendant la première moitié, et on doit vraiment se demander si la fin n’est pas un peu trop parfait. Mais n’oubliez pas que ce niveau s’appelait déjà « à revoir autant que possible ». Itinéraire d’un enfant gâté porte ma recommandation.

Le Procès Goldman

Ça fait belle lurette depuis notre dernier film — 7 semaines ! — mais on est de retour avec le dernier film de mon groupe de cinéphiles chez l’OCA. Juste hier, je vous ai dit qu’une amie m’avait emprunté mon lecteur de DVDs — maintenant vous savez qui et pour quelle raison !

©️2023 Moonshaker, tous droits réservés, Source

Vu que le film a été projeté dans une salle où je ne pouvais pas le mettre en pause, il n’y a pas de photos, comme toujours avec ce groupe.

J’ai un peu de mal avec que dire, alors je commencerai en disant que je le recommande en tant que film. Je ne pouvais comprendre même pas un seul mot pendant les 5 premières minutes, où deux avocats parlent à la même vitesse qu’à la fin d’une pub pour une banque ou une solde, avec un milliard d’avertissements qui doivent se terminer en 5 secondes. Mais après ça, je n’ai pas eu de problème. Les acteurs sont bons, si inconnus à moi, et malgré le fait que l’on est dans un tribunal sans cesse pendant une bonne heure et 45 minutes, très peu de temps est perdu.

Non, le problème est que ce film part de faits historiques autour d’un procès où le demi-frère de J.-J. Goldman a été mis en cause pour deux meurtres pendant un vol qu’il a sans doute commis, qui a lieu dans un système légal différent de celui que je connais, et vu que le film dit à la fin que certains faits ont été changés, je ne peux absolument pas vous dire quel est son rapport avec la réalité. On peut en lire plus sur la page Wikipédia du film, mais il y a trop de faits contestés que je suis mal placé à juger.

Pierre Goldman était un soi-disant intellectuel, le genre qui se croit justifié en commettant n’importe quel crime au nom de ses idées. Il jouait à révolutionnaire au Venezuela, puis a commis des vols armés à partir de son retour en France. J’ai écrit une fois, en parodie d’Anatole France, que « la justice exige parfois que des gens brisent les vitrines des bijouteries pour se servir, mettent le feu aux gendarmeries, et volent des cheesecakes aux restos. » Je parlais des émeutes de l’été de 2020 aux États-Unis, où ces choses sont arrivées sans conséquences aux malfaiteurs, et je m’en fous de la pureté de ses plaintes contre le capitalisme dès qu’on porte des armes afin de voler aux innocents. Pourtant — et c’est pour ça que même un tel que Pierre Goldman devrait vouloir m’avoir en tant que juré — tout ça est complètement hors la question de savoir s’il a tué deux femmes ou pas.

Le film nous présente un procès qui est presque un cirque ou un zoo. Ici, je dois plaider l’ignorance de comment marche les procès criminels en France. Ce que j’ai vu dans le film n’arriverait jamais dans un tribunal américain ou britannique, où les avocats et même l’accusé parlent au-dessus des autres. Ici, les deux côtés ont chacun un tour pour examiner les témoins. Un avocat peut marquer ses objections, mais ne peut pas se lancer dans un discours après avoir interrompu l’autre avocat. Peut-être que c’est juste le drame ; je ne sais pas.

Wikipédia nous dit que le scénariste a bien fouillé les archives afin de reconstruire les arguments. Si ça tient, on peut dire que Goldman était honorable d’au moins une façon — il a insisté sur le fait de son innocence et ne voulait pas être jugé non-coupable à cause d’une technicité. Beaucoup d’avocats lui conseilleraient que c’est une mauvaise stratégie — et le film montre les siens en train de se disputer avec lui à cause d’exactement ça — mais il a avoué sa culpabilité pour les vols, alors il n’a pas essayé d’échapper tout court à la loi.

En revanche, si on peut croire au film, il n’avait pas peur de faire appel aux abstractions pour mettre en doute les témoignages des autres. Encore et encore, il interrompt ses avocats pour dire que tous les policiers sont des racistes, ce qui est au-delà de la question de s’ils ont dit la vérité ou pas. Vu les propos du film, il me semble que Pierre Goldman n’avait aucun sens de l’ironie.

Vu que le procès a eu lieu il y 50 ans, ce n’est pas un divulgâcheur quand je vous dis qu’il a été trouvé non-coupable des meurtres. Il a été assassiné trois ans après le procès par un groupe de criminels qui s’appelaient « Honneur de la Police ». Ils n’ont pas eu non plus le droit d’agir hors la loi. « Le Procès Goldman » est une bonne mise en garde contre l’idée que l’on peut se déclarer au-dessus des règles qui régissent le reste de la société.

Les 3 Mousquetaires : D’Artagnan

Ce soir, je suis revenu au groupe de cinéphiles de l’OCA pour mon 101e film français. Je n’ai pas de voix dans le choix, mais je suis ravi que l’on recommence avec un film de cape et d’épée. Ou plutôt de pistolet — on en parlera plus en bas.

©️Pathé, Source

Une foule de 33 personnes a été annoncée pour la soirée alors j’ai décidé que j’ai dû faire quelque chose qui pouvait être facilement doublé. Un chemin très facile, mais coûteux, est une tarte au chocolat — les ganaches ne sont pas trop de travail, mais le prix des ingrédients est à siffler, puis pleurer. Surtout quand on tire sa recette de La Maison du Chocolat.

Cette quantité de tablettes de chocolat m’aurait coûté environ 80 € chez la Maison du Chocolat, si la plus proche n’était pas à New York, mais je n’allais. J’ai dépensé 20 $ chez Walmart, mais je dois vous dire, je ne recommande pas le Lindt pour ça après l’avoir goûté.

Je suis content des fonds des tartes, préparés avec la même pâte sucrée que la semaine dernière :

Au début, je les croyais une réussite :

Mais après 2 heures au frigo — et je ne m’attendais pas à ça, car il n’y a pas de beurre dans cette ganache — la catastrophe :

La même chose est arrivée aux deux, mais je n’ai pris une photo que de la pire tarte. À ces moments, il ne faut pas perdre son sang-froid. Il faut plutôt mettre le bol de son robot dans le congélateur avec seulement 40 minutes avant l’événement, aller prendre la douche planifiée, PUIS être prêt à monter une crème chantilly une fois habillé :

Honnêtement, je suis une ordure et je le sais :

Je suis rentré avec une tarte entière, mais je ne m’en plains pas — il y avait beaucoup plus de desserts que ce à quoi je m’attendais :

Si je refais cette tarte, je ferai la ganache exactement comme celle de Pierre Hermé — la crème ne sera pas bouillante, et j’utiliserai le moins de chaleur possible. Mais une bonne quantité d’un meilleur chocolat comme Valrhona serait trop chère alors je doute que je la fasse à nouveau.

Alors, le film. Cette version des 3 Mousquetaires est beaucoup plus réaliste que celle d’André Hunebelle. Où la sienne était très propre, tout le monde ici est mal rasé et ont les cheveux emmêlés. D’une façon, je l’apprécie — il aurait été difficile pour des soldats de passer le temps en se rasant. D’autre part, je ne m’attends pas à un documentaire.

Ça dit, je suis la mauvaise personne pour vous dire si cette adaptation est fidèle au livre. Je l’ai lu en traduction et abrégé il y a 35 ans, ciblé aux goûts d’enfants de 10 ans. J’ai réussi à vous trouver exactement la bonne édition (lien en anglais). C’est la même série dans laquelle j’ai découvert Jules Verne et Victor Hugo, alors essayez de l’apprécier malgré ses défauts — je suis ici en partie parce que ces livres m’ont fait rêver.

Ce que je peux vous dire, c’est que ce film suit grosso modo les mêmes points que le film de Hunebelle. Il commence avec une lutte où D’Artagnan essaye de sauver une femme en train d’être agressé et finit par être blessé, mais cette fois, il est enterré et cru mort. La scène où il sort de sa tombe peu profonde, c’est flippant. Il arrive à Paris et réussit à énerver tous les trois mousquetaires de légende, Athos, Porthos, et Aramis.

Au milieu d’un duel, les mousquetaires et D’Artagnan sont attaqués par les sbires du cardinal Richelieu — mais cette fois, des pistolets sont impliqués autant que les épées. J’ai hâte d’ajouter que les armes à feu de l’époque n’étaient pas du tout fiables, et ce n’est pas du tout réaliste que les mousquetaires sont tireurs d’élite. Le même intrigue se déroule où la reine voit le duc de Buckingham en secret et lui donne un collier qui lui fera des problèmes plus tard, mais cette fois, c’est un complot du cardinal plutôt qu’un rendez-vous planifié par les amants. L’attaque contre la reine est une autre scène flippante.

Athos est accusé de tuer une femme et D’Artagnan mène une enquête où il s’est failli faire assassiner par une comtesse — je ne sais pas si ça fait partie du livre, mais il n’est pas dans le film de Hunebelle. Le film continue après la fin de son prédécesseur, et finit juste après une tentative contre la famille royale.

J’étais en haleine presque tout le long du film, bien que je connaisse la plupart de l’intrigue. Ce film est très bien fait, et ne perd pas de temps pendant ses 2 heures. D’autre part, il se termine sur un moment d’angoisse avec les mots « à suivre », jamais le bienvenu. Peu importe — j’ai déjà dit à La Fille que nous allons le regarder en traduction, probablement doublé car elle est loin d’être prête à regarder des films en VO. Mais je sais qu’elle l’adorera !

Il me semble que ceci tombe entre #55 et #45 dans le grand classement. Il ne dépasse pas les films de Hunebelle avec Bourvil et Marais, mais est une valeur sûre et jamais ennuyeux.

100 films français : Une réflexion

Nous avons atteint la fin du classement. Avant de reprendre l’horaire habituel, j’aimerais offrir quelques dernières réflexions.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, Le Panthéon

Je me demande souvent à quel point tout serait allé différemment si certaines choses ne s’étaient pas passées. Quand je vous ai dit que plus de 150 personnes m’avaient dit de regarder Rabbi Jacob, c’était en réponse à cette question :

Si tout avait commencé avec Oscar, le reste n’aurait jamais arrivé. En revanche, il est impossible qu’un tel sondage des Français finisse avec celui-là en première place. Mais c’était à cause du fait que j’ai vu Rabbi Jacob et La folie des grandeurs pour commencer que ça pourrait arriver à peine un mois plus tard :

Voilà, c’est ma toute première commande de la FNAC, dont une des belles affiches que le magasin n’envoie plus. Le lecteur n’est pas en fait un modèle européen, mais j’ai dû l’acheter pour regarder ces disques. Ça vient d’un magasin à Chicago, spécialiste en lecteurs « modifiés », si vous me suivez. C’est légal, mais on perd le garanti de la manufacture originale. Heureusement, rien de mauvais n’est jamais arrivé au lecteur.

La légende en haut de cette dernière photo dit « Je pense que je viens de prendre le cachet tricoloré », une référence aux cachets bleu et rouge du film « Matrix ». Et c’est absolument vrai.

Quelques jours après avoir demandé quel film choisir, j’ai reçu un autre colis dans ma boîte aux lettres, commandé d’un vendeur de disques importés aux États-Unis :

Et un jour plus tard, j’ai fait ça pour la première fois, malgré n’ayant jamais vu ni goûté le bon biscuit de chez LU, en suivant une vidéo de Cook&Record :

Cet été, confiné toujours dans mon appartement (le confinement californien a duré beaucoup plus longtemps que le premier français), j’ai vécu tous les souvenirs possibles d’un enfant grandissant en France des années 80, de ma génération. Avec des anachronismes, bien sûr — seulement deux des albums d’Indochine en haut viennent de cet époque. Mais vous avez la bonne idée. Il y a une expression en anglais, « it’s like drinking from a fire hose » (c’est comme boire d’une lance à incendie), et en 2020, Rabbi Jacob a ouvert la bouche d’incendie pour pressuriser cette lance au maximum. J’imagine que tous les profs de langues étrangères seraient ravis si leurs élèves montraient un quart de ce niveau d’obsession. Au pire moment de notre vie partagée mondialement, c’était donc les films français, et surtout Louis de Funès, qui m’ont donné un nouveau but et les moyens pour garder ma santé mentale. Je considère que les films français sont plus qu’un loisir — ils m’ont sauvé la vie.

100 films français : Le Panthéon

On finit le classement de mes 100 films français avec mes choix pour les 20 meilleurs. Ce sont les immortels, le patrimoine de l’humanité. Chaque film dans cette liste m’a marqué pour toujours, et j’ai fait des efforts pour visiter certains lieux de tournage. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, 100 films français : Une réflexion.

  1. Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ : Un film si loin de tout autre chose dans cette liste, sans son je le prendrais pour une œuvre des britanniques dits « Monty Python ». Mais c’est 100 % à la française, avec Coluche dans la peau de Ben-Hur Marcel, un ouvrier qui veut juste de meilleures conditions de travail, pas de s’impliquer dans un complot qui mélange César, Cléopâtre et…je ne crois toujours pas que j’écrive ça….le Homosexualis Discothecus.
©️Pathé
  1. Le gendarme et les extra-terrestres : Je classe celui-ci en troisième place parmi les Gendarmes, mais c’est à une 2CV près des autres, et de loin le plus original (Sœur Marie-Cruchotte, treize ans avant Sister Act !). Une parodie de Star Wars et l’obsession avec les extra-terrestres de tout le monde à la fin des années 70, chose inattendue dans le cadre d’une série lancée sur la plage parmi des nudistes.
  2. La cité de la peur : Si j’avais classé les films seulement par ses jeux de mots, ceci serait le top ! Le rôle d’une vie pour Chantal Lauby en tant qu’Odile Deray, promotrice complètement sans scrupules, avec des performances brillantes d’Alain Chabat et Gérard Darmon en plus. Juste un an après ma toute première leçon de français, j’ai plié de rires quand Lauby a corrigé Darmon pour avoir raté le subjonctif dans une question. (Je n’ai aucun espoir d’expliquer cette blague à n’importe quel anglophone.) Si vous cliquez le lien de mon article, vous risquez de mourir de rire à cause de ma grammaire. Mais je ne corrige pas mes erreurs de l’époque afin que l’on puisse voir les progrès.
©️Studiocanal
  1. Le magnifique : J’aime ce Belmondo tant que j’ai cherché une copie traduite en anglais pour le donner en cadeau d’anniversaire à mon père. Une parodie des films de James Bond, mais aussi des romans polars de Frederick Forsythe ou Robert Ludlum. Il s’agit de l’histoire de l’agent secret Bob Saint-Clar — jusqu’au moment où on passe un aspirateur sur une plage au milieu d’une fusillade ! Puis on découvre que tout se passe dans la tête d’un romancier fauché. Lorsque vous voyez des choses ridicules dans les bouches de certains personnages du blog, sachez que je pense à François Merlin et son imagination dans ce film. ([C’est faux. Je gagne à chaque fois. — Mon ex])
  2. Le mur de l’Atlantique : Un de mes films préférés pour tant de raisons, et si « bas » seulement à cause de la qualité de tout ce qui suit. Bourvil joue un peintre d’après René Duchez, qui avait découvert une carte du Cotentin avec les emplacements des canons allemands. Ce film comprend la blague la plus française de tous les temps, où Bourvil ne peut pas s’empêcher de corriger la grammaire des Nazis dans leur bureau. Seulement un anglophone peut vraiment apprécier la chanson « God Bless Rugby » dont les paroles ont été écrites par un britannique — elles sont COQUINES !
©️M6 Interactions
  1. Razzia sur la chnouf : Je voulais d’abord mettre ce film juste derrière Les Tontons Flingueurs — où il serait dans un classement uniquement de films de truands, telle est sa qualité. Gabin à sa meilleure en tant qu’Henri le Nantais, fournisseur de drogues. Dans seulement son deuxième tour sur l’écran, Lino Ventura a déjà tellement amélioré. Marcel Dalio et Magali Noël sont excellents aussi.
  2. La traversée de Paris : Une collaboration entre Gabin, Bourvil, et de Funès qui montre de façon comique mais sombre la vie sous l’Occupation allemande. Sans pitié, ce film explore les motivations qui menaient certains à devenir collabo, et quand Gabin crie le nom de Jambier (de Funès), on comprend que c’est une menace de mort, car ça risque d’attirer l’attention des nazis vers son marché noir.
©️Gaumont
  1. Le gendarme à New York : Par plusieurs mesures, le plus drôle des Gendarmes. Je peux vite trouver un rapport avec presque n’importe quel Français en disant « My tailor is rich« , et tout le jeu de chat et souris entre de Funès et Grad sur le paquebot allant à New York est drôle. Il y a une autre chanson pour Nicole, parce qu’il ne faut pas gaspiller les talents de Geneviève Grad, et si c’est moins iconique que Douliou douliou Saint-Tropez, c’est toujours drôle. La parodie de la danse de West Side Story serait le meilleur gag de presque n’importe quel autre film, français ou autrement.
  2. Le corniaud : La première collaboration Bourvil/de Funès/Oury, un film qui serait la plus grande réussite de presque n’importe quelle carrière. Après avoir percuté la voiture du naïf joué par Bourvil, Léopold Saroyan (de Funès) a l’idée de lui donner une nouvelle voiture et l’envoyer en vacances en Italie, afin d’apporter des joyaux en contrebande à travers la frontière. Je n’ai su que beaucoup plus tard que la finale a été tournée à Carcassonne.
  3. L’homme de Rio : À un millimètre près de l’excellence de Peur sur la ville, Indiana Jones 17 ans avant le premier film de ce dernier. Une très rare apparition de la regrettée Françoise Dorléac, disparue beaucoup trop jeune, en tant que partenaire de Belmondo. Il y a un rebondissement CHOQUANT dans l’intrigue qui élève le scénario au rang de génie.
©️Les Films Ariane
  1. Peur sur la ville : Le meilleur Belmondo dans une carrière pleine de réussites, le film à partir d’où a commencé mon grand amour pour les Galeries Lafayette Haussmann, après sa scène de poursuite sur la coupole. Belmondo faisait toujours ses propres cascades, et rien ne dépasse le moment où il descend d’un hélicoptère en brisant la vitrine d’une chambre d’hôtel.
©️Studiocanal
  1. Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais … elle cause ! : Chef-d’œuvre de la carrière d’Annie Girardot, dans la peau d’une méchante de génie ! Elle n’est que simple femme de ménage, mais s’il se passe qu’elle mentionne des racontars à ses employeurs, et ils font des bêtises avec ces infos…ce n’est sûrement pas de sa faute ! Des performances exceptionnelles de Mireille Darc et Bernard Blier en plus.
©️Gaumont
  1. L’aile ou la cuisse : Pour moi en tant qu’anglophone, le film avec la scène la plus importante outre toute La Grande Vadrouille. « Avec du Coca-Cola ? Hohoho, no. With Beaujolais Nouveau ! » est la parodie par excellence de l’attitude française envers les américains. Et pourtant, vous pouvez vous moquer de vous-mêmes en ce moment. Je plaisante trois ans plus tard que toute cuisine industrielle est fait « chez Tricatel », et n’oubliez pas le rôle du grand Philippe Bouvard dans ce film.
©️Studiocanal
  1. Fantômas se déchaîne : Le meilleur des Fantômas de Hunebelle, et un défi lancé en direct vers James Bond. Le Citroën DS volante reste l’un des effets les plus spectaculaires de l’histoire de film, l’Inspecteur Juve est à son plus drôle, et Fantômas le personnage est réalisé à son plus parfait — moins flippant que le premier film, moins marrant que le troisième.
©️Gaumont
  1. Les tontons flingueurs : L’autre grand Audiard, le meilleur de la carrière distinguée de Georges Lautner. Les meilleurs rôles de Lino Ventura et Bernard Blier, et un tour de force même pour Jean Lefebvre. Il y a très peu de moments aussi iconiques que le dîner de Naudin avec les Volfoni sous les yeux et le pistolet de Robert Dalban.
©️Gaumont
  1. Le gendarme se marie : Ce film serait plus bas dans beaucoup d’autres classements — top 20, peut-être, mais top 5 seulement pour moi. Cependant, c’est seulement si bas selon moi parce que les 4 autres devant lui existent. Mon blog est littéralement nommé pour ce film. Je peux réciter toute la scène où Cruchot et Josepha se rencontrent pour la première fois PAR CŒUR. De la magie la plus pure entre de Funès et Gensac.
©️SNC
  1. La folie des grandeurs : Mon deuxième film français, et la preuve que Rabbi Jacob n’est pas arrivé par hasard — les Français sont vraiment les gens les plus drôles au monde entier ! Je n’ai compris que beaucoup plus tard pourquoi Yves Montand avait joué dans un rôle écrit pour Bourvil — pourtant, il réussit le défi. « Il est l’or de se réveiller ! » Don Salluste est le personnage « de Funesque » par excellence, et Alice Sapritch est toute ce que Margaret Dumont avait tenté dans les films des Frères Marx.
©️Gaumont
  1. Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages : Mon film préféré sans Louis de Funès ni Bourvil. Les rôles d’une vie pour Françoise Rosay et Marlène Jobert. Bernard Blier et André Pousse à la hauteur de leurs capacités. Tout dans ce film est fou, impossible, et ridicule en même temps — et si passionnant que l’on n’ose jamais s’arracher de l’écran. Ce film m’a rendu fan d’Audiard pour toujours.
©️Gaumont
  1. Les aventures de Rabbi Jacob : Mon tout premier film français, et la raison pour laquelle le reste de ma liste de films existe, pour laquelle je suis qui je suis. 10 ans après mon divorce, je n’avais toujours pas appris à nouveau comment rire. Puis j’ai entendu « Eddy Merckx ? Non, Che Guevara ! » et j’ai tout de suite su que j’étais à la maison. Le temps que « Rabbi Jacob, il va danser ! » soit arrivé, j’étais prêt à hisser La Tricolore sur mon immeuble.
    J’appelle la semaine où j’ai regardé ce film (et découvert Indochine 5 jours plus tôt) « Le Miracle ». À cause de Rabbi Jacob, j’ai appris que tout ce que je croyais sur la France et l’antisémitisme était faux — autant à cause du fait que plus de 150 personnes me l’ont recommandé que le film lui-même — et si je pouvais avoir tant de tort sur une chose, peut-être que tout autre stéréotype était aussi faux. Après ce film, j’ai dû tout apprendre, le plus vite possible. J’ai consacré mon premier voyage en France à suivre les traces de Jeanne d’Arc et Rabbi Jacob — j’ai notamment visité Les Deux Magots le deuxième jour, où Slimane a été enlevé au début, Rue des Rosiers la veille du départ et Les Invalides juste avant de partir, ayant planifié de terminer la visite où le film s’est terminé — et ça a scellé mon destin à jamais.
©️Studiocanal
  1. La Grande Vadrouille : Cette liste est rangée par importance autant que préférence, et à mon avis, La Grande Vadrouille est le film français le plus important de tous les temps. Vu qu’il a fallu 42 ans et une augmentation de population de 50 % afin qu’un autre dépasse son record d’entrées (Bienvenue chez les ch’tis), vous êtes évidemment d’accord. Pour ce dernier, je choisis une photo qui n’est pas une capture d’écran, mais plutôt de l’exposition que j’ai visitée pendant ma toute première journée en France, la finale de mon post préféré même 3 ans après l’écriture. Je n’avais pas osé espérer trouver une photo qui se mélangerait si parfaitement avec le texte, planifié avant de partir pour la France.
    Plus comique que La traversée de Paris, plus sérieux que L’as des as, c’est le film qui a dit aux Français, « Ça va. On peut respirer après Tout Ça. » Mais c’est beaucoup plus que ça ! Une lettre d’amour aux britanniques, les plus grandes performances des deux meilleurs acteurs de rôles comiques, de la photographie qui met la France entière en vedette — la Côte-d’Or et la Lozère autant que Paris — c’est le film parfait, qui ne manque de rien.

100 films français : Le Temple de la renommée

On continue le classement de mes 100 films français de #40 jusqu’au #21. Je recommande tous sans hésitation. Chacun de ces films est un tour de force — des scènes cultes, des performances inoubliables, des souvenirs à jamais. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.

  1. Le Père Noël est une ordure : De loin mon préféré des films du Splendid, et à ce niveau, c’est un compliment sincère. Gérard Jugnot joue dans la peau d’un Père Noël des centres commerciaux qui est vraiment un mauvais type et fait peur également aux clients qu’à ses voisins. Thierry Lhermitte et Anémone sont les bénévoles qui essayent de mitiger ses dégâts en aidant d’autres personnes autour de Paris.
  2. L’Homme orchestre : Probablement plus haut dans mon classement que celui d’un fan typique de Louis de Funès, notre Louis joue dans dans la peau d’un impresario de ballet très stricte qui doit gérer une crise après une autre : sa meilleure danseuse veut lui quitter afin de se marier, son fils est peut-être le père d’un bébé mais on ne sait pas par quelle femme, et toutes ses danseuses ont envie de s’en aller avec un type ou autre. Noëlle Adam, très rarement vu sur l’écran (étant danseuse plus qu’actrice), joue à merveille en tant que l’adjointe de de Funès. À absolument ne pas prendre au sérieux, mais tellement drôle !
©️Gaumont
  1. Le Capitan : Un merveille du trio Hunebelle-Bourvil-Marais. Le film de cape et d’épée par excellence, avec Jean Marais dans le rôle d’un soldat qui essaye d’aider la famille de son ami, le marquis de Teynac contre des brigands et finit par découvrir deux complots contre le roi. Bourvil joue un baladin et magicien qui devient son complice. Des cascades d’exception, des costumes époustouflants, un spectacle du premier rang.
  2. Flic ou voyou : Belmondo, Michel Galabru, et Marie Laforêt sont les stars d’un film où Belmondo joue dans le rôle d’un policier qui semble aussi être truand. Ses méthodes sont certainement hors normes, genre Dirty Harry, alors qu’il monte une guerre entre les truands niçois. Plus sérieux que Le Guignolo ou L’Incorrigible, mais pas sans humour.
©️Studiocanal
  1. OSS 117 : Le Caire, nid d’espions : Premier volet, et meilleur réussi, d’une trilogie de films parodiques du genre espion, OSS 117 ayant été sérieux dans les versions précédentes. Jean Dujardin joue un clown hyper-patriote, qui se croit suave en étant maladroit chez les femmes. Il y a un moment où il a gravement insulté l’égyptienne avec qui il travaille, et elle lui dit « Vous êtes très, très français ». C’était censé être insultant ; j’ai soupiré « Que l’on me dise une telle chose ! »
  2. La Classe américaine : Une partie de moi dit que ce film n’a pas le droit d’apparaître dans cette liste ; une autre partie de moi veut le mettre à la 5e place. Voici mon compromis. Téléfilm qui n’a été diffusé qu’une fois mais a trouvé une deuxième vie sur Internet, c’est un pastiche de films américains, plein de scènes de John Wayne, Robert Redford, etc., donné un nouveau scénario et des voix françaises par Michel Hazanavicius. L’humour à la française à son meilleur. « On va manger des chips ! T’entends ? Des CHIPS ! »
  3. Borsalino : Belmondo et Alain Delon sont des truands rivaux devenus partenaires qui se battent pour contrôler la pègre marseillaise. Par tours drôle, triste, et plein de suspense, c’est un film où on n’ose pas tourner la tête jusqu’au rebondissement de sa dernière scène.
©️Paramount
  1. La Zizanie : Claude Gensac a mon cœur à jamais, mais même moi, je dois avouer que la meilleure performance en tant qu’épouse cinématique de Louis de Funès appartient à Annie Girardot. De Funès joue — quelle surprise ! — un riche homme d’affaires qui doit se sortir d’une situation difficile. Mais cette fois, plutôt que l’aider, sa femme en a assez, et décide de se présenter à la prochaine élection de la ville en tant que candidat pour maire. En plus, un générique de Vladimir Cosma que j’adore.
©️Studiocanal
  1. Mais où est donc passée la 7e compagnie ? : Le premier et meilleur des films de la trilogie « 7e Compagnie ». J’adore toute cette histoire de trois soldats qui évitent — largement par hasard — être capturés par les allemands avec le reste de leur compagnie, mais TARDENT — moins par hasard — à se rejoindre avec le reste de l’armée française. Déguisés comme des soldats allemands, ils affrontent un épicier collabo dans une scène où le mot « culte » ne suffit pas. « Mon chef veut du à l’ail ! »
©️Gaumont
  1. Le Roman d’un tricheur : Je me suis dit qu’il fallait qu’au moins un film de Sacha Guitry apparaisse dans ce classement, et j’ai acheté Le Roman d’un tricheur JUSTE à temps. La chance ! Ce long-métrage plutôt court (1h15) est raconté presque entièrement en voix off, mais ça marche à merveille. Guitry est magnifique, l’histoire est drôle à souhaits, et je n’allais jamais deviner comment il s’est terminé !
  2. Le Cercle rouge : Avant son décès tragique, Bourvil se sentait pressé de tourner un maximum de films dans une variété de genres qui montreraient qu’il n’était pas juste « un corniaud ». Et ici, on le voit en tant qu’inspecteur de police, un rôle tout au sérieux, chargé de poursuivre trois cambrioleurs, dont un qui lui a échappé au début du film. Un chef-d’œuvre qui nous rappelle le profondeur des talents de cet homme exceptionnel.
©️Studiocanal
  1. La Soupe aux choux : Très tard dans la carrière de Louis de Funès, une satire des problèmes de la France des années 70 — tout est dit sur « l’expansion économique », la disparition de la campagne, et la vieillesse de la génération qui l’a réalisé. Le dernier hourra pour de Funès et Jean Girault, mais heureusement pas pour Jean Carmet. La scène où le diabétique Le Glaude va chez le médecin et finit par rejeter ses conseils est iconique, et je peux la répéter par cœur.
  2. Les Barbouzes : Tous les ingrédients sont là dans ce film où 4 espions essayent de tricher la même veuve pour trouver les armes cachés par son mari défunt : réalisé par Georges Lautner, écrit par Audiard et Simonin, une distribution de légende avec Ventura, Bernard Blier, et Mireille Darc. Tous ces ennemis essayent de se tuer, mais ils sont tous d’accord que l’espion américain qui arrive pour acheter les armes — « Je paye cash, et en dollars ! » –est la plus grosse ordure du tout. Je pardonne le film pour ça, mais des moments trop lents le barrent du sommet.
  3. Le Cave se rebiffe : Le deuxième des trois films adaptés de « Max le Menteur », ce film met Jean Gabin en vedette dans le rôle du « Dabe », ancien expert en blanchissement d’argent, qui aide trois petits escrocs à se lancer dans la production de fausse monnaie avec un graveur (le « cave » du titre). Françoise Rosay apparaît dans une scène en tant qu’une vieille criminelle, le brouillon pour son plus grand rôle (les deux écrits par Audiard). Un joyau qui rate à peine le top 20.
©️Gaumont
  1. L’Incorrigible : Une comédie où Belmondo joue un escroc, ledit « Incorrigible », dans un scénario d’Audiard. Il raconte des salades sans cesse, mais n’est pas le fou qu’il paraît — c’est tout d’après un plan pour cambrioler un musée géré par les parents d’une femme qui est tombée amoureuse de lui. Mais il s’avère qu’elle n’est pas si naïve non plus ! De fous rires du début à la fin.
  2. L’Aventure c’est l’aventure : Mon introduction à chacun de Lino Ventura, Aldo Maccione, Jacques Brel, et Johnny Hallyday — et une œuvre de génie qui fait la satire également des grandes entreprises, des révolutions, ainsi que de la culte des célébrités. Il y a une petite poignée de films plus drôles que celui-ci — mais pas beaucoup. Un générique de légende par Johnny en plus.
  3. Les Visiteurs : L’original, et de loin le meilleur, d’une série de films qui se traitent de deux hommes du Moyen-Âge qui se retrouvent, par magie, au milieu de la France des années 1990. Leur quête de remonter le temps pour revenir à la bonne époque est drôle et parfois touchante. Leurs rencontres avec la modernité — ils croient que les gendarmes sont des envahisseurs et un taxi est un monstre — sont hilarantes. Une performance exceptionnelle de Valérie Lemercier ainsi que les têtes d’affiche, Jean Reno et Christian Clavier.
©️Gaumont
  1. Le Guignolo : J’ai regardé ce film juste après le décès de Belmondo. Mésuré seulement par rires, celui-ci occuperait une place plus haute que celle de « L’homme de Rio », mais je juge ce dernier plus important historiquement. Ce film reprend l’essentiel de L’Incorrigible, mais cette fois, Belmondo joue en tant qu’espion français. Des cascades exceptionnelles, de la photographie époustouflante, surtout à Venise, et une scène magnifique avec Michel Galabru et Henri Guybet, qui aident à tricher un bijoutier.
©️Studiocanal
  1. Ne nous fâchons pas : J’avais commencé à craindre que j’ai épuisé le stock de grandes comédies françaises au début de 2023. Puis, j’ai vu celui-ci, avec Lino Ventura, Jean Lefebvre, Mireille Darc, et le brittanique Tommy Duggan. Ce film contient de nombreux moments « British Invasion », quand les britanniques semblaient sur le point de conquérir le monde musical. Ventura en tant qu’ex-truand qui veut laisser tout tomber pour être gérant d’un magasin de pêche, c’est drôle ! Lefebvre réussite exactement le rôle que Jacques Brel voulait jouer dans L’emmerdeur.
  2. Le Cerveau : J’ai une grande faiblesse pour les films français qui mettent des acteurs britanniques en vedette. Je peux facilement comprendre tout ce qu’ils disent, mais en plus, vous avez tendance de leur donner des rôles DINGUES. Ici, c’est David Niven qui est « Le Cerveau », un officier militaire corrompu, qui veut cambrioler le même train que Belmondo, Eli Wallach, et…BOURVIL ? C’est ridicule ; pourtant, ça marche !
©️Gaumont

100 films français : À revoir autant que possible

On continue le classement de mes 100 films français jusqu’au numéro 41 aujourd’hui. Ces films sont tous des valeurs sûres, et les revoir ne sera jamais une mauvaise idée. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, Le Temple de la renommée, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.

  1. Un drôle de paroissien : Bourvil en vedette en tant que le fils d’une famille noble, tombée dans la pauvreté. Il découvre qu’il a un don pour voler aux troncs des églises. Francis Blanche joue dans la peau de l’inspecteur qui doit l’empêcher. Un rare rôle en tant que méchant pour Bourvil, mais son rôle reste sympathique pour les spectateurs.
  2. Le gendarme en balade : Il n’y a rien de mauvais chez Le gendarme en balade, c’est juste que ce film compte sur les trois premiers pour faire ses gags. De Funès et Galabru regardent un film de leurs dernières aventures dans ce film et on dit à France Rumilly que c’est bon de la revoir dans un autre film. On peut être drôle avec ce genre d’humour exactement une fois, et heureusement c’est la seule fois de la série.
  3. Les mariés de l’an deux : J’ai acheté ce film parce que c’était le seul moyen pour avoir L’As des as, vendu dans la même boîte. La chance ! Cette comédie se déroule pendant la Révolution, et si je me suis trompé du titre (en croyant que « deux » voulait dire une suite), la farce d’un homme qui s’est exilé aux États-Unis mais revient en France pour profiter du nouveau droit de divorcer est hilarante !
©️Gaumont
  1. Un singe en hiver : Une grande surprise pour moi, quand j’ai découvert que la femme de Jean Gabin dans ce film a été jouée par Suzanne Flon, une préférée d’Orson Welles qui a aussi joué dans son Dossier secret, l’un de mes préférés depuis longtemps. Ici, elle pousse Gabin à ne plus boire, ce qui lui mène vers une vie amère et triste. Il redécouvre un peu le goût de la vie quand Belmondo arrive en ville, à la recherche de sa fille. Mais ça ne dure pas, et quand Belmondo doit partir, Gabin revient vers sa quotidienne ennuyeuse.
  2. OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire : Un bon retour à la forme du Caire : Nid d’espions. Dès que j’ai entendu « Tout le monde rêve d’être français, à commencer par vous. », j’ai su que ce serait mieux. Il y a un gag de la première classe autour du nom Casimir, et s’il est vrai qu’il fallait avoir grandi en France pour avoir la référence, c’est pour être prêt pour de tels moments que j’ai fait mes devoirs. Ce film retrouve la balance entre se moquer de et avec notre héros.
©️Gaumont
  1. Sérénade au Texas : Une de seulement deux comédies musicales de la liste, l’autre étant L’homme orchestre. Bourvil se rejoint au talentueux Luis Mariano dans un film qui joue avec le Far West des États-Unis. La chanson du titre est un chef-d’œuvre pour Mariano à laquelle j’écoute toujours, et même si l’histoire manque de profondeur, voir Bourvil dans une fusillade est hilarant !
  2. Mystère à Saint-Tropez : Plus haut dans mon classement que ce qui dirait la plupart de critiques, une comédie avec Christian Clavier dans le rôle d’un détective maladroit. La distribution est à couper le souffle — Benoît Poelvoorde, Virginie Hocq, Gérard Dépardieu, et Thierry Lhermitte sont tous des stars. Plus marrant que malin, mais on a besoin parfois de fous rires pas compliqués. Il faut ajouter Dépardieu n’est plus le bienvenu ici, pour des raisons bien connues.
  3. Jo : Quatre légendes du cinéma français — de Funès, Gensac, Galabru, et Bernard Blier — dans un film absolument ridicule. De Funès et Gensac font un couple qui doit cacher le cadavre d’un truand qui essayait de leur faire chanter. La scène avec de Funès et Blier sur un canapé — « Non ! Si ! Ohhh ! » — est suffisant pour justifier tous mes efforts.
©️Metro-Goldwyn-Mayer
  1. La cuisine au beurre : Je ne suis pas fan de Fernandel, mais en concurrence avec Bourvil pour le cœur d’une femme — qui était anciennement l’épouse du personnage de Fernandel — il y a de la magie. Une exploration humoristique des différences culturelles entre le Nord et le Sud de la France.
  2. Le gendarme de Saint Tropez : Le début de la meilleure série de films français. Ludovic Cruchot est un petit monstre, égoïste, cruel à ses subalternes, servile à son chef. Pourtant, il est un bon père pour sa fille, jouée parfaitement par Geneviève Grad. Pour sa part, elle chante l’une des meilleures chansons à jamais apparaître dans un film, Douliou douliou Saint-Tropez. Ce film nous présente aussi la Sœur Clotilde de France Rumilly, l’un des meilleurs seconds rôles de tous les temps.
  3. Fantômas : Un film flippant, avec Jean Marais dans le rôle du titre ainsi que celui de Fandor, le journaliste qui le poursuite. Louis de Funès est l’inspecteur Juve, chargé d’arrêter Fantômas, et Mylène Demongeot est super en tant que la copine de Fandor. Le personnage de Lady Beltham, tiré des romans, est effrayant.
©️Gaumont
  1. Cent mille dollars au soleil : Un film absolument rempli au point d’éclater avec des vedettes — Belmondo, Ventura, Blier, Parisy, même Gert Fröbe, mieux connu en tant que Goldfinger. Une histoire tendue d’un camion plein de contrebande, volé par un chauffeur désaffecté. Andréa Parisy éclipse tout le monde avec une finale complètement inattendue.
  2. Garou-Garou, le passe-muraille : Un chef-d’œuvre des effets spéciaux dits « pratiques ». Bien avant les effets numériques, Bourvil passe par des murailles (d’où le titre) encore et encore, et se transforme de fonctionnaire en voleur. Mais c’est toujours hilarant, jamais trop sérieux. Joan Greenwood, actrice anglaise, donne une performance superbe en tant que son concurrent, puis partenaire.
©️Studiocanal
  1. L’as des as : Un de mes films préférés, même si je suis au courant de ses faiblesses. Belmondo est ancien pilote devenu entraîneur de boxe. Après s’être mêlé dans les affaires des Nazis pour sauver un garçon, il doit s’échapper de l’Allemagne. Les gags sont ridicules, mais personne n’est plus ridicule que le leader allemand ici. Un moment aussi effrayant qu’hilarant arrive quand ce leader dit « Je vais massacrer les Français…(pause trop longue)…aux Jeux Olympiques, naturellement. »
  2. Les Tribulations d’un Chinois en Chine : Une belle surprise inattendue, c’est les aventures de Belmondo en Asie, en tant que millionaire qui veut mourir car il s’ennuie de tout. Mais après de fausses tentatives commandées par son ami, M. Goh, il acquis plusieurs vrais ennemis et doit lutter pour se sauver la vie. Une distribution souvent liée à de Funès — Mario David, Paul Préboist, et Darry Cowl ont de seconds rôles.
©️Les Films Ariane
  1. On a retrouvé la 7e compagnie : La suite de l’une des meilleures comédies du cinéma français, ce film réussit avec un gag encore et encore : « le fil rouge sur le bouton rouge, le fil vert sur le bouton vert ». Et ça marche. Henri Guybet remplace Aldo Maccione, mais ce film appartient vraiment à Pierre Mondy et Jean Lefebvre.
  2. Les trois mousquetaires (1953) : Probablement pas la meilleure adaptation du roman célèbre, mais un triomphe de cape et d’épée quand même. Bourvil est MAGNIFIQUE en tant que le majordome de D’Artagnan, mais il ne détourne pas l’histoire classique de la rivalité entre les soldats du roi et les sbires du cardinal Richelieu. On va revoir André Hunebelle plusieurs fois à venir dans ce classement — il était un maître.
©️Pathé
  1. Touchez pas au grisbi : Le premier — et moins réussi — des trois adaptations des romans « Max le menteur » d’Albert Simonin, mais le seul avec Max lui-même. La première sortie de Lino Ventura, il joue un truand en concurrence avec Max, joué par Jean Gabin. Une histoire d’otages et de cambriolages avec une fin tragique — un film plus sérieux que ses deux suites.
  2. Le bossu : Une épopée de cape et d’épée, encore une fois on rencontre Jean Marais et Bourvil dans un film signé Hunebelle. Et c’est vraiment magnifique ! Chargé de protéger la petite fille de son maître, Marais échappe avec elle en Espagne pour se cacher du noble qui a tué ledit maître. Ils reviennent en France pour revendiquer le titre familial, juste à temps pour prévenir le triomphe du noble corrompu.
  3. Ni vu ni connu : Le premier rôle de Louis de Funès en tête d’affiche, ce film ultra-franchouillard (mon plus haut compliment) se déroule dans un village où le braconnier Blaireau doit se montrer plus futé que le policier Parju, qui a pour mission le rattraper. Cette tâche n’est pas difficile et le film est largement une série de gags façon Bugs Bunny où Blaireau fait des farces.
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