On continue le classement de mes 100 films français jusqu’au numéro 61 aujourd’hui. Je recommande chacun et tous, surtout à partir de 77, au moins pour regarder à la télé. Ces films ont souvent des stars connues ou des intrigues intéressantes, mais manquent quelque chose d’essentiel pour une plus haute place. Souvent, il s’agit d’une suite de trop ou un film de Louis de Funès tourné très vite pour très peu d’argent. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.
- Faites sauter la banque : Je reverrais tout et n’importe quel film de la liste à partir de ce point. Il n’y a rien de mal chez ce film, l’histoire d’une famille qui essaye de cambrioler une banque en creusant un tunnel (on a clairement lu La Ligue des rouquins !). C’est de Funès et Jean Lefebvre, souvent une recette du succès. Je le trouve trop répétitif pour le classer plus haut, mais c’est vraiment pas mal.

- Alphaville : Un film bizarre, une œuvre de science-fiction déroutante. C’est un film dystopique, et souvent choquant — pour une chose, des personnes qui ne pensent pas de la façon approuvée sont fusillées dans une piscine. Mais c’est une influence importante pour beaucoup de films qui le suivront.
- Illusions perdues : Tiré de plusieurs romans de Balzac, ce film nous montre l’ascension et la chute d’un jeune poète qui ne comprend jamais vraiment ce qui se passe autour de lui. Il trouve du bonheur en quittant enfin Paris pour une vie dans la campagne, mais après avoir tout perdu.
- Boîte noire : Un polar autour d’un complot pour cacher les vraies raisons pour une catastrophe aérienne. Peut-être que ce film mérite un plus haut classement ; j’ai eu du mal à me concentrer à cause du fait que quelqu’un dans la pièce était vraiment en colère contre moi.
- Jumeaux mais pas trop : Une comédie avec un de mes humoristes préférés, Bertrand Usclat, où il s’avère que son personnage, un homme politique blanc, partage de l’ADN avec un homme noir qu’il juge de mauvaise réputation. Ce n’est pas un grand classique du cinéma français, mais c’est bon à louer.
- La 7e compagnie au clair de Lune : Le dernier film d’une série légendaire, mais pas à la hauteur de ses prédécesseurs. Pierre Mondy, Jean Lefebvre, et Henri Guybet sont drôles, mais ne font plus partie de l’armée, d’où est venu l’humour des deux films précédents. Il y a un rôle de camée pour Jean Carmet, toujours un plaisir.

- La belle américaine : Une autre comédie moyenne de Louis de Funès, mais son rôle n’est vraiment pas grand. Il s’agit plutôt d’un ouvrier joué par Robert Dhéry, qui veut acheter une voiture américaine qu’il ne peut guère se le permettre. Il perd et retrouve la voiture à plusieurs fois, mais tout finit bien. Un autre à louer ou regarder à la télé si possible.
- J’accuse : Un film de Roman Polanski autour de l’affaire Dreyfus. Il change certains faits, parfois parce que la vérité ne servirait pas le film (l’exil de Picquart en Tunisie serait un désastre pour le rythme), parfois pour des raisons intéressées. La photographie est exceptionnelle.
- Les souvenirs : Adapté d’un roman de David Foenkinos, il s’agit de l’histoire d’une vieille grande-mère, jouée par Annie Cordy, qui s’échappe de sa maison de retraite pour revivre certaines parties de sa vie. Michel Blanc et Chantal Lauby jouent dans des rôles plus sérieux que d’habitude, avec succès.
- Les grandes vacances : Ici, on commence à entrer dans les bons rôles de Louis de Funès. Il joue le maître d’une école, où son fils (dans la vraie vie ainsi que le film) est étudiant, et Claude Gensac joue sa femme. Martine Kelly, dans un de trop peu de rôles, est le coup de cœur de toute l’école. L’intrigue est un peu partout, mais quand les gags réussissent, ils sont merveilleux.

- Pouic-Pouic : Un film dingue avec un poulet en vedette ! Enfin, c’est ce que beaucoup de monde retiennent de ce film, une histoire d’escrocs qui sert un peu comme brouillon pour Hibernatus, Oscar, et d’autres comédies de de Funès. Il joue un riche homme d’affaires qui doit se sortir d’une situation compliquée, et pense à vendre un mauvais achat à un naïf riche. Une distribution superbe, avec Jacqueline Maillan et Mireille Darc.
- Taxi, roulotte et corrida : En vacances avec sa famille, un chauffeur de taxi (de Funès) rencontre une voleuse qui cache un diamant dans ses valises pour éviter la douane. Il y a toute une aventure où la voleuse et son gang poursuivent la famille pour récupérer le diamant et le tout finit avec une grande lutte dans une boîte de nuit, la nommée « Corrida ». Un film drôle, mais sans de vraies stars au-delà de de Funès.

- Un grand seigneur : Les choses commencent à devenir intéressant dans ce classement ! Ce film est vraiment trois courts-métrages liés par une plus grande histoire de… « pensionnaires » qui doivent chercher une nouvelle maison avec la fermeture de leur maison close. La distribution comprend de Funès, Mireille Darc, Bernard Blier, Darry Cowl, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Andréa Parisy, et Dominique Davray — un ensemble d’exception !
- L’avare : Un succès modeste par rapport aux autres films de de Funès ; pourtant, le film de Molière qui a vendu le plus d’entrées. C’est un film plein de techniques expérimentales, comme des affiches pour le film qui apparaissent dans le film. Michel Galabru et Claude Gensac sont là, et je les adore comme toujours. Mais regarder ce film sent enfin le devoir.
- Papy fait de la résistance : J’ai galéré avec ce film. Il a un classement beaucoup plus haut que les deux Bronzés, mais je serais menteur si je vous disais que je l’ai bien compris. C’est un film pour une France toujours en train de comprendre sa propre histoire pendant la SGM. En plus des habitués du Splendid, la distribution profite de Jacqueline Maillan, Michel Galabru, et Jacques Villeret.

- Le petit baigneur : Je ne suis pas grand fan de Robert Dhéry en tant que réalisateur, mais de Funès est dans son milieu en tant qu’homme d’affaires avare qui doit supplier de l’aide d’un ancien employé qu’il vient de virer. La scène où il assiste à une messe juste afin de poursuivre ce but est drôle.
- La jetée : Un court-métrage effrayant et déroutant ; pourtant un des films les plus importants de l’histoire de la science-fiction. Si ce classement était seulement par importance, ce serait parmi mes top 10, peut-être 5. Ce film a directement inspiré l’un des autres films les plus effrayants de ma vie, L’Armée des 12 singes.

- Le tatoué : Difficile de choisir que dire du Tatoué. C’est Gabin et de Funès, une combinaison presque inratable. Pourtant, ce couple bizarre — où de Funès est marchand d’art qui veut littéralement acheter la peau de Gabin, car il a un tatouage par Modigliani sur son dos — finit par avoir des aventures bizarres qui n’ont rien à voir avec l’intrigue originale. De bons moments, mais incohérent.
- Jour de fête : Le film le plus bizarre du classement par une mesure — c’est le seul avec un faux documentaire sur la poste américaine au milieu ! Je trouve l’histoire derrière le film — un cadeau de Jacques Tati au village où il a été tourné — plus intéressant que le film lui-même.
- Le grand restaurant : Mon troisième film français, un effort moitié-moitié de de Funès, mais avec une scène absolument culte. « Muskat-nüss, Herr Müller ! ». (Je peux réciter la recette par cœur.) Au-delà de Bernard Blier, la distribution n’est pas la meilleure, mais on aperçoit brièvement France Rumilly et Robert Dalban, toujours les bienvenus.

- Les Visiteurs II : Les Couloirs du temps : Si seulement ce film était la dernière aventure de Godefroy et Jacqouille ! Ça part de la fin du premier film, où Jacqouille n’est pas revenu à son époque, et Godefroy doit le chercher. Ce film est grosso modo un spectacle des bêtises de Jacqouille — il détruit une télé, il fait peur à un joueur de jeux vidéo. Mais ils finissent par se retrouver à l’époque de la Révolution, ce qui deviendra le plus grand navet de cette liste.
- Le Capitaine Fracasse : Film de cape et d’épée qui réunit Jean Marais, Geneviève Grad et Louis de Funès, celui-ci a un intrigue moins convainçant que Le Bossu ou Le Capitan, mais reste quand même un excellent choix. Les costumes sont jolis, et il y a une très bonne lutte vers la fin entre Marais et le méchant.
- Fantômas contre Scotland Yard : Un autre film où il aurait été mieux d’avoir arrêté la série, mais pas du tout un désastre. C’est juste qu’il n’est pas à la hauteur des deux premiers Fantômas signés Hunebelle. Scotland Yard n’est pas vraiment impliqué dans l’intrigue — c’est juste une opportunité pour Juve et Fandor, aux côtés de Hélène, à poursuivre Fantômas dans un nouvel endroit, un château écossais.

- Oscar : Ce film appartient vraiment à Claude Gensac. Elle est la patronne, alors que de Funès joue — arrêtez-moi si ça vous est familier — un homme d’affaires qui doit se sortir d’une situation difficile. Trop lent pour trop longtemps, mais les dernières 20 minutes valent la peine.
- Week-end à Zuydcoote : Un drame atypique de Belmondo et Henri Verneuil, à partir d’événements autour de la bataille de Dunkerque. Tragique, déprimant, mais aussi un MUST pour sa réalisme et le personnage compliqué de Belmondo — un héros comme souvent, mais avec un vrai côté obscur.
- Hibernatus : Le film où je suis tombé amoureux de Claude Gensac pour la première fois, et mon quatrième film français. En tant qu’héritière et femme de Louis de Funès, son personnage contrôlé vraiment l’entreprise familiale. Et quand le « Hibernatus » est découvert, il s’agit d’une rencontre avec son grand-père. La crise de de Funès à la fin est un classique.

























































































































