Archives mensuelles : avril 2024

100 films français : Une réflexion

Nous avons atteint la fin du classement. Avant de reprendre l’horaire habituel, j’aimerais offrir quelques dernières réflexions.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, Le Panthéon

Je me demande souvent à quel point tout serait allé différemment si certaines choses ne s’étaient pas passées. Quand je vous ai dit que plus de 150 personnes m’avaient dit de regarder Rabbi Jacob, c’était en réponse à cette question :

Si tout avait commencé avec Oscar, le reste n’aurait jamais arrivé. En revanche, il est impossible qu’un tel sondage des Français finisse avec celui-là en première place. Mais c’était à cause du fait que j’ai vu Rabbi Jacob et La folie des grandeurs pour commencer que ça pourrait arriver à peine un mois plus tard :

Voilà, c’est ma toute première commande de la FNAC, dont une des belles affiches que le magasin n’envoie plus. Le lecteur n’est pas en fait un modèle européen, mais j’ai dû l’acheter pour regarder ces disques. Ça vient d’un magasin à Chicago, spécialiste en lecteurs « modifiés », si vous me suivez. C’est légal, mais on perd le garanti de la manufacture originale. Heureusement, rien de mauvais n’est jamais arrivé au lecteur.

La légende en haut de cette dernière photo dit « Je pense que je viens de prendre le cachet tricoloré », une référence aux cachets bleu et rouge du film « Matrix ». Et c’est absolument vrai.

Quelques jours après avoir demandé quel film choisir, j’ai reçu un autre colis dans ma boîte aux lettres, commandé d’un vendeur de disques importés aux États-Unis :

Et un jour plus tard, j’ai fait ça pour la première fois, malgré n’ayant jamais vu ni goûté le bon biscuit de chez LU, en suivant une vidéo de Cook&Record :

Cet été, confiné toujours dans mon appartement (le confinement californien a duré beaucoup plus longtemps que le premier français), j’ai vécu tous les souvenirs possibles d’un enfant grandissant en France des années 80, de ma génération. Avec des anachronismes, bien sûr — seulement deux des albums d’Indochine en haut viennent de cet époque. Mais vous avez la bonne idée. Il y a une expression en anglais, « it’s like drinking from a fire hose » (c’est comme boire d’une lance à incendie), et en 2020, Rabbi Jacob a ouvert la bouche d’incendie pour pressuriser cette lance au maximum. J’imagine que tous les profs de langues étrangères seraient ravis si leurs élèves montraient un quart de ce niveau d’obsession. Au pire moment de notre vie partagée mondialement, c’était donc les films français, et surtout Louis de Funès, qui m’ont donné un nouveau but et les moyens pour garder ma santé mentale. Je considère que les films français sont plus qu’un loisir — ils m’ont sauvé la vie.

100 films français : Le Panthéon

On finit le classement de mes 100 films français avec mes choix pour les 20 meilleurs. Ce sont les immortels, le patrimoine de l’humanité. Chaque film dans cette liste m’a marqué pour toujours, et j’ai fait des efforts pour visiter certains lieux de tournage. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, 100 films français : Une réflexion.

  1. Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ : Un film si loin de tout autre chose dans cette liste, sans son je le prendrais pour une œuvre des britanniques dits « Monty Python ». Mais c’est 100 % à la française, avec Coluche dans la peau de Ben-Hur Marcel, un ouvrier qui veut juste de meilleures conditions de travail, pas de s’impliquer dans un complot qui mélange César, Cléopâtre et…je ne crois toujours pas que j’écrive ça….le Homosexualis Discothecus.
©️Pathé
  1. Le gendarme et les extra-terrestres : Je classe celui-ci en troisième place parmi les Gendarmes, mais c’est à une 2CV près des autres, et de loin le plus original (Sœur Marie-Cruchotte, treize ans avant Sister Act !). Une parodie de Star Wars et l’obsession avec les extra-terrestres de tout le monde à la fin des années 70, chose inattendue dans le cadre d’une série lancée sur la plage parmi des nudistes.
  2. La cité de la peur : Si j’avais classé les films seulement par ses jeux de mots, ceci serait le top ! Le rôle d’une vie pour Chantal Lauby en tant qu’Odile Deray, promotrice complètement sans scrupules, avec des performances brillantes d’Alain Chabat et Gérard Darmon en plus. Juste un an après ma toute première leçon de français, j’ai plié de rires quand Lauby a corrigé Darmon pour avoir raté le subjonctif dans une question. (Je n’ai aucun espoir d’expliquer cette blague à n’importe quel anglophone.) Si vous cliquez le lien de mon article, vous risquez de mourir de rire à cause de ma grammaire. Mais je ne corrige pas mes erreurs de l’époque afin que l’on puisse voir les progrès.
©️Studiocanal
  1. Le magnifique : J’aime ce Belmondo tant que j’ai cherché une copie traduite en anglais pour le donner en cadeau d’anniversaire à mon père. Une parodie des films de James Bond, mais aussi des romans polars de Frederick Forsythe ou Robert Ludlum. Il s’agit de l’histoire de l’agent secret Bob Saint-Clar — jusqu’au moment où on passe un aspirateur sur une plage au milieu d’une fusillade ! Puis on découvre que tout se passe dans la tête d’un romancier fauché. Lorsque vous voyez des choses ridicules dans les bouches de certains personnages du blog, sachez que je pense à François Merlin et son imagination dans ce film. ([C’est faux. Je gagne à chaque fois. — Mon ex])
  2. Le mur de l’Atlantique : Un de mes films préférés pour tant de raisons, et si « bas » seulement à cause de la qualité de tout ce qui suit. Bourvil joue un peintre d’après René Duchez, qui avait découvert une carte du Cotentin avec les emplacements des canons allemands. Ce film comprend la blague la plus française de tous les temps, où Bourvil ne peut pas s’empêcher de corriger la grammaire des Nazis dans leur bureau. Seulement un anglophone peut vraiment apprécier la chanson « God Bless Rugby » dont les paroles ont été écrites par un britannique — elles sont COQUINES !
©️M6 Interactions
  1. Razzia sur la chnouf : Je voulais d’abord mettre ce film juste derrière Les Tontons Flingueurs — où il serait dans un classement uniquement de films de truands, telle est sa qualité. Gabin à sa meilleure en tant qu’Henri le Nantais, fournisseur de drogues. Dans seulement son deuxième tour sur l’écran, Lino Ventura a déjà tellement amélioré. Marcel Dalio et Magali Noël sont excellents aussi.
  2. La traversée de Paris : Une collaboration entre Gabin, Bourvil, et de Funès qui montre de façon comique mais sombre la vie sous l’Occupation allemande. Sans pitié, ce film explore les motivations qui menaient certains à devenir collabo, et quand Gabin crie le nom de Jambier (de Funès), on comprend que c’est une menace de mort, car ça risque d’attirer l’attention des nazis vers son marché noir.
©️Gaumont
  1. Le gendarme à New York : Par plusieurs mesures, le plus drôle des Gendarmes. Je peux vite trouver un rapport avec presque n’importe quel Français en disant « My tailor is rich« , et tout le jeu de chat et souris entre de Funès et Grad sur le paquebot allant à New York est drôle. Il y a une autre chanson pour Nicole, parce qu’il ne faut pas gaspiller les talents de Geneviève Grad, et si c’est moins iconique que Douliou douliou Saint-Tropez, c’est toujours drôle. La parodie de la danse de West Side Story serait le meilleur gag de presque n’importe quel autre film, français ou autrement.
  2. Le corniaud : La première collaboration Bourvil/de Funès/Oury, un film qui serait la plus grande réussite de presque n’importe quelle carrière. Après avoir percuté la voiture du naïf joué par Bourvil, Léopold Saroyan (de Funès) a l’idée de lui donner une nouvelle voiture et l’envoyer en vacances en Italie, afin d’apporter des joyaux en contrebande à travers la frontière. Je n’ai su que beaucoup plus tard que la finale a été tournée à Carcassonne.
  3. L’homme de Rio : À un millimètre près de l’excellence de Peur sur la ville, Indiana Jones 17 ans avant le premier film de ce dernier. Une très rare apparition de la regrettée Françoise Dorléac, disparue beaucoup trop jeune, en tant que partenaire de Belmondo. Il y a un rebondissement CHOQUANT dans l’intrigue qui élève le scénario au rang de génie.
©️Les Films Ariane
  1. Peur sur la ville : Le meilleur Belmondo dans une carrière pleine de réussites, le film à partir d’où a commencé mon grand amour pour les Galeries Lafayette Haussmann, après sa scène de poursuite sur la coupole. Belmondo faisait toujours ses propres cascades, et rien ne dépasse le moment où il descend d’un hélicoptère en brisant la vitrine d’une chambre d’hôtel.
©️Studiocanal
  1. Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas mais … elle cause ! : Chef-d’œuvre de la carrière d’Annie Girardot, dans la peau d’une méchante de génie ! Elle n’est que simple femme de ménage, mais s’il se passe qu’elle mentionne des racontars à ses employeurs, et ils font des bêtises avec ces infos…ce n’est sûrement pas de sa faute ! Des performances exceptionnelles de Mireille Darc et Bernard Blier en plus.
©️Gaumont
  1. L’aile ou la cuisse : Pour moi en tant qu’anglophone, le film avec la scène la plus importante outre toute La Grande Vadrouille. « Avec du Coca-Cola ? Hohoho, no. With Beaujolais Nouveau ! » est la parodie par excellence de l’attitude française envers les américains. Et pourtant, vous pouvez vous moquer de vous-mêmes en ce moment. Je plaisante trois ans plus tard que toute cuisine industrielle est fait « chez Tricatel », et n’oubliez pas le rôle du grand Philippe Bouvard dans ce film.
©️Studiocanal
  1. Fantômas se déchaîne : Le meilleur des Fantômas de Hunebelle, et un défi lancé en direct vers James Bond. Le Citroën DS volante reste l’un des effets les plus spectaculaires de l’histoire de film, l’Inspecteur Juve est à son plus drôle, et Fantômas le personnage est réalisé à son plus parfait — moins flippant que le premier film, moins marrant que le troisième.
©️Gaumont
  1. Les tontons flingueurs : L’autre grand Audiard, le meilleur de la carrière distinguée de Georges Lautner. Les meilleurs rôles de Lino Ventura et Bernard Blier, et un tour de force même pour Jean Lefebvre. Il y a très peu de moments aussi iconiques que le dîner de Naudin avec les Volfoni sous les yeux et le pistolet de Robert Dalban.
©️Gaumont
  1. Le gendarme se marie : Ce film serait plus bas dans beaucoup d’autres classements — top 20, peut-être, mais top 5 seulement pour moi. Cependant, c’est seulement si bas selon moi parce que les 4 autres devant lui existent. Mon blog est littéralement nommé pour ce film. Je peux réciter toute la scène où Cruchot et Josepha se rencontrent pour la première fois PAR CŒUR. De la magie la plus pure entre de Funès et Gensac.
©️SNC
  1. La folie des grandeurs : Mon deuxième film français, et la preuve que Rabbi Jacob n’est pas arrivé par hasard — les Français sont vraiment les gens les plus drôles au monde entier ! Je n’ai compris que beaucoup plus tard pourquoi Yves Montand avait joué dans un rôle écrit pour Bourvil — pourtant, il réussit le défi. « Il est l’or de se réveiller ! » Don Salluste est le personnage « de Funesque » par excellence, et Alice Sapritch est toute ce que Margaret Dumont avait tenté dans les films des Frères Marx.
©️Gaumont
  1. Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages : Mon film préféré sans Louis de Funès ni Bourvil. Les rôles d’une vie pour Françoise Rosay et Marlène Jobert. Bernard Blier et André Pousse à la hauteur de leurs capacités. Tout dans ce film est fou, impossible, et ridicule en même temps — et si passionnant que l’on n’ose jamais s’arracher de l’écran. Ce film m’a rendu fan d’Audiard pour toujours.
©️Gaumont
  1. Les aventures de Rabbi Jacob : Mon tout premier film français, et la raison pour laquelle le reste de ma liste de films existe, pour laquelle je suis qui je suis. 10 ans après mon divorce, je n’avais toujours pas appris à nouveau comment rire. Puis j’ai entendu « Eddy Merckx ? Non, Che Guevara ! » et j’ai tout de suite su que j’étais à la maison. Le temps que « Rabbi Jacob, il va danser ! » soit arrivé, j’étais prêt à hisser La Tricolore sur mon immeuble.
    J’appelle la semaine où j’ai regardé ce film (et découvert Indochine 5 jours plus tôt) « Le Miracle ». À cause de Rabbi Jacob, j’ai appris que tout ce que je croyais sur la France et l’antisémitisme était faux — autant à cause du fait que plus de 150 personnes me l’ont recommandé que le film lui-même — et si je pouvais avoir tant de tort sur une chose, peut-être que tout autre stéréotype était aussi faux. Après ce film, j’ai dû tout apprendre, le plus vite possible. J’ai consacré mon premier voyage en France à suivre les traces de Jeanne d’Arc et Rabbi Jacob — j’ai notamment visité Les Deux Magots le deuxième jour, où Slimane a été enlevé au début, Rue des Rosiers la veille du départ et Les Invalides juste avant de partir, ayant planifié de terminer la visite où le film s’est terminé — et ça a scellé mon destin à jamais.
©️Studiocanal
  1. La Grande Vadrouille : Cette liste est rangée par importance autant que préférence, et à mon avis, La Grande Vadrouille est le film français le plus important de tous les temps. Vu qu’il a fallu 42 ans et une augmentation de population de 50 % afin qu’un autre dépasse son record d’entrées (Bienvenue chez les ch’tis), vous êtes évidemment d’accord. Pour ce dernier, je choisis une photo qui n’est pas une capture d’écran, mais plutôt de l’exposition que j’ai visitée pendant ma toute première journée en France, la finale de mon post préféré même 3 ans après l’écriture. Je n’avais pas osé espérer trouver une photo qui se mélangerait si parfaitement avec le texte, planifié avant de partir pour la France.
    Plus comique que La traversée de Paris, plus sérieux que L’as des as, c’est le film qui a dit aux Français, « Ça va. On peut respirer après Tout Ça. » Mais c’est beaucoup plus que ça ! Une lettre d’amour aux britanniques, les plus grandes performances des deux meilleurs acteurs de rôles comiques, de la photographie qui met la France entière en vedette — la Côte-d’Or et la Lozère autant que Paris — c’est le film parfait, qui ne manque de rien.

100 films français : Le Temple de la renommée

On continue le classement de mes 100 films français de #40 jusqu’au #21. Je recommande tous sans hésitation. Chacun de ces films est un tour de force — des scènes cultes, des performances inoubliables, des souvenirs à jamais. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.

  1. Le Père Noël est une ordure : De loin mon préféré des films du Splendid, et à ce niveau, c’est un compliment sincère. Gérard Jugnot joue dans la peau d’un Père Noël des centres commerciaux qui est vraiment un mauvais type et fait peur également aux clients qu’à ses voisins. Thierry Lhermitte et Anémone sont les bénévoles qui essayent de mitiger ses dégâts en aidant d’autres personnes autour de Paris.
  2. L’Homme orchestre : Probablement plus haut dans mon classement que celui d’un fan typique de Louis de Funès, notre Louis joue dans dans la peau d’un impresario de ballet très stricte qui doit gérer une crise après une autre : sa meilleure danseuse veut lui quitter afin de se marier, son fils est peut-être le père d’un bébé mais on ne sait pas par quelle femme, et toutes ses danseuses ont envie de s’en aller avec un type ou autre. Noëlle Adam, très rarement vu sur l’écran (étant danseuse plus qu’actrice), joue à merveille en tant que l’adjointe de de Funès. À absolument ne pas prendre au sérieux, mais tellement drôle !
©️Gaumont
  1. Le Capitan : Un merveille du trio Hunebelle-Bourvil-Marais. Le film de cape et d’épée par excellence, avec Jean Marais dans le rôle d’un soldat qui essaye d’aider la famille de son ami, le marquis de Teynac contre des brigands et finit par découvrir deux complots contre le roi. Bourvil joue un baladin et magicien qui devient son complice. Des cascades d’exception, des costumes époustouflants, un spectacle du premier rang.
  2. Flic ou voyou : Belmondo, Michel Galabru, et Marie Laforêt sont les stars d’un film où Belmondo joue dans le rôle d’un policier qui semble aussi être truand. Ses méthodes sont certainement hors normes, genre Dirty Harry, alors qu’il monte une guerre entre les truands niçois. Plus sérieux que Le Guignolo ou L’Incorrigible, mais pas sans humour.
©️Studiocanal
  1. OSS 117 : Le Caire, nid d’espions : Premier volet, et meilleur réussi, d’une trilogie de films parodiques du genre espion, OSS 117 ayant été sérieux dans les versions précédentes. Jean Dujardin joue un clown hyper-patriote, qui se croit suave en étant maladroit chez les femmes. Il y a un moment où il a gravement insulté l’égyptienne avec qui il travaille, et elle lui dit « Vous êtes très, très français ». C’était censé être insultant ; j’ai soupiré « Que l’on me dise une telle chose ! »
  2. La Classe américaine : Une partie de moi dit que ce film n’a pas le droit d’apparaître dans cette liste ; une autre partie de moi veut le mettre à la 5e place. Voici mon compromis. Téléfilm qui n’a été diffusé qu’une fois mais a trouvé une deuxième vie sur Internet, c’est un pastiche de films américains, plein de scènes de John Wayne, Robert Redford, etc., donné un nouveau scénario et des voix françaises par Michel Hazanavicius. L’humour à la française à son meilleur. « On va manger des chips ! T’entends ? Des CHIPS ! »
  3. Borsalino : Belmondo et Alain Delon sont des truands rivaux devenus partenaires qui se battent pour contrôler la pègre marseillaise. Par tours drôle, triste, et plein de suspense, c’est un film où on n’ose pas tourner la tête jusqu’au rebondissement de sa dernière scène.
©️Paramount
  1. La Zizanie : Claude Gensac a mon cœur à jamais, mais même moi, je dois avouer que la meilleure performance en tant qu’épouse cinématique de Louis de Funès appartient à Annie Girardot. De Funès joue — quelle surprise ! — un riche homme d’affaires qui doit se sortir d’une situation difficile. Mais cette fois, plutôt que l’aider, sa femme en a assez, et décide de se présenter à la prochaine élection de la ville en tant que candidat pour maire. En plus, un générique de Vladimir Cosma que j’adore.
©️Studiocanal
  1. Mais où est donc passée la 7e compagnie ? : Le premier et meilleur des films de la trilogie « 7e Compagnie ». J’adore toute cette histoire de trois soldats qui évitent — largement par hasard — être capturés par les allemands avec le reste de leur compagnie, mais TARDENT — moins par hasard — à se rejoindre avec le reste de l’armée française. Déguisés comme des soldats allemands, ils affrontent un épicier collabo dans une scène où le mot « culte » ne suffit pas. « Mon chef veut du à l’ail ! »
©️Gaumont
  1. Le Roman d’un tricheur : Je me suis dit qu’il fallait qu’au moins un film de Sacha Guitry apparaisse dans ce classement, et j’ai acheté Le Roman d’un tricheur JUSTE à temps. La chance ! Ce long-métrage plutôt court (1h15) est raconté presque entièrement en voix off, mais ça marche à merveille. Guitry est magnifique, l’histoire est drôle à souhaits, et je n’allais jamais deviner comment il s’est terminé !
  2. Le Cercle rouge : Avant son décès tragique, Bourvil se sentait pressé de tourner un maximum de films dans une variété de genres qui montreraient qu’il n’était pas juste « un corniaud ». Et ici, on le voit en tant qu’inspecteur de police, un rôle tout au sérieux, chargé de poursuivre trois cambrioleurs, dont un qui lui a échappé au début du film. Un chef-d’œuvre qui nous rappelle le profondeur des talents de cet homme exceptionnel.
©️Studiocanal
  1. La Soupe aux choux : Très tard dans la carrière de Louis de Funès, une satire des problèmes de la France des années 70 — tout est dit sur « l’expansion économique », la disparition de la campagne, et la vieillesse de la génération qui l’a réalisé. Le dernier hourra pour de Funès et Jean Girault, mais heureusement pas pour Jean Carmet. La scène où le diabétique Le Glaude va chez le médecin et finit par rejeter ses conseils est iconique, et je peux la répéter par cœur.
  2. Les Barbouzes : Tous les ingrédients sont là dans ce film où 4 espions essayent de tricher la même veuve pour trouver les armes cachés par son mari défunt : réalisé par Georges Lautner, écrit par Audiard et Simonin, une distribution de légende avec Ventura, Bernard Blier, et Mireille Darc. Tous ces ennemis essayent de se tuer, mais ils sont tous d’accord que l’espion américain qui arrive pour acheter les armes — « Je paye cash, et en dollars ! » –est la plus grosse ordure du tout. Je pardonne le film pour ça, mais des moments trop lents le barrent du sommet.
  3. Le Cave se rebiffe : Le deuxième des trois films adaptés de « Max le Menteur », ce film met Jean Gabin en vedette dans le rôle du « Dabe », ancien expert en blanchissement d’argent, qui aide trois petits escrocs à se lancer dans la production de fausse monnaie avec un graveur (le « cave » du titre). Françoise Rosay apparaît dans une scène en tant qu’une vieille criminelle, le brouillon pour son plus grand rôle (les deux écrits par Audiard). Un joyau qui rate à peine le top 20.
©️Gaumont
  1. L’Incorrigible : Une comédie où Belmondo joue un escroc, ledit « Incorrigible », dans un scénario d’Audiard. Il raconte des salades sans cesse, mais n’est pas le fou qu’il paraît — c’est tout d’après un plan pour cambrioler un musée géré par les parents d’une femme qui est tombée amoureuse de lui. Mais il s’avère qu’elle n’est pas si naïve non plus ! De fous rires du début à la fin.
  2. L’Aventure c’est l’aventure : Mon introduction à chacun de Lino Ventura, Aldo Maccione, Jacques Brel, et Johnny Hallyday — et une œuvre de génie qui fait la satire également des grandes entreprises, des révolutions, ainsi que de la culte des célébrités. Il y a une petite poignée de films plus drôles que celui-ci — mais pas beaucoup. Un générique de légende par Johnny en plus.
  3. Les Visiteurs : L’original, et de loin le meilleur, d’une série de films qui se traitent de deux hommes du Moyen-Âge qui se retrouvent, par magie, au milieu de la France des années 1990. Leur quête de remonter le temps pour revenir à la bonne époque est drôle et parfois touchante. Leurs rencontres avec la modernité — ils croient que les gendarmes sont des envahisseurs et un taxi est un monstre — sont hilarantes. Une performance exceptionnelle de Valérie Lemercier ainsi que les têtes d’affiche, Jean Reno et Christian Clavier.
©️Gaumont
  1. Le Guignolo : J’ai regardé ce film juste après le décès de Belmondo. Mésuré seulement par rires, celui-ci occuperait une place plus haute que celle de « L’homme de Rio », mais je juge ce dernier plus important historiquement. Ce film reprend l’essentiel de L’Incorrigible, mais cette fois, Belmondo joue en tant qu’espion français. Des cascades exceptionnelles, de la photographie époustouflante, surtout à Venise, et une scène magnifique avec Michel Galabru et Henri Guybet, qui aident à tricher un bijoutier.
©️Studiocanal
  1. Ne nous fâchons pas : J’avais commencé à craindre que j’ai épuisé le stock de grandes comédies françaises au début de 2023. Puis, j’ai vu celui-ci, avec Lino Ventura, Jean Lefebvre, Mireille Darc, et le brittanique Tommy Duggan. Ce film contient de nombreux moments « British Invasion », quand les britanniques semblaient sur le point de conquérir le monde musical. Ventura en tant qu’ex-truand qui veut laisser tout tomber pour être gérant d’un magasin de pêche, c’est drôle ! Lefebvre réussite exactement le rôle que Jacques Brel voulait jouer dans L’emmerdeur.
  2. Le Cerveau : J’ai une grande faiblesse pour les films français qui mettent des acteurs britanniques en vedette. Je peux facilement comprendre tout ce qu’ils disent, mais en plus, vous avez tendance de leur donner des rôles DINGUES. Ici, c’est David Niven qui est « Le Cerveau », un officier militaire corrompu, qui veut cambrioler le même train que Belmondo, Eli Wallach, et…BOURVIL ? C’est ridicule ; pourtant, ça marche !
©️Gaumont

100 films français : À revoir autant que possible

On continue le classement de mes 100 films français jusqu’au numéro 41 aujourd’hui. Ces films sont tous des valeurs sûres, et les revoir ne sera jamais une mauvaise idée. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À voir à la télé, Le Temple de la renommée, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.

  1. Un drôle de paroissien : Bourvil en vedette en tant que le fils d’une famille noble, tombée dans la pauvreté. Il découvre qu’il a un don pour voler aux troncs des églises. Francis Blanche joue dans la peau de l’inspecteur qui doit l’empêcher. Un rare rôle en tant que méchant pour Bourvil, mais son rôle reste sympathique pour les spectateurs.
  2. Le gendarme en balade : Il n’y a rien de mauvais chez Le gendarme en balade, c’est juste que ce film compte sur les trois premiers pour faire ses gags. De Funès et Galabru regardent un film de leurs dernières aventures dans ce film et on dit à France Rumilly que c’est bon de la revoir dans un autre film. On peut être drôle avec ce genre d’humour exactement une fois, et heureusement c’est la seule fois de la série.
  3. Les mariés de l’an deux : J’ai acheté ce film parce que c’était le seul moyen pour avoir L’As des as, vendu dans la même boîte. La chance ! Cette comédie se déroule pendant la Révolution, et si je me suis trompé du titre (en croyant que « deux » voulait dire une suite), la farce d’un homme qui s’est exilé aux États-Unis mais revient en France pour profiter du nouveau droit de divorcer est hilarante !
©️Gaumont
  1. Un singe en hiver : Une grande surprise pour moi, quand j’ai découvert que la femme de Jean Gabin dans ce film a été jouée par Suzanne Flon, une préférée d’Orson Welles qui a aussi joué dans son Dossier secret, l’un de mes préférés depuis longtemps. Ici, elle pousse Gabin à ne plus boire, ce qui lui mène vers une vie amère et triste. Il redécouvre un peu le goût de la vie quand Belmondo arrive en ville, à la recherche de sa fille. Mais ça ne dure pas, et quand Belmondo doit partir, Gabin revient vers sa quotidienne ennuyeuse.
  2. OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire : Un bon retour à la forme du Caire : Nid d’espions. Dès que j’ai entendu « Tout le monde rêve d’être français, à commencer par vous. », j’ai su que ce serait mieux. Il y a un gag de la première classe autour du nom Casimir, et s’il est vrai qu’il fallait avoir grandi en France pour avoir la référence, c’est pour être prêt pour de tels moments que j’ai fait mes devoirs. Ce film retrouve la balance entre se moquer de et avec notre héros.
©️Gaumont
  1. Sérénade au Texas : Une de seulement deux comédies musicales de la liste, l’autre étant L’homme orchestre. Bourvil se rejoint au talentueux Luis Mariano dans un film qui joue avec le Far West des États-Unis. La chanson du titre est un chef-d’œuvre pour Mariano à laquelle j’écoute toujours, et même si l’histoire manque de profondeur, voir Bourvil dans une fusillade est hilarant !
  2. Mystère à Saint-Tropez : Plus haut dans mon classement que ce qui dirait la plupart de critiques, une comédie avec Christian Clavier dans le rôle d’un détective maladroit. La distribution est à couper le souffle — Benoît Poelvoorde, Virginie Hocq, Gérard Dépardieu, et Thierry Lhermitte sont tous des stars. Plus marrant que malin, mais on a besoin parfois de fous rires pas compliqués. Il faut ajouter Dépardieu n’est plus le bienvenu ici, pour des raisons bien connues.
  3. Jo : Quatre légendes du cinéma français — de Funès, Gensac, Galabru, et Bernard Blier — dans un film absolument ridicule. De Funès et Gensac font un couple qui doit cacher le cadavre d’un truand qui essayait de leur faire chanter. La scène avec de Funès et Blier sur un canapé — « Non ! Si ! Ohhh ! » — est suffisant pour justifier tous mes efforts.
©️Metro-Goldwyn-Mayer
  1. La cuisine au beurre : Je ne suis pas fan de Fernandel, mais en concurrence avec Bourvil pour le cœur d’une femme — qui était anciennement l’épouse du personnage de Fernandel — il y a de la magie. Une exploration humoristique des différences culturelles entre le Nord et le Sud de la France.
  2. Le gendarme de Saint Tropez : Le début de la meilleure série de films français. Ludovic Cruchot est un petit monstre, égoïste, cruel à ses subalternes, servile à son chef. Pourtant, il est un bon père pour sa fille, jouée parfaitement par Geneviève Grad. Pour sa part, elle chante l’une des meilleures chansons à jamais apparaître dans un film, Douliou douliou Saint-Tropez. Ce film nous présente aussi la Sœur Clotilde de France Rumilly, l’un des meilleurs seconds rôles de tous les temps.
  3. Fantômas : Un film flippant, avec Jean Marais dans le rôle du titre ainsi que celui de Fandor, le journaliste qui le poursuite. Louis de Funès est l’inspecteur Juve, chargé d’arrêter Fantômas, et Mylène Demongeot est super en tant que la copine de Fandor. Le personnage de Lady Beltham, tiré des romans, est effrayant.
©️Gaumont
  1. Cent mille dollars au soleil : Un film absolument rempli au point d’éclater avec des vedettes — Belmondo, Ventura, Blier, Parisy, même Gert Fröbe, mieux connu en tant que Goldfinger. Une histoire tendue d’un camion plein de contrebande, volé par un chauffeur désaffecté. Andréa Parisy éclipse tout le monde avec une finale complètement inattendue.
  2. Garou-Garou, le passe-muraille : Un chef-d’œuvre des effets spéciaux dits « pratiques ». Bien avant les effets numériques, Bourvil passe par des murailles (d’où le titre) encore et encore, et se transforme de fonctionnaire en voleur. Mais c’est toujours hilarant, jamais trop sérieux. Joan Greenwood, actrice anglaise, donne une performance superbe en tant que son concurrent, puis partenaire.
©️Studiocanal
  1. L’as des as : Un de mes films préférés, même si je suis au courant de ses faiblesses. Belmondo est ancien pilote devenu entraîneur de boxe. Après s’être mêlé dans les affaires des Nazis pour sauver un garçon, il doit s’échapper de l’Allemagne. Les gags sont ridicules, mais personne n’est plus ridicule que le leader allemand ici. Un moment aussi effrayant qu’hilarant arrive quand ce leader dit « Je vais massacrer les Français…(pause trop longue)…aux Jeux Olympiques, naturellement. »
  2. Les Tribulations d’un Chinois en Chine : Une belle surprise inattendue, c’est les aventures de Belmondo en Asie, en tant que millionaire qui veut mourir car il s’ennuie de tout. Mais après de fausses tentatives commandées par son ami, M. Goh, il acquis plusieurs vrais ennemis et doit lutter pour se sauver la vie. Une distribution souvent liée à de Funès — Mario David, Paul Préboist, et Darry Cowl ont de seconds rôles.
©️Les Films Ariane
  1. On a retrouvé la 7e compagnie : La suite de l’une des meilleures comédies du cinéma français, ce film réussit avec un gag encore et encore : « le fil rouge sur le bouton rouge, le fil vert sur le bouton vert ». Et ça marche. Henri Guybet remplace Aldo Maccione, mais ce film appartient vraiment à Pierre Mondy et Jean Lefebvre.
  2. Les trois mousquetaires (1953) : Probablement pas la meilleure adaptation du roman célèbre, mais un triomphe de cape et d’épée quand même. Bourvil est MAGNIFIQUE en tant que le majordome de D’Artagnan, mais il ne détourne pas l’histoire classique de la rivalité entre les soldats du roi et les sbires du cardinal Richelieu. On va revoir André Hunebelle plusieurs fois à venir dans ce classement — il était un maître.
©️Pathé
  1. Touchez pas au grisbi : Le premier — et moins réussi — des trois adaptations des romans « Max le menteur » d’Albert Simonin, mais le seul avec Max lui-même. La première sortie de Lino Ventura, il joue un truand en concurrence avec Max, joué par Jean Gabin. Une histoire d’otages et de cambriolages avec une fin tragique — un film plus sérieux que ses deux suites.
  2. Le bossu : Une épopée de cape et d’épée, encore une fois on rencontre Jean Marais et Bourvil dans un film signé Hunebelle. Et c’est vraiment magnifique ! Chargé de protéger la petite fille de son maître, Marais échappe avec elle en Espagne pour se cacher du noble qui a tué ledit maître. Ils reviennent en France pour revendiquer le titre familial, juste à temps pour prévenir le triomphe du noble corrompu.
  3. Ni vu ni connu : Le premier rôle de Louis de Funès en tête d’affiche, ce film ultra-franchouillard (mon plus haut compliment) se déroule dans un village où le braconnier Blaireau doit se montrer plus futé que le policier Parju, qui a pour mission le rattraper. Cette tâche n’est pas difficile et le film est largement une série de gags façon Bugs Bunny où Blaireau fait des farces.
©️Gaumont

100 films français : À voir à la télé

On continue le classement de mes 100 films français jusqu’au numéro 61 aujourd’hui. Je recommande chacun et tous, surtout à partir de 77, au moins pour regarder à la télé. Ces films ont souvent des stars connues ou des intrigues intéressantes, mais manquent quelque chose d’essentiel pour une plus haute place. Souvent, il s’agit d’une suite de trop ou un film de Louis de Funès tourné très vite pour très peu d’argent. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux.

Voir aussi : Les déceptions, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.

  1. Faites sauter la banque : Je reverrais tout et n’importe quel film de la liste à partir de ce point. Il n’y a rien de mal chez ce film, l’histoire d’une famille qui essaye de cambrioler une banque en creusant un tunnel (on a clairement lu La Ligue des rouquins !). C’est de Funès et Jean Lefebvre, souvent une recette du succès. Je le trouve trop répétitif pour le classer plus haut, mais c’est vraiment pas mal.
©️Gaumont
  1. Alphaville : Un film bizarre, une œuvre de science-fiction déroutante. C’est un film dystopique, et souvent choquant — pour une chose, des personnes qui ne pensent pas de la façon approuvée sont fusillées dans une piscine. Mais c’est une influence importante pour beaucoup de films qui le suivront.
  2. Illusions perdues : Tiré de plusieurs romans de Balzac, ce film nous montre l’ascension et la chute d’un jeune poète qui ne comprend jamais vraiment ce qui se passe autour de lui. Il trouve du bonheur en quittant enfin Paris pour une vie dans la campagne, mais après avoir tout perdu.
  3. Boîte noire : Un polar autour d’un complot pour cacher les vraies raisons pour une catastrophe aérienne. Peut-être que ce film mérite un plus haut classement ; j’ai eu du mal à me concentrer à cause du fait que quelqu’un dans la pièce était vraiment en colère contre moi.
  4. Jumeaux mais pas trop : Une comédie avec un de mes humoristes préférés, Bertrand Usclat, où il s’avère que son personnage, un homme politique blanc, partage de l’ADN avec un homme noir qu’il juge de mauvaise réputation. Ce n’est pas un grand classique du cinéma français, mais c’est bon à louer.
  5. La 7e compagnie au clair de Lune : Le dernier film d’une série légendaire, mais pas à la hauteur de ses prédécesseurs. Pierre Mondy, Jean Lefebvre, et Henri Guybet sont drôles, mais ne font plus partie de l’armée, d’où est venu l’humour des deux films précédents. Il y a un rôle de camée pour Jean Carmet, toujours un plaisir.
©️Gaumont
  1. La belle américaine : Une autre comédie moyenne de Louis de Funès, mais son rôle n’est vraiment pas grand. Il s’agit plutôt d’un ouvrier joué par Robert Dhéry, qui veut acheter une voiture américaine qu’il ne peut guère se le permettre. Il perd et retrouve la voiture à plusieurs fois, mais tout finit bien. Un autre à louer ou regarder à la télé si possible.
  2. J’accuse : Un film de Roman Polanski autour de l’affaire Dreyfus. Il change certains faits, parfois parce que la vérité ne servirait pas le film (l’exil de Picquart en Tunisie serait un désastre pour le rythme), parfois pour des raisons intéressées. La photographie est exceptionnelle.
  3. Les souvenirs : Adapté d’un roman de David Foenkinos, il s’agit de l’histoire d’une vieille grande-mère, jouée par Annie Cordy, qui s’échappe de sa maison de retraite pour revivre certaines parties de sa vie. Michel Blanc et Chantal Lauby jouent dans des rôles plus sérieux que d’habitude, avec succès.
  4. Les grandes vacances : Ici, on commence à entrer dans les bons rôles de Louis de Funès. Il joue le maître d’une école, où son fils (dans la vraie vie ainsi que le film) est étudiant, et Claude Gensac joue sa femme. Martine Kelly, dans un de trop peu de rôles, est le coup de cœur de toute l’école. L’intrigue est un peu partout, mais quand les gags réussissent, ils sont merveilleux.
©️Studiocanal
  1. Pouic-Pouic : Un film dingue avec un poulet en vedette ! Enfin, c’est ce que beaucoup de monde retiennent de ce film, une histoire d’escrocs qui sert un peu comme brouillon pour Hibernatus, Oscar, et d’autres comédies de de Funès. Il joue un riche homme d’affaires qui doit se sortir d’une situation compliquée, et pense à vendre un mauvais achat à un naïf riche. Une distribution superbe, avec Jacqueline Maillan et Mireille Darc.
  2. Taxi, roulotte et corrida : En vacances avec sa famille, un chauffeur de taxi (de Funès) rencontre une voleuse qui cache un diamant dans ses valises pour éviter la douane. Il y a toute une aventure où la voleuse et son gang poursuivent la famille pour récupérer le diamant et le tout finit avec une grande lutte dans une boîte de nuit, la nommée « Corrida ». Un film drôle, mais sans de vraies stars au-delà de de Funès.
©️Gaumont
  1. Un grand seigneur : Les choses commencent à devenir intéressant dans ce classement ! Ce film est vraiment trois courts-métrages liés par une plus grande histoire de… « pensionnaires » qui doivent chercher une nouvelle maison avec la fermeture de leur maison close. La distribution comprend de Funès, Mireille Darc, Bernard Blier, Darry Cowl, Jean Lefebvre, Jean Carmet, Andréa Parisy, et Dominique Davray — un ensemble d’exception !
  2. L’avare : Un succès modeste par rapport aux autres films de de Funès ; pourtant, le film de Molière qui a vendu le plus d’entrées. C’est un film plein de techniques expérimentales, comme des affiches pour le film qui apparaissent dans le film. Michel Galabru et Claude Gensac sont là, et je les adore comme toujours. Mais regarder ce film sent enfin le devoir.
  3. Papy fait de la résistance : J’ai galéré avec ce film. Il a un classement beaucoup plus haut que les deux Bronzés, mais je serais menteur si je vous disais que je l’ai bien compris. C’est un film pour une France toujours en train de comprendre sa propre histoire pendant la SGM. En plus des habitués du Splendid, la distribution profite de Jacqueline Maillan, Michel Galabru, et Jacques Villeret.
©️Studiocanal
  1. Le petit baigneur : Je ne suis pas grand fan de Robert Dhéry en tant que réalisateur, mais de Funès est dans son milieu en tant qu’homme d’affaires avare qui doit supplier de l’aide d’un ancien employé qu’il vient de virer. La scène où il assiste à une messe juste afin de poursuivre ce but est drôle.
  2. La jetée : Un court-métrage effrayant et déroutant ; pourtant un des films les plus importants de l’histoire de la science-fiction. Si ce classement était seulement par importance, ce serait parmi mes top 10, peut-être 5. Ce film a directement inspiré l’un des autres films les plus effrayants de ma vie, L’Armée des 12 singes.
©️Potemkine
  1. Le tatoué : Difficile de choisir que dire du Tatoué. C’est Gabin et de Funès, une combinaison presque inratable. Pourtant, ce couple bizarre — où de Funès est marchand d’art qui veut littéralement acheter la peau de Gabin, car il a un tatouage par Modigliani sur son dos — finit par avoir des aventures bizarres qui n’ont rien à voir avec l’intrigue originale. De bons moments, mais incohérent.
  2. Jour de fête : Le film le plus bizarre du classement par une mesure — c’est le seul avec un faux documentaire sur la poste américaine au milieu ! Je trouve l’histoire derrière le film — un cadeau de Jacques Tati au village où il a été tourné — plus intéressant que le film lui-même.
  3. Le grand restaurant : Mon troisième film français, un effort moitié-moitié de de Funès, mais avec une scène absolument culte. « Muskat-nüss, Herr Müller ! ». (Je peux réciter la recette par cœur.) Au-delà de Bernard Blier, la distribution n’est pas la meilleure, mais on aperçoit brièvement France Rumilly et Robert Dalban, toujours les bienvenus.
©️Gaumont
  1. Les Visiteurs II : Les Couloirs du temps : Si seulement ce film était la dernière aventure de Godefroy et Jacqouille ! Ça part de la fin du premier film, où Jacqouille n’est pas revenu à son époque, et Godefroy doit le chercher. Ce film est grosso modo un spectacle des bêtises de Jacqouille — il détruit une télé, il fait peur à un joueur de jeux vidéo. Mais ils finissent par se retrouver à l’époque de la Révolution, ce qui deviendra le plus grand navet de cette liste.
  2. Le Capitaine Fracasse : Film de cape et d’épée qui réunit Jean Marais, Geneviève Grad et Louis de Funès, celui-ci a un intrigue moins convainçant que Le Bossu ou Le Capitan, mais reste quand même un excellent choix. Les costumes sont jolis, et il y a une très bonne lutte vers la fin entre Marais et le méchant.
  3. Fantômas contre Scotland Yard : Un autre film où il aurait été mieux d’avoir arrêté la série, mais pas du tout un désastre. C’est juste qu’il n’est pas à la hauteur des deux premiers Fantômas signés Hunebelle. Scotland Yard n’est pas vraiment impliqué dans l’intrigue — c’est juste une opportunité pour Juve et Fandor, aux côtés de Hélène, à poursuivre Fantômas dans un nouvel endroit, un château écossais.
©️Gaumont
  1. Oscar : Ce film appartient vraiment à Claude Gensac. Elle est la patronne, alors que de Funès joue — arrêtez-moi si ça vous est familier — un homme d’affaires qui doit se sortir d’une situation difficile. Trop lent pour trop longtemps, mais les dernières 20 minutes valent la peine.
  2. Week-end à Zuydcoote : Un drame atypique de Belmondo et Henri Verneuil, à partir d’événements autour de la bataille de Dunkerque. Tragique, déprimant, mais aussi un MUST pour sa réalisme et le personnage compliqué de Belmondo — un héros comme souvent, mais avec un vrai côté obscur.
  3. Hibernatus : Le film où je suis tombé amoureux de Claude Gensac pour la première fois, et mon quatrième film français. En tant qu’héritière et femme de Louis de Funès, son personnage contrôlé vraiment l’entreprise familiale. Et quand le « Hibernatus » est découvert, il s’agit d’une rencontre avec son grand-père. La crise de de Funès à la fin est un classique.
©️Gaumont

100 films français : Les déceptions

On commence notre grand classement de mes 100 films français avec les déceptions. C’était mon intention de trancher la liste en 5 parties de 20 chacune, mais je ne voulais pas vous donner l’impression que les films de 86-80 sont aussi des navets ou des déceptions à mes yeux. Où possible, il y a des liens vers mes articles originaux ; j’ai vu environ 20 films avant de lancer ce blog.

Voir aussi : À voir à la télé, À revoir autant que possible, Le Temple de la renommée, Le Panthéon, 100 films français : Une réflexion.

En jugeant les films, j’essaie de peser mes avis contre l’importance historique du film, ainsi que l’avis de la communauté. Je sais que cet article fera la polémique car je suis loin de l’opinion générale des Français en ce qui concerne ce groupe. Mais ce sont mes avis honnêtes, et si vous m’avez suivi depuis longtemps, il n’y a rien de choquant ici.

  1. Les Visiteurs : la Révolution : Le pire film que j’ai vu en français — pas besoin du subjonctif ici — et parmi les pires au monde entier, le troisième volet des Visiteurs est ce qui se passe quand on n’a plus d’idées. La Révolution devrait être un cadre riche pour n’importe quel film, mais c’est juste 2 heures de Jacqouille faisant les mêmes blagues qu’avant. Aucune raison pour le revoir — et à éviter à tout prix si vous êtes assez chanceux pour ne pas le connaître. Au cas où je ne serais pas assez clair, il y a un moment tout à la fin où Jacquoille et Godefroy se retrouvent au milieu de la SGM, entourés par des Nazis — et ma réaction ? NON, ASSEZ. Comprenez-vous à quel point je dois en avoir marre pour ne pas m’intéresser à cette période ?
©️Gaumont
  1. Les Bronzés : Le film que je déteste le plus au monde (pourtant mieux que le 3e Visiteurs !). Je sais que ce classement fait la polémique, mais il n’y a pas deux personnages que je déteste plus dans n’importe quel film que Jean-Claude Dusse et Popeye. Ça comprend tous les films avec des Nazis qui suivent. Je crains que tout le monde pense que je suis M. Dusse, et rien ne m’offense plus que ça.
  2. Les Bronzés font du ski : Plus drôle et un peu moins obsédé avec le sexe que son prédécesseur. C’est tout ce que je peux dire de gentil à propos d’un film avec les mêmes personnages.
  3. Le Trou normand : C’est Bourvil. C’est Bardot. C’est une heure et demi de regarder l’homme le plus sympa de l’histoire du monde souffrir aux mains de petites brutes. Le temps que le film finisse, je n’en pouvais plus.
©️Gaumont
  1. L’Emmerdeur : Lino Ventura et Jacques Brel devraient être la formule du succès dans cette histoire d’un tueur à gages qui veut juste tirer sur sa cible en paix. Mais M. Brel est là pour tout gâcher en tant que l’un de nombreux cons dits « François Pignon » écrits par M. Francis Veber. M. Veber trouve évidemment ces personnages extrêmement drôles. La blague marche mieux dans sa tête.
  2. Tout ce qui brille : Géraldine Nakache et Leila Bekhti jouent dans les peaux de deux jeunes femmes qui veulent désespérément une vie à la mode, un désir qu’elles croient leur donne le droit de mal traiter tous leurs proches, faire des escrocs, voler, et se comporter en général comme deux connasses en or. Et je crois quand même que j’ai vu 5 pires films. Ne sous-estimez pas à quel point je déteste ces 5 autres.
©️Pathé
  1. Le Dîner de cons : L’autre François Pignon de ma liste, joué cette fois par Jacques Villeret. Pour être vraiment drôle, on a besoin de quelque chose de sympathique même chez un vrai con. Il y a exactement une scène où il paraît que ça existe chez ce Pignon. Mais ça ne dure pas.
  2. Le Gendarme et les gendarmettes : Aucun acteur n’apparaît dans ce classement plus que Louis de Funès, mon préféré dans n’importe quelle langue. Mais ce film est un navet tout pourri, une fois de trop pour cette série bien aimée. Je n’ai aucune envie de critiquer soit de Funès soit le réalisateur Jean Girault pour cet effort. Les deux sont morts pendant et juste après le tournage, et ces lumières n’avaient plus rien à donner. Laissez tomber.
©️SNC
  1. En attendant Bojangles : Les 20 premières minutes sont parmi les choses les plus hilarantes que j’ai vues. Après, ce film descend en enfer, une tragédie de maladie mentale hyper-sombre sans pitié. Les performances de Virginie Efira et Grégory Gadebois sont excellentes, mais je n’ai aucune envie de le revoir.
  2. Kaamelott : Premier volet : Ce classement est presque certainement injuste, mais j’ai un problème. Sans avoir vu la série, je n’ai absolument rien compris. Il y a quelques moments drôles qui ne comptent pas sur cette connaissance, mais je ne peux pas le mettre plus haut dans ma liste vu mon expérience du film.
  3. La Boum : Le début de Sophie Marceau, une actrice bien aimée par tous les Français. (Je l’ai rencontrée pour la première dans le rôle d’Elektra King, méchante du film de James Bond « Le Monde ne suffit pas ». Heureusement, je ne l’ai pas reconnue du tout.) Mais ce film dépend de certains souvenirs que la plupart du monde ont, et pas moi. Par contre, les Vic de ma vie n’étaient que des mirages cruels, alors je n’avais aucune sympathie pour ses tribulations. L’expérience de regarder ce film était 2 heures de douleur, même si moins que Les Bronzés. D’autre part, à cause de ce film, j’ai dîné chez La Coupole pour finir ma toute première journée en France, et ça, c’est un souvenir heureux pour toujours.
©️Gaumont
  1. La Vache et le Prisonnier : Il y a une partie de moi qui voulait mettre ce film encore plus bas dans le classement, juste après les deux Bronzés. Mais ce serait injuste. Je n’aime pas Fernandel — sa voix, sa gueule, rien. Cependant, ma plus grande plainte, c’est que ce film est le même gag encore et encore — la vache se perd et Fernandel fait des bêtises en essayant de la récupérer. Beaucoup de monde le considère un classique, et il manque de la méchanceté et des problèmes personnels des autres. Mais je n’ai aussi aucune envie de le revoir.
  2. OSS 117 : Rio ne répond plus : Mon OSS 117 n’est pas le même que le vôtre. Il est censé être une parodie de tout ce que les Français n’aiment pas chez eux. Mais moi, j’adore son patriotisme. Il y a une scène au milieu d’un jungle qui n’est qu’un long discours magistral qui le cible. Le problème, c’est que tout ce film est un long discours magistral. On doit rire avec le personnage principal parfois, pas seulement se moquer de lui, et ça n’arrive pas dans ce film.
  3. En corps : Une histoire de romance, d’une carrière presque déraillée par une blessure, et de danse. Marion Barbeau est une danseuse talentueuse mais pas du tout comme Noëlle Adam dans L’Homme orchestre, elle ne convainc pas en tant qu’actrice. L’intrigue est trop prévisible. Cependant, il y en a pire à louer.
©️Studiocanal

Saison 3, Épisode 5 — De cape et d’épée

Alors nous voilà, au bout de 100 films. Si on m’avait dit en février 2020 que je regarderais 100 films français pendant ma vie, peu importe les 4 prochaines années, j’aurais dit que c’était une bêtise. Si on m’avait dit en décembre 2020 qu’il me faudrait 3 ans de plus pour regarder mon 100e film, j’aurais demandé combien de temps j’aurai passé dans le coma. La vie est marrante comme ça.

À cause du fait que plusieurs billets ne s’apprêtent pas à l’enregistrement, cette semaine la balado comprend des réflexions sur comment le ciné français a changé ma vie. Ce ne sera pas disponible sur le blog.

Pendant les 5 jours à venir, on va passer par mon classement de mes 100 films. Je ne dis pas que ce sont les 100 meilleurs films français — il me faudrait regarder environ 300 de plus avant d’avoir le début d’un avis légitime sur ce sujet. Mais je crois que j’ai un peu appris, et j’ai essayé d’écrire des articles qui ne sont que des récits secs d’acteurs ou d’intrigues.

C’est la Fête des Impôts aux États-Unis aujourd’hui, où le gouvernement se réjouit d’avoir la main dans chacune de nos poches. Pour être clair, c’est le cas tous les jours, mais le 15 avril est le jour où on se fait punir si on rate même une centime. Après, la radio passera directement des pubs pour les logiciels d’impôts aux pubs pour la présidentielle. Et vous vous demandez pourquoi je n’écoute que RTL de nos jours.

Mon lecteur Bernard a partagé cette blague ce week-end. Je ne peux pas la lire à haute voix, pour des raisons évidentes, alors je dois juste vous la montrer :

Source

En parlant des blagues, si on lit la page des blagues hebdomadaires, on sait qu’un de ces quatre, je vais souffrir aux mains d’un monsieur ou une madame Dupont, car j’utilise ce nom à chaque fois où j’ai besoin d’un nom de famille. J’espère que ce sera un meilleur choix de risques que si j’avais choisi Dupont de Ligonnès.

Notre blague traite d’un rendez-vous chez le médecin. Nos articles sont :

Les gros-titres sont : Tuyau et 4 Ans

Sur le blog, il y a aussi Éclipse, des photos de l’événement de lundi dernier, C’est pas possible !, l’histoire du pire chanteur au Québec, Faim, ma plainte sur le manque de choses dont j’ai envie de manger chez moi, et Mon dîner vauclusien, les œufs à la provençale et les sacristains aux fraises.

Si vous aimez cette balado, abonnez-vous sur AppleGoogle PlayAmazonSpotify, ou encore Deezer. J’apprécie aussi les notes et les avis sur ces sites. Et le saviez-vous ? Vous pouvez laisser des commentaires audio sur Spotify for Podcasters, qui abrite la balado. Bonne écoute !

Mon dîner vauclusien

Aimeriez-vous un dîner moins compliqué pour le Tour ? Moi aussi. J’ai pensé à faire une bouillabaisse, parce que c’est un plat provençal que l’on n’a pas eu pendant le Tour, et je l’ai raté en quelque sorte, mais il y a très peu de preuves que ce plat est lié à ce département entouré. Puis deux coïncidences heureuses me sont arrivées et nous voilà. Voici les œufs à la provençale et les sacristains aux fraises :

Ni l’un ni l’autre n’est très compliqué à moins que vous deviez fabriquer votre propre pâte feuilletée. Allons faire notre dernier dîner provençal !

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#100 — Le Capitaine Fracasse

Avec ce billet, j’atteins mon 100e film français. Pour fêter l’occasion, il fallait que je trouve quelque chose de spécial. J’ai fouillé par ici et par là pendant une semaine, à la recherche de quelque chose qui serait le symbole, la pierre de chaperon, de tout ce que je fais chez les films. Et voilà, avec Le Capitaine Fracasse nous avons un film de cape et d’épée qui réunit Jean Marais, Geneviève Grad et Louis de Funès — c’est comme avoir Les Gendarmes, Le Bossu, et Fantômas tous dans un film. En quelque sorte, j’ai complètement raté le grand Philippe Noiret jusqu’à maintenant, alors ce film est arrivé juste à temps.

Est-ce que ce film peut vraiment survivre une liste de comparaisons aussi fortes que ça ? Non, on va voir que ce n’est pas à la hauteur des autres œuvres que je viens de mentionner, mais il reste quand même un très bon choix. Je suis ravi de l’avoir trouvé. Avant de continuer, un mot sur la qualité du support.

C’est la première fois où j’ai vu un film sorti sur disque par la maison René Chateau. Il y a des fois où Gaumont ou Studiocanal sortent des films en format numérique sans beaucoup d’efforts — pas de sous-titres, pas de bandes-annonces, etc. René Chateau n’a rien fait pour ce disque — il n’y a même pas un extrait de la bande-sonore qui va avec le menu, qui n’a qu’une option, lancer le film. Pourtant, ils sont la seule source pour de nombreux films, dont une trentaine de seconds rôles pour Louis de Funès. Vu mon but de voir chaque film où il a jamais apparu, peu importe la durée, ça rend cette édition un trésor inestimable.

Alors, le film lui-même. Je vais vous dire tout d’abord que Louis de Funès n’apparaît guère dans ce film, tourné 3 ans après Ni Vu Ni Connu et 5 ans après La Traversée de Paris. C’est-à-dire qu’il était déjà une star, mais ce film appartient complètement à Jean Marais et une jeune Geneviève Grad (17 ans à l’époque).

Le film commence avec une scène déroutante. Un homme inconnu (Jean Marais) chevauche dans une forêt et confisque deux lapins à un chasseur. Il n’est pas clair pourquoi il a le droit.

Tout à coup, une femme hurle « au secours » quand son cheval panique après avoir rencontré un chariot plein d’hommes bizarres. Marais la sauve, et son mari le reconnaît comme le baron de Sigognac :

Sigognac revient vers les hommes bizarres, une troupe de comédiens. Malgré être baron, il n’a pas beaucoup d’argent mais leur offre de passer la nuit dans son petit château. Là, Isabelle (Grad) attire son attention.

Le lendemain, il décide d’accompagner les comédiens à Paris afin de suivre Isabelle. C’est ici où je mentionne que Jean Marais est né en 1913, et Geneviève Grad en 1944, et le film a été tourné en 1961. Beurk. Mais il avait 23 ans de plus que Sabine Sesselmann dans Le Bossu, ainsi qu’Elsa Martinelli dans Le Capitan, donc laissez tomber.

La troupe est attaqué par un brigand et sa femme. Sigognac les vainc sans problème :

Sur la route, un des comédiens, dit Matamore, meurt de froid. Matamore est un des noms liés au rôle d’un « capitan ». Sigognac offre de prendre sa place, et devient donc dans ce film ce qui n’était qu’un insulte dans Le Capitan.

Un capitan est censé être soldat, mais est vraiment un bouffon. Sigognac montre du talent pour ce rôle :

Après sa première performance, la troupe lui félicite et Isabelle l’embrasse. Je remarque à chaque fois que ça a dû être pénible pour Jean Marais. Embrassé par Geneviève Grad ! Tout autre homme serait jaloux ! Le pauvre.

Sigognac est tombé amoureux d’Isabelle et lui demande en mariage. Il y a tant de raisons pour lesquelles ce serait une mauvaise idée, mais elle refuse car il est noble et elle n’est que paysan.

Malheureusement pour elle, quand on ressemble à Geneviève Grad, on attire l’attention de chaque homme avec un pouls, dont le duc de Vallombreuse, un sale type. Il lui dit qu’elle doit échanger quelques heures de sa vie pour celle de Sigognac, mais elle refuse.

Vallombreuse envoie un spadassin pour tuer Sigognac, mais Sigognac le bat et lui épargne la vie. Le sbire revient chez Vallombreuse pour lui rendre son argent car il a raté sa tâche.

La troupe joue prochainement devant le roi et la reine, qui sont bien impressionnés mais ne reconnaissent pas que Sigognac est un noble.

Vallombreuse envoie un autre sbire pour faire semblant d’embaucher la troupe. C’est une ruse afin d’enlever Isabelle.

Sigognac chasse les ravisseurs (montés à cheval) à pied, et les perd, malgré des efforts impressionnants.

Ici, je finis le récit afin de ne pas divulgâcher la fin. Mais comme à la fin de chacun de ses autres films de cape et d’épée, il finit par vivre désormais avec son intérêt romantique. Rien ne dit « passion sincère » comme de tourner les joues l’une contre l’autre :

BON, j’arrête. Vu la différence d’âges, je ne veux vraiment pas m’en plaindre.

Je n’ai aucun plan d’arrêter les films — tout au contraire. Mais je me sens comme celui-ci était le bon « examen final ». Sans sous-titres, j’ai dû compter sur moi pour tout comprendre, et j’estime que j’ai réussi à comprendre entre 80-90 % des dialogues.

Demain, on mangera notre dîner vauclusien. Après ça et la balado, on commencera « La Semaine de la Centaine », mon classement qui paraîtra en 5 fois. J’ai déjà fini le classement, mais après la publication, j’ajouterai une nouvelle page pour le mettre à jour sans en écrire un nouveau. Il y aura quelques choix qui feront la polémique, alors la première tranche sera juste les 14 jugés des navets. Il m’étonne qu’il y en a si peu, mais c’est pourquoi le ciné français est l’un des grands amours de ma vie.

Faim

Quelle que soit la couleur qui veut le client, tant qu’elle soit noire.

Henry Ford

Je meurs de faim.

« Justin », vous me dites, « vous pesez 90 kg. De tous vos problèmes, ce n’en est pas un ! » Et de ce point de vue, ben, vous avez évidemment raison. Je ne vais pas crever demain. ([Dommage. — Mon ex])

Mais je n’aime pas cuisiner pour moi-même tout le temps, et c’est le sujet de notre billet aujourd’hui. Quand je suis arrivé à Irvine en 2000, je le croyais un paradis sur Terre. En plus d’être le bon endroit pour voyager également à San Diego qu’à Los Angeles, il y avait toute une diversité de cuisines. Le meilleur resto de la région s’appelait Gustaf Anders — c’était suédois — et il y avait aussi des restos italiens, grecs, américains, etc., à ne pas oublier Pascal. Ainsi que des trucs asiatiques et mexicains. La ville ne manquait de rien.

Que tout ait changé !

Cet après-midi, j’ai décidé de vous faire découvrir trois centres commerciaux différents. J’ai tourné quelques clips de ce que l’on appelle les « food courts », les aires de restauration. Dans ces parties des centres commerciaux, on trouve largement des restos rapides ; je voulais éviter les plus chers restos avec des serveurs, pour illustrer quelque chose. Je préfère vous montrer ce qui se passe plutôt que l’expliquer.

Commençons à Northpark Plaza, anciennement où mon ex et moi faisions nos courses chez Albertson’s. Je déteste Albertson’s, une chaîne de supermarchés absolument bas de gamme, mais ils servaient au moins toute la population. H Mart cible uniquement les immigrants coréens. Dans ce clip, vous trouverez Mega Bank, qui cible des immigrants chinois, Chai Lan, un resto chinois ; Tang & Tang, un resto coréen ; Kiyo, un resto japonais ; et Goo-Yi, un autre resto coréen.

« Mais Justin », vous me dites, « sûrement c’est juste que ce centre sert un quartier asiatique. Impossible que le plus grand centre commercial de la région, The Market Place, serve aussi juste des clients asiatiques. » Alors, voici le premier des trois aires de restauration de ce centre commercial.

Il y a Fresh Brothers, la pizzeria de mon clip du 1er — mais aussi (dans l’ordre d’apparition) du chinois, hawaïen, yaourt glacé, japonais, vietnamien, taïwanais, et indien. Les deux endroits vides étaient anciennement grec et mexicain (la chaîne grecque vient de quitter Orange County) ; un glacier (Handel’s) est en train d’y déménager d’ailleurs dans le même centre. Un autre ?

Rubio’s est mexicain. Après ça, il y aura une boutique de boba, puis il y a : chinois, des sandwichs génériques, un autre glacier, un resto coréen, des sandwichs « italiens », et un autre resto coréen. Le dernier ?

Du poisson dans un style mexicain (mais pas seulement), plus de chinois, et quelque chose de vaguement méditerranéen. « Mais Justin », vous me dites « sûrement, il doit y avoir des burgers quelque part. Et les burgers sont toute la cuisine américaine ! » Et en fait, il y a trois endroits consacrés aux burgers — deux sont chers avec des serveurs, et l’autre est In-N-Out, le burger californien. Mais il n’y a plus de barbecue de notre Sud, ni de poulet frit, ni de Cajun, ni de hot-dogs, ni de boulangerie à l’américaine — tous anciennement trouvés dans ce même centre, au même niveau de prix. Il y a Pandor, boulangerie à la française critiquée dans ces pages il y a 3 ans. Mais je crois que vous voyez déjà ce que je veux dire.

Visitons The District, le plus proche de chez moi :

Il y a deux restos dits « hot pot » (pot-au-feu à la chinoise), deux endroits pour le thé boba, une boutique de pancakes à la japonaise, du poulet frit à la coréenne, puis une barbecue à la coréenne à côté pour finir ! Le grand « hot pot » était anciennement une brasserie à l’américaine ; ailleurs dans le même centre, il y avait un excellent resto de cuisine américaine, Bistro West, mais il a été remplacé par J. Zhou Dim Sum. Il y a un resto « Franco-californien », The Winery, dans ce centre ; hyper-cher et seulement pour les occasions spéciales.

Je ne vous ai même pas montré le centre 100 % asiatique près de chez moi, Diamond Jamboree. Celui-ci cible depuis le début un clientèle asiatique, alors je n’ai pas de plainte.

Après 3 jours de suite de mexicain, je suis allé dans un resto rapide à la chinoise ce soir, Pick Up Stix :

J’essaye d’éviter à tout prix le riz blanc, qui me fait de pires problèmes de glycémie que n’importe quel croissant (297 mg/dL après ce riz, youpi !). Super d’avoir une telle collection de cuisines à base de riz blanc.

À moins que vous habitiez à Saint-Genis-sur-Menthon, dans l’Ain, qui n’a eu aucun commerce pendant 30 ans, il est peu probable que vous habitiez quelque part où vous ne pouvez pas trouver de la cuisine française.

Je dis ça, je dis rien.